Article d'Albert Jacquard : «Qu'est-ce que cela veut dire, être intelligent ?»"
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Manu 38
nikko76
Fata Morgana
Tixiel
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Re: Article d'Albert Jacquard : «Qu'est-ce que cela veut dire, être intelligent ?»"
Et pourtant quelle crainte devrait-on avoir ? D'un point de vue évolutionniste, la diversité génétique fait qu'il y a dans la population une répartition des dons qui correspond à l'intérêt général de cette population en un temps donné. Cette diversité se manifeste dans le fait qu'il y a des enfants que l'on peut qualifier de surdoués dans toutes les catégories sociales, même si la fréquence n'en est pas uniforme. Mais c'est comme pour les avantages dus à l'éducation et à l'environnement familial : dans chaque catégorie il y a des réussites, avec la même réserve. Et cela est admis. Pourquoi en serait-il autrement pour ce qui ne dépend pas des aléas du conditionnement social ?Fusain :
Bon, en gros, il était si terrorisé par ce qu'une interprétation à la con de la douance pourrait engendrer qu'il a trouvé plus simple de la démolir avec un argumentaire politiquement correct, mais méthodologiquement indigne de lui. Bébé, eau du bain.
Est-ce qu'être reconnu comme surdoué entraîne systématiquement chez l'élu la volonté de s'affirmer avec une dignité supérieure au point de considérer les autres comme des êtres radicalement différents ? Sur ce forum on le voit parfois, mais c'est sans doute un biais dû au fait de se retrouver ensemble, où l'on a parfois soi-même le sentiment d'avoir été exclu. Dans nos relations avec les gens, je ne crois pas que l'on manifeste si souvent de tels fantasmes.
En effet, c'est curieux, bien que compréhensible. Il y a eu des privilèges de naissance, qui correspondaient à des empêchements réels du coté de ceux qui n'en bénéficiaient pas. Les abolir, c'était instaurer des droits égaux, c'est-à-dire considérer une égalité d'indistinction : tout citoyen peut avoir accès à tous les avantages et à toutes les fonctions a priori, et c'est cet a priori qui importe. Mais, soumis à la même éducation, certains montreront des facilités différenciées, qu'il est bon de mettre en valeur et de développer. Certes il reste des déterminations propres à la classe sociale et à la culture familiale. Mais on ne peut pas en faire argument pour niveler le niveau afin de rétablir l'égalité. Cela c'est en effet une volonté d'uniformiser.Fata Morgana :
Et puis les gens de gauche ont toujours eu un peu de mal à ne pas mélanger égalité et uniformité.
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
Re: Article d'Albert Jacquard : «Qu'est-ce que cela veut dire, être intelligent ?»"
Toc, toc ; une ignorante en la matière, peut-elle vous faire part de son regard personnel sur cet immense puits sans fond : l'intelligence.
Peut-on emprisonner l'intelligence, en lui définissant des "contours", des formes, des toits ? Peut-on réellement définir sa multitude de "substances" ? Je vous l'avoue, je m'interroge, je cherche encore et toujours....
L'Intelligence, peut-elle être la "somme, le résultat, la fusion, l'alliage, la synergie, la fluidité, l'interactivité, la qualité "fonctionnelle" de la relation entre les formes d'intelligences elles-mêmes ?
Je réfléchis... Je ne présume jamais de rien, j'observe mon zèbre, je le scrute dans sa façon d'Être, ses comportements et attitudes et nous nous comprenons vraiment bien ; je pourrais presque dire que je le lis, je ressens ses pensées et tourments...
Je ne suis pas surdouée, mon QI, je l'ignore et ne ressens, pour l'instant, pas le besoin de savoir. Ce que je peux affirmer, c'est que les surdoués ont des capacités et aptitudes supérieures, dans le domaine qui leur a été "offert" par la Vie.
Tout ce que je sais, c'est que je suis allée à ma rencontre, et que j'ose enfin Être moi, telle que je suis façonnée et devenue.
Peut-on emprisonner l'intelligence, en lui définissant des "contours", des formes, des toits ? Peut-on réellement définir sa multitude de "substances" ? Je vous l'avoue, je m'interroge, je cherche encore et toujours....
L'Intelligence, peut-elle être la "somme, le résultat, la fusion, l'alliage, la synergie, la fluidité, l'interactivité, la qualité "fonctionnelle" de la relation entre les formes d'intelligences elles-mêmes ?
Je réfléchis... Je ne présume jamais de rien, j'observe mon zèbre, je le scrute dans sa façon d'Être, ses comportements et attitudes et nous nous comprenons vraiment bien ; je pourrais presque dire que je le lis, je ressens ses pensées et tourments...
Je ne suis pas surdouée, mon QI, je l'ignore et ne ressens, pour l'instant, pas le besoin de savoir. Ce que je peux affirmer, c'est que les surdoués ont des capacités et aptitudes supérieures, dans le domaine qui leur a été "offert" par la Vie.
Tout ce que je sais, c'est que je suis allée à ma rencontre, et que j'ose enfin Être moi, telle que je suis façonnée et devenue.
Invité- Invité
Re: Article d'Albert Jacquard : «Qu'est-ce que cela veut dire, être intelligent ?»"
Il y a sans doute des liens entre certaines formes d'intelligences, mais ils sont difficiles à appréhender, et certaines semblent être tellement spécifiques qu'il est difficile de les envisager sous cet angle.Ethéréa a écrit:L'Intelligence, peut-elle être la "somme, le résultat, la fusion, l'alliage, la synergie, la fluidité, l'interactivité, la qualité "fonctionnelle" de la relation entre les formes d'intelligences elles-mêmes ?
Je pense par exemple à l'intelligence du "sauveteur". Dans une situation d'urgence, où une personne serait victime d'une hémorragie par exemple, certains vont agir immédiatement pour la stopper. Alors que d'autres, même s'ils auraient voulu agir, en auront été incapables.
Ils ont une action adéquate, pertinente, et vitale. Pour moi c'est une intelligence très importante.
Mais cette intelligence là ne me semble pas nécessiter une intelligence de type théorique élevée. Les deux peuvent coexister, mais ce n'est pas nécessaire.
Et je vois bien que c'est fortement lié à la personnalité, mais pour moi c'est le cas des autres types d'intelligence aussi. Elles se révèlent par l'acte, la production.
Pour résumer, il n'est peut-être pas utile de vouloir mesurer l'Întelligence, même si c'est par le biais des liens qu'entretiennent les différentes intelligences - dans le sens où l'on nomme "intelligence" des comportements qui n'ont pas forcément de liens entre eux.
Reste que le Q.I. peut sans doute aider certains à prendre confiance en eux, et à oser se lancer plus facilement dans des domaines qu'ils n'auraient pas osé explorer sans ça. Comme une invitation à laisser son intelligence se déployer.
J'aime ta façon de ne pas essayerdoggie a écrit:
C'est pour ça que je n'essaie pas
Invité- Invité
Re: Article d'Albert Jacquard : «Qu'est-ce que cela veut dire, être intelligent ?»"
Héméralopie : Oui, j'apprécie et partage ton angle de vision. Avoir la capacité de réagir, d'acter, de la bonne façon, face à une situation inconnue et vitale pour une autre Être, c'est de l'Intelligence !!!!
L'Intelligence ne serait-elle pas comme l'ADN, unique, personnelle et individuelle à chaque Être. J'aime bien cette idée.
Chacun son Don, chacun ses capacités, chacun son Intelligence, chacun ses Forces et ses Fragilités... et l'Intelligence peut tout à fait être notre ADN d'ÊTRE.
Là, je commence à m'égarer.....
L'Intelligence ne serait-elle pas comme l'ADN, unique, personnelle et individuelle à chaque Être. J'aime bien cette idée.
Chacun son Don, chacun ses capacités, chacun son Intelligence, chacun ses Forces et ses Fragilités... et l'Intelligence peut tout à fait être notre ADN d'ÊTRE.
Là, je commence à m'égarer.....
Invité- Invité
Re: Article d'Albert Jacquard : «Qu'est-ce que cela veut dire, être intelligent ?»"
Cette « intelligence du sauveteur », pourquoi ne pas simplement l'appeler courage ? Certes courage et intelligence ne sont pas incompatibles, et cela vaut mieux, parce qu'une personne fort courageuse mais peu intelligente peut provoquer des catastrophes. Mais, si l'on veut rassembler sous le même terme tout ce qui est positif en nous, autant parler de qualités, de capacités, ou de vertu au sens originel plutôt que d'intelligence. Vous ne croyez pas ?
Pieyre- Messages : 20908
Date d'inscription : 17/03/2012
Localisation : Quartier Latin
Re: Article d'Albert Jacquard : «Qu'est-ce que cela veut dire, être intelligent ?»"
Disons que stopper une hémorragie ne suppose pas d'être spécialement courageux.
Il n'y a pas vraiment de danger, ça ne nécessite pas un effort particulier non plus. Simplement, certains vont se retrouver coincés. Le temps de comprendre ce qu'il se passe, quoi faire, comment agir, la panique qui surgit en se rendant compte de son incompétence... bref, pas de réponse adaptée à la situation.
Mais oui - le terme d'intelligence sert à qualifier des comportements qui nous semblent pertinents, adaptés - donc ça peut s'appliquer à énormément de domaines différents. C'est pour ça que je pense qu'il est idiot de vouloir mesurer l'Intelligence, parce que ce terme ne recouvre pas une réalité définie et limitée.
Je viens de trouver ça:
http://www.scienceshumaines.com/la-ruse-intelligence-pratique_fr_3078.html
edit:
j'ajoute quand même cet extrait et ce lien
http://www.msh-m.fr/le-numerique/edition-en-ligne/rusca/rusca-langues-litteratures/colloque-2009-monde-mediterraneen/articles-357/Romain-JALABERT-La-metis-des-Grecs/La-metis-des-Grecs-rencontres
Qui permet de voir qu'on appelle "intelligence" une variété de choses.
edit:
Par ailleurs, on pourrait être tenté d'appeler "courage" certains comportements relatifs à l'intelligence de type théorique.
Celui qui "ose" aborder un problème d'une manière nouvelle, en s'opposant aux théories acceptées par ses confrères, pourrait se voir attribuer le qualificatif de "courageux". Mais si les autres n'y avaient pas pensé, est-ce parce qu'ils manquaient de courage, ou parce qu'ils manquaient d'intelligence?
D'ailleurs, si cette production nous semble intelligente, c'est parce qu'elle va être pertinente.
D'autres vont, sans crainte, tenter de s'élever contre des savoirs établis, mais ils ne seront ni intelligents, ni courageux, juste sots et prétentieux, parce qu'il leur manquera l'essentiel : l'à-propos.
Il n'y a pas vraiment de danger, ça ne nécessite pas un effort particulier non plus. Simplement, certains vont se retrouver coincés. Le temps de comprendre ce qu'il se passe, quoi faire, comment agir, la panique qui surgit en se rendant compte de son incompétence... bref, pas de réponse adaptée à la situation.
Mais oui - le terme d'intelligence sert à qualifier des comportements qui nous semblent pertinents, adaptés - donc ça peut s'appliquer à énormément de domaines différents. C'est pour ça que je pense qu'il est idiot de vouloir mesurer l'Intelligence, parce que ce terme ne recouvre pas une réalité définie et limitée.
Je viens de trouver ça:
http://www.scienceshumaines.com/la-ruse-intelligence-pratique_fr_3078.html
Enfin, je n'ai pas encore eu le temps de tout lire, etMètis désigne cette capacité de l'intelligence qui correspond, non pas à l'abstraction, mais à l'efficacité pratique, au domaine de l'action, à tous ces savoir-faire utiles, à l'habileté de l'artisan dans son métier, à son « coup de main », aux tours magiques, aux ruses de guerre, aux tromperies, esquives et débrouillardises en tout genre.
edit:
j'ajoute quand même cet extrait et ce lien
Longtemps demeurée dans l’ombre de la raison, abandonnée au registre du non-savoir (parce que jugée indigne d’une gnose platonicienne qui lui préfère une métaphysique de l’être et de l’immuable), la mètis des Grecs doit son salut aux travaux que lui ont consacrés Marcel Détienne et Jean-Pierre Vernant au cours des années 1960-70. Elle désigne, « sur le plan du vocabulaire, […] comme nom commun, une forme particulière d’intelligence, une prudence avisée » [25], et est apparentée par les deux chercheurs à une catégorie mentale, un ensemble très complexe (mais très cohérent) de savoirs et savoir-faire polymorphes voués « à des réalités fugaces, mouvantes, déconcertantes et ambiguës, qui ne se prêtent ni à la mesure précise, ni au calcul exact, ni au raisonnement rigoureux » [26]. Suffisamment souple et retorse pour « ployer en tous sens » [27], assimilée à un savoir de l’action, cette forme d’intelligence courbe et protéiforme permet d’épouser les situations les plus variées, faisant de la mouvance et de l’incertitude ses terrains de prédilection.
Parce qu’il est la plupart du temps en proie à des situations changeantes et contrastées, des réalités fluides qui ne cessent de se modifier, l’homme doué de mètis (ou « à mètis ») se doit d’être ondoyant et polymorphe. Prompt, rapide, toujours prêt à bondir, à agir « dans le temps d’un éclair » [28], il ne se montre pas pour autant impulsif. D’une prudence on ne peut plus avisée, il ne manque pas de saisir la bonne occasion (kairós) lorsqu’elle se présente. Procédant de biais, par détours, l’homme à mètis cherche des poroi (des issues, des voies de passage) pour justement ne se trouver jamais dans l’a-porie (absence d’issue, de passage), « capable même à l’inextricable de trouver une issue » [29].
http://www.msh-m.fr/le-numerique/edition-en-ligne/rusca/rusca-langues-litteratures/colloque-2009-monde-mediterraneen/articles-357/Romain-JALABERT-La-metis-des-Grecs/La-metis-des-Grecs-rencontres
Qui permet de voir qu'on appelle "intelligence" une variété de choses.
edit:
Par ailleurs, on pourrait être tenté d'appeler "courage" certains comportements relatifs à l'intelligence de type théorique.
Celui qui "ose" aborder un problème d'une manière nouvelle, en s'opposant aux théories acceptées par ses confrères, pourrait se voir attribuer le qualificatif de "courageux". Mais si les autres n'y avaient pas pensé, est-ce parce qu'ils manquaient de courage, ou parce qu'ils manquaient d'intelligence?
D'ailleurs, si cette production nous semble intelligente, c'est parce qu'elle va être pertinente.
D'autres vont, sans crainte, tenter de s'élever contre des savoirs établis, mais ils ne seront ni intelligents, ni courageux, juste sots et prétentieux, parce qu'il leur manquera l'essentiel : l'à-propos.
Invité- Invité
Re: Article d'Albert Jacquard : «Qu'est-ce que cela veut dire, être intelligent ?»"
On peut diviser à l'infini, et considérer aussi l'intelligence de la personne qui arrive à ouvrir une canette de soda sans s'en mettre partout.
Voir une forme d'intelligence par situation, c'est pousser le vice un peu loin.
Ça reste quand même au sens large la faculté de compréhension (qui peut s'appliquer à mille situations).
La juger par rapport à une forme de pertinence, c'est suggérer qu'on approuve ou non une conception particulière de la vie. L'intelligence en soi... il faudrait prouver l'intérêt d'être intelligent. Comme dit plus haut par Héméralopie, il s'agit de juger :
"le terme d'intelligence sert à qualifier des comportements qui nous semblent pertinents"
Voir une forme d'intelligence par situation, c'est pousser le vice un peu loin.
Ça reste quand même au sens large la faculté de compréhension (qui peut s'appliquer à mille situations).
La juger par rapport à une forme de pertinence, c'est suggérer qu'on approuve ou non une conception particulière de la vie. L'intelligence en soi... il faudrait prouver l'intérêt d'être intelligent. Comme dit plus haut par Héméralopie, il s'agit de juger :
"le terme d'intelligence sert à qualifier des comportements qui nous semblent pertinents"
Re: Article d'Albert Jacquard : «Qu'est-ce que cela veut dire, être intelligent ?»"
Je n'ai pas compris ce passage, est-ce que tu pourrais développer un peu?doggie a écrit:
La juger par rapport à une forme de pertinence, c'est suggérer qu'on approuve ou non une conception particulière de la vie.
Invité- Invité
Re: Article d'Albert Jacquard : «Qu'est-ce que cela veut dire, être intelligent ?»"
Si on dit d'un enfant champion de concours d'orthographe qu'il est brillant, pour moi cela sous-entend qu'on approuve l'idée selon laquelle être capable d'accumuler du savoir (peu importe lequel) est toujours bon, utile. C'est une certaine conception de la vie, du genre : la culture, c'est toujours bon à prendre ; même si dans les faits, il n'est pas sûr que d'accumuler du savoir sur tout et n'importe quoi ait un sens.
Tu prenais l'exemple de quelqu'un capable de secourir des gens, en évoquant l'intelligence d'une telle personne pour parler des qualités nécessaires à cette capacité. Comme tu as dit toi-même : "le terme d'intelligence sert à qualifier des comportements qui nous semblent pertinents, adaptés". C'est juste un jugement que tappliques car ce que fait cette personne est selon toi louable. (Là, j'ai juste l'impression de te paraphraser, je ne sais pas ce que tu n'as pas compris.)
Tout le monde voit l'intelligence un peu où ça l'arrange certainement, ou pour conforter ses valeurs, le type d'intelligence qu'on se prête, ...
Tu prenais l'exemple de quelqu'un capable de secourir des gens, en évoquant l'intelligence d'une telle personne pour parler des qualités nécessaires à cette capacité. Comme tu as dit toi-même : "le terme d'intelligence sert à qualifier des comportements qui nous semblent pertinents, adaptés". C'est juste un jugement que tappliques car ce que fait cette personne est selon toi louable. (Là, j'ai juste l'impression de te paraphraser, je ne sais pas ce que tu n'as pas compris.)
Tout le monde voit l'intelligence un peu où ça l'arrange certainement, ou pour conforter ses valeurs, le type d'intelligence qu'on se prête, ...
Re: Article d'Albert Jacquard : «Qu'est-ce que cela veut dire, être intelligent ?»"
Oui, c'est possible que tu aies raison.
Après, on peut le prendre sous l'angle inverse. On expérimente parfois un manque d'intelligence. Que ce soit dans un domaine abstrait ou pratique, on se sent parfois empoté, bêta, idiot, parce qu'on n'arrive pas à répondre à l'attente de la situation.
C'est bien un jugement qu'on fait sur soi-même - face à un manque qu'on ressent - mais est-ce que ça implique qu'on invalide ce que l'on est? J'ai pas l'impression.
Et je ne disais pas qu'il y avait un type d'intelligence par action, mais envisager diverses manifestations de ce qu'on peut nommer intelligence permet de voir que l'intelligence ne se limite pas au domaine abstrait.
Il y a une intelligence d'abstraction, qui tente de simplifier le réel sous forme de schémas pour mieux le comprendre -- et une intelligence de type concrète, qui comprend la spécificité de la situation particulière. Enfin, pour schématiser, et sans penser qu'elle s'opposent complètement et ne se mêlent pas. Mais j'ai un peu de mal à décrire l'idée, il faudrait que je prenne le temps.
Bref. J'ai l'impression que ça dépasse le simple jugement moral, qu'il suffit de reconnaître une forme de pertinence face à la situation. Mais c'est difficile de faire la part des choses.
Peut-être que, suivant ses orientations, on attribuera un autre terme lorsqu'on le juge négativement. Fourberie, malice, courage...
M'enfin je suis en train de m'emmêler, faut que je réfléchisse.
edit: Je me suis démêlée.
Disons que je pense que ce qu'on nomme intelligence à une réalité, en ce qu'elle désigne une liaison faite à-propos.
Mais elle n'est pas saisissable, parce qu'elle implique de prendre en compte une réalité trop complexe pour être réduite à une modélisation.
On ne peut pas mesurer l'intelligence du théoricien qui va réussir à recombiner certains éléments de manières inattendue, mais on peut essayer de mesurer certaines facultés qu'on pense lui être nécessaire. On tente de faire un modèle abstrait de son intelligence, afin d'avoir un outil de mesure.
Pour faire cette opération, on se situe dans une temporalité qui est elle aussi abstraite.
Mais le même type d'opération n'est pas possible pour la mètis - qui se saisit du kàiros (je peux placer les mots cools que je viens d'apprendre )
On peine alors à l'identifier, justement parce qu'elle n'est pas simplifiable. Elle est polymorphe, se mêle à la richesse d'interprétation du vivant, et peut donc être comprise aussi sous d'autres angles.
Mais, vu que je suis d'accord avec moi-même pour définir l'intelligence comme liaison faite à-propos (je crois m'être désembourbée, alors je vais rester là-dessus) pour moi il s'agit bien d'intelligence, qui peut éventuellement être associée à d'autres qualificatifs.
Et donc, elle est bien là, ça dépasse le simple jugement, mais elle peut aussi être jugée comme étant autre chose. Puisque non modélisable, non simplifiable, non mesurable. Et il y a sans doute aussi une question de degrés à prendre en compte, qui fait que ça peut l'être plus ou moins, mais que c'est difficile à évaluer, et donc sujet à débat, et en ce sens là tu as raison, c'est bien un jugement (au sens où ça dépend d'un système d'évaluation, c'est à dire des conceptions de la personne qui voit).
Après, on peut le prendre sous l'angle inverse. On expérimente parfois un manque d'intelligence. Que ce soit dans un domaine abstrait ou pratique, on se sent parfois empoté, bêta, idiot, parce qu'on n'arrive pas à répondre à l'attente de la situation.
C'est bien un jugement qu'on fait sur soi-même - face à un manque qu'on ressent - mais est-ce que ça implique qu'on invalide ce que l'on est? J'ai pas l'impression.
Et je ne disais pas qu'il y avait un type d'intelligence par action, mais envisager diverses manifestations de ce qu'on peut nommer intelligence permet de voir que l'intelligence ne se limite pas au domaine abstrait.
Il y a une intelligence d'abstraction, qui tente de simplifier le réel sous forme de schémas pour mieux le comprendre -- et une intelligence de type concrète, qui comprend la spécificité de la situation particulière. Enfin, pour schématiser, et sans penser qu'elle s'opposent complètement et ne se mêlent pas. Mais j'ai un peu de mal à décrire l'idée, il faudrait que je prenne le temps.
Bref. J'ai l'impression que ça dépasse le simple jugement moral, qu'il suffit de reconnaître une forme de pertinence face à la situation. Mais c'est difficile de faire la part des choses.
Peut-être que, suivant ses orientations, on attribuera un autre terme lorsqu'on le juge négativement. Fourberie, malice, courage...
M'enfin je suis en train de m'emmêler, faut que je réfléchisse.
edit: Je me suis démêlée.
Disons que je pense que ce qu'on nomme intelligence à une réalité, en ce qu'elle désigne une liaison faite à-propos.
Mais elle n'est pas saisissable, parce qu'elle implique de prendre en compte une réalité trop complexe pour être réduite à une modélisation.
On ne peut pas mesurer l'intelligence du théoricien qui va réussir à recombiner certains éléments de manières inattendue, mais on peut essayer de mesurer certaines facultés qu'on pense lui être nécessaire. On tente de faire un modèle abstrait de son intelligence, afin d'avoir un outil de mesure.
Pour faire cette opération, on se situe dans une temporalité qui est elle aussi abstraite.
Mais le même type d'opération n'est pas possible pour la mètis - qui se saisit du kàiros (je peux placer les mots cools que je viens d'apprendre )
On peine alors à l'identifier, justement parce qu'elle n'est pas simplifiable. Elle est polymorphe, se mêle à la richesse d'interprétation du vivant, et peut donc être comprise aussi sous d'autres angles.
Mais, vu que je suis d'accord avec moi-même pour définir l'intelligence comme liaison faite à-propos (je crois m'être désembourbée, alors je vais rester là-dessus) pour moi il s'agit bien d'intelligence, qui peut éventuellement être associée à d'autres qualificatifs.
Et donc, elle est bien là, ça dépasse le simple jugement, mais elle peut aussi être jugée comme étant autre chose. Puisque non modélisable, non simplifiable, non mesurable. Et il y a sans doute aussi une question de degrés à prendre en compte, qui fait que ça peut l'être plus ou moins, mais que c'est difficile à évaluer, et donc sujet à débat, et en ce sens là tu as raison, c'est bien un jugement (au sens où ça dépend d'un système d'évaluation, c'est à dire des conceptions de la personne qui voit).
Invité- Invité
Re: Article d'Albert Jacquard : «Qu'est-ce que cela veut dire, être intelligent ?»"
Héméralopie a écrit:Oui, c'est possible que tu aies raison.
Après, on peut le prendre sous l'angle inverse. On expérimente parfois un manque d'intelligence. Que ce soit dans un domaine abstrait ou pratique, on se sent parfois empoté, bêta, idiot, parce qu'on n'arrive pas à répondre à l'attente de la situation.
C'est bien un jugement qu'on fait sur soi-même - face à un manque qu'on ressent - mais est-ce que ça implique qu'on invalide ce que l'on est? J'ai pas l'impression.
Oui, dans une situation dans laquelle nous jugeons qu'il serait préférable d'être performant, on peut se trouver face à ses limites. Tu juges de la nécessité d'être intelligent (ou pertinent) dans cette situation donnée, tu définis de ce fait qu'une telle activité est digne d'intérêt. Ça n'implique pas que tu te remettes en question totalement (ce constat de tes limites dans ce cas précis) ; l'idée de départ c'était, il me semble, de dire qu'on trouvait intelligent comme comportements tous ceux qu'on a tendance à approuver.
On peut toujours détailler et dire : "cette forme particulière d'intelligence". Mais je suis d'accord que détailler permet parfois de se faire une idée plus fine.Héméralopie a écrit:Et je ne disais pas qu'il y avait un type d'intelligence par action, mais envisager diverses manifestations de ce qu'on peut nommer intelligence permet de voir que l'intelligence ne se limite pas au domaine abstrait.
Il y a une intelligence d'abstraction, qui tente de simplifier le réel sous forme de schémas pour mieux le comprendre -- et une intelligence de type concrète, qui comprend la spécificité de la situation particulière. Enfin, pour schématiser, et sans penser qu'elle s'opposent complètement et ne se mêlent pas. Mais j'ai un peu de mal à décrire l'idée, il faudrait que je prenne le temps.
Pour l'exemple (et parce que c'est bien dit) :
Erasme a écrit:Socrate, dans Platon, nous montre comment, à l’aide d’une distinction, on peut trouver deux Vénus dans une Vénus, et deux Cupidons dans un seul ; nos dialecticiens auraient dû faire la même distinction dans la démence, si au moins ils voulaient en paraître indemnes. Toute démence n’est pas funeste ; sans cela, Horace n’aurait pas dit : « Mon esprit est frappé d’une aimable démence. »
Héméralopie a écrit:Bref. J'ai l'impression que ça dépasse le simple jugement moral, qu'il suffit de reconnaître une forme de pertinence face à la situation. Mais c'est difficile de faire la part des choses.
Peut-être que, suivant ses orientations, on attribuera un autre terme lorsqu'on le juge négativement. Fourberie, malice, courage...
M'enfin je suis en train de m'emmêler, faut que je réfléchisse.
Tu t'es vite démêlée
L'a-propos reste sans doute de l'ordre de l'estimation, ou du jugement, mais je te suis à 2000% si tu dis que l'intelligence ça ne s'appréhende pas avec des simplifications grossières et que cela nécessite sans doute au moins toute notre intelligence.Héméralopie a écrit:edit: Je me suis démêlée.
Disons que je pense que ce qu'on nomme intelligence a une réalité, en ce qu'elle désigne une liaison faite à-propos.
Mais elle n'est pas saisissable, parce qu'elle implique de prendre en compte une réalité trop complexe pour être réduite à une modélisation.
On ne peut pas mesurer l'intelligence du théoricien qui va réussir à recombiner certains éléments de manières inattendue, mais on peut essayer de mesurer certaines facultés qu'on pense lui être nécessaire. On tente de faire un modèle abstrait de son intelligence, afin d'avoir un outil de mesure.
Pour faire cette opération, on se situe dans une temporalité qui est elle aussi abstraite.
Mais le même type d'opération n'est pas possible pour la mètis - qui se saisit du kàiros (je peux placer les mots cools que je viens d'apprendre )
On peine alors à l'identifier, justement parce qu'elle n'est pas simplifiable. Elle est polymorphe, se mêle à la richesse d'interprétation du vivant, et peut donc être comprise aussi sous d'autres angles.
Mais, vu que je suis d'accord avec moi-même pour définir l'intelligence comme liaison faite à-propos (je crois m'être désembourbée, alors je vais rester là-dessus) pour moi il s'agit bien d'intelligence, qui peut éventuellement être associée à d'autres qualificatifs.
Dernière édition par doggie le Dim 3 Avr 2016 - 18:28, édité 2 fois
Re: Article d'Albert Jacquard : «Qu'est-ce que cela veut dire, être intelligent ?»"
Disons que ça me semble être l'abstraction minimale pour donner un sens au mot "intelligence".doggie a écrit:L'a-propos reste sans doute de l'ordre de l'estimation, ou du jugement
Au delà, il faudrait se taire
Invité- Invité
Re: Article d'Albert Jacquard : «Qu'est-ce que cela veut dire, être intelligent ?»"
«Qu'est-ce que cela veut dire, être intelligent ?»
Ptérodactyle- Messages : 1122
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Re: Article d'Albert Jacquard : «Qu'est-ce que cela veut dire, être intelligent ?»"
Pour moi, une personne intelligente est une personne qui pense en adéquation avec les faits. C'est à dire que par la suite elle peut faire entre des faits distincts des rapprochements et en tirer des conclusions valides et vérifiables qui enrichiront son expérience. (J'ai du mal à trouver intelligente une personne qui collectionne les connaissances sans en tirer de leçons pratiques, en particulier concernant les "universaux" humains ou les relations humaines.) C'est sa communication pour moi qui détermine la personne intelligente. On a beaucoup de premiers de la classe incapables du plus élémentaire entregent. Et ça m'inquiète.
Tirer une leçon universelle de faits particuliers, telle est l'intelligence. C'est typiquement une démarche arborescente, fort rare, y compris ici.
Fata Morgana- Messages : 20818
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Re: Article d'Albert Jacquard : «Qu'est-ce que cela veut dire, être intelligent ?»"
L'intelligence nous sert à trouver Dieu. (s'il faut être en accord avec les faits)
Re: Article d'Albert Jacquard : «Qu'est-ce que cela veut dire, être intelligent ?»"
Pas seulement quand même.
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
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Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Article d'Albert Jacquard : «Qu'est-ce que cela veut dire, être intelligent ?»"
Le reste c'est de la littérature.
Re: Article d'Albert Jacquard : «Qu'est-ce que cela veut dire, être intelligent ?»"
J'ai trouvé un exemple. Note ce que la personne respecte et comment elle définit l'intelligence (extrême dans son cas, bah oui, THQI) :Héméralopie a écrit:Oui, c'est possible que tu aies raison.
Joffrey Gaultier a écrit:Et cesses de te plaindre, sois digne.
Tu la chance immense, incommensurable, d'être vivant, et d'être un être humain. Et d'être née dans une époque de fin de l'Histoire humaine, où la technologie avance à vitesse exponentielle et nous mène à un monde merveilleux où la puissance humaine et l'intelligence atteindront des niveaux qui devraient te donner des frissons. Tu as une intelligente supérieure.
Tu as le devoir de contribuer à sauver notre monde.
...
Le Bien. C'est à dire comme je l'ai dit, l'accomplissement du potentiel humain collectif par plus de progrès moral, plus de progrès technique, et la réalisation personnelle, sur le plan intellectuel (études), relationnelle (amitiés et couple), physique (être en bonne forme pour être fier et productif).
Joffrey Gaultier a écrit:- En réalité, un génie est un travailleur acharné, totalement concentré, doué d'une intelligence et d'un talent supérieurs, et capable d'innover sans avoir peur de ce que pensent les autres.
...
La plupart des génies sont juste des bêtes de travail, méthodiques, avec une vie réglée et dédiée au travail.
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Un autre exemple ici. On pourrait croire qu'il n'y a dans la citation qu'une définition de ce qu'est l'intelligence selon Fata Morgana ; une définition comme beaucoup d'autres l'auraient écrite, qui n'inclut pas directement son auteur dans cette description - lequel, dans une fausse modestie convenue, n'aurait pas autant signifié : "Je suis intelligent, je peux dire ce qu'elle est, alors voici..." Mais la citation donne un bon exemple encore : je ne crois pas surinterpréter "telle est l'intelligence", ainsi que "fort rare, y compris ici" (Comment en juger avec certitude sans posséder cette intelligence rare ?).Fata Morgana a écrit:Pour moi, une personne intelligente est une personne qui pense en adéquation avec les faits. C'est à dire que par la suite elle peut faire entre des faits distincts des rapprochements et en tirer des conclusions valides et vérifiables qui enrichiront son expérience. (J'ai du mal à trouver intelligente une personne qui collectionne les connaissances sans en tirer de leçons pratiques, en particulier concernant les "universaux" humains ou les relations humaines.) C'est sa communication pour moi qui détermine la personne intelligente. On a beaucoup de premiers de la classe incapables du plus élémentaire entregent. Et ça m'inquiète.
Tirer une leçon universelle de faits particuliers, telle est l'intelligence. C'est typiquement une démarche arborescente, fort rare, y compris ici.
@Fata Morgana : Ne peut-on pas être intelligent en pensant en adéquation avec les faits sans façon de communiquer particulière ni capacité d'entregent ?
Auto-réponse, zêtes trop lent... : La réponse est oui. Deux phrases qui prétendent circonscrire l'intelligence se contredisent de manière peu
"Pour moi, une personne intelligente est une personne qui pense en adéquation avec les faits." contredit "C'est sa communication pour moi qui détermine la personne intelligente."
On peut penser sans parler autant que parler sans penser...
Dernière édition par doggie le Mar 5 Avr 2016 - 2:51, édité 4 fois
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