Bonjour d'un petit nouveau

- Petit bonhomme entouré d'amour familial et péri-familiale (oui, la famille a toujours été douée pour se trouver au centre du monde en organisant 40.000milliards d'activité bénévoles ou presque, peut-être pour passer d'autant plus inaperçu, qu'on ne regarde que les actes et pas les personnes) débarque dans le monde de la petite école primaire en sachant déjà lire et compter, et s'emmerde sec sur les bancs d'école. Dans la cours, les gentils petits camarades le surnomment affectueusement "Encyclopédie" ou, plus vivant "Extra-terrestre". Ses résultats scolaires ne reflètent rien de particulier, à l'exception (ça, les profs ne pouvaient pas le savoir) qu'il n'étudie absolument jamais pour ce faire. Il se contente de rendre les travaux obligatoires dans les temps, en tentant bien que mal de respecter les consignes absconses et hautement peu précises. Aux interrogations inutiles sur les enseignements les ayant ayant précédé, il préfère le challenge des examens de fin d'année: enfin, la mémoire peut être un peu sollicitée ! Donc, il lit, un verre de cacao frais et une armée de biscuits en renfort, une fois ou deux son cours l'après-midi, va rouler à vélo, et se rend le lendemain pour reproduire ce qu'il a lu la veille. Pour le reste, il s'amuse un peu.

Beaucoup plus intéressant, ce sont les bouquins qu'il lit en parallèle de ces stupides matières découpées dans de grands savoirs qu'il va s'amuser à aller lire lui-même à la bibliothèque municipale. Histoire, sciences, géographie, sont bien plus intéressantes dans les livres "des grands". Son livre favori reste toutefois une excellente vulgarisation des sciences physiques élémentaires: "Comment ça marche", illustré avec un humour tantôt décapant, tantôt bon enfant, tantôt caustique par des projetions anachroniques des mammouths et hommes des cavernes pour illustrer, par exemple, la fission nucléaire.


Arrive l'adolescence et ses questions, ses événements terriblement marquants (que je ne relaterai pas ici), et la désillusion scolaire. Les méthodes pratiquées auparavant ne marchent plus, la mémoire flash ne suffit plus à remplir un examen, et l'écoute attentive au cours ne permet plus de gribouiller des résultats valables aux interrogations. Quelques enseignants remarquent toutefois la créativité débordante (dans tous les sens du terme) du bonhomme et lui permettent de l'exprimer, en lui construisant quelques barrières de sécurité pour qu'il évolue un peu moins aléatoirement dans ses rédactions et autres démonstrations.

Les résultats plongent chaque année exactement de 10% en moyenne, jusqu'à devenir quelque peu sujet au questionnement existentiel fatidique de spécialisation pré-universitaire (car il est clair qu'un krekion ne peut tondre des pelouses  longueur de journée, et puis, pour refaire le monde, un diplôme, c'est mieux, et universitaire, ça serait pas mal).

La maman éclairée et sa prof de français magique lui conseillent alors de prendre le chemin des langues. Il s'y plaira et terminera sans grand éclat ses humanités générales, entouré de l'affection de ses profs plus que de ses camarades (précisions à venir un jour dans un topic top-secret intime sur ce point là).

Ne sachant pas trop quoi commencer, mais dévorant les sujets d'actualité internationale, et ayant la plume pas trop engourdie, sa mère et - toujours - sa prof de français lui suggèrent de commencer le journalisme.

Arrive alors la grand époque universitaire, antre de savoir et d'hypocrisie méga-pédagogique, rencontres formidables et expériences de vie décisives pour l'avenir du (plus trop petit mais toujours aussi maigre) bonhomme.