Article du journal Le Monde: les salariés neuroatypiques sont un vivier de talents pour l'entreprise

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Message par dr-korbo Mer 15 Déc 2021 - 22:53

https://www.lemonde.fr/emploi/article/2021/12/15/les-salaries-neuroatypiques-sont-un-vivier-de-talents-pour-l-entreprise_6106071_1698637.html

Stigmatisées pour leur manque de sociabilité ou leurs différences comportementales, les personnes neuroatypiques, haut potentiel intellectuel (HPI), Asperger, DYS et souffrant d’autres troubles déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) sont des candidats que les recruteurs accueillent avec une certaine frilosité. Elles constituent pourtant un vivier de talents pour les entreprises, à condition que ces dernières s’adaptent à elles et les emploient aux postes dans lesquels elles excellent.

Après des études d’ingénieur à l’Institut national des sciences appliquées de Rouen, Arnaud Khun a commencé à travailler sur la sécurité et l’environnement pour une entreprise du bâtiment. Cette première expérience professionnelle s’est terminée au bout d’un an. « J’avais beaucoup de difficultés de communication avec mes collègues, on m’a dit que je ne montrais pas assez mes émotions », explique-t-il.

Pendant qu’il recherche un nouvel emploi, il est diagnostiqué Asperger, un trouble du spectre de l’autisme. Il a également un handicap auditif depuis sa naissance, pour lequel il est appareillé. Sa vie prend un nouvel élan lorsque Pôle emploi lui parle d’une formation de développeur en intelligence artificielle (IA) un peu particulière. Un cursus développé dans le cadre des formations gratuites et professionnalisantes à l’IA organisées par les Ecoles IA Microsoft by Simplon en sept mois de cours et un an d’alternance en entreprise, destinées à des demandeurs d’emploi en formation initiale ou en reconversion. « En 2019, nous réfléchissions à comment engager des personnes Asperger dans l’entreprise après leurs études, dans le prolongement d’Aspie Friendly, le programme d’inclusion des autistes dans les universités », raconte Philippe Trotin, directeur de la mission Handicap et accessibilité numérique de Microsoft.

Complications avec le confinement

« Nous avons imaginé de faire une promotion pour les “intelligences atypiques”, incluant les Asperger, les HPI, les TDAH et les DYS, atteints de troubles de l’attention, de dyspraxie ou de dyslexie, etc. » De la promotion 2020, huit personnes ont finalement obtenu leur diplôme et travaillent aujourd’hui comme développeurs IA dans des entreprises du numérique. Un neuvième a abandonné.
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Les candidats, identifiés par Pôle emploi et différents réseaux et associations, ont été sélectionnés à l’issue de deux tests, l’un de savoir-être (motivation, autonomie, etc.), l’autre de savoir-faire (niveau en maths, capacité d’abstraction…). « Le groupe était très hétérogène, tant dans la neurodiversité que dans les profils. Il était composé d’hommes et de femmes âgés de 21 à 39 ans, de niveau bac à master, et même un doctorat », détaille Frédéric Bardeau, président et cofondateur de Simplon.co.

Leur parcours n’a pas été des plus faciles, car la formation, commencée début mars 2020, a été brutalement transposée en distanciel au bout de quinze jours, à cause du confinement. Pour certaines personnes neuroatypiques, se retrouver isolés chez elles a compliqué l’exercice ; pour d’autres, cela a été un soulagement de participer au groupe par écran interposé.

Quel que soit leur trouble, les personnes neuroatypiques ont du mal à s’adapter à l’entreprise. Les interactions sociales, l’environnement, les rythmes, tout les perturbe, voire les agresse. « C’est tout le fonctionnement du monde du travail qui pose problème », affirme Lali Dugelay, spécialiste de la communication et créatrice du site Aspie at Work, récemment diagnostiquée autiste Asperger et HPI. « Je ne comprends pas l’implicite, quand on me dit “il fait beau”, je réponds “oui” et ça s’arrête là. Quand les gens discutent à la machine à café, je suis souvent à côté de la plaque, je n’en vois pas l’intérêt. Je respecte les règles, la ponctualité. Le moindre retard à une réunion ou un rendez-vous me rend fébrile. »

Adaptation des bureaux

Les salariés neuroatypiques ont besoin que les entreprises connaissent leurs troubles et s’y adaptent. Pour cela, ils doivent pouvoir en parler librement à leurs collègues et se sentir en sécurité. L’environnement professionnel, surtout l’open space, et les transports en commun sont difficiles à vivre pour les hypersensibles ; trop de bruit, de couleurs, d’odeurs, de lumière créent un état d’anxiété.

« Nous avons adapté les locaux pour accueillir la formation IA, avec un éclairage plus doux, une salle conviviale en couleurs pastel, avec peu de passage mais proche d’un espace cafétéria et d’un lieu de repos », explique Philippe Trotin. Des horaires aménagés permettent d’éviter les heures de pointe dans les transports ou les moments d’affluence dans les bureaux. Désormais salarié en CDI, Arnaud Khun travaille deux jours par semaine en présentiel. « Je me sens privilégié, car il y a peu de monde, donc plus de place et moins d’interactions. »

Les entreprises qui recrutent ces profils atypiques s’en félicitent, et pas seulement dans le numérique ou l’ingénierie, où ils excellent. « Ils sont précieux pour beaucoup de métiers où ils peuvent exprimer leurs qualités et leurs talents, surtout dans le domaine des jeux vidéo », reconnaît Pierre Escaich, directeur du développement de Massive, une filiale d’Ubisoft, père de deux garçons diagnostiqués TDAH et HPI, et lui-même TDAH.

« Ils font preuve d’une très grande créativité, de beaucoup d’imagination, poursuit-il. Leur capacité de visualisation en 3D est supérieure à la moyenne, ils voient avec des scènes, des couleurs, des filtres différents. Les autistes surtout sont capables d’intégrer beaucoup d’informations et de détecter des patterns [modèles], des schémas. C’est tout sauf un handicap ! »

Fort de ces convictions, Pierre Escaich a créé un groupe d’échange sur la neurodiversité au sein d’Ubisoft. Lancé début 2021, ce groupe rassemble à présent 220 personnes dans une quinzaine de pays où l’éditeur de jeux est présent. Des forums de discussion permettent de parler de ses troubles, de partager et de s’entraider, « car il existe encore de grandes différences d’un pays à l’autre dans le diagnostic, le statut et la reconnaissance de ces maladies dites “mentales” », conclut Pierre Escaich.
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Message par siamois93 Mer 15 Déc 2021 - 23:25

C’est dommage que les exemples soient uniquement dans l’informatique, Microsoft et Ubisoft.
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Message par zebrepat Jeu 16 Déc 2021 - 17:28

Concernant ubisoft c'est peut-etre vrai mais cette boite est reputée pour ses horaires a rallonge et certains problemes semble-t-il. les editeurs de logiciel sont vraiment un cas a part pas representatif des grandes entreprises en general
J'ai moi meme bossé chez des editeurs de logiciel et avec des zebres mais c'est un cas a part et il y a pas enormement d'editeurs en France

a mon avis il y a quelques boites et secteurs en France ou la competence est valorisée, airbus par exemple je crois. j'en ai encore discuté avec divers ingés


Pour info j'ai du informatiser des tests de recutement avec gros cabinets a une certaine epoque , meme sur le QI , les THQI etaient exclus par les tests sans parler de la personalité des zebres atypiques qui derange.  il voulaient des gars moyens en tout
En general les grandes entreprises favorisent le conformisme, parfois la docilité, respect des hierarchies (il parait que les zebres ont un probleme avec l'autorité) plutot que competence, creativité etc les specialiste de la douance le disent

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Message par Stef-âne Jeu 16 Déc 2021 - 22:43

Dans le même ordre d'idée: Et toujours pour les HPI.


  L’association L’AFEP propose une formation pour être référent haut potentiel, via le handicap. Le formateur est un directeur de SEGPA;

Une classe Segpa accueille les jeunes de la 6e à la 3e présentant des difficultés scolaires importantes ne pouvant pas être résolues par des actions d’aide scolaire et de soutien. La classe est intégrée dans un collège. Elle regroupe un petit groupe d’élèves (16 maximum) pour individualiser le parcours de chacun. La Segpa doit permettre aux élèves d’accéder à une formation professionnelle diplômante ou à la poursuite de leurs études après la 3e.

 https://planetesurdoues.fr/index.php/2021/12/15/lafep-forme/
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Message par boule-d-ombre Lun 3 Jan 2022 - 12:51

il n'y avait pas airbus aussi qui en engageait ?
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Message par zebrepat Lun 10 Jan 2022 - 9:01

je prefererais que ces journalistes parlent des secteurs ou ils veulent pas de zebres (il s'agit pas de "frilosité" voir mon post precedent) ou n'aiment pas les zebres, comme ca ca eviterait aux zebres de s'engager dans une mauvaise voie/formation et de perdre leur temps et favoriser les secteurs ou les zebres et atypiques sont mieux recus.

en PME, je crois qu'un zebre (polymathe/polyvalent, competent etc) au fonctionnement plus familial peut plus facilement tirer sont epingle du jeu. un patron de PME peut moins se permettre d'engager des gens faineants et incompetents comme en grande entreprise/administration (vu avec certains collegues).
Dans les PME ou j'ai travaillé on allait manger avec le patron regulierement, pas comme en grande entreprise ou les managers mangent ensemble (comme a l'armée ou les officiers ont leur mess separé), et j'ai meme connu des grandes entreprises ou les externes (presta SSII par exemple) sont exclus de cantine par decision de la direction meme si ils payent. tu parles de mesquinerie !

Certaines grandes entreprises sont des bureaucraties du privé , toute rigides (pour favoriser la stabilité de la structure) avec une grande importance de la politique et des hierarchies.

Que ces journalistes parlent aussi des administrations et leur fonctionnemment tous les glandeurs qu'on trouve la-dedans aussi

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