Je suis Plurebati, nouvelle sur le forum

[Plurebati]

Ma psy m'a donné à lire "Je pense trop" et "trop intelligent pour être heureux". Il semblerait que je sois zèbre. Je me suis promenée sur le forum quelques jours, et me suis sentie dans mon élément. Alors je vous dit bonjour, au plaisir de vous lire et de vous écrire.

[Invité]

Salut! Tout le plaisir est pour nous!

[Audace]

Bonjour à toi, à bientôt sur le fofo ^^

[Ardel]

Bienvenue !

[Joe Dalton]

Bienvenue dans notre jungle   
Je te souhaite d'y trouver des réponses à tes questions et des éléments de réflexion. Peux-tu nous en dire plus sur toi?
Au plaisir de te lire.

[Clément]

Bienvenue sur le forum. Je vais répéter ce qu'on dit les autres, lis, renseigne toi, trouve toi, et pis valà (surtout maldoran).

[Plurebati]

Je me sens zèbre. Est-ce que je le suis ? Je n’en sais rien. Ma psychologue m’a donné à lire « Je pense trop » (en me recommandant surtout « Trop intelligent pour être heureux » ). Un jour mon mari m’avait dit : « Tu penses trop ». Je n’ai pas compris : penser, n’est-ce pas normal, un plaisir de la vie, même si parfois c’est une souffrance ? Je me suis reconnue. Je pensais que tout le monde avait les mêmes ressentis que moi : dans ma famille, c’était naturel. J’ai découvert que non : mon refus de passer sous les lignes haute tension, les étiquettes des vêtements à enlever absolument et la laine insupportable sur la peau, mes enthousiasmes non partagés pour une lumière du matin, des senteurs, toutes les nuances des pétales d’une fleur… tout cela c’était moi et peut-être pas les autres. Je relis mon présent et mon passé, j’essaye de comprendre pourquoi je n’avais rien vu, pourquoi je me suis coupée des autres au point de ne pas m’apercevoir que ce qui est naturel pour moi ne l’est pas pour eux.
J’ai été testée il y a quarante cinq ans, on m’a juste dit il y a une dizaine d’année « plus de 120 », mais combien plus ? Peut-être pas assez pour être une zèbre… Ma famille m’a toujours dit que j’étais assez intelligente pour réussir à l’école, et je me suis adaptée, à moitié. Moyenne, sage mais pas vraiment présente. J’ai appris à présenter mes écrits pour qu’ils soient lus, acceptés et reconnus, à contrôler mon oral dans des situations exigeantes comme les concours, je me suis formatée.
Dans la vie quotidienne j’ai conscience que je ne dis jamais ce qu’on attend de moi, que je ne suis pas à ma place, qu’il y a toujours un moment je suis rejetée. Parfois je m’impose, et c’est pire encore. J’aime les humains, j’aime leurs contradictions, leurs diversité, les voir heureux, ressentir, mais je me sens observatrice : chaque fois que j’essaie de me mettre à leur diapason, d’être avec eux, j’ai le sentiment de jouer une fausse note.
J’ai eu une grande peur : pendant deux semaines je ne savais pas si j’allais pouvoir continuer ma vie comme avant ou mourir dans un mois. J’ai décidé de profiter de la vie, de ne plus mettre mes désirs en attente comme je l’avais fait pendant tant d’années, de ne plus faire comme si j’aimais ce que les autres aiment. J’y trouve de grands bonheurs, mais ils m’éloignent encore plus : j’ai tellement envie de les partager, mais le plus souvent, chaque fois que j’essaye, c’est comme si je vivais sur une autre planète. J’ai le sentiment que c’est la planète zèbre. Illusion ?

[Audace]

Ton histoire, ta façon d'appréhender le monde me donne le sentiment que tu es HQI (je n'aime pas le terme de zèbre donc je préfère dire HQI ou surdoué, ou plus précisément, capacités cognitives très développées). Difficile de se mettre au diapason, n'est-ce pas ? Difficile mais pas impossible. Tout dépend de ce que tu souhaites de la vie et des autres aussi. On peut être différents dans notre manière d’appréhender le monde, notre manière de l'aimer, souvent en décalage car avec enthousiasme et un brin de démesure, mais au fond, on permet aussi à certains autres "blasés" ou tout simplement aveugles, de pouvoir y voir un peu plus. Après, clairement, s'enfermer dans les attentes ne peut que faire souffrir. Espérer, c'est plus intéressant, au moins, ça permet de continuer à y croire sans rien attendre, c'est pas mal, l'espoir.
Pour ma part, je ne me suis jamais sentie sur une autre planète, je me suis toujours sentie humaine, très humaine (dans le sens terrienne, habitante de la planète Terre), par contre, je me suis toujours sentie en décalage. A m'extasier pour des choses simples, à avoir des réflexions et compréhensions du monde que très peu, soit étaient en mesure de comprendre, soit en avait rien à faire. La solitude, voilà ce que j'ai côtoyé pendant de longues années, pas que j'étais seule physiquement, j'étais seule à penser ce que je pensais, à croire en ce que je croyais. Je me sentais aussi observatrice de l'humain tout en étant humaine moi même, je me suis logiquement orientée psycho pour en comprendre plus sur moi et les autres.
Bon, comme d'hab quand je réponds à un fil et que je pars en pavé, je me perds dans je ne sais quoi, mais je fonctionne au feeling, voilà donc ce que j'avais envie de te dire en lisant ton dernier post.
Est-ce que cela fera écho en toi ? Je l'espère en tout cas !

Au plaisir de discuter avec toi^^