Expo photo au fil du jour

par Confiteor Lun 2 Nov 2020 - 14:25

Objet de ce fil : vous proposer chaque jour une nouvelle photo issue d'une expo que j'ai réalisée en 2016.
Le thème en est « Une certaine vision de l'exotisme ».

Les plus anciens lecteurs du fil «Une photo par jour» en connaissent certaines.

Je serai très heureux de lire vos réactions quelles qu'elles soient. Merci de le faire sous spoiler afin que la continuité et la cohérence des images restent visibles.

Confiteor a écrit:
Photos de vacance

Vacance : État d’un bien qui est inoccupé, vide.

Les diverses professions que j’ai exercées sont situées dans des univers fort éloignés de la photographie que je pratique en amateur.

Mes premières photos, prises avec un Instamatic, datent des années 70.
Elles sont perdues mais je me souviens précisément de certaines de ces images.

Depuis, avec des périodes d’intermittence, j’ai photographié mon errance.

Les nombreuses diapositives prises durant les années 1980 dans le Sahara ou en Afrique de l’Ouest dorment dans un placard.
Je ne les ai jamais montrées, ni regardées, depuis plus de 30 ans et je n’envisage pas de le faire à court terme.

Après une pause, nous avons repris les voyages dans les années 2000, le plus souvent en famille. En résultent de nombreuses photos numériques qui traînent sur des disques durs.
Seuls quelques rares intimes les ont vues.

C’est donc la première fois que j’expose mes photos dans la galerie /.../ de mon ami Gilles.
Il s’agit de clichés pris lors de récents voyages à Madagascar réalisés avec ma compagne.
On trouvera ici des photos de « rien », révélant les détails insignifiants qui, si on n’y prend garde, laissent indifférent alors qu’ils portent une beauté intrinsèque.
Elles sont complétées là par quelques instantanés de vie.

Porter un appareil photo oblige le regard.
Photographier oblige la mémoire.

J’assume être un touriste, un éternel touriste, en attente du grand voyage.
Je continuerai à photographier et peut-être désormais à montrer mes images.

Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme,
Le cœur gros de rancune et de désirs amers,
Et nous allons, suivant le rythme de la lame,
Berçant notre infini sur le fini des mers.

/…/

Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent
Pour partir, cœurs légers, semblables aux ballons,
De leur fatalité jamais ils ne s’écartent,
Et sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons !

/…/

Amer savoir, celui qu’on tire du voyage !
Le monde, monotone et petit, aujourd’hui,
Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image :
Une oasis d’horreur dans un désert d’ennui !

Charles Baudelaire in « Les fleurs du mal » 1859