Découvertes sensuelles

De sensuelles émotions

J'ai quinze ans. Je suis dans le box de mon cheval. Je le brosse soigneusement. Je suis inscrite dans ce club d'équitation depuis quatre ans. C'est un plaisir de venir monter une à deux fois par semaine. Parfois seule. Parfois avec maman. Un des palefreniers, très mignon, exerce sur ma psyché de curieuses émotions. Il est grand, athlétique. Blond avec des yeux bleus qui me font fondre. Je suis timide. Réservée. Donc extrêmement discrète. Bastien est employé depuis quelques années. Cet après-midi il est occupé à remplir de fourrage les mangeoires. Je l'observe à la dérobée. Mon regard se pose sur cette grosse bosse qui déforme son pantalon beige.

Je ressens comme une décharge électrique. Un courant qui monte le long de ma colonne vertébrale. Je suis secoué d'un spasme. Il y a comme un déclic dans mon esprit. J'ai soudain le désir fou de montrer à ce garçon l'effet qu'il a sur moi. Je suis déjà grande, maigre et je me trouve moche. Je n'ai aucune confiance en moi. Je voudrais que ce palefrenier tellement séduisant me remarque. Toutes sortes d'idées plus folles les unes que les autres me traversent l'esprit. Je porte un pantalon d'écuyère. Aussi moulant qu'un legging. Me voilà envahie d'une pulsion qu'il m'est impossible de réfréner. Je m'accroupis sous le cheval. J'écarte bien les cuisses.

Cette position m'excite terriblement. Ce que je suis entrain de faire m'excite terriblement. Si seulement ce garçon pouvait regarder par là. Je reste dans cette position équivoque jusqu'aux limite de l'ankylose. Le sexe du cheval balance devant mon visage. C'est la toute première fois de ma vie que j'exprime ma sexualité larvaire hors de ma chambre. Depuis deux ans c'est dans le secret de ma chambre. Je suis couverte de frissons. Je sens la sueur couler dans mon dos. Entre mes seins minuscules et naissant. Il revient par là. Il va passer le râteau dans le box voisin. Juste une grille qui nous sépare. Je reprends ma position. Une position que j'exagère à dessein. Avec une volonté délibérée qui me procure de folles sensations. Je n'ai jamais fait ça. Jamais ressentie ça.

Cette fois il me voit. Je baisse immédiatement les yeux. Je fais mine d'être concentrée sur le mouvement de ma brosse. Je tremble. Je me sens honteuse quand je remarque qu'il se penche pour mieux voir. C'est certain. Bastien aussi doit être soudain perturbé. Je dois lutter contre toutes mes inhibitions pour garder ma position. Il regarde avec ostentation. Je sais aujourd'hui que ce garçon avait déjà 24 ans. Je ne peux pas écarter davantage. Et toujours le sexe impressionnant de mon cheval qui balance devant mon visage. Il me permet de loucher par de petits regards furtifs. Je ne peux pas encore comprendre ce que tout cela suscite dans la psyché  de ce garçon que je crois aussi "innocent" que moi. Je viens de découvrir que ce sentiment de honte me procure les plus délicieuses sensations. J'en frissonne encore ! En fait après une première expérience, on ne fait plus que reproduire dans le but de revivre cette expérience. Encore et encore. Une quête...

Maman vient me chercher. Pas un seul instant, en entrant dans le box, elle n'imagine ce qui se passe. Le garçon est d'une extrême discrétion. Il détourne son regard, nous tourne le dos. << Tu es toute rouge et tu transpires ! Qu'est-ce qu'il y a ? Tu es souffrante ? >> me demande maman. Je la rassure. Tout va bien. Je reste silencieuse dans la voiture. Je ne cesse de penser à ce que je viens de vivre. Seule dans ma chambre, après la douche et avant le repas du soir, couchée sur le lit devant le miroir de l'armoire, je me masturbe en me faisant le "film". Je fais défiler dans mon esprit les moments forts. Je viens de découvrir les plaisirs de l'exhibitionnisme.

Bisou

C'est joliment écrit

Je confirme, c'est très "émouvant" le visuel pour certains hommes. Une fois je marchais autour d'un lac et je me suis fait doubler par une femme qui avait un pétard d'anthologie qui rebondissait dans un legging de chez legging.

Je crois que si t'es un homme et que tu es exhib c'est vite scabreux... À une époque, j'avais beaucoup maigri et j'étais fier de porter des jeans slim clairs... Purée, j'étais pas bien conscient du faux pas vestimentaire. Enfin, c'était pas de l'exhibitionnisme, mais de la fierté liée à l'anorexie. Une de mes collègues de l'époque avait aussi commis une sorte de faux pas : énorme décolleté, énormes nichons (à propos desquelles elle plaisantait régulièrement), et moi qui bloque une demi-seconde quand je me penche pour lui faire la bise, elle assise à son poste.

Et c'est pareil, je ne crois pas que ça produise le même effet littéraire un homme qui raconterait les épisodes de son adolescence où il a bandé. Ça me fait penser à Frédéric Beigbeder qui sort son bouquin, fait le tour des médias, croit que c'est commun pour les hommes : petit 1 : d'être très imaginatif et obsédé, petit 2 : de le dire sans aucun détour. Ptêt que c'est pas trop dans l'air du temps.

On dirait du ChatGPT envouté par un Marc Dorcel en sévère panne d'inspiration. Mais c'est cool si des gens y voit un chef-d’œuvre indispensable à ZC : chacun ses gouts ^^

Zorg a écrit:On dirait du ChatGPT envouté par un Marc Dorcel en sévère panne d'inspiration. Mais c'est cool si des gens y voit un chef-d’œuvre indispensable à ZC : chacun ses gouts ^^

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Zorg a écrit:Yo Topsy
J'ai pas mal de défis devant moi là, l'un d'eux serait de se servir de ZC autrement que pour mes coups de sang...
Me faudrait ptet un punching ball en plus du vélo d'appart ^^
Plus sérieusement, période très lourde d'angoisses (et pas juste mes chères petites névroses habituelles : des choses liés plus à la survie sur les plans bien prosaïques. Merci le petit banquier UberLord ).

Godzillazorg, effectivement, tu peux faire mieux que de nous montrer les rejetons de tes irritations personnelles

Tu as raison, Grand Maitre ! je retire donc... C'est un Monument indépassable de l'art littéraire, puisque la police de la pensée le dit
(plus sérieusement, vu le sujet, la comparaison avec Dorcel n'est pas non plus spécialement outrageante, mais bref ^^ Et tu aimes, bah tant mieux pour toi - mais aller fouiller dans les carnets pour essayer de discréditer ceux qui aiment... moins, je t'ai connu plus élégant.)

Critiquer pour décourager de participer sans rien proposer soi-même, c'est complètement inutile.

J'ai dit que je trouvais que c'était joliment écrit. Toi direct tu nous produis de l'homme de paille : j'aurais donc dis que c'était un chef-d’œuvre et je serais la police de la pensée...

C'est un Monument indépassable de l'art littéraire, puisque la police de la pensée le dit

Et si tu t'en tenais à ce que les gens écrivent, au lieu d'épingler les gens car ils sont trop loin des films que tu te fais ?

Quand on poste sur internet, c'est justement sans prétention et sans copyright, alors pourquoi y voir la volonté de passer pour quelqu'un qui a écrit un chef-d’œuvre ? C'est bizarre. Sauf pour décourager les autres de participer librement, je ne vois vraiment pas l'intérêt de tes caricatures.... Est-ce que tu reproches à ta boulangère de se prendre pour un grand chef pâtissier ? C'est n'importe quoi.

Bon, là au moins tu es plus précis, disons que je vois ce que tu veux dire. Ma critique était peut-être trop acerbe/frontale et j'ai fait mon Marseillais, j'avoue.
Après, je vais faire une supposition qui vaut ce qu'elle vaut, mais à mon sens il en faut plus qu'une boutade un peu acide pour briser la confiance en soi de l'auteur d'un texte qui lui, ne manque pas d'aplomb (et tant mieux, c'est pas un problème en soi).
Allez, disons que tu as le dernier mot (puisque ça semble t'importer, en général - bon, pourquoi pas), l'équilibre de l'Univers est sauf, on peut respirer, la vie est belle, etc etc
(au moins tout ça remonte le fil, pour ceux qui savaient pas quoi lire ce 1er Mai - que demande le peuple ? ^^)

Ma première exhibe

À la suite de mon premier opus, je continue la narration de mes expériences. Mes aventures ne sont qu'écumes. Sans conséquences. Je ne fais de tort à personne et je me contente de l'évasif. Une histoire que je situe quelques jours après mon témoignage précédent. Ce jour là, je suis en forêt sur June, la jument que je monte durant les beaux jours. C'est un des trois chevaux que nous laissons en pension au centre hippique. Maman monte souvent avec moi. Papa un peu moins. Cet après-midi de juin je suis seule sur ce sentier. Il fait beau. Il fait doux. Je suis plongée dans quelques réflexions quand au DNB que je prépare et que je passe d'ici quelques jours. Je suis excellente élève, appréciée de mes professeurs. Je fais la fierté de ma famille.  

J'arrive à l'étang des trois chênes. En fait ce sont trois étangs d'environs cent mètres sur cent mètres. Entourés d'arbres majestueux. L'endroit est magique. À la belle saison il y a des pêcheurs. Il y en a d'ailleurs un, là-bas, de l'autre côté. Il est concentré sur l'hameçon jaune qui flotte à la surface de l'eau. Je descends du cheval que j'attache avec sa longe au tronc d'un acacias. Je reste derrière les genêts en fleurs. Il fait tellement doux, agréable. Le gazouillis des oiseaux. La végétation est luxuriante. Le ciel est d'un bleu de lapis-lazuli. Tout prête à l'insouciance, à la nonchalance et à un certain flegme. J'ai l'impression que tout se déroule au ralenti autour de moi. Ce sentiment de profonde quiétude m'envahit jusqu'au plus profond de mon être.

J'ai toujours une toute petite paire de jumelles dans ma sacoche. Je la sors pour regarder. Elles grossissent huit fois. Suffisamment pour observer les détails qui m'intéressent. C'est un homme vêtu d'une tenue paramilitaire. L'âge de mon papy. Sans doute la soixantaine passée. Me voilà dans mon rôle de voyeuse. Je pratique depuis longtemps. Surtout dans les vestiaires des garçons du club de karaté dont je suis membre. Il y a aussi le Rugby Club du bourg voisin. Les soupiraux donnent sur les douches en sous-sol. J'ai découvert cette cachette lors de mes balades à bicyclette. Mais cela fera l'objet d'un autre récit. Pour l'instant je suis au bord du plus grand des trois étangs. J'ai soudain une fulgurance qui traverse mon esprit. Je passe ma main libre entre mes cuisses.

Je porte mon pantalon d'équitation. Aussi moulant qu'un collant. Je me touche. Je palpe les deux petites bosses que font les lèvres de mon sexe séparées par la couture centrale. J'aime beaucoup les faire rouler sous mes doigts. Elles se sont formées il y a presque un an. Je suis rapidement très excitée. Je suis parfaitement invisible. Personne ne vient d'ailleurs par ici si ce n'est d'autres rares pêcheurs. Je déboutonne mon pantalon. Je le descends à mi-cuisses avec ma culotte. Je suis silencieuse et d'une vigilance accrue. Une concentration de chaque instant, je scrute partout autour de moi. J'observe consciencieusement. J'écoute le moindre bruit. Tous mes sens aux aguets je retiens ma respiration. Mon sixième sens fonctionne toujours avec une redoutable efficacité. Je sais pouvoir m'y fier. Je déteste les impondérables.

De me masturber ainsi dans la douceur de cette fin d'après-midi de juin me fait frissonner de plaisir. Parfois je saisis la paire de jumelles pour scruter dans toutes les directions. Personne. Je m'abandonne davantage à ma passion. Ce n'est pas la première fois que je fais "ça" en extérieur. C'est toujours un bonheur. Ce papillon blanc qui virevolte autour de moi. Le gazouillis des oiseaux redouble d'intensité. Peut-être sont ils heureux de me voir m'amuser. Il n'y a pas la moindre brise. L'eau est immobile. Un enchantement. Juste la caresse du soleil au travers le feuillage des acacias et des chênes qui entourent l'étang. Je ne dois pas me laisser distraire par cette araignée suspendue à son fil. Ni pas cette mésange qui se pose sur la branche tout près de moi. J'aimerai pourtant me laisser aller.

Il y a des arbres coupés de l'autre côté du chemin. Empilés le long de la clôture. Des vaches se rapprochent en broutant dans le pré. Cette ambiance bucolique est enivrante. Je m'assois sur une souche. Je descends mon pantalon et ma culotte sur les mollets. Il fait trop chaud. Mon activité me couvre de sueur. Comme c'est bon. Ça picote de partout. << Bonjour mademoiselle ! >> Je sursaute. Mon cœur fait un énorme bond dans ma poitrine. Je me suis pourtant entourée de toutes les précautions. Du moins, je le croyais. Là, à une dizaine de mètres, un petit homme qui me fait un immense sourire. << Excusez-moi, je ne fais que passer ! >> dit-il en tirant son chien minuscule. Il ne se retourne pas. Sans doute pour ne pas me gêner davantage. J'apprécie ce fair-play. Jamais dans ma vie je n'ai eu aussi honte. J'aurais voulu disparaître dans un trou de souris.

Le monsieur continue son chemin. Je le regarde disparaître derrière les fourrés. Je remonte mes vêtements à toute vitesse. Je suis haletante. J'ai le souffle court. Je suis morte de honte. Terriblement gênée. Je remonte sur mon cheval avec toute sortes de pensées plus stupides les unes que les autres. L'esprit encore confus de ce qui vient de m'arriver. Et si je rencontrais un jour cet homme, dans la rue, au supermarché, me reconnaîtra t-il ? J'ai honte. Quelle horreur !

Pourtant, insidieusement, en revenant vers le centre hippique, il y a une curieuse excitation qui revient. Cette excitation se mêle au sentiment de honte. Tout au fond de moi il y a comme un basculement. Une inversion des sentiments. Je revis intérieurement la scène. J'essaie de me mettre à la place de cet homme qui vient de me surprendre. Au bout d'une dizaine de minutes, du chaos intérieur de mes ressentis, ne subsiste que l'excitation. Comme une exaltation.

Je viens de découvrir l'indicible plaisir d'être vue. Le plaisir suave de l'exhibition. Je viens d'être surprise entrain de me masturber. J'ai envie de m'arrêter. Je n'ai plus qu'une envie. Vivre une nouvelle fois cette situation. Je me surprends à échafauder des stratégies un peu folles. J'arrive au centre hippique. J'ai cette curieuse impression que les autres filles lisent tout au fond de moi. Je n'ose plus soutenir les regards. L'excitation prodigieuse dans laquelle je me trouve trouble ma lucidité. Je préfère me sauver rapidement. Il y a Bruno. Son sourire semble étrangement pénétrant. Est-ce déjà gravé sur mon front ? Mon comportement accuserait-il mon nouveau secret de fille ? Je retire la selle de mon cheval avant de le brosser. Je ne veux croiser le regard de personne. J'agis avec fébrilité.

À la maison, seule dans ma chambre, en me masturbant, couchée sur mon lit, devant le grand miroir de l'armoire, je prends conscience que rien ne sera plus comme avant. Je veux revivre ces émotions, ce mélange de honte et d'excitation. C'est trop bon. Mon image dans le miroir, depuis quelques mois m'érotise énormément. Je deviens belle. J'ai davantage confiance en moi. Depuis quelques temps mes complexes deviennent beaucoup plus gérables. J'aime me regarder faire. Ce soir là, avant de descendre manger, je connais l'orgasme le plus extraordinaire. Maman me regarde d'une curieuse façon.

Bisou

De me masturber ainsi dans la douceur de cette fin d'après-midi de juin me fait frissonner de plaisir. Parfois je saisis la paire de jumelles pour scruter dans toutes les directions. Personne. Je m'abandonne davantage à ma passion. Ce n'est pas la première fois que je fais "ça" en extérieur. C'est toujours un bonheur. Ce papillon blanc qui virevolte autour de moi. Le gazouillis des oiseaux redouble d'intensité. Peut-être sont ils heureux de me voir m'amuser. Il n'y a pas la moindre brise. L'eau est immobile. Un enchantement. Juste la caresse du soleil au travers le feuillage des acacias et des chênes qui entourent l'étang. Je ne dois pas me laisser distraire par cette araignée suspendue à son fil. Ni pas cette mésange qui se pose sur la branche tout près de moi. J'aimerai pourtant me laisser aller.

Pardon de perturber, j'avais bien raison (en test de QI, bon à rien que j'ai performé sauf exceptionnel en verbal, Kim Peek, quoi), j'avais bien vu, il y a un effort littéraire, et je trouve ça très bien écrit.

Ptêt que je suis un public bas de gamme, surtout amateur de San Antonio ou approchant... bref. Je me tais. On dirait que c'est un fil à épisodes. J'avais cru que c'était un sujet à discussion. Toujours est-il que j'ai perçu le premier degré, la sincérité du bidule, précoce verbal que je suis.

Première expérience délibérée

Je tiens à préciser que mes récits ne sont pas véritablement des épisodes à suite. Mais la narration de mes expériences mérite d'être relatée dans la chronologie des évènements tels que je les ai vécu. De les partager ici peut susciter des vocations chez quelques lectrices. Cette idée m'amuse. Forcément, comme je prends soin d'écrire le plus correctement possible ces textes peuvent paraître comme autant d'exercices littéraires. Il n'en est rien. Mon souci est avant tout le désir de confidences. D'écrire mes aventures me permet en quelques sortes de les revivre. De les offrir à la lecture des passionnés d'érotisme constitue également une forme d'exhibition littéraire.

L'histoire précédente situait l'anecdote aux étangs des trois chênes. C'était il y a six ans. Une semaine a passé depuis ce "choc" émotionnel. Je n'ai cessé d'y penser. Surtout le soir, après mes devoirs et mes préparations. Je suis une excellente élève. Je tiens à le rester. Je privilégie donc toujours mes études. J'aime l'ambiance du lycée et les cours me passionnent. Je suis adorée de mes professeurs. Je sais faire le nécessaire et entretenir ces relations de professeurs à l'élève studieuse que je suis. Le plaisir des sens n'emporte jamais une quelconque victoire sur ma volonté. Je suis passionnée par mes études. Je suis pugnace et je veux rester toujours la meilleure.

Je suis à bicyclette cette fois. Un bon VTC qui m'emporte à travers la magnifique campagne dans laquelle je vis depuis toujours. Mon papa a monté ces fameux pneus Schwalbe réputés increvables. Renforcés d'une bande de kevlar de 5 mm d'épaisseur, ces pneus permettent tous les extrêmes. Ou presque. Je reviens bien évidemment sur les lieux où j'ai récemment découvert mes nouveaux frissons. L'étang des trois chênes. Il fait beau. J'ai emmené de quoi réviser. L'ultime épreuve de mon DNB a lieu demain matin. Cette fin d'après-midi de juin est tellement agréable. Il est 18 h. J'ai une petite heure à moi et je ne suis qu'à trois kilomètres de la maison.

Mais c'est une autre idée que j'ai derrière la tête. Mes cours sont parfaitement révisés. Je suis affutée pour l'épreuve finale demain matin. Le cahier de notes et les deux livres que je tire de mon petit sac à dos ne sont que dérisoires prétextes. Il n'y a personne. Je scrute scrupuleusement les environs avec ma petite paire de jumelles. Là-bas, il y a un pêcheur. Je ne l'avais pas vu. Leurs accoutrements paramilitaires les dissimulent à la vue. Quelle idée saugrenue ! Taquiner les poissons d'eau douce en étant vêtu comme Rambo. Ça me fait beaucoup rire car il en faut du courage d'être habillé ainsi avec cette douce chaleur. Je scrute bien les environs. Le monsieur avec le petit chien ne pourra plus me surprendre. Je me le promets.

Je suis en jupette de sport. Brune, plissée, un peu à la manière des jupes de tennis. Chaussée de mes baskets blanches. Cette fois, je suis bien décidée à revivre mes émotions de la semaine dernière. Je sais qu'elles seront supérieures car souhaitées. Je retire ma culotte. Je suis dans les fourrés. Mon téléphone dans une main, allumé, au cas où... Ma bicyclette tournée vers le sentier. Je suis prête à filer à la moindre alerte. Je suis d'une prudence de Sioux. Rien ne doit échapper à mon contrôle total. Je tiens à vivre les instants à venir dans la quiétude et la sérénité. Je maîtrise toujours tout. Je contourne les fourrés. Je veux m'assurer d'être seule.

J'accroche ma culotte au guidon de ma bicyclette. Si je dois fuir, même si je n'ai pas le temps de la remettre, elle ne sera pas perdue. Je regarde avec les jumelles. Les pêcheurs sont le plus souvent des hommes d'âges mûrs. Celui-là est un sénior vautré dans son fauteuil pliant et à dossier. Il est à une cinquantaine de mètres. Il lève rarement les yeux. Il allume un cigare. Il observe le flotteur jaune de sa canne à pêche. Je me concentre. Je respire plusieurs fois à fond. Ces exercices respiratoires que je pratique durant mes entraînements de karaté. Ils sont très efficaces. Je sens les picotements de sueur dans mon dos. L'excitation me gagne. Je retiens mon souffle. Je quitte ma cachette. Je viens au bord de l'eau.

Je m'accroupis. J'ai mes lunettes noires de soleil. Mes cheveux défaits qui masquent mon visage. Je me sais dissimulée derrière un anonymat total. Je reste ainsi, jambes serrées. Il me faut un second courage. Je me concentre. Je louche derrière les verres fumés de mes lunettes. L'homme m'a vu. Je suis couverte de frissons. De délicieux frissons. Ce sentiment de honte tant recherché me gagne à nouveau. J'y ai tant pensé toute la semaine que je suis comme conditionnée. J'ai la tremblotte. Il faut que je fasse mes exercices respiratoires. Que je scrute les environs. Mes émotions ne doivent pas me perturber. Je dois "gagner". Réussir ce "plan" préparé, imaginé et structuré tous les soirs avant de m'endormir.  

Il me faut faire preuve d'un nouveau courage. Celui d'écarter mes cuisses. C'est une intention délibérée. Je veux être vue. C'est ma volonté. Je mords la lèvre inférieure de ma bouche afin d'arrêter les tremblements de ma mâchoire. J'écarte les cuisses. Mon Dieu. Quelle émotion. Je dois me retenir d'une main au tronc de l'acacia sur ma droite. Je reste ainsi, immobile. De véritables décharges électriques le long de mon échine. Des coups de tambour dans ma nuque. Tous mes sens aux aguets. Je prends conscience qu'il va falloir faire un choix. Me concentrer sur ce que je m'apprête à faire. Cesser d'être inquiète d'un environnement absolument calme. Mon imagination ne doit pas me perturber. << Valona, il n'y a personne. Arrête d'avoir la trouille ! >>

Je peux sentir mon cœur battre la chamade. Je sens la sueur ruisseler dans mon dos, entre mes seins minuscules. Ça me picote le nez, les joues. Je vais perdre connaissance. J'ai un soudain vertige. Je me tiens fermement au tronc de cet arbre salvateur. Pourtant, c'est trop bon. Je suis secouée de spasmes. Morte de honte, totalement submergée par ces inhibitions contre lesquelles je lutte de toutes mes forces. Il me faut les surmonter si je veux réussir mon "coup". L'intensité de ce moment restera à jamais gravé en moi. Impossible de faire pipi. Ce serait pourtant tellement bien. Je me moque éperdument de ce que cet inconnu peut ressentir à cet instant. Seul compte mon plaisir. Mes sensations, Mes émotions. Le reste m'importe très peu.

Il y a soudain des voix. Là-bas, plus loin, c'est un couple qui arrive par ici. Ils se tiennent par la main, s'arrêtent pour se faire des bisous. Je me redresse prestement. Ma culotte pend au guidon de mon vélo. Je n'ai pas le temps de l'enfiler. C'est une sorte de culpabilité fébrile qui m'habite soudain. Inutile et saugrenue. Comme si ce couple pouvait lire en moi et savoir ce que je faisais là. Je suis parfois stupide. Je monte sur ma bicyclette. Je déteste le contact de la selle contre mon sexe trempé. Ça glisse en plus. C'est détestable. Les amoureux me font un beau sourire sans se douter de rien. Je m'arrête un peu plus loin pour remettre ma culotte.

Je rentre à la maison toute contente d'avoir réalisé mon fantasme. Même si c'était maladroit, brouillon et trop anxiogène. Nous mangeons pour 19 h15...

Bisou

Ouais, je l'avais déjà lu sur l'autre forum où ça feuilletonne.

Seconde pulsion

C'est à la fin du mois de juin 2018. Il est 17 h. Exceptionnellement je prends le bus que j'attends dans le troisième arrêt. J'aime bien mes copines de lycée. Mais pas au point de parcourir les huit kilomètres avec quelques unes d'entre elles. Une insupportable promiscuité. D'entendre des conversations constituées de soixante mots de vocabulaire est au-dessus de mes forces. Quand certaines d'entre elles ne s'expriment pas tout simplement en langage SMS. Je suis une solitaire. J'apprécie de marcher un peu. Le troisième arrêt du bus est devant un chantier. Il se construit là un immeuble de trois étages. La grande photo promotionnelle représente une construction résidentielle. Il y a une vieille dame assise sur le banc en métal. Je trouve ces bancs tellement inconfortables que je préfère rester debout.

Peu de voitures passent ici. C'est la route communale qui dessert le bourg. Je porte une robe d'été. Il fait encore chaud. Heureusement que l'endroit est à l'ombre de grands acacias. Il y a un chemin qui invite à la promenade. Il part sur la droite. Je me promets de venir l'explorer dès les vacances. Il paraît parfaitement praticable à bicyclette. Elles commencent dans une semaine. Je me réjouis toujours de trouver de nouveaux lieux d'explorations. En m'entourant évidemment de toutes les précautions nécessaires. Il y a une camionnette bruyante qui arrive. Le conducteur ralentit pour entrer dans l'espace du chantier. Il est seul. Il est vêtu d'un habit de travail blanc. Il porte un casque blanc. Il jette un coup d'œil par ici en sortant du véhicule.

Je ne suis qu'à une trentaine de mètres. Il suffirait de traverser l'étroite route pour entrer sur l'ère du chantier. L'ouvrier tire des pelles et des sacs de la remorque. Lorsqu'il regarde dans ma direction, je baisse immédiatement les yeux. L'homme disparaît dans l'entrée de l'immeuble en construction. Voilà le bus. Il y en a un autre dans quinze minutes. La vieille dame monte. Le chauffeur me regarde. Je fais non de la tête. Le bus démarre. C'est qu'il m'est venue une idée. J'étudie consciencieusement la configuration des lieux. Je suis absolument seule. J'ai de délicieux frissons. Je scrute avec beaucoup d'attention. Pas seulement l'ouverture béante par laquelle est entré l'employé de chantier. Mais également partout autour de moi. Tous mes sens aux aguets.

Voilà un couple de personnes âgées qui arrivent. Ils s'installent sur le banc. Je suis soudain rassurée. J'ai une dizaine de minutes devant moi. Je contourne l'arrêt de bus. C'est une paroi vitrée. Un panneau publicitaire en occulte la moitié.  De l'autre côté ce sont les horaires et une carte indiquant le circuit du bus. Je pose mon cartable sac à dos au sol. Je guette le chantier. Voilà l'inconnu qui sort du bâtiment. Il me voit. Je m'accroupis en faisant semblant de consulter mon téléphone. J'envoie un texto à maman pour la rassurer. J'ai raté le bus. Petit mensonge dont je suis coutumière. Je ne peux tout de même pas expliquer à maman la véritable raison de mon retard. Même si maman est ma plus douce complice. Que je suis parfois la sienne.

L'ouvrier monte dans la remorque de sa camionnette. Il balaie. Il ne cesse de regarder par là. Le couple de personnes âgées ne peut pas me voir, je suis dissimulée par le panneau publicitaire. J'écarte mes cuisses. J'ai défait mes cheveux. Je peux loucher discrètement. Une bonne cinquantaine de mètres me sépare du chantier. Il y a la route à traverser. Et je ne suis pas toute seule. À leurs insu ces gens sécurisent l'espace dans lequel j'exerce mon petit "show". L'ouvrier ne cesse de m'observer tout en balayant. J'écarte mes cuisses encore un peu plus. La présence du couple me rassure et sécurise ma prestation. L'homme descend de sa remorque. Il contourne le véhicule car je ne le vois plus. Quelques secondes qui paraissent durer des minutes.

Il réapparaît. Quel choc. Il tient son sexe. Lui aussi est caché aux yeux du couple par l'angle de la camionnette. Il me fait un signe amical de sa main libre, bras levé. De l'autre il se masturbe. Je suis en sueur. Ça me picote partout. Ce n'est pas la première fois que j'assiste à une telle scène. Mais là, j'ai l'intime conviction que j'en suis l'instigatrice. Un curieux sentiment de fierté. Voilà le bus. Je me redresse, je ramasse mon sac. Je monte à la suite du couple de personnes âgées. Je montre mon titre de transport. Je m'installe du côté de la route. Il n'y a quasiment personne sur les sièges. Le bus démarre. L'ouvrier me fait un grand signe. Je lève le pouce de la main gauche comme pour féliciter son initiative.

Durant la dizaine de minutes de route, seule sur ma banquette je n'ai cessé de me toucher tellement cette nouvelle expérience était gratifiante pour ma libido...

Bisou