La réalité

Voilà, plus d'une semaine que je me retrouve face à une vérité qui est dur à affronter.
J'ai retrouvé un petit cahier dans lequel j'avais écrit mes états d'âme, je l'ai écrit il y a 4 ans. J'avais oublier cette partie de moi même et cette partie de ma vie. J'avais oublié toutes ces misères, tout ce mal être qui je croyais être loin de moi. Au fil de ma lecture, je me remémores ... réminiscences... c'est une partie de moi même que j'avais reniée depuis longtemps, que j'avais même refoulée. Je ne me supporte plus moi même après avoir lu ça. Pourtant en lisant mes écrits j'aurais pu avoir la sensation d'évolution, ou me dire que je suis sortie de tout ça.... cette sensation d'évolution je le ressens mais pas comme je le voudrais, je me rends compte que depuis, j'ai un cœur endurci par les peines, j'ai perdu toute candeur, toute innocence. Déjà que à l'époque j'en avais peu.... mais ce qui restait d'enfantin en moi s'est littéralement détruit, j'ai affronté les noirceurs de la vie. Je les affronte encore et aujourd'hui je m'affronte moi même. J'ai également oublié toute la violence et la haine que j'ai pu ressentir à ce moment, même si elles paraissent normales face aux évènements du passé, face aux "difficultés" que j'ai rencontrées avec ma mère, je n'arrive pas à me faire à l'idée que j'ai pu ressentir des sentiments aussi violents. Moi qui aime tant la douceur et l'apaisement. Je suis torturée par le passé, j'ai tellement envie de guérir de tout ça. Dans l'empressement j'ai tout oublié et par les aléas du destin je me reprends une claque, une claque de 10 ans. Je revois les coups durs. Ce sont des plaies qui se rouvrent.

En relisant ces textes, j'ai vu aussi la petite enfant surdoué, celle qui fut lobotomisé par les insultes incessantes de sa mère, j'ai cru que je n'avais aucune capacité, que j'étais vraiment c°°°e, mais maintenant que je sais. Je trouve les mots différemment, j'étais comme un oiseau amputé de ses ailes. A quoi ca sert d'être un oiseau si on ne peut pas voler? J'aurais pu faire tellement de choses à cette époque mais j'ai cru en ses insultes.

Sortie de toutes ces merdes, j'ai cru que ça allait être facile de guérir tout ça, mais ma naïveté a reprit le dessus, de revoir ce passé aujourd'hui avec une compréhension et une lucidité affolante je tombe de bien haut, pour mieux se relever soit. Mais là je sature, ça bourdonne dans les sens dans ma tête, tout se mélange et se multiplie. J'en deviens même invivable et asociale, pour moi et pour les autres, je n'arrive plus à retrouver cette sérénité que j'avais approchée...

R.T.L. bonjour!

ça reste toujours ces trucs... ça s'intègre petit à petit, mais ça reste, parce que nous nous sommes construits avec ça. Parfois on peut vivre avec sans y penser une seule journée, parfois ça revient, en vagues envahissantes. Attendre que la vague passe... tenter d'en tirer quelque chose pour soi, pour mieux se comprendre, pour avancer malgré ça, pour ne pas devenir ça...
monrde!

Dans ce que tu écris, il me semble voir beaucoup de colère, contre ceux qui t'avaient ligoté les ailes, contre toi-même du passé, contre toi-même d'aujourd'hui qui ne te semble pas avoir pris le bon chemin.
Mais c'est normal et sain, parfois, d'être en colère. C'est mieux que de se résigner. Mais encore faut-il qu'elle soit bien tournée. Peut-être qu'il faudrait que tu regardes ce toi-même-du-passé avec bienveillance; car là, tu dis que tu avais refoulé sa colère, maintenant elle te choque : tu es donc tentée de la refouler une 2e fois. Tu peux essayer, plutôt, de lui parler, lui dire ta compréhension, lui pardonner la violence prise par sa colère - encore que pardonner supposerait qu'il y ait faute. Puis, regarde avec bienveillance et compréhension toi-même-de-maintenant, celle qui a dû mettre sa colère sous le boisseau pour survivre. Peut-être que tu arriveras à réconcilier tout ce petit monde en toi-qui-étais-et-qui-es-toujours.

Didimj,

Je comprend ton émotion, et ce que tu as dû te dire en retrouvant tes propres mots. Tu as aujourd'hui un peu plus d'explications pour te comprendre toi-même.

Mais tu sais également ce que tu as vécu, ce que tu ne veux pas revivre.
Evidemment c'est angoissant de se souvenir de ce qu'on a vécu plus petit, avec une violence incommensurable. On a du mal à comprendre pourquoi on ne le revivrait pas aujourd'hui !

Je suis thanatophobe, je me suis empêchée de dormir pendant des années de peur de mourir en dormant. Je m'en suis sortie toute seule, mais qu'est ce qui m'empêche de retomber dans de tels travers ?

Et bien, c'est ma vie actuelle, ce que je vis de bien, ce qui fait que je profite de la vie, que je n'avais pas à l'époque.
Il y a bien longtemps que les rêves ne font plus partie de mon quotidien, je suis même perçue comme quelqu'un d'extrêmement réaliste et terre à terre. Cependant je compense avec ce que je vis !

Ta vie actuelle doit être plus stable qu'à l'époque, surtout si tu as pu te détacher des paroles destructrices de ta mère. Tu ne devrais pas retomber dans tes idées noires et dans ta souffrance.
De plus tu peux désormais bien mieux analyser les situations, cela va t'aider.

Sur ce bon courage et n'hésites pas à extérioriser ce que tu ressens.

Je plussoie La Laie. Tu peux en effet examiner tout cela avec une personne neutre, bienveillante et de confiance (un psy fait l'affaire, mais tu peux aussi commencer l'examen avec un praticien de confiance, médecin, ostéopathe...). Il n'est pas facile de regarder seul ce qui s'est construit dans une "relation" malsaine, souvent d'abord on culpabilise, doute, on s'attribue les fautes pendant parfois des années...
Et aussi, il n'est pas obligatoire d'aimer ses parents...
Je te souhaite courage et force . En espérants que ces mots te soient utiles.

Didi, on ne peut jamais effacer le passé, on peut juste essayer d'en retirer ce qu'il faut pour qu'il ne nous pourrisse pas le présent et l'avenir...
Je plussoie pour parents toxiques, excellent bouquin!
Et aussi L'agressivité créatrice de Bach et Goldberg c'est déjà un peu vieux, mais beaucoup de bonnes idées pour exprimer sa colère de manière constructive au lieu de le laisser ronger ou submerger par elle. Car c'est une énergie énorme qui, bien canalisée, peut aider à avancer! Et j'ADORE l'intro sur les faux gentils et autres passifs -agressifs
Courage miss...

Merci beaucoup pour tous vos conseils, je vais voir une psy depuis quelque mois, mais vu que nos rendez vous sont très espacés, c'est parfois un peu dur quand ce genre de découverte m' assaillie. Je vais me faire une petite bibliothèque de vos livres conseillés.
Effectivement comme l'ont dit Augen et La laie c'est un peu la victime emprisonnée par son bourreau. C'était une relation typique du triangle infernal ( sauveur, victime et persécuteur).
Je n'ai pas l'impression d'être au même point qu'il y a 4 ans, c'est juste que quand vous découvrez quelque chose de refoulé et ben... ouf! Ça ne fait pas du bien...

y-en a qui appellent ça affronter ses démons, ça y ressemble bien en tout cas...ton journal te servait d'exutoire, de déversoir à trop plein, et l'image que j'ai c'est des chiottes dans lesquels tu as déversé ce à quoi servent des chiottes, sauf que tu es retournée voir ce que tu y avais mis...et ça sens pas bon en général...
donc, non tu n'en es plus au même point qu'il y a 4 ans, la preuve tu n'es plus en contact permanent avec elle, et puis tu as peut-être mal jaugé tes forces en allant voir ton journal, mais tu as pensé que tu en étais capable, et c'est bien quelque part, ça veut dire que tu cicatrises doucement...
courage

Ca m'a donné les larmes aux yeux ce que tu as écrit. Tu as réussi a donner des mots autrement à ce "défouloir" dans lequel j'écrivais, des mots différents mais tellement vrais...

Hier soir on parlait de résilience...
Et manifestement, tu avais oublié à quel point tu avais été résiliente...J'ai l'impression, quelque part que tu avais oublié que tu venais de si bas et te pencher sur ce gouffre en ouvrant ce cahier (le mien, je ne l'appelle pas les chiottes mais la poubelle...) t'a donné le vertige.
Mais tu as été résiliente quand tu vivais ça en direct, donc là tu t'en remettras beaucoup plus vite.

Je te disais hier soir que de ne pas avoir été aidée petite avait considérablement développé mon empathie envers certaines personnes...pour toi c'est pareil, tout ce que tu as surmonté deviendra une force dont tu sauras te servir...dont tu as déjà su te servir pour ta petite soeur. Je trouve que déjà tu as fait beaucoup de chemin, pour quelqu'un de 18 ans, et sincèrement hier soir, je ne pensais pas m'adresser à une personne si jeune ...

Je suis tout à fait d'accord avec Christelle... difficile, à te lire, d'imaginer ta jeunesse tant tu respires la maturité...

Tu t'en remettras vite, aussi, de cette lecture. Et puis aussi, parfois, les déchets, il faut vraiment les mettre à la poubelle, que ce soit vraiment du passé (même si c'est aussi là dessus que tu t'es construite...)

Au plaisir de te lire...

La Laie a écrit: difficile, à te lire, d'imaginer ta jeunesse tant tu respires la maturité...

Et puis aussi, parfois, les déchets, il faut vraiment les mettre à la poubelle, que ce soit vraiment du passé (même si c'est aussi là dessus que tu t'es construite...)

+ 2

je suis entièrement d'accord, et pour la poubelle (ou les chiottes), pour moi, c'était induit, à part qd on perd qque chose, on devrait jamais avoir à remettre son nez la dedans...

Je plussoie également !