Qu'est-ce qui au quotidien vous fait vous sentir différent(e) ?

différent(e) des gens "normaux"/normalisés/normalisateurs ?

Oula! Question hyper ouverte et réponse... en devenir!

pour ma part il s'agit de cette implication émotive et intelectuelle (pas forcément dans cet ordre) que je ne peux pas m'empécher d'avoir vis à vis du monde, des choses, des gens: sentir et comprendre, voir et savoir.

j'ai la désagréable impression d'être seul à me "prendre la tête" (l'expression est d'une ex petite copine) et à me demander le pourquoi et le comment de chaque chose.

Le hic, là-dedans, c'est que pour les "autres" et pour moi (soi dit en passant, je fais peut-être /sûrement partie des "autres") je me suis toujours pris la tête! Et J'ai aussi pas mal /souvent/trop? pris celle des "Autres" avec!
comme c'est bizarre : le fait de l'écrire et de te lire me fait prendre conscience que peut-être, en effet, c'est une particularité!!!

J'ai des ami(e)s [peu, pour ne pas dire pas beaucoup...] qui me disent très gentiment qu'il faut que je me pose, que je dois laisser les choses se faire, décanter, etc. Me "lâcher" dans le bon sens aussi. Ce à quoi je réponds que ben, oui, bien sûr, pas de problème, on peut en parler ... mais alors, le passage à l'acte a comme qui dirait un arrière goût d'interdit : tentant mais destabilisant, voire carrément bloquant (saletés de conséquences à la c..! Heu, pardon).
Maintenant que je le lis et l'écris... Plus je vieillis et plus je m'enferme, moins j'ose alors que je ne rêve que d'une chose : foncer tête baissée, rentrer dans les murs et les défoncer, m'éclater en somme, profiter de la vie avant que la fin n'arrive... et pft! plus personne : je réfléchis, et oui, et non... et le temps passe et je n'ai pas encore décidé si...

Ben oui! Tu dois avoir raison : au secours! Je croyais que c'était "normal", que c'était inconsciemment (ou presque, une façon de me démarquer, ou que sais-je encore???). STOP! Ca recommence!

En même temps je me sens normalisée pour pas mal de choses et normalisante aussi... ARGH! Lost here and then...

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Le fait de ressentir des sentiments très forts qui laissent malgré tout totalement indifférent, et donc de n'avoir jamais eu de vie amoureuse (au sens d'être avec quelqu'un), alors qu'à mon âge même les plus tardifs ne sont pas dans ce cas (et je parle pas de la folie mariage et/ou bébé qui secoue mes connaissances).

Le fait de toujours voir tous les défauts de ce que je fais, alors que tout-le-monde se satisfait de peu (à tous les niveaux).

Le fait que ça paraisse ahurissant qu'un bouquin en anglais sur ce qu'un archéologue a à dire sur le développement cognitif des premiers hommes soit pour moi une petite lecture du soir, pour le plaisir, et que j'arrive à me concentrer là-dessus alors que je tiendrai pas 15 minutes devant la télé.

Le fait que les autres ne soient pas tous synesthètes.

(Tu donnerais les références de ton bouquin ? )

(The Prehistory of the Mind; a Search for the Origins of Art, Religion and Science. Steven Mithen, London: Phoenix, 1998 (1996). Isbn: 978-0-7538-0204-5)

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coramouh a écrit:Ben je crois que le pire c'est l'éternel retour de cette petite phrase : "Qu'est-ce je me fais chier !!!"

je n'aurais pas pu dire mieux ! Enfin si ! Mieux, je peux le dire. Tiens, d'ailleurs je le dit : "mieux". Ok je connais le chemin

le fait de me sentir incompris
le fait de faire des jeux de mots ou des plaisanteries qui ne font rire que mon pote zèbre et pas les autres (j'ai d'ailleurs arrêté avec eux...)
l'analyse que j'ai des informations
et puis y-en a tellement, le fait de résoudre des pb en 3 secondes là où les collègues sèchent
le fait d'avoir tjrs quelque chose à dire sur n'importe quel sujet (à part la télé et encore j'explique pourquoi il ne faut pas la regarder...)
et y-en a et y-en a...

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Tu connais l'expression qui dit à peu près ça: "Prends garde à ce que tes rêves ne se réalisent pas!" ?
J'ai compris il y a peu de temps que parfois, il vaut mieux qu'effectivement "ça" reste à l'état de rêve...parce que le fait de tendre vers sa réalisation est un "moteur" de vie, en quelque sorte...Après, qu'est-ce qu'il reste?
(pour la citation, si quelqu'un sait de qui c'est...) - Hors sujet... je sors!

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Ce volcan intérieur. Quand j'étais gosse, je voulais être noire ou juive pour comprendre le rejet des autres inquiétés par mes réactions hors normes. Au moins si j'avais la peau noire ou une religion peu pratiquée chez nous, je leur aurais trouvé une excuse. Et j'aurai pu dire, c'est pas de ma faute de ma très grande faute!

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Ca va mieux t'inquiète! J'assume mieux d'être 'space' depuis que je sais ce que j'ai!

Rassurant...

tout et c'est très bien comme ça

Quand m'arrive-t-il de me sentir à part ?

Lorsqu'une de mes observations, l'une de mes réflexions, l'un de mes sentiments particulier ne trouvent aucun écho, aucun reflet dans ce que le regard de l'autre devrait avoir du miroir, et que je me heurte de plein fouet à un mur de désintérêt (parfois agrémenté d'un haussement d'épaule quand l'interlocuteur prend la peine de me signifier qu'il s'en fout.) Il peut s'agir de la consonance d'un terme qui en rappelle un autre, d'un jeu de lumière précis, d'une impression vague, d'une association d'idées suscitant question ou amusement. Je suis souvent celle que les détails fascinent, parfois jusqu'à trouver que ça a un intérêt de les signaler. Les "gens" tendent à m'en détromper assez vite.

Lorsque j'observe les dynamiques de groupe, je constate que les gens arrivent aisément à se lier les uns aux autres. Chacun finit par posséder une place définie dans le comité et acquiert par là une existence aux yeux des autres. Moi, je suis celle qu'on oublie ou bien qu'on n'invite pas. Ce n'est même pas conscient, cela se joue à des niveaux tellement subtils que les gens ne s'aperçoivent pas que debout en cercle dans une rue, ils referment imperceptiblement celui-ci en me laissant dehors, et que je dois bousculer, ou demander, pour qu'un espace me soit rouvert.

Lorsque je reste coite devant l'arrogance des personnes qui ont le cran d'affirmer qu'elles détiennent une vérité ultime sur le monde, et qui ne se fendent jamais d'un "peut-être".

Lorsque je suis la seule à être tentée de sortir par "la petite porte dérobée du fond" pour le plaisir de savoir où elle mène, la seule à avoir des envies irrépressibles de grimper aux arbres quitte à y rester coincée, la seule à essayer de regarder un paysage à l'envers pour voir s'il ferait une bonne photo abstraite, la seule à avoir un téléphone dans sa boîte aux lettres, à utiliser un rideau comme nappe, à parler aux objets et à converser avec elle-même à haute voix pour s'occuper quand elle marche, à voir deux symboles nazi potentiels dans le fameux "22h22" des montres digitales, à avoir eu pour TOC le besoin de répéter en pensée la plus longue liste de mots rares possible, et mille de ces autres petites situations dans lesquelles je me suis entendue dire : "eh, mais ce n'est pas comme cela qu'on fait !" là où en réalité, je m'attache bien moins à l'efficacité de la méthode qu'à la satisfaction qu'elle me procure. Hédoniste, je sais.

L'ennui, sinon. L'ennui mortel qui me poursuit dans tous mes rires forcés, un grand nombre de mes conversations et les pages de presque tous les livres. Lorsqu'il s'installe, je deviens une Mme Bovary des temps modernes, le statut de best-seller en moins.

Le temps interminable que je consacre à ménager autrui ou à trouver des traits d'esprit aptes à le distraire, là où la réponse sera invariablement courte, peu travaillée, et totalement indifférente à mes efforts.

Perfectionnisme maladif. Je relis mes messages pour être certaine que toutes les virgules sont en position de combat.

Mais là où je me sens le plus douloureusement différente, c'est lorsque j'observe ceux qui s'adaptent et semblent traverser l'existence avec facilité, sans manquer la moindre marche, sans s'effondrer au moindre coup de vent, sans peiner à rassembler autour d'eux les ingrédients de ce qu'on nous fait passer pour "la vie modèle" et qui s'en disent contents. Certains parmi ceux là sont sûrement des zèbres, des zèbres qui "réussissent". Quelque part, je les envie lâchement.

Bouh que c'est mal rédigé tout ça... Je veux bien redire "G" mais rien ne garantit que ce sera bien fait.

chironex a écrit:Ce volcan intérieur. Quand j'étais gosse, je voulais être noire ou juive pour comprendre le rejet des autres inquiétés par mes réactions hors normes. Au moins si j'avais la peau noire ou une religion peu pratiquée chez nous, je leur aurais trouvé une excuse. Et j'aurai pu dire, c'est pas de ma faute de ma très grande faute!

Oh ! Moi aussi durant mon adolescence je tendais à prendre le parti des minorités "opprimées" ou supposées telles, jusqu'à désirer en faire partie ainsi j'aurais un groupe de gens "différents" à rejoindre. Tu as très bien mis des mots sur ce raisonnement, c'est tout à fait ça.

Sylphis, tu écris, je suppose
si oui, continue
sinon, commence

tu n'as rien à envier aux aveugles
si tu peux, éclaire-les
sinon, laisse-les dans le noir

En effet, j'écris. Anciennement de la main droite, mais les claviers rendent ambidextre à moindre coût.

Et merci à toi.

(Si tu m'excuses la digression, ta phrase m'a fait penser à une citation d'Edith Wharton : "Il y a deux façons de répandre la lumière : être la bougie ou le miroir qui la reflète". La bougie n'éclaire donc jamais sans se donner elle même et se perdre, quelque part.)

Très belle citation Sylphis!

la lumière ne se perd pas : elle fuse
moi, je la reflète (enfin, j'essaie)

bah quand on voit bien moins de monde on se sent bien moins différent...lol

C'est clair!!

Ou est-ce qu'on se sent différent, de justement voir moins de monde?

on se sent juste soi et c'est cool (pour ma part )

Rayman a écrit:

coramouh a écrit:Ben je crois que le pire c'est l'éternel retour de cette petite phrase : "Qu'est-ce je me fais chier !!!"

je n'aurais pas pu dire mieux ! Enfin si ! Mieux, je peux le dire. Tiens, d'ailleurs je le dit : "mieux". Ok je connais le chemin

Puisque vous avez un cerveau qui fonctionne correctement, servez-vous en pour choisir vos activités, vos amis, vos passions, vos métiers... Enfin bref, passionnez-vous pour la vie
Je limite au maximum les contacts avec les milieux où je me sens trop différente, trop incomprise et je développe tous les domaines ou j'ai des affinités, je n'ai pas toujours besoin de compagnie pour ça. Depuis que je me suis comprise , j'ai peu besoin de la compréhension ou de la reconnaissance des autres...
Comme dit le proverbe : il vaut mieux être seul (ou avec des personnes choisies) que mal entouré.
Et qu'est-ce que je m'éclate

le fait que les gens considèrent la dépression comme anormale, alors que moi je trouve qu'il faut une sacré dose d'inconscience ou d'aveuglement pour arriver à être heureux sur CETTE terre... Les "tu te poses trop de questions-faut pas se poser tant de questions - ah bah oui mais alors si on se pose toujours des questions on ne fait rien" ... je me dis toujours "trop par rapport à qui? quoi? dans mon monde, c'est vous qui ne vous en posez pas assez!" -
pour les loisirs, même ça je n'arrive plus à trouver mon compte. Je me suis exprimée à fond dans plusieurs passions déjà et j'ai peur d'épuiser trop rapidement le peu qu'il me reste à explorer. Et puis le côté inscription à l'année ne me convient plus. Je voudrais faire une semaine : apprendre à faire mes vêtements, semaine suivante : guitare, semaine 3 : cuisine, semaine 4 : bricolage etc. Mais là, rien ne me convient.

Je ne pense pas que la dépression soit anormale, je suis moi aussi passée par des phases dépressives (sans parler de réelle dépression) assez longues. Les questions, moi aussi je m'en posais beaucoup trop. Sur moi et sur les autres. Cette phase de dépression m'a permis de répondre aux questions sur moi et donc d'arrêter de me poser trop de questions sur les autres. Je me sens beaucoup mieux maintenant puisque je sais pourquoi je suis moi et comment e suis moi. Je suis aussi beaucoup plus stable dans mes choix et pour revenir à mon message précédent, je trouve la vie d'autant plus belle que je suis passée par des phases difficiles avant.

Ca fait un peu le même effet qu'au fou qui se tape la tête contre les murs parce que quand il arrête, ça fait du bien

Je connais bien ce probleme de trop se poser de questions.
On ne m'a jamais trop reproché ça car mes questions restent in peto.
Quelle folie d'en faire part aux autres !
Je m'en etait rendu compte bien avant de decouvrir mon etat, question de survie.
Par contre lorsque on me reproche ça aujourd'hui je répond que ce sont eux, effectivement, qui ne s'en posent pas assez.
Généralement ça passe pas trop bien, les gens ont l'impression que je les prend de haut.
C'est peut être vrai dans un sens, je ne sais plus trop.
Moi je voudrais juste bien m'entendre avec tout le monde, les sortir de leur torpeur, les inviter même à se poser des questions... à fonctionner comme moi.
Apres tout, ils nous forcent à fonctionner comme eux.

Je suis complètement d'accord avec ce qu'ont (très bien) écrit Sylphis et Rayman.

Sinon, les prismes aussi éclairent, et montrent à tous toutes les nuances cachées dans la lumière blanche qui est normalement perçue ;

mais comme vous l'avez dit, on peut se voir reprocher, (et plus souvent être mis à l'écart, même de façon très subtile ou inconsciente comme l'a dit Sylphis) de voir trop de couleurs là où il n'y a que du blanc pour certains...

Je rajouterai aussi, sur la différence, une grande insatisfaction face à ce dont la plupart des gens se contentent ou trouvent normal ; et, je pense que c'est corrélé, un vision qui porte beaucoup plus loin que la normale, en terme de globalité, de conséquences perçues, de système appréhendé... Ce qui fait qu'on ne peut pas se contenter de ce qui est acceptable pour les autres, car on voit tous les défauts et les failles du système en place.

(en clair : j'ai l'impression parfois d'être entouré de personnes très myopes mentalement, qui ne voient pas les conséquences diffuses ou à long terme de leurs actes, et qui prennent en toute bonne conscience des décisions qui affligeront de nombreuses personnes dans le futur ou indirectement... Au début je croyais que c'était de la simple malveillance ou de l'indifférence, mais j'ai vu de plus en plus que c'est aussi très souvent de l'aveuglement)

Bonus : je rajoute un paragraphe que j'avais lu récemment sur un blog, et qui m'a bien plu.

"Puis, comme aujourd’hui, je me souviens parfois que mes illusions m’ont été arrachées par d’autres, que je ne suis pas le coupable, de responsable de mon passage dans leur âge adulte de merde. L’envie remonte de dire d’aller se faire foutre à tous ceux qui me soutiennent que le monde réel, c’est comme ça. Je n’ai rien perdu de mes illusions, je n’ai rien sacrifié, je m’adapte juste au dépit de mes contemporains.

Alors que je discutais avec cette illuminée de l’amour, que j’avais envie de lui dire que ouais, fallait qu’elle profite bien tant que ça dure, parce que ça n’allais pas duré, et bien j’ai fermé ma gueule. D’abord parce que je trouve ça infâme d’aller lui affirmer que son amour est voué à l’échec alors qu’elle est potentiellement l’exception. Mais surtout, parce que mon innocence est toujours là, à frémir sous la peau, a faire sembler d’acquiescer face aux pragmatiques donneurs de leçon. Je ne suis pas mort."

(http://thebestplace.fr/page/2/ ; c'est pas mooooi, je fais pas de pub, promis)

L'obsession de l'excellence en ce qui me concerne. Je ressens un profond sentiment d'échec d'avoir arrêté ma prépa et de n'être qu'à un sciencespo de province, alors que je rêverais d'être à HEC ou Polytechnique. Je vis très mal les échecs et les gens qui réussissent mieux que moi (même un simple exercice de compta)

chironex a écrit:Ce volcan intérieur. Quand j'étais gosse, je voulais être noire ou juive pour comprendre le rejet des autres inquiétés par mes réactions hors normes. Au moins si j'avais la peau noire ou une religion peu pratiquée chez nous, je leur aurais trouvé une excuse. Et j'aurai pu dire, c'est pas de ma faute de ma très grande faute!

Amusant, ça.
J'ai toujours été attiré par les différents "visibles", que ce soit par la couleur de peau, les homos (j'ai dû en décevoir un ou deux, d'ailleurs, mea culpa), les excentriques...

Nan, moi ce qui me fait me sentir différent aujourd'hui, c'est que les gens ont l'air de savoir agir, de faire des tas de trucs et de tenir sur la durée, et pas moi. D'avoir un potentiel énorme, et de ne pas trouver à quoi j'ai envie de l'utiliser. Je sais juste réfléchir.

Bonsoir à tous,

1 - l'hypersensibilité :
==> De l'affectif tout le temps, de l'émotion mal gérée en permanence

2 - l'impression de décalage, d'être "hors temps', de ne rien faire comme les autres,

2 - Ne pas supporter l'injustice.

.....A+

Lanza a écrit:

chironex a écrit:Ce volcan intérieur. Quand j'étais gosse, je voulais être noire ou juive pour comprendre le rejet des autres inquiétés par mes réactions hors normes. Au moins si j'avais la peau noire ou une religion peu pratiquée chez nous, je leur aurais trouvé une excuse. Et j'aurai pu dire, c'est pas de ma faute de ma très grande faute!

Amusant, ça.
J'ai toujours été attiré par les différents "visibles", que ce soit par la couleur de peau, les homos (j'ai dû en décevoir un ou deux, d'ailleurs, mea culpa), les excentriques...

Nan, moi ce qui me fait me sentir différent aujourd'hui, c'est que les gens ont l'air de savoir agir, de faire des tas de trucs et de tenir sur la durée, et pas moi. D'avoir un potentiel énorme, et de ne pas trouver à quoi j'ai envie de l'utiliser. Je sais juste réfléchir.

je plussoie énormement

- sentir des odeurs que personne ne sent, et les décrire avec des images bizarres ("ça sent comme une chaussette pure laine qui aurait trop cuit, mais en "bon"...)

- faire éclater de rire quelqu'un alors que j'exprimai juste le fruit d'une reflexion sur un sujet quelconque... (là je ne parle que des rires gentils, hein)

- qu'on me dise "ouh la la mais tu te prends la tete là serieux" alors que je pensais juste "normalement"...

-voir que je suis la seule a ne pas pouvoir appliquer un truc simple si je ne comprends pas le complexe autour (exemple : appliquer betement une formule de math)

- mon gout tres personnel en matière d'habillement

- être la seule à entendres toutes les fausses notes dans les émissions àlacon avec chanteurs débutants, et me dire que, bordel, les "jurés" sont sourds comme des pots, ya pas d'autre explication!!

... ce genre de choses

Je me sens différent dans l'émotion, je suis extrèmement sensible et j'ai une empathie très forte aussi.

Pour ce qui est des sens, je suis sous-doué. Je ne sens pas le mimosa par exemple (ce qui rend dingue mon entourage, ils en ont des révoltes à la con ceux qui m'entourent).

Je me sens pas trop "doué" dans grand chose d'autre que dans les relations à autrui et la communication.

Je pense être manipulateur, je sais parfaitement ce qu'on attend de moi et je le fais. Donc je plais, je suis l'homme universel. Oui je suis démasqué...

Ah si, la gestion du temps. Je ne suis jamais en retard et jamais en avance. Toujours pile à l'heure. Que je parte 10 minutes plus tôt ou plus tard que d'habitude, j'arriverais toujours à l'heure.

Pour pas mal de choses aussi (que je n'ai pas en tête) je suis surpris de savoir telle ou telle chose alors que je ne sais pas comment je le sais ou comment j'ai fait pour y arriver.

Pour tout le reste j'ai l'impression d'être moins bien que les gens de la vraie vie.

ludo a écrit:Je pense être manipulateur, je sais parfaitement ce qu'on attend de moi et je le fais.

j'aime bien le paradoxe...

(je comprends très bien ce que tu veux dire par là.)

Je plais beaucoup c'est certain, je le sais et je fais tout pour entretenir la marionnette que j'expose à tout le monde.

J'enrage que personne n'ait envie d'aller voir derrière qui tient les ficelles, ils ont peut être peur du résultat et de perdre tout ce que je fais/suis pour eux.

Je n'aime pas cette situation mais elle s'impose maintenant à moi et je dois avoir peur de ne pas être aimé.

tu as déjà de la chance que ta marionnette plaise à tout le monde et donne parfaitement le change, ce n'est pas mon cas

ludo a écrit:Je plais beaucoup c'est certain, je le sais et je fais tout pour entretenir la marionnette que j'expose à tout le monde.
J'enrage que personne n'ait envie d'aller voir derrière qui tient les ficelles, ils ont peut être peur du résultat et de perdre tout ce que je fais/suis pour eux.

Comment veux-tu que quelqu'un aie ne serait-ce que l'idée d'aller voir, si tu donnes l'impression d'être au top, et si tu caches ton mal-être ?

J'ai eu une relation avec une fille qui s'est construite ce genre de marionnette. Je sais (parce que ça s'était entrouvert au tout début) qu'elle avait envie qu'on aille voir derrière. Et moi j'en crevais d'envie aussi. Mais la moindre tentative d'entrer furtivement activait toutes ses défenses, relevait le pont levis et je me retrouvais devant une véritable forteresse. Je n'ai jamais pu trouver la force et l'aplomb suffisants pour la prendre d'assaut.

Difficile de s'ouvrir, quand on a si bien appris à se fermer.

Donc mon conseil, si tu tiens vraiment à ce que les gens aillent voir derrière, c'est "baisse la garde !". Mais choisis bien avec qui tu le fais.

ludo : j'ai été pareille que toi longtemps. tout le monde me trouvait "tellement drole, tellement gentille, tellement séduisante, sécurisante, a l'écoute et blablabla"... j'ai reussis a devenir une fille populaire, un moment.

mais tout s'est écroulé. je n'etais peut etre pas aussi douée que toi pour tenir sur le long terme mais... j'ai fini par craquer.
je comprends tres bien ce que tu décrit en disant que tu leur en veut de ne pas aller voir derriere... ou de ne pas "voir"...
mais j'ai fini par penser que :

1) c'etait a moi que je devais en vouloir, apres tout, c'etait moi qui les trompait...

2) je leur en voulait de ne pas avoir les capacités de lire en moi combien je jouait la comédie, de la meme maniere que moi je pouvais lire en eux. alors que, soyons honnetes, ils n'en ont pas la capacité. c'est pas condescendant, c'est juste vraI. ils voient une marionette mais si on leur dit que c'est une personne (homme séduisant, femme séduisante) ils ne se rendent pas compte que c'est un pantin.
c'est vrai que ca leur fait tout drole quand ils nous disent "oui, ca va " et qu'on leur dit "tu sais, je sais tres bien que ca ne va pas..." . Ils se sentent compris et parfois se confient. mais je crois que les zebres ne peuvent etre "lus" que par d'autres zebres!!

toujours est il que ma marionette sociale ayant des ratés, je me suis résolue a etre moi meme, et donc : seule. eh ben il m'est arrivé un truc bizarre : j'ai plu a un tas d'autres personnes, et des personnes que j'aimait beaucoup plus que ceux qui gravitaient dans ma vie avant. et je suis toujours une fille super cool (si si je t'assure ) mais avec des qualités différentes... et qui sont vraies.

(ouah, mon message est un peu trop "positif-puant".... bah, tant pis, ca interessera peut etre qqn...)

ca ne veux pas dire que je ne controle pas tout ca, niehehe... faut pas deconner non plus.

lambda : ca me rend triste ce que tu dis. j'ai fait ca a un homme une fois. je me rend compte que je voulais qu'il trouve le chemin. lui il voulait que je baisse mes murailles (le seul qui les ai senties...) mais j'ai jamais pu. pourtant je l'adorais... et je l'ai perdu.

on s'eloigne du sujet, non?

A l'instant, je discute sur MSN avec une copine non-zèbre (que je connais peu et depuis pas longtemps, certes).
Morceaux choisis:

Xavier dit :
enfin des gens avec qui discuter le forum, ndlr
et qui me disent pas "t'as tout pour toi, il suffit de ... ..."
aurore dit :
pffff !
et ils te disent quoi alors?
"t'as rien pour toi, vas y continues de te faire du mal"
...
aurore dit :
juste que tu veux pas admettre que si tout le monde te dis la mm chose c'est qu'il y a du vrai
Xavier dit :
mais vous pouvez pas comprendre
parce que vous parlez de ma marionnette, pas de ce que je suis en dessous
aurore dit :
bah t'es drôle toi, ... c'est toi qui te fabrique un "en dessous" qui n'est pas conforme à la réalité

No comment...

EDIT: et ça continue!
aurore dit :
quand tu t'appercevras que c'est toi qui te voile la face, tu aurras fait un grand pas ^^

...tu parles de ta zébritude à des filles que tu connais à peine ??



ouais, moi je crois que le mieux c'est d'éviter le sujet, ça fera toujours plus de mal que de bien. Enfin, j'dis ça, chacun fait ce qu'il veut. Moi, je m'en sers juste pour restaurer ma confiance en moi, m'affirmer plus sur certains points mais sans évoquer directement les raisons de cela. On voit bien maintenant le tabou autour des enfants surdoués... Faudrait pas tomber dans la même galère ... Moi, je trouve que c'est un peu dangereux de nous laisser comme ça avec une espèce de bombe à retardement ... un truc que tous les lecteurs se reconnaissant auront l'envie irrépressible de partager, mais tout en sachant qu'ils sont condamnés à devoir s'abstenir, au risque de passer pour encore plus fous qu'ils ne paraissent déjà aux yeux de certains. Ajouter à cela que personne ne sait où se situer : le suis-je vraiment? le suis-je suffisamment? Et puis, tous nos problèmes ne viennent pas de là, alors, lesquels sont liés à ça? lesquels pas? Et à la grande différence de l'homosexualité par exemple, que les gens bien-pensants accueillent avec bienveillance pour témoigner de leur ouverture d'esprit, mais sans pour autant vouloir en être, la zébritude, ben, c'est une maladie qu'on veut forcément attraper malgré tout quelque part (surtout si on n'y connait rien sauf les clichés), alors, celui qui vient en parler ben ... houlà, il sait pas à quoi il s'expose !!!

tout à fait d'accord!