Poème. " Dis c'est encore loin la mer ?" Petit recueil d'Enaid.

C'est encore loin la mer?
Dis, les flots se colorent de terre,
Les arbres s'enroulent autour du vent atone de l'automne ,
Les pommes sont rouges de calcaire,
dis c'est encore loin la mer ?

Les hommes ont des cils de malachite,
Les femmes ont des ventres qui chantent,
et leurs cils vibrent à l'unisson,
comme une vieille complainte,
le monde est imbibé d'absinthe, darling,
Le monde dort dehors, darling.


Dis c'est encore loin la mer ?
Les bateaux ivres échoués dans les forêts,
jamais entendu parlé,
ni des singes dorés aux plastrons de larmes,
Non, ni de la souveraineté des armes,
non, mais la mer je connais, c'est derrière leurs statues de pierres.


Le statues elles tomberont un jour, tu crois ?
Et est-ce que de respirer t'as le droit?
ça ne te cloue pas les tripes, l'air de là-bas ?
On me dore les branchies à la feuille,
Petit poisson tombé dans l'écueil.
Pourquoi personne ne me cueille ?

Je ne porterais pas mon deuil.
Toi aussi tu respires la poussière ? La suie sous les fleurs.
C'est encore loin les océans de pierres ?
Dis c'est encore loin la mer, elle existe encore au moins ?
J'ai plus que de la lumière dans la main...avec ça...je peux partir loin, au large, au loin.
Voir si la terre est à Cythère , voir si la mer est sous les pierres.

Dis c'est encore loin la mer ? Dis, c'est encore loin ?

One time,

Herbes fossiles dans les plaines houleuses,
triple tressaillement des abysses,
Soleils bleuis sous les louves frileuses,
Tristesse immobile sous le velours de ses iris.


Chants monotones sous l'air gris et acide,
La terre est rouge de suc, la terre est rouge,
Rouge, et la mère a l'oeil languide,
Et le ventre des forêts bougent.


Tristesse sans rituels,
soupirs vaporeux,
Insomnie ponctuel,
corps douloureux.


Le ciel...Sous l’Ovide de la mer.
Tristesse, seule,
Tristesse toujours.
Tristesse immobile sous les doigts des pierres.

C'est beau...
même ta signature, je l'aime