Se concentrer sur soi

Bonjour à tous... I'm back.

La question que je souhaite poser est résumer dans le titre: comment se concentrer sur soi ? Comment orienter ses pensées vers soi, son bien être ?

J'ai souvent des pensées egocentriques voire paranoïaques (en mode, que pense l'autre de moi ?), un sentiment de dévalorisation de soi lorsque je vois les forces d'autrui mais que je ne parviens qu'à voir mes faiblesses... Je souhaiterai savoir comment définir un mode "pensée POUR moi" mais j'ignore comment faire. Mon énergie actuelle est orientée vers autrui et je ne parviens pas à rediriger de manière efficiente cette énergie pour me motiver, moi, à faire ce que j'aime, à réaliser mes projets, à ne plus me laisser bouffer par autrui.

Alors, je repose la question: comment se concentrer sur soi ? Avec une petite difficulté: ne pas repasser en mode solitaire, car je hais depuis quelques mois la solitude que je me suis forgé pour me protéger. Il m'est arrivé d'avoir des attaques de panique juste parce que j'étais seul. Alors, comment arriver à focaliser mon attention sur moi, mes pensées sur moi ? Je ne souhaite pas être narcissique, mais avoir un semblant d'égo pour pouvoir m'apprécier.

Merci

la sophrologie ?

Bonjour chewie (si tu permets l'abréviation),

Je voudrais juste pointer du doigt ce que tu écris en conclusion :

Je ne souhaite pas être narcissique, mais avoir un semblant d'égo pour pouvoir m'apprécier.

Ce ''semblant d'ego'' s'assimile-t-il pour toi à une base plus ou moins solide (vu le ''semblant'') renvoyant à la confiance en soi ?

Sinon, pour ce que tu dis, ''arriver à focaliser mon attention [...] mes pensées sur moi'' : cela me semble difficilement réalisable, tant ce ''moi'' comme tu le dis bien est soit trop happé par autrui, soit par la douloureuse expérience de la solitude.
Alors, peut-être se concentrer sur tes pensées à toi, à défaut de focaliser tes pensées sur toi. Je ne sais pas si c'est bien clair et si je formule bien la différence... mais cela me semble important.

Voilà, quelques pistes, en attendant de voir quelles sont tes pensées à cet égard

@Leon-naje: en cours d'apprentissage. Mais j'ai du mal à "automatiser" les exercices par moi-même alors que j'ai suffisamment de temps chaque jour pour me poser 20-40 minutes et pratiquer les exercices de sophrologie.

@zwizwi: pas de pb que tu me nommes chewie (tant mieux ^^). Ce "semblant d'égo" renvoie effectivement à une estime de moi. Je souhaite m'apprécier, m'aimer et avoir des pensées A moi ne suffiront pas, je crains. J'avoue même ne plus savoir dès fois quelles sont mes pensées de celles issues de la suggestion d'autrui (via critiques, discussions, argumentation, ...).
Quand je parle de pensées POUR moi, c'est plus lié à "assouvir" mes envies sans tenir compte de la considération d'autrui, ce que je ne parviens pas à faire. J'ai beaucoup de mal à faire le premier pas et encore plus à ne pas retomber dans mes travers. Je souhaiterai maintenir ces pensées pour moi, pour avancer selon mes principes/convictions, selon mes envies, et parvenir à lâcher prise sur toutes les émotions négatives générées par l'extérieur (frustration/colère/envie/...).

[quote="chewie_noiret"]@Leon-naje: en cours d'apprentissage. Mais j'ai du mal à "automatiser" les exercices par moi-même alors que j'ai suffisamment de temps chaque jour pour me poser 20-40 minutes et pratiquer les exercices de sophrologie.
[/quote]

  idem, néanmoins et parce que la partie respiration était déja acquise à travers la pratique du sport, il m'arrive de pouvoir me recentrer sur mes besoins en très peu de temps... (si je suis pas trop speed   )

Par contre, ce qui m'a interpellé dans ton message initial est que tu t'isole volontairement.
Ce que j'ai trop pratiqué ou subie, il m'a fallut vraiment beaucoup de temps pour comprendre d’où venait au bout de quelques heures ce sentiment d'angoisse ( ne serait ce que le nommer ! ).
Puis j'ai appris à gérer mon temps pour anticiper ce mal-être potentiel : alternant solitude indispensable et temps plus sociaux.

Chewie, tout d'abord, cela me semble en un sens très positif ce que tu dis là, concernant le fait que tu ne saches plus bien discerner quelles pensées te sont propres et lesquelles sont influencées par l'extérieur. Positif car tu as vu qu'il y avait un ''problème'' - une forme d'incohérence également - avec les pensées qui nous traversent, et qui suscitent bien souvent des émotions avec répercussions vécues comme peu agréables.

Je ne sais pas quel ''type'' de sophrologie tu pratiques (n'y connaissant pas grand chose dans ce domaine), mais pour ma part, la pratique de la méditation m'a bien aidée / m'aide bien pour cerner la corrélation entre ''moi'', mes pensées, autrui, et les sentiments / émotions qui s'y rattachent.
Ce que j'appelle méditation peut prendre diverses formes :

• le fait de se poser (en tailleur ou sur une chaise, avec de bons points d'appui), et de se concentrer sur sa respiration, de se rendre attentif à cette respiration qui est la nôtre. Ce n'est pas dans l'optique de ''faire le vide'', ne plus avoir de pensées. C'est bien plutôt dans l'idée d'accueillir ses pensées qui vont venir de temps à autres (très fréquemment dans les premiers temps de pratique) se superposer à l'attention sur le souffle.
  Dix minutes peuvent être une base pour commencer - sans non plus se culpabiliser si l'on ne le fait pas tous les jours -.
  
• la méditation dite analytique, qui peut être un prolongement de la première pratique sur le souffle. Cette dernière en effet permet de laisser reposer les éléments : comme pour une bassine d'eau boueuse, le calme, le repos ''actif'' de la méditation, permet à la boue (les pensées et émotions) de se poser au fond, d'être ainsi beaucoup plus repérable.
  L'analyse ensuite, avec par exemple un choix sur tel ou tel thème (pourquoi suis-je en colère, qu'est-ce que le sentiment d'amour m'évoque, me fait ressentir, etc), amène au fur et à mesure de la pratique à enlever la boue des émotions et des pensées. A rendre l'eau plus claire, plus limpide. Et donc à y voir bien plus clair.
  

Ce n'est pas facile. Les principes le sont, mais la réalisation elle est fort difficile.

En tout cas, cela permet même à petites doses d'y voir plus clair, et aide en cela à poser ses idées par exemple par écrit (pour ma part, je fais aussi de la méditation au sens plus occidental du terme, en couchant par écrit mes pensées. Pensées qui sont bien plus solides paradoxalement une fois que l'on se rend compte par diverses pratiques que peuvent être la méditation de pleine conscience ou la sophrologie que nos pensées ne nous définissent pas en tant que tel. Mais cela, ça reste difficile à expliciter voire à croire, tant que l'on en a pas fait l'expérience. La pratique individuelle seule compte).

Une membre du forum avait posté sur son fil quelques ressourcesconcernant la méditation (son message précédent, sur la vulnérabilité, et le regard que l'on se porte, est intéressant aussi). Ca reste pleinement laïque, et à mon sens nullement opposé à une pratique de la sophrologie - des choses se rejoignent, comme le body scan par exemple -.

Bonjour,

Je ne sais pas si je vais aider beaucoup mais je voulais rebondir sur un point.

Si je comprends bien, tu es tellement sensible aux autres que tu ne parviens plus à déterminer si tu penses ce que tu penses ou si tu penses ce que d'autres ont pensé. Corollaire, cette quête de ton identité (ou de ta personnalité?) est sous-tendue par une nécessité d'acquérir de l'estime pour toi-même.

Deux réflexions me viennent :
- une pensée, une opinion, un avis est quasiment toujours (AMHA, évidemment) une synthèse de ce qu'on a pu lire, entendre, voir, déduire, conclure du monde extérieur (au sens large donc : médias, livres, conversations, observations). Dès lors, je pense que TA pensée est TA pensée parce qu'elle est dans TA tête et qu'un autre humain, soumis aux mêmes informations que toi, les aurait synthétisées autrement. Tu as été sensible à tels ou tels éléments d'une argumentation, tu les a mis en liens avec d'autres éléments observés ailleurs et tout cela crée une compréhension du monde qui t'appartient en propre. La question de départ "Pense-je par moi-même ou ne suis-je que le réceptable des idées des autres?" devient "cette synthèse unique que j'opère sur le monde, est ce que je la reconnais comme mienne?". Et il semble que non. Tu doutes que tout cela soit bien à toi. Comment reconnaitre quelque chose qui soit à toi, de toi? Qu'est ce qui te ressemble? Ton entourage pourrait t'aider (et toi qui craint la solitude) en te renvoyant ce qu'ils voient comme typique de toi, ce pour quoi ils viennent vers toi, ce qu'ils aiment partager avec toi parce que tu fais ça bien.

- Tu parles de penser paranoiaques, d'asservissement au regard de l'autre qui t'empêche de suivre tes envies. Première bonne nouvelle : tu as des envies et tu les reconnais (tu as des problèmes pour reconnaitre que ce sont tes envies à toi?). Autre piste : quel est ce pouvoir que tu reconnais aux autres pour leur donner le droit de juger ou diriger ta vie? J'ai bien saisi que tu étais très sensible à leur façon de penser, leurs priorités. Mais comment se fait-il que leurs priorités aient barre sur les tiennes? Qu'ont-ils que tu n'as pas et qui les place en position de te juger?


Ou alors j'ai rien compris ou je suis hors-sujet. Dans ce cas, excusez moi.

Dans le cas contraire, j'espère que ça te donne des pistes.

Salut chewie,

je pense que tu ne peux pas centrer tes pensées uniquement sur toi. Peut être à un instant T mais dans la vie de tout les jours tu composes forcément avec ton environnement, avec les autres. On peut difficilement valoriser son égo sans prendre en compte l'image que nous renvoient les autres, ça reviendrait a encore un peu plus se couper du monde.

Personnellement, j'essaye de me raisonner dans ma relation avec les autres. Je me parle, je me pondère, j'amenuise. Je recadre un peu les choses. Tu n'es pas pire qu'un autre alors il faut relativiser tout ça.

@Tigrou: le problème est que mon niveau d'égocentrisme est malsain. C'est de la paranoïa, et ça me bouffe. Lorsqu'une personne dit parfois une phrase anodine, il m'arrive d'être angoissé, tendu, de me dire "qu'est-ce qu'elle veut dire?" avec des "et si..." en guise de pensées, propices à la mise en place d'angoisses en raison de mon comportement pessimiste.
Je veux justement éviter de tenir compte de l'image des gens, car il est biaisé par mes propres réflexions malsaines.

Ce qui m'aide à ne plus avoir besoin d'aller analyser instinctivement les pensées des autres est :
- d'une part la prise de conscience des peurs (panique) induisant ce comportement de défense via l'étiomédecine et la lecture, entre autre, d'Alice Miller
- d'autre part, mon début de vernis en communication non violente qui me permet de mieux décoder ce qu'il y a derrière un propos qui peut ME sembler agressif/génant... et donc de détramatiser
- et très probablement une pratique assidue du tai chi chuan pour me centrer et gérer mon énergie

C'est pas parfait, loin s'en faut et le chemin est encore très long. En même temps, je me sens maintenant beaucoup plus en sécurité et du coup plus à même de m'écouter et agir comme bon me semble. Solitaire qd il me faut me ressourcer, sociable autrement.

Je commence aussi à comprendre et à controler la petite partie de moi (le centre) qui va batifoler chez les autres, histoire de voir ce qu'ils pensent. Essayer de faire "avec" plutot que "dans" (Merci Mme Bost...)

Chewie, j'espère que ceci va pouvoir t'aider.

@A tous: merci pour vos réponses; difficile de faire le tri dans tout ça   , mais je vais essayer..

chewie_noiret a écrit:@Tigrou: le problème est que mon niveau d'égocentrisme est malsain. C'est de la paranoïa, et ça me bouffe. Lorsqu'une personne dit parfois une phrase anodine, il m'arrive d'être angoissé, tendu, de me dire "qu'est-ce qu'elle veut dire?" avec des "et si..." en guise de pensées, propices à la mise en place d'angoisses en raison de mon comportement pessimiste.
Je veux justement éviter de tenir compte de l'image des gens, car il est biaisé par mes propres réflexions malsaines.

J'avais bien compris  

Je crois que quand on traverse des phases de pessimisme comme celle que tu décris on se fait beaucoup de mal soi-même mais aussi que ce mal être est ressenti par les personnes que l'on côtoie qui du coup nous renvoient une image négative. C'est un cercle vicieux.

Tes réflexions sont peut être biaisés mais déjà tu t'en rends compte. Alors tu peux faire un travail pour limiter les impacts de ces réflexions sur toi, c'est déjà un point de départ que de s'en rendre compte.