Vous faites quoi de votre douance ?

Vous êtes zèbrés…
les lignes bougent, et des études sont faites pour «rendre profitable » l’embauche des surdoués… ou expliquer en quoi ils sont utilisables/intéressants.
voir ce site
http://www.talentdifferent.com/surdoues-au-travail-elements-cles-de-linnovation-en-entreprise-2485.html?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=surdoues-au-travail-elements-cles-de-linnovation-en-entreprise
Concrètement.
Pouvez vous expliciter des réalisations concrètes qui seraient dues à des capacités de réflexion  « non linéaires » donc par exemple en dehors du métier directement exercé, ou dans le métier mais avec une/des innovation (s) évidente(s). Ou même encore ailleurs que dans l’entreprise, dans vos loisirs par exemple.
Typiquement, vous avez eu une/des  association d’idées qui a permis un/des gain significatif.
J’ai en tête l’exemple deTim Berners-Lee, qui alors chercheur au CERN, a inventé le principe des liens hypertexte….
Sans aller si loin, vous avez peut-être des réalisations concrètes à nous conter.

Tu mets la barre assez haut, qui osera témoigner ?

voilà:
Informaticien dans une banque régionale…et à l’époque, récemment embauché.
Dans cet établissement le centre éditique est situé au Rez de Chaussé. les stocks sont eux en sous-sol.
L’établissement est construit sur une pente, et l’accès peut se faire par deux rues différentes.
1ere rue, niveau RDC, accès du personnel, 2eme rue, niveau sous-sol, accès livraisons, en particulier les palettes d’imprimés vierges.
La problématique : Depuis 20 ans au moins avant mon arrivée...
Tous les mois, branle bas de combat pour tout le service info..!Manipulations du papier. Deux chaînes humaines, l’une en bas, entre les palettes et l’ascenseur…L’autre en haut, entre l’arrivée de l’ascenseur et le local éditique. (pas bien prévu à la construction !!) Boulot chiant et chronophage !!

Un jour, on me demande d’organiser l’archivage durable des éléments informatiques de la banque (bandes magnétiques…), avec mise à ma disposition d’un local de stockage en sous-sol…et par conséquent visite des lieux.. Je me rend compte (hasard ou association d’idées?) que ce local pourrait déboucher sur le local éditique, juste en mettant en œuvre le percement d’un passage suivi d’une pente douce jusqu’au local éditique…Confirmation fut faite sur les plans d’architecture…et mise en chantier de la solution
Le gain ? Fini les manipulations (plusieurs heures par mois) ou tout le service info devait donner la main au transport des cartons de papier. Accès direct du transpalette par le passage nouvellement crée.
Rien à voir avec les techniques métier de l’informatique…

j'ai pas d'exemple particulier, mais quand je participe à un bricolage, une manip en groupe de quelques personnes, la résolution d'une tâche pas très habituelle, je remarque souvent que c'est moi au final qui proposera la nouvelle idée où tout le monde s'accordera à dire sincèrement "Ah ouais, pas con ça !" un peu comme dans ton exemple.

Mais aussi, parfois, l'idée est tellement "bizarre", contre intuitive, mais pourtant si efficace, que les gens n'y croient même pas et l'ignorent... comme si c'était d'un trop haut niveau pour que ça les touche ! ^^

ps : le blog a l'air 'achement intéressant.
En même temps, l'article que tu présente me met encore plus la rage : ça me fait remonter direct tous mes entretiens d'embauche sans suites où je voyais très, trop bien que le RH-de-base-tout-plat n'arrivait pas tout à fait à me cerner, pour au final, dans le doute, voyant qu'il se cache un truc sous ce type, ne pas donner suite à la rencontre... Tant de dream jobs d'ingénieur où je me sentais parfaitement adapté... le rsa lui ne fait pas tant de cas.

de mon coté, je suis une entreprise a moi tous seul, et je dois dire que c'est toujours moi qui ai les bonnes idées (mais aussi les mauvaises ).

Je ne sais pas si ça aura un intérêt, mais j'ai suggéré à ma femme, pour sa thèse de linguistique, à une certaine étape, de regarder les attestations du mot qu'elle étudiait comme les objets d'une base de données et d'analyser de cette manière-là, pour repérer les grandes familles d'attestations qui se dégageaient, et ça a bien marché. Pour un peu on aurait pu utiliser de la stat simple, ACP ou AFC.

Quelques projets et conceptions originales:
- 1991/2 Un système de transmission documentaire économqiue et automatisé à la tombée du Mur de Berlin, sans internet, reliant toutes les filiales "derrière le mur" avec toute les filiales "devant le mur".
Retour sur investissement: 6mois. Primée par le Directoire du groupe.
- 1993 - Appel d'offre remporté grand musée français - Système innovant économique de contrôle/On/Off/restart de Macintoshes/bornes interactives.
- 1996 - JO Atlanta - Projet pour un grand quotidien. Les seuls journalistes à éviter les "poulaillers" salles de presse, transmettant leurs articles directement depuis les stades aux US, jusqu'au système éditorial en France. Récompensée.
- 2002 - Création d'un support de cours rich-media pour une association internationale de neurochirs, avant que n'existe la vidéo flash, ni même le DVD. Remplacement du polycop dès la 1èere année, et media diffusée dans une majorité d'hôpitaux publics du monde.

Constance de l'objectif "innovation/économie/usabilité/robustesse" parmi les 4.

Le rôle du Z dans tout ça?
J'opterais pour:
- Dotation/sensibilité spécifique pour ces technologies et la télécom (Z spécialisé) [GENE]
- Vision technologique anticipatrice (J'ai une impression d'intemporalité en permanence) [INTEMPORALITE]
- Mémorisation visio-spatiale, je vois le projet comme un ensemble dans mon esprit, simulant le fonctionnement de celui-ci, pour y détecter/anticiper les points critiques. [REPRESENTATION-VIRTUALISATION]
- Capacité d'absorption pouvant aidant la veille technologique - Je classe visuellement toutes les nouveautés interessantes, déjà inter-reliées, que je les utilise dans le futur, ou pas. [MEMOIRE-INTER-RELATIONNELLE]

Ca me fait drôle d'analyser un bout de mon cv à la sauce zèbre

@Semama,
En réponse directe au papier sur "entreprise, surdoué et innovation", une très grande entreprise (employée) n'a pas su prendre en compte 2 propositions créatives faites à mon management.
C'est vraiment un angle socio professionnel majeur que tu cites là, ce papier dit bien que les entreprises doivent prendre en compte ces Z-profils, et tirer partie de leur créativité (contexte personnel) pour l'innovation (contexte entreprise) au bénéfice des 2.

Je propose souvent des solutions peu intuitives pourtant idéales, et généralement le retour est assez négatif.

Mon "don" c'est que je vois les problèmes avant qu'ils n'arrivent, mais vraiment avant. Une sorte de pro-activité intuitive. Bon ça ne marche pas à tous les coups mais c'est toujours ça

une description concrète particulière peut-être ?

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boaf, y'a qu'a partir sur un discours probabiliste, pas besoin de faits

sinon au jour le jour c'est de l'ordre du pratique et de l'optimisation, pas besoin de démontrer une prouesse c'est déjà largement profitable au reste de la boite ^^

L'idée c'est de démontrer l'apport concret d'un surdoué dans le monde réel.

La démonstration par l'exemple est peut-être empirique, mais elle peut être représentative.
-Clairement, en tant qu'employeur, pourquoi j'irais m'encombrer d'un gus qui dit avoir un QI supérieur ?
-Il m'apportera quoi de plus dans ma boite?
-Je n'ai pas forcement besoin d'un rêveur, sauf si il est doublé d'un créateur, que certaines déductions intuitives viennent justement de ce supplément d'âme, et qu'elles produisent une forme de richesse dans la production.

Dans le cadre de mon boulot, j'ai fait a peu près 25 brevets, dont une petite dizaine peut être dont je suis assez fier. J'ai aussi défendu des idées et des concepts qui allaient à contre courant de l'industrie et étaient considérés comme très innovants.

Ceci dit, tout cela relevait de l'évidence pour moi. Je ne me sentais pas particulièrement brillant ou innovant. Ce qui me sidérait, c'était de constater que ces idées ne venaient pas naturellement aux autres.

A la base, il y avait des spécifications, avec des composantes crées dans un but particulier ou parfois sans but réel. Une liste d'ingrédients de base sans aucune recette. Ma contribution était juste de rassembler des composantes éparses, de les combiner et leur donner un sens différent du sens initial. En faire quelque chose d'intéressant, expliquer qu'en associant tel ou tel ingrédient on pouvait en faire une sauce, proposer quelques plats comme exemple et inciter les autres à créer les leurs.

Rien d'extraordinaire.

Je ne crois pas qu'il s'agisse de réalisations extraordinaires, mais bien d'une visualisation d'éléments qui s'arrangent entre eux dans la tête pour devenir une réalisation mais qui pour d'autres n'est pas évidente.
Un peu comme les suites de dominos ou autres matrices dans les tests.
Mais là, pas de préparation aux tests, c'est la vraie vie qui donne les éléments / Ou pas !

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En décembre notre association a décidé d'élaborer une stratégie remise à plat et pour cela de se doter d'un outil.
Avant même la réunion de mise en place du groupe de travail j'avais réfléchi à un tableau permettant de juxtaposer les données clés, de les agencer en indices à volonté et de faire émerger les enjeux.
Dans le groupe de travail j'ai proposé cette idée, on l'a déclinée sous diverses formes, et il paraît que "là on a pris 6 mois d'avance - je pensais pas que vous seriez capables d'aller jusque-là", selon l'encadrant de la démarche.
Ben si, tu vois, on n'est pas si cons, et mon idée de départ n'était pas si mauvaise.
Bon, c'est pas non plus candidat au Nobel. Mais c'est toujours bien quand ça se passe comme ça.

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Des réalisations ou des résolutions de problèmes ?

Pour les réalisations : les SEL, les gasap (je trouve ça intelligent tout plein mais je ne participe pas moi-même), les coopératives d'activités (idem).

Au travail : je vois souvent le truc qui manque dans une organisation. Ça m'énerve, arrive un moment ou je dois le dire, mettre mon doigt sur le rouage grippé (et me coincer le doigt ) Encore là dans l'association dont je fais partie je vois bien qu'une personne prend trop de charge, s'épuise, en tire reconnaissance aussi, et râle. Râle parce que s'épuise, n'a pas la reconnaissance qu'il faudrait, etc. Je suis la seule à tilter sur ça avec un autre qui m'entend.

Sinon une autre fois au travail je devais préparer des données pour un audit. J'ai tellement bien préparé et organisé les données que ... j'ai fait l'audit moi-même. A ma décharge je ne voyais pas bien concrètement ce que c'était. J'étais gênée d'avoir pris le travail d'un autre mais heureusement il la bien pris.

Sinon je suis constructive et j'estime que c'est un signe d'intelligence (car les c*ons ne sont pas constructifs : ils cherchent le conflit, se plaisent dans des discussions émotionnelles, etc)

Comme Doinel, je ne pense pas qu'on parle de réalisations extraordinaires, il ne s'agit pas de Nobel non plus comme dit Fusain. Mais cette capacité supplémentaire de synthétiser une solution concrète à partir d' éléments qui peuvent apparaître disparates n'appartient pas à tout un chacun.
Je crois que Amadea possède une vue spatiale qui lui a permis de visualiser la modification de la structure de la chambre , comme moi j'ai "senti" la possibilité d'optimiser l’accès des palettes de papier.
Rien d'extraordinaire, mais la prises en compte de plusieurs paramètres de façon intelligente et pas triviale.

Les capacités d'agencer les données pour préparer au mieux un audit, ou une remise à plat, c'est pas forcement trivial non plus.

Ce sont des éléments qui peuvent faire gagner une telle quantité de temps...

Il m'est souvent arrivé, depuis l'adolescence, de chercher à faire adopter des choix par mes parents, au sujet de la maison notamment. Ils ont été bien pris, mais pas toujours suivis, parce que les choses sont allées leur cours, et qu'en fin de compte ce sont les adultes qui décident, ou qui ne décident pas, de ce qui les concerne.
Ma mère m'a dit, l'année dernière, que ce serait à moi de prendre les choses en mains un jour, parce que mon père et elle deviennent vieux... Il faudra bien décider, pour la succession. En fait, j'aurais aimé décider plus tôt, pour leur bien à tous deux, d'aménagements, de travaux... mais je ne pouvais pas imposer des choix à mon père, décider des dépenses, trancher les débats qui les opposaient... Ou alors j'aurais dû établir de vraies propositions, et en discuter avec eux.

Dans l'exercice d'un métier, je me sens capable d'avoir beaucoup d'idées, mais je n'ai pas de compétence pour diriger le travail d'une équipe, ni imposer des objectifs de production ou de gain. Ou alors il faut que chacun se prenne en charge, en ayant intégré les objectifs; et ce n'est pas possible sur tous les projets.
J'ai travaillé, durant une année, comme ingénieur informaticien, dans une société de services, de façon inadaptée. Ce que j'aurais souhaité, c'est harmoniser les règles de programmation de tous les ingénieurs et techniciens, plutôt qu'être envoyé moi-même sur des projets qui ne correspondaient pas à mon parcours d'universitaire. Mais pour cela, il aurait fallu avoir plus de bouteille et occuper un poste de responsabilité.


Il faudrait distinguer mieux, je pense, les fonctions de commandement et d'organisation. Mais toutes les deux touchent au pouvoir, ce qui pose problème, notamment dans l'entreprise. Décider de l'organisation, ce n'est pas analogue à l'enseignement, qui a trait surtout au savoir. Et ce n'est pas non plus de l'ordre de la recherche institutionnalisée, qui vise à la création de formes ou de concepts. Mais ce n'est pas commander comme sur un front, qu'il soit interne ou externe.

Alors, comment reconnaître mieux ce rôle où nous nous plaisons davantage, comment vaincre l'inertie des dirigeants et des exécutants, sinon dans les situations extrêmes, ou lorsque, en désespoir de cause, nous est laissée carte blanche ? Comment par ailleurs nous obliger de nous-mêmes à saisir les opportunités, même si cela heurte nos réticences à nous mettre sur le devant de la scène du pouvoir ?

@pieyre
Dans ce fil, je souhaite plutôt des témoignages de réalisations qui montrent l’intérêt d'embaucher des HQI qui, par leurs différences apportent des idées pas forcement conventionnelles dans le cadre de l'entreprise ou des assoc., même si ce n'est pas une application directe de leur métier.
Je caresse l'espoir qu'un jour, les RH de toutes les entreprises tomberont sur ce Fil de ZC.
Il ne s'agit pas par contre de trouver le meilleur job, le meilleur endroit pour des HQI, ou le meilleur moyen d'exprimer leur savoir, leur envie, ou leur force ou leur incapacité.
il y a d'autres topics qui en parlent.

@ Fusain : non, certes, on est pas des candidats au prix Nobel.. mais ce sont des réussites qui bluffent parfois. Et, contrairement à ce qu'on pourrait croire car ça nous est facile, pas tout le monde peut le faire, c'est une réalité.

Je ne sais pas. Sur le dossier dont je parle, je suis parti là-dedans en y passant du temps (bénévole, le soir) sans hésiter parce que j'étais sûr de mon coup : je ne voyais tout simplement pas comment on pouvait poser la problématique d'une meilleure manière. C'était évident, dicté par les données disponibles. Je n'ai peut-être fait que m'en rendre compte rapidement, ce qui m'a permis de proposer aux autres un prototype déjà dégrossi, qu'ils ont pu apprécier et valider tout de suite, d'où, gain de temps.
C'est déjà appréciable, quand on est en mesure de faire ça - d'avoir, de temps en temps, ce coup d'oeil de synthèse qui donne un coup d'avance. Mais, il faut être clair, ça ne peut "prendre" que dans un environnement de travail suffisamment ouvert. ça a marché parce que les autres membres du groupe ont "bien" réagi, pas voulu à toute force faire chacun une proposition à eux-rien-qu'à-eux, ont su s'imprégner de la logique, rentrer dans la démarche et proposer des éléments - clé d'une bonne appropriation d'un projet : chacun y met son grain de sel - qui poursuivaient la construction au lieu de nous faire repartir de zéro.
J'ajoute que je ne sais pas, moi, comment j'aurais réagi, si quelqu'un avait présenté une autre démarche objectivement aussi efficace mais différente. Je ne sais pas si j'aurais su être assez humble pour renoncer à mon idée.
C'est là qu'on peut être attendu au tournant. On a une idée qui nous semble géniale. On la défend. Où est-on en train de défendre une idée qu'on pense sincèrement être plus efficace que les autres candidats en lice, où est-on en train de se cramponner à notre idée par ego alors qu'on sait qu'une autre répond aussi bien, voire mieux, à la question posée ?

Je me demande souvent quelle est la part de création dans la plupart des œuvres qui ne sont pas artistiques. Pratiques ou scientifiques par exemple.

J'ai l'impression que souvent il suffit d'une pensée un peu divergente, qui va relier ensemble des éléments que d'autres ne vont pas relier, qui va parfois simplifier là où les autres se perdent dans la complexité. Liens divergents, adaptation à un domaine d'idées utilisées dans d'autres, hauteur de vue... On ne crée rien de nouveau, on recycle et on adapte.

J'écoutais l'autre jour une émission à la radio avec une personne qui avait trouvé une approche simplissime et qui marche parfaitement pour expliquer les particularités des fresques préhistoriques: le tracé des contours des ombres portées sur la paroi de la grotte de petite statuettes d'animaux éclairées par le feu. Apparemment, aucun spécialiste n'y avait jamais pensé.

Spoiler:

C'était Hitler qui disait : "J'aime les dilettantes, eux seuls ont des idées". Tant pis si ça vient de lui, l'idée est intéressante. Enfin, c'est un peu la même que celle qui dit "tout le monde savait que c'était impossible, est arrivé un imbécile qui ne le savait pas et qui l'a fait".
Mais quelle marge de manoeuvre dans notre société des experts ?
Peut-on avoir des idées nouvelles dans un contexte d'expertise ? (Je pense que oui)
Peut-on avoir des idées nouvelles pertinentes dans un contexte d'expertise quand on n'est pas soi-même expert ? (C'est là que j'ai peur que ça devienne difficile - en pareil cas la connaissance est le carburant de l'intelligence, sinon elle carbure à vide)
L'intelligence divergente est-elle condamnée à devenir soit experte, soit totalement pionnière ?

C'est le lieu de rappeler la citation de George Bernard Shaw :

« L'homme raisonnable s'adapte au monde; l'homme déraisonnable continue à essayer d'adapter le monde à lui-même. Donc, tout progrès dépend de l'homme déraisonnable. »

Mais l'homme déraisonnable peut aussi être expert, dans une certaine mesure. Ce n'est pas contradictoire.

Et pourtant quel taux de pertes subissent les hommes déraisonnables
Et combien longs les chapitres de philosophie qui condamnent leur attitude !

Je pense qu'il est possible d'avoir des idées pertinentes dans un contexte d'expertise si on n'est pas un expert. Mais plutôt des embryons d'idées, des intuitions d'autant plus divergentes qu'on n'est pas formaté par les connaissances du domaine. Ces embryons peuvent ensuite être validés, enrichis et développés par des experts. Les inventions de Jobs en terme de design doivent apparemment plus à son attrait pour différentes spiritualités, en particulier le bouddhisme qu'à une vraie expertise dans le domaine.

Dans le cas de techniques préhistoriques ou antiques dont on ignore le secret, cela me semble tout à fait réaliste d'opposer parfois la connaissance scientiste donc souvent académique et anachronique par rapport au sujet d'étude avec une connaissance beaucoup plus pratique et empirique. D'ailleurs, c'est parfois en étudiant les pratiques d'artisans encore existant qu'on peut expliquer celles plus anciennes.

Dans le cas de techniques préhistoriques ou antiques dont on ignore le secret, cela me semble tout à fait réaliste d'opposer parfois la connaissance scientiste donc souvent académique et anachronique par rapport au sujet d'étude avec une connaissance beaucoup plus pratique et empirique. D'ailleurs, c'est parfois en étudiant les pratiques d'artisans encore existant qu'on peut expliquer celles plus anciennes.

Sauf que le cliché d'une connaissance "scientiste donc académique et anachronique" est souvent faux, quoique perpétué auprès de qui veut l'entendre - aux fins de dénigrer la connaissance tout court, raison pour laquelle il faut s'en méfier comme de la peste... Et précisément, s'il y a bien un domaine où les scientifiques vont frotter leurs hypothèses à la pratique, reconstituent les gestes, c'est bien l'étude de la Préhistoire... A la Fin du Monde, les seuls survivants seront les Pygmées et les préhistoriens, dernières catégories à savoir chasser à l'arc et fabriquer et utiliser des sagaies à propulseur.

Spoiler:

Mais je suis un peu surpris, malgré l'intelligence divergente qui grouille partout sur ce forum, il ne semble pas si évident d'en extraire le miel qui prouve l'apport de ces ramifications.
L'expertise ou peut-être la spécialisation qui à mes yeux est un premier échelon avant l'expertise empêche peut-être de se rendre compte que la façon dont les idées germent est plus liée à la douance qu'à la spécialisation?
C'est pour ça que, pour aider, je propose de réfléchir sur les réalisations en dehors du métier direct.
En tant qu'ingénieur et responsable de l'équipe système pendant plusieurs années, j'ai aussi mis en place des procédures et des dispositifs malins (je trouve) mais ce n'est pas forcement si facile de pointer les aspects "expertise" des aspects "douance"

J'ai gagné un restau
Hier, Rv banque pour emprunt. La conseillère et mon mari remettent tout à plat je m'ennuie je bâille. J'entends 1,45. Je dis "excusez-moi mais j'avais cru que le plus bas était 1, 35". Interloqués. Réponse de la conseillère "pour cela il faut que les travaux représentent au moins 10%". Moi "bon alors ajoutez la totalité des travaux au lieu de la somme minimale sur laquelle vous êtes partis"
Regards émerveillés des deux : ça marche. Ils n'y avaient pas pensé.

C'est ce genre de choses tous les jours. Moi ça me paraît normal. En l'occurence ma remarque a été bénéfique. Mais je dis pareil quand "ça fait mal".

L'autre jour le Maire qui me téléphone et me dit que l'établissement d'un document coûterait plus de 1000 euros à la commune, et qu'ils sont hors délai. Je téléphone, trouve les infos et lui laisse un message : aucun coût et délai OK. Au lieu de me remercier j'ai droit à un coup de fil grosse colère et"vous êtes administrative jusqu'au bout des ongles".

C'est dur d'être meilleur !

j'ai fait ca dans tous mes boulots les chefs detestent meme si il y a du pognon et de la paix au résultat.

http://en.wikipedia.org/wiki/Lead_user
http://web.mit.edu/evhippel/www/

le gars est sympa

Tiens le fil est remonté.
Alors je vais en profiter:

Tellement peu de proposition donc je me pose sincèrement la question.

Vous en faites quoi de votre Intelligence , de votre Douance, de votre HQI, HQE, HP , par rapport aux 98% qui eux sont normaux, classiques voire basiques ?
Où sont vos réalisations à la hauteur de cette Douance, ou présumée telle?
D'autres choses que les discours , des élucubrations, des analyses des écrits des autres, les critiques avec parfois un manque d'humour confondant?

C'est quand vous voulez.

Salut Sem !
Moi je m'en fiche de savoir ce qui va se dire : c'était pour te faire sortir de ton trou ! Cela dit là-haut je t'ai raconté comment mon super Qiiiiiiiiii me sert, genre quotidiennement...

je m en sers moi, mais... C dur une tite nenette qui trouve mieux plus vite et moins cher que le grand chef. Ca m a valu d remarques acerbes... Le probleme c que je fais pas expres d etre intelligente: je sais pas faire autrement. Au point que je comprends pas que personne n y ait pensé plus tot..! Voila, j ai montè plein d projets d A a Z toute seule, en m alliant toujours avec une feignasse d service, ravie, et qui me sert a masquer mon coté solo! Bah oui l esprit d equipe quand t es le seul hqi, c est chiant!

@semama, tu n'en veux ? n'en v'la !

Où sont vos réalisations à la hauteur de cette Douance, ou présumée telle?

Je suis 100% autodidacte et 100% indépendant, payé comme un diplômé, mais bien meilleur. Je suis créateur de mes outils, de mes méthodes, je trouve tout tout seul. Mon Trop d'Aptitude n'est pas un problème, au contraire, je m'éclate tout le temps, avec 10 ou 20 clients tous très différents et chez qui je fais tout le cycle de travail, sur le site (c'est plus drôle) : interview, analyse, développement, formation, maintenance. Je suis extrêmement libre et organisé, et donc incroyablement puissant dans mon domaine (informatique de gestion sur mesure pour des entreprises de moins de 100 salariés). Mes clients ne sont pas fâchés, non-non-non, ils trouvent ça normal. Ils tendraient même à minimiser, n'est-ce pas ?

Une fois, j'étais confronté à une équipe de 50 golden boys en cravate, des ingénieurs du monde entier, qui venaient refondre la gestion de l'entreprise, un équipementier que j'avais comme client, pour son nouveau propriétaire poids lourd corporate. Après avoir réalisé ce que j'avais fait entièrement seul chez ce client, ils m'ont regardé drôlement. J'ai eu la plus grande séance d'éloges de ma vie, même si ç’a été discret. Le chef en chef m'a fait passer dans tous les bureaux du plateau pour me présenter à l'équipe. Les mecs me regardaient avec plein de sympathie admirative, d'autres venaient au-devant de moi, me serrer la main avec empressement, un m'a félicité. Je n'ai pas compris tout de suite, j'étais moyen à l'aise en arrivant là, je venais juste bosser au projet.

J'ai joué avec eux pendant quelques mois, cela m'a rapporté autant que les dix ans d'avant pour toute la gestion de l'entreprise. Pour leur budget, c'était peanuts. J'ai eu l'impression qu'ils me remerciaient enfin à ma juste valeur ! Notez bien que je suis consciencieux, je leur en ai donné pour leur argent... J'ai créé un système de conversion pharaonique qui avait des possibilités jamais vues d'intégration de l'entreprise. Je désespère que jamais personne ne le voie. Bien sûr, ça n'a servi quasiment à rien, comme un marteau sur mesure pour enfoncer une seule punaise. J'étais payé à mon prix habituel à la journée, fallait bien que j'aie l'air occupé, ils semblaient y tenir, pour l'ambiance sans doute. C'est un super souvenir... d'une gabegie. J'étais quand même horrifié. Une réflexion du plus lucide de tous, mon binôme, un sage italien et le seul qui ait compris mes capacités, a bien résumé la chose. Il m'a dit en tête à tête, démoralisé en revenant d'une golden réunion : "So many people for so little knowledge"...

Voilà, ce métier me laisse du temps, par vastes périodes et de façon synchronistique. Tout ce que je fais, je le fais à fond. Pas plus vite. Et je le transcende. Par exemple, après un an de vol en quatre lignes acrobatique, j'ai créé ma petite voile perso, qui a une réputation dans le (tout petit) monde entier du cerf-volant. Et ce n'est pas tout. Bref.

Je suis mesuré hqi, 1 percentile, mais je vis et je me sens comme un tthqi, 0 percentile.

Quand j'étais petit, j'ai compris que ce monde n'était pas bon pour moi, et j'ai bien vu qu'il faudrait le changer. Un jour, j'ai lu "Pour changer le monde, change-toi toi même." Et j'ai dit "Ah oui, d'accord.". Y avait du taf, et le taf ça ne m’a jamais fait peur, j'aime ça si je peux le faire à ma manière.

Quelques décennies après, maintenant, j'ai changé et je suis passé à autre chose : je suis prêt, je m'emploie à faire fructifier mon talent et me meilleures réalisations sont devant moi.

@mumen   Super!
J'ai fait ma vie dans l'informatique, de pupitreur à ingénieur système en passant quelque temps comme développeur, puis responsable système après avoir sévi en tant qu'ingénieur réseau.
Je sais que c'est un métier où la matière grise peut révéler des pointures.

N'as tu pas une concurrence forte avec les ERP genre SAP?

mumen : génial de lire cette sérénité dans ton discours !!

par contre, pas glop pour moi qui suis en pleine crise de complexe d'infériorité  

hug ?

N'as tu pas une concurrence forte avec les ERP genre SAP?

Pas dans mon créneau, ni à mon rapport coûts/vitesse, je suis intouchable. Je développe toujours from scratch, l'analyste c'est le client. C'est sauvage, mais c'est très adapté, agile au possible. Je développe très très vite, je génère l'appli depuis un format à plat, c'est un système très sophistiqué, mon système. En dèv, mon cycle c'est les flux tendus, c'est la journée : interview le matin à l'arrivée et quand je pars le soir c'est sur les postes, et c'est fiable. Je reviens une semaine après, on révise, on poursuit l'analyse, etc. Ajoutes à ça que je ne fais que du peer to peer (MsAccess), pas de Client Serveur, donc pas d'admin ou si peu. La moindre solution ERP, c'est entre 10 et 100 fois mes tarifs... Faut en avoir envie...

L'équipementier en question, je l'avais eu à 17 salariés et ils étaient passés bien au-delà des 100, c'est des bons, rachetés par l'un des deux gros mondiaux du domaine, en recherche d'homogénéisation de ses filiales, d'où les gros moyens. J'étais techniquement dépassé, et en plus un homme seul n'est pas viable dans ce contexte. Conclusion : ERP Movex, passé avec douleur. Je développe toujours l'ingénierie, enfin je crois.

par contre, pas glop pour moi qui suis en pleine crise de complexe d'infériorité

Désolé. Mais tu sais, ce genre de message ne donne que l'aspect positif "On ne se rappelle que les bon moments". Je me suis battu. A l'age que tu as j'étais à venir, mais sans le savoir. Je ne croyais pas au futur ni à rien.

j arrive pas a comprendre
une de mes meilleures potes est la dedans
elle me parle de salles aseptisées je visualise le gris neutre des becanes et je comprends pas
cette fille qui entre deux avions fait un beurre blanc sur une cuisiniere de camping m'assure que -hors lego ca je comprends- c'est le contraste qui l'interesse.
je me suis toujours bien entendue avec ces zorros qui debarquaient pour sauver le monde dans les boites ou j ai bosse (et ai compati en en me marrant quand ces gars devaient se fader le con du coin qui flippait avec son  dernier portable a la mode) mais je comprends pas j aime la terre la saleté les odeurs et la rien
le vide.
expliquez moi

Une partie de ma vie dans ce job aussi.

Bah, la saleté et les odeurs tu peux les avoir aussi. La terre, un peu plus rarement . Le boulot se passe autant avec des gens qu'avec des machines, et les salles aseptisées on n'y passe pas tant de temps que ça.

Il faut aimer les gens, bosser avec eux, les écouter. L'intérêt, c'est que ça change tout le temps. L'inconvénient : ben, les gens, pas toujours facile, parfois puants même (mais rarement au final). Le manque de compétence et d'organisation de beaucoup de boites. Et l'aspect de plus en plus procédural et froid que prend ce métier dans les entreprises : les procès commencent à arriver en masse...

Je suis plus dans les bases de données Oracle, installation, optimisations noyau ou PL/SQL. Mais je ne me suis pas encore lancé en indé là-dedans.
Faut dire que je ne connaissais pas mes zébrures, alors j'ai toujours pensé que ce que je savais faire était à la portée de tous, et il semblerait bien que ce ne soit pas le cas.

@ Siamois : voici une photo de siamois Thaï (si j'en crois le commentaire qui allait avec)

@dessein
il est terminé le temps où les tous les informaticiens vivaient en autarcie dans un bunker.
Aujourd'hui, les réseaux permettent de travailler depuis n'importe où, ou presque. Certes, il reste des bunkers, et il reste quelques personnes dont le travail se passe pour beaucoup dans la mise en place des machines dans ledit bunker, mais les salles aseptisées , les lignes ininterrompues de machines chez les hébergeurs sont des salles blanches où plus personne ne pénètre pour ainsi dire.
Alors, le métier d'informaticien, c'est pas ça, ou du moins pas seulement ça!
Pour donner une image, je ne sais si tu joues  parfois à des jeux video.
Moi, pas. Par contre, j'ai joué à l'informatique pratiquement toute ma vie salariée. Faire faire à(ux) la machine(s) ce que je veux qu'elle fasse, quelque chose comme écrire le programme du jeu que les utilisateurs vont devoir affronter.
Sauf que c'est un peu plus compliqué (encore qu'aujourd'hui avec les MMORPG en réseaux et en foule je pense que la complexité est là) qu'un jeu de console, c'est qu'il y a des conséquences sur la vraie vie, sur la trésorerie des boites, sur les assurances, sur les comptes bancaires .... ).
Dans ce boulot, il y a des exécutants et des concepteurs, comme dans beaucoup d'autres boulots.
Et je reconnais que pour que ça sente la terre, il faut travailler dans les faux planchers... mais là c'est pas ma tasse de thé, je considère ça comme un mal nécessaire . Juste ça.

Pour le reste, les odeurs, les vues, ... il y a dehors

@dessein : harpo +1 semama +1

Le métier d'informaticien, comme type de pratique, c'est une notion qui n'existe pas - ou si peu. La salle blanche concerne un personnel infime.

Nous sommes des gens qui travaillons dans un bureau, avec un outil que tout le monde utilise aujourd'hui, les administratifs, secrétariats, RH, bureaux d'études et j'en passe. La seule différence, c'est que nous travaillons à développer l'outil qui sert à ces gens. Rien ne nous dissocie vue de l'extérieur.