Le Loup des steppes de Hermann Hesse
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Uccen
amalgame
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fleur_bleue
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Le Loup des steppes de Hermann Hesse
Bonjour,
Suite aux recommandations d'une amie, j'ai lu Le Loup des steppes de Hermann Hesse. Une oeuvre complexe, pleine de subtilités et qui a beaucoup à raconter.
Alors s'il y a des lecteurs dans la salle, peut-être ont-ils envie de discuter de ce livre?
Et pour ceux qui ne l'ont pas lu: c'est un livre perturbant qui parle de la folie et du suicide. Vous êtes prévenus.
Suite aux recommandations d'une amie, j'ai lu Le Loup des steppes de Hermann Hesse. Une oeuvre complexe, pleine de subtilités et qui a beaucoup à raconter.
Alors s'il y a des lecteurs dans la salle, peut-être ont-ils envie de discuter de ce livre?
Et pour ceux qui ne l'ont pas lu: c'est un livre perturbant qui parle de la folie et du suicide. Vous êtes prévenus.
imposteur- Messages : 644
Date d'inscription : 31/01/2012
Age : 32
Localisation : Belgique
Re: Le Loup des steppes de Hermann Hesse
Très perturbant, en effet, très fort aussi. C'est le genre de livre qui ne te lâche plus pendant plusieurs jours après avoir fini de le lire. En tout cas, c'était comme ça pour moi. Il faut dire aussi que ça fait longtemps que je l'ai lu - plus de dix ans. Faudrait que je le relise, mais il est chez mes parents...
Pour ceux qui aiment Hesse, je peux conseiller aussi "Unterm Rad", sur un jeune homme qui après une bonne scolarité intègre le séminaire, mais qui ne supportera pas la pression de son entourage.
Pour ceux qui aiment Hesse, je peux conseiller aussi "Unterm Rad", sur un jeune homme qui après une bonne scolarité intègre le séminaire, mais qui ne supportera pas la pression de son entourage.
fleur_bleue- Messages : 3764
Date d'inscription : 18/09/2012
Age : 40
Localisation : Paris
Re: Le Loup des steppes de Hermann Hesse
Oui une lecture bien étrange, je l'ai lu il y a quelques années mais n'ai jamais eu envie de le relire.
Re: Le Loup des steppes de Hermann Hesse
Sympa d'être une amie... ^^
Je dirais simplement une chose - on est en mesure de se demander, tout au long du roman, si Hermine existe réellement, ou si elle n'est que l'anima (la projection de la part féminine, dans le lexique freudien) de Harry Haller.
À la vue de cet indice, on a encore davantage du mal avec ce livre.
Je dirais simplement une chose - on est en mesure de se demander, tout au long du roman, si Hermine existe réellement, ou si elle n'est que l'anima (la projection de la part féminine, dans le lexique freudien) de Harry Haller.
À la vue de cet indice, on a encore davantage du mal avec ce livre.
amalgame- Messages : 15
Date d'inscription : 05/06/2013
Re: Le Loup des steppes de Hermann Hesse
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Dernière édition par Uccen le Mer 26 Juin 2013 - 16:57, édité 1 fois
Uccen- Messages : 2369
Date d'inscription : 26/04/2013
Age : 107
Localisation : Awras
Re: Le Loup des steppes de Hermann Hesse
Un de mes meilleurs amis l'avait lu ado, et ça l'avait profondément marqué. Suite à ce qu'il m'en avait dit, je l'ai lu il y a quelques années, mais il n'a laissé aucune trace en moi. Je l'ai trouvé sympa, certes, intelligent, subtil comme le dit Imposteur, mais soit je l'ai lu à une époque où j'étais hermétique à cela, soit j'étais ailleurs dans ma réflexion. Je n'en ai quasiment aucun souvenir.
Ainaelin- Messages : 4287
Date d'inscription : 07/04/2013
Re: Le Loup des steppes de Hermann Hesse
Peut-être est-ce un livre à lire adolescent?
- Spoiler:
- Maintenant j'ai vraiment envie de le relire... Mais pas en français, donc je sais pas si la bibliothèque sera un bon plan...
fleur_bleue- Messages : 3764
Date d'inscription : 18/09/2012
Age : 40
Localisation : Paris
Re: Le Loup des steppes de Hermann Hesse
Un passage qui m'accompagne encore souvent au quotidien, c'est une scène du théâtre magique. Celle avec le joueur d'échecs. Parce qu'un des piliers du livre, c'est de combattre l'image duale qu'on se fait de soi, l'idée du yin et du yang. Parce que si on possède une partie noire et une partie blanche en nous, on possède une gamme bien plus large de couleurs, de personnalités, d'humeurs, d'états d'esprits.
Harry Haller, Hermine, Hermann Hesse... 'H'. Ne pensez-vous pas que l'auteur parle (in)consciemment de lui? Et puis cette ambiguïté: le roman commence par une préface fictive de l'éditeur, dans laquelle on croirait qu'il parle d'abord de Hermann Hesse. Pensez-vous qu'il ait expérimenté la folie de son vivant? La scène chez le professeur où Harry insulte ouvertement sa femme, où il a envie de faire du grabuge, un grabuge prémédité, m'évoque très fortement une expérience proche de la folie que j'ai vécue il y a quelques années.
Harry Haller, Hermine, Hermann Hesse... 'H'. Ne pensez-vous pas que l'auteur parle (in)consciemment de lui? Et puis cette ambiguïté: le roman commence par une préface fictive de l'éditeur, dans laquelle on croirait qu'il parle d'abord de Hermann Hesse. Pensez-vous qu'il ait expérimenté la folie de son vivant? La scène chez le professeur où Harry insulte ouvertement sa femme, où il a envie de faire du grabuge, un grabuge prémédité, m'évoque très fortement une expérience proche de la folie que j'ai vécue il y a quelques années.
- contient la fin du livre:
- Et, à votre avis, Hermine est-elle réellement morte? Pablo menace Harry de la ressusciter et de la marier à lui.
Un jour, je jouerai mieux. Un jour, j'apprendrai à rire. Pablo m'attendait. Mozart m'attendait
Et si l'ordre auquel Hermine l'avait préparé depuis le début ne consistait qu'une manière à le rendre prêt à se rendre dans le théâtre, à s'affronter lui-même?
imposteur- Messages : 644
Date d'inscription : 31/01/2012
Age : 32
Localisation : Belgique
Re: Le Loup des steppes de Hermann Hesse
Et Siddharta, vous en gardez quel souvenir ?
@FleurBleue : Tu y gagneras certainement à le lire, effectivement, en allemand.
Je pense qu'il y a le même problème avec beaucoup d'auteurs allemands pour nous français, si on ne comprend pas la langue parfois on ne comprend rien.
@FleurBleue : Tu y gagneras certainement à le lire, effectivement, en allemand.
Je pense qu'il y a le même problème avec beaucoup d'auteurs allemands pour nous français, si on ne comprend pas la langue parfois on ne comprend rien.
Re: Le Loup des steppes de Hermann Hesse
C'est l'un des derniers bouquins que j'ai fini ça, tiens !
Personnellement je reste assez perplexe, mais je pense que c'est aussi du aux conditions dans lesquelles j'ai fini le récit (dans le bus et l'esprit préoccupé par d'autres choses). Du coup j'ai eu du mal à vraiment me plonger dans la fin du récit, même si je la trouvais merveilleuse, je n'ai pas pu aller jusqu'au bout du truc. J'y jetterai bien un oeil de nouveau mais j'ai abandonné mon livre chez une amie.
Par contre dans l'ensemble j'ai beaucoup aimé, notamment le fait que ce soit un récit progressif (dans l'écriture autant que dans le contenu). Les récits enchâssés du début j'ai trouvé ça génial et stimulant. C'est vraiment un bouquin évolutif, pour le coup, et pas seulement dans son histoire, c'est ça que j'ai aimé.
Pour la correspondance entre Hermann et Hermine, Harry et l'auteur, etc... moi je le vois comme ça : Harry est un homme conscient de ses "faiblesses", de son esprit trop rationnel, de son attirance pour la folie ou l'extravagance mais qu'il continue a laisser de côté parce qu'il reste attaché à son confort bourgeois et à ses théories confortables. Il rencontre celle qui va l'initier à tout ça, Hermine, celle qui va faire basculer les choses. Je pense que si on devait chercher en quoi ça a pu être "auto-biographique" (ou plutôt représentatif des préoccupations de l'auteur lui-même) c'est dans le fait que ce tiraillement qui est finalement interne à Harry prend une dimension "réelle", existante, à travers le personnage d'Hermine. Y'a toujours ce côté un peu fantasque, dans le bouquin, puisqu'Harry dit avoir eu un ami du nom d'Hermann, mais dans sa jeunesse : c'est ce tiraillement qui est mis en valeur, et je pense que cette incarnation féminine de la folie de la jeunesse qu'on retrouve chez Hermine c'est un peu comme l'extériorisation, dans ce symbole, de ce qui "manque" au personnage d'Harry et, au delà de lui-même, à l'auteur lui-même. Je ne sais pas si l'auteur est concerné par la folie (j'ai pas du tout fouillé sa bio, tout ce que je dis est basé sur des suppositions) mais sans aller jusqu'à diagnostiquer de la schyzophrénie il montre bien le tiraillement entre deux états contradictoires, d'un côté Harry, de l'autre Hermine (et pourtant reliés par une compréhension mutuelle)
Personnellement je reste assez perplexe, mais je pense que c'est aussi du aux conditions dans lesquelles j'ai fini le récit (dans le bus et l'esprit préoccupé par d'autres choses). Du coup j'ai eu du mal à vraiment me plonger dans la fin du récit, même si je la trouvais merveilleuse, je n'ai pas pu aller jusqu'au bout du truc. J'y jetterai bien un oeil de nouveau mais j'ai abandonné mon livre chez une amie.
Par contre dans l'ensemble j'ai beaucoup aimé, notamment le fait que ce soit un récit progressif (dans l'écriture autant que dans le contenu). Les récits enchâssés du début j'ai trouvé ça génial et stimulant. C'est vraiment un bouquin évolutif, pour le coup, et pas seulement dans son histoire, c'est ça que j'ai aimé.
Pour la correspondance entre Hermann et Hermine, Harry et l'auteur, etc... moi je le vois comme ça : Harry est un homme conscient de ses "faiblesses", de son esprit trop rationnel, de son attirance pour la folie ou l'extravagance mais qu'il continue a laisser de côté parce qu'il reste attaché à son confort bourgeois et à ses théories confortables. Il rencontre celle qui va l'initier à tout ça, Hermine, celle qui va faire basculer les choses. Je pense que si on devait chercher en quoi ça a pu être "auto-biographique" (ou plutôt représentatif des préoccupations de l'auteur lui-même) c'est dans le fait que ce tiraillement qui est finalement interne à Harry prend une dimension "réelle", existante, à travers le personnage d'Hermine. Y'a toujours ce côté un peu fantasque, dans le bouquin, puisqu'Harry dit avoir eu un ami du nom d'Hermann, mais dans sa jeunesse : c'est ce tiraillement qui est mis en valeur, et je pense que cette incarnation féminine de la folie de la jeunesse qu'on retrouve chez Hermine c'est un peu comme l'extériorisation, dans ce symbole, de ce qui "manque" au personnage d'Harry et, au delà de lui-même, à l'auteur lui-même. Je ne sais pas si l'auteur est concerné par la folie (j'ai pas du tout fouillé sa bio, tout ce que je dis est basé sur des suppositions) mais sans aller jusqu'à diagnostiquer de la schyzophrénie il montre bien le tiraillement entre deux états contradictoires, d'un côté Harry, de l'autre Hermine (et pourtant reliés par une compréhension mutuelle)
Devotchka- Messages : 27
Date d'inscription : 04/05/2013
Age : 32
Re: Le Loup des steppes de Hermann Hesse
siamois93 a écrit:Et Siddharta, vous en gardez quel souvenir ?
C'est un autre débat, on peut en parler dans un autre sujet
imposteur- Messages : 644
Date d'inscription : 31/01/2012
Age : 32
Localisation : Belgique
Re: Le Loup des steppes de Hermann Hesse
Je n'ai pas lu ce livre de Hermann Hesse, je vais y songer.
Cependant, je vous recommande la lecture de "Narcisse et Goldmund" du même auteur. L'histoire se passe au Moyen-Âge.
J'ai aimé l'histoire bien sûr, et aussi l'écriture poétique.
Cependant, je vous recommande la lecture de "Narcisse et Goldmund" du même auteur. L'histoire se passe au Moyen-Âge.
J'ai aimé l'histoire bien sûr, et aussi l'écriture poétique.
Mervane- Messages : 9
Date d'inscription : 15/12/2016
Localisation : Bois-Colombes
Re: Le Loup des steppes de Hermann Hesse
Auteur fabuleux c'est vrai et agréable à lire. À 20 ans je l'ai croisé et j'ai lu tout ce que je pouvais lire de lui. SIddartha m'a conduite vers le Mahabharata puis vers MIshima en passant par Thomas Mann bien sur et toute sa famille et Broch egalement.
Ma faveur va pour le jeu des Perles de Verre et Knulp.
Un jour si j'ai le temps je me verrai bien à relire tout cela.
Ma faveur va pour le jeu des Perles de Verre et Knulp.
Un jour si j'ai le temps je me verrai bien à relire tout cela.
Invité- Invité
Re: Le Loup des steppes de Hermann Hesse
Je n'ai pas retenu un souvenir aussi fort que je l'imaginais du Loup des steppes, même si j'ai pu me reconnaître dans le fait de prendre en compte tardivement certaines réalités. J'ai préféré d'autres romans de Hermann Hesse, Narcisse et Golmund peut-être en effet, notamment pour son style qui transparaissait dans la traduction, même si je ne m'en souviens pas tellement non plus, et puis surtout Enfance d'un magicien – une série d'histoires autobiographiques –, et plus encore son grand-œuvre, Le jeu des perles de verre.
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
Localisation : Quartier Latin
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