C'est l'histoire d'un Singe.

par Aug Mer 15 Mai 2013 - 23:28

C'est l'histoire d'un primate, un singe, un Chimpanzé si on veut être précis, et ce singe, comme presque tout les singes de nos jours, vivait dans une cage.
Et il s'y plaisait, une cage me direz-vous, ce n'est pourtant pas l'endroit rêvé pour un animal, mais pourtant lui, il s'y confortait. Oh vous aussi vous connaissez cette sensation, celle de la prison dorée, dans laquelle normalement vous devriez vous sentir mal, mais où pourtant vous êtes si bien, si bien que jamais vous n'en sortirez de votre plein gré.
Dans cette cage, il avait justement ce confort.. Il avait de quoi manger, de quoi boire, tout les jours, à la même heure, il avait aussi de quoi s'occuper, devant les visages de vacanciers, ces gens là qui jamais n'auront les moyens de se payer un voyage dans le pays natal de notre Chimpanzé et qui parfois le plaignait, vous devinez bien que ces gens là ressentait des choses, eux. Ils savaient que vivre dans une cage n'était sûrement pas le destin rêvé par un grand primate, qui je me permet de vous le dire mais gardez le pour vous, avait été capturé dans sa seizième année, cela veut dire qu'il avait vécu auparavant dans une forêt tropicale, un de ces paradis encore un peu vierge du béton fade et des dollars, mais je m'égare. Il avait donc été, capturé, pour jouer la comédie devant les humains, enfin officiellement c'était pour le protéger des braconniers, sinon ça ne serait pas passé ; vous imaginez, vous? Lire sur la fiche descriptive devant la belle cage de notre Singe : capturé pour vos beaux yeux. Enfin, je disais donc, qu'il avait connu la liberté, avec ses congénères, en harmonie total, il batifolait, de branches en branches, de femelle en femelle, sans jamais se lasser.. Ses seize premières années ne furent rythmés que par le plaisir ça c'est moi qui vous le garanti. Mais vint le beau jour où il fut capturé. Et depuis ce jour, il tournait en rond, chaque jour, il se confortait, seul avec sa cage, avec une idée enterrée au plus profond de son corps presque humain, l'espoir d'un jour s'échapper de cette cage. Mais en attendant, il aimait cette cage, il aimait ses branches, ses fausses plantes exotiques, son air de pseudo-paradis tropical, les touristes qui s'agglutinaient, s'entassaient, l'oeil affuté à traquer ses moindres faits et geste, avec la fine certitude de faire là la photo animalière du siècle, ou bien attendant un mouvement du primate qui les amuserait, une réaction quasi-humaine, ça les ferait bien s'marrer ça, ouais. Et notre singe lui, il était presque mort à l'intérieur, il vivait pour l'amour de sa cage, et l'espoir au fond de lui de la quitter. La lutte entre ces deux idées était constante dans son petit crâne de 370cm3, en continu, l'éternel débat s'agitait. Il attendait. La routine s'installait chaque jour un peu plus en lui, se réveiller, boire, voir les premiers touristes, les matinaux, les pires. Manger devant cette foule, les bananes et le nectar écrasé que lui offrait un soignant-vétérinaire lambda qui était ici persuadé de faire quelque chose de bien, car il aime les animaux et la nature et qu'au nom de la protecti.. Je me perds encore, décidément.. Bref, vous vous doutez bien qu'un beau jour, un stagiaire qui aimait les animaux oublia de fermer la porte de sa cage.. Et alors, notre singe était perdu. Plus que jamais. Il avait l'occasion de s'enfuir, pour où donc aller me direz vous, il s'en fichait bien dans l'instant. Ou bien de rester dans son amour de cage, là ou la vie était plus facile, parfois pas belle, mais tranquille et sécurisante. Il hésitait alors, il savait que le matin viendrait et que son soigneur habituel viendrait vérifier s'il n'était pas mort, car un grand primate mort dans un zoo ça la fout mal, et qu'il se rendrait compte que la porte n'était pas fermée, le stagiaire se ferait remonter les bretelles pis on n'en parlerai plus. Mais allait-ce réellement se passer comme ça ? Qu'auriez-vous fait, vous autres?
Entre la cage chérie et la liberté totale.. Moi? Rien.

( Désolé pour les fautes, le français n'est plus ma langue maternelle)