J'ai l'impression de passer mes journées à attendre.

Quand j'ai fait une probable dépression, j'avais déjà ce sentiment. J'attendais toute la journée que ce soit le soir, parce que j'allais avoir via internet un semblant de vie sociale, puisque les autres étaient de nouveau disponibles.
Mais au-delà de ça, j'avais l'impression de passer ma vie à attendre.

Je crois que ça recommence : je suis pas trop dans l'instant présent, ou alors dans un présent souvent hyper-vigilant, fatigué, avec peu d'énergie (et oui, j'me fais suivre, mais je devrais mettre l'accent là-dessus, je pense). Mes moments préférés de la journée, c'est quand l'agitation de mon voisinage, la "vie" se calme, puis se met en pause : je profite vraiment pas mal et prends enfin du temps pour moi quand ils sont couchés, endormis, ou sur le point de l'être. C'est là que je peux créer un peu, éventuellement, que je discute le plus, et le plus facilement en ligne.

Mais c'est pas tenable, et je sens que le contexte sanitaire n'aide pas : je voudrais faire du sport et j'ai des équipements sportifs pas loin, mais non. Je voudrais prendre des cours de ceci ou de cela et j'ai les moyens financiers et le temps pour, mais non, c'est fermé.

Alors j'attends...mais j'ai aucune idée de combien de temps ça va durer, et j'ai de moins en moins envie de sortir, car je n'aime pas ce que mon environnement extérieur semble avoir à me proposer, en ce moment : des cris, des claquements de porte, des klaxons, des rues sales, des tags, les restaus et équipements fermés si on veut s'asseoir, mon inquiétude et celle des autres...

Je me sens en prison chez moi, dans les parties communes, dans la rue, et en moi-même.

Vous connaissez, ce sentiment d'attendre et de passer à côté de votre vie, de gâcher votre temps sur Terre, vous?
Si oui, comment vous vous y prenez pour lutter contre, quelles stratégies vous mettez en place contre?

Bonjour Névromon,
Effectivement, le contexte sanitaire n'aide pas ....
Perso, j'en profite pour faire des choses que je n'avais pas le temps de faire avant (lecture, peinture et liste de "bricolage" à faire dans le futur, quand on sera revenus à la normale, etc....), mais bien sûr, ce n'est valable que pour un temps (dont nul n'en connait la durée).
Sinon, l'impression de perdre son temps n'est qu'une "impression", car je suppose que ton cerveau reste toujours "en ébullition", et tu peux en profiter pour te poser des tas de questions sur ... Tout: ton rapport à la Société, aux autres, confronter tes idées (avec toi-même), réfléchir à des solutions etc ..... enfin, te "pauser". Ce n'est pas du temps perdu, dis-toi ça.
Allez, ce n'est qu'une "mauvaise" (?) passe, propice aux questionnements de toutes sortes. C'est toi qui te sens un peu perdu en ce moment, mais ça reste une sorte de passage obligé de ton évolution, qui demande un peu de temps d'adaptation à une forme de solitude que tu n'as pas choisie. (Les réseaux sociaux ne sont qu'une présence virtuelle, insuffisante, tu t'en rends compte);
Tu peux téléphoner à des amis, discuter ?

Oui, je le connais.
J'ai cherché un appart, mais ma situation économique pose problème, je dois donc chercher un travail avant, c'est la conclusion qui s'impose (j'espérais faire l'inverse pour avoir ce cocon que tu as chez toi où me ressourcer et me régénérer), mais c'est dur de s'y mettre à cause de cet environnement où je vis. Et la situation sanitaire et répressive générale n'aide pas, c'est certain, pas possible de faire une balade le soir sous les étoiles, mon lieu de vie est trop rurbanisé, pour le tenter en screud, quand bien même cela me ressourcerait.

Je dois soulager un peu de force de défense pour en investir plus dans ces recherches puisque l'issue et là, et même sortir pour une tâche rébarbative serait une avancée par rapport à rester ici. Mais je n'ai aucune idée de la stabilité du truc si je relâche mes défenses. Je crois que j'aimerais vraiment un chez moi, plutôt qu'un lieu où je survis sans y être bienvenu. Je devrais peut-être porter même en haut, derrière ces murs de carton, des bouchons d'oreille ou ne pas quitter mon casque. Les attelles chimiques peuvent me soutenir, mais elles ne vont pas m'aider.

Bref, je n'ai pas de stratégie établie pour t'aider, je suis encore en train de chercher la mienne, même si nos situations divergent sur bien des points. Mais peut-être que l'exprimer permet déjà de prendre du recul sur cet épuisement psychique.

Oui, c'est même tout le temps comme ça chez moi.
L'attente passive, voir s'il va se passer quelque chose sans jamais rien provoquer.
Je n'ai pas d'hypothèse sérieuse là-dessus, juste le sentiment qu'il s'agit peut-être de la conséquence d'avoir beaucoup tenté de faire bouger les autres, pour qu'il se passe un truc dans lequel on trouve jouissance, sans succès vu la différence des attentes, et donc de s'en être lassé et/ou de finir par croire qu'on est incapable de trouver les bons leviers pour cela.
Et du coup, par ricochet, de procrastiner et d'entretenir le merdier.
J'ai entendu par ci par là à ce sujet que les HPI essaient beaucoup, de la même façon et crescendo jusqu'à l'épuisement et donc oublient parfois d'essayer autrement pour que ça marche.
Peut-être y-a-t 'il un travail à faire de ce côté là (je parle pour moi)?
Parce qu'au bout du compte, perdre son temps en interrogations perpétuelles sans jamais entrer dans l'action finit par nous réduire à l'immobilisme, à la pétrification sans pour autant que le temps, lui, s'arrête et que notre capital "existence" s'amenuise chaque jour, entretenant l'angoisse.
L'horloge tourne et stupidement, on se focalise sur l'aiguille, pensant à un coup du sort improbable.
Mortel.
Je n'ai aucune stratégie autre que trouver le moyen de casser ce cycle. Reste à savoir comment (là réside très exactement ma problématique).

Ne me remercie pas, j'aime aider les gens.  

J'ai eu longtemps cette impression, bien que plus occupée.
J'ai compensé avec une surcharge de travail. A côté de ça, le suivi thérapeutique a fini par porter ses fruits, je pense que c'est ça qui m'a aidé réellement (plus que la surcharge de travail qui permet surtout d'épuiser les gens ^^).

ça prend du temps, faut pas abandonner.

Courage

Par contre, je crois qu'investir dans le casque anti-bruit serait vraiment une bonne idée...

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J'ai arrêté de courir et d'attendre quoi que ce soit, depuis ça va mieux.

Merci pour vos réponses.

Sélène-Nyx : J'ai déjà utilisé le premier confinement pour faire un certain nombre de choses en suspens, et mon rapport au monde, etc, évolue constamment, niveau introspection, je me pose également là. Des listes de choses à faire après, j'en ai pondu un certain nombre, mais le souci, c'est que pour la plupart des choses qui s'y trouvent, il faudrait que les conditions sanitaires s'améliorent drastiquement, et l'inaction me bouffe.
J'ai des amis avec lesquels je discute, dont l'un que je vois en général une fois par semaine, à jour fixe, et c'est un "rendez-vous" qui m'est cher. Je me rends compte que j'ai besoin de plusieurs "trucs fixes par semaine" de prévus impliquant d'autres personnes que j'apprécie, si possible en présentiel, et si possible en exerçant une activité impliquant de la créativité. Je maîtrisais des parties de jeux de rôles, mais je n'ai plus qu'une campagne d'active, et comme je n'ai que peu d'énergie, je n'arrive pas à préparer souvent des parties... :/

Archiloque : Ma situation économique est correcte, mais j'ai pas un statut dont ont tendance à raffoler les propriétaires bailleurs (je suis au chômage, et pas ultra hypé(e) par le fait de bosser dans les conditions actuelles ni tout court, suite à un probable burn-out puis licenciement sur critères discriminants en 2020).
Essaie peut-être de t'allouer un objectif minimal de recherche par jour, et crée-toi une alerte Leboncoin selon tes critères, par exemple?

Jean-Claude Inconvenant : J'ai l'impression d'avoir essayé des choses et dilapidé mon énergie avec le temps, en effet. Mais j'ai pas soulevé de montagnes ni l’impression d'avoir déployé tant d'énergie que ça non plus. J'arrive à assurer un peu plus que le minimum syndical : je suis notamment à peu près à jour dans ma paperasse, je fais mes comptes et mets de l'argent de côté, je suis un petit peu les actualités politiques tout en m'en protégeant. L'une de mes impressions pour sortir de cette spirale (pas mystique), c'est qu'il faudrait que :
1) J'aie un traitement anxiolytique et antidépresseur adapté
2) Mon suivi psy soit plus efficace et que je puisse vider un peu plus mon sac auprès de gens dont c'est le métier d'accueillir ça (là, c'est en attente et lent...)
3) J'ose faire la dépense d'un casque antibruit à isolation active (mais j'attends de voir venir la fin du mois)
4) Je me fasse un récapitulatif de mes "forces" et "faiblesses", et de ce que j'ai déjà accompli (sans forcément m'attribuer tout le "mérite" de cela), histoire de sortir un peu de mon impuissance apprise
(ça peut valoir pour toi aussi, comme conseils )

Chuna : J'ai besoin de faire des choses. Clairement. De faire des choses qui me font sortir de chez moi. Pas forcément tous les jours, mais au moins la moitié de la semaine. Peut-être que la meilleure année de ma vie, ce fut quand je ne me faisais pas de souci financièrement, que j'avais des cours de conduite (alors que peur de la voiture et n'aimant pas conduire), de natation, que j'allais également à la piscine ainsi, cours de théâtre durant lequel y'avait un peu de roucoulades dans l'air, actif sur des forums et sur Msn, j'écrivais un blog, je m'entraînais à la guitare et aux langues étrangères, je faisais tous mes déplacements en vélo ou en courant, je partais tous les deux mois environ rendre visite à quelqu'un en train, je traînais sur Wikipédia et apprenais des trucs, je me sentais un peu insérée dans la vie de mon quartier, je mincissais et me musclais, mangeais sainement voire en pleine conscience, découvrais des films et animes, prenais des cours de chant et de solfège au Conservatoire, et surtout, surtout...je dormais bien, paisiblement, toujours tranquillement.
Sauf que pour faire un seul de ces trucs-là, j'ai l'impression que j'aurais pas l'énergie, aujourd'hui. Pas tout de suite, en tout cas : faudrait remettre la machine en route.
Je sais pas trop par quel bout le prendre, il me tarde que les séances de soins psy commencent à proprement parler ! Au sujet du casque anti-bruit, oui, clairement, comme dit plus haut. De plus, j'ai eu des conseils à ce sujet, oui.

My_illusion : J'ai déjà vécu comme ça, comme un hamster russe dans sa roue. Ça a un côté parfois valorisant, mais seulement, à la rigueur, sur de courtes périodes, et de son plein gré, je trouve. J'ai également connu, durant le premier confinement, quelque chose s'en rapprochant, je crois.
Je sais pas si ça te parle, mais durant le premier confinement, j'avais un sentiment d'urgence, en un sens, de fébrilité. Je ne parvenais jamais à me poser, j'avais beaucoup d'agitation interne, ne prenais vraiment du plaisir à rien, ne parvenais pas à lâcher-prise sur quoi que ce soit, en tension, tout en étant en même temps dans un état d'assommement et d'épuisement émotionnel intense.

david50 : Est-ce que cela veut dire que tu n'as pas de pulsion de vie, d'envie, d'élan vital en général, ou quelle que soit la façon dont on appelle cela?

Névromon a écrit:david50 : Est-ce que cela veut dire que tu n'as pas de pulsion de vie, d'envie, d'élan vital en général, ou quelle que soit la façon dont on appelle cela?

Disons que je suis aujourd'hui satisfait de mon environnement et que tous ce que je demande c'est que cela perdure. Cela peut toujours être mieux, je cherche à changer de job par exemple, mais globalement tout va bien.

Après j'ai une famille, sans être riche je suis stable financièrement, quelques amis, des passions faciles à satisfaire, je peux comprendre que certains soit dans des positions moins confortable et désespère un peu.
Mais il faut toujours faire l'effort de voir le verre à moitié plein, sinon on se condamne un peu tout seul.

Oui. Je comprends mieux. Et si je sais que le verre est toujours à moitié plein, mais que la moitié de ce qu'il contient, ça sent quand même beaucoup le caca? x)
J'veux dire, au bout d'un moment, je veux bien essayer de changer de point de vue, je l'ai fait plein de fois, mais je n'y arrive pas (d'où la béquille de cachetons).

Comme dans un état où on ne peut plus que regarder l'extérieur du verre pour se motiver, tout en ne pouvant pas ne pas voir sa paroi malgré tout et le reflet léger qu'elle nous renvoie.

Clairement, l'anxiété ça épuise, et la situation instable et le manque de perspective ben ça entraîne de l'anxiété.
Je crois bien que les cachetons m'ont permis vraiment de franchir un cap que j'avais jamais réussi à franchir jusqu'à présent, la marche trop haute que j'échouais depuis des années à franchir. Ya des choses qui se débloquent parfois sans que l'on comprenne pourquoi. Faut tenir le cap, et ça fatigue, en effet.
Trouver un suivi fiable me semble essentiel, ptèt aller voir dans un CMP ?

Il me semble que tu es plutôt du genre à avoir plein d'envies et d'idées, mais que la machine est enrayée, et il va falloir du carburant pour la redémarrer.

Mon expérience récente m'a fait comprendre l'importance du repos, et là, pour le coup, le casque me parait vraiment être la première chose à faire. Cool que tu aies des références. Encore un peu de patience pour l'acheter.

Je trouve ça chouette que tu aies cet ami de référence, une personne fiable qui te sorte un peu de chez toi, et comble même si partiellement les besoins sociaux.

A attendre quoi ?

La mort ?
Si je puis me permettre, elle est toujours assise à vos côtés et sera toujours là au pire moment. Elle est une compagne infaillible, voulue ou non. Lui donner raison prématurément .. Certe cela pourrait l’impressionner mais elle est désabusée, vous pourrez au mieux surprendre quelques coreligionnaire et vous attristerez vos plus proches. La mort n'est qu'une putain de l'administration qui ne traitera votre dossier qu'en temps et en heure. Parfois elle fait des excès de zèle et traite des dossiers par avance.

Chuna : Merci, ça fait du bien, de lire ce genre de choses, je ne les entends pas souvent. C'est justement le CMP qui traîne la patte (je les ai déjà relancés, je pense peut-être le refaire la semaine prochaine). Ils m'ont proposé plein de trucs, de faire partie d'un groupe de parole et tout, mais ça s'lance pas.

Oui, sauf qu'avant, je concrétisais pas mal de choses, alors que je suis beaucoup dans le blabla, quand ces envies sont encore là, même fugacement, depuis quelques années.
Il me tarde de réajuster le dosage des cachetons, parce que là, ça ne m'a pas l'air suffisant.
Oui, on se soutient mutuellement, avec cet ami, je vais faire mes courses avec lui, et on a nos rituels pas figés non plus.

Nolimit : Je crois qu'il y a de ça, dans cette attente.

.

Valorisant dans le sens que tu es en mouvement, même si tu as éventuellement l'impression de brasser de l'air. Or, je crois que parfois, avoir l'air efficace, c'est avoir l'air actif, notamment dans le milieu pro'. Que ce que l'on fasse soit complètement nuisible ou du vent, peu importe, crois-je parfois sentir. Et dans tes sujets, il me semble que tu parlais de cela chez au moins une de tes collègues, qui sait comment se faire bien voir. Non?

Personnellement, je crois que je vis bien trop, au contraire, de ce que je perçois du jugement des autres à mon égard. Leur estime, leur attention, leur écoute, leur amour, leur désir, leur affection, leur respect à mon égard, c'est mon carburant. Si j'ai tout ça, je me sens pousser des ailes, j'accomplis énormément de choses, je me sens pleinement en vie, dans le bonheur, j'ai l'impression de rayonner. Si je ne l'ai plus, c'est l'inverse, j'irradie alors comme des ondes négatives qui font fuir.

J'ai déjà connu l'ennui, et cela m'arrive encore : parfois, je ne sais pas quoi faire, mais peut-être est-ce parce que les options qui me semblent possibles selon la situation ne me plaisent pas. Exemple : je suis prise sensoriellement par quelque chose qui me parasite, et au fond de moi, je voudrais bien faire quelque chose nécessitant de la concentration, du calme et du silence, mais je ne le peux pas, et cela engendre de la frustration, voire un sentiment de révolte et d'injustice en moi : j'estime que chez moi, je devrais pouvoir faire à peu près ce que je veux quand je le veux à toute heure du jour et de la nuit sans que des éléments extérieurs ne puissent jamais risquer de me gêner (surtout des gens, en fait).

Je comprends ton envie de retraite, et je la partage. Je consomme déjà relativement peu et suis au moins en théorie pour la récupération, pratiquée pour plusieurs types de produits. Mais aller chercher, ça nécessite du temps, de l'énergie, etc.
Je crois que si je n'avais pas les moyens d'aller à la rencontre des autres une fois dans ma retraite, là, par contre, ce serait terrible. L'idéal : un terrier, une tanière bien à l'abri, mais qui me permettrait, en empruntant des sentes connues de moi seul (et des autres animaux), de rejoindre à l'envi d'autres humains. Choisir de fréquenter les autres - ou non - , et non plus me les faire imposer, ça, ce serait le pied !

Merci pour les encouragements, en tout cas.

Désolé Névromon, je crois que ma réponse s'adressait plus a moi qu'à ton questionnement.

Oui, sauf qu'avant, je concrétisais pas mal de choses, alors que je suis beaucoup dans le blabla, quand ces envies sont encore là, même fugacement, depuis quelques années.

Moi je concrétisais pas grand chose, ou alors dans le bordel et ça durait pas lol

Mais je vois ce que tu veux dire.
J'ai ce souci également. Ma précédente psy me disait que j'étais une boite à idées. Et c'est vrai (mais j'allais rarement jusqu'au bout, et heureusement, vu le nombre d'idées que j'avais dans une journée lol). ça s'est enrayé, et là ça se remet doucement en place. Je ne force rien, j'attends que l'envie revienne. Mais je suis en train surtout de prendre soin de certaines envies qui me tiennent à coeur. ça passe par de la réflexion voire de la recherche. Rien de concret pour le moment. J'attends le bon moment.
Peut-être pourrais tu te fixer sur une idée en particulier et commencer un peu de recherche ?

Après, si je ne m'abuse, tu es aussi dans l'attente d'une échéance particulière (concours), ça peut aussi bloquer des choses, ça.
Je sais que pour moi, quand j'ai une grosse incertitude, "en attendant que", ben tout se met en suspend jusqu'au dénouement (comme un déménagement ou un nouveau boulot).

Autre chose : en groupe, c'est toujours plus facile de faire des choses.
Je prends l'exemple de la photo : ya des forums ou groupe facebook où les gens se mettent des projets communs (généralement pour progresser) en choisissant un thème par ex. Le faire de faire pour montrer à la communauté peut être une motivation. ça serait possible pour tes domaines de prédilection ?

Durant le premier confinement, je profitais de mon heure de sortie pour aller marcher, je m'étais fait un circuit d'une heure dans le kilomètre autorisé. Très vite, je me suis fait un challenge : faire trois photos sur ce parcours, qui était toujours le même, si possible trois photos différentes tous les jours. Trois photos parce qu'en rentrant, je les mettais en mosaïque sur ma page facebook, j'aime bien le système de mosaïque FB. J'ai trouvé le challenge intéressant, besoin de rien d'autre que de mon smartphone et de mon oeil pour chercher quelles pourraient bien être les photos du jour.

Un conseil : attention, surtout, à ne pas te mettre à vivre la nuit. Oui, la nuit c'est calme et tranquille, mais c'est le temps du fantasme et du rêve plus que de la réalité et de l'action. Et puis ça te coupe petit à petit de la majorité des gens qui a un rythme diurne.

Sur l'utilisation/remplissage du temps de libre quand on est oisif, j'avais lu un truc rigolo dans Pour un garçon, de Nick Horby, repris à l'écran sous le même titre avec Hugh Grant dans le rôle principal. Le personnage principal est un homme qui n'a pas besoin de travailler pour vivre, qui est donc oisif, et qui a décidé de découper son temps par unités. Aller chez le coiffeur : une unité, parcourir le rayon CD de la fnac : deux unités, et etc. Ca m'avait fait sourire, mais j'avais également trouvé intéressant ce questionnement sur ce qu'on fait de son temps libre, quand on en a un peu trop.

L'idée de Chuna est bonne, rapproche-toi de groupes/forums avec qui partager des occupations communes. Perso j'aime bien FB qui me permet d'interagir avec des amis lointains géographiquement sur nos passions communes et/ou respectives.

Bon courage ! :-)

Nolimit : On ne répond jamais pas qu'à quelqu'un d'autre qu'à soi, sur un forum, je pense. Je comprends.

Chuna : Choisir un truc, oui. Je sais que je fonctionne également pas mal dans l'émulation de groupe, mais encore faut-il trouver un groupe ainsi. C'est ce que je cherchais en partie avec les forums de neuroatypiques, mais ils sont aussi enchevêtrés dans leur mal-être que moi, voire plus encore ("Maaaaais SI, c'est possible, avec la carte Kiwi ! "), alors je sais peut-être pas trop m'y prendre pour lancer le truc, mais ça bide, pour les mini-trucs que j'ai cherché à lancer.



Zorglub_33 : Alors, cherchons des forums sur...
-scénaristique des jeux vidéos de rôle et séries
-gens qui font des études et des recherches sur plein de trucs et échangent plein de trucs, pas forcément en culture légitime
-musiques de jeux vidéos
-freeganisme
-articles sur les jeux de rôles
-capture de son amateur, métier de bruitiste et techniques afférentes, montage vidéo simple dans un premier temps, analyses musicales

(Je pensais que c'était trop de niche, mais y'en a, en plus ! *retourne faire le rat-taupe*)

Etc, etc...

Euh, c'est quoi, le freeganisme ?

https://www.ladepeche.fr/2020/10/15/freeganisme-ca-veut-dire-quoi-9141478.php

Je viens d'apprendre que les roms qui font les poubelles en bas de chez moi sont des freeganistes à la pointe du progrès social. Après tout, à ma connaissance, ils n'ont encore agressé personne.

Récupérer la bouffe jetée pour se nourrir !
RonaldMcDonald : Et alors, ça t'a donné la frite:?:

Zorglub_33 a écrit:Euh, c'est quoi, le freeganisme ?

Il y a sur ZC un sujet ouvert sur ce sujet, par higeekomori :
https://www.zebrascrossing.net/t40070-savoir-combler-ses-besoins-materiels-a-100-et-vous

Névromon a écrit:Récupérer la bouffe jetée pour se nourrir !
RonaldMcDonald : Et alors, ça t'a donné la frite:?:

Non. Je ne sais pas quoi en penser, en fait. Les Roms du coin sont des gens paisibles, vivant dans une atroce pauvreté. Leurs enfants sont parfois turbulents, mais deux d'entre eux sont partis en classe de neige avec ma fille sans que ça fasse bobo. La construction d'un nouveau quartier va les obliger à partir bientôt, alors que leurs caravanes, plantées là depuis des années, ne semblent pas en état de repartir. Et si fouiller dans les poubelles leur permet de vivre - et permet de recycler - le fait qu'ils n'aient pas d'autre choix pour vivre que le freeganisme me fait quand même un peu mal pour eux.

J'ai fait un petit trait d'humour, mais tout ceci me laisse dubitatif, en fait.

Dubitatif : est-ce le mot?

j'en sais rien. Je suis dubitatif sur la pertinence du mot dubitatif dans ce contexte.

je ne trouve pas ça problématique tellement notre monde en joue, en joue ? oui de cette attention qui doit être soutenue dédiée, quitte à ce qu'elle nous décale de nous. Nous, pauvres de nous tellement nous sommes fatigués et dont le repos est à peine possible. Il y avait le "que faire" de Lénine, nous y avons répondu par le tout. Tout faire en effet dans un laps de temps de plus en plus court, écourté parce que pris par d'autres choses qui avalent tout dont nous, plus précisément "je" écartelé entre plusieurs obligations. Un je polyvalent qui perd son latin. Oui, être attentif suppose une tension, or celle-ci parfois ne peut être parce que quelques fois il nous est nécessaire de demeurer en repos; sans strictement rien faire en apparence, en apparence seulement, car tout en dedans se fait des réparations réalisées en silence comme pour ne pas effrayer davantage un être suffisamment souffrant et qu'on répare en le mettant comme en sourdine exactement comme la fièvre coupe l'appétit histoire de mobiliser les ressources au bon endroit. Psychiquement c'est du tout pareil. Elle est donc dommage cette impatience car elle nous signale le peu de confiance que nous nous accordons. heureusement que lorsque je me coupe le doigt, je n'ai pas ce souci là, et suis heureuse quand soudain mon regard se porte sur cette coupure qui ne se signale plus tant le travail en dedans a été bien fait.

Dans quelle étagère ?

et la suite... (de Guillevic)

C'est vraiment intéressant, mais peut-être devrais-je prendre le temps d'examiner la politique au sujet des données personnelles de tous ces outils-là.

RonaldMcDonald a écrit:https://www.ladepeche.fr/2020/10/15/freeganisme-ca-veut-dire-quoi-9141478.php

Merci Ronald :-)