Sur le pourtour du Soleil

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Message par PierreZ Ven 26 Mar 2021 - 20:42

Je me tâte jusqu'au bout de l'apocalypse. Je suis un joueur aux 52 cartes, un jongleur sans bras qui jongle de ses hémisphères. Je veux creuser le rythme, et ne jamais trouver la rime. Je veux m'étendre sur l'infini. Je m'entends seulement dans cette même voix que la mienne, sur les ondes graveleuses du chaos. Je m'entends seulement... Je double, je prends de la distance. C'est telle une berceuse, toute téléphonée.

Laissez-moi vous dire ceci : je hais tout ce qui me fait ombrage. J'aime aider pour me mettre en hauteur. Je ne suis jamais juste, juste judicieux. Comme juteux de mes torts, qui s'alignent sur l'horizon. La raison s'efface, devant ces émotions. Je suis tel un mouton, toujours dans le 'je'. Je suis tel un mouton, et de bon ton je me rase, je m'épluche. J'enlève tout le superflux.

On a bien vu que je suis au-delà de l'entendement, parce qu'on se résumait à voir, quand tout est invisible... On se résumait à soi-même. Comme une anecdote, comme une sorte de morale d'un texte que l'on survole. C'est d'une ironie grisante, qui s'aiguise sur la pierre. Tout est incompréhensible, et on en est le plus fidèle enfant. C'est d'une piété pour aigris, pour des gens qui ont de longue date lâché l'affaire.

L'affaire est louche, elle branle bas. Elle est viciée, comme asphyxiée. L'affaire est au sujet d'emplois fictifs. Tout ce à quoi j'ai pêché, il était fictif. C'était tout simplement une mauvaise blague, et l'on en suivrait le fil, comme un fil d'Ariane, pour rêveurs et autres pélerins. On défilera, légion après légion, tout ce qui aura osé nous faire ombrage.

Sleep

De quoi on parlait, déjà ? J'avais oublié la substance, car elle est vacuité. Elle est négative, comme en clair-obscur. Elle est un jeu, pour grands adultes. Ils ne se prennaient pas au sérieux, et étaient au regret d'en faire le constat. Elle était tout un enfer, oui, qui nous chatoyait le cou. On se pendait par-ci par-là. On ne voyait plus la lumière, car encore une fois on cherchait avec les yeux.

Les aveugles sont plus sages, c'est bien connu. Ils tiennent la source de leur poigne. Une teinte de gris, l'on me chuchote, détient le secret des couleurs. Je suis la langue de Dieu, dans cette bouche béante. Ô sacrilège, comme le liège d'un champagne refusé. Un fuselage pour nonnes aérodynamiques. Post-modern, comme post-mortem. On me chuchotte que tout doit être utile, d'autant plus s'il a une place aux pieds de l'infini.

Il est sacrilège de se répéter, de médire, de divaguer. Il est une responsabilité, de tout éclaircir. Tous ces idiots qui nous jugent, on se doit d'en être le professeur, de tous les corriger. C'est encore une histoire d'emplois fictifs. On se trouverait bien une raison d'être, non ?

Je vous propose une raison d'être, dans un cercueil de chêne. Une mère, un père. Un défi contre l'oubli. Un amour inconditionnel, et qui se perd...  Une larme dans l'ouragan, qui se tournoie. Une compétition contre son frère. Un désir malsain, et qui gangraine. La graine d'un arbre qui ne s'abattra jamais, mais qui ploie sous la pluie. Une note, une note, sur un piano aux 360 dimensions.

Arrow

Maintenant que l'on les a tous perdu, je vous achète un prétexte. Nothing is forever. Je saigne sur cette putain de page, dans la gouache de vos conneries. Pourquoi êtes-vous tous si forts ? Pourquoi les gens, comme des océans, se perdant dans la nue. Pourquoi les gens, qui grimpent sur ces satanés arbres. Je tombe de ma poigne échouée, pour me rêver parmi vous.

La vérité, c'est que je n'étais jamais assez fort. Je voulais soulever le monde, tourner les coeurs, enterrer tout ce qui fait face. Je voulais soulever le monde. M'entendez-vous ? J'ai hué, j'ai hué dans la rosée de ces perles de mots, qui dégoulinent sur mon front. Je suis joueur d'un autre de ces jeux, auquel je ne suis invité... Je suis joueur.

On savait, de longue date, que le contraste nous brûlerait. Il portait sa croix, à sa façon. Comme un carapaçon, attelé à notre dos. Une tortue qui se lézarde, entre les broussailles brunes. Elle n'irait pas bien plus loin que le lièvre. L'arrivée était factice. Tout était circulaire. Comme le Tao, comme le Zen que l'on chérie, que l'on adule. Tout est circulaire.

Est-ce que ça se voit, que je n'en ai plus rien à taper ? Ça tapote, ça tapote... Je ne sais même plus ce que je cherchais. Je caresse ces phrases, comme des chats, comme des chiens... Comme des petits lapins. Elles ont une vie à elles, des images qui se fondent dans le noyau de la page. Je suis un germe, comme dans Germinal, mais en moins brave.

study

J'ai péché. J'ai écrit juste pour écrire. J'ai dilapidé du temps. Je n'aime pas croquer les choses, je préfère me morfondre dans la glaise du fleuve, qui pour toujours s'écoule sur cette même base, sur cette même fréquence. C'est le rayonnement intergalactique. C'est tout ce que l'on peut espérer. C'est une couleur, comme une couleuvre enroulée, sur le pourtour du Soleil.

PierreZ

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Message par Invité Ven 26 Mar 2021 - 20:48

J'enlève tout le superflux.
Que ce soit un lapsus ou pas, j'aime cette phrase particulièrement...

J'ai péché. J'ai juste écrit pour écrire. Mais j'ai pris le temps... Courbette study

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