La génétique animale

Aller en bas

La génétique animale Empty La génétique animale

Message par offset Mar 24 Fév 2015 - 7:12

Et maintenant, les animaux génétiquement modifiés...
Article Le Point

Chèvre, vache, cochon... après les organismes génétiquement modifiés, les animaux génétiquement modifiés sortent des laboratoires.


La génétique animale Animaux-genetiquement-modifies-3101247-jpg_2731713_652x284
Un saumon génétiquement modifié pourrait se retrouver dans les assiettes des consommateurs américains d'ici la fin de l'année.


Par FRÉDÉRIC LEWINO

Le colza ou le maïs OGM vous font-ils peur ? Vous n'avez encore rien vu. La déferlante des AGM - animaux génétiquement modifiés - promet d'être encore plus massive que celle des plantes. Dans leurs laboratoires, les scientifiques produisent déjà des milliers d'animaux enrichis en gènes appartenant à une autre espèce. C'est une souris ayant été dotée d'un gène de croissance prélevé chez le rat qui a ouvert le bal en 1982. Aujourd'hui, la liste des espèces d'AGM comprend le boeuf, le lapin, la chèvre, le mouton, le saumon, la truite, le chameau, le chat... Certains ont déjà commencé à envahir nos assiettes, nos pharmacies et, prochainement, nos corps sous forme d'organes humanisés.

Le premier AGM à sauter dans l'assiette du consommateur occidental sera probablement l'AquAdvantage Salmon de la firme américaine AquaBounty. Ce saumon d'élevage de l'Atlantique a reçu un gène de croissance de son cousin du Pacifique pour qu'il n'interrompe plus son développement en hiver. Du coup, il atteint sa taille commerciale en seulement dix-huit mois au lieu de trente. Il a fallu quinze ans à AquaBounty pour convaincre la Food and Drug Administration que ses mesures de confinement étaient efficaces, car il ne peut être question de voir ce "Frankenfish" répandre son gène de croissance dans la population sauvage. Seules des femelles stériles seront donc élevées. L'écloserie est installée sur une île de Terre-Neuve pour que tout alevin venant à s'évader soit immédiatement tué par l'eau de mer salée. Tandis que l'élevage des saumons est prévu, lui, dans des étangs panaméens d'altitude afin, cette fois, que tout fuyard meure à cause de la température trop élevée de l'eau tropicale. D'ici à la fin de l'année, le Frankenfish pourrait être servi aux Américains.

En Chine, où la demande en viande explose, le professeur Ni Hemin, de l'Université agricole de Pékin, présentait en 2012 deux premiers veaux transgéniques produisant une viande plus grasse. D'autres laboratoires travaillent sur des races bovines encore plus grosses ou sur des porcs à la graisse enrichie en oméga 3. Tout est envisageable. Cecil Forsberg, de l'université de Guelph (Ontario,Canada), a créé un "Enviroporc" émettant 70 % de phosphates en moins. Un tour de force réussi grâce à l'ajout d'un gène de bactérie qui enrichit la salive du porc avec une enzyme améliorant la digestion du phosphore. Mais ce porc génétiquement modifié a fait peur à l'opinion publique canadienne, obligeant Forsberg à cesser ses recherches et à abattre tous ses cochons en 2012.

Des vaches et des porcs plus humains

Le porc transgénique donneur d'organes sera-t-il mieux accepté ? Les premières tentatives de xénogreffe, c'est-à-dire de transplantation d'organe entre deux espèces différentes, humaine et animale par exemple, remontent à un siècle. Mais, systématiquement, les coeurs et les reins de singe ou de porc sont rejetés par l'organisme récepteur. Pour réduire le rejet immunitaire, des biologistes misent désormais sur l'"humanisation" des animaux donneurs en leur greffant des chromosomes humains. En 1992, la firme britannique Imutran est parvenue à insérer un fragment d'ADN humain dans l'oeuf fécondé d'une truie. Astrid, la truie ainsi humanisée, a par la suite transmis ses gènes humains à ses porcelets. C'était un bon début, mais cela n'a débouché sur aucune greffe d'organe chez l'homme, car alors se pose un autre problème, celui de la transmission de virus. En attendant de trouver une solution, les essais de transplantations se font donc chez le babouin. Le 20 août 2014, le National Institute of Health des États-Unis révélait que des coeurs génétiquement modifiés de porcelets avaient survécu plus de 600 jours dans l'abdomen de babouins. Une percée majeure qui fait espérer une greffe réussie chez l'homme dans une quinzaine d'années.
Faire produire du lait humain à une vache ne relève plus de l'impossible pour les généticiens. En 2011, le professeur Li Ning, de l'Université agricole de Pékin, présentait un troupeau de 300 vaches capables de produire du lait proche du lait maternel après avoir reçu des gènes humains. Mais le professeur a été arrêté en octobre 2014 pour détournement de fonds publics... En revanche, plusieurs firmes américaines ont commencé à commercialiser des médicaments produits dans du lait d'animaux humanisés. Le 6 février 2009, la FDA autorisait la commercialisation de l'ATryn, premier médicament biologique synthétisé par une chèvre. Il s'agit d'une protéine anticoagulante naturellement fabriquée par l'homme. Son gène a été identifié, isolé puis greffé dans le génome de la chèvre. Selon la firme GTC Biotherapeutics, une seule chèvre fournit autant d'anticoagulant que 90 000 dons de sang. Autre exemple, la FDA autorisait en juillet 2014 la firme néerlandaise Pharming à vendre le Ruconest, un médicament pour traiter les crises aiguës d'oedème de Quincke. Cette fois, la protéine active a été récupérée dans le lait de lapines transgéniques.

Les AGM piaffent d'impatience. Seront-ils mieux accueillis que les OGM ? Pas sûr. Déjà, des associations qui défendent le bien-être animal ruent dans les brancards.
offset
offset

Messages : 7540
Date d'inscription : 11/11/2013
Localisation : virtuelle

Revenir en haut Aller en bas

La génétique animale Empty Re: La génétique animale

Message par Invité Mar 24 Fév 2015 - 10:02

L'écloserie est installée sur une île de Terre-Neuve pour que tout alevin venant à s'évader soit immédiatement tué par l'eau de mer salée. Tandis que l'élevage des saumons est prévu, lui, dans des étangs panaméens d'altitude afin, cette fois, que tout fuyard meure à cause de la température trop élevée de l'eau tropicale.

La nature trouve toujours une solution.

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum