Conte rendu d'errance
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Re: Conte rendu d'errance
Tu as tout à fait raison.
Mais celle des années 60-70. Avec encore de petits alpages vivants au dessus des villages et pas de tourisme (sauf dans les spots). C'est ultra paisible mais vivant.
Au sud dans les Carpates c'est un mix entre Haute-Savoie et Massif central. On arrive en altitude au dessus de forêts interminables et ce sont d'immenses plateaux déserts hormis des bergeries très éloignées les unes des autres. Des pistes merdiques permettent parfois d'y circuler.
Mais celle des années 60-70. Avec encore de petits alpages vivants au dessus des villages et pas de tourisme (sauf dans les spots). C'est ultra paisible mais vivant.
Au sud dans les Carpates c'est un mix entre Haute-Savoie et Massif central. On arrive en altitude au dessus de forêts interminables et ce sont d'immenses plateaux déserts hormis des bergeries très éloignées les unes des autres. Des pistes merdiques permettent parfois d'y circuler.
Confiteor- Messages : 9190
Date d'inscription : 01/04/2017
Re: Conte rendu d'errance
Ah ben c'est que j'avance aussi dans l'âge cré vin diou !
- Séquence nostalgique:
- Je ne suis tellement nostalgique mais quand les souvenirs sont bons j'aime bien me les rappeler.
Donc je parle des années 80 début 90.
Je n'étais pas à proprement parler un gamin de la campagne, nous habitions Rumilly mais ma mère aurait volontiers passé ses journées [et ses nuits !] à Annecy. Elle insuflait un style BCBG dans notre family ça avait ses avantages.
Donc il y avait la "Balouria", une sorte de foire des vieux métiers, qui s'étalait sur plusieurs rues, avec celui qui travaillait le fer incandescent, feu de charbon avec soufflet, celle qui filait la laine, le pressoir à pomme, la dentellière, ceux qui battaient le blé, une sorte de machine géante qui faisait je sais pas quoi, la tonte des moutons et le stand des beignets ou ma vieille instit de CE1 CE2 s'activait avec fougue, tout ce monde là étant habillé en costume traditionnel. Et surtout il régnait une certaine joie dans ce joyeux brouhaha où l'on entendait des mots en patois. Je sais pas si ça existe encore.
Invité- Invité
Re: Conte rendu d'errance
Ils sont vraiment étonnamment gentils les Roumains.
C'est un peu galère ces jours, il pleut non stop ou presque. Impossible d'aller marcher en montagne, vue bouchée, etc.
Dans le meilleur des cas des accalmie d'une heure.
Comme on en avait un peu ras le bol on est resté tranquille depuis hier après-midi dans le même coin.
On est dans le début de la zone Moldave. (On nous en a dit beaucoup de mal, ils sont présumés sous-developpés, sales et paresseux. Peut-être est-ce vrai ?).
Impossible de se poser en montagne il fait trop froid et les sommets restent dans le nuage. On est sur le plateau vers 800 m. L'habitat est très dispersé. On n'arrive pas à s'écarter beaucoup des maisons.
Le coin est cependant très agréable.
On est au bord d'un mini chemin de terre à moins de 150 m d'une petite maison.
Ce matin on a vu passer des femmes manifestement en deuil descendre au village sautillant pour éviter les énormes flaques. Il pleuvait à verse.
Un mec les a remontées en 4x4 il s'est arrêté pour nous dire qu'il est le proprio du terrain que nous squattons et qu'il n'y voit aucun inconvénient. Il s'est assuré que nous n'avions besoin de rien.
On a passé la journée à bouquiner, mater un film et un docu d'arte.
Tout à l'heure une super mémé s'est pointée avec 500 g de beurre, autant de fromage frais, des petits gâteaux et de la crème aigre. Le tout de sa production.
Elle nous a proposé de venir dormir chez elle et nous a fait tout un discours dans lequel on devinait de la bienveillance.
Ce fut ainsi chez nous. Mais ça, c'était avant ...
C'est un peu galère ces jours, il pleut non stop ou presque. Impossible d'aller marcher en montagne, vue bouchée, etc.
Dans le meilleur des cas des accalmie d'une heure.
Comme on en avait un peu ras le bol on est resté tranquille depuis hier après-midi dans le même coin.
On est dans le début de la zone Moldave. (On nous en a dit beaucoup de mal, ils sont présumés sous-developpés, sales et paresseux. Peut-être est-ce vrai ?).
Impossible de se poser en montagne il fait trop froid et les sommets restent dans le nuage. On est sur le plateau vers 800 m. L'habitat est très dispersé. On n'arrive pas à s'écarter beaucoup des maisons.
Le coin est cependant très agréable.
On est au bord d'un mini chemin de terre à moins de 150 m d'une petite maison.
Ce matin on a vu passer des femmes manifestement en deuil descendre au village sautillant pour éviter les énormes flaques. Il pleuvait à verse.
Un mec les a remontées en 4x4 il s'est arrêté pour nous dire qu'il est le proprio du terrain que nous squattons et qu'il n'y voit aucun inconvénient. Il s'est assuré que nous n'avions besoin de rien.
On a passé la journée à bouquiner, mater un film et un docu d'arte.
Tout à l'heure une super mémé s'est pointée avec 500 g de beurre, autant de fromage frais, des petits gâteaux et de la crème aigre. Le tout de sa production.
Elle nous a proposé de venir dormir chez elle et nous a fait tout un discours dans lequel on devinait de la bienveillance.
Ce fut ainsi chez nous. Mais ça, c'était avant ...
Confiteor- Messages : 9190
Date d'inscription : 01/04/2017
Age : 65
Localisation : Drôme
Re: Conte rendu d'errance
Confiteor a écrit:, ils sont présumés sous-developpés, sales et paresseux.
C'est marrant ça, j'ai entendu ça un bon paquet de fois (des Texans envers les Mexicains, des Ontariens envers les Quebécois, des Thailandais envers les Laotiens, des Suisses francophones envers les Français, des Suisses alémaniques envers les Suisses francophones, ...). Tout le monde a son "sous-développé, sale et paresseux", généralement juste de l'autre côté de la frontière.
fift- Messages : 8877
Date d'inscription : 26/04/2016
Age : 48
Localisation : Paris
Re: Conte rendu d'errance
On a eu la visite d'un mec look bien authentique, un seau de lait frais et tiède à la main.
Pour se foutre de ma gueule il m'a branché en roumain avant de passer à un anglais parfait.
Lorsque je lui ai demandé pourquoi il le parle si bien il m'a répondu "Cause I'm smart ..."
Il est broker à Toronto. Dès qu'il peut, plusieurs fois par an, il vient passer quelques semaines dans la maison de famille en bois où vit sa mère de 86 ans et ses deux vaches.
C'est dans son jus, grande pièce à vivre et dormir avec énorme poêle à bois en brique.
Il s'est installé un "bureau" dans local attenant pour teletravailler cet hiver cause Covid. Refait de rester dans sa montagne (en fait on est à 1075 m).
Ses collègues n'imagine sans doute pas très bien ce qui se passe autour de lui.
Ce pays est dingue.
Mais ce serait bien s'il faisait un peu soleil ...
C'est pas bien grand un Camion même avec la mezzanine...
Pour se foutre de ma gueule il m'a branché en roumain avant de passer à un anglais parfait.
Lorsque je lui ai demandé pourquoi il le parle si bien il m'a répondu "Cause I'm smart ..."
Il est broker à Toronto. Dès qu'il peut, plusieurs fois par an, il vient passer quelques semaines dans la maison de famille en bois où vit sa mère de 86 ans et ses deux vaches.
C'est dans son jus, grande pièce à vivre et dormir avec énorme poêle à bois en brique.
Il s'est installé un "bureau" dans local attenant pour teletravailler cet hiver cause Covid. Refait de rester dans sa montagne (en fait on est à 1075 m).
Ses collègues n'imagine sans doute pas très bien ce qui se passe autour de lui.
Ce pays est dingue.
Mais ce serait bien s'il faisait un peu soleil ...
C'est pas bien grand un Camion même avec la mezzanine...
Confiteor- Messages : 9190
Date d'inscription : 01/04/2017
Age : 65
Localisation : Drôme
Re: Conte rendu d'errance
L'emplacement de bivouac est très moyen, le paysage ne s'y prête pas, trop de coteaux, un habitat très dispersé et des champs clos
MAIS
Tomates de jardin avec du fromage frais paysan et une sauce au raifort achetée au marché (de la tuerie)
T-bone steak de Black angus local maturé 4 semaines avec une poêlée de ceps achetés à une gitane (qui m'a arnaqué, normal ...)
Fromage à pâte cuite ressemblant à de l'Abondance
Fraises (improbable on est passé dans un coin où ils gèrent les fraises remontante de fin de saison)
Cabernet sauvignon
Et bien entendu peu après notre arrivée une gosse d'une quinzaine d'années se pointe avec des bottes en caoutchouc et un anglais qui ferait pâlir un petit français du même âge, super à l'aise et détendue, elle nous apporte du lait frais.
Depuis deux ans un mini bus la conduit au gros village où se trouve l'école et le collège. Auparavant une heure et demi à pied sur la piste boueuse. Pour mémoire ici lorsqu'il ne pleut pas, il neige ou alors on est en juillet août et on aide à faire les foins ...
J'ai tellement honte pour les gosses de France que j'ai enseigné et qui chougnaient à la première occasion ...
Et pour avoir vu l'appétit de vivre, l'investissement dans les études et l'energie de la jeunesse ailleurs que chez nous je flippe pour l'avenir de notre pays.
Et ce sera justice ...
Quelle folie de complaindre par démagogie les MonCheriMonCoeur aussi bien que les prolos de la ZUP plutôt que de leur expliquer que le monde est désormais ouvert et que ceux qui n'ont pas eu les meilleures cartes au départ ont acquis une expertise dans le jeu qui ne leur laissera aucune chance.
Beaucoup de mes collègues m'ont détesté pour avoir tenu ce discours lorsqu'ils étaient dans le misérabilisme et le victimisme exacerbé.
M'en fout chuis vieux je verrai pas le pire et nos gosses s'en sont sorti.
Cet am visite d un beau musée consacré à la "civilisation du bois". Petite ville (12 000 hab) dans la moyenne montagne.
Le directeur nous croise à la caisse. Il nous a consacré deux heures d'une rare qualité. Un français parfait, sa compagne est native de Valence à 20 km de la maison. Étonnante coïncidence. Elle a suivi le cursus de l'école d'animation numérique (issue de Fol-Image) et télétravaille pour des studios français depuis sa montagne ...
Le boss a ensuite passé le relais à une gosse en première bilingue français. Lorsqu'elle cherchait un mot, elle le disait en anglais parce qu'elle l'apprend depuis l école primaire et donc ...
Super mignonne.
Elle veut faire ses études en France et devenir juriste.
Je ne doute pas que etc.
J'ai tellement d'estime pour ces gens qui savent saisir toutes les opportunités parce qu'ils sont certains que rien ne leur est dû et qu'on ne leur fera aucun cadeau.
J'espère que ces quelques réflexions désabusées vont déchaîner les passions !
C'est un peu trop calme ici ...
Ah et puis aussi, depuis 11 h ce matin il ne pleut plus ou si peu. Nous avons même vu le soleil un moment.
MAIS
Tomates de jardin avec du fromage frais paysan et une sauce au raifort achetée au marché (de la tuerie)
T-bone steak de Black angus local maturé 4 semaines avec une poêlée de ceps achetés à une gitane (qui m'a arnaqué, normal ...)
Fromage à pâte cuite ressemblant à de l'Abondance
Fraises (improbable on est passé dans un coin où ils gèrent les fraises remontante de fin de saison)
Cabernet sauvignon
Et bien entendu peu après notre arrivée une gosse d'une quinzaine d'années se pointe avec des bottes en caoutchouc et un anglais qui ferait pâlir un petit français du même âge, super à l'aise et détendue, elle nous apporte du lait frais.
Depuis deux ans un mini bus la conduit au gros village où se trouve l'école et le collège. Auparavant une heure et demi à pied sur la piste boueuse. Pour mémoire ici lorsqu'il ne pleut pas, il neige ou alors on est en juillet août et on aide à faire les foins ...
J'ai tellement honte pour les gosses de France que j'ai enseigné et qui chougnaient à la première occasion ...
Et pour avoir vu l'appétit de vivre, l'investissement dans les études et l'energie de la jeunesse ailleurs que chez nous je flippe pour l'avenir de notre pays.
Et ce sera justice ...
Quelle folie de complaindre par démagogie les MonCheriMonCoeur aussi bien que les prolos de la ZUP plutôt que de leur expliquer que le monde est désormais ouvert et que ceux qui n'ont pas eu les meilleures cartes au départ ont acquis une expertise dans le jeu qui ne leur laissera aucune chance.
Beaucoup de mes collègues m'ont détesté pour avoir tenu ce discours lorsqu'ils étaient dans le misérabilisme et le victimisme exacerbé.
M'en fout chuis vieux je verrai pas le pire et nos gosses s'en sont sorti.
Cet am visite d un beau musée consacré à la "civilisation du bois". Petite ville (12 000 hab) dans la moyenne montagne.
Le directeur nous croise à la caisse. Il nous a consacré deux heures d'une rare qualité. Un français parfait, sa compagne est native de Valence à 20 km de la maison. Étonnante coïncidence. Elle a suivi le cursus de l'école d'animation numérique (issue de Fol-Image) et télétravaille pour des studios français depuis sa montagne ...
Le boss a ensuite passé le relais à une gosse en première bilingue français. Lorsqu'elle cherchait un mot, elle le disait en anglais parce qu'elle l'apprend depuis l école primaire et donc ...
Super mignonne.
Elle veut faire ses études en France et devenir juriste.
Je ne doute pas que etc.
J'ai tellement d'estime pour ces gens qui savent saisir toutes les opportunités parce qu'ils sont certains que rien ne leur est dû et qu'on ne leur fera aucun cadeau.
J'espère que ces quelques réflexions désabusées vont déchaîner les passions !
C'est un peu trop calme ici ...
Ah et puis aussi, depuis 11 h ce matin il ne pleut plus ou si peu. Nous avons même vu le soleil un moment.
Confiteor- Messages : 9190
Date d'inscription : 01/04/2017
Age : 65
Localisation : Drôme
Re: Conte rendu d'errance
En plaine et sous le soleil !
Visite de deux somptueux monastères l'un du XVIeme l'autre du XVIIeme
Des perles fines avec dans les petites musées attenants des masterpieces d'art religieux renaissance ou baroque.
En particulier des tissus éblouissants et des miniatures gravées sur ivoire ou bois d'une stupéfiante dextérité.
Comme toujours nous avons eu du bol. Sœur Tatiana nous a fait 2 h de révision d'histoire sainte en francais.
Cette vieille nonne est un puits de sciences. Elle nous a noyé de détails sur le symbolisme des images, le parti pris théologique, sur les spécificités moldaves, les sous-entendus politiques etc.
Nous avons beaucoup visité de monastères orthodoxes dans les Balkans où en Arménie, le plus souvent sans rien y comprendre... Frustrant.
Cette fois nous avons quelques clés même si je suis loin d'avoir tout mémorisé.
Profitez vite et fort des facilités qui sont les vôtres, avec l'âge elles s'estompent irrémédiablement !
Pour éclater vos yeux, cliquez Ici et Là
Visite de deux somptueux monastères l'un du XVIeme l'autre du XVIIeme
Des perles fines avec dans les petites musées attenants des masterpieces d'art religieux renaissance ou baroque.
En particulier des tissus éblouissants et des miniatures gravées sur ivoire ou bois d'une stupéfiante dextérité.
Comme toujours nous avons eu du bol. Sœur Tatiana nous a fait 2 h de révision d'histoire sainte en francais.
Cette vieille nonne est un puits de sciences. Elle nous a noyé de détails sur le symbolisme des images, le parti pris théologique, sur les spécificités moldaves, les sous-entendus politiques etc.
Nous avons beaucoup visité de monastères orthodoxes dans les Balkans où en Arménie, le plus souvent sans rien y comprendre... Frustrant.
Cette fois nous avons quelques clés même si je suis loin d'avoir tout mémorisé.
Profitez vite et fort des facilités qui sont les vôtres, avec l'âge elles s'estompent irrémédiablement !
Pour éclater vos yeux, cliquez Ici et Là
Confiteor- Messages : 9190
Date d'inscription : 01/04/2017
Age : 65
Localisation : Drôme
Re: Conte rendu d'errance
Vous avez piqué les clés de Soeur Tatiana ? Tss.
[Passions déchaînées, j'espère que tu apprécies.]
Attention les autres, ça éclate vraiment les yeux.
[Passions déchaînées, j'espère que tu apprécies.]
Attention les autres, ça éclate vraiment les yeux.
Topsy Turvy- Messages : 8367
Date d'inscription : 10/01/2020
Re: Conte rendu d'errance
Hahaha !
Pour info on ne photographie pas l'intérieur par tradition. Bon, comme tout le monde, j'ai un peu fraudé mais flemme et un peu galère dans le Camion de transférer, trier, réduire les photos, etc
Et bien entendu le plus beau est à l'intérieur, encore très frais, restauré sans repeints excessifs.
Dans ces deux monastères l'iconostase est impressionnante.
Ça fait trop du bien d'être enfin au sec ...
Malgré le chauffage tout était moite depuis une semaine, les sièges de camping ont même un peu moisi ! Et puis cuisiner sous la pluie c'est gore.
Cool aussi de pouvoir se doucher à nouveau dehors.
Du XVII en ivoire, taille 4 cm de côté. La photo (au téléphone derrière une vitre) ne rend pas grâce aux détails des visages par exple
Pour info on ne photographie pas l'intérieur par tradition. Bon, comme tout le monde, j'ai un peu fraudé mais flemme et un peu galère dans le Camion de transférer, trier, réduire les photos, etc
Et bien entendu le plus beau est à l'intérieur, encore très frais, restauré sans repeints excessifs.
Dans ces deux monastères l'iconostase est impressionnante.
Ça fait trop du bien d'être enfin au sec ...
Malgré le chauffage tout était moite depuis une semaine, les sièges de camping ont même un peu moisi ! Et puis cuisiner sous la pluie c'est gore.
Cool aussi de pouvoir se doucher à nouveau dehors.
Du XVII en ivoire, taille 4 cm de côté. La photo (au téléphone derrière une vitre) ne rend pas grâce aux détails des visages par exple
Confiteor- Messages : 9190
Date d'inscription : 01/04/2017
Age : 65
Localisation : Drôme
Re: Conte rendu d'errance
Pabanal a écrit:
- Spoiler:
J'ai pas tout lu, il m'est revenu en mémoire qu'un ami m'avait parlé du Château de Hunedora ou Château des Corvin, et je me demandais si vous y étiez déjà passés ou si c'est en projet. On dirait un château de jeu de rôles.
Ce même ami avait évoqué des rites qui ressemblaient étrangement à ce qu'on peut voir en Afrique. Je le recontacte demain pour savoir ce qu'il en est.
- Kukeri:
I s'agit des Kukeri mais c'est en Bulgarie, une trace de la civilisation Thrace. C'est évidemment récupéré et donc aseptisé par le tourisme et le folklore officiel lors de défilés dans les cités ou à l'occasion de festivals. J'avais vu des photos de cérémonies roots en campagne, la ressemblance avec des rites africains était troublante.
Pabanal- Messages : 4647
Date d'inscription : 21/10/2017
Age : 67
Localisation : Juste à côté de chez moi
Re: Conte rendu d'errance
On a craqué on avait envie d'une douche chaude.
Du coup on dort à l'hôtel dans le village de Bicaz Chei, c'est au bord d'un lac dans la montagne.
J'ai été réveillé par une violente sirène d'alarme de mon téléphone accompagnée de ce SMS :
"ATENTIE ! URS PERICULOS. A fost semnalata prezenta unui urs in comuna Bicaz Chei, sat Bicaz Chei (Str. Principala). Luaţi măsuri de protecţie, evitaţi deplasările, Nu vă apropiaţi de animale, Nu vă expuneţi la pericole. ISU NEAMT"
Traduction "ATTENTION! OURS DANGEREUX. La présence d'un ours a été signalée dans la commune de Bicaz Chei, village de Bicaz Chei (rue principale). Prenez des mesures de protection, évitez de vous déplacer, Ne vous approchez pas des animaux, Ne vous exposez pas à des dangers. ISU NEAMT"
J'ai trop envie de m'habiller et de sauter dans la bagnole ...
Mais je crains qu'il soit déjà loin...
Du coup on dort à l'hôtel dans le village de Bicaz Chei, c'est au bord d'un lac dans la montagne.
J'ai été réveillé par une violente sirène d'alarme de mon téléphone accompagnée de ce SMS :
"ATENTIE ! URS PERICULOS. A fost semnalata prezenta unui urs in comuna Bicaz Chei, sat Bicaz Chei (Str. Principala). Luaţi măsuri de protecţie, evitaţi deplasările, Nu vă apropiaţi de animale, Nu vă expuneţi la pericole. ISU NEAMT"
Traduction "ATTENTION! OURS DANGEREUX. La présence d'un ours a été signalée dans la commune de Bicaz Chei, village de Bicaz Chei (rue principale). Prenez des mesures de protection, évitez de vous déplacer, Ne vous approchez pas des animaux, Ne vous exposez pas à des dangers. ISU NEAMT"
J'ai trop envie de m'habiller et de sauter dans la bagnole ...
Mais je crains qu'il soit déjà loin...
Confiteor- Messages : 9190
Date d'inscription : 01/04/2017
Age : 65
Localisation : Drôme
Re: Conte rendu d'errance
Ils sont dingues de mettre en oeuvre les attractions touristiques en pleine nuit dans ce pays ...
Confiteor- Messages : 9190
Date d'inscription : 01/04/2017
Age : 65
Localisation : Drôme
Re: Conte rendu d'errance
Damned, tu as été repéré par les autorités
fift- Messages : 8877
Date d'inscription : 26/04/2016
Age : 48
Localisation : Paris
Re: Conte rendu d'errance
Hier et avant-hier journées de transition.
Pas mal de route encombrée et dangereuse.
Traversée de villes couvertes de friches industrielles.
La vaste plaine alluviale du Danube est couverte d'immenses champs de mais ou de tournesol.
On a roule dans un village rue de 20 km sans une seule place ou terrasse de bar étonnant !
Hier je repère sur MapsMe une zone humide, presque de 10 km de long avec au libre au centre. Trop bon pour les limnicoles
On a traversé de Danube sur un bac, le pont que leur offert l'Europe est encore en construction.
Petites pistes sur les berges. C'est dans un état de saleté tel que nous avons renonce à y bivouaquer. Sur la plage la merde transportée par le fleuve et plus haut les innombrables imondices laisses par les pêcheurs.
Ils campent sur place et c'est impressionnant à quel point ils aiment vivre dans leurs propres déchets.
Vu tout de même 4 ibis et un balbusard pêcheur
Je suis super déçu par le très faible nombre d'oiseau dans le pays. J'espérais retrouver une ornithofaune abondante et diversifiée, c'est très loin d'être le cas. Limite pire qu'en France. Même dans les zones rurale cultivées à l'ancienne ou en montagne.
Hier je repère sur MapsMe une zone humide de près de 10 km avec eau libre au centre. Trop bon pour les limnicoles.
On galère un peu pour l'atteindre sur des chemins de terre au milieu des cultures. Le centre de la zone est aujourd'hui un champ de maïs... Tout est draine et mis en culture.
J'espère que le delta tiendra ses promesses on va essayer de trouver un guide ornitho avec un bateau et se payer une journée d'explo.
Je crains de trouver des berges couvertes de résidences secondaires avec ponton de pêche et bateau et de pensions, nous ne sommes pas loin de Bucarest ...
De très nombreux spots sont défigurés par cet urbanisme délirant et plus qu'ostentatoire. Comme pour les bagnoles (?) c'est la taille qui compte.
Les plus délirants sont les expat qui se font construire des palais de 400 m2 et vivent sans doute dans une HLM délabrée en France.
J'ai moins le goût d'écrire ces temps. Et puis, nous sommes si occupés...
En fait c'est un peu vrai. Je dois énormément dormir (mini 10 h ...) si je veux pouvoir gérer la journée et parfois encore faire une petite sieste. Il est bien passé le temps de l'aventurier infatigable...
Tout prend du temps en Camion. Matin et soir installer et remballer le camp. Trouver un lieu de bivouac. Dans certaines régions c'est super chiant et long lorsque la géographique ou l'urbanisme ne s'y prêtent pas et nous sommes un peu exigeants. Avec l'expérience nous sommes experts dans le domaine mais on y passe au moins 30 min par jour. Après c'est un loisir amusant plein d'imprévus et ça finit parfois par des franchissements dont je me dispensera... Y'a un côté jeu de piste, devinette de la relation entre la cartographie et le réel (le territoire ...) en fonction de la région. A ces instants nos échanges sont codés en référence à des situations emblématiques du passé : "Au fond de ce vallon je sens un coup comme les chiens errants - En haut de la butte j'y crois un plat comme la mémé au fromage qui pue - Ne part pas sur cette piste ça va faire finir en éventé au tracteur - etc
Hier c'était une situation nouvelle qui sera désormais une référence "OTAN et politiquement correct"
Nous sommes à 5 km de l'Ukraine sur de petites collines hérissée de radars, d'antennes en tout genre et pour faire stylé ils ont parsemé le lieu d'éoliennes.
Et puis du temps et de l'energie consacrés à des objets auxquels on ne songe jamais en France tant ils sont naturels. L'eau par exemple. Pas si simple de remplir le réservoir de 80 L pour la toilette vaisselle etc. Un ein dure 3 jours. On évite de la boire et on n'est pas ultra exigeants sur la qualité. Et puis eau de boisson et de cuisine. Pour des raisons obscures (et parce qu'on m'a beaucoup accusé de pourrir la planète avec mes loisirs de petit bourgeois) nous évitons au maximum d'acheter de l'eau en bouteille (alors que c'est notre quotidien à la maison ...). Le sport consiste donc à trouver des sources, certaines sont indiquées sur la cartographie, d'autres sont signalées au bord des pistes ou des routes par les montagnes de déchets que les locaux laissent aux abord lorsqu'ils vont faire le plein d'eau potable.
Idéalement nous réutilisons les bouteilles en plastique de 5 ou 10 L achetées dans les supérettes. Nous avons nos marques préférées, celles dont le plastique est plus rigide et les bouchons plus étanches.
Je vous rassure je ne tourne pas écolo c'est juste une soydaine manie de vieillard.
Suivant les régions l'accès à l'eau est très différent. Il nous faut découvrir les règles locales. Parfois nous avons dû demander à rentrer dans un jardin afin d'avoir accès à un puits. En montagne c'est globalement plus simple qu'en plaine. Mais pas toujours, dans la région que nous avons quittée ils sont avares d'aménagements collectifs.
À tel point qu'un soir un mec est venu nous proposer de venir nous approvisionner sur son captage.
À ciao, bonne bourre à tous, Tulcea nous attend.
Édit : vu hier sur la nationale les plus extraordinaires putes à camionneur de ma carrière, avec des tenues qui feraient pâlir de jalousie bien des filles de ZC ...
Pas mal de route encombrée et dangereuse.
Traversée de villes couvertes de friches industrielles.
La vaste plaine alluviale du Danube est couverte d'immenses champs de mais ou de tournesol.
On a roule dans un village rue de 20 km sans une seule place ou terrasse de bar étonnant !
Hier je repère sur MapsMe une zone humide, presque de 10 km de long avec au libre au centre. Trop bon pour les limnicoles
On a traversé de Danube sur un bac, le pont que leur offert l'Europe est encore en construction.
Petites pistes sur les berges. C'est dans un état de saleté tel que nous avons renonce à y bivouaquer. Sur la plage la merde transportée par le fleuve et plus haut les innombrables imondices laisses par les pêcheurs.
Ils campent sur place et c'est impressionnant à quel point ils aiment vivre dans leurs propres déchets.
Vu tout de même 4 ibis et un balbusard pêcheur
Je suis super déçu par le très faible nombre d'oiseau dans le pays. J'espérais retrouver une ornithofaune abondante et diversifiée, c'est très loin d'être le cas. Limite pire qu'en France. Même dans les zones rurale cultivées à l'ancienne ou en montagne.
Hier je repère sur MapsMe une zone humide de près de 10 km avec eau libre au centre. Trop bon pour les limnicoles.
On galère un peu pour l'atteindre sur des chemins de terre au milieu des cultures. Le centre de la zone est aujourd'hui un champ de maïs... Tout est draine et mis en culture.
J'espère que le delta tiendra ses promesses on va essayer de trouver un guide ornitho avec un bateau et se payer une journée d'explo.
Je crains de trouver des berges couvertes de résidences secondaires avec ponton de pêche et bateau et de pensions, nous ne sommes pas loin de Bucarest ...
De très nombreux spots sont défigurés par cet urbanisme délirant et plus qu'ostentatoire. Comme pour les bagnoles (?) c'est la taille qui compte.
Les plus délirants sont les expat qui se font construire des palais de 400 m2 et vivent sans doute dans une HLM délabrée en France.
J'ai moins le goût d'écrire ces temps. Et puis, nous sommes si occupés...
En fait c'est un peu vrai. Je dois énormément dormir (mini 10 h ...) si je veux pouvoir gérer la journée et parfois encore faire une petite sieste. Il est bien passé le temps de l'aventurier infatigable...
Tout prend du temps en Camion. Matin et soir installer et remballer le camp. Trouver un lieu de bivouac. Dans certaines régions c'est super chiant et long lorsque la géographique ou l'urbanisme ne s'y prêtent pas et nous sommes un peu exigeants. Avec l'expérience nous sommes experts dans le domaine mais on y passe au moins 30 min par jour. Après c'est un loisir amusant plein d'imprévus et ça finit parfois par des franchissements dont je me dispensera... Y'a un côté jeu de piste, devinette de la relation entre la cartographie et le réel (le territoire ...) en fonction de la région. A ces instants nos échanges sont codés en référence à des situations emblématiques du passé : "Au fond de ce vallon je sens un coup comme les chiens errants - En haut de la butte j'y crois un plat comme la mémé au fromage qui pue - Ne part pas sur cette piste ça va faire finir en éventé au tracteur - etc
Hier c'était une situation nouvelle qui sera désormais une référence "OTAN et politiquement correct"
Nous sommes à 5 km de l'Ukraine sur de petites collines hérissée de radars, d'antennes en tout genre et pour faire stylé ils ont parsemé le lieu d'éoliennes.
Et puis du temps et de l'energie consacrés à des objets auxquels on ne songe jamais en France tant ils sont naturels. L'eau par exemple. Pas si simple de remplir le réservoir de 80 L pour la toilette vaisselle etc. Un ein dure 3 jours. On évite de la boire et on n'est pas ultra exigeants sur la qualité. Et puis eau de boisson et de cuisine. Pour des raisons obscures (et parce qu'on m'a beaucoup accusé de pourrir la planète avec mes loisirs de petit bourgeois) nous évitons au maximum d'acheter de l'eau en bouteille (alors que c'est notre quotidien à la maison ...). Le sport consiste donc à trouver des sources, certaines sont indiquées sur la cartographie, d'autres sont signalées au bord des pistes ou des routes par les montagnes de déchets que les locaux laissent aux abord lorsqu'ils vont faire le plein d'eau potable.
Idéalement nous réutilisons les bouteilles en plastique de 5 ou 10 L achetées dans les supérettes. Nous avons nos marques préférées, celles dont le plastique est plus rigide et les bouchons plus étanches.
Je vous rassure je ne tourne pas écolo c'est juste une soydaine manie de vieillard.
Suivant les régions l'accès à l'eau est très différent. Il nous faut découvrir les règles locales. Parfois nous avons dû demander à rentrer dans un jardin afin d'avoir accès à un puits. En montagne c'est globalement plus simple qu'en plaine. Mais pas toujours, dans la région que nous avons quittée ils sont avares d'aménagements collectifs.
À tel point qu'un soir un mec est venu nous proposer de venir nous approvisionner sur son captage.
À ciao, bonne bourre à tous, Tulcea nous attend.
Édit : vu hier sur la nationale les plus extraordinaires putes à camionneur de ma carrière, avec des tenues qui feraient pâlir de jalousie bien des filles de ZC ...
Confiteor- Messages : 9190
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Localisation : Drôme
Re: Conte rendu d'errance
On attend la série de portraits légitime fierté de la pute à camionneur(s?).
Sympa, l'histoire dont tu es le pauvre hère qui erre pour l'eau. Bonne exploration du delta !
Sympa, l'histoire dont tu es le pauvre hère qui erre pour l'eau. Bonne exploration du delta !
Dernière édition par Topsy Turvy le Mer 8 Sep 2021 - 12:08, édité 1 fois
Topsy Turvy- Messages : 8367
Date d'inscription : 10/01/2020
Re: Conte rendu d'errance
Plus je te lis, et plus j'ai l'impression de me projeter dans un "usage du monde" moderne.
Et plus j'ai envie de sangler un sac sur la moto et de prendre plein est, d'autant que le coin que tu es en train d'explorer est un des endroits que j'avais étudié pour aller y passer du temps l'an dernier (mon dieu que c'est loin !).
Et plus j'ai envie de sangler un sac sur la moto et de prendre plein est, d'autant que le coin que tu es en train d'explorer est un des endroits que j'avais étudié pour aller y passer du temps l'an dernier (mon dieu que c'est loin !).
fift- Messages : 8877
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Re: Conte rendu d'errance
@ Topsy J'aurais sans doute pu mais M. à mes côtés m'a dissuadé d'aller plus loin de la rencontre...
Tout à l'heure un beau vol de cigogne se préparant à la migration. Environ 200 individus.
Et puis un panneau en bord de route en pleine campagne signale un viticulteur ... Que croyez-vous que nous soyons contraints de faire ? La patronne est charmante nous dégusterons deux blancs et un rouge avec quelques grignotis ...
Coup de bol ils accueillent des touristes Roumains et y'a un super apero préparé poissons du Danube fumés et marinés (je n'ose imaginer la dose de métaux lourds...) escargots en deux marinades fromages et une sorte de tarama
L aligoté est parfait. Fetească regală un peu trop fruité à notre goût mais serait bien sur un poisson sauce à la crème
Dans le rouge Babaească negra un peu court en bouche mais nous avons été beaucoup imprégné par le poisson fumé qui.ne le met pas en valeur.
Mes racines chrétiennes m'ancrent dans un réel parfois contraignant en voyage.
La quête d'eau afin de pouvoir laver quelques pieds sales et celle de pain et de vin afin de célébrer les douceurs du Monde.
En Roumanie on trouve surtout du pain industriel dégueu sous plastique, caoutchouteux et un peu sucré. Quelques artisans valeureux travaillent correctement mais se cachent afin de ne pas faire honte aux supérettes (le Roumain est modeste ...). Du coup nous courrons les Lidl pu mieux mais plus ratés les hyper Carrefour (Carrefour marketing ne vaut pas tripette) et à la limite les Auchan afin de trouver du bon pain.
Le même souci avec le vin. Chez Lidl c'est minable. Carrefour est le mieux mais Auchan reste respectable.
C'est encore un souci complémentaire dans notre vie trépidante.
Je viens vers vous afin de chercher un peu de réconfort et de compassion et n'en trouve guère...
Pas même lorsque nous souffrons du froid dans la montagne ou de l'effroi à l'idée de croiser un ours.
Beaucoup le disent, je le confirme, ZC n'est plus le lieu de bienveillance qu'il fut sinon j'aurais reçu plus de soutien dans l'épreuve qui est mienne.
Tout à l'heure un beau vol de cigogne se préparant à la migration. Environ 200 individus.
Et puis un panneau en bord de route en pleine campagne signale un viticulteur ... Que croyez-vous que nous soyons contraints de faire ? La patronne est charmante nous dégusterons deux blancs et un rouge avec quelques grignotis ...
Coup de bol ils accueillent des touristes Roumains et y'a un super apero préparé poissons du Danube fumés et marinés (je n'ose imaginer la dose de métaux lourds...) escargots en deux marinades fromages et une sorte de tarama
L aligoté est parfait. Fetească regală un peu trop fruité à notre goût mais serait bien sur un poisson sauce à la crème
Dans le rouge Babaească negra un peu court en bouche mais nous avons été beaucoup imprégné par le poisson fumé qui.ne le met pas en valeur.
Mes racines chrétiennes m'ancrent dans un réel parfois contraignant en voyage.
La quête d'eau afin de pouvoir laver quelques pieds sales et celle de pain et de vin afin de célébrer les douceurs du Monde.
En Roumanie on trouve surtout du pain industriel dégueu sous plastique, caoutchouteux et un peu sucré. Quelques artisans valeureux travaillent correctement mais se cachent afin de ne pas faire honte aux supérettes (le Roumain est modeste ...). Du coup nous courrons les Lidl pu mieux mais plus ratés les hyper Carrefour (Carrefour marketing ne vaut pas tripette) et à la limite les Auchan afin de trouver du bon pain.
Le même souci avec le vin. Chez Lidl c'est minable. Carrefour est le mieux mais Auchan reste respectable.
C'est encore un souci complémentaire dans notre vie trépidante.
Je viens vers vous afin de chercher un peu de réconfort et de compassion et n'en trouve guère...
Pas même lorsque nous souffrons du froid dans la montagne ou de l'effroi à l'idée de croiser un ours.
Beaucoup le disent, je le confirme, ZC n'est plus le lieu de bienveillance qu'il fut sinon j'aurais reçu plus de soutien dans l'épreuve qui est mienne.
Confiteor- Messages : 9190
Date d'inscription : 01/04/2017
Age : 65
Localisation : Drôme
Re: Conte rendu d'errance
https://www.darjeeling.fr/selections/soutiens-gorge
* Oui, mais doux vient cette roux manie pour les images ? Sûrement un con bas contre les ons gris et puis les cons rendus des rances, d'air rance...
Un thé, un soutien et un rouge-gorge en échange du partage du voyage
* Oui, mais doux vient cette roux manie pour les images ? Sûrement un con bas contre les ons gris et puis les cons rendus des rances, d'air rance...
Un thé, un soutien et un rouge-gorge en échange du partage du voyage
Dernière édition par 4 So Sûre 4 le Mer 8 Sep 2021 - 13:09, édité 1 fois (Raison : *ajout)
Invité- Invité
Re: Conte rendu d'errance
- Spoiler:
- Confiteor a écrit:Je viens vers vous afin de chercher un peu de réconfort et de compassion et n'en trouve guère...
Pas même lorsque nous souffrons du froid dans la montagne ou de l'effroi à l'idée de croiser un ours.
Beaucoup le disent, je le confirme, ZC n'est plus le lieu de bienveillance qu'il fut sinon j'aurais reçu plus de soutien dans l'épreuve qui est mienne.
Ce n'est pas que je n'éprouve pas de pitié pour vous mais c'est que, justement, à l'opposé, l'émotion me noue la gorge et je me retiens d'éclater en sanglots. Les grandes souffrances sont silencieuses.
Pabanal- Messages : 4647
Date d'inscription : 21/10/2017
Age : 67
Localisation : Juste à côté de chez moi
Re: Conte rendu d'errance
Pabanal, merci de ton soutien il m'est précieux.
Et donc le delta du Danube.
C'est TRÈS grand, c'est TRÈS bien.
Nous avons acheté la promenade incontournable pour touristes. On a fait ... 200 km de bateau dans la journée. Une vedette 12 places moteur 200 CV.
Ce matin au top, dans des petits bras et de vastes lacs intérieurs. Pas mal d'espèces les deux de pélicans les deux de cormorans, trois parmi les hérons pas mal de variétés de canards, sterns, foulques, Martin pêcheur, divers chevaliers, aigrettes de toutes sortes, balbusard, pyrargue, etc.
Conditions d'observation très moyennes les autres passagers du bateau s'en branlaient des piafs. Ils voulaient faire des selfies et des vidéos du bateau fonçant à 25 nœuds dans un étroit couloir de roseau et vite arriver au point repas afin de se remettre de leurs émotions à grand coup de poisson fumé - en soupe - en matelote - frit arrosé de grands canons de vin.
C'était dans un de ces petits villages de pêcheurs vivant de la pêche (?) et du tourisme.
Dans d'autres coins dans lesquels nous ne nous sommes pas arrêté ils vivent de la pêche et de l'élevage bovin sur de petites îles.
Ils ont refusé qu'on construise des route et des ponts afin d'avoir la paix. Et je les ai regardé à la jumelle en passant, ils semblent effectivement paisibles.
L'après midi fallait aller voir la mer. Mais restait encore 40 km. Du coup on a foncé. Mes coéquipiers en ont profité pour regarder les vidéos du matin et somnoler en dépit du vacarme du moteur hors-bord.
On a vu la mer au bout d'un canal entre deux digues. Mais on n'est pas monté dessus y'avait trop de vagues. On a vite fait demi-tour. Et hop le canal à fond la caisse. Vers 5 h on s'est arrêté pour un 4 h dans un bistrot. Et puis il restait 60 km pour rentrer alors on a mis les gaz à fond.
Mais c'était bien, on a cramé 200 L de super. Le matin il faisait froid mais j'avais ma cagoule polaire rouge. En fait c'est même pas la mienne. La mienne est kaki et elle bouloche. C'est moins doux alors je prends celle de M. qui n'a jamais vraiment aimé la porter. Elle dit que ça abîmé son brushing. Je crois que c'est vrai.
Du coup ce soir, avec M. on est allé manger une pizza. Elle était super bonne, que pas mal de tocards qui vendent de la merde ultra cher chez nous pourraient venir prendre des leçons.
Demain faut qu'on se lève à 5h30.
Pas pour aller bosser mais parce qu'on a rendez-vous avec un guide ornithologiste.
On a discuté un peu avec lui hier soir. Il semble sérieux, passionné et compétent. Jetez un œil Ici
En plus c'est un excellent photographe voir Ceci
On verra ...
Et donc le delta du Danube.
C'est TRÈS grand, c'est TRÈS bien.
Nous avons acheté la promenade incontournable pour touristes. On a fait ... 200 km de bateau dans la journée. Une vedette 12 places moteur 200 CV.
Ce matin au top, dans des petits bras et de vastes lacs intérieurs. Pas mal d'espèces les deux de pélicans les deux de cormorans, trois parmi les hérons pas mal de variétés de canards, sterns, foulques, Martin pêcheur, divers chevaliers, aigrettes de toutes sortes, balbusard, pyrargue, etc.
Conditions d'observation très moyennes les autres passagers du bateau s'en branlaient des piafs. Ils voulaient faire des selfies et des vidéos du bateau fonçant à 25 nœuds dans un étroit couloir de roseau et vite arriver au point repas afin de se remettre de leurs émotions à grand coup de poisson fumé - en soupe - en matelote - frit arrosé de grands canons de vin.
C'était dans un de ces petits villages de pêcheurs vivant de la pêche (?) et du tourisme.
Dans d'autres coins dans lesquels nous ne nous sommes pas arrêté ils vivent de la pêche et de l'élevage bovin sur de petites îles.
Ils ont refusé qu'on construise des route et des ponts afin d'avoir la paix. Et je les ai regardé à la jumelle en passant, ils semblent effectivement paisibles.
L'après midi fallait aller voir la mer. Mais restait encore 40 km. Du coup on a foncé. Mes coéquipiers en ont profité pour regarder les vidéos du matin et somnoler en dépit du vacarme du moteur hors-bord.
On a vu la mer au bout d'un canal entre deux digues. Mais on n'est pas monté dessus y'avait trop de vagues. On a vite fait demi-tour. Et hop le canal à fond la caisse. Vers 5 h on s'est arrêté pour un 4 h dans un bistrot. Et puis il restait 60 km pour rentrer alors on a mis les gaz à fond.
Mais c'était bien, on a cramé 200 L de super. Le matin il faisait froid mais j'avais ma cagoule polaire rouge. En fait c'est même pas la mienne. La mienne est kaki et elle bouloche. C'est moins doux alors je prends celle de M. qui n'a jamais vraiment aimé la porter. Elle dit que ça abîmé son brushing. Je crois que c'est vrai.
Du coup ce soir, avec M. on est allé manger une pizza. Elle était super bonne, que pas mal de tocards qui vendent de la merde ultra cher chez nous pourraient venir prendre des leçons.
Demain faut qu'on se lève à 5h30.
Pas pour aller bosser mais parce qu'on a rendez-vous avec un guide ornithologiste.
On a discuté un peu avec lui hier soir. Il semble sérieux, passionné et compétent. Jetez un œil Ici
En plus c'est un excellent photographe voir Ceci
On verra ...
Confiteor- Messages : 9190
Date d'inscription : 01/04/2017
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Localisation : Drôme
Re: Conte rendu d'errance
On est un peu en avance.
Le jour se lève sur le port. Nous buvons un café sur une terrasse merdique. Nos voisins enchaînent au calme palinca (gnôle) ou bière et clopes.
En règle générale il me semble que les Roumains boivent beaucoup moins que leurs voisins slaves. Et par ailleurs ils respectent scrupuleusement la sobriété absolue au volant. Même dans la montagne il est arrivé que le conducteur décline l'offre alors que ses passagers ont volontiers partagé un verre de vin avec moi.
Tiens deux autres sujets d étonnement :
Alors qu'on double sans hésitation en courbe, qu'on ne s'interdit pas de passer à trois de front sur une route à deux voies quitte à devoir mordre un peu sur l'herbe on respecte avec la plus grande rigueur les passages piétons.
Le pays est parsemé de plastique, de PQ, de poubelles en tout genre mais les toilettes publiques ou celles des bars même très modestes sont irréprochables. En ville elles sont nombreuses et gratuites, les seuls lieux d'aisance parfpis payants sont ceux des monastères. On reconnaîtra bien ici la vénalité religieuse...
Le jour se lève sur le port. Nous buvons un café sur une terrasse merdique. Nos voisins enchaînent au calme palinca (gnôle) ou bière et clopes.
En règle générale il me semble que les Roumains boivent beaucoup moins que leurs voisins slaves. Et par ailleurs ils respectent scrupuleusement la sobriété absolue au volant. Même dans la montagne il est arrivé que le conducteur décline l'offre alors que ses passagers ont volontiers partagé un verre de vin avec moi.
Tiens deux autres sujets d étonnement :
Alors qu'on double sans hésitation en courbe, qu'on ne s'interdit pas de passer à trois de front sur une route à deux voies quitte à devoir mordre un peu sur l'herbe on respecte avec la plus grande rigueur les passages piétons.
Le pays est parsemé de plastique, de PQ, de poubelles en tout genre mais les toilettes publiques ou celles des bars même très modestes sont irréprochables. En ville elles sont nombreuses et gratuites, les seuls lieux d'aisance parfpis payants sont ceux des monastères. On reconnaîtra bien ici la vénalité religieuse...
Confiteor- Messages : 9190
Date d'inscription : 01/04/2017
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Localisation : Drôme
Re: Conte rendu d'errance
Il faut aller dans le détroit du Danube pour avoir de bonnes pizzas? Ca fait une trotte...
RonaldMcDonald- Messages : 11794
Date d'inscription : 15/01/2019
Age : 48
Localisation : loin de chez moi, dans un petit coin de paradis
Re: Conte rendu d'errance
Le guide est pas super chaleureux mais très compétent.
Nous avons pu observer plus de 35 espèces d'oiseaux dans d'excellentes conditions.
Coup de bol improbable rester plusieurs minutes à moins de 5 mètres d'une bande chacals.
C'est vraiment beau le delta !
Nous étions avec 3 Polonais birdwatchers pro. Un matos photo de ouf. Sympas et grands picoler.
C'est le boulot d'une vie, un peu comme les collectionneurs. Faut avoir une photo de toutes les espèces, les mâles, les femelles, à tous les stades de développement, en période nuptiale. Et ce au repos, en vol, en nourrissage, en parade ou combat, etc.
J'ai vu quelques photos ... je ne vous montrerai donc pas les miennes tant j'ai honte !
Nous avons pu observer plus de 35 espèces d'oiseaux dans d'excellentes conditions.
Coup de bol improbable rester plusieurs minutes à moins de 5 mètres d'une bande chacals.
C'est vraiment beau le delta !
Nous étions avec 3 Polonais birdwatchers pro. Un matos photo de ouf. Sympas et grands picoler.
C'est le boulot d'une vie, un peu comme les collectionneurs. Faut avoir une photo de toutes les espèces, les mâles, les femelles, à tous les stades de développement, en période nuptiale. Et ce au repos, en vol, en nourrissage, en parade ou combat, etc.
J'ai vu quelques photos ... je ne vous montrerai donc pas les miennes tant j'ai honte !
Confiteor- Messages : 9190
Date d'inscription : 01/04/2017
Age : 65
Localisation : Drôme
Re: Conte rendu d'errance
Voilà une photos des bestioles prise par mon pote Polonais.
Chais pas pourquoi on dit de mal des chacals ?
Ceux-là étaient plutôt sympas, j'ai connu des humains pires.
Bon les affaires reprennent.
Dans la rubrique les affaires simples ne sont pas toujours aussi simples : trouver un coin pour faire de la lessive ! Et comme on a des goûts de luxe idéalement à la machine et non à la main au bord d'un torrent.
Notre vie n'est pas si simple ...
On a trouvé une chambre chez des gens adorables parlant anglais. Bien papoté. Elle instit et lui ouvrier carrossier.
J'ai gagné, mais ce fut de haute lutte. Nous partons en Ukraine demain matin.
Dans un premier temps du simple une station balnéaire pour prendre des premiers repères dans un coin simple et ensuite à nous Odessa !
C'est une grande ville, un million d'habitants, ce sera moins simple. On dit le pays très modérément sûr.
Mais on dit tant de choses ... Et d'ailleurs j'ai oublié de vous en reparler, au final les Moldaves ne sont pas si sales que ça.
En tout cas les Moldaves vivant en Roumanie. Pour les autres, nous n'aurons pas le temps d'aller voir.
Je vieillis, nous nous sommes inscrits sur Ariane (le site du ministère destiné aux voyageurs en pays hostile).
Chais pas pourquoi on dit de mal des chacals ?
Ceux-là étaient plutôt sympas, j'ai connu des humains pires.
Bon les affaires reprennent.
Dans la rubrique les affaires simples ne sont pas toujours aussi simples : trouver un coin pour faire de la lessive ! Et comme on a des goûts de luxe idéalement à la machine et non à la main au bord d'un torrent.
Notre vie n'est pas si simple ...
On a trouvé une chambre chez des gens adorables parlant anglais. Bien papoté. Elle instit et lui ouvrier carrossier.
J'ai gagné, mais ce fut de haute lutte. Nous partons en Ukraine demain matin.
Dans un premier temps du simple une station balnéaire pour prendre des premiers repères dans un coin simple et ensuite à nous Odessa !
C'est une grande ville, un million d'habitants, ce sera moins simple. On dit le pays très modérément sûr.
Mais on dit tant de choses ... Et d'ailleurs j'ai oublié de vous en reparler, au final les Moldaves ne sont pas si sales que ça.
En tout cas les Moldaves vivant en Roumanie. Pour les autres, nous n'aurons pas le temps d'aller voir.
Je vieillis, nous nous sommes inscrits sur Ariane (le site du ministère destiné aux voyageurs en pays hostile).
Confiteor- Messages : 9190
Date d'inscription : 01/04/2017
Age : 65
Localisation : Drôme
Re: Conte rendu d'errance
Merci pour tes retours de voyages, nous t'attendons pour la suite mais je suis sûr qu'ils seront heureux de t'accueillir et te guider .../...
vue exceptionnelle- Messages : 4843
Date d'inscription : 21/05/2019
Re: Conte rendu d'errance
Sur le bac ... Ukraine nous voilà !
J'aime bien l'idée.
Tout est écrit en cyrillique, très rares sont ceux qui parlent quelques mots d'anglais, nous ne savons rien du pays et n'avons pas de guide de voyage, on dit que les villes ne sont pas très sûres et les campagnes peuplées de brutes ivres de vodka dès midi, que les policiers sont corrompus et racketent les automobilistes, il paraît que beaucoup de jeunes femmes sublimes se prostituent pour des prix dérisoires et qu'il est difficile de résister à leurs charmes, bien entendu ils sont tous d'extrême droite, on n'y mange que du choux bouilli. En plus ils aiment faire la guerre.
J'espère que nous ne serons pas déçus et qu'ils seront à la hauteur de leur réputation
J'aime bien l'idée.
Tout est écrit en cyrillique, très rares sont ceux qui parlent quelques mots d'anglais, nous ne savons rien du pays et n'avons pas de guide de voyage, on dit que les villes ne sont pas très sûres et les campagnes peuplées de brutes ivres de vodka dès midi, que les policiers sont corrompus et racketent les automobilistes, il paraît que beaucoup de jeunes femmes sublimes se prostituent pour des prix dérisoires et qu'il est difficile de résister à leurs charmes, bien entendu ils sont tous d'extrême droite, on n'y mange que du choux bouilli. En plus ils aiment faire la guerre.
J'espère que nous ne serons pas déçus et qu'ils seront à la hauteur de leur réputation
Confiteor- Messages : 9190
Date d'inscription : 01/04/2017
Age : 65
Localisation : Drôme
Re: Conte rendu d'errance
Vous connaissez ma chance légendaire, elle s'est à nouveau manifestée.
Sur le bac, un mec en moto la trentaine nous branche étonné de notre présence et de la tronche du Camion.
Il est graphic designer vit à Odessa et veut qu'on passe une soirée ensemble, il nous présentera ses potes afin qu'on leur raconte un peu nos petites histoires.
Le truc précieux par excellence.
Tout ça est en général très mauvais pour le foie. C'est ici la limite ... Encore une contrainte du voyageur en pays hostile que certains d'entre-vous ignoraient.
Sur le bac, un mec en moto la trentaine nous branche étonné de notre présence et de la tronche du Camion.
Il est graphic designer vit à Odessa et veut qu'on passe une soirée ensemble, il nous présentera ses potes afin qu'on leur raconte un peu nos petites histoires.
Le truc précieux par excellence.
Tout ça est en général très mauvais pour le foie. C'est ici la limite ... Encore une contrainte du voyageur en pays hostile que certains d'entre-vous ignoraient.
Confiteor- Messages : 9190
Date d'inscription : 01/04/2017
Age : 65
Localisation : Drôme
Re: Conte rendu d'errance
Tu me donnes une belle idée Conf que je vais appliquer. Pour me redonner du courage au travail, pas dans l’enseignement mais dans celui où ingénieur qualité je commence à fortement m’ennuyer devenant aveugle de ce quotidien qui peut j’en suis sûre, se révéler riche et dont on ne perçoit plus les traits ni les allitérations, je vais obliquer mon regard comme tu le fais, à retrouver cette possibilité du voir, à s’attarder sur les êtres et les choses, à ne plus regarder à partir des constructions et de celles qu’on me rapporte (et qui sont toutes négatives), ni de grilles convenues, mais en fonction du pur retour des faits dans leur brutalité, à partir d’eux seuls uniquement. Ce n’est pas se détacher c’est au contraire après avoir dénoué, renouer autrement, se laver les yeux non pour s’illusionner, mais pour retirer des yeux toutes ces incrustations acquises volontairement ou pas. Quitter tous ces biais, ne plus être plus au moins au diapason, ce La réducteur qui nous convainc de faire notre place. Au contraire, retrouver tout à la fois l’œil et l’oreille en quête de la tonalité du monde, dont de l’autre débarrassé de toutes ces scories qui l’encombrent et nous encombre aussi. Le voyage autorise cette gesture. Je le vois dans tes écrits qui rend compte de ces renforcements envers les personnes et l’environnement. On peut donc être plastique dès lors que le temps s’étend et qu’on le possède. C’est également possible dans le quotidien. Donc je vais obliquer mon regard et aiguiser mes sens, ce que je fais déjà en vérité , mais je vais noter toutes mes observations sur un carnet, cela aura l’avantage de bien m’occuper et de rapporter un monde rafraîchi (pas rafraîchissant je ne suis pas dupe).
Ce serait bien si tout le monde pouvait voir le halo de tout être et de toute chose ainsi, pas un halo préfabriqué, ni mystique, mais un halo instantané propre à cette chose. Si mes propos sont affolant faites le moi savoir pour que je fasse le nécessaire auprès de professionnels aguerris…. Bonne continuation Conf et merci pour tes retours.
Ce serait bien si tout le monde pouvait voir le halo de tout être et de toute chose ainsi, pas un halo préfabriqué, ni mystique, mais un halo instantané propre à cette chose. Si mes propos sont affolant faites le moi savoir pour que je fasse le nécessaire auprès de professionnels aguerris…. Bonne continuation Conf et merci pour tes retours.
Invité- Invité
Re: Conte rendu d'errance
Trois bonnes heures à la frontière, histoire de covid, d'assurance rapatriement, de machette trop longues d'excès de pinard. Tout normal, dans ces pays à la con ils surjouent leur rôle. Cette frontière est ouverte depuis seulement 6 mois et ils veulent montrer leur zèle !
On connaît bien ces coups là et on sait que tout finit par s'arranger à condition de les prendre très au sérieux au départ puis de les emmener lentement dans la complicité et la plaisanterie.
Ils étaient fortement armés, quelques soldats avec des fusils d'assaut. J'ai envisagé à leur mine qu'il s'agissait d'appelés. Faudrait que je vérifie si la conscription existe encore ici.
150 km de route belle comme un billard français puis 80 km de goudron defonce avec des trois de 30 cm de profondeur et des déviations dans les champs.
On arrive dans une station balnéaire trop kitsch sur la Mer Noire. (Parler de la Mer Noire lorsqu'on est blanc, n'est-ce pas déjà un peu de l'appropriation culturelle ? Je suis inquiet, vous savez que je ne voudrais blesser personne... )
Plan trop bizarre d'hôtel géant et vide tout au Google trad.
On se fait le front de mer un ruban d'immeublessans fin donnant sur la plage. Quelques hôtels pas mal d'appartement. Partout des barbecues et les vacanciers envoient le chachlik (brochettes géantes commune à tous les pays de l'est) à fond. Petites terrasses de bars et restos.
On s'arrête chez deux nanas qui vendent du vin en vrac. Elles nous font goûter plusieurs blancs. On choisit un riesling et un cépage local. Papoti avec le trad. Elles tel à un pote qui parle anglais tant Elles ont le désir de nous être agréable. Elles proposent de nous organiser une visite dégustation chez un vigneron dans l'arrière pays.Trop mignon. L'une est Biélorussee. C'est la première fois que j'en rencontre une en vrai. Mais j'en avais déjà vu à la télé.
Elles refusent que nous payons en dépit de notre insistance. Sans doute sous l'effet de mon charme de séducteur aux tempes grisonnantes. Ou alors parce que nous sommes leur premier Français et qu'elles en avaient rêvé ?
Qui aura jamais la réponse. Ces nanas m'ont touché. C'est simple : elles avaient simplement envie d'être gentilles avec nous, sans raison.
Nous dînons (bien) sur la terrasse d'un hôtel un peu luxueux. Musique électro de merde samplée par chance pas trop fort. La serveuse parle anglais. Elle comprend que nous sommes français et bien vite nous avons droit à de la zik avec des samples français disco
Dans les lieux moins stylés c'est Claude François ou Mireille Mathieu pour nous être agréable.
J'aime autant mais pas plus.
À l'instant M. me dit que, toute réflexion faite, la Mer Noire est surtout noire la nuit. C'est très vrai et je n'avais jamais envisagé la chose sous cette angle.
Et pourtant nous avons passé beaucoup de temps sur ses rives en Turquie ou Géorgie.
Ici, nous nous sentons en sécurité. Des vigiles armés de matraques marchent sur la plage. Chez nous ce sont des robot-cops sur la place du marché.
En Roumanie, c'était un peu inquiétant de ne jamais voir de policiers ou de militaires. Nous n'y sommes plus habitué. Lorsque j'étais enfant c'était pourtant le cas.
Sauf au carrefours, parce que nous n'avions pas encore inventé les ronds points et que les feux tricolores coûtaient cher.
On connaît bien ces coups là et on sait que tout finit par s'arranger à condition de les prendre très au sérieux au départ puis de les emmener lentement dans la complicité et la plaisanterie.
Ils étaient fortement armés, quelques soldats avec des fusils d'assaut. J'ai envisagé à leur mine qu'il s'agissait d'appelés. Faudrait que je vérifie si la conscription existe encore ici.
150 km de route belle comme un billard français puis 80 km de goudron defonce avec des trois de 30 cm de profondeur et des déviations dans les champs.
On arrive dans une station balnéaire trop kitsch sur la Mer Noire. (Parler de la Mer Noire lorsqu'on est blanc, n'est-ce pas déjà un peu de l'appropriation culturelle ? Je suis inquiet, vous savez que je ne voudrais blesser personne... )
Plan trop bizarre d'hôtel géant et vide tout au Google trad.
On se fait le front de mer un ruban d'immeublessans fin donnant sur la plage. Quelques hôtels pas mal d'appartement. Partout des barbecues et les vacanciers envoient le chachlik (brochettes géantes commune à tous les pays de l'est) à fond. Petites terrasses de bars et restos.
On s'arrête chez deux nanas qui vendent du vin en vrac. Elles nous font goûter plusieurs blancs. On choisit un riesling et un cépage local. Papoti avec le trad. Elles tel à un pote qui parle anglais tant Elles ont le désir de nous être agréable. Elles proposent de nous organiser une visite dégustation chez un vigneron dans l'arrière pays.Trop mignon. L'une est Biélorussee. C'est la première fois que j'en rencontre une en vrai. Mais j'en avais déjà vu à la télé.
Elles refusent que nous payons en dépit de notre insistance. Sans doute sous l'effet de mon charme de séducteur aux tempes grisonnantes. Ou alors parce que nous sommes leur premier Français et qu'elles en avaient rêvé ?
Qui aura jamais la réponse. Ces nanas m'ont touché. C'est simple : elles avaient simplement envie d'être gentilles avec nous, sans raison.
Nous dînons (bien) sur la terrasse d'un hôtel un peu luxueux. Musique électro de merde samplée par chance pas trop fort. La serveuse parle anglais. Elle comprend que nous sommes français et bien vite nous avons droit à de la zik avec des samples français disco
Dans les lieux moins stylés c'est Claude François ou Mireille Mathieu pour nous être agréable.
J'aime autant mais pas plus.
À l'instant M. me dit que, toute réflexion faite, la Mer Noire est surtout noire la nuit. C'est très vrai et je n'avais jamais envisagé la chose sous cette angle.
Et pourtant nous avons passé beaucoup de temps sur ses rives en Turquie ou Géorgie.
Ici, nous nous sentons en sécurité. Des vigiles armés de matraques marchent sur la plage. Chez nous ce sont des robot-cops sur la place du marché.
En Roumanie, c'était un peu inquiétant de ne jamais voir de policiers ou de militaires. Nous n'y sommes plus habitué. Lorsque j'étais enfant c'était pourtant le cas.
Sauf au carrefours, parce que nous n'avions pas encore inventé les ronds points et que les feux tricolores coûtaient cher.
Confiteor- Messages : 9190
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Re: Conte rendu d'errance
bof, la tendance guerrière des ukrainiens est très exagérée. Enfin, tant que tu reste dans les 60% au nord-ouest...
RonaldMcDonald- Messages : 11794
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Confiteor- Messages : 9190
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Re: Conte rendu d'errance
Et puis j'oubliais un détail technique intéressant.
Lorsque vous rentrez dans un hôtel ici, on vous pose un bracelet électronique scellé. On vous l'enlève seulement lorsque vous quittez les lieux.
La première fois, ça m'a fait bizarre, comme la plupart des premières fois.
J'ai horreur de me baigner. Depuis toujours. Sauf dans les piscines thermales.
Je dois faire plaisir à M. j'ai beaucoup insisté pour qu'elle accepte de venir ici. En plus du carburant à bas prix je lui ai vendu les plages de sable fin. Faut que j'assume. J'avais pas pensé que dans l'hôtel il y aurait une plage ET une piscine.
À l'instant je demande à M. sa préférence. "Ben ... les deux !"
Lorsque vous rentrez dans un hôtel ici, on vous pose un bracelet électronique scellé. On vous l'enlève seulement lorsque vous quittez les lieux.
La première fois, ça m'a fait bizarre, comme la plupart des premières fois.
J'ai horreur de me baigner. Depuis toujours. Sauf dans les piscines thermales.
Je dois faire plaisir à M. j'ai beaucoup insisté pour qu'elle accepte de venir ici. En plus du carburant à bas prix je lui ai vendu les plages de sable fin. Faut que j'assume. J'avais pas pensé que dans l'hôtel il y aurait une plage ET une piscine.
À l'instant je demande à M. sa préférence. "Ben ... les deux !"
Confiteor- Messages : 9190
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Re: Conte rendu d'errance
Toujours à poils celui-là
Toujours pas la touche spoil celle-là
Toujours pas la touche spoil celle-là
Invité- Invité
Re: Conte rendu d'errance
Bof. Tout le monde a saisi que tu as commis un acte délictueux et que l'on t'a mis en taule.
Chuna- Messages : 22222
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Re: Conte rendu d'errance
https://luckyresidence.com/
Vaut mieux aimer se baigner.
Courage.
Vaut mieux aimer se baigner.
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Topsy Turvy- Messages : 8367
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Re: Conte rendu d'errance
Confiteor a écrit:Toute notre vie nous avons ...[/img][/url]
rêvé de voir le bas d'en haut ?
D'avoir des talons hauts ?
D'avoir les fesses en l'air ?
fift- Messages : 8877
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Re: Conte rendu d'errance
Ces instants privilégiés font que je reste en vie.
Ilya (le mec rencontré à la frontière sur le bac) est venu avec ses meilleurs amis, un couple très adorable. Ils ont tous la trentaine.
Une de ces soirées magiques durant lesquelles on se laisserait presque envahir par l'idée qu'il y a un peu d'espoir dans l'humanité.
Nous avons tous eu la gorge serrée et des larmes aux yeux en nous quittant.
C'était intense, intime, sensible, profond.
J'aime tellement les gens de cette génération. Et en général ils nous le rendent bien. Ils sont souvent dans un entre-deux, un reste de rêves d'enfance et la découverte du réel.
Très vite s'installe une relation de confiance un peu filiale.
Je ne sais pas pourquoi ni comment.
C'est très émouvant.
J'ai de la peine à expliquer de quoi il s'agit. Une forme de transcendance. Comme ce qu'on a coutume de nommer "coup de foudre". Ça nous est souvent arrivé en voyage, ce soir c'etait d'autant plus intense que l'âme slave est volontiers romantique et sait communiquer ses émotions au-delà des mots.
On est heureux de la tristesse de la séparation, elle atteste de la qualité des instants passés ensemble.
J'ai souvent évoqué ces situations. L'urgence de s'aimer et de se le faire savoir parce qu'il n'y aura pas de seconde chance.
Odessa n'est pas si loin, j'ai déjà envie de revenir.
Ilya (le mec rencontré à la frontière sur le bac) est venu avec ses meilleurs amis, un couple très adorable. Ils ont tous la trentaine.
Une de ces soirées magiques durant lesquelles on se laisserait presque envahir par l'idée qu'il y a un peu d'espoir dans l'humanité.
Nous avons tous eu la gorge serrée et des larmes aux yeux en nous quittant.
C'était intense, intime, sensible, profond.
J'aime tellement les gens de cette génération. Et en général ils nous le rendent bien. Ils sont souvent dans un entre-deux, un reste de rêves d'enfance et la découverte du réel.
Très vite s'installe une relation de confiance un peu filiale.
Je ne sais pas pourquoi ni comment.
C'est très émouvant.
J'ai de la peine à expliquer de quoi il s'agit. Une forme de transcendance. Comme ce qu'on a coutume de nommer "coup de foudre". Ça nous est souvent arrivé en voyage, ce soir c'etait d'autant plus intense que l'âme slave est volontiers romantique et sait communiquer ses émotions au-delà des mots.
On est heureux de la tristesse de la séparation, elle atteste de la qualité des instants passés ensemble.
J'ai souvent évoqué ces situations. L'urgence de s'aimer et de se le faire savoir parce qu'il n'y aura pas de seconde chance.
Odessa n'est pas si loin, j'ai déjà envie de revenir.
Confiteor- Messages : 9190
Date d'inscription : 01/04/2017
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Re: Conte rendu d'errance
Parfois la vie vous fait de gros cadeaux, inattendus.
C'était hier soir.
Et puis aussi :
Nous avons passé notre seconde nuit en Ukraine dans cet hôtel assez luxueux dont je vous ai parlé.
La réceptionniste, Olga, une superbe femme d'environ 35 ans ne parlait pas anglais. Nous avons échangé via Google trad ce qui est très inconfortable.
Néanmoins j'ai très vite perçu son profond désir de nous être agréable. Une chaleur dans son accueil dépassant très largement sa fonction commerciale, nous avons partagé une sorte de complicité ironique et charmante.
Le matin de notre départ j'avais préparé un mot gentil sur mon smartphone afin de la remercier pour la qualité de son accueil que j'avais senti sincère en dépit de la barrière de la langue.
Elle n'a pas rougi mais nous a tendu une lettre manuscrite assez longue.
Ilya à tenté de nous la traduire hier soir. Son anglais est plus que correct, en tout cas meilleur que le mien.
Ils nous a avoue être à la peine tant le registre de langue était soutenu avec citations d'auteurs classiques et sous-entendus philosophiques.
Il a semblé très troublé à sa lecture.
Dans les pays à la con, on peut devenir réceptionniste d'hôtel avec un haut niveau culturel et des diplômes vous assurant une expression élaborée, c'est banal.
Iliay s'est proposé de me recopier la lettre à partir de sa photo afin que je tente de trouver un traducteur capable de passer du russe au français avec assez de technicité pour que nous sentions à quel point le message est dense.
J'ai eu tellement de chance dans la vie ...
Et pourtant hier matin je me suis réveillé au bord des larmes. J'ai bouffé la moitié d'une benzo, c'est suffisant pour que je sois à même de gérer le désarroi, je ne tente pas de le faire disparaître, seulement de redevenir capable de l'apprivoiser, de le regarder avec le mépris qu'il mérite et la certitude qu'il est une composante de ma personne aussi naturelle que d'autres dont je ne me plains pas.
Je me suis douché, puis je suis resté deux ou trois heures allongé, prétextant une grande fatigue.
M. n'est en général pas dupe. Elle m'a rejoint et nous sommes restés imobiles, peau à peau, sans parler.
Puis nous sommes partis visiter le musée des beaux-arts. L'architecture de la ville est très belle même s'il reste encore beaucoup à rénover.
Je ne saurais qualifier de "désespoir" ces épisodes terriblement douloureux qui accompagnent ma vie. Lorsque je les subis je sais qu'ils sont transitoires autant qu'inéluctables. Je peux parfois en retarder la venue et la durée, mais ces crises sont consubstancielles de ma réalité intérieure. C'est comme ça et j'ai appris à m'en foutre sauf sur l'instant.
Elles ont une vertu, elles réveillent en général ma sensibilité. Et la visite d'un excellent musée d'art est encore plus intense après leur survenue. Ce fut le cas hier et j'ai été transporté par certaines œuvres.
Odessa est un territoire d'artistes depuis sa création ex nihilo par Catherine II au début du XIXeme.
Le musée retrace ce parcours jusqu'à la période actuelle. De nombreux peintres on visité la France, tous la Russie puis l'URSS. J'ai reconnu des formes de transpositions de courants artistiques à un esprit très slave qui les traite avec un point de vue spécifique. Romantisme, néo-classicisme et peinture "pompier", orientalisme (ne pas oublier les rapports tumultueux avec l'empire ottoman), puis impressionnisme si parfaitement adapté à cette sensibilité slave que je commence à mieux percevoir.
Et puis l'époque communiste et là aussi une prise de distance avec réalisme socialiste qui lui donne une saveur particulière, on deviné une sorte de distance, comme une absence de certitude, un questionnement discret sous-jacent.
J'ai beaucoup aimé cette visite, sans aucun doute le meilleur musée depuis notre départ.
Sans doute ces flots d'émotions de nature bien différentes avait affûté mes sens. Et je suis arrivé au rendez-vous d'hier soir avec ces odeurs collées au corps, mes hôtes les ont perçues et y ont été sensibles. Nous avons gagné du temps.
(Parfois je relis un post. Déso pour l'ortho, les oublis de mots, les répétitions ou les fautes de syntaxe. Le plus souvent j'utilise mon tel avec mes gros doigts et mes mauvais yeux, n'importe où et en vitesse. En échange de quoi sans doute plus de spontanéité que si je prenais le temps de polir mes textes)
Le jour se lève, je me sens fragile, il me fait faire très attention à ne pas me laisser envahir par la tentation masochiste de replonger dans ce qui s'apparente au spleen romantique.
J'ai souvenir en classe de première d'avoir très vite perçu de quoi parlait Beaudelaire.
M. semble cauchemarder un peu à mes côtés, la réconforter m'occupera et je crois pouvoir retrouver le sommeil.
C'est dur mais, si je suis honnête, c'est passionnant et je serai un peu triste lorsque ce sera fini même si ce sera enfin le jour de l'apaisement.
C'était hier soir.
Et puis aussi :
Nous avons passé notre seconde nuit en Ukraine dans cet hôtel assez luxueux dont je vous ai parlé.
La réceptionniste, Olga, une superbe femme d'environ 35 ans ne parlait pas anglais. Nous avons échangé via Google trad ce qui est très inconfortable.
Néanmoins j'ai très vite perçu son profond désir de nous être agréable. Une chaleur dans son accueil dépassant très largement sa fonction commerciale, nous avons partagé une sorte de complicité ironique et charmante.
Le matin de notre départ j'avais préparé un mot gentil sur mon smartphone afin de la remercier pour la qualité de son accueil que j'avais senti sincère en dépit de la barrière de la langue.
Elle n'a pas rougi mais nous a tendu une lettre manuscrite assez longue.
Ilya à tenté de nous la traduire hier soir. Son anglais est plus que correct, en tout cas meilleur que le mien.
Ils nous a avoue être à la peine tant le registre de langue était soutenu avec citations d'auteurs classiques et sous-entendus philosophiques.
Il a semblé très troublé à sa lecture.
Dans les pays à la con, on peut devenir réceptionniste d'hôtel avec un haut niveau culturel et des diplômes vous assurant une expression élaborée, c'est banal.
Iliay s'est proposé de me recopier la lettre à partir de sa photo afin que je tente de trouver un traducteur capable de passer du russe au français avec assez de technicité pour que nous sentions à quel point le message est dense.
J'ai eu tellement de chance dans la vie ...
Et pourtant hier matin je me suis réveillé au bord des larmes. J'ai bouffé la moitié d'une benzo, c'est suffisant pour que je sois à même de gérer le désarroi, je ne tente pas de le faire disparaître, seulement de redevenir capable de l'apprivoiser, de le regarder avec le mépris qu'il mérite et la certitude qu'il est une composante de ma personne aussi naturelle que d'autres dont je ne me plains pas.
Je me suis douché, puis je suis resté deux ou trois heures allongé, prétextant une grande fatigue.
M. n'est en général pas dupe. Elle m'a rejoint et nous sommes restés imobiles, peau à peau, sans parler.
Puis nous sommes partis visiter le musée des beaux-arts. L'architecture de la ville est très belle même s'il reste encore beaucoup à rénover.
Je ne saurais qualifier de "désespoir" ces épisodes terriblement douloureux qui accompagnent ma vie. Lorsque je les subis je sais qu'ils sont transitoires autant qu'inéluctables. Je peux parfois en retarder la venue et la durée, mais ces crises sont consubstancielles de ma réalité intérieure. C'est comme ça et j'ai appris à m'en foutre sauf sur l'instant.
Elles ont une vertu, elles réveillent en général ma sensibilité. Et la visite d'un excellent musée d'art est encore plus intense après leur survenue. Ce fut le cas hier et j'ai été transporté par certaines œuvres.
Odessa est un territoire d'artistes depuis sa création ex nihilo par Catherine II au début du XIXeme.
Le musée retrace ce parcours jusqu'à la période actuelle. De nombreux peintres on visité la France, tous la Russie puis l'URSS. J'ai reconnu des formes de transpositions de courants artistiques à un esprit très slave qui les traite avec un point de vue spécifique. Romantisme, néo-classicisme et peinture "pompier", orientalisme (ne pas oublier les rapports tumultueux avec l'empire ottoman), puis impressionnisme si parfaitement adapté à cette sensibilité slave que je commence à mieux percevoir.
Et puis l'époque communiste et là aussi une prise de distance avec réalisme socialiste qui lui donne une saveur particulière, on deviné une sorte de distance, comme une absence de certitude, un questionnement discret sous-jacent.
J'ai beaucoup aimé cette visite, sans aucun doute le meilleur musée depuis notre départ.
Sans doute ces flots d'émotions de nature bien différentes avait affûté mes sens. Et je suis arrivé au rendez-vous d'hier soir avec ces odeurs collées au corps, mes hôtes les ont perçues et y ont été sensibles. Nous avons gagné du temps.
(Parfois je relis un post. Déso pour l'ortho, les oublis de mots, les répétitions ou les fautes de syntaxe. Le plus souvent j'utilise mon tel avec mes gros doigts et mes mauvais yeux, n'importe où et en vitesse. En échange de quoi sans doute plus de spontanéité que si je prenais le temps de polir mes textes)
Le jour se lève, je me sens fragile, il me fait faire très attention à ne pas me laisser envahir par la tentation masochiste de replonger dans ce qui s'apparente au spleen romantique.
J'ai souvenir en classe de première d'avoir très vite perçu de quoi parlait Beaudelaire.
M. semble cauchemarder un peu à mes côtés, la réconforter m'occupera et je crois pouvoir retrouver le sommeil.
C'est dur mais, si je suis honnête, c'est passionnant et je serai un peu triste lorsque ce sera fini même si ce sera enfin le jour de l'apaisement.
Confiteor- Messages : 9190
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Re: Conte rendu d'errance
Un voyage en terres inconnues révèle bien des trésors cachés. Merci pour ce partage (qui mériterait un plus large public encore ) qui fait de nous des privilégiés.
Invité- Invité
Re: Conte rendu d'errance
l'image que j'avais d'Odessa, jusque là, c'était ça :
(jouer du tambour, c'est déjà pas facile, mais alors en se déhanchant...)
ravi de combler mes trous culturels grâce à toi.
(jouer du tambour, c'est déjà pas facile, mais alors en se déhanchant...)
ravi de combler mes trous culturels grâce à toi.
RonaldMcDonald- Messages : 11794
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Localisation : loin de chez moi, dans un petit coin de paradis
Re: Conte rendu d'errance
Hirondelle, tu deséchanteras lorsqu'en fin de séance je passerai dans la foule avec un chapeau pour faire la quête !
Ronald, la ville est magnifique et singulière dans son histoire. On prétend qu'il y règne une ambiance un peu rebelle et irrévérencieuse.
Je n'ai pas le temps de tout raconter mais quelques incidents amusants me laisse envisager que ce n'est pas usurpé.
Hier au musée des poufs faisaient une séance photo hallucinante avec tortillons de doigts sous le menton, position de jambes improbable et regard de merlan pas frais.
Avec M. on se tapait des barres discrétos. La gardienne de la salle, une dame d'âge mur ne perdait rien de la scène ni de notre hilarité. Je me suis approché d'elle et je lui ai dit une ou deux conneries avec mon smartphone. Elle était refaite et sans aucun doute avait en tête deux ou trois remarques acerbes qui m'auraient réjoui.
Ce sont ces étranges instants de complicité qui me nourrissent. À l'étranger ils ont une saveur particulière du fait de la barrière de la langue, il faut chercher d'autres médias que la parole, plus subtils et fragiles
Ronald, la ville est magnifique et singulière dans son histoire. On prétend qu'il y règne une ambiance un peu rebelle et irrévérencieuse.
Je n'ai pas le temps de tout raconter mais quelques incidents amusants me laisse envisager que ce n'est pas usurpé.
Hier au musée des poufs faisaient une séance photo hallucinante avec tortillons de doigts sous le menton, position de jambes improbable et regard de merlan pas frais.
Avec M. on se tapait des barres discrétos. La gardienne de la salle, une dame d'âge mur ne perdait rien de la scène ni de notre hilarité. Je me suis approché d'elle et je lui ai dit une ou deux conneries avec mon smartphone. Elle était refaite et sans aucun doute avait en tête deux ou trois remarques acerbes qui m'auraient réjoui.
Ce sont ces étranges instants de complicité qui me nourrissent. À l'étranger ils ont une saveur particulière du fait de la barrière de la langue, il faut chercher d'autres médias que la parole, plus subtils et fragiles
Confiteor- Messages : 9190
Date d'inscription : 01/04/2017
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Re: Conte rendu d'errance
Confiteor a écrit:Hirondelle, tu deséchanteras lorsqu'en fin de séance je passerai dans la foule avec un chapeau pour faire la quête !
Ah si seulement .. mais tu sais ton problème, c'est que tu n'aimes pas l'argent
Invité- Invité
Re: Conte rendu d'errance
@Hirondelle : on me l'a beaucoup reproché.
Excellent musée des beaux-arts.
J'ai retenu de cette visite un énorme sourire (le reste, un autre jour, y'a de réels chef d'oeuvres, très originaux).
Trop ému par les mots d'un homme qu'on peut difficilement suspecter de ne pas être communiste, lorsque j'ai mal mis au point lorsque j'ai photographié l'étiquette. Ça reste toutefois lisible !
Toute ressemblance /.../
Aucun animal n'a été blessé durant /.../
Pour le reste nous avons diné à côté de la synagogue, fort fréquentée hier soir par un public qui semblait serein, se baladant dans la rue en kipa, avec la petite couverture ridicule qu'ils affectent pour prier. Les gosses habillés de manière étonnamment stéréotypés jouaient sous un barnum dans lequel ils avaient manifestement été enseignés.
Cette tranquillité est rassurante lorsqu'on se souvient de ce qu'il advint aux juifs d'Odessa dans un passé pas si lointain (voir ici)
Je n'ai pas pu m'empêcher de penser à l'Alya assez massive des juifs de France (par là) sous la pression populaire terrible qu'ils subissent dans les quartiers défavorisés de nos villes. J'imagine mal des juifs d'Aulnay ou de Sarcelle se balader en ville en affichant leur appartenance religieuse avec ostentation.
Il parait qu'il ne s'agit pas d'antisémitisme mais d'antisionisme et que ce phénomène n'a rien à voir avec la montée de l'islam radical.
Excellent musée des beaux-arts.
J'ai retenu de cette visite un énorme sourire (le reste, un autre jour, y'a de réels chef d'oeuvres, très originaux).
Trop ému par les mots d'un homme qu'on peut difficilement suspecter de ne pas être communiste, lorsque j'ai mal mis au point lorsque j'ai photographié l'étiquette. Ça reste toutefois lisible !
Toute ressemblance /.../
Aucun animal n'a été blessé durant /.../
Pour le reste nous avons diné à côté de la synagogue, fort fréquentée hier soir par un public qui semblait serein, se baladant dans la rue en kipa, avec la petite couverture ridicule qu'ils affectent pour prier. Les gosses habillés de manière étonnamment stéréotypés jouaient sous un barnum dans lequel ils avaient manifestement été enseignés.
Cette tranquillité est rassurante lorsqu'on se souvient de ce qu'il advint aux juifs d'Odessa dans un passé pas si lointain (voir ici)
Je n'ai pas pu m'empêcher de penser à l'Alya assez massive des juifs de France (par là) sous la pression populaire terrible qu'ils subissent dans les quartiers défavorisés de nos villes. J'imagine mal des juifs d'Aulnay ou de Sarcelle se balader en ville en affichant leur appartenance religieuse avec ostentation.
Il parait qu'il ne s'agit pas d'antisémitisme mais d'antisionisme et que ce phénomène n'a rien à voir avec la montée de l'islam radical.
Confiteor- Messages : 9190
Date d'inscription : 01/04/2017
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Re: Conte rendu d'errance
Hier fabuleux marché à Odessa.
Une diversité de produits alimentaires étonnante dans le domaine de la charcuterie et des poissons fumés ou en saumure. Des visages, des postures et des attitudes très différents de ce à quoi nous sommes accoutumé, nous avons peu voyagé en pays slave.
La beauté de ces gens du peuple est rude, un peu austère, mais on pressent une réelle chaleur peut-être un peu timide.
Ce marché d'Odessa est géant, internet prêtent qu'il est parmi les plus grands au monde. De nombreuses halles alternent avec des allées couvertes de tôles. Il est interdit de photographier pour des raisons qui échappent ... à la raison. Nous avons passé plusieurs heures à observer les bouchers, poissonniers débitant ou préparant les produits. Des geste précis qui peuvent sembler violents lorsqu'on débite une carcasse de bœuf à la hache mais qui sont empreints d’une sauvage beauté. Beaucoup de femmes à l’œuvre et nous ne sommes pas accoutu.es à les voir exercer ce métier.
Plus loin dans les halles au fromage ou à la charcuterie les vendeurs interpellent le passant et le tentent en lui tendant un échantillon du meilleur produit. Nous n’avo s par résisté et découvert des boudins aromatisés, des saucisson de toute nature, des viandes fumées de tout types, des lards gras parfumés avec une décoction d’ail et d’unpoivre rugueux à la langue, des têtes de porc en gelée, des langues en gelée, etc. Les vendeurs s’amusaient de notre étonnement devant des saveurs assez discrètement différentes de celles que nous connaissons pour que M. et moi ayons à échanger un commentaire mais jamais dérangeantes. Et ils étaient heureux de m’entendre prononcer dans un russe laborieux "Vous avez tous des produits de grande qualité. Merci de me les faire goûter.”
Les femmes portent des tabliers ornés de dentelle, elle sont souvent opulentes à force de succomber aux délices des produits qu’elles proposent. Elles n’affichent pas ce sourire un peu surjoué des peuples méditerranéens mais on sent leur gravité apparente prête à se rompre si elle croise un regard affable.
Nous avons quitté la ville et nous sommes dirigé vers l’ouest afin de s’approcher de la frontière. En dépit de mon insistance M. n’à pas voulu que nous allions trainer un peu en Moldavie toute proche. Elle a prétexté être lassée des formalités douanières. Il est clair que le passage depuis l’Ukraine est sans doute assez tendu d’autant que nous sommes très proche de la zone de conflit de Transnistrie.
Pour rejoindre la Roumanie depuis Odessa il existe seulement deux routes. Celle qui passe par la Moldavie durant environ 10 km, et je crois savoir qu’on peut l’emprunter avec un visa de transit et des formalités allégées et celle que nous avons empruntée à l’aller par Zatoka la station balnéaire désertée qui fut notre premier contact avec le pays. La circulation est un peu compliquée, la zone est strictement plate. Elle est parsemée d’immenses lagunes saumâtres qui rentrent dans les terres sur parfois 30 km et qui alternent avec des lacs et des zones humides. Entre, ce sont des champs de culture industrielle parfois de plusieurs kilomètres carrés, maïs, tournesol ou chaumes de blé. Ils sont cernés de fortes haies longées de chemins agricoles en bon état sur le terrain naturel. On peut y rouler parfois plus vite que sur les routes qui furent goudronnées et qui sont constellées de nids de poules parfois très profonds. La circulation y est éprouvante, seuls des slaloms permanents préservent les pneus des coupures que les bords tranchants des trous rêvent de leur occasionner. Dans le meilleur des cas des "deviations" en contrebas proposent une alternative un peu meilleure. On devine que les jours de pluie certains on payé cher leur désir d’éviter le goudron détruit. De temps à autre des ornières énormes parsemées de branchages témoignent d’embourbements qui furent sans doute terribles. J’ai trop bien connu ces situations en Afrique pour ne pas être plein de compassion rétrospective pour ces chauffeurs qui de surcroît ont trimé dans le froid des automnes ukrainiens.
Or donc, contre cœur j’ai cédé. Noys avo s rejoins Zatoka. J’en ai profité pour défier le cordon de sable qui sépare l’immense étendue saumâtre de la mer. Et j’ai poursuivi le "front de mer" vers l’ouest. Il faut imaginer une route etroite parfois revêtue d’un asphalte et fort mauvais état parfois recouverte de vastes dalles de béton qui laisse apparaître ses armatures métalliques. De part et d’autres des herbes folles et des buissons qui reviennent quelques z
Sac plastiques alternent avec des pavillons de vacances ou des hôtels. Certains datent de l’époque communiste et sont laissés à l’abandon, ils se détruisent lentement. D’autres sont modestes et on imagine en saison la classe moyenne sup d’Odessa s’y presser et passer d’une après-midi plage à une soirée shashlik vodka. Et parfois incongru au milieu de cette zone u n "resort" assez luxueux, comparable à celui dans lequel nous étions descendu à notre arrivée.
Après la fin des espaces habités, nous arrivons sur le cordon de d'une qui sépare la lagune de la mer. C’est un spot de kyte surf, les sportifs campent au bord du dépôt des ordures estivales qui ne semblent pas les importuner. L’un baragouine l’anglais il me fait savoir qu’il est peut-etre possible de rejoindre le village voisin distant d’e iron 20 km par la plage. Peut-on résister ? Nous avions rêvé du banc d'Arguin ((Voir ici) contentons-nons de la plage de Zakota !
Et 100 mètres plus tard je plante la caisse pour avoir été trop présomptueux et ne pas avoir enclenché le réducteur. Oui c’est très con, je sais qu’il faut le faire, un mélange de flemme, il faut le faire à l'arrêt et ’j’étais déjà parti, et d’acte manqué. Quelques minutes je m'acharne afin d’être certain de planter le Camion profond jusqu’au châssis. Au final j’ai sorti les plaques et la pelle en dix minutes il est sorti, je sais encore faire, j’y ai passé tant d’heures il y à quarante ans. La suite comme il se doit lorsque le Toy n’est pas conduit par un abruti belle balade sur la plage. Nous rejoignons un très long pont-digue qui permet de traverser la lagune et bien entendu je le regarde d’un œil méprisant. Nous continurons par le cordon de dune, noys sommes à la parours de notre objectif. Je perd une demi-heure à sortir du sable un Ukrainien présomptueux qui s’est aventuré un peu trop loin en SUV. Il vente fort, l’odeur de mer de vase est intense, la lumière est celle d'une fin d’après-midi d’automne. J’ai quitté la plage pour un chemin très sableux qui serpente au bord des roseaux. Au sortir d’un virage quelques vieux camions de l’époque soviétique, un ou deux containers et du matériel de travaux publics. Les ouvriers me font comprendre qu’autrefois se trouvait un gué et qu’ils sont en train de construire un pont. D’autres que moi pourraient se demander pourquoi puisque la route qui atteint ce lieu est une piste très ensablée accessible seulement en véhicule tout-terrain. Je me contente de regretter qu’ils n’aient pas fini le pont mais qu’ils aient eu le temps de remplacer le gué par un canal en béton évidemment infranchissable. Lorsque je dis aux ouvriers que bientôt ce sera bien, ils approuvent et je ne saurais jamais s’ils ont perçu ce que je sous-entends. Il est impossible de dormir dans les envro s ,e vent est puissant et charge d’embruns. Nous faisons demi-tour jusqu'au pont, roulons dans la campagne jusqu’à trouver une haie accueillante. Elle borde un chemin de terre à vocation agricole à plusieurs kilometres de la route. Nous espérions être tranquilles, le dernier tracteur est passé vers minuit, le premier à cinq heures. Ces salauds d’Ukrainiens sont travailleurs.
Aujourd'hui ? C’était super.
m
Mais je suis fatigué et un peu bourré j’ai bu machinalement la moitié d’une bouteille de rouge agréable mais trop alcoolisé qu’on trouve ici.
Demain nous repassons en Roumanie. Pourquoi ? Je n’en sais rien, sans doute parce que c’est sur le chemin d’Istanbul et que nous finssons toujours à Istanbul. C’est une sorte d’incontournable que nous avons traversé peut-être trente fois dans notre vie ... Je m’y sens un peu chez moi, nous y avons nos habitudes, nos rituels et puis le séjour chez Sinan, trop de bonne nourriture. Sa fille Zehra rentrera d’Angleterre où elle réside fin pour quelques vacances fin septembre. Lorsque je l’ai connu elle était encore adolescente, elle me prend comme un oncle lointain qu’on ne voit pas tous les ans mais pour qui on a de l’affection.
Comme d’hab pardon pour l’ortho etc et pour être si bavard,
Premier soir où les moustiques font un peu chier. Je vais boire un coup pour les oublier.
L’Ukraine mérite sa réputation. C’est encore un pays hostile (et en guerre) de plus à notre actif, je crois que nous y reviendrons. Peut-être l’hiver afin que ce soit plus sport parce que cette fois c’était un poil balade de santé. Quand je pense que l’armée allemande et celle de Napoléon s’y sont cassé les dents...
Une diversité de produits alimentaires étonnante dans le domaine de la charcuterie et des poissons fumés ou en saumure. Des visages, des postures et des attitudes très différents de ce à quoi nous sommes accoutumé, nous avons peu voyagé en pays slave.
La beauté de ces gens du peuple est rude, un peu austère, mais on pressent une réelle chaleur peut-être un peu timide.
Ce marché d'Odessa est géant, internet prêtent qu'il est parmi les plus grands au monde. De nombreuses halles alternent avec des allées couvertes de tôles. Il est interdit de photographier pour des raisons qui échappent ... à la raison. Nous avons passé plusieurs heures à observer les bouchers, poissonniers débitant ou préparant les produits. Des geste précis qui peuvent sembler violents lorsqu'on débite une carcasse de bœuf à la hache mais qui sont empreints d’une sauvage beauté. Beaucoup de femmes à l’œuvre et nous ne sommes pas accoutu.es à les voir exercer ce métier.
Plus loin dans les halles au fromage ou à la charcuterie les vendeurs interpellent le passant et le tentent en lui tendant un échantillon du meilleur produit. Nous n’avo s par résisté et découvert des boudins aromatisés, des saucisson de toute nature, des viandes fumées de tout types, des lards gras parfumés avec une décoction d’ail et d’unpoivre rugueux à la langue, des têtes de porc en gelée, des langues en gelée, etc. Les vendeurs s’amusaient de notre étonnement devant des saveurs assez discrètement différentes de celles que nous connaissons pour que M. et moi ayons à échanger un commentaire mais jamais dérangeantes. Et ils étaient heureux de m’entendre prononcer dans un russe laborieux "Vous avez tous des produits de grande qualité. Merci de me les faire goûter.”
Les femmes portent des tabliers ornés de dentelle, elle sont souvent opulentes à force de succomber aux délices des produits qu’elles proposent. Elles n’affichent pas ce sourire un peu surjoué des peuples méditerranéens mais on sent leur gravité apparente prête à se rompre si elle croise un regard affable.
Nous avons quitté la ville et nous sommes dirigé vers l’ouest afin de s’approcher de la frontière. En dépit de mon insistance M. n’à pas voulu que nous allions trainer un peu en Moldavie toute proche. Elle a prétexté être lassée des formalités douanières. Il est clair que le passage depuis l’Ukraine est sans doute assez tendu d’autant que nous sommes très proche de la zone de conflit de Transnistrie.
Pour rejoindre la Roumanie depuis Odessa il existe seulement deux routes. Celle qui passe par la Moldavie durant environ 10 km, et je crois savoir qu’on peut l’emprunter avec un visa de transit et des formalités allégées et celle que nous avons empruntée à l’aller par Zatoka la station balnéaire désertée qui fut notre premier contact avec le pays. La circulation est un peu compliquée, la zone est strictement plate. Elle est parsemée d’immenses lagunes saumâtres qui rentrent dans les terres sur parfois 30 km et qui alternent avec des lacs et des zones humides. Entre, ce sont des champs de culture industrielle parfois de plusieurs kilomètres carrés, maïs, tournesol ou chaumes de blé. Ils sont cernés de fortes haies longées de chemins agricoles en bon état sur le terrain naturel. On peut y rouler parfois plus vite que sur les routes qui furent goudronnées et qui sont constellées de nids de poules parfois très profonds. La circulation y est éprouvante, seuls des slaloms permanents préservent les pneus des coupures que les bords tranchants des trous rêvent de leur occasionner. Dans le meilleur des cas des "deviations" en contrebas proposent une alternative un peu meilleure. On devine que les jours de pluie certains on payé cher leur désir d’éviter le goudron détruit. De temps à autre des ornières énormes parsemées de branchages témoignent d’embourbements qui furent sans doute terribles. J’ai trop bien connu ces situations en Afrique pour ne pas être plein de compassion rétrospective pour ces chauffeurs qui de surcroît ont trimé dans le froid des automnes ukrainiens.
Or donc, contre cœur j’ai cédé. Noys avo s rejoins Zatoka. J’en ai profité pour défier le cordon de sable qui sépare l’immense étendue saumâtre de la mer. Et j’ai poursuivi le "front de mer" vers l’ouest. Il faut imaginer une route etroite parfois revêtue d’un asphalte et fort mauvais état parfois recouverte de vastes dalles de béton qui laisse apparaître ses armatures métalliques. De part et d’autres des herbes folles et des buissons qui reviennent quelques z
Sac plastiques alternent avec des pavillons de vacances ou des hôtels. Certains datent de l’époque communiste et sont laissés à l’abandon, ils se détruisent lentement. D’autres sont modestes et on imagine en saison la classe moyenne sup d’Odessa s’y presser et passer d’une après-midi plage à une soirée shashlik vodka. Et parfois incongru au milieu de cette zone u n "resort" assez luxueux, comparable à celui dans lequel nous étions descendu à notre arrivée.
Après la fin des espaces habités, nous arrivons sur le cordon de d'une qui sépare la lagune de la mer. C’est un spot de kyte surf, les sportifs campent au bord du dépôt des ordures estivales qui ne semblent pas les importuner. L’un baragouine l’anglais il me fait savoir qu’il est peut-etre possible de rejoindre le village voisin distant d’e iron 20 km par la plage. Peut-on résister ? Nous avions rêvé du banc d'Arguin ((Voir ici) contentons-nons de la plage de Zakota !
Et 100 mètres plus tard je plante la caisse pour avoir été trop présomptueux et ne pas avoir enclenché le réducteur. Oui c’est très con, je sais qu’il faut le faire, un mélange de flemme, il faut le faire à l'arrêt et ’j’étais déjà parti, et d’acte manqué. Quelques minutes je m'acharne afin d’être certain de planter le Camion profond jusqu’au châssis. Au final j’ai sorti les plaques et la pelle en dix minutes il est sorti, je sais encore faire, j’y ai passé tant d’heures il y à quarante ans. La suite comme il se doit lorsque le Toy n’est pas conduit par un abruti belle balade sur la plage. Nous rejoignons un très long pont-digue qui permet de traverser la lagune et bien entendu je le regarde d’un œil méprisant. Nous continurons par le cordon de dune, noys sommes à la parours de notre objectif. Je perd une demi-heure à sortir du sable un Ukrainien présomptueux qui s’est aventuré un peu trop loin en SUV. Il vente fort, l’odeur de mer de vase est intense, la lumière est celle d'une fin d’après-midi d’automne. J’ai quitté la plage pour un chemin très sableux qui serpente au bord des roseaux. Au sortir d’un virage quelques vieux camions de l’époque soviétique, un ou deux containers et du matériel de travaux publics. Les ouvriers me font comprendre qu’autrefois se trouvait un gué et qu’ils sont en train de construire un pont. D’autres que moi pourraient se demander pourquoi puisque la route qui atteint ce lieu est une piste très ensablée accessible seulement en véhicule tout-terrain. Je me contente de regretter qu’ils n’aient pas fini le pont mais qu’ils aient eu le temps de remplacer le gué par un canal en béton évidemment infranchissable. Lorsque je dis aux ouvriers que bientôt ce sera bien, ils approuvent et je ne saurais jamais s’ils ont perçu ce que je sous-entends. Il est impossible de dormir dans les envro s ,e vent est puissant et charge d’embruns. Nous faisons demi-tour jusqu'au pont, roulons dans la campagne jusqu’à trouver une haie accueillante. Elle borde un chemin de terre à vocation agricole à plusieurs kilometres de la route. Nous espérions être tranquilles, le dernier tracteur est passé vers minuit, le premier à cinq heures. Ces salauds d’Ukrainiens sont travailleurs.
Aujourd'hui ? C’était super.
m
Mais je suis fatigué et un peu bourré j’ai bu machinalement la moitié d’une bouteille de rouge agréable mais trop alcoolisé qu’on trouve ici.
Demain nous repassons en Roumanie. Pourquoi ? Je n’en sais rien, sans doute parce que c’est sur le chemin d’Istanbul et que nous finssons toujours à Istanbul. C’est une sorte d’incontournable que nous avons traversé peut-être trente fois dans notre vie ... Je m’y sens un peu chez moi, nous y avons nos habitudes, nos rituels et puis le séjour chez Sinan, trop de bonne nourriture. Sa fille Zehra rentrera d’Angleterre où elle réside fin pour quelques vacances fin septembre. Lorsque je l’ai connu elle était encore adolescente, elle me prend comme un oncle lointain qu’on ne voit pas tous les ans mais pour qui on a de l’affection.
Comme d’hab pardon pour l’ortho etc et pour être si bavard,
Premier soir où les moustiques font un peu chier. Je vais boire un coup pour les oublier.
L’Ukraine mérite sa réputation. C’est encore un pays hostile (et en guerre) de plus à notre actif, je crois que nous y reviendrons. Peut-être l’hiver afin que ce soit plus sport parce que cette fois c’était un poil balade de santé. Quand je pense que l’armée allemande et celle de Napoléon s’y sont cassé les dents...
Confiteor- Messages : 9190
Date d'inscription : 01/04/2017
Age : 65
Localisation : Drôme
Re: Conte rendu d'errance
Nous repassons en Roumanie.
L'Ukraine est une destination injustement négligée. Je pense que nous reviendrons pour visiter Kiev et Lviv et aussi les zones de montagne du sud.
Juste pour vous donner une idée de la source de ma motivation
Parfois je regrette trop d'avoir arrêté la clope. Le paquet de Monarch est à 0,60 €
L'Ukraine est une destination injustement négligée. Je pense que nous reviendrons pour visiter Kiev et Lviv et aussi les zones de montagne du sud.
Juste pour vous donner une idée de la source de ma motivation
Parfois je regrette trop d'avoir arrêté la clope. Le paquet de Monarch est à 0,60 €
Confiteor- Messages : 9190
Date d'inscription : 01/04/2017
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Localisation : Drôme
Re: Conte rendu d'errance
Ce coin compte-t-im dans les bivouacs de rêve ? Température parfaite 22° légère brise pas d'humidité.
On est au cap Dolosman près du village de Jurilovca.
Ce qui est fun c'est qu'on est au milieu d'un site archeo, un complexe defensif greco-romain. J'ai demandé au gardien s'il y avait un inconvénient à bivouaquer ici. Il a semblé étonné de mon inquiétude !
On est au cap Dolosman près du village de Jurilovca.
Ce qui est fun c'est qu'on est au milieu d'un site archeo, un complexe defensif greco-romain. J'ai demandé au gardien s'il y avait un inconvénient à bivouaquer ici. Il a semblé étonné de mon inquiétude !
Confiteor- Messages : 9190
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