Lassé de soi

Je ne suis pas très intelligent, si on ne me l'a dit que très rarement, de personnes qui, elles avaient des doutes ou des complexes sur la leur, je n'en fais plus cas, je suis résigné à ne pas comprendre grand chose, j'ai atteint la limite de la connerie, la fainéantise. Je le lis le plus souvent dans le regard ou les attitudes, à la limite de la paranoïa.
Je viens à vous pour des réponses ou des questions à mon interrogation.
La lassitude d'une routine à soi (de pensée) provient-elle de la peur des autres,d'un enfermement, de l'extraordinaire possible ?

Bonjour Moldamel,

J'ai réellement pris conscience de mes rayures il y a une semaine et je continue à avoir honte d'être une zébrelle. Comme si je n'étais pas à la hauteur. Et pourtant mon psy m'a dit plusieurs fois que j'étais intelligente, que j'avais une intelligence "très supérieures à la normale". Comment accepter ça quand on est capable du meilleur comme du pire ?

Perso, je pense que la lassitude de soi vient d'une éternelle insatisfaction face à ce que l'on pressent que l'on pourrait faire (de grandes choses !) et ce que l'on fait réellement.

Bonjour,

Merci de m'avoir répondu. Ce que tu dis es juste dans le sens (pour moi) où je pourrais effectivement faire des choses qui rentreraient seulement dans la normalité. Par exemple passer le balai sans avoir pensé à prendre une poubelle. Je caricature un peu, quoique pas tellement. Un exemple récent m'a permis de comprendre que je pouvais avoir une imagination créatrice mais sans pouvoir aborder des problèmes de logique simple. J'ai essayé la musique par un temps mais trop engoncé dans mon envie d'émotions j'ai buté pas mal de fois sur le solfège, le remettant à plus tard pour finalement me dire que la marche était trop haute pour moi. Puis j'ai tenté l'expression sur un logiciel de mao assez connu (reason) et aussi très décrié par les "puristes" (les lumières) pour sa trop grande simplicité et son étroitesse de panels. Sur une 20aine de morceau je n'en ai gardé qu'un, juste pour moi.
Ce n'est pas un chef-oeuvre, je me suffis à moi-même, je n'ai pas l'impression de vouloir de la reconnaissance et d'appartenance à un groupe.
Comment est il possible que je ne m'écoute plus? Même après avoir peut-être vécu par et pour les émotions, je me sens désormais terne?

Proserpine a écrit:Bonjour Moldamel,

J'ai réellement pris conscience de mes rayures il y a une semaine et je continue à avoir honte d'être une zébrelle. Comme si je n'étais pas à la hauteur. Et pourtant mon psy m'a dit plusieurs fois que j'étais intelligente, que j'avais une intelligence "très supérieures à la normale". Comment accepter ça quand on est capable du meilleur comme du pire ?

Perso, je pense que la lassitude de soi vient d'une éternelle insatisfaction face à ce que l'on pressent que l'on pourrait faire (de grandes choses !) et ce que l'on fait réellement.

L'insatisfaction est d'autant plus éternelle que "des grandes choses", cela ne veut rien dire en soi. A part quelques personnalités qui vont marquer l'Histoire, une fraction infime de l'humanité, qui peut être sûr d'avoir "fait des grandes choses" ? Et ceux dont nous jugeons qu'ils en ont accompli, qu'en pensent-ils, d'ailleurs ? ne se disent-ils pas par devers eux qu'ils auraient pu faire encore bien davantage ? N'appelons-nous pas juste "grandes" les choses que nous aimerions accomplir, reculant ainsi la ligne d'arrivée à mesure que nous courons vers elle ?
Enfin, le test nous impose-t-il vraiment la mission de "faire de grandes choses" ? Eternelle vision hiérarchisante de la douance... "tu es plus intelligent, tu dois faire plus, mieux, plus vite, plus haut, plus fort".

L'intensité d'une conscience déçue par la temporalité tempérée ? Cioran décrivait quelque chose comme ça : "Qu'as-tu fais croire en toi pour que le monde ne puisse plus te contenir ? L'éternité semble trop petite pour une âme immense et folle, désaccordée par son infinité avec l'existence. Que pourrait parvenir jusqu'à elle d'un monde devenu muet?"

Suis à côté de la plaque ? Pas taper

Il y a aussi des causes physiques, somatiques, nerveuses, à des moments de grande lassitude.

IK a écrit:L'intensité d'une conscience déçue par la temporalité tempérée ? Cioran décrivait quelque chose comme ça : "Qu'as-tu fais croire en toi pour que le monde ne puisse plus te contenir ?

Je crois que tu y es, mais ça fait 30 ans que ça dure. Le désir de vivre ailleurs et des choses inconnues empêche de cerner l'essentiel. J'ai toujours eu l'impression de désapprendre ce qui devait me construire. Etre considéré comme un intello, admiré ou rejeté(ce que je n'ai jamais compris d'ailleurs) m'a forcé à ne plus rien faire. Je n'avais que la culture de mon milieu et non un don de fête foraine. Une personne dans un milieu défavorisé provenant d'un milieu cultivé .
Je n'ai alors pas voulu monter mon mur ou gravir les marches, j'ai observé les autres quitter l'horizon,qui, après être rentrés dans le moule de l'éducation nationale, se sont épanouis. Mes rêves ou espérances de vivre seul dans la nature (après 7 ans) sont alors apparus sans fondement. j'ai alors décider de ne plus rien apprendre, d'être une coquille vide. Grand mal m'en a pris car j'ai gardé une bonne intuition que je ne peux pas relayer ni digérer par l'intellect ou la culture.

Il me restait un moyen qui est la camisole, chimique (drogue) et onirique (jeux virtuels) qui réprimait toute intuition. Je me suis alors retrouvé seul avec mon intellect moyen coupé de ce qui me permettait de maintenir l'illusion sociale d'une personne intégrée.

J'ai appris à faire semblant, même à rire, surtout de moi-même et des faux-semblant. J'aurais préféré devoir lutté pour survivre, mon rêve d'enfant, au lieu de... pour conserver mon confort, mais il est trop tard.

Il n'est jamais trop tard. J'ai été marié à une PN pendant 27 ans, et mon psy de l'époque a cru mon épouse. Il m'a fait avaler 11 ans de bloqueurs de sérotonine et autres saloperies.

On peut toujours remonter. Toujours.

Moi 20 ans avec une PN, ma mère. Ce qui m'inquiète le plus c'est que je peux avoir les mêmes comportements mais par phases. Dès que je ressens une agression et une une émotion qui en découle je pars en courant.

dixit wiki:"Par exemple, dans une famille, le parent pervers peut maltraiter un de ses propres enfants si celui-ci remet en cause son autorité, notamment lorsque l'enfant refuse de se conformer à la stratégie perverse ou de s'y soumettre. Sans aide extérieure, l'enfant risque :

-soit de devenir un paria aux yeux de son parent ;
-soit d'entrer dans le jeu du parent et, peu à peu, d'adopter lui aussi une position perverse."
Etais-tu dans son processus ? ET
As-tu des fois des réactions d'imitation ?

Non je n'ai pas eu des réactions d'imitation. Par contre, des réactions de fuite quand je suis blessé là où je "saigne" encore oui !

Personne, sauf ceux qui ont vécu ce que nous avons vécu, ne peut savoir combien il est dur de se rouvrir. La patience que l'on manifeste envers les autres pour essayer de les comprendre et de regarder si l'on peut s'y fier.

J'en reviens souvent aux expériences menées par Pavlov sur ces malheureux chiens ...

Parler de nos souffrances ne sert pas à grand choses. La télé est pleine de violence, pas mal de films aussi. Ils sont oubliés dès que finis, sont assimilés à du virtuel. Nous, nous en avons des séquelles que d'autres ne comprendront jamais ...

Pour exemple, j'ai essayé de comprendre une personne sur le forum car je n'avais pas compris son propos. J'ai posé une question et essayé de tourner la phrase sur un ton un peu désinvolte, pour détendre l'atmoshère, un peu .
Malgré mon intuition qui m'indiquait que la personne était incohérente dans son discours et dans l'impossibilité de recevoir un message au 2nd degré je suis quand même allé au charbon.

Est-ce un signe de perversité, comme l'auto-mutilation, tout comme exposer ceci ici?

Pas un instant. C'est toi et ton histoire

J'ai aussi exposé mon passé, mon abandonnisme (qui s'envole vite maintenant que j'en ai pris conscience).

Qu'est-ce qu'il y a de mal à ça ? Tu as cherché à avoir ton parcours d'enfant ? L'as tu voulu, désiré ?

Regarde, avance. Mais refuses de te laisser toucher par ceux qui veulent t'apprendre la vie alors qu'ils n'ont pas vécu la tienne. Les conseilleurs ne sont pas les payeurs ...

Je n'ai pas eu de parcours d'enfant, ou très peu, mes pensées, mes amis, mes loisirs,mes sorties étaient "choisis".
D'où mon souhait très tôt d'être seul, en enfant sauvage. Ce processus, ma mère et tous ses frères et soeurs l'ont subis de ma grand-mère. Seulement un a réussi sa résilience (oncle) car rejeté très tôt par la fratrie et a pu, en étant exclu du processus, le discerner et enfin se construire...à 50 ans.

Oui ... il vaut mieux tard que jamais. J'ai commencé ma reconstruction à 49 ans. Elle avance à grands pas

Mjöllnir a écrit:Oui ... il vaut mieux tard que jamais. J'ai commencé ma reconstruction à 49 ans. Elle avance à grands pas

Tonnnnnntonnnn

Pour fêter les retrouvailles je passe à la petite bière

Oups j'ai vu qu'il y avait un smiley 2nd degré, ça m'aurait éviter une vexation tout à l'heure, maudit scroll.

Apprentissage, comme tout le reste !

Du moment que l'on peut s'expliquer ... je crois qu'il n'y a pas à s'en faire

Quand je serai grand je voudrai être moi-même, comme à 5 ans.

A cinq ans tu ne te posais pas la question de faire ... tu faisais ...

Mjöllnir a écrit:A cinq ans tu ne te posais pas la question de faire ... tu faisais ...

Oui, mais j'en reviens toujours au même combat de cette sentence familiale posée comme une blessure par ma mère, que j'ai assimilée et prise pour moi (c'était son but, créer un autre soi) "si tu es moyen en tout c'est que tu n'es bon à rien".

-La colère-
D'ailleurs le bouquin de la "Jeanne" m'a été offert par mon tortionnaire de toujours,pour que je m'identifie, ça a été tout le contraire, la goutte d'eau. Son livre a au moins le mérite d'en faire mention, à la fin, des pathologies et symptômes confondues et associées à la douance.

-Délire de persécution et révolte-
On parle souvent sur ce forum de merveilles ou bijoux non dévoilés face au dur monde cruel des masses idiotes et asservies. Foutaises pour moi, juste un moyen de rassembler, numéroter, étiqueter, chaque cas (volontaire) de personnes qui se croient uniques mais qui partiraient toutes dans le même sens, comme des gnous, si un prédateur débarquait.

-Résignation- Ne vaudrait-il mieux pas tendre la gorge ou faire le mort, comme une gazelle.

-Calme-2ème bière-3ème clope,
Merci de votre patience

Tssss ... merci de la patience ....

Bien sur que tout ça n'est que chiffre. Ceci étant, les chiffres décrivent quand même une césure entre des manières d'aborder le monde.

Pourquoi renoncer à crier sa révolte ? La faire sortir est nécessaire, et puis au moins il y a un peu plus de chance d'être entendu que si on la garde pour soi.

La libération d'un animal soit disant sauvage mais devenu domestique (allégorie hein !) dans la nature lui fait courir des risques : Il perd ses repères, aussi nocifs furent-ils ? Réapprentissage ...

Faire confiance et ne plus mordre les mains tendues. C'est un défi que je relèverai prochainement quand je serai à mon compte professionnellement.