Zoner c'est un truc extraterrestre ?

Bonjour à tous,

Je voulais savoir si il y en a qui aime zoner ? Si oui (ou même non) pourquoi ? Qu'est ce que ça vous apporte ?

Zoner?!?

C'est à dire?

errer

Aaaah

Béééh !
(pardon)

Errer, errer humanum est.

C'est des heu.... (j'ai pas pu résister).

Tu veux dire un truc du genre faire Montparnasse-République à pattes ? (les chaussures chez moi c'est du consommable)
Je fais mon touriste, je regarde tout, la rue, les gens, la forme des trottoirs, des luminaires,
les boutiques, ce qu'elles vendent, la couleur du ciel, les toits... En fait tout ce que je n'ai pas le temps de voir habituellement.
En prenant le chemin des écoliers, sinon c'est pas drôle.
Ca me berce, du coup je réfléchis moins. Et c'est très reposant (en plus de l'effet analgésique de la marche à pied).
Et surtout j'ai le temps de mener ces réflexions sans être interrompu.

C'est à peu près ça dont je parle. Errer et contempler, réfléchir sur le monde extérieur et intérieur

Si zoner c'est contempler, alors oui je zone, m'sieur (ou m'dame, avec le capuchon on voit pas ^^).
Surtout quand quelque chose ne m'intéresse pas : c'est un moyen de fuite.
Et puis aussi quand quelque chose m'intéresse...j'imagine, je projette, j'extrapole et boum...y a plus personne.
J'ai souvent ça au milieu d'une conversation avec quelqu'un.

S'isoler pour réfléchir ça fait du bien.
Mais quand c'est comme ça je dois le jeter sur papier. Sinon ça déborde.

Et toi, tu fais comment?

Non, ce n'est pas un truc d'extraterrestre.
J'adore zoner, et plus particulièrement la nuit.

Se perdre dans des chemins qu'on ne connait que trop bien, parfois tenter de découvrir de nouvelles aires de pavés, c'est un plaisir de ceux qui ont le confort du temps.
D'autres zèbres rencontrés du forum m'ont aussi dit aimer se perdre dans les rues et marcher dans le vide.

La seule justification que je vois à ce besoin de zoner est la pression des murs, celle de la maison qui contient une taille, un "mètre carré", en opposition au monde extérieur qui s'ouvre à l'infini.

J'aime beaucoup faire ça dans une ville inconnue!

AAaaaahhh oui, la nuit... Les chemins de traverse en rase campagne la nuit, rien de tel pour ressentir les choses sans la pollution qu'apporte la vue.

Pour moi, c'est quelque chose de marginal. C'est prendre une porte secrète intérieure et extérieure. Hors du temps et tout ce qui s'en rattache. Je ne parle pas de promenade mais d'un monde parallèle où on s'ouvre à soi-même et au monde extérieur en abandonnant les limites de son corps, de l'espace et du temps (comme je l'ai déjà dit). Ce sont des moments de réceptivité intenses où je ne cherche pas à voir ce qui m'entoure. Je laisse juste faire. Je ressens. J'oublie tout ce que ce monde m'a appris. Je renais. Je vois. Plus l'influence, les parasites de ce qu'on croît. Tout n'est que fait. Rien n'a de sens, tout en a un. Je retrouve les paradoxes et une réalité hors contexte. Ce qui ne peut être dit avec des mots. Comme dans les rêves, où une seule chose peut faire référence à d'autres qui n'ont à priori aucun lien, loin de notre conscience, hors d'atteinte. Tout ce qu'on oublie de voir.

J'aime "zoner" de de temps en temps dans les rues de ma ville (Bayonne), sur les coups de 4h du matin... C'est ideal pour prendre le temps de sentir le monde, de réfléchir.
Et parfois on tombe sur d'autres oiseaux de nuit ce qui donne l'occasion de discussions hors du commun.

Je pense que oui, zoner comme ça est un truc d'extraterrestre, mais c'est justement ce qui fair la beauté de la chose... Être le seul dehors la nuit, en semaine quand tout le monde dors. Beaucoup de gens ne comprennent pas ce que ça apporte, moi en tout cas j'aime ces moments singuliers.

Propre à l'humain, chasseur-cueilleur nomade,
je ne saisis pas pourquoi nous ne le faisons pas tous.