Bonjour, je suis une m...

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Message par Anubis Mar 7 Jan 2014 - 18:37

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Voici un peu de lumière de ma part....

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Message par Basilice Mar 7 Jan 2014 - 19:52

Coucou Ultraterrestre,

N'hésite pas à poser des questions sur les conditions de ton séjour en clinique et la latitude dont tu diposes, hein ?  Smile 
Je te souhaite de pouvoir te reposer et de lâcher un peu la pression, dans ce lieu.
Pensées pour toi.  Pour Toi 
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Message par U.T. Mar 7 Jan 2014 - 20:04

Merci à tous pour vos pensées  Like a Star @ heaven 


Anubis a écrit:Ultraterrestre , juste une question , vu que tu nous écris ,là maintenant, c'est donc que tu as le Net ou pas...????
Oui je suis encore chez moi là, je pars demain. C'est pour ça.


ZeBrebis a écrit:Je ne connais pas ce milieu, mais je pense que la clinique, par sa prise en charge H24, doit infantiliser plus qu'autre chose. Elle peut être nécessaire, mais j'imagine mal que ça apporte une clef miraculeuse pour ceux qui pourraient rester à vivre à l'extérieur sans danger (pour eux ou pour les autres).

Enfin, même si elle devait être morne, ça sera en effet une expérience, et j'ai été clouée à un lit d'hôpital presque sans visite et sans droit d'en sortir (à cause d'une grossesse) sans dommage pour ma santé mentale. Ca m'a fait un passage "cotonneux" pour tout dire.

Bonne suite à toi, et je pense comme toi que la solitude est un grand mal et un facteur d'instabilité pour ceux de notre espèce (pas les "zèbres", l'Homme), si sociale de nature.
Dans le fond j'ai un peu le même avis que toi sur la clinique (enfin, me concernant dans le cas précis).
Mais bon, comme je suis dans le brouillard et que ce ne sont que des suppositions, pour le moment j'aurais du mal à en tirer des conclusions très précises.

Sinon, rapport à ta dernière phrase, je ne suis absolument pas sociable de nature, au contraire.
Mais pourtant j'ai un besoin énorme des autres, de leur chaleur.
C'est un peu antinomique et ingérable comme paradoxe j'avoue  What a Face
Et c'est d'ailleurs un peu le problème de l'ensemble ce paradoxe.
Je n'ai probablement pas trouvé les bonnes personnes / la bonne formule qui me correspond pour arriver à lui donner un équilibre concret.


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Message par colargolle Mar 7 Jan 2014 - 20:15

Mais euh... pourquoi tu ne pourrais pas aller quand-même à la rencontre ?
Si la clinique n'est pas une prison et qu'ils ne sont pas trop bêtes, ils devraient comprendre que cette rencontre est le meilleur médicament que tu puisses recevoir...

J'ai une mission pour toi : leur dire que tu ne seras pas là samedi entre 16h30 et 23h  farao
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Message par ZeBrebis Mar 7 Jan 2014 - 20:18

Ultraterrestre a écrit:
Sinon, rapport à ta dernière phrase, je ne suis absolument pas sociable de nature, au contraire.
Mais pourtant j'ai un besoin énorme des autres, de leur chaleur.
C'est un peu antinomique et ingérable comme paradoxe j'avoue  What a Face
Et c'est d'ailleurs un peu le problème de l'ensemble ce paradoxe.
Je n'ai probablement pas trouvé les bonnes personnes / la bonne formule qui me correspond pour arriver à lui donner un équilibre concret.
Ah mais tu as ajouté un 'b' aussi ! On est membres d'une espèce sociale, qui vit en société, et en conséquence l'isolement (réel ou ressenti) est un facteur de stress et d'instabilité à mon sens.
Je ne me sens jamais plus solide et équilibrée que lorsque je partage mes activités avec d'autres, que je fais à "4 mains" ou plus (ou bien avec quelqu'un d'actif à proximité).
Mais pour autant je suis très loin d'être mondaine, et j'ai souvent cherché l'isolement pour cause d'incompréhension. Ce qui en définitive me faisait me ressentir plus en intégrité mais dégradait de manière claire mon activité physique et mon contact avec le monde réel. Ca me déconnectait.

Je ne sais pas dans quelle mesure ça peut s'appliquer à d'autres qu'à moi, et je me contentais d'une certitude : notre espèce est sociale, le principe de la vie avec les autres est inscrit en nous Smile

Je reviens éditer parce que je n'avais lu que la dernière page de ce topic. Et je tenais à te dire qu'ayant lu le début (je n'ai toujours pas lu l'intégralité, une fois de plus je me précipite) je te trouve d'une intelligence et d'une finesse rares, qui sont plus qu'un potentiel -car par l'écrit tu témoignes de cette réalité- mais qui visiblement ne sont pour l'instant pas accompagnées d'une présence au monde, ce qui fait qu'il n'y a pas de "réalisation", fruit de l'interaction avec ce même monde.

J'espère que tu arriveras à trouver une voie de contact avec le sol, pour avancer...Mais est-ce que tu y aspires ou bien est-ce que tu y répugnes ?
Si tu y aspires je crois que tu tiens le début de la solution, en voulant une vie "normale" ou "réelle". L'autre partie étant de se penser capable de la mener à mon sens Smile
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Message par Anubis Mar 7 Jan 2014 - 21:17

Ultraterrestre excuse moi, j'ai portant tout lue, mais juste, rentres tu là bas demain de ton plein grès !???
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Message par Joe Dalton Mar 7 Jan 2014 - 21:17

Pendant ton séjour à l'hopital, tu rencontreras des psychiâtres, espérons que l'un d'eux soit zèbre  En chemin .
C'est ce que je te souhaite en tout cas, car tu m'as fait l'effet d'être quelqu'un d'intelligent et pertinent, qui a des capacités à exploiter.
Courage et fais nous signe dès que possible
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Message par Anubis Mar 7 Jan 2014 - 21:24

Idem que joe, tu me parais quelqu'un de vraiment intéressant et , et oui, censé!!

Et il y a intérêt que là bas on te donne l'accès à internet, pour pouvoir venir nous voir, et nous, t'aider le mieux possible,, car c'est un facteur important, et ça il faut vraiment leur dire!

je suis avec toi...

Anubis qui te garde et te soutien  Courbette  Courbette  Courbette 
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Message par Nabuccho Mar 7 Jan 2014 - 22:35

Salut U.T.

Je lie que tu t'interroges sur le fonctionnement des cliniques psy, ayant moi même était volontairement hospitalisé deux fois je peux te faire un petit topo:

Il y a douze ans j'ai fais un séjour de deux mois et demi à Champvert, une clinique de la banlieue lyonnaise, à la suite d'une "pseudo- T.S" (des gendarmes m'ont retrouvé sur un pont). Bref, j'étais dans un sale état et j'ai eu droit à un petit cocktail chimique qui m'a complétement assommé les premiers temps (j'ai dormi, dormi... Sleep ).
Pour les questions d'ordre "pratiques": Sacs fouillés à l'entrée, sorties interdites les premiers jours (je dirais 2 ou 3 semaines, je ne sais plus...) et il me semble que je ne pouvais téléphoner qu'à certaines heures. Je n'ai pas eu beaucoup de visites (je ne le souhaitais pas) mais il me semble qu'elles étaient limitées aussi.
Lors de mon arrivée j'ai eu un assez long entretient avec un psychiatre, puis je le revoyais tout les jours mais jamais à la même heure (il fallait rester dans les parages et une infirmière venait vous chercher). J'ai aussi vu une psychologue et participé à un atelier d'art plastique.
Le personnel soignant était très sympathiques et attentionnés, l'ambiance était bonne.
Le cadre était magnifique (un immense jardin avec de très grands arbres) heureusement car globalement tu passes beaucoup de temps à ne rien faire, certains lisent mais beaucoup n'en sont pas capables (problème de concentration). Personnellement je passais beaucoup de temps dehors à écouter le vent et observer les poissons rouges d'un petits bassin. Les repas se prenaient à heure fixe (à 19h le soir...) et il y avait une extinction des feux (à 23h je crois). Il y avait aussi la prise des médicaments: Chacun son tour on se présentait au bureau et l'on devait avaler devant les infirmières.
Bref, si ce n'était pas la prison c'était assez stricte mais cela m'a permis de me vider la tête, de me sortir de mon quotidien...
Par contre rien de miraculeux en ce qui concerne les psys mais j'ai fait l’erreur d'essayer de leur raconter ce qu'il me semblait qu'ils avaient envie d'entendre...

Après quelques temps je suis sorti de mon lit et j'ai commencé à discuter avec les autres "pensionnaires", et j'ai trouvé des personnes particulièrement attachantes: Je me rappelle de deux profs à la retraites qui discutaient art, philosophie et suicide, d'un colossal SDF couvert de cicatrices et fan de littérature, d'un médecin algérien riant un jour et détruit par l'alcool le lendemain, après sa première sortie... Et j'ai rencontré deux amies: Une femme de 40 ans qui n'avaient pas dit un mot en public depuis plusieurs mois et une jeunette anorexique avec des bandages aux poignées.
Nous avons vraiment sympathisé jusqu'à nous faire "gronder" car nous prenions régulièrement le thé dans la chambre de la première (il était interdit d'aller dans la chambre d'un autre).


Il y a deux ans j'ai été hospitalisé à Montéléger, près de Valence.
Même topo en ce qui concerne la fouille des sacs, les autorisation de sorties, les coups de fil...
Par contre je n'ai pas du tout apprécier le personnel (pas très humains) et je n'ai pas trouvé de personnes avec qui discuter parmi les patients. Il y avait une assez mauvaises ambiances, de nombreux conflits (certains passant plusieurs jours à l'isolement) et l'endroit n'était pas vraiment beau... Mais si tu vas là-bas (ce que je ne crois pas car tu parles de "cliniques" sache qu'il y a de nombreux pavillon et que j'ai appris par la suite que j'étais tombé dans le pire d'entre eux...
et pour les autres: Bien sûr, pas d'internet Neutral 

Bon, je suis désolé U.T. :Je n'ai pas vraiment envie d'en dire plus ce soir, mais si tu as des questions je reste connecté jusqu'à minuit.

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Message par U.T. Mar 7 Jan 2014 - 23:00

Salut Max Fetatoire, j'aime bien ton message parce que, sans vouloir aucunement déprécier les autres, il a un côté pra(gma)tique qui sied plutôt bien à la veille d'un internement !

Effectivement, ce n'est pas à Montéléger que je vais aller, et d'ailleurs je ne sais pas exactement où je vais (oui c'est un peu surréaliste... mais j'ai bien décroché dans cet épisode). D'après ce que je me rappelle, c'est une clinique dans la région de Grenoble (à confirmer donc). Et d'après l'image que je m'en fais, ça semblerait se rapprocher un peu plus de ton premier tableau que du second, ce qui serait pas plus mal. Globalement, dans ce que tu décris, c'est la possibilité de parler avec des gens un minimum intéressant qui m'apparait comme une constituante engageante, qui ne se limite pas à la caricature de l'internement bête et méchant. J'espère que je pourrais y trouver au moins une personnalité enrichissante, le reste ne m'intéresse pas au fond.


colargolle a écrit:Mais euh... pourquoi tu ne pourrais pas aller quand-même à la rencontre ?
Si la clinique n'est pas une prison et qu'ils ne sont pas trop bêtes, ils devraient comprendre que cette rencontre est le meilleur médicament que tu puisses recevoir...
J'ai une mission pour toi : leur dire que tu ne seras pas là samedi entre 16h30 et 23h  farao
Comme dit ci-dessus, je ne serai pas vraiment dans ma région en fait, donc même si j'en avais la possibilité, l'organisation d'un retour temporaire comme ça ne serait pas chose aisée. Et puis de toute manière, j'imagine que je vais être un peu ailleurs, un peu dans un autre monde. Probablement que la question de cette rencontre en particulier sera assez loin à ce moment-là.


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Message par Atlasovaste Mar 7 Jan 2014 - 23:11

Bon courage U.T.
A dans quelques semaines...  Pleure
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Message par Nabuccho Mar 7 Jan 2014 - 23:15

Pour la rencontre à Crest, connaissant le système, je pense que c'est cuit en effet...
Mais je suppose qu'il y en aura d'autres (et si elles sont à Valence tu pourras faire du covoiturage).

Comme conseil pour les rencontres: Encore plus que dans la "vraie vie" il faut savoir prendre son temps: Tu approches des animaux blessés. Il faut accepter les silences ou au contraire les effusions excessives.

C'est une autres manière de vivre le temps, il faut se laisser flotter...

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Message par U.T. Mer 8 Jan 2014 - 11:12

C'est vraiment, mais alors vraiment, le jour le plus surréaliste de ma vie...  Bonjour, je suis une m... - Page 5 Lol | Bonjour, je suis une m... - Page 5 Lookaround

Merci encore pour toutes vos pensées, attentions, lumières, etc.

Et à un de ces jours !  Like a Star @ heaven 
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Message par Invité Sam 11 Jan 2014 - 13:10

Pour quand tu reviendras :

Bon anniversaire, Ultraterrestre  sunny 

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Message par Joe Dalton Sam 11 Jan 2014 - 21:00

Bon anniversaire Ultraterrestre  Pour Toi 
En espérant que ton "séjouré actuel te soit profitable
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Message par Davidc Sam 18 Jan 2014 - 22:17

Merci UT pour ton témoignage qui m'a beaucoup touché. je te rejoins sur les idées de "ne pas participer à la vie", laisser les autres s'occuper de nous, penser que l'on serais mieux dans un hopital ...
je redescend sur Crest dans trois semaines. Si tu veux on en discute.

A bientôt.
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Message par ZeBrebis Sam 18 Jan 2014 - 22:28

Davidc a écrit:Merci UT pour ton témoignage qui m'a beaucoup touché. je te rejoins sur les idées de "ne pas participer à la vie", laisser les autres s'occuper de nous, penser que l'on serais mieux dans un hopital ...
Quand j'étais plus jeune (plus ça va, plus ça date, c'est terrible) je voulais devenir folle. Abdiquer mes responsabilités, vivre dans mon monde, parce que je me sentais inadaptée...Je voulais le stade d'après, pas le cul entre deux chaises.

Finalement, ça ne va pas si mal, j'ai remis une partie de fesse du côté "sur terre" et c'est à peu près gérable. Mais il vaut mieux être bien entouré(e) quand on part (on ne peut pas dire "revient") de loin.
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Message par U.T. Dim 26 Jan 2014 - 21:44

Bonjour, merci à tous pour vos messages entre-temps.  Bonjour, je suis une m... - Page 5 Bye

Je suis donc rentré. Hier (samedi) dans l'après-midi.
Je vais essayer de résumer clairement tout en restant relativement concis. (mise à jour : bon, finalement pour la concision c'est raté...)


Globalement, expérience très positive.

La clinique où j'étais est vraiment un bon établissement, où la politique de soin est très stricte sur un point : toute personne dangereuse pour les autres ou pour elle-même est immédiatement renvoyée ailleurs, les entorses au règlement et autres dérapages ne sont pas tolérés. Il n'y a donc pas de cas "lourds" d'un point de vue psychiatrique, en tous cas en ce qui concerne les manifestations extérieures (la souffrance intérieure, les gens marqués par des traumatismes et les parcours de vie très difficiles, c'est évidemment autre chose).

L'intitulé qui convient à ce genre d'établissements pour approcher de la réalité serait plus une clinique de repos qu'une clinique psychiatrique. Le but c'est avant tout de prendre du recul, de couper avec le monde extérieur, de faire une parenthèse, de vivre une sorte de retraite dans un cocon rassurant et sécurisé pour repartir sur des bases assainies. Les doses de médicaments sont généralement modérées et adaptées au plus précis, avec une volonté de les réduire dès que cela est possible. Il n'y a pas de cellule d'isolement ni rien de ce genre. Il y a des activités tous les jours sauf le week-end (sport, yoga, modules concernant la gestion de l'anxiété, l'affirmation de soi, l'alcool pour les personnes concernées etc., et également un atelier créatif libre pour faire du dessin, du tricot, ce genre de choses pour occuper l'esprit et se vider la tête). Le règlement est assez strict, mais humain dans son application tant que ça n'en remet pas en cause les fondements. Pour les aspects plus terre-à-terre, mais qui participent bien sûr à l'ensemble, les conditions de vie (entretien, bâtiments...) sont globalement très agréables. Même les repas et le café du distributeur sont excellents !


...


En ce qui concerne le personnel, et pour donner une idée à ceux qui ne connaissent pas le fonctionnement d'une clinique psy, ça s'organise comme ça en gros :

• L'administratif, qu'on voit peu sauf nécessité.

• Le personnel d'entretien, de cuisine, etc. Agréable dans l'ensemble, certains qu'on voit souvent n'hésitant pas à discuter et à prendre des nouvelles.

• Les infirmières, deux ou trois selon les moments par étage. Toujours présentes, prévenantes et attentives, en tous cas pour celles que j'ai eu la chance de côtoyer. S'occupent de tous les problèmes du quotidien, ont réponse à (presque) tout, et sont clairement polyvalentes : elles distribuent les médicaments, les petits-déjeuners, lavent certains patients, écoutent et conseillent, blaguent et soutiennent... bref elles vivent avec nous, nous accompagnent, et sont de loin les personnes les plus importantes et les plus précieuses du dispositif.

• Les psychiatres, qui sont les "chefs" de notre séjour. On en a un(e) assigné(e) pour la durée complète, et des remplaçants le week-end. Un entretien par jour obligatoire. Ils ont tout pouvoir de décision, prescrivent les médicaments, donnent des consignes aux infirmières, gèrent les entrées, sorties et permissions, etc. À ce niveau-là c'est un peu quitte ou double selon le feeling qu'on a avec la personne, leur toute-puissance étant un peu exagérée en comparaison de leur connaissance réelle des patients, vu qu'ils sont 5 pour une centaine d'hospitalisés... J'y reviendrai.

• Vient ensuite un panel de postes divers qui complètent le dispositif. On peut citer notamment la coordinatrice des soins (une "super infirmière"), un médecin généraliste, une pharmacienne et deux kinésithérapeutes qui s'occupent de leur domaine respectif, ainsi que quelques intervenants à temps partiel. Sans oublier les deux chats (!) qui ont plus ou moins élu domicile dans le parc et sont les petites mascottes apaisantes du lieu.

Bref, c'est un petit monde en soi, un microcosme complet assez impressionnant qui, lorsqu'il est bien géré, fait tout de même relativiser le prix du séjour (et encore, il manque ici une multitude de petits détails qui accentuent cette idée de fourmilière à la gestion méthodique et précise). Rien que d'un point de vue sociologique/culture générale, c'est déjà une expérience très intéressante de l'observer de l'intérieur.

• Et puis bien sûr... les autres patients ! Ne surtout pas négliger leur apport. Ils peuvent être des miroirs, des confidents, des présences, ou de simples ombres qu'on voit errer. Dans le meilleur des cas des amis qu'on gardera à l'extérieur, voire même un amour. Tout est possible. Peu importe, ils sont tous des compagnons de route à leur manière dans cette singulière tranche de vie, et nous ramènent à notre humanité. On les côtoie en permanence, ceux de notre étage dans une relative intimité, et les autres au dehors (surtout quand on est fumeur certes). Il y a forcément, et au strict minimum, une personne que l'on quitte le ventre serré parmi eux.
La définition même du lieu dans lequel on se retrouve donne nécessairement une tonalité profonde et sensible à la plupart des échanges. Les cœurs sont blessés, le jugement largement atténué, et les esprits portés sur l'essentiel. Après ça n'est que ma vision personnelle, nul doute que ce soit vécu moins positivement selon les personnes. Et puis il faut quand même être apte à mettre des limites, à jauger, à se montrer tolérant, compréhensif et un tantinet flexible en fonction des personnalités. Et bien sûr aussi à pardonner l'égocentrisme ambiant, partie intégrante de la dépression.


...


En ce qui concerne mon séjour en particulier, j'ai été émerveillé avant tout par les infirmières de mon étage. Toujours à l'écoute, toujours disponibles, toujours dans la juste mesure entre le professionnel et l'amical. Prenant du temps avec chaque patient, venant discuter spontanément pour s'assurer que tout va bien. Même si cela dépend aussi de la qualité de l'établissement, il y a définitivement des gens admirables dans ce corps de métier. Visiblement elles m'ont aussi beaucoup apprécié dans l'ensemble, ce qui a contribué à l'instauration d'une chaleur humaine réciproque apaisante et réconfortante.

Du côté psychiatre c'est un peu plus complexe. Commençons par le point le plus positif qui sera déterminant pour la suite de mon expérience.

Dès le premier rendez-vous personnel, et après quelques explications sur ma situation, mon psy me propose un entretien avec une neuropsychologue (intitulé que je ne connaissais pas auparavant), qui intervient deux jours par semaine dans l'établissement d'après ce que j'ai compris. À ce moment-là je suis encore persuadé de n'être pas à ma place là-bas, et continue à ressentir le même décalage qu'à l'extérieur. En gros j'attends juste que ça passe. Quelques jours plus tard le rendez-vous arrive, et la rencontre fut un vrai choc. Je découvre une petite brune aux yeux bleus dévastateurs, très jeune (genre 30-35 ans) et bon... pour le dire clairement, qui s'ancre à tous points de vue dans ma définition de la femme parfaite. Je m'attendais pas à un profil de ce genre (à tel point que j'ai cru que c'était une infirmière au début). C'est évidemment agréable, mais en même temps je me dit que le mélange de sensations va être bizarre et ingérable, que ça ne va pas faire bon ménage.

Mais finalement l'entretien se passe à merveille, l'espèce de "coup de foudre" hors-sujet se transformant en "coup de cœur thérapeutique" grâce à son professionnalisme et à une bonne entente. Je n'ai eu autant la sensation d'être écouté, et surtout compris dans chacun de mes mots. Je n'avais jamais rencontré non plus quelqu'un d'aussi impliqué dans un entretien, notant tout ce que je dis avec application, demandant des précisions, posant les bonnes questions au bon moment, complétant les silences et les sous-entendus avec une incroyable pertinence, et ne donnant jamais l'impression de trouver aberrant ce que je raconte. C'était juste parfait en tous points, limite un rêve éveillé ! J'étais tellement surpris et pris dans un élan de bonheur que j'ai voulu spontanément lui faire la bise à la fin... ce qu'elle a poliment décliné en m'arrêtant avec la main et en me disant que ça ne pouvait rentrer dans un cadre professionnel.

C'était surement un restant de la première sensation qui s'exprimait, et vu sa capacité d'analyse et de compréhension en général, je doute qu'elle fut dupe. Bonjour, je suis une m... - Page 5 Angelnot


Peu importe, à partir de cet entretien mon état s'est modifié progressivement. Je dis ça sur la bonne foi des infirmières qui me l'ont dit par la suite. Apparemment elles m'ont vu changer mon comportement et mon visage s'éclairer, devenir plus avenant et confiant. Elles m'ont aussi dit que « je parlais d'elle comme du messie » (haha) ce que je veux bien croire étant donné ma capacité naturelle à l'exagération, et surtout à la délivrance de rencontrer enfin quelqu'un qui tenait la route.

Bref, malgré l'importance que je donne à cette rencontre, je n'ai eu en fait que trois rendez-vous avec elle :
- Le premier fut un long entretien, agrémenté d'un QCM de personnalité
- Le second un test de QI (plus ou moins 3 heures !)
- Et le dernier ne fut en réalité qu'un résumé des conclusions et des conseils pour la suite

En gros si on résume bien, je n'ai finalement eu qu'un seul vrai entretien avec elle. Et, aidée par les résultats des tests, ça lui a suffi pour me livrer la plus pertinente, la plus précise, la plus complète et la plus brillante des analyses que j'ai jamais entendue, dévastant à jamais et en moins de deux semaines tous les psys rencontrés dans ma vie ! Et en plus elle est jeune, sympa, attirante, avec des yeux étincelants d'intelligence ! Mais mon dieu... après on voudrait que je ne l'attende pas comme le messie, que je ne sois pas subjugué et émerveillé par une telle rencontre ?!

Hem... bon, un peu de calme. Bonjour, je suis une m... - Page 5 Rolleyes


...


Néanmoins, le troisième et dernier rendez-vous a fait partie d'un épilogue quelque peu étrange et mouvementé de mon séjour. La veille de mon départ, me sentant encore fragile et n'ayant passé qu'un peu plus de deux semaines dans la clinique (la moyenne de cet établissement est de 35 jours), je décide de demander à mon psy de rester encore une semaine ou deux. Il faut dire que depuis le début le contact avec le psy en question oscille entre le moyen et l'insignifiant, se contentant bien souvent de deux minutes rapides entre deux rendez-vous, parfois même dans un couloir en me croisant ! (normalement, ces entretiens sont à huis-clos dans les chambres) Bref, il a globalement délégué son boulot sur la neuropsy, ce qui certes me convient tout à fait, ne me connait donc quasiment pas et ne semble pas m'apprécier particulièrement (ce qui est plutôt réciproque). Il faut dire aussi qu'il a une réputation modérément positive d'après ce que j'ai pu en juger, n'étant pas adepte des pincettes et plutôt dans une méthode rentre-dedans. Mauvaise pioche pour ma personnalité. Mais jusque-là, vu qu'on ne se disait à peu près rien, cela ne s'était pas trop senti.

Bref, vient donc le vendredi, jour où je dois aussi revoir une dernière fois la fameuse neuropsychologue. Premier rendez-vous avec lui qui se passe mal. On n'arrive pas à se parler, dialogue de sourds qui me fait me braquer, sa façon de dire les choses me met les nerfs à vif. La journée commence mal, je suis dans de très mauvaises dispositions. Je dois le revoir en fin de matinée. Entre-temps je croise un autre patient que j'aime bien et qui se trouve avoir eu le même genre de conversation sèche avec lui. Notre discussion nourrit encore le ressenti sur ses méthodes, quelque chose commence à mal dériver en moi... Puis vient le second entretien avec lui. Ça se repasse très mal, sur un ton toujours aussi sec et inutilement cassant, notamment au sujet de ma non-participation aux activités. Je ne lui reproche pas de me dire certaines choses, mais sa manière méprisante de le faire, le « si c'est pour fumer des clopes et boire des cafés, vous pouvez aller au bistrot du coin, pas besoin d'une clinique » clôt définitivement le dialogue de sourds. Je commence à trembler, et lui dit la voix chancelante et les yeux luisants : « Mais vous cherchez quoi là ? » (premier avertissement) Il continue avec son ton hautain et se lève en me disant au revoir. De plus en plus fébrile, et ayant dans la tête la comparaison des entretiens si respectueux et enrichissants d'avec la neuropsy, je lui réponds : « Mais vous servez à quoi en fait ? » (deuxième avertissement)

Je ne me rappelle même plus de sa réponse. Le voyant sortir de la pièce, je sens exploser en moi un éclair incontrôlable de rage qui me met dans un état second. À tel point que j'ai un souvenir complètement embrumé de la suite, comme si je l'avais rêvée. Toute la pression accumulée durant le séjour se relâche d'un coup, mon esprit ne contrôle plus rien. Je tape du point sur la table avec une violence irraisonnée, hurle, et la repousse brutalement vers le mur en me levant. Le bruit dément le fait se retourner dans un état total d'incompréhension. Je me dirige vers lui en le regardant droit dans les yeux et l'envie de le mettre littéralement en pièces. Ça avait visiblement l'air crédible vu le mouvement de recul et de protection qu'il a commencé à esquisser. Heureusement, mon désespoir reprend le dessus sur la colère brute, et je me contente de le pousser énergiquement dans le couloir pour dégager la route tout en lui criant un « merci » on-ne-peut-plus négativement ironique, et aller exploser dans un coin.

Lui dérive immédiatement en mode « vous partez donc immédiatement, serez sur la liste noire de l'établissement, j'appelle votre mère, j'appelle un VSL pour vous ramener, c'est intolérable, etc. » Encore un peu et il me faisait sangler au lit pour m'envoyer en (vrai) HP. Il ne comprend toujours pas que ce n'est pas de la violence ce qu'il vient de se passer. Je l'ai juste bousculé, je n'ai pas levé la main sur lui. C'est du désespoir, l'explosion d'un être blessé et fragile poussé dans ses retranchements. S'en suit alors une scène obscure et bordélique où je ne me souviens plus de grand-chose non plus. Mais pour résumer, j'ai été pris dans une crise de pleurs et de tremblements (particulièrement peu simulés...) d'au moins un quart d'heure, durant lequel les infirmières ont tout fait pour tempérer, particulièrement éberluées par le fossé entre l'image calme, douce et conciliante qu'elles avaient de moi chaque jour, et l'état indescriptible dans lequel m'avait poussé le psy. Une chance pour moi, la neuropsychologue qui attendait aussi par là pour mon entretien et arrivait avec ses conclusions a contribué à la discussion. Enfin c'est ce que j'ai compris à peu près de la scène, tout ça étant très flou et se passant dans deux pièces différentes. Mais globalement, c'est à elles toutes que je dois la résolution positive de la situation, c'est certain. Elles ont complètement sauvé un évènement qui partait comme dramatique, saupoudrant d'humanité et de tolérance la froideur insalubre de l'instant, gérant avec brio et professionnalisme une crise qui au fond n'avait pas de sens. Elles ont été merveilleuses. Pour résumer rapidement, même le psy en question a fini par se calmer et changer de ton devant ce qu'il avait provoqué. Il a maintenu la sortie prévue initialement, mais en venant me serrer la main et en me disant que j'étais le bienvenu quand je voulais si j'avais besoin de revenir à la clinique.


...


Bref, une fois la crise un minimum retombée, j'ai fini par avoir mon entretien avec le messie ! Bonjour, je suis une m... - Page 5 Rolleyes

Et ce qui a été assez génial pour le coup, c'est qu'elle arrivait avec ses conclusions préliminaires. C'est à dire qu'elle allait apposer un éclairage directement sur ce qu'il venait de se passer (et sur le reste). Ça a grandement contribué à mon apaisement. Elle a joué le rôle d'un pansement d'âme immédiatement apposé sur la plaie sanguinolente, sa seule présence me faisant oublier les paroles blessantes de l'autre bourrin. Et encore une fois elle a dépassé les attentes et s'est montrée simplement parfaite. Parce que oui, ce message pourtant déjà ridiculement long n'a toujours pas effleuré ses conclusions justement !...


Alors allons-y. Ce n'était qu'un résumé préliminaire (elle n'avait pas fini son analyse), mais globalement ça donne ça dans les grandes lignes :

• Une personnalité "évitante/dépendante" (c'est un terme psy), c'est à dire qui rejette les responsabilités, et devient en conséquence dépendante d'autrui (ceci explique notamment la situation sociale).

• Une personnalité "borderline" (ce qui explique particulièrement la scène décrite précédemment), en rapport avec l'hypersensibilité et un certain jusqu'au-boutisme, qui explique le yoyo émotionnel, et plus globalement un manque de mesure et d'assurance dans beaucoup de situations.

• Une dissociation esprit/corps, c'est à dire un désinvestissement total de l'aspect physique de ma personne, cultivée au fil des années au point de devenir problématique, et contribuant au laisser-aller et au surpoids (ce dernier étant autant un résultat du mode de vie qu'une manifestation psychosomatique/auto-réalisatrice).

• Une surdouance de type dissymétrique, c'est à dire avec une courbe en zig-zag. Je n'ai plus les détails précis, mais en gros j'ai un domaine très fort, un légèrement surélevé, et deux dans la moyenne. (tout en sachant que les résultats réels doivent être un peu plus haut du fait de l'état dépressif et du Xanax).

Bref, ces quatre grandes failles se complètent et se nourrissent pour aboutir à un immense bordel : moi !  What a Face



Voilà, voilà... bon il faut que je finisse cet interminable message, je n'ai plus le goût d'écrire...
Donc globalement positif, mais très fragile encore.
La neuropsy m'a laissée l'adresse d'un centre qui s'appelle le RéHPsy.
Elle, elle travaille dans celui de l'Isère, mais il en existe visiblement un dans la Drôme, où je réside.
C'est un réseau qui, d'après ce que j'ai compris, s'occupe des handicaps psychiques, autant d'un point de vue thérapeutique que d'un point de vue social.
C'est à peu près la seule piste que j'ai, en plus d'avoir pu prendre du recul sur ma vie et avoir mieux compris mon fonctionnement.
Mais ça ne change rien au fait que je vais perdre mon appartement dans un mois, ni que je n'ai rien de finalement très concret en vue.
C'est, comme je le disais, particulièrement fragile, et le séjour bien court en comparaison de mon état.

Dans les points positifs, j'ai aussi le rapport complet et détaillé qu'elle doit m'envoyer une fois qu'elle l'aura peaufiné et finalisé. Ça me fera une base solide et concrète pour avancer avec d'autres thérapeutes. C'est comme si elle avait déblayé le terrain, ou poser des fondations. Je n'aurais plus à errer mentalement pour comprendre l'enchevêtrement de tout ce bazar, ni à répéter cinquante fois les mêmes choses pour ne toujours pas être compris au final. Ça me permettra enfin de donner, sans avoir à les formuler, des informations pertinentes et un éclairage précieux à mes parents avec lesquels j'ai énormément de mal à communiquer.

Bref je m'arrête là, sans vraiment conclure, mais c'est déjà trop long !
Si vous êtes arrivé jusque-là sans arrêter la lecture c'est déjà un exploit !...

J'aurais d'autres choses à dire, mais restons-en sur cette note : globalement ce fut très positif.


Salut, bonne continuation Bonjour, je suis une m... - Page 5 Bye
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Message par Invité Dim 26 Jan 2014 - 22:23

Pas d'exploit, c'est bien écrit et bien décrit. Fragile, mais avec une base et quelques balises pour la suite de ton parcours, ce qui est précieux.  Like a Star @ heaven 

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Message par colargolle Dim 26 Jan 2014 - 23:17

Deuxième d'exploit Wink

C'est malin, j'allais me coucher mais j'ai pas pu m'empêcher d'accompluir ton exploit  tongue 

Ouép, tu as une plume vraiment très agréable...
Et puis surtout ça fait grand plaisir de lire ces mots positifs et de sentir ton enthousiasme dans ces découvertes, et l'espoir qui pointe son nez, l'envie de partager ce que tu as vécu, toussa

Bien rassuré sur ta capacité à ressentir des choses ? Wink

Bravo, en tous cas, pour avoir su cueillir ce qui se présentait à toi pendant ces quinze jours. Pour un mec qui prétend laisser se vie filer entre ses doigts, spamal... Wink

(ouais j'ai reçu un échantillon gratuit de smileys Wink alors j'en mets un max dans mes posts)
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Message par mrs doubtfull Lun 27 Jan 2014 - 7:18

Et troisième exploit!
Enfin non, le récit de ton expérience m'a passionnée!
Tu exprimes vraiment très clairement tes ressentis, c'est fort.

Je te souhaite de continuer d'affermir les bases de ta reconstruction...
Plein de courage et d'énergie à toi.
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Message par Joe Dalton Lun 27 Jan 2014 - 8:59

C'est pas un exploit, ton récit est très explicite sur l'expérience que tu vis en ce moment. Puisque le début a été bon, je te souhaite une bonne continuation  Tchao Pour Toi et n'hésite pas à nous donner des nouvelles quand tu le peux.
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Message par U.T. Mar 28 Jan 2014 - 13:31

Merci pour vos "exploits"  Smile  — et plus sérieusement pour vos compliments, pensées et encouragements.

J'ai un rendez-vous de prévu jeudi avec le réseau dont je parlais précédemment.
J'en attends beaucoup, surement trop au vu de ma situation catastrophique.
Maintenant je localise et appréhende mieux ce besoin total de dépendance dans lequel je suis plongé.
Mais son ancrage est si profond et si ancien que je me retrouve acculé de toutes parts, sur tous les plans de ma vie.
C'est la fin du jeu, je n'ai plus de cartouche, plus de force, plus d'énergie vitale.

Forcément cette sensation gâche quelque peu les apports positifs du séjour.
Ça me parait déjà tellement loin, ma capacité à retomber immédiatement dans une routine morbide étant impressionnante.
Ils m'ont vraiment lâché trop vite là-bas, j'en ressors certes largement plus armé au niveau des connaissances, mais aussi plus fragile que jamais.
Je me sens comme un escargot dont on aurait ôté la coquille, à vif.
Cette coquille de toujours, étendard de la fuite peut-être, mais bouclier efficace contre les agressions existentielles.

Enfin bon, se rapprocher du drame c'est aussi, et surtout, se rapprocher de la vérité probablement.
C'est au bord du précipice que l'on est le plus apte à juger de sa capacité à voler.
Et de voir enfin si ces ombres dorsales sont bien des ailes, et pas seulement une paire de drapeaux en berne.
U.T.
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Message par Free Mar 28 Jan 2014 - 13:53

Tu écris indéniablement avec une grande fluidité,
comment ils peuvent te lâcher sans suivi psy derrière ?...

Espérons que le réseau en question fera un peu office de relais là-dessus aussi,
et qu'interagir avec eux va contribuer à casser la routine...
Et puis si parfois tu te retournes et ne vois qu'un drapeau noir, c'est le plus beau !
Vises la spirale ascendante, le petit texte argot^^

PS: marrant ton histoire de cartouches, comme quoi les géniales merdes ultraterrestres se rencontrent :
https://www.zebrascrossing.net/t14458p500-a-l-esperluette#615749 (ton côté Müller, sans doute^^)
Pis passes au bistrot prendre un coup de temps à autres, on foutra ça sur la note à Gimli Wink
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Message par Invité Mar 28 Jan 2014 - 14:14

Free a écrit:
Pis passes au bistrot prendre un coup de temps à autres, on foutra ça sur la note à Gimli Wink

Ca roule.

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Message par colargolle Mar 28 Jan 2014 - 23:13

Bon, l'analogie va manquer de grace, mais c'est l'entrée en scène de l'escargot au post 13:31 qui m'y conduit malgré moi...

Donc :

Et si en vrai, tu n'étais pas un escargot mais une limace ? (oui, ben oui, je vous avais bien dit...)
Si ta carapace n'était en fait qu'un bouclier trop lourd et non nécessaire à ta survie ?
Forcément, au moment où tu l'enlèves, il fait froid et ça fait peur, mais on peut imaginer que la corne va se former sur ta peau et qu'elle te sera suffisante ensuite pour avancer plus léger dans la vie...



Et sinon, je trouve ce que tu as écrit là très beau :
Ultraterrestre a écrit:Enfin bon, se rapprocher du drame c'est aussi, et surtout, se rapprocher de la vérité probablement.
C'est au bord du précipice que l'on est le plus apte à juger de sa capacité à voler.
Et de voir enfin si ces ombres dorsales sont bien des ailes, et pas seulement une paire de drapeaux en berne.
Et très juste.

Keep on, man, you're on the right way !



Ah, un dernier point :
Fin du jeu, plus de cartouches, plus de force, plus d'énergie vitale... Le ressenti est là, je ne le mets pas en doute, mais n'oublie pas que ce qui a gardé la vie sur cette Terre depuis des millions/milliards d'années, c'est bien sa force à repartir de ce que l'on croit fini.
Un tout petit rien du tout suffit.
Et tu en as plein, puisque tu réussis à nous capter naturellement avec de simples mots sur un écran froid...
Tu peux garder toute ta confiance dans ta capacité à redémarrer, c'est la conclusion du soir bonsoir !

cheers !

(un vrai dernier : il fait plaisir ton avatar ! )
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Message par U.T. Mer 29 Jan 2014 - 15:56

Merci pour vos messages encore une fois  Like a Star @ heaven

J'aime beaucoup ce que tu dis concernant l'analogie de l'escargot colargolle (escargolle ?  ==> [] ).
Et il est facile de la transformer pour lui donner un peu de grâce sans en changer le sens.
Disons "chenille" à la place de "limace", ce qui laisse entrevoir la possibilité future du papillon !  What a Face


...


En fait, ce n'est pas vraiment que je n'ai aucun espoir quand je regarde au fond de moi.
C'est juste que je suis littéralement paralysé dans le premier pas à produire pour espérer le moindre changement.
J'ai perdu le sens de la réalité — l'ai-je jamais eu ? — jusqu'à ne plus arriver à gérer du tout ce qui est terre-à-terre.
Ma dissociation de l'esprit et du corps est tellement profonde qu'elle ne concerne plus seulement l'image que j'ai de moi, mais bien le monde physique tout entier.
Je veux dire par là, jusqu'au déplacement dans l'espace, à la simple notion d'action, à la conjugaison spontanée du verbe "faire" dans le réel.
C'est complètement fou... je ne sais même pas si ça vous est potentiellement compréhensible tellement le mal est insensé.

Je suis devenu un pur esprit au sens littéral.
Or les télékinésie, psychokinésie, et autre téléportation n'étant toujours pas à l'ordre du jour... j'ai donc perdu toute capacité de prise sur le réel.
J'utilise toute mon énergie dans les projections mentales et les tentatives d'influence virtuelle, mais c'est évidemment un puits sans fond dont le paradoxe intrinsèque n'autorise aucune résolution.
En réalité ce puits que je nourris c'est celui de mon désespoir, puisqu'en l'absence d'une rectification préalable du tir il ne peut qu'être un échec, et qu'au fond je le sais pertinemment.
Chaque coup d'épée dans l'eau revient en réalité à poignarder le reflet que j'y vois, c'est une spirale démente d'auto-destruction.

D'autant plus démente que ce puits, tel un monstre insatiable, engloutit tout sur son passage, y compris les mains tendues.
Parce que, aussi bienveillants et sincères qu'ils soient, les conseils qu'on me donne y tombent dedans de la même manière.
Ils font partie de ce réel que mes sens ne perçoivent plus, et se brisent donc inlassablement contre la même frontière invisible qui me sépare de lui.
Changer, bouger, faire un effort, aller chercher les mains ouvertes... ce genre de d'idées générales en sont souvent le dénominateur commun.
Sauf qu'ils incluent naturellement dans le raisonnement ces quelques premiers pas individuels qui sont précisément le problème.
Je n'en veux pas pour autant à ceux qui les formulent évidemment, cette inclusion est logique et n'est que l'expression du bon sens.
Et puis personne, sauf peut-être par amour, n'est capable ou simplement désireux de déployer une prise en charge à sens unique pour un résultat plus qu'hasardeux.
Seulement voilà, en nourrissant le puits ils contribuent donc à nourrir le désespoir, même s'ils sont parfaitement bien intentionnés à la base.
Le mécanisme est implacable, beaucoup de ses évidences apparentes sont des trompe-l’œil.
Il est impossible de se battre contre lui sans une stratégie découlant d'une profonde compréhension.


...


Et justement, c'est là l'aspect un tantinet positif de tout ce bordel.
Je commence à comprendre, même si c'est encore infiniment fragile et naissant, qu'il s'agit bien d'un combat.
Que je suis habité par un démon existentiel qui a déjà totalement gagné sur le plan physique du réel (comme décrit au-dessus).
Il y a encore peu de temps, avant mon séjour en clinique, il était sur le point d'assoir une victoire totale conduisant inexorablement au suicide.
C'est à dire le stade ultime de la prise de contrôle sur le psychique également, qui résistait pourtant plutôt bien depuis des années.

C'est à l'usure qu'il gagne, à force de coups répétés dont je n'anticipe jamais la provenance.
Et pour cause... puisque c'est moi qui les envoie !
C'est en se cachant derrière le masque de mon propre visage qu'il est devenu infaillible.
À chaque fois que je hais le miroir qu'il brandit, c'est à moi que je fais du mal, pas à lui.
Bien au contraire, c'est là son énergie vitale, voire son unique raison d'être : le cycle infernal de l'auto-détestation, de l'auto-destruction.

Je suis encore loin, très loin, d'avoir les forces pour le terrasser.
Mais, contrairement à avant, je commence à entendre bruire les buissons dans lesquels il se camoufle, à percevoir sa présence, à sentir son odeur morbide flotter dans l'air.
Et à comprendre que sa stratégie est de me couper de tout ce qui est en capacité de me faire du bien.
C'est ça son point faible : la lumière. La lumière que procure l'ouverture au monde.
Cette saloperie se dessèche à mesure que je m'illumine.

C'est le plus grand et le plus précieux enseignement que j'ai trouvé dans mon séjour en clinique.
Le fait de discuter avec les autres me rendait plus fort, et toujours plus prêt à une nouvelle discussion.
Chaque mot, chaque écoute, chaque geste d'altruisme, semblait me nourrir en retour.
C'est comme si la spirale s'inversait ; que s'il était illusoire de vouloir l'arrêter, il était par contre tout à fait possible de l'alimenter différemment.
Que les autres ne deviennent des ennemis que si l'on décide d'abord soi-même de les voir ainsi.
Qu'en changeant sa vision on changeait en fait le monde tout entier.
Et que ma dépression c'était ça : le décrochage de l'universel qui sommeille en chaque individualité, la rupture avec le concept même d'humanité.
Voire tout simplement l'adandon de ce qu'on appelle l'amour, au sens le plus large.

C'est pour ça que j'ai atténué le mot dans le titre de ce topic au passage.
C'est purement symbolique bien sûr, mais je n'avais plus envie de subir la violence de la formulation crue.



Bref... Tout ça est à la fois ridiculement exagéré, et d'une banalité affligeante dans le fond.
Mais quand on a touché le fond, il faut pouvoir l'expérimenter vraiment à nouveau pour en retrouver le sens.
Et c'est ce qu'il s'est passé. Dans une minuscule mesure et un temps très court, mais ça suffit à m'ôter les plus flagrantes œillères. C'est un début.
Reste que, encore une fois, c'était avant tout spirituel et psychique.
Je n'ai absolument pas repris la moindre capacité d'influence sur le réel, c'est la prise en charge clinique qui a permis le pont entre les deux mondes.
Une fois revenu chez moi, seul et socialement démuni, c'est la réapparition de la prison de verre.
Mais bon, c'est toujours moins opaque que les murs de ciment qui m'entouraient auparavant.
Au moins maintenant je commence à voir au travers.



Quel foutoir ce message...  o_O
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Message par Joe Dalton Mer 29 Jan 2014 - 20:56

Puisque tu as touché le fond, tu ne peux que remonter: courage  Long hug Long hug 
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Message par Arizona782 Mer 29 Jan 2014 - 21:18

Joe Dalton a écrit:Puisque tu as touché le fond, tu ne peux que remonter: courage   Long hug Long hug 

Putain c'est exactement ce qu'avait dit mon psy quand j'avais 16 ans.

Cinq après je te confirme, une fois touché le fond tu ne peux que te relever.
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Message par Invité Mer 29 Jan 2014 - 21:45

Ultraterrestre, d'instinct, il me semble que tant que le spirituel et le psychique sont blessés, il est difficile d'être dans le réel. C'est du spirituel qu'il faut prendre soin, et je reviens à cette idée de trouver quelqu'un qui puisse s'occuper des urgences matérielles pour toi, parce qu'on ne peut pas être sur tous les fronts. En dehors de l'adresse qu'on t'a donnée, peut-être existe-t-il pas loin de chez toi un CMP ?

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Message par U.T. Mer 29 Jan 2014 - 22:25

Gallinago Imperialis a écrit:En dehors de l'adresse qu'on t'a donnée, peut-être existe-t-il pas loin de chez toi un CMP ?
Oui, mais j'attends mon rendez-vous dans ce centre, qui aura à priori tous les avantages d'un CMP mais en beaucoup plus adapté.
Et la semaine d'après j'ai un autre rendez-vous, avec une assistante sociale, qui pourra toujours me donner un éclairage supplémentaire.

Mais je voulais savoir, est-ce que mon message précédent est vraiment cohérent ?
Pas dans l'écriture, mais je veux dire, est-ce que ça a des airs de délire plus que de réflexion ?
J'arrive plus à en juger, et en me relisant je le trouve un peu étrange.

Globalement plus ça va et plus je trouve mon état bizarre depuis que je suis rentré de la clinique.
J'ai vraiment l'impression de n'avoir plus aucune énergie, j'ai froid en permanence sans comprendre pourquoi (alors que mon appart' est évidemment chauffé comme avant).
Pourtant je vais mieux au fond de moi (tout ce que j'ai dit précédemment) mais ça ne se traduit absolument pas concrètement.
Au contraire j'ai l'impression que mon ancrage dans le réel s'est encore plus dégradé, c'est tout juste si je me sens pas flotter.
Je pense que c'est le retour trop cash, et le fossé tellement énorme avec l'expérience de la clinique (rythme de vie sain, entouré de gens, d'aides, de bienveillance, etc.)
Mais pour autant encore une fois, je ne suis pas vraiment habité d'idées très noires comme auparavant.
Tout ça est juste... super bizarre quoi.

Je vais pas tarder à aller me coucher, ça ira surement mieux demain.


Merci pour vos encouragements et pensées.  Like a Star @ heaven 
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Message par Invité Mer 29 Jan 2014 - 22:50

C'est bien si ce réseau se met en place autour de toi.

Dans ton message précédent, tu décris ce que tu ressens, et tu y réfléchis aussi. Je n'y vois aucune dimension délirante ou incompréhensible. Et tant que tu te poses cette question, c'est que tu n'as pas complètement déconnecté  Very Happy 

Probablement le contre-coup de ton séjour, comme tu le dis. Signe qu'il a été important et déclencheur de beaucoup d'émotions et réflexions. On ne se rend pas toujours compte sur le moment des effets des événements, ils se révèlent au fur et à mesure. C'est bizarre, peut-être parce que c'est nouveau ?

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Message par Joe Dalton Jeu 30 Jan 2014 - 9:15

oiseau-libre a écrit:
Cinq après je te confirme, une fois touché le fond tu ne peux que te relever.

Ne cherche surtout pas à brûler les étapes, tu dois avancer à ton rythme
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Message par MysticApocalypse Jeu 30 Jan 2014 - 23:59

Ultraterrestre a écrit:Merci pour vos messages encore une fois  Like a Star @ heaven

J'aime beaucoup ce que tu dis concernant l'analogie de l'escargot colargolle (escargolle ?  ==> [] ).
Et il est facile de la transformer pour lui donner un peu de grâce sans en changer le sens.
Disons "chenille" à la place de "limace", ce qui laisse entrevoir la possibilité future du papillon !  What a Face


...


En fait, ce n'est pas vraiment que je n'ai aucun espoir quand je regarde au fond de moi.
C'est juste que je suis littéralement paralysé dans le premier pas à produire pour espérer le moindre changement.
J'ai perdu le sens de la réalité — l'ai-je jamais eu ? — jusqu'à ne plus arriver à gérer du tout ce qui est terre-à-terre.
Ma dissociation de l'esprit et du corps est tellement profonde qu'elle ne concerne plus seulement l'image que j'ai de moi, mais bien le monde physique tout entier.
Je veux dire par là, jusqu'au déplacement dans l'espace, à la simple notion d'action, à la conjugaison spontanée du verbe "faire" dans le réel.
C'est complètement fou... je ne sais même pas si ça vous est potentiellement compréhensible tellement le mal est insensé.

Je suis devenu un pur esprit au sens littéral.
Or les télékinésie, psychokinésie, et autre téléportation n'étant toujours pas à l'ordre du jour... j'ai donc perdu toute capacité de prise sur le réel.
J'utilise toute mon énergie dans les projections mentales et les tentatives d'influence virtuelle, mais c'est évidemment un puits sans fond dont le paradoxe intrinsèque n'autorise aucune résolution.
En réalité ce puits que je nourris c'est celui de mon désespoir, puisqu'en l'absence d'une rectification préalable du tir il ne peut qu'être un échec, et qu'au fond je le sais pertinemment.
Chaque coup d'épée dans l'eau revient en réalité à poignarder le reflet que j'y vois, c'est une spirale démente d'auto-destruction.

D'autant plus démente que ce puits, tel un monstre insatiable, engloutit tout sur son passage, y compris les mains tendues.
Parce que, aussi bienveillants et sincères qu'ils soient, les conseils qu'on me donne y tombent dedans de la même manière.
Ils font partie de ce réel que mes sens ne perçoivent plus, et se brisent donc inlassablement contre la même frontière invisible qui me sépare de lui.
Changer, bouger, faire un effort, aller chercher les mains ouvertes... ce genre de d'idées générales en sont souvent le dénominateur commun.
Sauf qu'ils incluent naturellement dans le raisonnement ces quelques premiers pas individuels qui sont précisément le problème.
Je n'en veux pas pour autant à ceux qui les formulent évidemment, cette inclusion est logique et n'est que l'expression du bon sens.
Et puis personne, sauf peut-être par amour, n'est capable ou simplement désireux de déployer une prise en charge à sens unique pour un résultat plus qu'hasardeux.
Seulement voilà, en nourrissant le puits ils contribuent donc à nourrir le désespoir, même s'ils sont parfaitement bien intentionnés à la base.
Le mécanisme est implacable, beaucoup de ses évidences apparentes sont des trompe-l’œil.
Il est impossible de se battre contre lui sans une stratégie découlant d'une profonde compréhension.


...


Et justement, c'est là l'aspect un tantinet positif de tout ce bordel.
Je commence à comprendre, même si c'est encore infiniment fragile et naissant, qu'il s'agit bien d'un combat.
Que je suis habité par un démon existentiel qui a déjà totalement gagné sur le plan physique du réel (comme décrit au-dessus).
Il y a encore peu de temps, avant mon séjour en clinique, il était sur le point d'assoir une victoire totale conduisant inexorablement au suicide.
C'est à dire le stade ultime de la prise de contrôle sur le psychique également, qui résistait pourtant plutôt bien depuis des années.

C'est à l'usure qu'il gagne, à force de coups répétés dont je n'anticipe jamais la provenance.
Et pour cause... puisque c'est moi qui les envoie !
C'est en se cachant derrière le masque de mon propre visage qu'il est devenu infaillible.
À chaque fois que je hais le miroir qu'il brandit, c'est à moi que je fais du mal, pas à lui.
Bien au contraire, c'est là son énergie vitale, voire son unique raison d'être : le cycle infernal de l'auto-détestation, de l'auto-destruction.

Je suis encore loin, très loin, d'avoir les forces pour le terrasser.
Mais, contrairement à avant, je commence à entendre bruire les buissons dans lesquels il se camoufle, à percevoir sa présence, à sentir son odeur morbide flotter dans l'air.
Et à comprendre que sa stratégie est de me couper de tout ce qui est en capacité de me faire du bien.
C'est ça son point faible : la lumière. La lumière que procure l'ouverture au monde.
Cette saloperie se dessèche à mesure que je m'illumine.

C'est le plus grand et le plus précieux enseignement que j'ai trouvé dans mon séjour en clinique.
Le fait de discuter avec les autres me rendait plus fort, et toujours plus prêt à une nouvelle discussion.
Chaque mot, chaque écoute, chaque geste d'altruisme, semblait me nourrir en retour.
C'est comme si la spirale s'inversait ; que s'il était illusoire de vouloir l'arrêter, il était par contre tout à fait possible de l'alimenter différemment.
Que les autres ne deviennent des ennemis que si l'on décide d'abord soi-même de les voir ainsi.
Qu'en changeant sa vision on changeait en fait le monde tout entier.
Et que ma dépression c'était ça : le décrochage de l'universel qui sommeille en chaque individualité, la rupture avec le concept même d'humanité.
Voire tout simplement l'adandon de ce qu'on appelle l'amour, au sens le plus large.

C'est pour ça que j'ai atténué le mot dans le titre de ce topic au passage.
C'est purement symbolique bien sûr, mais je n'avais plus envie de subir la violence de la formulation crue.



Bref... Tout ça est à la fois ridiculement exagéré, et d'une banalité affligeante dans le fond.
Mais quand on a touché le fond, il faut pouvoir l'expérimenter vraiment à nouveau pour en retrouver le sens.
Et c'est ce qu'il s'est passé. Dans une minuscule mesure et un temps très court, mais ça suffit à m'ôter les plus flagrantes œillères. C'est un début.
Reste que, encore une fois, c'était avant tout spirituel et psychique.
Je n'ai absolument pas repris la moindre capacité d'influence sur le réel, c'est la prise en charge clinique qui a permis le pont entre les deux mondes.
Une fois revenu chez moi, seul et socialement démuni, c'est la réapparition de la prison de verre.
Mais bon, c'est toujours moins opaque que les murs de ciment qui m'entouraient auparavant.
Au moins maintenant je commence à voir au travers.



Quel foutoir ce message...  o_O

bonnsoir ultraterrestre.......dans ce post tu décris à la perfection ce que je suis et que je ne savais pas mettre en mots......
ton parcours actuel m'indique la voie à suivre si je décide de vivre je dois passer par l'hospitalisation et tout le reste...pour toi ça semble porter ses fruits.......merci pour le courage avec lequel tu t'es dévoilé!
je te souhaite le meilleur pour l'avenir! Courbette 
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Message par U.T. Ven 31 Jan 2014 - 0:46

Salut "Darkness", et merci pour ton message.

Je peux te confirmer qu'il ne faut pas avoir peur de l'hospitalisation lorsque cela est nécessaire.
Malheureusement je n'ai pas de recette magique pour distinguer les bons établissements des mauvais.
Tout cela se passe principalement par bouche-à-oreille en fonction de sa région, je suppose.

J'ai eu la chance d'être tombé du bon côté de la barrière, et ce fut une formidable et enrichissante expérience.
Mais je le dois avant tout à la qualité de l'établissement en question, à sa manière de fonctionner et d'entreprendre les résolutions individuelles.
Je ne pense pas qu'il y ait de règles très précises, ça dépend d'abord d'une orientation globale.

Globalement, c'est surtout la distinction entre "hôpital psychiatrique" (au sens de fou furieux) et "clinique de repos" (au sens de gens normaux qui ont des coups durs) qu'il faut essayer de creuser.
Mais je ne suis pas vraiment capable d'aller plus loin dans l'analyse, je ne me fie qu'à une seule et unique expérience, c'est peu.


Je te remercie pour tes mots encourageants, et te souhaite le plus sincère apaisement pour la suite de ton parcours.
U.T.
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Message par MysticApocalypse Ven 31 Jan 2014 - 1:22

merci ,
je pensais déjà il y a quelques temps à retenter l'hospitalisation et le suivi psy mais comme tu le dis ,les bons établissements faut les trouver et à porter de chez moi car à pieds!j'ai dans le passé eu plusieurs hospitalisations en HP mais le résultat à été plus destructeur encore car inadapté à mes caractéristiques ....j'ai aussi fais des  overdoses médicamenteuses qu'on prenait pour des TS(alors que non je ne voulais pas me tuer) les cachets faisant l'inverse de l'effet souhaité,j'en prenais plus pour ne serait ce que pouvoir dormir,car le sommeil est aussi un facteur aggravant et j'ai toujours eu de gros problèmes de ce côté là!soit je ne dors plus du tout jusqu'à épuisement et pétage de plombs ,soit apres des chocs violents à répétitions,je sombrais dans l'extreme opposé et me réfugiais dans un sommeil interminable(comme les grands accidentés que l'on plonge dans le coma pour empêcher la douleur et laisser le corps se réparer dans de meilleures conditions) donc encore plus déprimant et culpabilisant par le fait de "dormir,donc ne rien faire pour "agir" contre les coups du sorts et mauvais choix ou réactions!un cercle vicieux qui me conduisait au désespoir,mais j'avais de bonnes raisons de m'accrocher qui hélas aujourd'hui ne sont plus là pour me stimuler!
te lire et me voir si bien décrite surtout pour le mur invisible ou champs de force m'aide beaucoup,personne sur le forum que j'ai beaucoup écumé à la recherche de solutions,n'avais évoqué ce probléme et exprimé aussi clairement,merci ! je n'en ai jamais parlé à personne car j'ai eu ce genre d'épisodes de pur esprit ,mais je finissais toujours par trouver la petite action plaisante et "réalisable" pour moi qui déclenchait tout le reste,avant de retomber dans d'autres échecs encore plus cuisants au fil des années et reproduire cette même spirale infernale!
cette fois le mal est à son apogée et je me sens acculée car quelque soit l'action que j'envisage,trop d'obstacles à franchir alors que faire le minimum est déjà un défi de chaque secondes!manque d'énergies,foi en moi ,agoraphobie,phobie sociale,et vieux traumatismes envahissants  qui refont surface. comme la bouée que l'on enfonce sous l'eau en espérant qu'elle coule et qui resurgit à pleine puissance hors de l'eau  et en pleine face!! bom  affraid coups d'épées dans l'eau,épuisants dans le long terme!
j'espére trouver une solution équivalente à celle que tu as trouvée et dont je suis heureuse pour toi!et ton post tombe à pic pour m'aider et me donner un  ptit espoir!
reste à trouver ma solution "hospitalisation"......
je suivrais ton évolution avec grand interet et viendrais ici partager la mienne si "évolution" enclenchée et appropriée!
merci également pour tes encouragements  Wink
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Message par U.T. Ven 31 Jan 2014 - 15:11

Merci pour tes encouragements  Like a Star @ heaven 

En effet ton parcours a l'air assez compliqué, plus que le mien d'ailleurs.

Il faut que je précise quand même que ce n'est pas tant le séjour clinique en lui-même qu'une rencontre particulière durant celui-ci qui m'a vraiment aidé.
Si tu as lu mes messages précédents résumant mon expérience, c'est surtout les entretiens avec une neuropsychologue qui m'ont fait du bien.
La clinique permet une coupure avec le quotidien, une prise de recul, du repos, de la sécurité, etc... mais ne règle rien sans des rencontres qui font réfléchir et avancer.
J'avoue que j'ai eu de la chance sur ce coup-là, sans elle le séjour n'aurait été qu'une pause sans plus de sens.

(si tu veux je peux te donner le nom de cette clinique en MP, mais c'est dans le département 38, près de Grenoble)


Pour moi il était d'abord éminemment important de pouvoir mettre des mots sur mon état, c'était vraiment ça que je recherchais.

Parce ça signifie et induit beaucoup de choses très importantes :
- qu'on n'est pas juste "timbré" ou éternellement dépressif par simple malédiction
- qu'on n'est pas un imposteur
- qu'on n'aura plus à répéter cinquante fois les mêmes choses
- qu'on a été écouté, et surtout compris
- qu'à partir du moment où le problème a un nom, les solutions doivent en avoir un aussi
- etc.

En clair c'est le signe d'une reconnaissance, la fin d'une certaine errance, la pose des bases les plus fondamentales.
Rien n'est vraiment possible sans cette introduction préalable je pense.

Le problème principal (pour toi comme pour moi d'après ce que j'ai compris), et autour duquel s'articulent d'autres malaises différents en fonction du parcours, est celui de la personnalité dite « évitante ». Voir Wikipédia pour un résumé rapide. En tous cas c'est pour l'instant avec ça qu'il m'a semblé découvrir enfin le pivot central de la plupart des troubles, même si ça ne suffit pas à tout expliquer.

Bref, mais plus globalement l'idée c'est que ce sont de vrais troubles psychiques, pas juste une espèce de truc évanescent qu'on serait condamné à subir sans jamais pouvoir reprendre un minimum de contrôle. Comment ? Je ne sais pas encore, mais ce qui est sûr, c'est que ça passe donc par des gens qui ont de vraies connaissances de ces sujets, vers des établissements dont c'est la spécialité. Et rien que ça, ça devrait déjà faire une différence notable. Mon expérience m'a montré que, pour moi en tous cas, les thérapies (et thérapeutes) classiques ne produisaient strictement rien. C'est tout juste si elles n'aggravent pas le désespoir finalement, par leur incapacité à avoir une compréhension et une prise sur le mal. À priori c'est vers les TCC, thérapies comportementales et cognitives, qu'il faut commencer à chercher. C'est-à-dire orientées vers le concret, vers de vraies techniques physiques de gestion des angoisses. Parce que quand on est comme ça la théorie et les mots ne nous atteignent pas, et ne changent rien (en vertu de cette prison invisible qu'on décrivait). Il faut qu'on soit "forcés" de ressentir certaines choses, pas seulement de se poser sur un fauteuil pendant vingt minutes.

Tout ça est encore embryonnaire et très théorique, pour le moment je suis incapable de savoir comment ça évoluera, et si ça portera des fruits bénéfiques. Et puis mon analyse de la situation est encore limitée, ce n'est qu'un petit début, donc à prendre avec les pincettes appropriées. J'essaie juste de faire un petit résumé de l'état des lieux actuel, ça n'a pas d'autre valeur. À suivre donc.

Bonne continuation, prends soin de toi.
U.T.
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Message par colargolle Sam 1 Fév 2014 - 0:34

Salultraterrestre, Darkness, jolies chenilles
(et les autres)

je suis un peu impressionnée par la force de vos témoignages... je me sens toute petite...

mais j'avais quand-même envie de réagir sur le sentiment de fragilité et de "tout reste à faire, où trouver la force?"
Je rejoins pas mal les pensées de Gallinago Impérialis sur son post de mercredi 22:40.
Il me semble que le temps a un rôle énorme à jouer dans tout ça. Aller à son rythme, donner de la valeur à l'inconfort même s'il n'est pas toujours agréable, car il est signe que quelque chose bouge.

Ce quelque chose n'est peut-être pas encore identifiable, mais il est en là. J'oserais bien l'analogie de l'embryon. Qui devient foetus. Se développe. Voit enfin la lumière.
On pressent quelque chose, cela est bizarre, oui. On ne se reconnaît pas. On sent quelque chose d'étrange, c'est à peine perceptible, on pourrait croire que rien de change, rien ne semble changer, tout est pareil à avant, et pourtant la petite chose fait son chemin, chaque jour. Il faut la nourrir, il faut lui faire confiance, lui donner la place dont elle a besoin pour se développer pleinement. Savoir qu'elle est là et qu'elle est vivante, donc superpuissante. Croire sans voir et se laisser transformer de l'intérieur. Un jour ça prend forme, ça se laisse voir, ça dit "ohé je suis là, vous me voyez, caché dedans ton bide?", mais ça continue à préparer son coup en cachette.

Et puis un jour ça sort son nez de sa cachette et la vie en est complètement changée.

On a besoin de patience. On a besoin de croire que cette chose existe et qu'elle nous apportera beaucoup. On a besoin d'accepter de laisser la vie travailler pour nous. On a besoin d'apprendre à aimer le bizarre et l'inconfort.

Prendre son temps. Ne pas se mettre de pression. Ne pas trop trop écouter les escargolles qui pensent avoir des choses à dire, vu qu'une escargolle ne sait pas ce qui se passe dans le vie d'un U.T. ou d'une Obscurité. Bref suivre SON chemin, quelque soit sa forme et sa direction.

Je me trompe, ou bien une douleur inconfortable est moins douloureuse qu'une douleur inerte ?


Je trouve ton post de mercredi très beau, Ultraterrestre. Etrange, oui, certainement, mais l'étrangeté n'a pas de rapport direct avec l'incohérence, enfin je ne crois pas.
Tout cela me parvient comme le contraire du délire, il y a une force dans ta lucidité qui rend le témoignage complètement entendable, dans toute sa dimension... ultraterrestre Wink
J'espère que tu écris des poèmes en ce moment, ils doivent être très beaux.

Et bravo d'avoir atténué ton titre, je ne crois pas que cela soit purement symbolique. Je pense que le fait de se mettre à percevoir (ici, entendre) les violences qu'on s'auto-inflige l'air de rien, et de décider de les faire taire, je pense que c'est un acte très concret et très constructeur.

Bon courage, à toi, à vous, ne lâchez pas. Puisque la vie vous a fait une place, c'est qu'elle est capable de faire un place à vos réponses. Le monde du vivant est si vaste et si profond. Et tellement ouvert à l'invention...

bonne nuit,
Escargolle (hi hi)
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Message par Atlasovaste Dim 9 Fév 2014 - 0:12

Salut UT,
Ton  message était pas du tout délirant...
Je vois des gens qui sont morts
Je vais trouver l'arche d'alliance et le troisième Reich durera mille ans
Ultraterrestre n'a pas dit de choses de ce genre à ce qu'il me semble ^^
Ce qui te paraît bizarre à la relecture c'est peut-être le côté onirique, le fait de trouver une expression générale pour les difficultés que tu nommes les pièges que tu te tends à toi-même.
Pour autant que je puisse juger, c'est plutôt lucide, à l'opposé du délire. Ce que j'ajouterais quand même c'est qu'il n'y a pas que des pièges qui viennent de toi-même, mais probablement aussi des difficultés qui viennent de l'extérieur : le monde n'est pas facile à vivre en soi. C'est pour ça que même s'il n'y a peut-être officiellement que 1% de gens qui présentent le trouble de la personnalité évitante, je dirais que facilement 20 à 30% des gens en présentent des signes. A mon humble avis, à part des cas comme des lésions cérébrales ou de dysfonctionnements liés à l'hérédité, il n'y a qu'une différence de degré entre le gars que tout le monde voit comme "normal" et celui qui le vit mal et peine à tenir la tête hors de l'eau.
C'est le fait d'être submergé ou pas par les remous de la vie. Prends ce dont tu parles de séparation du corps et de l'esprit : beaucoup de gens "sains" te diront qu'à au moins une période de leur vie, il étaient submergés par des terreurs, des blocages, des dilemmes impossibles, des cauchemars... mais dès que la situation se stabilise, qu'on trouve des buts motivants, des situations agréables... ces problèmes s'atténuent sans qu'on ait eu besoin de s'y attaquer directement.
Donc, je trouve ton analogie avec la lumière très pertinente. Rester dans le noir combattre l'obscurité ne mène à rien, écarter les rideaux, si. C'est bien sûr moins simple que ça.
Reste que c'est utile de mettre un nom sur les problèmes, de connaître les mécanismes derrière, pas de dire "je soigne (ou je combats) ma dépression".
C'est bien de mettre un nom sur les choses, mais tu n'es pas ta dépression, tu n'es pas ton TP évitante, tout ça n'est pas ton être essentiel, c'est anecdotal. Du coup je trouverais plus logique pour un médecin de dire non pas "voici votre traitement contre votre dépression" mais plutôt "voici votre traitement pour retrouver le joie de vivre". (mais il y a de l'éducation à faire....) Pourquoi ? Tout simplement parce que ça fixe un but *en-dehors* de la maladie, un horizon élargi en quelque sorte. Même si ce n'est que des mots... il ne faut pas oublier que c'est avec des mots qu'on a construit notre image du monde.
Bonne fortune dans ta quête de la lumière.
Et merci d'avoir changé le titre du thread, le symbole, c'est très important. Tout est symbolique...
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Message par Cerveaulent Dim 9 Fév 2014 - 13:02

Bonjour Ultraterrestre,
il me semble t'avoir déjà rencontré sur un autre forum Smile Je t'adresse une petite tape d'encouragement !

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Message par U.T. Dim 9 Fév 2014 - 13:18

Cerveaulent a écrit:Bonjour Ultraterrestre,
il me semble t'avoir déjà rencontré sur un autre forum :)Je t'adresse une petite tape d'encouragement !
Ah ouais ?!
C'est tout à fait possible dans l'absolu, j'en ai fait pas mal au cours de ma vie d'internaute.
Je serais néanmoins curieux que tu me dises ça en MP pour vérifier (lorsque tu pourras le faire, pas sûr que tu puisses avec si peu de messages).


Et merci beaucoup à colargolle et Atlasova pour vos messages et encouragements.
Je ne suis pas toujours en mesure de répondre sérieusement et longuement en fonction de mon état général, mais je lis toujours avec grand intérêt et vous remercie sincèrement.  Like a Star @ heaven 
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Message par U.T. Mar 29 Avr 2014 - 22:47

Je vous en supplie, il n'y a pas quelqu'un qui habite à côté de chez moi et qui accepterait une discussion avec un monstre à la dérive ?

J'ai tellement perdu tout contact avec la réalité que c'en est devenu effrayant, je suis au-delà des mots.
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Message par U.T. Mar 29 Avr 2014 - 23:21

Désolé c'est l'alcool qui a écrit ce message, pardon.
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Message par L'ange Mer 30 Avr 2014 - 3:15

L'alcool, dans ces moments, demande de l'aide à ta place.
C'est tout à fait normal, enfin, je pense. Du moins, moi qui me reconnais dans le premier message de ce sujet, je réagis pareil à l'alcool. Cela dépend cependant de l'ambiance de la soirée, bien entendu.
Je ne sais pas où tu habites, je ne peux t'aider, désolé. Mais si tu as besoin de discuter, même par message privé, aucun souci. Je suis plus jeune que toi, je n'ai pas tout vécu, mais j'ai ce qu'il faut comme vie pour comprendre. Wink
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Message par Joe Dalton Mer 30 Avr 2014 - 9:09

Salut UT  cheers 
Ton hospitalisation est-elle terminée? Les gens que tu as rencontré pendant ce temps-là seraient, à mon avis, les mieux à même de t'aider. Si tu veux en discuter en MP, ok, même si je n'ai pas eu de problème d'alcool. Courage  Console 
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Message par Invité Mer 30 Avr 2014 - 10:46

Bonjour. Je n'ai pas lu le fil, seulement ton premier message. Il est très bien écrit Smile
J'ai l'impression de comprendre ce que tu ressens, vraiment. Quoique mon parcours soit très différent.

Il y a des gens capables d'apprécier tes qualités. J'espère que tu vas pouvoir en rencontrer beaucoup. Rapidement. Des gens avec qui il te seras possible d'avoir une conversation. De trouver du sens dans ce monde qui peut sembler parfois opaque et peu accueillant.

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Message par Izem Sam 3 Mai 2014 - 0:13

Ultraterrestre a écrit:J'ai l'impression d'être psychologiquement handicapé, atteint d'un mal inhérent à ma personne.
Mais, et c'est bien le problème, difficilement explicable et totalement invisible en apparence.

Je suis en décalage complet avec la réalité, je n'arrive pas à "être" dans la vie.
C'est comme si j'étais à l'extérieur de moi-même, enfermé dans une prison mentale.

Pendant très longtemps j'ai eu l'espoir d'une lueur amoureuse qui serait à même de changer la donne.
Cette illusion a été à double tranchant. D'un côté elle m'a aidé pendant des années à trouver
une raison de vivre, mais de l'autre elle m'a maintenu dans le mensonge sur les vrais problèmes.
La perte de cette illusion à travers une relation a été d'une telle violence intérieure que je suis incapable de m'en
relever depuis, ayant en quelque sorte perdu le dernier barreau de l'échelle à laquelle j'étais pendu à bout de bras.

Bonsoir

Je me retrouve dans pas mal des tes impressions diffuses on va dire.

On n'a pas le même parcours de vie, je m'efforce de lui trouver un sens, parfois j'y arrive, à certains moments moins, et ces tunnels spatio-temporels où la sensation de flotter, de vivre en suspension, voir en orbite sont des passages fréquents.

Contraint par le quotidien à ne pouvoir compter que sur moi-même j'ai dû me faire violence, et m'approprier sans les faire miens ces codes dont tu parles. Je ne les comprends pas, je les singe. Pour être/faire comme les autres? Je ne sais pas.

Je crois plutôt que c'est une stratégie de survie relevant de l'instinctif. J'ai compris que sans eux ma vie n'en serait pas une, renoncer à vivre alors qu'on peut assumer un contexte sans le comprendre ni le cautionner voilà la prise de conscience qui m'a permis d'aller de l'avant. Cela semble être une esquive et ça l'est peut-être en partie mais pour moi c'est de l'auto-défense ou plutôt de l'homéostasie.

Cela ne règle pas tout, te reste ce sentiment d'étrangeté au monde social, ses normes et standards mais après tout mieux vaut une étrangeté aux autres qu'à soi-même. Mon monde intérieur aussi quantique soit-il m'est familier, je m'efforce de poser un regard empirique sur  mon environnement au sens protocolaire du terme, j'obtiens des résultats, des bases de compréhension, et essaie de constituer un savoir expérimental des rapports sociaux au-delà des connaissances strictement littéraires synthétisées sur le sujet.

Je ne comprends pas plus ce champ relationnel d'un point de vue dialectique mais j'appréhende et anticipe de mieux en mieux comment il fonctionne. Décalé je le serai probablement toujours et mon but n'est pas de fuir ce que je suis, mais mieux vivre l'altérité apporte déjà beaucoup.

Je ne sais pas où tu en es actuellement mais je peux te confirmer que tu ne trouveras pas de solutions dans une relation amoureuse, qui plus est avec une personne ne comprenant pas ce que tu ressens comme tu ne comprends pas son monde. L'affection n'empêche pas le dialogue de sourd. Je dirais même que souvent l'autisme creuse son lit dans l'amour. Il faut prendre du recul sur ce que tu as vécu, revenir à toi, te construire ton propre rapport au monde, et seulement ensuite ouvrir ton coeur à autrui. Sans ce cheminement nous sommes vulnérables quand ce n'est pas totalement passifs et impuissants comme tu le dis.

Je suis aussi d'avis que l'art et l'écriture peuvent t'aider à objectiver tes béances, les projeter dans la matérialité, transformer des sources de tension ou de frustration en moteur, en opportunités vitales. Dépenser toute ton énergie dans ces actes de création peut se révéler être une solution en soi.

Je te souhaite volonté et courage.
Izem
Izem

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Message par Invité Sam 3 Mai 2014 - 9:42

Ultraterrestre a écrit:Je vous en supplie, il n'y a pas quelqu'un qui habite à côté de chez moi et qui accepterait une discussion avec un monstre à la dérive ?

J'habite pas franchement dans la drôme ...

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Message par U.T. Sam 3 Mai 2014 - 14:14

Merci à tous pour les messages, et merci tout particulièrement à Izem pour ces excellentes réflexions.  Smile 

Je n'ai pas vraiment la force et la volonté d'écrire plus que ça mais je n'oublie pas vos pensées positives.

Si tout ça ne finit pas très mal je ne manquerais pas de venir vous le dire, portez-vous bien et merci encore.
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Message par Invité Sam 3 Mai 2014 - 14:19

Bonjour Ultraterrestre. Garde toujours un oeil sur les structures, les personnes qui peuvent te venir en aide. Ne laisse pas les choses filer jusqu'à ce que tout ça "finisse très mal". Il faut que des personnes puissent veiller sur toi et prendre le relais quand tu n'auras pas la force. Où en es-tu de ce réseau dont tu parlais il y a quelques temps ? Est-ce qu'une autre hospitalisation est envisageable si tu sens que tu perds pied ?

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Message par U.T. Sam 3 Mai 2014 - 14:44

Salut, oui je suis plus ou moins en relation avec une forme de prise en charge, enfin disons que ça devrait se mettre en place.
Le principal souci c'est que ça se mélange avec une perte du "sens de la réalité" et une extrême difficulté à communiquer.
Les deux trucs ensemble ça donne quelque chose de vraiment ingérable et négatif.
Parce que la phrase bateau dans ces cas-là (mais compréhensible cela dit) c'est qu'en gros : « on peut pas pour autant faire les choses à ta place ».
Sous-entendu qu'il faut quand même être actif un minimum dans la démarche.
Ce qui est tout à fait normal dans l'absolu encore une fois, juste de la pure logique je sais bien.
Le problème c'est que je suis au-delà de ça, j'ai vraiment quitté la réalité d'une certaine façon, je ne suis plus.
Et je n'arrive pas à expliquer ça concrètement, à faire comprendre le paradoxe profond de me demander de gérer la transition alors qu'on touche le cœur du problème.
L'image est complètement débile, mais ce serait un peu comme demander à un cancéreux qui aurait les deux jambes pétées de se dépêcher d'atteindre l'hôpital où on l'attend pour soigner son cancer.
Y a l'urgence et le problème de fond, deux choses qui s'opposent totalement si on ne les met pas dans le bon ordre.
Enfin je sais pas si je suis très clair dans ce que je raconte.
Mais c'est juste que je suis comme paralysé, c'est super bizarre, j'ai abandonné la vie.
Je ne suis plus qu'une feuille morte, et du coup en l'absence de vent... ben rien n'a plus de prise ni de sens, peu importe la pertinence de ce qui est proposé.
Enfin bon de toute façon je dis ça pour parler, c'est pas en écrivant ça sur un forum que ça va faire bouger quoi que ce soit.
On touche là bien du doigt toute la saveur de l'absurdité de la situation, ça a au moins cette valeur.  Suspect 
U.T.
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