Le slow tourisme

Y en a-t-il parmi vous qui sont adeptes du slow tourisme ?
À pieds, à cheval, en trottinette (eh pourquoi pas?), à vélo ou peut-être même en mobylette ?

Personnellement je suis adepte de voyage à vélo, j'aime ce côté qui rapproche de la nature, de l'environnement et des éléments avec lesquels il faut faire. L'idée que le voyage ce n'est pas la destination, mais le chemin (parfois qui nous emmène ou nous arrête de façon imprevisible.)
Le temps de contempler, de cogiter, d'échanger avec les gens qui sont curieux de vous voir seul(e) avec tout votre bardage.
Même les difficultés (parfois physique) trouve leur récompense dans cette liberté et autonomie que l'on ressent.
Je n'ai pas encore franchi le cap de sortir de France (il y a déjà tant à y voir, à y comprendre et connaître !),  sans doute le ferais-je l'année prochaine. Ceci dit je répugne l'avion et lui préfère des modes de transports plus "slow", tel le train, le bateau.
Je me vois très mal arriver au Canada, au Japon ou je ne sais où encore, en quelques heures seulement. J'aime la conscience qu'ouvre le chemin parcouru, la durée du voyage, les échanges et perspectives qui se font durant celui-ci.

On parle beaucoup d'écologie, de mode de consommation, je trouve que le slow travel fait vraiment réfléchir sur ces sujets, sur la conscience de soi, sur ce mode de consommation qu'est aussi le tourisme, sur d'autres façon de vivre, et sur toute la surchage de confort dans laquelle nous baignons.

Bref, et vous, des expériences à partager ? Des envies de sauter le pas ? Des critiques à ce sujet ?

C'est une manière de voyager que j'affectionne particulièrement. J'aime observer, m'imprégner de l'ambiance.
Je me contente de marcher, autant que je le peux.
Pour avoir testé la trottinette (électrique), c'est trop rapide, je n'ai pas autant profité, apprécié, le lien à la nature était plus succinct. Sans doute parce que j'étais active et donc concentrée avant tout sur la route.

Il y a quelques semaines, nous avons marché plus de 6 km aller-retour avec les enfants, dans un lieu étonnant. Sous les pieds nous avons enchainé le goudron, de grosses pierres et des racines où émergeaient du lierre et des frênes, une forêt de chênes, de grosses pierres tombées d'une très ancienne habitation, une forêt d'arbousiers (les troncs ressemblent à des dragons…), puis une forêt de pins (sol soudainement acide), et enfin des cairns sous des arbres plus clairsemés.
En voiture, nous serions passés à côté d'une telle richesse alternée dans le paysage. C'était impressionnant, autant de changements les uns après les autres.
J'y ai rencontré un écureuil d'ailleurs, il ne m'a pas vue et je l'ai observé pendant cinq minutes.

Pour autant ce week-end nous sommes partis en voiture (2h30 de route), et j'ai eu tout le loisir d'observer les arbres, ainsi que les nuages sous toutes leurs formes, si changeantes : une autre manière de profiter doucement de ce qui nous entoure. Je ressors toujours d'un tel voyage, très apaisée. Nous sommes loin du slow avec une voiture, mais pour autant on peut y retrouver l'état d'esprit (je ne conduis pas, j'ai tout loisir d'observer autour de moi). Le train me fait le même effet d'ailleurs, une profonde introspection.

La seule fois où j'ai pris l'avion, je n'ai pas ressenti ça.
Pour le Canada d'ailleurs, puisque tu en parles. Sur place par contre, j'ai été soufflée par l'étrange sensation du ciel, comme arrondi, par les paysages si vastes, le dépaysement était tel, j'ai glissé en moi, concentrée en dedans comme au-dehors.

Tu nous raconteras peut-être des expériences ?

J'y ai rencontré un écureuil d'ailleurs, il ne m'a pas vue et je l'ai observé pendant cinq minutes.  

C'est un plaisir que je n'ai pas encore eu, j'ai croisé en vélo quelques animaux (biche, fouine, lapin etc..), que j'ai eu la chance de voir d'assez près, tant les roues en zone goudronnée restent discrètes.
J'adore observer la faune,  et je possède encore ce plaisir, tel l'enfant, à rester quelques minutes à observer des fourmis ou autres insectes que je trouverais curieux.

Les longues randonnées à pieds me font souffrir d'avance : sur un vélo tout est sur le porte bagage, je me vois mal porter sur le dos le lourd bagage. Un petit sac à dos à vélo quand il s'agit de pédaler sous la chaleur (que parfois rien que l'effort fourni), je trouve déjà l'expérience "corporellement désagréable".

Ce mode de voyage / vacance me laisse l'occasion de flâner, de m'arrêter, parfois même contre "ma volonté" : la pluie, la chaleur, le corps qui fatigue, l'épuisement après des dénivelés positifs, des soucis techniques. Mais c'est là pour moi, une occasion de me mesurer aussi, de changer mes plans (difficile de tout planifier, c'est un peu du jour le jour.)
Parfois mon GPS m'emmène dans des chemins improbables voir inexistants, parfois de belles surprises (comme longer un lac esseulé) , parfois un long détour pour rien du tout.
Je vais à mon rythme (j'aime voyager solo pour ça), je m'arrête devant un troupeaux de mouton si je veux, je vais tremper les pieds dans une rivière si je veux, je me laisse aller à mes faiblesses physiques (je ne fais attendre personne si j'ai parfois de la peine à pédaler, ou si je ne suis pas la même cadence qu'un autre.)

Les gens sont plus curieux et bavards (notamment quand on est en solo) : on me demande d'où je viens comme ça, ou je vais etc...
La parole est plus facile, quand on se perd ou qu'on hesite de chemin, parfois des gens viennent à vous en vous demandant de loin si vous avez perdu votre route. Pas de moteur, pas de vitre et carrosserie qui nous sépare, on s'entend et nous voyons clairement.
On croise beaucoup de monde, d'autres cyclistes (sportifs, du dimanche ou tourisme), des randonneurs, des marcheurs du dimanche, des villageois installés sur une terasse, des gens qui promènent leurs chiens, etc etc,, et à la moitié au moins, on leur dira bonjour.
Ça peut être endurant, entre l'effort physique, le moral à tenir parfois quand le vent nous fait mouliner deux fois plus vite pour deux fois moins de vitesse par exemple, la tente à monter, démonter, les bagages à défaire et refaire, la volonté.
Mais ça vaut le coup pour ma part, c'est comme avancer sans avancer. Physiquement vous avancez, mais en dedans vous naviguez dans un temps "nul", fait de pensées introspectrices, de réflexions sur ce que vous enseignent ces choses, de contemplation.

Bref, pour ma part je trouve que ça fait du bien à l'environnement, ça fait du bien au corps, du bien à la tête, et ça vivifie l'esprit. Le temps de rouler et barouder, c'est aussi pour moi comme le temps de muer.

J'aime.

Du trotting, de plus en plus de la douce promenade,

j'en fais quand je peux, dans les bois pas loin de chez moi (en voiture, quand-même).

Il y en a plusieurs, même une "forêt"!

Dans le calme, j'adore contempler, la flore, la faune, pour dire comme toi.