Nos zébrillons : leur apprendre à travailler

Je ne sais pas comment enrichir la question du titre.

J'aimerai préparer mes enfants au fameux "choc de la 4ème".

J'entends régulièrement des expressions comme "donner le goût de l'effort" (expressions qui longtemps m'ont fait grincer les dents)

Par delà ces à priori que je combat, j'avoue manquer totalement de repère pour apprendre à mes enfants à travailler, en particulier l'ainé, confirmé HQI, qui fait preuve de bonne volonté, mais avec lequel je ne sais pas comment m'y prendre vu sa rapidité d'apprentissage et de compréhension.

Avez vous pu verbaliser / formaliser ce concept d'"apprentissage du travail" ?

le fouet p'tet ... bon je sors oki

Grrrr

non mais c'est un très bon sujet et me tarde de lire les réponses parce que je suis aussi personnellement concernée et que je me pose aussi la question ....

après le fouet reste quand même p'tet une solution envisageable mais pas envie de réellement tester avec mes minis à moi

ou la carotte

Super Marre à bout a écrit:ou la carotte

prouvé fonctionnel avec les ânes

Pour la carotte et le baton, le sabre et le goupillon, le bracelet animo ou les privation de copains, j'ai quelques repères (avec une préférence pour la motivation par le positif).

Ce qui me pose un grave problème (pardon si je passe pour un débile), c'est "c'est quoi travailler ?".

Avec mes petits, çà se passe sans problèmes, apparemment çà les amuse d'apprendre (ou de dessiner ou de regarder les images de leurs livres), donc il n'y a pas trop à les forcer (et puis avec un peu de chance, il ne sont pas zébrés).

Quand il s'agit de "faire ses devoirs", je commence à sentir les réticences de mon grand nain HQI (qui n'a que 9 ans). Ca se passe bien pour le moment parce que çà ne lui prends très peu de temps, que ses bonnes notes le stimulent encore un peu et que çà favorise des moments "priviliégiés" (en tous cas des moments à nous 2, où on essaye de travailler en discutant, s'amusant ...)

Mais pour la préparation des difficultés annoncées (que j'ai vécu, mais sans conséquences trop violentes sur ma scolarité), je suis dans le doute.

EDIT

Je ne crois pas non plus qu'il faille s'inquiéter si tôt. Comme tout parent le fait, il faut être vigilant.

Chaque enfant est différent et certains ne maintiendront le cap que s'il se sentent encadrés justement. C'est ta sensibilité de parent qui t'apportera la solution pour chacun de tes enfants et surtout la communication constante pour savoir comment ils se sentent dans leur classe et dans leur travail. Tout ça bien sûr sans les froisser et en les rassurant sur la confiance qu'on leur porte (si elle est fondée bien sûr).

Je crois pour ma part qu'il faut rassurer oui, mais aussi enseigner l'effort parce qu'il est des domaines de connaissance et des niveaux au-delà desquels rien n'est plus vraiment intuitif. Sentir ses limites soudain atteintes peut faire souffrir être mais peut être aussi justement l'occasion de découvrir le dépassement et l'effort pour aller plus loin.
Et si ça ne s'enseigne pas, ça se transmet, ça s'explique et ça s'accompagne vraiment dans le soutien.
Euh... je crois pouvoir dire que oui, alors, ça s'enseigne en fait

Marsienne, c'est bien çà mon problème.

Je n'aime pas l'effort, j'en fais, mais par obligation. Je n'aime pas travailler à ce qui ne m'intéresse pas (95 % de mon job), et même quand çà m'intéresse, j'ai des barrière dès que l'effort me parait disproportionné (livres de plus de 500 pages, formations académiques, musiques savantes etc.) Donc comment l'enseigner ?

Le "choc de la quatrième"? C'est plutôt la continuité de la diminution perpétuelle du niveau, chaque année, pleins de trucs difficiles sautent, et on ne l'apprend qu'en 2de ou 1ere. En tout cas, quand je suis arrivé en 4ème, j'ai rien glandé, j'ai eu des notes remarquables, et mon goût de travailler je l'ai eu ailleurs : Mes propres recherches, lectures, je participais à des sortes d'organisations, groupes, etc... Avec une masse non-négligeable de choses intéressantes : Moi, je ne travaille aussi, que sur ce qui m'intéresse, et il m'arrivait parfois même d'expliquer pourquoi je ne répondrais pas à telle ou telle question, de ne pas faire le devoir dm demandé, mais plutôt rendre un dossier complet d'un niveau avancé accompagné de mes commentaires. Ce en quoi je perdais beaucoup de points, c'était à cause de l'organisation, de ma non-conformité, de mon irrégularité, de ma tête dans les nuages (oublis permanents), et de mon non-attachement aux règles (et dans les exercices, des consignes)... J'ai plein d'anecdotes à raconter là dessus, mais je ne vais pas disgresser...

PS : le fouet, y'a rien de mieux pour former un rebelle, et la carotte, au bout d'un moment ça marche plus, la carotte on la vole...

Bon, j'ai décris quelques maux, mais les remèdes, dur, dur d'en trouver qui plaise...

Comment l'enseigner ? Ben je dirais avec patience et amour, comme on enseigne tout... en décryptant les mécanismes de mémorisation, et en décryptant et expliquant la frustration de savoir sans comprendre, je ne sais pas vraiment mais j'ai trouvé les mots pour mon aînée qui est maintenant une bête (si, si!!! pour synthétiser chaque pavé de cours en 3 fiches. L'avantage c'est que c'est comme faire ses gammes, quand tu as appris par cœur les bases (formules en série) et que les automatismes sont acquis ben après tu peux créer... et t'amuser !!! et c'est vrai dans tous les domaines...

Parce que, cher emmanuel, on travaille spontanément ce qui nous passionne... le reste c'est plus compliqué... alors là, il faut faire des efforts pour assimiler des infos qui a priori ne nous intéressent pas.
Sinon, comment expliquer pourquoi, si on n'apprends pas à se forcer un peu, tôt ou tard, ceux qui travaillent depuis toujours pour obtenir des résultats plus ou moins bons, nous dépasseront aisément : C'est à mon avis le principe du Lièvre et de la Tortue.

Mais je crois qu'il faut vraiment chercher la solution pour chaque enfant... avant qu'il ne soit trop tard... leur montrer qu'on est fiers et pas renforcer la souffrance de la différence. Il faut les aider à assumer leur rapidité et leur sens logique puissant par rapport aux autres. Je les ai traitées et les traite encore de championnes, parce que d'une certaine manière elles le sont.
Il y a les forts en course qui vont s'entrainer pour être le premier... je crois qu'il faut enseigner le sens de la compétition... pour se dépasser soi même.
On aurait plutôt tendance à tout faire pour gommer les extrêmes et les écarts qui à se faire parfois passer pour des imbéciles pour être admis au milieu des autres.

Exemple d'aujourd'hui : les notes de maths de la cadette baissent : pourquoi ? Sa prof me confirme qu'elle participe sur des questions pointues avec beaucoup de finesse (elle est dans l'intérêt intellectuel spontané) - mais lors d'un contrôle de référence des bases du cours ou lors de la résolution d'un exercice lambda elle ne se donne pas la peine de démontrer ni de décomposer un raisonnement : il est là, il est clair, elle le sait et le connait, elle sait que la prof le sait, elle sait que la prof comprendra : oui, mais qui d'autre peu comprendre ses explications ?
C'est là qu'elle doit faire un effort, s'obliger à décomposer son raisonnement et l'expliquer.
à force de cet exercice, l'effort intellectuel est acquis... dans le sens inverse de celui des autres mais c'est pas grave, il est acquis sur le long terme.

Pour ce qui me concerne, faire des efforts si je l'ai décidé ou si l'objet en a un sens pour moi, cela ne me pose aucun soucis...
Par contre un effort imposé ou même seulement constant comme le travail...avec son lots de tâches improductives ou mal optimisée... j'ai moi aussi un mal de chien à me rentrer dans le moule.

Bonsoir,

Pour éclairer le propos, voici 3 livres à lire de la manière graduel suivante :

1. JEANNE SIAUD-FACCHIN "Aider l'enfant en difficulté scolaire" Ed. Odile Jacob Deuxième partie : Les chapitres 4/5/7 et 8

2. JEAN MARC MONTEIL et PASCAL HUGUET "Réussir ou échouer à l'école: Une question de contexte?" Ed. PUG Chapitres 3/5/6/9/11



3. JEAN-CLAUDE TERRASSIER "Les enfants surdoués ou la précocité embarrassante" Ed. ESF

Sinon pourquoi ne pas accompagner ces ados en leurs proposant des activités extras-scolaires adaptées.

Voir aussi l'ANPEIP, joindre MEI en MP par exemple

Oui totalement oui pour les activités extra scolaires (la cadette en change souvent... Cette année elle semble s'accrocher - karaté + chinois à la maison).

Mais il y eut un âge où l'ainée refusait toute activité extra scolaire justement par peur de l'échec et parce que dans ces disciplines, il était question d'autres qualités que de ses compétences intellectuelles : l'Inconnu !!! - enfin à ce qu'il m'a semblé à l'époque.
Merci Synapse - je note pour MEI

Marsienne a écrit:
Merci Synapse - je note pour MEI

euh..qu'est ce qu'on note sur moi? j'ai combien?

non sans rire oui je suis bénévole anpeip.
(mais alors là, avec l'émission les maternelles dont j'ai mis la vidéo sur "zebritudes", on a déjà des appels et mails...ça va durer un petit temps... mais je suis de toute façon dispo !)

ici pas facile de parler du sens de l'effort.
le grand 13 'zebre soupçonné) est en 4è (bilingue en plus) justement..mais malgré une petite baisse en maths, il reste excellent partout...alors pas "d'effet 4è "......(ou pas encore?...je reste vigilante.)
le second 11, (zebré attesté) à ma grande surprise, n'a jamais appris à travailler. (mais alors pas du tout. était médiocre en primaire. complètement dans la lune. ben au collège cette année....c'est l'épanouissement. j'ai rien compris... mais je m'en plains pas!
et alors le dernier (9 le plus zebré), ben je crois qu'on est pas sorti des ronces......aucun mais alors aucun sens de l'effort. ne fait que quand il a envie. on en "biip" depuis la maternelle.....aura 1 an d'avance pourtant en 6è normalement, et je compte le mettre dans un collège avec un dispositif spécialisé (public).....pour ne pas devenir chèvre.
j'ai tt essayé dans la douceur, l'amour...les punitions, les chantages honteux...les discus franches et réalistes.
il peut génialement quand il veut...ou pas. lui n'a pas du tout le profil adapté au système scolaire.