La pression de la réussite...

Je viens de compléter ma seconde session de maîtrise (ou enfin, master par chez vous, quoique c'est pas tout à fait équivalent, on a un an de plus à notre parcours scolaire). Il ne me reste que deux cours et mon mémoire et hop, c'est l'heure de mon doctorat! Dans mes cours, j'ai identifié une autre surdouée et j'ai constaté qu'outre cette ressemblance et des vécus similaires, on souffre toutes les deux d'une anxiété de la performance importante. (J'entends par anxiété de la performance, une course aux A+, 19/20, 100% dépendamment dans quel système de notes on évolue... Ici on est dans le A+ et un profond sentiment d'échec en cas de A, ce qui pourtant pour les gens normaux seraient perçus comme une réussite!)

Bref, ma question est: est-ce typique des zèbres de se mettre une telle pression pour réussir? Est-ce parce qu'on a des attentes élevées envers eux? Est-ce le reflet de leurs propres attentes envers eux-mêmes (je suis surdoué, donc je dois briller en classe, sinon ça ne valide pas ce que je sais ou crois être)?

Peut-être est-ce typique des personnes qui réussissent habituellement ? Perso, je n'ai pas réussi grand chose dans ma scolarité à partir de la fin du primaire, j'ai redoublé deux fois dans le secondaire et une fois dans le supérieur, je n'ai jamais rendu mon mémoire de maîtrise, et j'ai échoué trois fois au CAPES (concours pour enseigner). Ainsi donc, je n'avais pas de pression de la performance et ne l'ai pas ressentie d'aussi loin que je me souvienne.

L'histoire personnelle, autant que les "appartenances groupales" influent sur notre rapport aux apprentissages. Le contexte (familial, socio-culturel, scolaire..) dans lequel on grandit et évolue est déterminant dans cette recherche de performance, il me semble.
Pour exemple, ma fille, jeune ado, n'a pas le moindre esprit de compétition et ne recherche; visiblement; aucune valorisation au travers de ses résultats scolaires. Etiquettée récemment thqi, "l'excellence" que tu décris n'a jamais fais partie des priorités familiales, et les attentes implicites; sous-jacentes à son éducation;ont sans doute été d'un autre ordre.
Donc, personnellement, je ne pense pas que cela soit;dans le domaine que tu décris; inhérent aux Hp, bien que je sois persuadée qu'un désir de "perfection" soit présent chez beaucoup, dans des domaines et avec une expression parfois surprenants.

Je pense que c'est davantage lié au perfectionnisme, mais aussi au moins en partie à l'idée qu'à l'entourage de la douance. Par exemple, quand j'ai été testée, il y a plus de 20 ans, l'image du surdoué était encore très marquée par l'idée que cela devait être un "génie" qui réussissait tout, sautait des classes et passait son bac à 14 ans. C'était l'image largement véhiculée, ajoutons à cela une famille où la réussite scolaire était valorisée, et on arrive effectivement à une certaine pression vers "l'excellence", surtout scolaire. Sinon, quelle légitimité pour se dire "surdoué", alors que déjà on est en décalage par rapport aux autres?
Ce n'est que récemment que j'ai compris que la douance avait beaucoup d'autres implications et que la réussite scolaire/universitaire n'est pas indispensable pour pouvoir accepter ce qualificatif. (Et encore, des fois, j'en doute.)

Pour exemple, ma fille, jeune ado, n'a pas le moindre esprit de compétition

Exactement mon cas : jamais eu l'esprit de compétition, et ça faisait marrer de surprise mes camarades d'école parce que je m'en foutais quand j'étais deuxième ou troisième au lieu de première. Idem à la fin de mon parcours à l'université : je faisais les choses pour moi et non pour les autres. Mais ça a donné des "mauvaises habitudes" à mon père : le jour où je n'étais pas première de la classe il n'était pas content, même si j'avais une très bonne moyenne  

Ce qui est particulier ici, c'est que ma fille qui a 10 ans, je ne lui ai jamais mis de pression pour la réussite, j'ai moi-même trop souffert de celle-ci pour avoir envie d'en rajouter sur les épaules de ma fille. Malgré tout, elle est exactement comme moi et craint l'échec même si c'est une première de classe!

Clairement, si l'environnement a une incidence, y'a une composante liée à la personnalité (perfectionnisme combiné à anxiété peut-être?) C'est pour cela que je me questionnais si c'était lié à la douance. Ainaelin ton hypothèse sur la capacité de réussite est aussi intéressante, car on voit clairement que les étudiants performants autour de moi, ont généralement un besoin important de performer aussi...

"La comparaison est un des chemins les plus rapide vers l'enfer" Etienne J.

Tu parlais de performance au départ, et donc de compétition, et donc...

the buru a écrit:"La comparaison est un des chemins les plus rapide vers l'enfer" Etienne J.

La performance met l'accent sur l'individu, le résultat donne souvent un jugement sur ce qu'il est ou semble être...un cliché....statique.
L'envie de perfection met en lumière les qualités de la réalisation, de la création...les possibles améliorations...ce qui permet à l'individu de juger ce qu'il fait et non ce qu'il est..moins paralysante (si elle n'est pas une obsession) elle peut mettre l'individu en mouvement.
"Savoir" est-il plus important pour un Hp que "d'apprendre"?
Je pose la question...

the buru a écrit:"La comparaison est un des chemins les plus rapide vers l'enfer" Etienne J.

tout à fait d'accord, mais il est très difficile pour moi de sortir de la comparaison, spécialement avec des "modèles" très hauts perchés...d'où spirale de l’échec, dévalorisation, etc...même en connaissant tous ces mécanismes, ils sont difficiles à éviter.

the buru a écrit:"La comparaison est un des chemins les plus rapide vers l'enfer" Etienne J.

Je ne sais pas qui est Etienne J, ni dans quel contexte il aurait dit cela, mais ça n'engage que lui (et éventuellement toi qui choisis de le citer), personnellement, je ne suis pas d'accord avec ce que je comprends de cette phrase. La comparaison est un excellent moyen de faire comprendre certains concepts aux autres. Il faut juste, comme tout moyen de communication, ne pas l'utiliser à tort et à travers, ni étaler l'élément de comparaison trop loin, car la comparaison s'arrête forcément à un moment.