Conte rendu d'errance
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Re: Conte rendu d'errance
15-08
Dans ces cas-là le Doliprane est un ami fidèle.
Cette fois c’est certain nous atteindrons les Munte Apuseni dont on nous a dit tant de bien.
Nous rejoignons la route principale et avançons dans la vallée. Pas mal de circulation nous sommes le 15 août les églises sont pleines et semble-t-il on se retrouve en famille si j’en juge par l’affluence des piqueniques sur tous les terrains plats au bord de l’eau.
C’est une forte rivière, j’y pècherais volontiers si j’étais équipé et si je savais faire. On doit y trouver quelques truites. Apprendre à pêcher est un vague projet de très longue date, j’ai toujours eu des potes experts et j’ai beaucoup aimé les accompagner et admirer leur expertise.
La route n’est pas passionnante, c’est très répétitif, quelques rares fermes, beaucoup de résidences secondaires et tout autour une forêt dense.
Afin de rompre avec cette monotonie, je me bats avec la cartographie numérique pour trouver un itinéraire alternatif, l’idée est de monter sur le plateau au sud et de poursuivre en parallèle de la route principale dans des paysages qui doivent être comparables à ceux que nous avons tant aimé à Mogos.
La limite de MapsMe est de parfois indiquer avec le même code graphique de petites pistes fort fréquentables et de vagues sentiers piétons. Parfois la logique géographique interne donne des clés : ils ont nécessaireement besoin d’aller d’ici à là-bas, cette route est donc au moins vaguement carrossable. Aujourd’hui ce n’est pas le cas et les tracés sont hasardeux, multiples et complexes à décoder.
Nous prenons le risque de devoir faire demi-tour, il n’est pas bien grand !
Quelques hameaux, la piste monte rudement, un panneau indique un commerce d’artisanat en bois et de palinka (alcool de fruit distillé dans des alambics familiaux). Obligatoire de le visiter. Une femme nous ouvre sa maison, elle assemble des languettes de bois passées par le goulot de petites bouteilles en verre afin d’y réaliser des croix orthodoxes pyrogravées puis remplit celles-ci de gnôle. Une version locale des trois mats montés dans des bouteilles qui me firent tant rêver durant mon enfance !
En contre-bas de piste s’étend une étrange étendue recouverte de sédiments grisâtres, avec quelques flaques d’eau boueuses. Par instants, on croit être à proximité d’un réservoir qui serait en phase de remplissage à d’autres, tout au contraire d’un lac de barrage en partie à sec, ce qui est antinomique ! Sur le GPS rien de précis si ce n’est une très vaste zone grise avec des tracés de pistes multiples montrant que le lieu est fort fréquenté et qu’on a souvent changé d’avis pour aller d’un point à un autre. Nous passons sous une sorte de grand viaduc en béton armé couvert de tags. C’est assez banal de trouver des constructions improbables inachevées en pleine nature. Les communistes voyaient tout en grand, parfois trop et souvent les projets avortaient.
Un peu largués dans le fouillis des pistes nous poursuivons par la route qui semble la plus fréquentée. Elle est parfois bordée de tuyaux métalliques de plus d’un mètre de diamètre rouillés et hors d’usage. Nous atteignons une digue qui est en travaux, quelques modestes engins de TP y stationnent, l’activité ne semble cependant pas fébrile. C’est du bricolage qui me laisse perplexe, on y trouve aussi divers matériels hydraulique dont je ne comprends pas la fonction.
Nous passons en contre-bas de la digue sur une piste cahoteuse et poursuivons notre chemin. Le lac à notre droite est désormais empli d’une eau à la couleur étrange, le bleu est un peu trop intense pour être le simple reflet du ciel. Quelques anciennes maisons traditionnelles en bois sont à moitié immergées, d’autres sont encore habitées, tout près de l’eau.
L’eau est désormais d’un vert intense et maléfique que la présence de la forêt ne justifie pas. Lorsque je le peux je descends du coteau jusqu’au bord. D’étranges pontons flottants sur des vieux fûts métalliques retiennent de très grosses conduites qui tantôt recueillent l’eau du lac pour la conduire vers une destination qui m’échappe, tantôt déverse une boue blanchâtre.
Nous avons roulé plus de 5 kilomètres au bord de cette étrange installation. Je me pose devant le GPS afin de tenter de comprendre de quoi il s’agit. Par chance le réseau 4G fonctionne plutôt bien.
Nous sommes au milieu d’un scandale environnemental majeur, les résidus toxiques des mines de Geamana.
Sans efforts M. trouve un article sur le web, j’aimerais que vous le lisiez afin de mesurer l’étendue du désastre, le silence affligeant de l’Europe et l’inaction totale, sans doute faute d’idée : https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/grand-format-bienvenue-a-geamana-le-village-roumain-enseveli-au-fond-d-un-lac-poubelle_3472965.html
Les plus curieux d’entre vous taperons « Geamana » dans leur moteur de recherche préféré.
C’est très fort d’être tombé totalement par hasard sur le lieu !
Nous ne prenons pas le temps de lire précisément les infos, afin d’explorer et de découvrir par nous-mêmes. Quelques panneaux nous enjoignent de ne pas photographier et nous signale que l’accès est réservé aux personnes autorisées. Nous décidons que nous en sommes.
Au détour d’un virage le talus colossal des stériles toxiques dont les jus putrides emplissent le lac se découvre. C’est un coteau énorme de plusieurs centaines de mètres de hauteur qui recouvre la pente naturelle du terrain. Pas un brin de végétation. Une voiture immatriculée en Allemagne est stationnée au bord de la piste, nous parlons à son conducteur, mon allemand est plus que limité et le sien manifestement hésitant. C’est un travailleur émigré de fraiche date en vacances. Il nous indique comment rejoindre la mine par une pistes en lacets qui grimpe à l’assaut de la forte colline.
Nous passons à côté de la fameuse vue du clocher du village dont quelques mètres dépassent encore de la boue. Le niveau a sensiblement monté depuis la photo de l’article précédent.
Plus loin des canalisations en béton de deux mètres de hauteur en forme de U conduisent un eau désormais rouge intense au lac. L’odeur est détestable.
La montée est laborieuse nous passons devant une galerie de mine très ancienne. Elle a été creusée à la main, en témoigne les traces de pointerole. Je rentre et parcours quelques dizaine de mètres, dérangeant quelques familles de chauves-souris. J’aimerais aller plus loin, mais M. n’aime pas ce genre d’exploration. Seul, c’est flippant et pas très malin du point de vue sécurité.
En haut de la pente, un vaste plateau gravillonneux arrasé par les engins, quelques vieux chargeurs sur pneus énormes, des épaves rouillées. Un poil angoissant de circuler dans cette zone de près d’un kilomètre, zigzagant entre des tas énormes de sédiment, des flaques immenses dont certaines semble profondes. Le traces de roues d’engin partent en tout sens, je navigue pour traverser ce plateau. De très larges pistes en sortent, elles sont manifestement destinées à des engins géants. Je choisis celle qui me semble la plus fréquentée. Après quelques minutes dans cet environnement minéral désolé s’ouvre devant nous la mine à ciel ouvert. Elle est gigantesque. Plus d’un kilomètre de diamètre et plusieurs centaines de mètre de profondeur.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Mine_de_Ro%C8%99ia_Poieni
Le site est désert, je n’ai même pas franchi de barrière afin de l’atteindre et les panneaux en interdisant l’accès étaient rares et fort discrets. Dans la mine stationnent des excavatrices géantes qui semblent encore vaguement en état. La piste en zigzag qui descend au fond du cratère immense est marquée de traces récentes.
Je commence la descente. C’est une sensation très singulière, on est perdu dans une immensité hostile. La taille de l’objet auquel on est confronté dépasse ce qu’il est acceptable de contempler. A mes côtés M. proteste. Elle angoisse un max et ne veut pas aller plus loin. Je la laisse dans le Camion avec de la musique douce et poursuis à pied. Je me sens rapidement mal, la piste fait au moins 20 mètres de large, elle descend en lacet au milieu des escaliers de taille dont la hauteur est aussi d’un vingtaine de mètres. Je marche un bon quart d’heure avant de me rendre compte qu’il me faudrait plusieurs heures pour atteindre le fond. Dans mon esprit passent des images d’hommes armés en combinaisons noires venant nous féliciter pour notre incursion. Je me raisonne, nous sommes en Europe, au pire quelques heures de garde à vue et une amende. Dans le fond nous avons fait bien pire dans des pays moins compréhensifs …
Je remonte afin de prendre la voiture, je laisse M. seule dans les talus supérieurs. C’est très angoissant, un sentiment d’enfermement, de solitude oppressante extrême, l’absurde idée que tout pourrait s’effondrer sur soi, ou qu’on pourrait se perdre.
Je parviens à un croisement et je poursuis à droite, la piste remonte et atteint la sortie principale, elle est munie feux rouges, de caméras de vidéosurveillance, et de détecteurs de présence. Je fais rapidement demi-tour et je reprends ma descente par l’autre route. Je croise une dragline immense, son godet pourrait facilement contenir le Camion. Elle me semble hostile, malfaisante. Ces tonnes de métal jaune un peu rouillé semblent m’observer et m’attendre au tournant. L’énorme câble d’alimentation électrique traîne au sol, il ne semble pas au mieux de sa forme, j’évite de m’en approcher. Sur les bords de l’escalier immense de la mine des failles laissent penser que le talus pourrait s’effondrer. J’aimerais être plus courageux et oser monter à bord de l’engin. Il suffirait de gravir un long escalier métallique entrecoupé de paliers en tôle déployée pour atteindre la cabine de pilotage. L’idée même de contempler la mine depuis le petit balcon qui y conduit me remplit d’un vertige insensé.
Je reprends la descente en Camion évitant de m’approcher du front de taille.
Le fond du cratère accueille un petit lac d’un bleu maléfique, sur sa rive une autre excavatrice encore plus immense. J’y suis presque. Lorsque je regarde vers le haut, l’immensité de ces dizaines de marches d’escaliers géantes au-dessus de moi est menaçante.
Je prends le prétexte de M. à qui j’ai promis un attente raisonnable pour remonter. Il me restait quelques centaines de mètres à parcourir, je n’en ai pas eu le courage.
Décidément, j’ai mal vieilli, je me suis connu plus audacieux !
J’ai souvenir, qu’on me traita ici-même de « petite bite ». Pas si faux
M. a été contente de me voir arriver, elle n’a pas traîné pour remonter dans la voiture, on a un peu merdé pour retrouver la piste de descente dans la vallée au milieu du labyrinthe du plateau supérieur. Il nous a longuement fallu longer le lac qui mesure près de 6 km de longueur pour rejoindre la piste qui devait nous conduire en altitude à ce que j’espérais être une charmante balade au milieu de l’agropastoralisme. Tout au long, il subsiste des fermes, avec parfois des jardins au bord de l’eau, des prés pâturés couverts de bouses et même une étable en bois encore en usage et dont une partie a les pieds dans l’eau.
On ne vante pas assez la Roumanie pour ses fromages et ses légumes fermiers.
Nous restons dans un étrange mélange d’émotion et de stupeur. Il est si singulier d’avoir découvert le site fortuitement !
La piste qui monte est de plus en plus mauvaise. les traces montrent qu’elle n’est plus parcourue que par des tracteurs. Nous devons faire demi-tour, longer à nouveau le lac. Je trouve une route qui rejoint plus rapidement la vallée. Elle longe un ruisseau aux eaux méchamment colorées, il se jette dans la rivière à truite.
Je regrette moins de ne pas savoir pêcher.
Un peu de route goudronnée à la recherche d’un bivouac calme. Une vallée part vers le sud, elle a été dévastée par une crue immense du torrent, des maisons en bois sont posées sens dessus dessous, des engins sont encore au travail afin de dégager les gravats. J’apprendrai le lendemain que le désastre a eu lieu moins d’un mois auparavant que par miracle il n’a pas fait de victimes l’eau est montée de quatre mètres en moins de quinze minutes.
Pas très charmant pour la nuit. Nous montons vers un village sur le coteau à la recherche d’un terrain plat. Un petit lac est indiqué sur la carte, ce sera plaisant. Nous y trouvons une tribu de Gitans ivres autour de kilos de viande grillée. Certains titubent, d’autres se chamaillent, les meilleurs esquissent quelques pas de danse hésitants au son d’un accordéon et d’un violon. Pas ce soir …
Nous les aurions pourtant volontiers aidé à balancer cannettes vides et sacs plastiques dans la mare …
Nous parcourons le coteau d’en face, tous les espaces plats sont habités et les prés fauchés sont clos afin de préserver les meules de foin qui y sont disposées de l’appétit des vaches errantes. La tombée de la nuit approche et nous arrivons enfin au sommet, un petit plateau tranquille.
J’admire une gamine qui rentre les vaches à l’étable pour la traite. Elle monte à cru un cheval, une simple bride à la main, lorsqu’elle passe près de nous elle part au galop sur quelques dizaine de mètres afin de mieux nous montrer sa maîtrise
Nous n’aurons encore pas vu les Monte Apuseni aujourd’hui !
(décidément je ne sais pas faire bref pourtant si on résume :
On est arrivé par hasard au bord d'une mine et de ses déchets toxiques déversés dans un lac. Comme tous les soirs on a dormi dans la campagne)
En vrai, jetez un oeil à l'histoire de Gemana, c'est intéressant.
Dans ces cas-là le Doliprane est un ami fidèle.
Cette fois c’est certain nous atteindrons les Munte Apuseni dont on nous a dit tant de bien.
Nous rejoignons la route principale et avançons dans la vallée. Pas mal de circulation nous sommes le 15 août les églises sont pleines et semble-t-il on se retrouve en famille si j’en juge par l’affluence des piqueniques sur tous les terrains plats au bord de l’eau.
C’est une forte rivière, j’y pècherais volontiers si j’étais équipé et si je savais faire. On doit y trouver quelques truites. Apprendre à pêcher est un vague projet de très longue date, j’ai toujours eu des potes experts et j’ai beaucoup aimé les accompagner et admirer leur expertise.
La route n’est pas passionnante, c’est très répétitif, quelques rares fermes, beaucoup de résidences secondaires et tout autour une forêt dense.
Afin de rompre avec cette monotonie, je me bats avec la cartographie numérique pour trouver un itinéraire alternatif, l’idée est de monter sur le plateau au sud et de poursuivre en parallèle de la route principale dans des paysages qui doivent être comparables à ceux que nous avons tant aimé à Mogos.
La limite de MapsMe est de parfois indiquer avec le même code graphique de petites pistes fort fréquentables et de vagues sentiers piétons. Parfois la logique géographique interne donne des clés : ils ont nécessaireement besoin d’aller d’ici à là-bas, cette route est donc au moins vaguement carrossable. Aujourd’hui ce n’est pas le cas et les tracés sont hasardeux, multiples et complexes à décoder.
Nous prenons le risque de devoir faire demi-tour, il n’est pas bien grand !
Quelques hameaux, la piste monte rudement, un panneau indique un commerce d’artisanat en bois et de palinka (alcool de fruit distillé dans des alambics familiaux). Obligatoire de le visiter. Une femme nous ouvre sa maison, elle assemble des languettes de bois passées par le goulot de petites bouteilles en verre afin d’y réaliser des croix orthodoxes pyrogravées puis remplit celles-ci de gnôle. Une version locale des trois mats montés dans des bouteilles qui me firent tant rêver durant mon enfance !
En contre-bas de piste s’étend une étrange étendue recouverte de sédiments grisâtres, avec quelques flaques d’eau boueuses. Par instants, on croit être à proximité d’un réservoir qui serait en phase de remplissage à d’autres, tout au contraire d’un lac de barrage en partie à sec, ce qui est antinomique ! Sur le GPS rien de précis si ce n’est une très vaste zone grise avec des tracés de pistes multiples montrant que le lieu est fort fréquenté et qu’on a souvent changé d’avis pour aller d’un point à un autre. Nous passons sous une sorte de grand viaduc en béton armé couvert de tags. C’est assez banal de trouver des constructions improbables inachevées en pleine nature. Les communistes voyaient tout en grand, parfois trop et souvent les projets avortaient.
Un peu largués dans le fouillis des pistes nous poursuivons par la route qui semble la plus fréquentée. Elle est parfois bordée de tuyaux métalliques de plus d’un mètre de diamètre rouillés et hors d’usage. Nous atteignons une digue qui est en travaux, quelques modestes engins de TP y stationnent, l’activité ne semble cependant pas fébrile. C’est du bricolage qui me laisse perplexe, on y trouve aussi divers matériels hydraulique dont je ne comprends pas la fonction.
Nous passons en contre-bas de la digue sur une piste cahoteuse et poursuivons notre chemin. Le lac à notre droite est désormais empli d’une eau à la couleur étrange, le bleu est un peu trop intense pour être le simple reflet du ciel. Quelques anciennes maisons traditionnelles en bois sont à moitié immergées, d’autres sont encore habitées, tout près de l’eau.
L’eau est désormais d’un vert intense et maléfique que la présence de la forêt ne justifie pas. Lorsque je le peux je descends du coteau jusqu’au bord. D’étranges pontons flottants sur des vieux fûts métalliques retiennent de très grosses conduites qui tantôt recueillent l’eau du lac pour la conduire vers une destination qui m’échappe, tantôt déverse une boue blanchâtre.
Nous avons roulé plus de 5 kilomètres au bord de cette étrange installation. Je me pose devant le GPS afin de tenter de comprendre de quoi il s’agit. Par chance le réseau 4G fonctionne plutôt bien.
Nous sommes au milieu d’un scandale environnemental majeur, les résidus toxiques des mines de Geamana.
Sans efforts M. trouve un article sur le web, j’aimerais que vous le lisiez afin de mesurer l’étendue du désastre, le silence affligeant de l’Europe et l’inaction totale, sans doute faute d’idée : https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/grand-format-bienvenue-a-geamana-le-village-roumain-enseveli-au-fond-d-un-lac-poubelle_3472965.html
Les plus curieux d’entre vous taperons « Geamana » dans leur moteur de recherche préféré.
C’est très fort d’être tombé totalement par hasard sur le lieu !
Nous ne prenons pas le temps de lire précisément les infos, afin d’explorer et de découvrir par nous-mêmes. Quelques panneaux nous enjoignent de ne pas photographier et nous signale que l’accès est réservé aux personnes autorisées. Nous décidons que nous en sommes.
Au détour d’un virage le talus colossal des stériles toxiques dont les jus putrides emplissent le lac se découvre. C’est un coteau énorme de plusieurs centaines de mètres de hauteur qui recouvre la pente naturelle du terrain. Pas un brin de végétation. Une voiture immatriculée en Allemagne est stationnée au bord de la piste, nous parlons à son conducteur, mon allemand est plus que limité et le sien manifestement hésitant. C’est un travailleur émigré de fraiche date en vacances. Il nous indique comment rejoindre la mine par une pistes en lacets qui grimpe à l’assaut de la forte colline.
Nous passons à côté de la fameuse vue du clocher du village dont quelques mètres dépassent encore de la boue. Le niveau a sensiblement monté depuis la photo de l’article précédent.
Plus loin des canalisations en béton de deux mètres de hauteur en forme de U conduisent un eau désormais rouge intense au lac. L’odeur est détestable.
La montée est laborieuse nous passons devant une galerie de mine très ancienne. Elle a été creusée à la main, en témoigne les traces de pointerole. Je rentre et parcours quelques dizaine de mètres, dérangeant quelques familles de chauves-souris. J’aimerais aller plus loin, mais M. n’aime pas ce genre d’exploration. Seul, c’est flippant et pas très malin du point de vue sécurité.
En haut de la pente, un vaste plateau gravillonneux arrasé par les engins, quelques vieux chargeurs sur pneus énormes, des épaves rouillées. Un poil angoissant de circuler dans cette zone de près d’un kilomètre, zigzagant entre des tas énormes de sédiment, des flaques immenses dont certaines semble profondes. Le traces de roues d’engin partent en tout sens, je navigue pour traverser ce plateau. De très larges pistes en sortent, elles sont manifestement destinées à des engins géants. Je choisis celle qui me semble la plus fréquentée. Après quelques minutes dans cet environnement minéral désolé s’ouvre devant nous la mine à ciel ouvert. Elle est gigantesque. Plus d’un kilomètre de diamètre et plusieurs centaines de mètre de profondeur.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Mine_de_Ro%C8%99ia_Poieni
Le site est désert, je n’ai même pas franchi de barrière afin de l’atteindre et les panneaux en interdisant l’accès étaient rares et fort discrets. Dans la mine stationnent des excavatrices géantes qui semblent encore vaguement en état. La piste en zigzag qui descend au fond du cratère immense est marquée de traces récentes.
Je commence la descente. C’est une sensation très singulière, on est perdu dans une immensité hostile. La taille de l’objet auquel on est confronté dépasse ce qu’il est acceptable de contempler. A mes côtés M. proteste. Elle angoisse un max et ne veut pas aller plus loin. Je la laisse dans le Camion avec de la musique douce et poursuis à pied. Je me sens rapidement mal, la piste fait au moins 20 mètres de large, elle descend en lacet au milieu des escaliers de taille dont la hauteur est aussi d’un vingtaine de mètres. Je marche un bon quart d’heure avant de me rendre compte qu’il me faudrait plusieurs heures pour atteindre le fond. Dans mon esprit passent des images d’hommes armés en combinaisons noires venant nous féliciter pour notre incursion. Je me raisonne, nous sommes en Europe, au pire quelques heures de garde à vue et une amende. Dans le fond nous avons fait bien pire dans des pays moins compréhensifs …
Je remonte afin de prendre la voiture, je laisse M. seule dans les talus supérieurs. C’est très angoissant, un sentiment d’enfermement, de solitude oppressante extrême, l’absurde idée que tout pourrait s’effondrer sur soi, ou qu’on pourrait se perdre.
Je parviens à un croisement et je poursuis à droite, la piste remonte et atteint la sortie principale, elle est munie feux rouges, de caméras de vidéosurveillance, et de détecteurs de présence. Je fais rapidement demi-tour et je reprends ma descente par l’autre route. Je croise une dragline immense, son godet pourrait facilement contenir le Camion. Elle me semble hostile, malfaisante. Ces tonnes de métal jaune un peu rouillé semblent m’observer et m’attendre au tournant. L’énorme câble d’alimentation électrique traîne au sol, il ne semble pas au mieux de sa forme, j’évite de m’en approcher. Sur les bords de l’escalier immense de la mine des failles laissent penser que le talus pourrait s’effondrer. J’aimerais être plus courageux et oser monter à bord de l’engin. Il suffirait de gravir un long escalier métallique entrecoupé de paliers en tôle déployée pour atteindre la cabine de pilotage. L’idée même de contempler la mine depuis le petit balcon qui y conduit me remplit d’un vertige insensé.
Je reprends la descente en Camion évitant de m’approcher du front de taille.
Le fond du cratère accueille un petit lac d’un bleu maléfique, sur sa rive une autre excavatrice encore plus immense. J’y suis presque. Lorsque je regarde vers le haut, l’immensité de ces dizaines de marches d’escaliers géantes au-dessus de moi est menaçante.
Je prends le prétexte de M. à qui j’ai promis un attente raisonnable pour remonter. Il me restait quelques centaines de mètres à parcourir, je n’en ai pas eu le courage.
Décidément, j’ai mal vieilli, je me suis connu plus audacieux !
J’ai souvenir, qu’on me traita ici-même de « petite bite ». Pas si faux
M. a été contente de me voir arriver, elle n’a pas traîné pour remonter dans la voiture, on a un peu merdé pour retrouver la piste de descente dans la vallée au milieu du labyrinthe du plateau supérieur. Il nous a longuement fallu longer le lac qui mesure près de 6 km de longueur pour rejoindre la piste qui devait nous conduire en altitude à ce que j’espérais être une charmante balade au milieu de l’agropastoralisme. Tout au long, il subsiste des fermes, avec parfois des jardins au bord de l’eau, des prés pâturés couverts de bouses et même une étable en bois encore en usage et dont une partie a les pieds dans l’eau.
On ne vante pas assez la Roumanie pour ses fromages et ses légumes fermiers.
Nous restons dans un étrange mélange d’émotion et de stupeur. Il est si singulier d’avoir découvert le site fortuitement !
La piste qui monte est de plus en plus mauvaise. les traces montrent qu’elle n’est plus parcourue que par des tracteurs. Nous devons faire demi-tour, longer à nouveau le lac. Je trouve une route qui rejoint plus rapidement la vallée. Elle longe un ruisseau aux eaux méchamment colorées, il se jette dans la rivière à truite.
Je regrette moins de ne pas savoir pêcher.
Un peu de route goudronnée à la recherche d’un bivouac calme. Une vallée part vers le sud, elle a été dévastée par une crue immense du torrent, des maisons en bois sont posées sens dessus dessous, des engins sont encore au travail afin de dégager les gravats. J’apprendrai le lendemain que le désastre a eu lieu moins d’un mois auparavant que par miracle il n’a pas fait de victimes l’eau est montée de quatre mètres en moins de quinze minutes.
Pas très charmant pour la nuit. Nous montons vers un village sur le coteau à la recherche d’un terrain plat. Un petit lac est indiqué sur la carte, ce sera plaisant. Nous y trouvons une tribu de Gitans ivres autour de kilos de viande grillée. Certains titubent, d’autres se chamaillent, les meilleurs esquissent quelques pas de danse hésitants au son d’un accordéon et d’un violon. Pas ce soir …
Nous les aurions pourtant volontiers aidé à balancer cannettes vides et sacs plastiques dans la mare …
Nous parcourons le coteau d’en face, tous les espaces plats sont habités et les prés fauchés sont clos afin de préserver les meules de foin qui y sont disposées de l’appétit des vaches errantes. La tombée de la nuit approche et nous arrivons enfin au sommet, un petit plateau tranquille.
J’admire une gamine qui rentre les vaches à l’étable pour la traite. Elle monte à cru un cheval, une simple bride à la main, lorsqu’elle passe près de nous elle part au galop sur quelques dizaine de mètres afin de mieux nous montrer sa maîtrise
Nous n’aurons encore pas vu les Monte Apuseni aujourd’hui !
(décidément je ne sais pas faire bref pourtant si on résume :
On est arrivé par hasard au bord d'une mine et de ses déchets toxiques déversés dans un lac. Comme tous les soirs on a dormi dans la campagne)
En vrai, jetez un oeil à l'histoire de Gemana, c'est intéressant.
Confiteor- Messages : 9190
Date d'inscription : 01/04/2017
Re: Conte rendu d'errance
Confiteor a écrit:
J'en suis à utiliser l'argument on achètera 200 litres de diesel à 90 centimes au lieu de 1.15 euros ...
Bon tant pis, tu es condamné à finir en Turquie alors. Dur ...
fift- Messages : 8877
Date d'inscription : 26/04/2016
Age : 48
Localisation : Paris
Re: Conte rendu d'errance
16-08
On traine un peu au lit.
Route goudronnée et enfin le bord du parc naturel des Apuseni dont on nous a vanté les mérites.
Extraordinaire, le point d’info-tourisme est ouvert !
Il faut savoir que le pays est bien doté dans le domaine. Des bâtiments neufs souvent coquets à l’architecture originale et variée, tous les gros villages en sont dotés, on les signale à l’attention des touristes par de très nombreux panneaux routiers. Ils ont été financés sur des fonds européens, des affiches publicitaires le font savoir.
Amusante anecdote, dans les années 2000 mes associés m’ont confié la tâche de monter le business plan et de chercher les financements pour créer une entreprise d’expertise d’œuvres d’art en céramique par thermoluminescence. Je suis fortuitement mis en contact avec un commercial dont la lourde tâche consistait à distribuer les fonds structurels européen, à l’époque le dispositif se nommait « Leader + ». Je parcours la doc, notre projet ne semble pas recevable. Sans conviction je le contacte néanmoins. Il est chaleureux, diligent, empressé. Lorsque je me montre hésitant, il me rassure son métier consiste à tordre les projets afin de les rendre compatibles avec une réglementation incroyablement précise et tatillonne. Il me supplie de bien vouloir accepter son aide. Il est très loin d’avoir atteint son objectif semestriel de subventions distribuées, les projets sont rares dans soin secteur, il ne veut pas laisser passer l’aubaine. Je me laisse convaincre et suis stupéfait par son habileté et sa technicité. Le dossier qu’il remplit en mon nom ne décrit en rien ce que sera le projet réel, mais il serait impossible de trouver le moindre mensonge dans la description qui en est faite. Le dossier est bien entendu accepté par une commission composée de ses homologues qui eux-mêmes sont en situation délicate dans leurs cantons. Il est soulagé pour son déroulement de carrière, de notre côté nous ne crachons pas sur ces quelques dizaines de milliers d’euros.
La société démarre son activité en août 2021. Le 11 septembre fait s’écrouler aussi le marché de l’art international durant une année, la demande d’expertise est presque nulle. Nous avons survécu grâce à cet autocollant « Projet soutenu par les fonds Leader + de la Commission Européenne ».
En Roumanie ces charmants papillons égaient les bords de route. Sans même que je ne sache pourquoi, je pense soudain à la Grèce … Les Roumains ont une chance, le Lei est encore flottant par rapport à l’euro, c’est peut-être ce qui les sauvera, avec les transferts massifs de fonds de la diaspora ?
Bon … Alors donc des bureaux d’information touristiques flambants couvrent le pays. Mais ils sont toujours fermés. Sauf rares exception, et nous sommes un de ces jours bénis. Je pourrai y acheter pour un euro une carte du parc. La jeune femme chargée de l’accueil est agréable et parle couramment le Roumain. C’est une des rares personnes de son âge qui ne dise pas un mot d’anglais ou d’une autre langue européenne. A croire que ce fut un critère de recrutement, la chance n’aurait pas suffi.
Nous prenons la route goudronnée neuve qui longe la frontière Est du parc en direction du Nord. Elle est très fréquentée, les pensions et hôtels flambants neufs sont innombrables. Je me demande si l’agrotourisme vanté par les guides de voyage n’aurait pas reçu quelques aides qui etc. de la part de etc.
Le paysage est très moyen. C’est blindé devant les hébergements les plus luxueux, des touristes en grosse berlines allemandes et lunettes de soleil de marque sur le parking des plus modestes des familles dans des citadines en fort bon état. Toute la Roumanie de la réussite se presse dans les Apuseni, je comprends mieux pourquoi on nous les a tant vantées ! The place to be. C’est arrivé si souvent lors de nos balades que nous n’en sommes pas surpris.
Vite une petite piste bien défoncée. Après pas mal de secousses je trouve quelques traces ténues qui montent à l’alpage. Le coin sera parfaitement paisible pour la nuit. Même les vaches sont sympas dans ce pays, je copine avec une génisse intriguée par l’aménagement du Camion. Cette curiosité est-elle un signe particulier d’intelligence ? Existe-t-il des vaches surdouées qui passeraient inaperçues dans le troupeau ?
Les traces dans l’herbe que j’ai suivies sont en fait la déviation emprunte de la piste principale que tout le monde. Et on circule beaucoup dans cet alpage. La plupart roule avec de superbes Dacia au look de R12, mais montées en double-cabine pick-up avec un hard-top en polyester montant sur le toit de la cabine comme la capucine d’un camping-car. Elles sont 4x4 ce furent sans doute de fantastiques bagnoles incroyablement adaptées à leur usage, économique, robustes, simples à dépanner. Les plus marioles des bergers ne les ont pas échangées contre les somptueux véhicules modernes bourrés d’électronique et appréciant peu le diesel à tracteur qu’on trouve encore ici à bon prix.
On circule donc beaucoup devant notre campement.
Et des bruits étranges attirent mon attention. Derrière un repli de terrain un voisin a remis en route sa scierie mobile. J’en connais le principe mais n’en ai encore jamais vu. Un groupe électrogène, un système de charriot sur rail démontable et transportable permet de débiter des grumes de diamètre raisonnable en planches. Contrairement à ce qui se passe dans les dispositifs industriels c’est la scie qui est mobile. C’est un peu loin, mais tout de même …
Alors que je cuisine une soudaine averse nous contraint à un rapide repli.
Dans un premier temps le scieur en fait de même. Puis, en prévision du lendemain, il décide d’approvisionner son chantier avec quelques troncs d’épicéa stockés un peu plus loin qu’il tire avec un tracteur forestier.
On circule en Dacia dans l’herbe afin de rassembler les vaches dont les cloches ont meublé les rares silences.
Une nuit sereine s’annonce.
Elle est bien avancée lorsqu’une cavalcade me réveille, elle est accompagnée de sonailles, les vaches serait-elles de retour après la traite ?
Je descends voir, et en profiterai pour pisser, c’est sans doute ce qui est plus inconfortable dans notre quotidien, et nous retardons le moment fatidique. Quitter un duvet douillet, descendre nos vieux os par la trappe exigüe, sauter nu du camion dans le froid et la nuit … A ces instants je pense à toutes les pensions de bord de route qui n’attendent que notre présence contre vingt euros …
Les chevaux sont nombreux une grosse vingtaine. Ils portent des clochettes, je ne le pensais pas possible et j’en suis surpris. Ils sont regroupés, serrés autour du Camion, des chevaux de traits mêlés à des bêtes de monte. Souvent les chevaux sont facilement effrayés. Ici il n’en est rien. Ils seraient même plutôt collants. Ils ont renversé la table et les chaises, bousculé le petit matériel que nous laissons trainer dehors la nuit. Je case le tout sous le châssis de la voiture. Les bêtes les plus audacieuses me lèchent le dos qui est sans doute encore salé, du fait de l’averse je ne me suis pas douché. Les autres encouragés par ma présence se frottent sur le Camion. J’aperçois plusieurs d’entre-eux en faire de même avec la cocotte-minute au sol, l’odeur de carottes dorées à l’huile d’olive est alléchante.
De son lit M. proteste, les bestioles font bouger la voiture lorsqu’elles grattent leurs parasites sur le pare-buffle qui porte trop bien son nom trop spécifique. Je décide de les éloigner avec un peu de pain moisi. Ils me suivent volontiers et semblent tant apprécier le geste qu’ils me suivent obstinément lorsque je tente de rejoindre le campement. De grands gestes, des paroles déterminées et peu amènes, quelques moulinets de bras rien ne les décourage.
Ils passeront la nuit autour de nous agitant leurs clochettes, se lançant dans de bruyants galops.
Au matin, alors que les chevaux sont descendus dans la fraicheur de la forêt, un troupeau de moutons nous rejoint. Assez vite le berger en Dacia vient les récupérer afin de les conduire vers un pâturage plus riche.
Nous avons enfin atteint les Munte Apuceni.
On traine un peu au lit.
Route goudronnée et enfin le bord du parc naturel des Apuseni dont on nous a vanté les mérites.
Extraordinaire, le point d’info-tourisme est ouvert !
Il faut savoir que le pays est bien doté dans le domaine. Des bâtiments neufs souvent coquets à l’architecture originale et variée, tous les gros villages en sont dotés, on les signale à l’attention des touristes par de très nombreux panneaux routiers. Ils ont été financés sur des fonds européens, des affiches publicitaires le font savoir.
Amusante anecdote, dans les années 2000 mes associés m’ont confié la tâche de monter le business plan et de chercher les financements pour créer une entreprise d’expertise d’œuvres d’art en céramique par thermoluminescence. Je suis fortuitement mis en contact avec un commercial dont la lourde tâche consistait à distribuer les fonds structurels européen, à l’époque le dispositif se nommait « Leader + ». Je parcours la doc, notre projet ne semble pas recevable. Sans conviction je le contacte néanmoins. Il est chaleureux, diligent, empressé. Lorsque je me montre hésitant, il me rassure son métier consiste à tordre les projets afin de les rendre compatibles avec une réglementation incroyablement précise et tatillonne. Il me supplie de bien vouloir accepter son aide. Il est très loin d’avoir atteint son objectif semestriel de subventions distribuées, les projets sont rares dans soin secteur, il ne veut pas laisser passer l’aubaine. Je me laisse convaincre et suis stupéfait par son habileté et sa technicité. Le dossier qu’il remplit en mon nom ne décrit en rien ce que sera le projet réel, mais il serait impossible de trouver le moindre mensonge dans la description qui en est faite. Le dossier est bien entendu accepté par une commission composée de ses homologues qui eux-mêmes sont en situation délicate dans leurs cantons. Il est soulagé pour son déroulement de carrière, de notre côté nous ne crachons pas sur ces quelques dizaines de milliers d’euros.
La société démarre son activité en août 2021. Le 11 septembre fait s’écrouler aussi le marché de l’art international durant une année, la demande d’expertise est presque nulle. Nous avons survécu grâce à cet autocollant « Projet soutenu par les fonds Leader + de la Commission Européenne ».
En Roumanie ces charmants papillons égaient les bords de route. Sans même que je ne sache pourquoi, je pense soudain à la Grèce … Les Roumains ont une chance, le Lei est encore flottant par rapport à l’euro, c’est peut-être ce qui les sauvera, avec les transferts massifs de fonds de la diaspora ?
Bon … Alors donc des bureaux d’information touristiques flambants couvrent le pays. Mais ils sont toujours fermés. Sauf rares exception, et nous sommes un de ces jours bénis. Je pourrai y acheter pour un euro une carte du parc. La jeune femme chargée de l’accueil est agréable et parle couramment le Roumain. C’est une des rares personnes de son âge qui ne dise pas un mot d’anglais ou d’une autre langue européenne. A croire que ce fut un critère de recrutement, la chance n’aurait pas suffi.
Nous prenons la route goudronnée neuve qui longe la frontière Est du parc en direction du Nord. Elle est très fréquentée, les pensions et hôtels flambants neufs sont innombrables. Je me demande si l’agrotourisme vanté par les guides de voyage n’aurait pas reçu quelques aides qui etc. de la part de etc.
Le paysage est très moyen. C’est blindé devant les hébergements les plus luxueux, des touristes en grosse berlines allemandes et lunettes de soleil de marque sur le parking des plus modestes des familles dans des citadines en fort bon état. Toute la Roumanie de la réussite se presse dans les Apuseni, je comprends mieux pourquoi on nous les a tant vantées ! The place to be. C’est arrivé si souvent lors de nos balades que nous n’en sommes pas surpris.
Vite une petite piste bien défoncée. Après pas mal de secousses je trouve quelques traces ténues qui montent à l’alpage. Le coin sera parfaitement paisible pour la nuit. Même les vaches sont sympas dans ce pays, je copine avec une génisse intriguée par l’aménagement du Camion. Cette curiosité est-elle un signe particulier d’intelligence ? Existe-t-il des vaches surdouées qui passeraient inaperçues dans le troupeau ?
Les traces dans l’herbe que j’ai suivies sont en fait la déviation emprunte de la piste principale que tout le monde. Et on circule beaucoup dans cet alpage. La plupart roule avec de superbes Dacia au look de R12, mais montées en double-cabine pick-up avec un hard-top en polyester montant sur le toit de la cabine comme la capucine d’un camping-car. Elles sont 4x4 ce furent sans doute de fantastiques bagnoles incroyablement adaptées à leur usage, économique, robustes, simples à dépanner. Les plus marioles des bergers ne les ont pas échangées contre les somptueux véhicules modernes bourrés d’électronique et appréciant peu le diesel à tracteur qu’on trouve encore ici à bon prix.
On circule donc beaucoup devant notre campement.
Et des bruits étranges attirent mon attention. Derrière un repli de terrain un voisin a remis en route sa scierie mobile. J’en connais le principe mais n’en ai encore jamais vu. Un groupe électrogène, un système de charriot sur rail démontable et transportable permet de débiter des grumes de diamètre raisonnable en planches. Contrairement à ce qui se passe dans les dispositifs industriels c’est la scie qui est mobile. C’est un peu loin, mais tout de même …
Alors que je cuisine une soudaine averse nous contraint à un rapide repli.
Dans un premier temps le scieur en fait de même. Puis, en prévision du lendemain, il décide d’approvisionner son chantier avec quelques troncs d’épicéa stockés un peu plus loin qu’il tire avec un tracteur forestier.
On circule en Dacia dans l’herbe afin de rassembler les vaches dont les cloches ont meublé les rares silences.
Une nuit sereine s’annonce.
Elle est bien avancée lorsqu’une cavalcade me réveille, elle est accompagnée de sonailles, les vaches serait-elles de retour après la traite ?
Je descends voir, et en profiterai pour pisser, c’est sans doute ce qui est plus inconfortable dans notre quotidien, et nous retardons le moment fatidique. Quitter un duvet douillet, descendre nos vieux os par la trappe exigüe, sauter nu du camion dans le froid et la nuit … A ces instants je pense à toutes les pensions de bord de route qui n’attendent que notre présence contre vingt euros …
Les chevaux sont nombreux une grosse vingtaine. Ils portent des clochettes, je ne le pensais pas possible et j’en suis surpris. Ils sont regroupés, serrés autour du Camion, des chevaux de traits mêlés à des bêtes de monte. Souvent les chevaux sont facilement effrayés. Ici il n’en est rien. Ils seraient même plutôt collants. Ils ont renversé la table et les chaises, bousculé le petit matériel que nous laissons trainer dehors la nuit. Je case le tout sous le châssis de la voiture. Les bêtes les plus audacieuses me lèchent le dos qui est sans doute encore salé, du fait de l’averse je ne me suis pas douché. Les autres encouragés par ma présence se frottent sur le Camion. J’aperçois plusieurs d’entre-eux en faire de même avec la cocotte-minute au sol, l’odeur de carottes dorées à l’huile d’olive est alléchante.
De son lit M. proteste, les bestioles font bouger la voiture lorsqu’elles grattent leurs parasites sur le pare-buffle qui porte trop bien son nom trop spécifique. Je décide de les éloigner avec un peu de pain moisi. Ils me suivent volontiers et semblent tant apprécier le geste qu’ils me suivent obstinément lorsque je tente de rejoindre le campement. De grands gestes, des paroles déterminées et peu amènes, quelques moulinets de bras rien ne les décourage.
Ils passeront la nuit autour de nous agitant leurs clochettes, se lançant dans de bruyants galops.
Au matin, alors que les chevaux sont descendus dans la fraicheur de la forêt, un troupeau de moutons nous rejoint. Assez vite le berger en Dacia vient les récupérer afin de les conduire vers un pâturage plus riche.
Nous avons enfin atteint les Munte Apuceni.
Confiteor- Messages : 9190
Date d'inscription : 01/04/2017
Age : 65
Localisation : Drôme
Re: Conte rendu d'errance
17-08
Nous quittons ce coin paisible afin de rejoindre la petite piste du GPS à quelques centaines de mètres.
C’est une route goudronnée toute neuve.
Elle nous amène à la grotte de glace de Scarisoara.
https://www.balkania-tour.com/fr/voyage-roumanie/visiter-la-roumanie/view/926/grottedescarisoara
Tourist trap prévisible et réussi. Le groupe de visite dépasse les cent personnes. Le lieu est cependant très étonnant, un profond aven, et au fond un très grand porche est rempli d’un énorme glaçon. Un très long escalier métallique tout neuf a remplacé les installations anciennes en bois. Les restes en sont dispersés au fond de l’aven en un vaste tas, couvrant mal les papiers du ciment qui a servi à la construction de la nouvelle structure. Sur le lac gelé, des canettes en aluminium ou des bouteilles en plastique sont à moitié enfouies dans la glace de surface ce qui atteste de l’ancienneté de leur dépôt.
Le site est néanmoins de qualité et nous ne regrettons pas la visite, c’est une curiosité naturelle bien étrange.
Les routes sont étroites et encombrées de citadins qui découvrent la montagne. C’est un peu ennuyeux, ils ont peur de serrer le talus ou le caniveau, et n’ont pas tous compris qu’il conviendrait de modérer leur allure dans un tel contexte. Les pensions succèdent aux hôtels, les gargotes aux stands de souvenirs.
Nous quittons le parc, celui que nous avons tant convoité.
Au sud nous trouvons un piste qui nous conduit au sommet du Bihor à plus de 1800 mètre. La vue y serait superbe mais le temps est couvert et brumeux.
Nous descendons un peu afin de nous installer dans un village d’alpage en bois qui semble abandonné. Nous échapperons ainsi au vacarme des éoliennes qui peuplent la crête de la montagne. Seules des tôles ondulées déclouées qui ont remplacé les chaumes claquent un peu au vent.
Un solide orage nous rafraichit.
Au matin les caravanes de Gitan en pick-up qui montent ramasser des myrtilles nous saluent de grands gestes. Peut-être la nostalgie du nomadisme qu’ils ont abandonné ici depuis si longtemps et qu’ils devinent en voyant notre campement ?
Nous quittons ce coin paisible afin de rejoindre la petite piste du GPS à quelques centaines de mètres.
C’est une route goudronnée toute neuve.
Elle nous amène à la grotte de glace de Scarisoara.
https://www.balkania-tour.com/fr/voyage-roumanie/visiter-la-roumanie/view/926/grottedescarisoara
Tourist trap prévisible et réussi. Le groupe de visite dépasse les cent personnes. Le lieu est cependant très étonnant, un profond aven, et au fond un très grand porche est rempli d’un énorme glaçon. Un très long escalier métallique tout neuf a remplacé les installations anciennes en bois. Les restes en sont dispersés au fond de l’aven en un vaste tas, couvrant mal les papiers du ciment qui a servi à la construction de la nouvelle structure. Sur le lac gelé, des canettes en aluminium ou des bouteilles en plastique sont à moitié enfouies dans la glace de surface ce qui atteste de l’ancienneté de leur dépôt.
Le site est néanmoins de qualité et nous ne regrettons pas la visite, c’est une curiosité naturelle bien étrange.
Les routes sont étroites et encombrées de citadins qui découvrent la montagne. C’est un peu ennuyeux, ils ont peur de serrer le talus ou le caniveau, et n’ont pas tous compris qu’il conviendrait de modérer leur allure dans un tel contexte. Les pensions succèdent aux hôtels, les gargotes aux stands de souvenirs.
Nous quittons le parc, celui que nous avons tant convoité.
Au sud nous trouvons un piste qui nous conduit au sommet du Bihor à plus de 1800 mètre. La vue y serait superbe mais le temps est couvert et brumeux.
Nous descendons un peu afin de nous installer dans un village d’alpage en bois qui semble abandonné. Nous échapperons ainsi au vacarme des éoliennes qui peuplent la crête de la montagne. Seules des tôles ondulées déclouées qui ont remplacé les chaumes claquent un peu au vent.
Un solide orage nous rafraichit.
Au matin les caravanes de Gitan en pick-up qui montent ramasser des myrtilles nous saluent de grands gestes. Peut-être la nostalgie du nomadisme qu’ils ont abandonné ici depuis si longtemps et qu’ils devinent en voyant notre campement ?
Confiteor- Messages : 9190
Date d'inscription : 01/04/2017
Age : 65
Localisation : Drôme
Re: Conte rendu d'errance
18-08
Nous longeons la frontière Sud du parc, traversons rapidement la station de ski (4 pistes, 738 pensions) et buvons un café dans la ville de Stei. Elle est dévastée de pauvreté, respire la déconfiture économique. Faute d’interlocuteur nous n’en saurons jamais la cause. Le prix du café est un indicateur fiable, à partir de 50 centimes la situation est inquiétante. Un autre est le taux d’obésité.
Nous partons plein Nord à nouveau le long du par cet rentrons dans celui-ci par un petite route qui longe un torrent superbe. Son lit est creusé directement dans l’arène granitique, le rocher est poli miroir, l’eau a creusé des marmites bouillonnantes, des conduits étroits dans lesquels elle se précipite avant de s’étaler langoureusement sur de vastes dalles qu’elle recouvre d’un flot laminaire. Suit parfois une zone de gravillons brillants posés sur un sable ocre si propre qu’il ne teinte pas la limpidité du flot.
C’est très plaisant et calme.
J’en suis à me demander si des poissons peuvent vivre dans un tel environnement tant il me semble stérile. Pas une algue, pas un fond boueux qui pourrait accueillir des larves ou des nymphes.
Les berges sont raisonnablement couvertes de déchets. A croire que cette pureté a retenu les élans des touristes, à moins qu’ils soient peu nombreux à fréquenter le lieu ?
Nous montons vers Padis dont on nous a loué la beauté. La partie ouest du parc est étrangement peu fréquentée et nous découvrons un petit village avec quelques pensions miteuses. Le coin est tranquille, un plateau un peu marécageux. Le temps est gris, un peu brumeux, avec quelques gouttes d’une petite pluie fine. Je m’engage sur une petite piste qui part vers la montagne. Un panneau indique que la circulation des véhicules à moteur y est interdite. Nous atteignons la zone de protection maximale des espaces. Sans même réfléchir je fais donc demi-tour, oubliant qu’ici ces injonctions sont totalement symboliques. Dans les parcs naturels on chasse, cueille, déboise, circule en 4x4, etc. J’ai obéi à un vieux réflexe d’habitant des pieds du Vercors !
J’arrive à un petit col. Sur la carte achetée hier au point d’info tourisme il est indiqué du que la suite est impraticable. Un Roumain stationne devant le panneau « Route interdite » qui est renversé au sol. Lorsqu’il voir mon embarras il m’explique que je ne dois pas m’émouvoir. Celui-ci prévient simplement que la piste est en très mauvais état, qu’il ne faut pas la parcourir avec un véhicule de ville, mais que mon véhicule est parfaitement adapté. D’ailleurs une moto d’enduro arrive pétaradante. La piste est effectivement mauvaise. Elle a été défoncée par les grumiers qui viennent déboiser le parc. Au total, c’est peut-être une bonne idée. La forêt d’épicéa est dans un état déplorable, sans doute trop bas en altitude elle souffre terriblement du réchauffement climatique. Je ne sais pas si ces sont des parasites, des champignons ou des virus, mais de grandes surfaces sont couvertes d’arbres morts. Dans les zones de repousse, il semble qu’on favorise les feuillus sans doute plus à leur place écologique.
Le paysage est assez déprimant. Nous croisons une biche et son faon.
Nous sortons du parc et retrouvons des lieux un peu plus charmants, entre les résidences secondaires qui se font plus rares, les prés sont soigneusement fauchés et les vaches vaquent à leur occupation favorite : chier tout en mangeant.
A la sortie d’un village, un Toyota HZJ 78 flambant neuf est garé au bord de la route. Il est équipé du même toit relevable que le nôtre, mais c’est une version V6 essence et non 6 en ligne diesel.
Improbable. Cette voiture ne peut plus être immatriculée en Europe, or elle est manifestement neuve. Le propriétaire et sa femme nous invite à papoter.
Ils possèdent une société de restauration (catering) qui a compté jusqu’à 50 salariés avant le Covid. Ils réalisent des sandwichs industriels pour les distributeurs automatiques ou les superettes et toute sorte de junk-food. Ils ont bien réussi en partant de rien mais sont insatisfaits de leur vie . Ils ont acheté aux enchères un bâtiment à moitié fini, un projet de grande et luxueuse pension (!) qui a capoté. Ils se donnent le temps de le finir puis vendrons leur société et travaillerons à temps partiel à la gestion des lieux. Ils confieront les affaires courantes à un factotum salarié. Ils rêvent d’aménager ce qui deviendra un « Camion » un peu comme le nôtre et de partir errer avec leur gosse et leur chien.
Il est allé acheter le véhicule en Allemagne et y a fait installer le toit relevable. Lorsqu’il est rentré en Roumanie, il n’était bien entendu pas possible d’obtenir le certificat de type européen permettant son immatriculation. Par dérogation (et plus ? …) il a réussi à convaincre l’équivalent du service des Mines de passer le véhicule à l’expertise technique de pollution, sécurité etc. au titrede véhicule utilitaire. La procédure a été longue, l’histoire ne dit pas si elle a été coûteuse …
C’est une perspective intéressante puisque ce Toy est désormais immatriculable dans n’importe quel pays d’Europe, libre circulation oblige.
On bavarde. C’est le deuxième Roumain fortuné et urbain qui nous déclare vouloir rompre avec son style de vie.
Il nous indique une route permettant d’accéder au sommet du mont Vladeasa tout proche. Il y est allé dormir récemment. La piste est ultra mauvaise, à côté de moi M. râle un peu. C’est très rocheux et en forte pente. Nous circulons sous les pylônes d’un vieux téléski abandonné.
Au sommet une vue splendide nous attend, dans toutes les directions, le coucher de soleil est parfait, bien qu’un peu maléfique dans ses couleurs.
Il fait venteux et guère plus de 4 degrés. Le chauffage tournera ce soir et les duvets seront les bienvenus.
Nous longeons la frontière Sud du parc, traversons rapidement la station de ski (4 pistes, 738 pensions) et buvons un café dans la ville de Stei. Elle est dévastée de pauvreté, respire la déconfiture économique. Faute d’interlocuteur nous n’en saurons jamais la cause. Le prix du café est un indicateur fiable, à partir de 50 centimes la situation est inquiétante. Un autre est le taux d’obésité.
Nous partons plein Nord à nouveau le long du par cet rentrons dans celui-ci par un petite route qui longe un torrent superbe. Son lit est creusé directement dans l’arène granitique, le rocher est poli miroir, l’eau a creusé des marmites bouillonnantes, des conduits étroits dans lesquels elle se précipite avant de s’étaler langoureusement sur de vastes dalles qu’elle recouvre d’un flot laminaire. Suit parfois une zone de gravillons brillants posés sur un sable ocre si propre qu’il ne teinte pas la limpidité du flot.
C’est très plaisant et calme.
J’en suis à me demander si des poissons peuvent vivre dans un tel environnement tant il me semble stérile. Pas une algue, pas un fond boueux qui pourrait accueillir des larves ou des nymphes.
Les berges sont raisonnablement couvertes de déchets. A croire que cette pureté a retenu les élans des touristes, à moins qu’ils soient peu nombreux à fréquenter le lieu ?
Nous montons vers Padis dont on nous a loué la beauté. La partie ouest du parc est étrangement peu fréquentée et nous découvrons un petit village avec quelques pensions miteuses. Le coin est tranquille, un plateau un peu marécageux. Le temps est gris, un peu brumeux, avec quelques gouttes d’une petite pluie fine. Je m’engage sur une petite piste qui part vers la montagne. Un panneau indique que la circulation des véhicules à moteur y est interdite. Nous atteignons la zone de protection maximale des espaces. Sans même réfléchir je fais donc demi-tour, oubliant qu’ici ces injonctions sont totalement symboliques. Dans les parcs naturels on chasse, cueille, déboise, circule en 4x4, etc. J’ai obéi à un vieux réflexe d’habitant des pieds du Vercors !
J’arrive à un petit col. Sur la carte achetée hier au point d’info tourisme il est indiqué du que la suite est impraticable. Un Roumain stationne devant le panneau « Route interdite » qui est renversé au sol. Lorsqu’il voir mon embarras il m’explique que je ne dois pas m’émouvoir. Celui-ci prévient simplement que la piste est en très mauvais état, qu’il ne faut pas la parcourir avec un véhicule de ville, mais que mon véhicule est parfaitement adapté. D’ailleurs une moto d’enduro arrive pétaradante. La piste est effectivement mauvaise. Elle a été défoncée par les grumiers qui viennent déboiser le parc. Au total, c’est peut-être une bonne idée. La forêt d’épicéa est dans un état déplorable, sans doute trop bas en altitude elle souffre terriblement du réchauffement climatique. Je ne sais pas si ces sont des parasites, des champignons ou des virus, mais de grandes surfaces sont couvertes d’arbres morts. Dans les zones de repousse, il semble qu’on favorise les feuillus sans doute plus à leur place écologique.
Le paysage est assez déprimant. Nous croisons une biche et son faon.
Nous sortons du parc et retrouvons des lieux un peu plus charmants, entre les résidences secondaires qui se font plus rares, les prés sont soigneusement fauchés et les vaches vaquent à leur occupation favorite : chier tout en mangeant.
A la sortie d’un village, un Toyota HZJ 78 flambant neuf est garé au bord de la route. Il est équipé du même toit relevable que le nôtre, mais c’est une version V6 essence et non 6 en ligne diesel.
Improbable. Cette voiture ne peut plus être immatriculée en Europe, or elle est manifestement neuve. Le propriétaire et sa femme nous invite à papoter.
Ils possèdent une société de restauration (catering) qui a compté jusqu’à 50 salariés avant le Covid. Ils réalisent des sandwichs industriels pour les distributeurs automatiques ou les superettes et toute sorte de junk-food. Ils ont bien réussi en partant de rien mais sont insatisfaits de leur vie . Ils ont acheté aux enchères un bâtiment à moitié fini, un projet de grande et luxueuse pension (!) qui a capoté. Ils se donnent le temps de le finir puis vendrons leur société et travaillerons à temps partiel à la gestion des lieux. Ils confieront les affaires courantes à un factotum salarié. Ils rêvent d’aménager ce qui deviendra un « Camion » un peu comme le nôtre et de partir errer avec leur gosse et leur chien.
Il est allé acheter le véhicule en Allemagne et y a fait installer le toit relevable. Lorsqu’il est rentré en Roumanie, il n’était bien entendu pas possible d’obtenir le certificat de type européen permettant son immatriculation. Par dérogation (et plus ? …) il a réussi à convaincre l’équivalent du service des Mines de passer le véhicule à l’expertise technique de pollution, sécurité etc. au titrede véhicule utilitaire. La procédure a été longue, l’histoire ne dit pas si elle a été coûteuse …
C’est une perspective intéressante puisque ce Toy est désormais immatriculable dans n’importe quel pays d’Europe, libre circulation oblige.
On bavarde. C’est le deuxième Roumain fortuné et urbain qui nous déclare vouloir rompre avec son style de vie.
Il nous indique une route permettant d’accéder au sommet du mont Vladeasa tout proche. Il y est allé dormir récemment. La piste est ultra mauvaise, à côté de moi M. râle un peu. C’est très rocheux et en forte pente. Nous circulons sous les pylônes d’un vieux téléski abandonné.
Au sommet une vue splendide nous attend, dans toutes les directions, le coucher de soleil est parfait, bien qu’un peu maléfique dans ses couleurs.
Il fait venteux et guère plus de 4 degrés. Le chauffage tournera ce soir et les duvets seront les bienvenus.
Confiteor- Messages : 9190
Date d'inscription : 01/04/2017
Age : 65
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Re: Conte rendu d'errance
19-08
J’ai la flemme ce matin. La vraie.
Je me recouche alors que j’ai déjà dormi 11 heures. Ce qui hélas est mon quotidien, c’est à ce seul régime que je parviens à gérer la fatigue qui m’accable. Au passage, je suis très étonné d’avoir vu baisser mes douleurs neurologiques lentement depuis 3 mois. Elles sont désormais presque insignifiantes. C’est déjà survenu mais jamais durant une si longue période. C’est trop cool ! De nouveaux symptômes sont apparus, ils me laissent penser à une piste de diagnostic, on verra au retour avec les pros.
On traîne toute la journée en regardant passer les promeneurs à pied.
L’un m’apprend qu’il existe une très bonne piste certes beaucoup plus longue qui s’approche à une petite heure du sommet. Après je me suis bien marré à la montée même si M. gueulait un peu …
J’ai rien foutu aujourd’hui même pas un tour à pied. Ah ! si un peu tapé sur mon notebook …
C’est cool de ne rien foutre, y’a rien à en dire !
Demain nous partons en ville à Oradea c’est à 80 km, c’est grand et nous y avons réservé un appartement.
J’ai la flemme ce matin. La vraie.
Je me recouche alors que j’ai déjà dormi 11 heures. Ce qui hélas est mon quotidien, c’est à ce seul régime que je parviens à gérer la fatigue qui m’accable. Au passage, je suis très étonné d’avoir vu baisser mes douleurs neurologiques lentement depuis 3 mois. Elles sont désormais presque insignifiantes. C’est déjà survenu mais jamais durant une si longue période. C’est trop cool ! De nouveaux symptômes sont apparus, ils me laissent penser à une piste de diagnostic, on verra au retour avec les pros.
On traîne toute la journée en regardant passer les promeneurs à pied.
L’un m’apprend qu’il existe une très bonne piste certes beaucoup plus longue qui s’approche à une petite heure du sommet. Après je me suis bien marré à la montée même si M. gueulait un peu …
J’ai rien foutu aujourd’hui même pas un tour à pied. Ah ! si un peu tapé sur mon notebook …
C’est cool de ne rien foutre, y’a rien à en dire !
Demain nous partons en ville à Oradea c’est à 80 km, c’est grand et nous y avons réservé un appartement.
Confiteor- Messages : 9190
Date d'inscription : 01/04/2017
Age : 65
Localisation : Drôme
Re: Conte rendu d'errance
Et bien voilà !
J'ai fait mes devoirs de vacances, vous avez de la lecture et moi la conscience tranquille (ou presque, je ne sais que trop bien qui je suis !)
J'ai fait mes devoirs de vacances, vous avez de la lecture et moi la conscience tranquille (ou presque, je ne sais que trop bien qui je suis !)
Confiteor- Messages : 9190
Date d'inscription : 01/04/2017
Age : 65
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Re: Conte rendu d'errance
Salut Conf'.
Pour sûr que je vais avoir, perso, un peu de lecture ce soir, au lit. Ça fait en effet quelques jours que j'ai décroché de ton fil. Mais c'était pour une bonne raison. Je ne pouvais pas être partout. Au volant et en lecture, tu vois.... J'ai donc dû faire un choix...
Je suis enfin reviendu à la maison, et par conséquent il y avait quelques impondérables à gérer avant. A présent, tout ça va se réguler...
A plus tard.
Hig.
.
Pour sûr que je vais avoir, perso, un peu de lecture ce soir, au lit. Ça fait en effet quelques jours que j'ai décroché de ton fil. Mais c'était pour une bonne raison. Je ne pouvais pas être partout. Au volant et en lecture, tu vois.... J'ai donc dû faire un choix...
Je suis enfin reviendu à la maison, et par conséquent il y avait quelques impondérables à gérer avant. A présent, tout ça va se réguler...
A plus tard.
Hig.
.
higeekomori- Messages : 3165
Date d'inscription : 20/03/2015
Re: Conte rendu d'errance
- Spoiler:
- J'ai pas tout lu, il m'est revenu en mémoire qu'un ami m'avait parlé du Château de Hunedora ou Château des Corvin, et je me demandais si vous y étiez déjà passés ou si c'est en projet. On dirait un château de jeu de rôles.
Ce même ami avait évoqué des rites qui ressemblaient étrangement à ce qu'on peut voir en Afrique. Je le recontacte demain pour savoir ce qu'il en est.
Pabanal- Messages : 4647
Date d'inscription : 21/10/2017
Age : 67
Localisation : Juste à côté de chez moi
Re: Conte rendu d'errance
Salut.
(humour)
Mais, aujourd'hui, on est déjà "demain"!
Et, tu ne nous a encore rien dit....... ^^
.
(humour)
Mais, aujourd'hui, on est déjà "demain"!
Et, tu ne nous a encore rien dit....... ^^
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higeekomori- Messages : 3165
Date d'inscription : 20/03/2015
Re: Conte rendu d'errance
- Spoiler:
- Confiteor sait bien ce qu'un "demain" africain signifie.
Pabanal- Messages : 4647
Date d'inscription : 21/10/2017
Age : 67
Localisation : Juste à côté de chez moi
Re: Conte rendu d'errance
@ Pabanal.
Lol, très bon. ^^
.
Lol, très bon. ^^
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higeekomori- Messages : 3165
Date d'inscription : 20/03/2015
Re: Conte rendu d'errance
Je me demande comment on pourrait classer les demain indiens, mexicains et africains. Y en a-t-il un plus loin que les autres ?
fift- Messages : 8877
Date d'inscription : 26/04/2016
Age : 48
Localisation : Paris
Re: Conte rendu d'errance
Profitez que j'ai le dos tourné pour me dauber ...
Super ville - supers restos - supers pinards - super appart
Je parle de tout ça ... demain
Sieste - douche - taxi - table réservée dans un lieu trop stylé : Ici
Puis petit cocktail digestif sur la terrasse d'un bar lounge dans une rue animée très hype.
On va encore se mettre une tôle...
Jetez un œil au bâtiment, tout le centre ville est de ce style. On se croirait à Vienne.
Marrez-vous en pensant que je fais du tourisme ethnique condescendant ...
Ce pays est si étrange, à 20 km on fait les foins à la faux et on vit sur 5 ha.
Super ville - supers restos - supers pinards - super appart
Je parle de tout ça ... demain
Sieste - douche - taxi - table réservée dans un lieu trop stylé : Ici
Puis petit cocktail digestif sur la terrasse d'un bar lounge dans une rue animée très hype.
On va encore se mettre une tôle...
Jetez un œil au bâtiment, tout le centre ville est de ce style. On se croirait à Vienne.
Marrez-vous en pensant que je fais du tourisme ethnique condescendant ...
Ce pays est si étrange, à 20 km on fait les foins à la faux et on vit sur 5 ha.
Confiteor- Messages : 9190
Date d'inscription : 01/04/2017
Age : 65
Localisation : Drôme
Re: Conte rendu d'errance
Pardon, je sais que ce n'est pas poli de dire ça... mais putain que je kiffe cette verrière.
Je viens de passer presque 10 minutes complètement kéblo sur les quelques belles images choisies.
6 carreaux de large par 7 carreaux de long, fois le nombre de panneaux répétés (moins les sections à retirer, évidemment, car en compression de forme), j'aurais de quoi y passer déjà une bonne heure rien qu'à répertorier, le nez en l'air, le nombre complet de vitres qui la compose. Et je ne parle évidemment pas de la coupole. Et bien sûr, tout le reste des boiseries jusqu'aux pierres décorées, est superbe. Y a rien à dire.
Je veux la même pour ma maison! ^^
(mais non, mais non, je ne fais pas un caprice!... Voyons... )
(Et sinon, non, ne rêve pas Fift. Tu ne peux pas entrer avec ta Ducat, sur le beaux carrelage [même si ça doit surement accrocher jusqu'à 80% d'angle. ] Et non, tu ne peux pas, non plus, y prendre des chicanes sur un coup de gaz... Ce n'est pas un circuit, c'est une galerie. ^^)
A plus tard, Conf'. Très bonne soirée à toi et M.
Pense un peu à moi quand tu y seras, en levant les yeux, ça sera un peu comme si j'y étais aussi. ^^
Hig.
(fan de plafonds)
.
Je viens de passer presque 10 minutes complètement kéblo sur les quelques belles images choisies.
6 carreaux de large par 7 carreaux de long, fois le nombre de panneaux répétés (moins les sections à retirer, évidemment, car en compression de forme), j'aurais de quoi y passer déjà une bonne heure rien qu'à répertorier, le nez en l'air, le nombre complet de vitres qui la compose. Et je ne parle évidemment pas de la coupole. Et bien sûr, tout le reste des boiseries jusqu'aux pierres décorées, est superbe. Y a rien à dire.
Je veux la même pour ma maison! ^^
(mais non, mais non, je ne fais pas un caprice!... Voyons... )
(Et sinon, non, ne rêve pas Fift. Tu ne peux pas entrer avec ta Ducat, sur le beaux carrelage [même si ça doit surement accrocher jusqu'à 80% d'angle. ] Et non, tu ne peux pas, non plus, y prendre des chicanes sur un coup de gaz... Ce n'est pas un circuit, c'est une galerie. ^^)
A plus tard, Conf'. Très bonne soirée à toi et M.
Pense un peu à moi quand tu y seras, en levant les yeux, ça sera un peu comme si j'y étais aussi. ^^
Hig.
(fan de plafonds)
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higeekomori- Messages : 3165
Date d'inscription : 20/03/2015
Re: Conte rendu d'errance
Ahhh l'Art Nouveau !! Encore un truc que j'ai découvert grâce à mme Fift et que j'aime beaucoup.
je vous souhaite d'en profiter énormément Confitéhème. Ca a l'air sublime.
PS pour Hig : même pas je réponds à tes provoc'
je vous souhaite d'en profiter énormément Confitéhème. Ca a l'air sublime.
PS pour Hig : même pas je réponds à tes provoc'
fift- Messages : 8877
Date d'inscription : 26/04/2016
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Localisation : Paris
Confiteor- Messages : 9190
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Confiteor- Messages : 9190
Date d'inscription : 01/04/2017
Age : 65
Localisation : Drôme
Re: Conte rendu d'errance
...effectivement, le coin semble couru en soirée. Ambiance jeune ou familiale.
Merci Conf'. Joli cadeau que tu nous a fait ce soir.
.
Merci Conf'. Joli cadeau que tu nous a fait ce soir.
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higeekomori- Messages : 3165
Date d'inscription : 20/03/2015
Re: Conte rendu d'errance
Il y a beaucoup à dire sur Oradea mais je suis débordé par le temps et les soucis ...
Et puis notre vie n’est pas si simple.
On roule un peu distraitement en sortant du supermarché et toc on se retrouve devant la frontière hongroise. On allait tout de même pas faire demi tour !
Le temps de retirer un peu de monnaie de singe et de boire un café on décide de partir vers le nord.
Et on inaugure un nouveau concept pour nous : le camping thermal.
Tu donnes 20 euros t’as une place de camping et une entrée journée dans un centre thermal, eau marronasse et un peu puante parée de toutes les vertus, guérit de la vieillesse de la vérole mentale et de la vilénie. Des piscines à toutes températures saunas hammam.
On pouvait pas rater le truc ...
Pas du tout frime, bien au contraire, le peuple vient prendre les eaux dans un village de campagne de merde.
On m’a dit que les Hongrois sont fascistes, racistes, sexistes et homophobes. Pour l’instant je n’ai rien vu.
Paraît que Orban est un salaud mais on ne l’à pas croisé donc ???
Et puis notre vie n’est pas si simple.
On roule un peu distraitement en sortant du supermarché et toc on se retrouve devant la frontière hongroise. On allait tout de même pas faire demi tour !
Le temps de retirer un peu de monnaie de singe et de boire un café on décide de partir vers le nord.
Et on inaugure un nouveau concept pour nous : le camping thermal.
Tu donnes 20 euros t’as une place de camping et une entrée journée dans un centre thermal, eau marronasse et un peu puante parée de toutes les vertus, guérit de la vieillesse de la vérole mentale et de la vilénie. Des piscines à toutes températures saunas hammam.
On pouvait pas rater le truc ...
Pas du tout frime, bien au contraire, le peuple vient prendre les eaux dans un village de campagne de merde.
On m’a dit que les Hongrois sont fascistes, racistes, sexistes et homophobes. Pour l’instant je n’ai rien vu.
Paraît que Orban est un salaud mais on ne l’à pas croisé donc ???
Confiteor- Messages : 9190
Date d'inscription : 01/04/2017
Age : 65
Localisation : Drôme
Re: Conte rendu d'errance
- chevaux:
- T'as eu du bol avec les chevaux, certainement plus dangereux que les ours.
Je n'arrive pas à trouver la conso théorique de ton kamtar , j'imagine que tu as fais poser le réservoir supplémentaire.
A propos de Geamana, c'est effectivement impressionnant et cela laisse sans voix, cela existe aussi en France ce type de catastrophe écologique, même si parfois moins spectaculaire.
Je cherchais à propos de l'amitié franco-roumaine, et je suis tombé là dessus: https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_personnalit%C3%A9s_d%27origine_roumaine
Il n'y a pas que des français, mais parmi eux, j'ai pu relever au moins Eugène Ionesco, Emil Cioran, Vladimir Cosma, Tristan Tzara, Henry Chapier (!!!) et Cédric Pioline... (et j'ai sciemment omis notre ministre des sports)
Tu n'aurais pas remarqué des différences de prononciation selon les endroits et les personnes? Sur le moultou mess par exemple.
cyranolecho- Messages : 4876
Date d'inscription : 29/07/2015
Age : 53
Localisation : au pays de Candy... man
Re: Conte rendu d'errance
Confiteor a écrit:
... et toc on se retrouve devant la frontière hongroise. On allait tout de même pas faire demi tour !
Je l'avais dit
De ce que j'avais pu voir à Buda (ou Pest, me rappelle jamais), les Hongrois sont très friands des bains, c'est une véritable institution.
Par contre, le coup du camping thermal, je n'en avais jamais entendu parler !
fift- Messages : 8877
Date d'inscription : 26/04/2016
Age : 48
Localisation : Paris
Re: Conte rendu d'errance
- Le con....:
- et dire que certains se font chier en bagnole, moi je viens de me taper Toulouse Bucarest en un clic de souris. Pfuiiiiit
Mais cest sympa les cartes postales
Invité- Invité
Re: Conte rendu d'errance
- Hongrois?:
- Des fois Hongrois que c'est la frontière, et c'est pas la frontière.
cyranolecho- Messages : 4876
Date d'inscription : 29/07/2015
Age : 53
Localisation : au pays de Candy... man
Re: Conte rendu d'errance
Ce n'est pas si facile d'être la bonne personne au bon endroit. Ça peut demander un peu d'application et quelques efforts
Aujourd'hui nous sommes dans un luxueux centre thermal. Piscines d'eau sale et puante intérieures et extérieures avec jets en tout genre, zone de saunas à toutes températures, hammams, piscine glacée, et de l'autre côté du jardin un grand aqua parc avec toboggans, piscine à vagues et gosses qui braillent (nous y sommes un peu resté afin de nous mortifier, c'est ainsi qu'on gagne son paradis).
Du côté sérieux du centre on pratique nu (quelle horreur les saunas en France dans lesquels un maillot de bain en nylon trempé et brûlant vous colle à la peau !)
On m'a dit que le Hongrois est volontiers antisémite.
Comment savoir si ce qu'on dit est vrai ?
Pour ne pas choquer je prend garde à ce que mon prépuce couvre sagement le gland.
Alors que j'y veille, je me souviens d'une grotte thermale au Tadjikistan dans laquelle les hommes se baignent nus (étrange d'ailleurs car on est souvent terriblement pudique en islam). Le lieu est très beau, de l'eau brûlante jaillit d'une faille de la montagne et emplit un vaste bassin naturel. On a fermé le porche par un mur. De nombreuses légendes fabuleuses courrent sur l'origine du phénomène, elles impliquent toutes quelques vénérables saints musulmans.
Ce jour là, tout au contraire je faisais très attention à ce que mon gland reste découvert. Un bon musulman est volontiers dégoûté devant un pénis non circoncis.
C'est du boulot de voyager si on veut déranger un minimum.
Aujourd'hui nous sommes dans un luxueux centre thermal. Piscines d'eau sale et puante intérieures et extérieures avec jets en tout genre, zone de saunas à toutes températures, hammams, piscine glacée, et de l'autre côté du jardin un grand aqua parc avec toboggans, piscine à vagues et gosses qui braillent (nous y sommes un peu resté afin de nous mortifier, c'est ainsi qu'on gagne son paradis).
Du côté sérieux du centre on pratique nu (quelle horreur les saunas en France dans lesquels un maillot de bain en nylon trempé et brûlant vous colle à la peau !)
On m'a dit que le Hongrois est volontiers antisémite.
Comment savoir si ce qu'on dit est vrai ?
Pour ne pas choquer je prend garde à ce que mon prépuce couvre sagement le gland.
Alors que j'y veille, je me souviens d'une grotte thermale au Tadjikistan dans laquelle les hommes se baignent nus (étrange d'ailleurs car on est souvent terriblement pudique en islam). Le lieu est très beau, de l'eau brûlante jaillit d'une faille de la montagne et emplit un vaste bassin naturel. On a fermé le porche par un mur. De nombreuses légendes fabuleuses courrent sur l'origine du phénomène, elles impliquent toutes quelques vénérables saints musulmans.
Ce jour là, tout au contraire je faisais très attention à ce que mon gland reste découvert. Un bon musulman est volontiers dégoûté devant un pénis non circoncis.
C'est du boulot de voyager si on veut déranger un minimum.
Confiteor- Messages : 9190
Date d'inscription : 01/04/2017
Age : 65
Localisation : Drôme
Re: Conte rendu d'errance
Encore un échec.
Nous avons décidé ce matin de quitter la Hongrie. Nous ne savons pas très bien pourquoi mais il faut savoir prendre des décisions.
Nous roulons vers le nord par de petites routes de campagne et des pistes forestières et nous voyons une biche avec son faon. Malheureusement je ne suis pas armé ce soir nous mangerons encore du cochon fumé.
Nous poursuivons notre chemin et, fatalitas, un panneau signale un camping thermal à 3 km.
Peut-on résister ?
C'est le modèle avec eau verdâtre qui soigne le froid de l'intérieur et rend joli.
Le camping est superbe, arboré et désert sauf un camping car de Polonais.
Par principe, nous ne leur parlons pas. J'ai beaucoup entendu dire de mal de ce pays à la télé.
Nous avons décidé ce matin de quitter la Hongrie. Nous ne savons pas très bien pourquoi mais il faut savoir prendre des décisions.
Nous roulons vers le nord par de petites routes de campagne et des pistes forestières et nous voyons une biche avec son faon. Malheureusement je ne suis pas armé ce soir nous mangerons encore du cochon fumé.
Nous poursuivons notre chemin et, fatalitas, un panneau signale un camping thermal à 3 km.
Peut-on résister ?
C'est le modèle avec eau verdâtre qui soigne le froid de l'intérieur et rend joli.
Le camping est superbe, arboré et désert sauf un camping car de Polonais.
Par principe, nous ne leur parlons pas. J'ai beaucoup entendu dire de mal de ce pays à la télé.
Confiteor- Messages : 9190
Date d'inscription : 01/04/2017
Age : 65
Localisation : Drôme
Re: Conte rendu d'errance
Ma femme est polonaise. Je confirme tout le mal qu'on peut dire des polonais.
RonaldMcDonald- Messages : 11794
Date d'inscription : 15/01/2019
Age : 48
Localisation : loin de chez moi, dans un petit coin de paradis
Re: Conte rendu d'errance
- Spoiler:
- J’ai connu une polonaise qui en prenait au petit déjeuner !
isadora- Messages : 3900
Date d'inscription : 04/09/2011
Localisation : Lyon
Re: Conte rendu d'errance
Comme quoi, ce qu'on dit à la télé...
Confiteor- Messages : 9190
Date d'inscription : 01/04/2017
Age : 65
Localisation : Drôme
Re: Conte rendu d'errance
Je ne sais pas très bien comment font les vrais overlanders, ceux qui font le tour du monde en un an.
A notre rythme, il nous faudrait cinq siècles ...
Nous ne sommes vraiment pas efficaces, sans doute encore une des nuisances de l'âge ?
On a rencontré un chouette gosse de 20 ans ce matin.
Les Hongrois y'en à des bons. (C'est pas comme les Gitans ...).
Tout content de nous raconter sa petite vie ses espoirs ses rêves etc. C'est touchant.
A notre rythme, il nous faudrait cinq siècles ...
Nous ne sommes vraiment pas efficaces, sans doute encore une des nuisances de l'âge ?
On a rencontré un chouette gosse de 20 ans ce matin.
Les Hongrois y'en à des bons. (C'est pas comme les Gitans ...).
Tout content de nous raconter sa petite vie ses espoirs ses rêves etc. C'est touchant.
Confiteor- Messages : 9190
Date d'inscription : 01/04/2017
Age : 65
Localisation : Drôme
Re: Conte rendu d'errance
En pleine campagne au bord d'un petit lac. Il bossait avec ses potes à l'entretien d'un site dans lequel les gens du coin se rassemblent pour se mettre des tôles, faire des fêtes de village. Le we prochain festival de bouffe hongroise. Concours de bouffe grasse et de cochon grillé. On peut dormir sur place c'est à 5km du village mais qui serait encore en état de rentrer ? Il m'a fait l'éloge de la palinca locale (gnôle)
Le môme est à bac + 2 genre BTS et va partir faire des études à Budapest petit ingé elec.
Il nous a fait par de sa nostalgie, celle de l'insouciance de l'adolescence perdue. Je ne lui ai surtout pas parlé de la suite ...
Faut pas faire du mal aux gosses.
Le môme est à bac + 2 genre BTS et va partir faire des études à Budapest petit ingé elec.
Il nous a fait par de sa nostalgie, celle de l'insouciance de l'adolescence perdue. Je ne lui ai surtout pas parlé de la suite ...
Faut pas faire du mal aux gosses.
Confiteor- Messages : 9190
Date d'inscription : 01/04/2017
Age : 65
Localisation : Drôme
Re: Conte rendu d'errance
Y'a un truc qui me fait flipper.
Entre la Roumanie et la Hongrie y'a du décalage horaire.
On est resté 4 jours en Hongrie est-ce qu'on risque du jet-lag lorsqu'on va repasser la frontière ?
Pensez-vous que l'usage de la mélatonine est compatible avec les problématiques zèbres ?
Entre la Roumanie et la Hongrie y'a du décalage horaire.
On est resté 4 jours en Hongrie est-ce qu'on risque du jet-lag lorsqu'on va repasser la frontière ?
Pensez-vous que l'usage de la mélatonine est compatible avec les problématiques zèbres ?
Confiteor- Messages : 9190
Date d'inscription : 01/04/2017
Age : 65
Localisation : Drôme
Re: Conte rendu d'errance
Oui.
_________________
INTJ, ne m'en veuillez pas si au passage, je vous écrase 6 fois le coeur. J'ai du mal à situer et le referai sans doute encore.
Opossum- Messages : 3887
Date d'inscription : 04/08/2019
Age : 47
Localisation : Belgique
Confiteor- Messages : 9190
Date d'inscription : 01/04/2017
Age : 65
Localisation : Drôme
Re: Conte rendu d'errance
Confiteor a écrit:Je ne sais pas très bien comment font les vrais overlanders, ceux qui font le tour du monde en un an.
A notre rythme, il nous faudrait cinq siècles ...
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Oui mais toi tu es vieux.
Hop, pas là.
fift- Messages : 8877
Date d'inscription : 26/04/2016
Age : 48
Localisation : Paris
Re: Conte rendu d'errance
- vieux?:
cyranolecho- Messages : 4876
Date d'inscription : 29/07/2015
Age : 53
Localisation : au pays de Candy... man
Re: Conte rendu d'errance
c'est pépé malin
cyranolecho- Messages : 4876
Date d'inscription : 29/07/2015
Age : 53
Localisation : au pays de Candy... man
Re: Conte rendu d'errance
Faites bien les malins vous tous. Ça n'a pas été facile mais j'ai passé la barre des 60 moi. Êtes-vous certains d'en faire autant ?
On est repassé en Roumanie. Y'en avait marre de la plaine à perte de vue avec agriculture industrielle.
Petites collines paysage simple mais tranquille. Des forêts de feuillus entrecoupées de pâturages extensif et de quelques champs de céréales ou d'oléagineux.
Il fait gris pluvieux et frais.
Il va falloir apprendre à fonctionner avec un temps d'automne. C'est largement moins confortable et facile.
La pluie est un peu galère pour préparer les repas, impossible de cuisiner à l'intérieur, bien trop dangereux.
On est repassé en Roumanie. Y'en avait marre de la plaine à perte de vue avec agriculture industrielle.
Petites collines paysage simple mais tranquille. Des forêts de feuillus entrecoupées de pâturages extensif et de quelques champs de céréales ou d'oléagineux.
Il fait gris pluvieux et frais.
Il va falloir apprendre à fonctionner avec un temps d'automne. C'est largement moins confortable et facile.
La pluie est un peu galère pour préparer les repas, impossible de cuisiner à l'intérieur, bien trop dangereux.
Confiteor- Messages : 9190
Date d'inscription : 01/04/2017
Age : 65
Localisation : Drôme
Re: Conte rendu d'errance
- ohhh:
- ben si je me consacre à tout envoyer iech et à la danse de salon, je pense que je vais y arriver.
Enfin, pas beaucoup plus, faut rester humble.
Ta photo ça m'a fait penser au plateau de Beille, près de Tarascon sur Ariège, doit y avoir des champignons si c'est pas trop sec, genre cèpe des pins ou psylo, selon l'attrait. Ici, c'est presque la dèche pour l'instant, de ce qu'on m'a dit, de source sure, trop sec.
T'es con, pour la cuisine sous la pluie, tu me l'aurais dit je t'aurais prêté mon barnum escamotable, ça vaut la bâche sur trois piquets.
Là, j'en connais qui ont investi dans une remorque type surfer ou petit exposant en charcuterie, en 4x4 ça doit pas être pratique, par contre ça fait un camp de base et un fourre tout appréciable.
Monsieur et madame Lako ont un fils...
Je me disais que ça doit braconner sévère en Roumanie. Moi je trouve plus sympa de choper un lapin au collet (en lui disant merci parce que bon, mourir d'étouffement...) ça évite de balancer du plomb dans la nature.
Et on arrête de dire du mal des Tanj...
C'est le (presque) seul "peuple" à avoir vraiment compris ce que c'était que la musique.
Et pas un cymbalum en vue...
trop facile les jeux de mots avec ce prénom:
Zingali
cyranolecho- Messages : 4876
Date d'inscription : 29/07/2015
Age : 53
Localisation : au pays de Candy... man
Re: Conte rendu d'errance
Je me sens si bien dans la nature.
Cette nuit j'ai passé un long moment à tenter de comprendre pourquoi. Je n'ai pas trouvé de réponse. Je suis en quelque sorte apaisé, en sécurité. La nuit était très fraîche. Le ronron du chauffage séchait l'atmosphère, par une "fenêtre" restée entrouverte passait un filet d'air pur.
Nous étions bien, nus dans nos duvets, serrés comme des gosses qui ont besoin de se rassurer.
Ce pays est étonnamment serein, des gens tranquilles, des paysages ordinaires, rien d'exceptionnel qui vous transporterait, au contraire une petite routine qui alanguit.
Plus jeune, je crois que j'aurais détesté.
Cette nuit j'ai passé un long moment à tenter de comprendre pourquoi. Je n'ai pas trouvé de réponse. Je suis en quelque sorte apaisé, en sécurité. La nuit était très fraîche. Le ronron du chauffage séchait l'atmosphère, par une "fenêtre" restée entrouverte passait un filet d'air pur.
Nous étions bien, nus dans nos duvets, serrés comme des gosses qui ont besoin de se rassurer.
Ce pays est étonnamment serein, des gens tranquilles, des paysages ordinaires, rien d'exceptionnel qui vous transporterait, au contraire une petite routine qui alanguit.
Plus jeune, je crois que j'aurais détesté.
Confiteor- Messages : 9190
Date d'inscription : 01/04/2017
Age : 65
Localisation : Drôme
Re: Conte rendu d'errance
On avait presque oublié qu'il peut parfois pleuvoir ...
Une jolie clairière à 800 m au bord d'un torrent. La pluie a commencé dix minutes après notre installation et n'a pas cessé toute la nuit.
J'ai préparé le repas sous la pluie.
Le ruisseau a forci assez pour que son bruit me réveille vers 3 heures.
J'ai préparé le petit déjeuner sous la pluie.
Que faire dans un tel cas ? Se secher devant la bouche du chauffage puis recoucher et traîner sous la couette.
Bien boueux pour sortir le Camion du trou ...
Vers midi nous redescendons en ville (Baia Mare), une urgence : faire le plein de pinard chez Carrefour. C'est à l'usage là que nous trouvons le meilleur vin et aussi du pain de campagne avec un peu de seigle qui est parfait.
Du coup on retrouve du réseau.
Weather Report. Non, Godzi, pas celui-la, le vrai.
Prévision : 5 jours de flotte consécutifs.
Cap au sud, vers du relatif beau temps, personne ne saura jamais pourquoi nous avons choisi Bistritsa plutôt qu'un autre lieu.
Du coup on a roule 130 km, sur un goudron impeccable et assez encombré, le Roumain visite famille et amis le week-end.
Playlist funk sur Spotify.
On a galéré une grosse heure pour trouver un coin cool pour la nuit. Paysage trop défavorable. Mais vu en pleine campagne un superbe clocher du XVème. Une église réformé fortifiée allemande reconvertie en eglise orthodoxe.
Et au final on a été récompensé, bivouac de rêve, vue superbe. Un petit plat devant une superbe maison traditionnelle en bois qui sert encore parfois et qui est inhabitéeen ce moment. Un pré soigneusement fauché, le foin est en meules à côté du Camion.
Apéro avec excellent vin, rillettes de pigeon françaises avec un jeune couple de Roumains adorables.
Ils vivent en Allemagne et veulent rentrer au pays, dans un village en dessous de notre bivouac. Ils sont montés sur la petite route pour profiter de la vue et du coucher de soleil. Ils veulent retrouver une vie simple au village avec un jardin, loin de la consommation.
On s'est super bien entendu, ils ont parfaitement bien compris ce que nous faisons et en rêvent.
La gamine a insisté pour nous apporter des légumes du jardin de son grand-père et de la palinka demain matin.
Trop mignon.
Rassurant de savoir que des mômes partagent notre émerveillement devant les lumières du soir sur un paysage magique et rêvent d'une omelette aux girolles plutôt que de hamburger.
Une jolie clairière à 800 m au bord d'un torrent. La pluie a commencé dix minutes après notre installation et n'a pas cessé toute la nuit.
J'ai préparé le repas sous la pluie.
Le ruisseau a forci assez pour que son bruit me réveille vers 3 heures.
J'ai préparé le petit déjeuner sous la pluie.
Que faire dans un tel cas ? Se secher devant la bouche du chauffage puis recoucher et traîner sous la couette.
Bien boueux pour sortir le Camion du trou ...
Vers midi nous redescendons en ville (Baia Mare), une urgence : faire le plein de pinard chez Carrefour. C'est à l'usage là que nous trouvons le meilleur vin et aussi du pain de campagne avec un peu de seigle qui est parfait.
Du coup on retrouve du réseau.
Weather Report. Non, Godzi, pas celui-la, le vrai.
Prévision : 5 jours de flotte consécutifs.
Cap au sud, vers du relatif beau temps, personne ne saura jamais pourquoi nous avons choisi Bistritsa plutôt qu'un autre lieu.
Du coup on a roule 130 km, sur un goudron impeccable et assez encombré, le Roumain visite famille et amis le week-end.
Playlist funk sur Spotify.
On a galéré une grosse heure pour trouver un coin cool pour la nuit. Paysage trop défavorable. Mais vu en pleine campagne un superbe clocher du XVème. Une église réformé fortifiée allemande reconvertie en eglise orthodoxe.
Et au final on a été récompensé, bivouac de rêve, vue superbe. Un petit plat devant une superbe maison traditionnelle en bois qui sert encore parfois et qui est inhabitéeen ce moment. Un pré soigneusement fauché, le foin est en meules à côté du Camion.
Apéro avec excellent vin, rillettes de pigeon françaises avec un jeune couple de Roumains adorables.
Ils vivent en Allemagne et veulent rentrer au pays, dans un village en dessous de notre bivouac. Ils sont montés sur la petite route pour profiter de la vue et du coucher de soleil. Ils veulent retrouver une vie simple au village avec un jardin, loin de la consommation.
On s'est super bien entendu, ils ont parfaitement bien compris ce que nous faisons et en rêvent.
La gamine a insisté pour nous apporter des légumes du jardin de son grand-père et de la palinka demain matin.
Trop mignon.
Rassurant de savoir que des mômes partagent notre émerveillement devant les lumières du soir sur un paysage magique et rêvent d'une omelette aux girolles plutôt que de hamburger.
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Re: Conte rendu d'errance
Les mômes d'hier sont repassés.
Ils sont montés de la vallée pour nous apporter du fromage que fait une grand-mère, des saucisses de sanglier, des légumes du jardin.
La belle gosse a déclaré avoir été émue d'avoir livré leur espoirs, leurs rêves, au final leur intimité à des inconnus croisés dans un champ.
Ils ont assurément ressenti la même émotion que moi, une sorte de pulsion qui nous a poussé les uns vers les autres, gratuitement, sans attendre autre chose que la satisfaction d'une sorte d'instinct grégaire. Les membres de deux tribus se croisent et décident de rester en paix.
Exprimé simplement : pendant quelques instants nous nous sommes profondément aimés et nous avons su nous le dire avec pudeur.
Ils sont montés de la vallée pour nous apporter du fromage que fait une grand-mère, des saucisses de sanglier, des légumes du jardin.
La belle gosse a déclaré avoir été émue d'avoir livré leur espoirs, leurs rêves, au final leur intimité à des inconnus croisés dans un champ.
Ils ont assurément ressenti la même émotion que moi, une sorte de pulsion qui nous a poussé les uns vers les autres, gratuitement, sans attendre autre chose que la satisfaction d'une sorte d'instinct grégaire. Les membres de deux tribus se croisent et décident de rester en paix.
Exprimé simplement : pendant quelques instants nous nous sommes profondément aimés et nous avons su nous le dire avec pudeur.
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Re: Conte rendu d'errance
C'est rare que je le fasse alors mesurez votre chance ...
47,2680061 - 24,6940185
Lors de votre prochain séjour en Roumanie vous avez déjà un spot de bivouac ultra stylé.
47,2680061 - 24,6940185
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Re: Conte rendu d'errance
- Spoiler:
- Ces paysages me font penser à la Savoie [administrativement la Haute-Savoie, ce qui choque les purs] où j'ai passé une bonne partie de mon enfance, sans vraiment explorer, mais l'on voyait à peu près ça.
Invité- Invité
Re: Conte rendu d'errance
Tu as tout à fait raison.
Mais celle des années 60-70. Avec encore de petits alpages vivants au dessus des villages et pas de tourisme (sauf dans les spots). C'est ultra paisible mais vivant.
Au sud dans les Carpates c'est un mix entre Haute-Savoie et Massif central. On arrive en altitude au dessus de forêts interminables et ce sont d'immenses plateaux déserts hormis des bergeries très éloignées les unes des autres. Des pistes merdiques permettent parfois d'y circuler.
Mais celle des années 60-70. Avec encore de petits alpages vivants au dessus des villages et pas de tourisme (sauf dans les spots). C'est ultra paisible mais vivant.
Au sud dans les Carpates c'est un mix entre Haute-Savoie et Massif central. On arrive en altitude au dessus de forêts interminables et ce sont d'immenses plateaux déserts hormis des bergeries très éloignées les unes des autres. Des pistes merdiques permettent parfois d'y circuler.
Confiteor- Messages : 9190
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