Brèves de Labo
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Re: Brèves de Labo
Rigolo
Trad rapide a écrit:[...]
Li Zhang, de l'Université chinoise de Hong Kong, et ses collègues ont mélangé des particules d'aimant au néodyme avec du borax, un détergent ménager courant, et de l'alcool polyvinylique, une sorte de résine, pour former une boue qui peut être contrôlée
[...]
https://www.newscientist.com/article/2314395-robot-made-of-magnetic-slime-could-grab-objects-inside-your-body/
Topsy Turvy- Messages : 8317
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Re: Brèves de Labo
Une idée rigolote : une fronde destinée à lancer les satellites sur orbite, au moins sur la première partie de leur trajectoire. Il semble que ça économise une quantité notable d'énergie.
C'est ici.
N'oubliez pas de regarder la vidéo en bas de page, non pas pour l'info qu'elle véhicule mais pour ses qualités graphiques bluffantes, une sorte d'hyperréalisme plus beau que nature.
Chuis con, la voici, j'avais pas vu que c'était un YT intégré
C'est ici.
Chuis con, la voici, j'avais pas vu que c'était un YT intégré
Dernière édition par Confiteor le Lun 18 Avr 2022 - 18:14, édité 1 fois (Raison : Ajout de la vidéo)
Confiteor- Messages : 9084
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Stegos- Messages : 4567
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Localisation : 3ème planète autour du soleil
Re: Brèves de Labo
J'ai pas les compétences pour trancher le débat !
Confiteor- Messages : 9084
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Re: Brèves de Labo
Pour ceux qui se lèvent avant le soleil, ceux qui se sont pas couchés quand le soleil se lève, ceux qui souffrent d'insomnies, ceux qui sont très motivés,... :
Trad rapide a écrit:Cinq planètes à observer alignées dans une rare conjonction planétaire
Cinq planètes majeures de notre système solaire brilleront en enfilade lors d’une rare conjonction planétaire à partir de vendredi.
Si le ciel est clair, l’œil nu suffira à lui seul pour voir Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne briller avant l’aube.
C’est une occasion spéciale de voir Mercure, qui est généralement obscurcie par la lumière vive du Soleil.
La conjonction sera mieux vue ce vendredi, mais restera visible jusqu’à lundi de la plupart des régions du monde.
La dernière fois que cette conjonction s’est produite, c’était en 2004 et on ne la reverra pas avant 2040.
Les planètes apparaîtront "comme un collier de perles s'étalant près de l'horizon", explique Lucie Green, spécialiste de l'espace et chef de l'observation des étoiles à la Society for Popular Astronomy.
Il s'agit également d'un événement spécial car les planètes apparaîtront dans l'ordre où elles sont positionnées par rapport au soleil.
...
Vendredi, un croissant de lune rejoindra également le groupe, apparaissant entre Vénus et Mars.
L'hémisphère nord (...) bénéficiera des meilleures vues entre 45 et 90 minutes avant le lever du soleil. Regardez vers l'est et très près de l'horizon, idéalement depuis un endroit élevé comme une colline. Les grands bâtiments ou les arbres obscurciront la vue. Vous devrez vous lever tôt, car dès que le soleil se lèvera, il blanchira le ciel et obscurcira les planètes.
Mais elles peuvent être observées à l'œil nu. Le professeur Green conseille aux observateurs de ne pas utiliser de jumelles ou de télescopes en raison du risque de regarder directement le soleil.
Commencez par chercher la planète la plus éloignée, à savoir Saturne. Comptez ensuite les planètes jusqu'à ce que vous trouviez Vénus, qui est généralement très brillante.
La dernière planète de la série devrait alors être Mercure. Le professeur Green explique qu'il lui a fallu de nombreuses années pour la voir, car c'est une planète difficile à repérer. "C'est très satisfaisant d'apercevoir cette faible planète scintillante".
Les observateurs des tropiques et de l'hémisphère sud devraient bénéficier d'une meilleure vue car les planètes se lèvent plus haut dans le ciel avant l'aube, mais il faudra tout de même se lever tôt.
https://www.bbc.com/news/science-environment-61910977
Topsy Turvy- Messages : 8317
Date d'inscription : 10/01/2020
Re: Brèves de Labo
C'est vraiment instructif, à tester absolument pour se faire une idée de ce que voit un sujet ayant un déficit de perception des couleurs :
Coblis — Color Blindness Simulator
https://www.color-blindness.com/coblis-color-blindness-simulator/
Pour info ou rappel :
Coblis — Color Blindness Simulator
https://www.color-blindness.com/coblis-color-blindness-simulator/
Pour info ou rappel :
LES PHOTORÉCEPTEURS
(..)
Les cônes contiennent pour leur part trois variétés d’opsine, une protéine transmembranaire très proche de la rhodopsine. Des différences dans la séquence des acides aminés de cette protéine rendent compte de leur courbe d’absorption différente de la lumière (voir le graphique). Par conséquent, ces trois variétés d’opsine déterminent trois types de cônes à la sensibilité spectrale différente.
Les cônes « bleus » sont principalement activés par une longueur d’onde d’environ 420 nm, les cônes « verts » autour de 530 nm, et les cônes « rouges » près de 560 nm. Alternativement, on parle aussi de cônes-S pour décrire les cônes qui contiennent en majorité le pigment sensible au bleu; de cônes-M pour ceux qui présentent une concentration plus importante en pigments sensibles au vert; et de cônes-L pour les cônes porteurs du pigment sensible au rouge.
Les trois pigments sont donc présents dans chaque type de cône, mais en proportion très majoritaire pour la couleur dominante. Les lettres S, M ou L viennent de l’anglais « Short, Medium and Long wavelenght » qui désigne les longueurs d’onde courtes, moyennes et longues d’absorption maximale des différentes opsines.
Un objet dont la couleur se situe quelque part dans le spectre visible va donc exciter à divers degrés les 3 types de cône. Un objet vert par exemple va surtout stimuler les cônes verts, mais aussi les rouges à un moindre degré et très légèrement les bleus. Notre perception des couleurs dépend donc de cette superposition des différents spectres d’absorption des trois types de cônes. Et bien sûr, par la suite, de la complexité des interactions neuronales dans la rétine le reste du cerveau.
(...)
https://lecerveau.mcgill.ca/flash/a/a_02/a_02_m/a_02_m_vis/a_02_m_vis.html
Topsy Turvy- Messages : 8317
Date d'inscription : 10/01/2020
Re: Brèves de Labo
J'aime cette odeur qui est d'ailleurs fort différente d'un continent à l'autre.
J'ai encore en tête celle qu'exhale la savane du Sahel lors des premières pluies de la saison après huit mois de stricte sécheresse. Elle est musquée, intense, un peu étourdissante tant elle est puissante.
J'ai encore en tête celle qu'exhale la savane du Sahel lors des premières pluies de la saison après huit mois de stricte sécheresse. Elle est musquée, intense, un peu étourdissante tant elle est puissante.
Parfois la science s'intéresse à des aspects sensibles et presque poétiques du Monde.Le Monde a écrit:A quoi sert l’odeur de la terre après la pluie ?
Dans sa « carte blanche », Alice Lebreton décrit comment la géosmine, molécule odorante émise par différents micro-organismes du sol, attire certains arthropodes, mais repousse les nématodes.
Une goutte, lourde et tiède, explose dans la poussière d’été. Bientôt un déluge s’abat sur le sol aride, qui reprend vie. Et vous, quand, émergeant de la torpeur caniculaire, vous emplissez vos poumons de cet air humide, sentez-vous l’odeur libérée par la terre sous l’averse ? Cette odeur, nommée pétrichor – un terme forgé en 1964 sur des racines grecques signifiant « sang des pierres » –, provient de la solubilisation par l’eau de pluie, puis de la diffusion sous forme d’aérosols de composés organiques auxquels notre odorat est particulièrement sensible. Le plus répandu et le plus puissant de ces composés, qui sont produits par différents micro-organismes du sol, est la géosmine.
Le grand nombre de micro-organismes capables de synthétiser cette molécule laisse penser qu’elle leur apporte un avantage sélectif notable. Les bactéries du genre Streptomyces entre autres, bien que très diverses, produisent toutes la géosmine. Des biologistes de plusieurs spécialités, collaborant de Suède, du Royaume-Uni, de Hongrie et d’Australie, se sont interrogés sur l’avantage que ces bactéries pourraient en retirer. Dans une étude publiée, en 2020, dans la revue Nature Microbiology, ils ont cherché à déterminer si certaines espèces d’arthropodes du sol étaient attirées par cette substance.
Pour ce faire, ils ont placé en plein champ des pièges adhésifs au centre desquels était cultivée ou non une bactérie productrice de géosmine. A la collecte, ils ont constaté que de petits arthropodes du sol, appelés « collemboles », étaient attirés par cette bactérie, alors que les insectes et araignées ne l’étaient pas. Dans les conditions plus contrôlées du laboratoire, ils ont ensuite offert aux collemboles le choix de s’orienter, à l’intérieur de tubes bifurquant « en Y », vers l’odeur libérée par des bactéries produisant ou non la géosmine et ne différant par aucun autre critère. Les collemboles ont choisi en majorité le côté où ils sentaient la géosmine, permettant de conclure que cette odeur est attirante pour eux.
Rôle des spores
Les chercheurs ont ensuite démontré que l’attraction était bénéfique aussi bien aux bactéries qu’aux collemboles. Ces derniers trouvent en Streptomyces une source de nourriture satisfaisante, qui complète leur régime habituellement composé de champignons. En contrepartie, ils fournissent aux bactéries un transport gratuit au travers des couches superficielles du sol, dans leur tube digestif ou sur leur dos. Pour se préparer aux conditions rudes de l’auto-stop, les Streptomyces ne synthétisent la géosmine qu’au moment où ils passent sous une forme dormante, temporairement inactive et très résistante : les spores. Ces spores survivent à la digestion de l’arthropode, qui les disperse ensuite lors de la défécation. Par ailleurs, la paroi des spores adhère à la cuticule des collemboles, alors que les bactéries actives y collent très peu.
Si ce duo semble à l’unisson, c’est loin d’être un cas général. Les travaux d’une équipe québécoise, publiés dans le numéro d’avril de la revue Applied and Environmental Microbiology, montrent qu’à l’inverse l’odeur de la géosmine est repoussante pour les nématodes (de petits vers du sol). Bien que le composé lui-même ne soit pas toxique, les micro-organismes producteurs de géosmine émettent aussi d’autres substances qui sont, elles, fatales aux nématodes. Les auteurs formulent l’hypothèse que la géosmine joue ici le même rôle d’avertissement contre les prédateurs que les couleurs vives arborées par certains animaux et champignons vénéneux.
Attractive pour les uns, répulsive pour les autres, l’odeur diffusée par la pluie orchestre ainsi la vie de l’écosystème du sol, guidant les interactions entre différents domaines du vivant lorsque la terre s’anime.
Alice Lebreton (Directrice de recherche à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), Institut de biologie de l’École normale supérieure)
Confiteor- Messages : 9084
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Localisation : Drôme
Re: Brèves de Labo
Le monde est poétique, oui.
Le Monde, j'en suis moins sûr .
Le Monde, j'en suis moins sûr .
fift- Messages : 8820
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Localisation : Paris
Re: Brèves de Labo
Brève de radio, Un jour avec Nicolas Martin, en hommage à son départ de FC cet été.
Topsy Turvy- Messages : 8317
Date d'inscription : 10/01/2020
Re: Brèves de Labo
C'est mon chouchou depuis tant d'années ...
Pour vous dire à quel point ce qui m'importe est l'oeuvre et non la personne, je découvre dans sa fiche wiki (ici) quelques détails de sa vie privée qui m'émeuvent plus que de raison mais ...
Pour les nostalgiques et les sentimentaux ici vous entendrez sa conclusion (vers 54'30) et des rendez-vous pour l'été.
Il me semble avoir compris par une brève allusion qu'il ait des soucis de santé.
J'aime cet homme, la grande classe et une culture éblouissante.
Pour vous dire à quel point ce qui m'importe est l'oeuvre et non la personne, je découvre dans sa fiche wiki (ici) quelques détails de sa vie privée qui m'émeuvent plus que de raison mais ...
Pour les nostalgiques et les sentimentaux ici vous entendrez sa conclusion (vers 54'30) et des rendez-vous pour l'été.
Il me semble avoir compris par une brève allusion qu'il ait des soucis de santé.
J'aime cet homme, la grande classe et une culture éblouissante.
Confiteor- Messages : 9084
Date d'inscription : 01/04/2017
Age : 65
Localisation : Drôme
Re: Brèves de Labo
Oui, il a annoncé partir parce que ses soucis de santé ne sont « plus compatibles avec le rythme et le niveau de stress qu’impose la radio » (Télérama). On lui souhaite que le changement de vie lui fasse le plus grand bien.
Pour revenir aux brèves de labo, celle-ci m'a plu :
L'acétophénone :
Pour revenir aux brèves de labo, celle-ci m'a plu :
Moustique : les virus de la dengue et du Zika modifient votre odeur pour les attirer
(...)
L'acétophénone est sécrété naturellement par certaines bactéries du microbiote de la peau, les Bacillus. Chez les patients en bonne santé, la population des Bacillus est contrôlée par un peptide antimicrobien, mais chez les personnes infectées par le virus de la dengue et le Zika, ce peptide anti-microbien est produit en plus faible quantité. Résultat, la bactérie prolifère et « parfume » les personnes infectées d'une odeur appréciée des moustiques. « Le virus peut manipuler le microbiote cutané des hôtes pour attirer plus de moustiques et se transmettre plus vite », explique Penghua Wang, immunologiste à l'université du Connecticut.
(...)
https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/virus-moustique-virus-dengue-zika-modifient-votre-odeur-attirer-99367/
L'acétophénone :
Topsy Turvy- Messages : 8317
Date d'inscription : 10/01/2020
Re: Brèves de Labo
https://en.wikipedia.org/wiki/Negativity_bias
Ouais, c'est un lien vers wikipedia, en anglais qui plus est, mais les sources en français me paraissent très bof.
Pour balancer quelque chose en français quand même : https://www.toupie.org/Biais/Biais_negativite.htm
Ce petit panorama, j'ai sabré à mort pour en proposer des extraits en traduction :
Je trouve que les échanges sur zc sont régulièrement de nature à faire fuir tellement il y a de dureté, voire de méchanceté, "gratuite" (au bénéfice de l'émetteur, pas du récepteur ni des témoins). Qu'on le veuille ou non, ça peut braquer, la majorité ne me semblant pas venir sur zc pour s'en prendre plein la gueule. Si quelqu'un repère un partenaire de joute verbale qui apprécie de s'en prendre plein la gueule, ça ne me regarde pas. Si je dois régulièrement assister à des manifestations de mépris, à la sacro-sainte liberté d'expression et nécessité de s'accommoder d'un climat délétère ou de partir, il y a problème, à mon avis.
Ouais, c'est un lien vers wikipedia, en anglais qui plus est, mais les sources en français me paraissent très bof.
Pour balancer quelque chose en français quand même : https://www.toupie.org/Biais/Biais_negativite.htm
Ce petit panorama, j'ai sabré à mort pour en proposer des extraits en traduction :
Trad rapide a écrit:Pourquoi le négatif surpasse le positif
Par Sarah Griffiths 27 juin 2022
La plupart d'entre nous sont victimes d'insultes, de commentaires sarcastiques ou de retours négatifs dans notre vie de tous les jours. Mais nous ne sommes pas câblés pour faire face à des torrents de critiques.
"La bave du crapeau n'atteint pas la blanche colombe." [Littéralement, le dicton "Sticks and Stones Can Break Your Bones, But Words Can Never Hurt You" signifie "Les bâtons et les pierres peuvent briser vos os, mais les mots ne peuvent jamais vous blesser".] Pourtant, avec l'expérience, les adultes comprennent que ce vieux proverbe est loin d'être vrai - alors que les blessures physiques peuvent prendre quelques semaines à guérir, les commentaires négatifs peuvent nous marquer toute une vie.
(…)
"Nos ancêtres qui avaient ce biais [négatif] avaient plus de chances de survivre", explique Baumeister. Les humains sont câblés pour rechercher les menaces et à seulement huit mois, les bébés se tourneront plus rapidement pour regarder une image d'un serpent qu'une grenouille plus amicale. À l'âge de cinq ans, ils ont appris à donner la priorité à un visage en colère ou craintif plutôt qu'à un visage heureux.
Baumeister dit que se concentrer d'abord sur les problèmes peut être une bonne stratégie. "Débarrassez-vous d'abord des aspects négatifs et résolvez les problèmes. Essentiellement, arrêtez l'hémorragie." Mais, alors que se concentrer sur le mal peut nous protéger dans des situations extrêmes, le biais de négativité peut s'avérer inutile au quotidien. Baumeister pense que jusqu'à ce que nous apprenions à surmonter l'impact disproportionné du négatif, cela déforme notre vision du monde et la façon dont nous y réagissons.
(…)
Le biais de négativité explique pourquoi beaucoup d'entre nous peuvent être coupables de tenir nos relations pour acquises lorsqu'elles vont bien, mais remarquer rapidement les imperfections et même transformer des problèmes mineurs en problèmes plus importants.
(…)
Baumeister prévient que nous n'avons pas la capacité de gérer la négativité sur les réseaux sociaux, car notre cerveau a évolué pour tenir compte des avertissements d'une communauté proche de chasseurs-cueilleurs au lieu de centaines ou de milliers d'étrangers. "Donc, entendre des choses négatives d'un grand nombre de personnes ne peut qu'être dévastateur", dit-il.
(…)
Des dizaines d'études ont montré que les gens ont tendance à regarder du bon côté à mesure qu'ils vieillissent. Les scientifiques appellent cet effet le "biais de positivité" et ils pensent que nous commençons à nous souvenir des détails positifs plus que des informations négatives de l'âge mûr. Baumeister pense que c'est parce que nous devons apprendre des échecs et des critiques de nos jeunes années, mais ce besoin diminue à mesure que nous vieillissons.
Cependant, les commentaires négatifs peuvent être préjudiciables à tout âge, surtout pendant les périodes où nous sommes particulièrement impressionnables ou vulnérables. "Lorsque vous êtes déjà déprimé, il est plus difficile de rebondir, il peut donc être difficile de recevoir des commentaires négatifs", déclare Baumeister.
(…)
Considérer le fait que tout le monde reçoit des commentaires négatifs peut nous aider à les gérer… et pourrait être une bonne stratégie pour protéger notre propre santé mentale », ajoute-t-elle. « Une autre stratégie utile pourrait être de considérer que les commentaires sont plus liés à la personne. qui les fabrique que celui qui les reçoit."
En reconnaissant l'effet de négativité, nous pouvons pousser outre les réponses indésirables pour notre bénéfice. Par exemple, Shelley Taylor, professeur de psychologie sociale à l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA), a montré que les femmes atteintes d'un cancer du sein forment parfois des croyances optimistes irréalistes pour les aider à faire face. Ces « illusions positives » sont associées à des avantages pour la santé mentale et physique (...).
Le travail de Taylor a également mis en lumière une réponse couramment utilisée face à la négativité, appelée minimisation, qui est notre capacité à "atténuer, minimiser et même effacer l'impact de cet événement".
(…)
https://www.bbc.com/future/article/20220624-why-criticism-lasts-longer-than-praise
Je trouve que les échanges sur zc sont régulièrement de nature à faire fuir tellement il y a de dureté, voire de méchanceté, "gratuite" (au bénéfice de l'émetteur, pas du récepteur ni des témoins). Qu'on le veuille ou non, ça peut braquer, la majorité ne me semblant pas venir sur zc pour s'en prendre plein la gueule. Si quelqu'un repère un partenaire de joute verbale qui apprécie de s'en prendre plein la gueule, ça ne me regarde pas. Si je dois régulièrement assister à des manifestations de mépris, à la sacro-sainte liberté d'expression et nécessité de s'accommoder d'un climat délétère ou de partir, il y a problème, à mon avis.
- Extraits d'un papier de 2008 (oui, je vais chercher plus récent) :
- La communication des émotions dans les échanges médiatisés par ordinateur : bilan et perspectives.
Gauducheau, N.
(...)
Deux théories permettent de traiter spécifiquement la communication des émotions et défendent des positions contradictoires : la théorie du filtrage des indices sociaux (Sproull, Kiesler, 1986) et la théorie du renforcement des indices sociaux (Walther, 1996).
La théorie du filtrage des indices sociaux [les hypothèses et résultats liés à cette théorie me semblent à considérer, je mets en gras.]
Selon la théorie du filtrage des indices sociaux, de Sproull et Kiesler (1986), la communication des émotions sur Internet est perturbée, voire impossible. L’anonymat et l’absence du canal non verbal conduisent les individus à centrer leurs échanges sur la dimension informationnelle, aux dépens de la dimension socio-émotionnelle (Sproull, Kiesler, 1986). Les inférences sociales sont difficilement réalisables (impressions, inférences sur l’appartenance sociale et les émotions), puisque les individus disposent de peu d’informations sociales et émotionnelles sur autrui. Les normes sociales sont moins prégnantes, ce qui entraîne des conduites conflictuelles, agressives, voire déviantes.
Cette théorie est confortée par certaines études, dont les résultats mettent en évidence une perception plus négative du partenaire sur Internet, que dans les situations de face à face. Dans une étude de Hebert et Vorauer (2003), les participants, invités à évaluer un essai, produit par un autre participant non familier, lui communiquent cette évaluation en face à face ou bien par courrier électronique. L’analyse des messages, par des experts, révèle que les évaluateurs, communiquant par courrier électronique, expriment un jugement plus négatif sur la qualité du travail, que les évaluateurs en situation de face à face. Fischer-Lokou, Guéguen et Lépy (2004) montrent, également, que, dans une tâche de négociation, les participants ont une représentation du partenaire plus négative, lorsqu’ils utilisent la messagerie électronique, que lorsqu’ils sont en face à face (par exemple, ils le considèrent plus agressif et rigide).
D’un autre côté, la CEMO serait peu efficace pour faire comprendre ses états mentaux à autrui. Dans l’étude de Hebert et Vorauer (2003), les participants perçoivent leur évaluation plus négativement que ce que déclarent les évaluateurs, lorsque cette évaluation est faite par courrier électronique. En fait, les experts considèrent les jugements, exprimés par les évaluateurs, moins clairs en situation de CEMO, qu’en situation de face à face. De même, Kruger, Epley, Parker et Ng (2005) observent un décalage important entre ce que l’auteur d’un message pense communiquer (tonalité du message : humoristique, sérieuse, triste ou de colère) et ce qui est perçu par le destinataire. Le décalage diminue lorsque les participants disposent d’indices non verbaux : message transmis par un enregistrement audio ou en face à face.
Dans ces trois études, les auteurs font référence à la théorie du filtrage des indices sociaux et expliquent l’impact négatif de la CEMO, par l’absence du canal non verbal, qui rendrait difficile l’expression des états mentaux et des attitudes (dimension socio-émotionnelle non présente ou message ambigu). Kruger et coll. (2005) font l’hypothèse que les participants ont une confiance trop élevée en l’efficacité de leurs messages : ils n’ont pas conscience de leur ambiguïté et ne réussissent donc pas à anticiper correctement l’interprétation, que peut en faire autrui. Ainsi, lorsqu’ils sont conduits à se décentrer (en lisant leur message avec une intonation contraire à l’intention de départ), la perception qu’ils ont du message converge davantage avec celle du destinataire.
Si les individus ne parviennent pas à comprendre les états mentaux de leur partenaire sur Internet, diverses dimensions des échanges devraient être affectées. Par exemple, l’étude de Kato, Kato et Akahori (2007) indique que, dans une situation de CEMO, le décalage entre émotions exprimées et émotions perçues par autrui, conduit les participants à ressentir davantage d’émotions négatives. De même, Fischer-Lokou et coll. (2004) observent que les participants ont plus de difficultés à obtenir un consensus et à dépasser le conflit, en situation de CEMO, qu’en face à face. (...)
La théorie du renforcement des indices sociaux
Présentation de la théorie
En développant une théorie du renforcement des indices sociaux, Walther (1996) s’oppose à la théorie du filtrage des indices sociaux et considère que la CEMO peut transmettre des informations socio-émotionnelles. Walther (1996) fait l’hypothèse que l’absence d’indices non verbaux perturbe la communication socio-émotionnelle, mais ne l’empêche pas : les individus chercheraient à réduire l’incertitude sur autrui et à établir des relations intimes, même si le média est peu propice. Ils vont, en fait, adapter leurs comportements langagiers et développer des stratégies pour représenter la dimension sociale et relationnelle, par exemple, en utilisant des émoticônes.
Selon Walther (2007), la CEMO présente des caractéristiques qui sont, en fait, favorables à la mise en œuvre de ces stratégies. En effet, les participants disposent de temps pour produire le message, ils peuvent le modifier, l’améliorer pour qu’il soit le plus proche possible de l’attitude qu’ils souhaitent transmettre. La CEMO leur permettrait de contrôler leur image, leur attitude et les émotions manifestées plus facilement qu’en situation de face à face. Selon Walther (1996), la communication sur Internet serait, donc, plus personnelle ; il parle même de communication hyperpersonnelle.
Ainsi, Walther et Boyd (2002) affirment que la CEMO favorise le dévoilement des expériences émotionnelles négatives. Ces auteurs analysent les motivations des participants à des forums de soutien social (essentiellement des forums pour des personnes faisant face à des problèmes de santé). Pour ce type de situation, où les participants exposent des émotions négatives, l’anonymat serait particulièrement favorable au dévoilement émotionnel, car les participants peuvent être plus distanciés par rapport au jugement possible d’autrui. Caplan et Turner (2007) partagent cette analyse : l’exposition d’émotions négatives serait moins menaçante en situation d’anonymat.
(...)
Conclusion
Les travaux montrent que, même si certaines caractéristiques de la CEMO [communication écrite médiatisée par ordinateur], sont a priori peu favorables à l’expression et la compréhension des émotions, notamment l’absence des comportements non verbaux, les manifestations émotionnelles tiennent une place importante dans ces échanges. Plusieurs indicateurs en témoignent : l’utilisation des émoticônes, le dévoilement de soi ou encore la capacité de certains participants à établir des relations intimes. Pour communiquer leurs émotions, les participants mettent en place des stratégies pour s’adapter à la situation de communication particulière, qui consistent pour l’essentiel à recontextualiser les échanges. Nous avons voulu montrer que le problème, que pose la communication des émotions dans les dispositifs de CEMO, n’est pas tant d’identifier les limites du média que d’identifier à quelles conditions les individus peuvent s’adapter pour tenter de dépasser ces limites.
Ainsi, la théorie du renforcement des indices sociaux de Walther (1996, 2007) constitue une méthode heuristique, puisqu’elle vise à décrire les stratégies d’adaptation des participants et ne se limite pas aux caractéristiques du média, comme seul déterminant des conduites observées sur Internet. Néanmoins, une étude, en fonction la stratégie [sic], nécessite de prendre davantage en compte le contexte des échanges dans les études, afin de déterminer quelles sont les fonctions de l’expression des émotions et quelles sont les normes expressives dans la situation étudiée. Pour cela, nous proposons d’analyser la communication des émotions dans le cadre d’activités régies par un contrat de communication, mettant au premier plan l’expression des émotions, comme le soutien social. De plus, nous pensons que cette démarche peut permettre de mieux comprendre les difficultés de compréhension des états mentaux du partenaire observées dans certaines études.
Le bilan des travaux montre également l’importance d’analyser plus spécifiquement la manifestation des émotions à l’écrit et de combiner cette analyse à l’étude de la compréhension de ces manifestations par le destinataire. Les méthodologies à mobiliser, pour aborder la CEMO, sont, donc nécessairement multiples : analyse linguistique des messages, analyse de la dynamique des échanges, expérimentations.
Enfin, l’étude des situations de CEMO permet de renouveler un certain nombre de questions anciennes en psychologie sur l’expression et l’interprétation des émotions : quels sont les liens entre comportement non verbal et expression des émotions, quelles sont les conditions du partage des émotions, quelles informations sont prises en compte pour interpréter les émotions d’autrui, quelle est l’importance des normes sociales ? Enfin, ces travaux peuvent être appliqués, dans une démarche d’aide à la conception : l’identification de facteurs impliqués dans la communication des émotions sur Internet peut permettre de proposer des dispositifs plus adaptés pour soutenir les échanges (réflexion sur les règles de fonctionnement des dispositifs, le rôle des modérateurs et la conception d’interfaces spécifiques).
Gauducheau, N. (2008). La communication des émotions dans les échanges médiatisés par ordinateur : bilan et perspectives. Bulletin de psychologie, 496, 389-404. https://doi.org/10.3917/bupsy.496.0389
https://www.cairn.info/revue-bulletin-de-psychologie-2008-4-page-389.htm
Topsy Turvy- Messages : 8317
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Re: Brèves de Labo
Bof ZC est incroyablement plus mesuré et plus modéré que la plupart des lieux d'échange sur le net.
Pour fréquenter d'autres lieux, c'est le web 2.0 qui est violent pas spécifiquement ZC qui est même relativement préservé.
Pour fréquenter d'autres lieux, c'est le web 2.0 qui est violent pas spécifiquement ZC qui est même relativement préservé.
Confiteor- Messages : 9084
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Re: Brèves de Labo
Bravo : https://www.lemonde.fr/sciences/article/2022/07/05/la-medaille-fields-pour-hugo-duminil-copin-percolateur-universel_6133388_1650684.html
Le treizième Français.
L'ENS c'est la classe internationale.
Le treizième Français.
L'ENS c'est la classe internationale.
Confiteor- Messages : 9084
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Re: Brèves de Labo
Si le ciel est dégagé cette nuit, de 22 h 23 à 4 h 52, avant-dernière super-lune* de l'année (la dernière le 11 août).
Ce soir à son périgée précisément à 23 h 05 selon l'Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides (IMCCE).
*super-lune : le terme scientifique est périgée-syzygie.
Ce soir à son périgée précisément à 23 h 05 selon l'Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides (IMCCE).
*super-lune : le terme scientifique est périgée-syzygie.
Syzygie
En astronomie, une syzygie (du bas latin : syzygia, lui-même du grec ancien : συζυγία / suzugía, « réunion ») est une situation où trois objets célestes ou plus sont en conjonction ou en opposition.
Ce mot est généralement utilisé pour le Soleil, la Terre et la Lune ou une planète. Par exemple, les éclipses de lune ou de soleil sont des syzygies ; de même on parle de syzygie pour désigner les nouvelles et pleines lunes, lorsque le Soleil et la Lune sont respectivement en conjonction ou en opposition, bien qu'ils ne soient pas parfaitement alignés avec la Terre.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Syzygie
Page en français moins complète que l'originale :
https://en.wikipedia.org/wiki/Syzygy_(astronomy)
Topsy Turvy- Messages : 8317
Date d'inscription : 10/01/2020
Re: Brèves de Labo
Merci pour l'info Topsy.
Je ne peux résister à la découverte du mot syzygie : outre sa sonorité inimitable, c'est le carton assuré au Scrabble !
Je ne peux résister à la découverte du mot syzygie : outre sa sonorité inimitable, c'est le carton assuré au Scrabble !
fift- Messages : 8820
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Age : 47
Localisation : Paris
Re: Brèves de Labo
non, il n'y a qu'un seul Y au scrabble, ça ne peut pas marcher...fift a écrit:Merci pour l'info Topsy.
Je ne peux résister à la découverte du mot syzygie : outre sa sonorité inimitable, c'est le carton assuré au Scrabble !
Pour la négativité, c'est un peu mon métier (mais je cible des programmes, je dois faire attention à préserver l'égo de l'auteur du bug).
RonaldMcDonald- Messages : 11503
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Age : 48
Localisation : loin de chez moi, dans un petit coin de paradis
Re: Brèves de Labo
Peut-être avec une pièce joker, il n'y a pas ça ? En fait, je ne connais pas assez le jeu, je ne sais pas si les mots composés sont autorisés, pour faire périgée-syzygie (sur des cases bonus si possible).
Edit : en deux coups, ce qui pourrait donner plus de points au joueur qui complète qu'au premier joueur.
Edit : en deux coups, ce qui pourrait donner plus de points au joueur qui complète qu'au premier joueur.
Topsy Turvy- Messages : 8317
Date d'inscription : 10/01/2020
Re: Brèves de Labo
RonaldMcDonald a écrit:non, il n'y a qu'un seul Y au scrabble, ça ne peut pas marcher...fift a écrit:Merci pour l'info Topsy.
Je ne peux résister à la découverte du mot syzygie : outre sa sonorité inimitable, c'est le carton assuré au Scrabble !
.
Si, avec une lettre blanche .
7 lettres, donc Scrabble, avec un Z et un Y, ça n'arrive pas tous les jours.
Topsy> nan, pas de mots composés possible.
fift- Messages : 8820
Date d'inscription : 26/04/2016
Age : 47
Localisation : Paris
Re: Brèves de Labo
Le JWT fonctionne bien et c'est un ravissement :
- Ames sensibles préparez les kleenex avant d'ouvrir, les images peuvent éblouir :
- Le Monde a écrit:
Télescope spatial James-Webb : nébuleuses, exoplanète, groupement de galaxies… découvrez toutes ses premières images
Par David Larousserie
DécryptagesPlusieurs agences spatiales ont révélé, mardi, la totalité des premières images du plus puissant télescope spatial jamais conçu. Des clichés qui marquent le début d’une immense aventure scientifique, et que l’on a pu comparer avec les résultats de ses prédécesseurs, Hubble et Spitzer.
Les agences spatiales américaine (NASA), européenne (ESA) et canadienne (ASC) ont dévoilé, mardi 12 juillet, les premières images prises par le plus grand des télescopes spatiaux, le James-Webb (JWST), lancé en décembre 2021 par une fusée Ariane-5.
Elles concernent cinq régions différentes du ciel et ont été choisies pour illustrer les performances inédites de l’instrument, en comparaison avec ses prédécesseurs, Hubble et Spitzer. Voici donc ces objets comme ils n’avaient encore jamais été vus, comparés à la façon dont ils nous étaient connus avant l’avènement du James-Webb.
Les comparaisons sont tirées de clichés pris par Hubble ou Spitzer – ce dernier a été exploité entre 2003 et 2020 et, comme JWST, voit dans l’infrarouge. Cette longueur d’onde permet d’observer des objets plus lointains, car les longueurs d’onde des lumières qu’ils émettent sont allongées par leur éloignement, comme le son de la sirène d’une ambulance quittant un hôpital. Elle permet aussi de voir à travers la poussière interstellaire qui peuple les galaxies, au point de les rendre invisibles à Hubble, par exemple. Les couleurs des images de JWST sont donc « fausses », au sens où les longueurs d’onde réelles, invisibles, ont été décalées pour être visibles à l’œil sur les photos.
Des quatre instruments, deux peuvent prendre des images, MIRI et NIRCam, aux calibrations différentes qui expliquent les couleurs différentes.
Champ profond, SMACS 0723
Image du champ profond de l’Univers prise par le télescope James-Webb, dévoilée le 11 juillet 2022 à la Maison Blanche par le président Joe Biden. SPACE TELESCOPE SCIENCE INSTITUT / NASA / ESA / CSA / STSCI / WEBB ERO PRODUCTION TEAM
Pour cette première image, le suspense est terminé. Le président américain, Joe Biden, a, en effet, brisé l’embargo convenu avec les agences spatiales européenne et canadienne pour la présenter en avant-première, lundi 11 juillet, depuis la Maison Blanche, avant une tournée au Proche-Orient. On y voit une nuée impressionnante de taches lumineuses multicolores sur un fond noir. Ce sont des centaines, voire des milliers de galaxies, concentrées dans une portion très petite du ciel, équivalente à la taille d’un grain de sable au bout d’un bras.
De l’une de ces galaxies, blanche sur la droite, on aperçoit nettement les bras en spirales, quasi indiscernables pour Hubble, qui avait pris le même cliché. L’image frappe aussi par des points très blancs dotés de huit « branches ». Il s’agit d’étoiles de notre galaxie dans le champ de vision du télescope. Les « branches » trahissent la géométrie particulière de son miroir constitué de dix-huit hexagones : la lumière se diffracte sur les infimes frontières entre eux et crée ces figures particulières.
Une machine à remonter le temps
D’autres points sont remarquables également, essentiellement massés au centre, sous l’étoile la plus brillante. Il s’agit d’un amas compact de galaxies, SMACS 0723, à plus de quatre milliards d’années-lumière de la Terre, et qui explique la présence d’arcs orangés dans la photo. Sa masse énorme déforme l’espace-temps et courbe les rayons lumineux à son voisinage, en particulier ceux provenant de l’arrière-plan. Si bien que JWST voit plusieurs images d’une même galaxie située derrière l’amas. Si elle était exactement alignée derrière, on verrait un anneau parfaitement circulaire. L’intérêt est que cela amplifie cette lumière lointaine et permet donc de voir des objets encore plus éloignés. « C’est comme un second télescope », explique Johan Richard, astronome au centre de recherche astrophysique de l’Observatoire de Lyon.
La même région captée par le télescope spatial Hubble. NASA / ESA
C’est là que JWST révèle qu’il est une machine à remonter le temps : il voit des objets dont la lumière a mis plus de 13 milliards d’années à nous parvenir, alors que le Big Bang a eu lieu il y a 13,8 milliards d’années. Les astronomes vont donc pouvoir voir et étudier les toutes premières étoiles et galaxies de l’Univers, et repousser les limites atteintes par Hubble.
L’exoplanète WASP-96b
Pas de « belle » image pour cet objet mis en avant lors de cette première livraison du JWST, une planète géante gazeuse située en dehors de notre système solaire découverte en 2014, mais un spectre le plus détaillé jamais obtenu, permettant d’évaluer la composition de son atmosphère. WASP-96b, située à près de 1 150 années-lumière de la Terre, tourne autour de son étoile tous les 3,4 jours. Elle a environ la moitié de la masse de Jupiter.
Image d’un spectrogramme montrant la présence d’eau sous forme gazeuse dans l’atmosphère d’une exoplanète. NASA / ESA / ASC
Alors que JWST avait été conçu pour explorer l’origine des étoiles et galaxies, une nouvelle mission s’est ajoutée avec la découverte, en 1995, de la première exoplanète. On en compte désormais plus de 5 000. « JWST va écrire un second chapitre de cette histoire. Après les découvertes, place maintenant à l’étude de leur atmosphère », lance Pierre-Olivier Lagage, chercheur au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), coresponsable français d’un des quatre instruments du JWST.
En effet, JWST est aussi un petit chimiste dont les instruments sont capables de décomposer la lumière reçue en ses différentes longueurs d’onde. Les spectres obtenus sont alors autant de signatures des éléments chimiques qui ont filtré ou émis ces rayons. Il est alors possible d’identifier l’eau, le monoxyde de carbone, le méthane, l’ammoniac dans les atmosphères, voire de repérer des gaz indices de vie, comme l’oxygène.
Des structures inconnues jusqu’à présent
Ces « images » sont les moins spectaculaires mais les plus riches en information. Pour la première fois un spectre distingue différentes « raies » correspondant à de la présence d’eau sous forme de vapeur. Les instruments pourront aussi identifier de nouvelles exoplanètes par la technique dite du transit : le passage d’une exoplanète entre son étoile et le miroir du télescope, est repéré par la diminution du flux lumineux reçu. « Avec Spitzer, il a fallu dix ans de mise au point et d’analyse pour arriver à en détecter une. Avec le JWST, ça se verra comme le nez au milieu de la figure », prédit Pierre-Olivier Lagage.
Nébuleuse planétaire de l’Anneau austral
La nébuleuse NGC 3132, vue par le télescope James-Webb. NASA, ESA, CSA, STSCI, WEBB ERO PRODUCTION TEAM
Avec ce cliché débute la série sans doute la plus spectaculaire de cette première collection. La région visée est aussi connue sous le nom de « nébuleuse aux Huit-Eclats ». Située à environ 2 000 années-lumière de la Terre, elle ressemble à un gros œil, grand comme une demi-année-lumière. Elle est le résultat de l’expansion d’un gaz ionisé et chaud après l’explosion d’une étoile en son centre.
Cette matière éjectée, qui forme comme une coquille, se refroidira, se condensera et donnera peut-être naissance à une nouvelle étoile. Deux images du JWST, prises par deux instruments dans des gammes infrarouges différentes, montrent des détails supplémentaires et extrêmement précis de cette « coquille » de gaz et de poussières. Des analyses permettront aussi d’en déterminer la température et la composition chimique.
Alors qu’Hubble n’avait vu qu’un ou deux gros filaments traversant l’image, JWST montre d’autres structures inconnues jusqu’à présent, à l’intérieur de l’œil, comme autour. Autre détail, les yeux perçants du télescope voient nettement deux étoiles au centre, et à l’arrière-plan de nombreuses galaxies.
Cette structure est une représentante d’une des familles de nébuleuses, qui n’ont de « planétaires » que le nom, car on sait aujourd’hui qu’elles sont constituées d’un nuage de gaz en expansion entourant une étoile mourante.
La nébuleuse planétaire de l’Anneau central, NGC 3132, vue par Hubble. SPL / SCIENCEPHOTO.FR
Le Quintet de Stéphan
Le Quintet de Stéphan montre cinq galaxies, dont deux sont en train de fusionner. NASA, ESA, CSA, STSCI, WEBB ERO PRODUCTION TEAM
Situé à environ 290 millions d’années-lumière, dans la constellation de Pégase, c’est le premier groupe de galaxies compactes jamais découvert – observé pour la première fois en 1878 par le Français Edouard Stéphan. Le quintet est en fait un quatuor : seules quatre des galaxies sont proches, au point que leurs interactions les déforment, la cinquième se trouvant en réalité fortuitement dans la ligne de visée de ce « groupe compact ».
Comme la Voie lactée avec la galaxie d’Andromède, ces galaxies sont amenées à se percuter et fusionner. Le télescope spatial Spitzer avait mis en évidence que la zone de friction était très turbulente en identifiant une zone « verte », résultat de l’émission de lumière par de l’hydrogène comprimé par l’onde de choc. JWST, outre une meilleure résolution des géantes en train de se rapprocher, montre des détails précis de cette région turbulente, ici en rouge.
Quintet de Stéphan, dans la constellation de Pégase, vu par Hubble en 2009. NASA, ESA, HUBBLE
Vue en fausse couleur du Quintet de Stéphan par le télescope spatial Spitzer. Celui-ci permet de visualiser l’onde choc (en vert) résultant de la collision de deux des galaxies composant ce « groupe compact ». L’image est composite, superposant une vue fournie par un observatoire espagnol au sol. NASA / JPL-CALTECH / MAX-PLANCK INSTITUTE / P. APPLETON (SPITZER SCIENCE CENTER / CALTECH)
Nébuleuse de la Carène
La nébuleuse de la Carène (NGC 3324), une pouponnière d’étoiles, capturée par la caméra en infrarouge proche du télescope spatial James-Webb. NASA, ESA, CSA, STSCI, WEBB ERO PRODUCTION TEAM
Les nébuleuses, parfois baptisée pouponnière d’étoiles, car certaines sont le siège de naissance d’autres soleils, ont fourni les plus belles images d’Hubble, avec la forme de leurs nuages de gaz et de poussières tortueux évoquant des paysages magnifiques. Mais sur des échelles immenses. La dernière cible du jour du JWST, la nébuleuse de la Carène, se situe dans le ciel de l’hémisphère Sud à 7 600 années-lumière de la Terre. Une prise d’Hubble ou du JWST ne suffit pas pour en couvrir l’étendue. Seule une zone particulière a été ciblée.
Le James-Webb montre là toute sa puissance. Des centaines de nouvelles étoiles apparaissent, cachées auparavant par les poussières. La matière apparaît plus texturée. Et, toujours en arrière-plan, de nouvelles galaxies.
« Ce qui est incroyable ce sont les possibilités de zoomer et de voir tous les détails », apprécie Pierre-Olivier Lagage. Outre cette résolution jusqu’à dix fois meilleure qu’Hubble, les astronomes bénéficieront d’un autre atout du télescope. « Les images donnent la morphologie des objets, mais leur vraie richesse est dans les petits “tiroirs” que chaque pixel contient », précise Nicole Nesvadba, directrice de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), à l’Observatoire de la Côte d’Azur.
En savoir plus sur la vie des étoiles
Dans ces « tiroirs », il y a les fameux spectres, c’est-à-dire les enregistrements des différentes longueurs d’onde, composant la lumière reçue depuis cet endroit du ciel. Cela permet d’identifier précisément les éléments chimiques à l’origine de l’émission de cette lumière, et d’en savoir plus sur la vie des étoiles. Ainsi les signatures de l’hydrogène, de l’oxygène ou du souffre, des éléments de densité variable, permettent de mieux comprendre les cycles par lesquels elles passent.
Pour Hubble, par convention, le « vert » de l’hydrogène est le plus abondant dans ce milieu interstellaire et se trouve un peu partout. Il témoigne de l’activité de la pouponnière. Des étoiles sont en train de naître. Plus ponctuelles, des taches « rouges », associées au souffre, plus rare, repèrent plus précisément les cocons d’étoiles. Prenant sa suite, « le JWST fera des échographies des étoiles en train de naître », résume joliment David Elbaz qui a ouvert son dernier livre, La Plus Belle Ruse de la lumière (Odile Jacob, 2021), par une image de cette nébuleuse, dont nous nous sommes inspirés pour ces descriptions colorées.
Un détail de la nébuleuse de la Carène pris par Hubble. NASA / ESA
Une de ses collègues, Emilie Habart, de l’université Paris-Saclay, coresponsable d’un programme prioritaire d’exploration de la nébuleuse d’Orion, assez semblable à celle de la Carène, use d’une autre image : « Nous aurons des informations à de multiples échelles, comme si on pouvait voir à la fois le corps d’une femme, jusqu’au détail de ses ovules ». Justement, elle attend avec impatience de voir les frontières entre les zones chaudes et froides de cette région et en analyser la composition chimique et la température. Elle rêve aussi de voir un disque protoplanétaire se former autour d’une étoile et « plonger » à l’intérieur, toujours pour en saisir les propriétés.
« Pour les quarante heures d’observations à venir en septembre de la nébuleuse d’Orion, on s’est préparés presque huit ans, dont quatre à développer les outils d’analyse. Et cela nous occupera plusieurs années ! », explique Olivier Berné, chercheur CNRS à l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie de Toulouse, autre coresponsable de ce programme avec Emilie Habart. Car dans ces nouvelles images se cache peut-être la réplique d’un épisode qui a donné naissance à notre propre Système solaire.
Il est prévu qu'il fonctionne au moins une vingtaine d'années et ceci sont les résultats des premiers jours d'observation, on salive en attendant la suite.
Voilà qui réconcilie avec une partie de l'humanité.
(relire mes mottos ...)
Confiteor- Messages : 9084
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Re: Brèves de Labo
Eh ben les impôts qu'on a payé pour Ariane 5 ont montré toute leur valeur. Bon boulot aux gens qui ont fabriqué ça, et aux gens qui l'ont lancé avec une précision dépassant toutes les spécifications.
RonaldMcDonald- Messages : 11503
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Localisation : loin de chez moi, dans un petit coin de paradis
Re: Brèves de Labo
Affreux autant que magnifique :
https://www.youtube.com/c/nasaclimatechange
https://svs.gsfc.nasa.gov/index.html
Ils sont vraiment bons, la sonification des 5000 exoplanètes, c'était aussi eux :
https://www.zebrascrossing.net/t40683p200-breves-de-labo#1889124
https://www.youtube.com/c/nasaclimatechange
https://svs.gsfc.nasa.gov/index.html
Ils sont vraiment bons, la sonification des 5000 exoplanètes, c'était aussi eux :
https://www.zebrascrossing.net/t40683p200-breves-de-labo#1889124
Topsy Turvy- Messages : 8317
Date d'inscription : 10/01/2020
Re: Brèves de Labo
RonaldMcDonald a écrit:Eh ben les impôts qu'on a payé pour Ariane 5 ont montré toute leur valeur. Bon boulot aux gens qui ont fabriqué ça, et aux gens qui l'ont lancé avec une précision dépassant toutes les spécifications.
fift- Messages : 8820
Date d'inscription : 26/04/2016
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Localisation : Paris
Re: Brèves de Labo
En effet, aussi affreux que magnifique...
Laelia- Messages : 2911
Date d'inscription : 23/02/2022
Re: Brèves de Labo
Les images du ciel sont parfois psychédéliques, j'adore.
Éclipsé par le JWT, Gaia mérite bien cet hommage. Il faut rétablir la justice.
Éclipsé par le JWT, Gaia mérite bien cet hommage. Il faut rétablir la justice.
- C'est beau la haut :
- Le Monde a écrit:
Le satellite Gaia, cartographe de la Voie lactée
Par Vahé Ter Minassian
Publié le 14 juillet 2022 à 06h00 - Mis à jour le 14 juillet 2022 à 09h04
Récit : Le satellite lancé en 2013 vient de livrer à la communauté scientifique une première version d’une carte en trois dimensions d’environ 1 % de la Voie lactée. Une avancée majeure en astrométrie.
Elle est la hauteur d’où l’on embrasse le paysage. L’arbre qui domine la forêt… La troisième livraison de la mission d’astrométrie spatiale Gaia marque un nouveau tournant dans l’étude de la composition, de la formation et de l’évolution de notre galaxie.
Ce satellite de l’Agence spatiale européenne (ESA), lancé en 2013, analyse systématiquement la lumière des objets du ciel les plus brillants en vue de produire une carte en trois dimensions d’environ 1 % de la Voie lactée. Le 13 juin, il a franchi une étape décisive en livrant à la communauté scientifique une première version complète de son catalogue. Au total, 1,8 milliard d’étoiles et des millions d’autres corps, dont il est parvenu à recenser, non seulement l’emplacement sur la voûte céleste et la distance, mais, également, pour un certain nombre d’entre eux, la vitesse ou des propriétés physiques.
Un pareil relevé dépasse de loin en importance tout ce qui a été fait dans le domaine de l’astrométrie, la branche de l’astronomie consacrée à la mesure de la position et du mouvement des astres. « Le précédent inventaire, celui de la mission Hipparcos de l’ESA, entre 1989 et 1993, avait à peine concerné 120 000 des 200 milliards d’étoiles que compte notre galaxie », rappelle François Mignard, responsable scientifique de Gaia France.
Il constitue aussi un réel tour de force. Pour parvenir à positionner les objets sur la voûte céleste avec une précision de 7 à 30 microsecondes d’arc, équivalente à l’angle sous lequel serait vue l’épaisseur d’un cheveu à 1 000 kilomètres, Gaia, satellite conçu et réalisé sous la maîtrise d’ouvrage d’Astrium (l’ancien nom de la branche space systems d’Airbus-DS), a balayé le ciel de ses deux télescopes couplés à un ensemble de détecteurs CCD ultrasensible pendant trente-quatre mois.
Au cours de cette période, il a analysé, à l’aide de ses trois instruments – astronomique, spectrophotométrique et spectroscopique –, pas moins de soixante-dix fois la lumière de chaque source, récoltant une quantité d’informations de l’ordre de plusieurs pétaoctets, unique dans l’histoire de l’astronomie. Une fois parvenue sur Terre, cette masse phénoménale de données brutes, comparable seulement à celle produite (sur une seule année) par les expériences de physique des particules du LHC au CERN, à Genève, a été traitée dans six centres de calcul, dont l’un est situé au Centre national d’études spatiales (CNES) à Toulouse ; puis classée, dépouillée et mise en forme au sein d’un consortium européen réunissant 430 scientifiques, dont une centaine de Français.
C’est ce consortium de traitement et d’analyse des données Gaia (DPAC) qui s’est chargé de concevoir des « produits » répondant aux besoins des utilisateurs du catalogue. Ce dernier sera de nouveau alimenté en 2025 et en 2030. Enfin, il dote l’astronomie d’un ensemble de références nouvelles sur la base desquelles elle pourra travailler.
De son grand coup de filet jeté presque au hasard sur tout ce qui luit jusqu’à un certain point dans le cosmos, Gaia a ramené une large variété d’objets. « Astéroïdes, étoiles doubles ou variables, nuages de poussières, galaxies et quasars… ces astres ont dévoilé pour certains leur distance – ce qui permettra d’accéder à leur luminosité intrinsèque et donc à leur masse et à leur âge – et pour d’autres leur orbite, gravité, température, forme ou composition chimique », raconte Frédéric Arenou, ingénieur de recherche CNRS à l’Observatoire de Paris PSL.
Une fois classés, ces astres forment des cohortes de taille souvent inédite, à même de fournir aux chercheurs des échantillons représentatifs de toutes les populations de corps célestes qu’ils étudient. Surtout, ce grand balayage du ciel a donné à la recherche sur la Voie lactée le moyen d’effectuer un pas de géant. En la cartographiant partiellement, Gaia a repoussé les limites du monde connu jusqu’à des distances de 25 000 années-lumière, englobant, à l’intérieur de la région défrichée, une large tranche du disque galactique d’un côté et les Nuages de Magellan et une section du halo de l’autre. Dans un rayon de 326 années-lumière autour du Système solaire, il a référencé toutes les étoiles présentes : 303 446, là où on en répertoriait à peine 30 000…
La « vitesse radiale ». Les données de Gaia montrent la vitesse à laquelle plus de 30 millions d’objets de la Voie lactée (principalement des étoiles) se rapprochent ou s’éloignent de nous – ce que l’on appelle la « vitesse radiale ». La rotation du disque de notre galaxie, projetée le long de la ligne de visée, est visible par l’alternance de zones claires (s’éloignant de nous) et de zones sombres (se rapprochant de nous). Les galaxies voisines du Grand et du Petit Nuage de Magellan apparaissent comme des points brillants dans le coin inférieur droit de l’image. ESA/GAIA/DPAC/CU6, D. KATZ, N. LECLERC, P. SARTORETTI ET L’ÉQUIPE CU6 ; CC BY-SA 3.0 IGO, CC BY-SA 3.0 IGO
Et ce n’est pas tout ! Tirant parti de sa capacité inédite à mesurer la vitesse de déplacement des astres, la mission a mis en évidence des anomalies dans les mouvements internes de notre galaxie, qui se sont révélées correspondre aux traces d’une collision, survenue voici 9 milliards d’années, avec un autre de ces objets colossaux.
Au cours de la catastrophe, la Voie lactée aurait arraché à ce corps étranger, baptisé « Gaia Enceladus », des étoiles d’une composition chimique différente de la sienne. De quoi remettre en question le dogme d’une origine commune à tous ses constituants. Et susciter de nouveaux questionnements sur la place exacte de l’homme dans l’Univers… Revue de détails de quelques découvertes nourries par Gaia.
Mouvements propres. Cette carte offre une autre visualisation du mouvement d’environ 26 millions d’étoiles, les lignes ajoutant une indication sur le mouvement propre dans le ciel de ces astres, en plus de la couleur montrant le mouvement moyen des étoiles vis-à-vis de nous – leur vitesse radiale. Les zones bleues marquent un rapprochement, les rouges un éloignement. ESA/GAIA/DPAC/CU6, O. SNAITH, D. KATZ, P. SARTORETTI, N. LECLERC ET L’ÉQUIPE CU6 ; CC BY-SA 3.0 IGO, CC BY-SA 3.0 IGO
Une carte des astéroïdes
Le nombre total d’astéroïdes référencés par Gaia s’élève à 156 000, dont 1 320 n’avaient jamais été observés. La récolte peut sembler maigre au regard des cinq millions de détections attendues après la mise en service, en 2023, dans le nord du Chili, du futur observatoire américain Vera-C.-Rubin. « Mais, il faut tenir compte de la qualité », estime Paolo Tanga, astronome au laboratoire Lagrange de l’Observatoire de la Côte d’Azur à Nice. Occupant la ceinture principale, une région située entre Mars et Jupiter, ces myriades de corps rocheux conservent, dans leurs orbites et leur composition, des traces de l’histoire mouvementée du Système solaire. Certains pourraient un jour percuter la Terre.
Problème : parmi les 1,2 million d’objets de ce type recensés, une centaine de milliers seulement ont livré un diamètre, 4 500 un spectre lumineux et à peine 30 à 40 une masse. D’où l’intérêt de Gaia. En captant, à l’aide de son double spectrophotomètre fonctionnant dans le visible la lumière réfléchie par ces astres et en répétant l’opération à plusieurs reprises, le satellite a réuni plus de 60 000 spectres. Une fois analysés, ces derniers apporteront des informations sur l’état de vieillissement de la surface de ces astéroïdes, sur son abondance en silicates et en eau, ce qui permettra de les regrouper par familles et d’en dresser la carte.
Les orbites de plus de 150 000 astéroïdes cartographiés par la mission Gaia : le Soleil se trouve au centre, la partie bleue représente la partie interne du Système solaire ; la verte la ceinture principale, entre Mars et Jupiter ; la rouge les astéroïdes dit « troyens », proches de Jupiter. P. TANGA/OBSERVATOIRE DE LA CÔTE D’AZUR/ ESA/GAIA/DPAC/CC BY-SA 3.0 IGO/CC BY-SA 3.0 IGO
Autre tour de force : les orbites. Celles du catalogue Gaia ont été établies en mesurant 70 à 80 fois les positions occupées successivement par les objets. Résultat, assure Paolo Tanga : « Elles sont mille fois plus précises que toutes celles calculées auparavant ou même qui pourraient l’être dans un proche avenir. »
Au point d’ouvrir la voie à de nouvelles applications : en étudiant les irrégularités de ces ellipses, le groupe de Paolo Tanga est parvenu à quantifier, pour la première fois, sur des corps de la Ceinture principale, un subtil effet thermique impliqué dans leur dérive. Il est même arrivé à déterminer l’ensemble des caractéristiques d’un système appelé « Arecibo ». Les masses, tailles et trajectoires de cet astéroïde et de son petit satellite ont été révélées, ce qui a permis d’en déduire leurs densités. Du jamais-vu en recourant à cette méthode !
Des étoiles doubles ou qui clignotent
Les chiffres donnent le tournis. Par un procédé déjà employé lors de la précédente mission d’astrométrie spatiale « Hipparcos » (ESA), Gaia est parvenu à mesurer la parallaxe trigonométrique et donc la distance qui nous séparent… des 1,8 milliard d’étoiles les plus brillantes du ciel. Pour 5,8 millions d’entre elles avec une marge d’erreur de 1 %. Et pour 35 000 à 0,1 % près. Il a aussi reconstitué leurs déplacements sur la voûte céleste et les y a positionnées avec précision.
Parmi ces objets, 470 millions ont livré leurs températures, leurs gravités, leurs « extinctions » par des poussières et leurs teneurs en éléments chimiques plus lourds que l’hydrogène et l’hélium, ce qui a permis d’estimer, pour 120 millions d’entre eux, leurs masses et leurs âges. 2,5 millions ont, en outre, dévoilé une composition chimique. Enfin, Gaia a réussi à déterminer pour la première fois, les vitesses avec lesquelles des corps stellaires s’éloignent ou se rapprochent de la Terre : 33 millions sont entrés au catalogue…
Voilà pour les statistiques. Car, pour le reste, l’intérêt d’une telle récolte réside évidemment dans les quelques pépites qu’elle a pu découvrir. La mission en a glané plusieurs. L’équipe de Conny Aerts, de l’université de Louvain (Belgique), a, par exemple, eu la surprise de détecter des « clignotements » d’étoiles inattendus. Certains astres voient leurs luminosités varier à la suite d’oscillation à leur surface. « Générées par des mouvements internes, des ondes les traversent dans toutes les directions, les mettant en vibration, explique Conny Aerts. Un peu comme celles générées dans les profondeurs de la Terre par les séismes, elles sont porteuses d’informations sur la structure de ces objets. » Du moins, lorsque ces « tremblements stellaires » sont mesurables. Ce qui est rarement le cas. Coup de chance : Gaia a identifié une nouvelle famille d’objets chauds, massifs et en rotation rapide, présentant cette caractéristique. Plus de 100 000 d’entre eux ont livré un signal !
Le disque galactique de la Voie lactée, notre galaxie, n’est pas plat, mais déformé vers le haut d’un côté et vers le bas de l’autre. Les données de Gaia, le satellite de cartographie galactique de l’ESA, fournissent de nouvelles informations sur le comportement de cette déformation et ses origines possibles. Les deux petites galaxies dans le coin inférieur droit sont le Grand et le Petit Nuage de Magellan, deux galaxies satellites de la Voie lactée. STEFAN PAYNE-WARDENAAR ; NUAGES DE MAGELLAN : ROBERT GENDLER/ESO
Autre révélation : les étoiles doubles. Ces couples faits de deux (voire de trois) étoiles tournant l’une autour de l’autre sont très recherchés par les astronomes, car, en les observant, ils peuvent espérer accéder à une information précise sur le rapport des masses entre leurs deux constituants. « Or, la masse d’un astre détermine l’ensemble de son évolution, explique Frédéric Arenou. La connaître permet de calibrer les modèles de physique qui décrivent les multiples populations stellaires. »
Parmi les 433 660 binaires caractérisées à l’aide des instruments de Gaia, quelques dizaines de milliers ont été pesées par l’équipe de ce dernier. Résultat : « 297 de ces paires se sont avérées être des systèmes solaires faits d’un soleil et d’au moins une exoplanète souvent inconnue. » Soixante-treize de ces mondes ayant été mis au jour en recourant à une « méthode astrométrique » rarement employée avec succès pour débusquer ce type d’objets, la découverte est jugée très encourageante pour la suite. Gaia pourrait continuer à envoyer des données jusqu’en 2025.
Le tourbillon de la Voie lactée
Il y aura un avant et un après Gaia. Tant la mission européenne a bouleversé l’image que se faisaient les chercheurs de notre Voie lactée. D’abord quant à son aspect général. Si l’on pouvait la voir depuis l’extérieur, celle-ci ressemblerait à un immense œuf au plat dont le « bulbe », qui enferme un trou noir supermassif et est traversé pas une barre colorée, occuperait le cœur et, le « disque fin », riche en étoiles, en gaz et en poussières, la périphérie.
De part et d’autre de ce plan, des astres isolés forment un « disque épais » à l’intérieur d’un halo sphérique peuplé d’amas globulaires et de galaxies naines. Gaia est parvenu à déterminer la place de ces différentes structures et à en explorer d’autres difficilement observables depuis la Terre. Les astronomes ont notamment pu démontrer que notre galaxie comporte uniquement quatre « bras spiraux » enroulés autour de sa partie centrale.
Ensuite concernant son évolution. Celle-ci semble avoir été fortement influencée par des rencontres passées avec d’autres objets. « En cartographiant les zones denses en étoiles jeunes, Gaia a mis en évidence un mouvement d’oscillation vertical du disque qui pourrait s’expliquer par les perturbations causées par le passage de la galaxie-naine du Sagittaire dans son voisinage, il y a cinq cents millions d’années », explique Alejandra Recio-Blanco, astronome à l’Observatoire de la Côte d’Azur. Il a aussi établi que le halo est constitué à 60 % d’étoiles provenant de la galaxie Gaia Enceladus, avalée par la nôtre voici neuf milliards d’années. Les 40 % restantes étant constituées d’astres déplacés à cet endroit au moment de la collision, la découverte a remis en question la thèse longtemps en vigueur selon laquelle cette vaste région périphérique a une origine primordiale. Celle-ci pourrait ne pas dater de l’époque de la formation de la Voie lactée, voici plus de 13 milliards d’années.
Nurserie d’étoiles. La mission Gaia scrute aussi l’espace entre les étoiles, rempli de nuages de poussière et de gaz, d’où naissent les étoiles. Les régions sombres au centre du plan galactique, en noir, sont celles où il y a beaucoup de poussière interstellaire ; elles passent au jaune lorsque la quantité de poussière diminue ; les régions bleu foncé au-dessus et au-dessous du plan de la Voie lactée sont les régions où il y a peu de poussière. ESA/GAIA/DPAC/CU6, N. LECLERC, P. SARTORETTI ET L’ÉQUIPE CU6. ; CC BY-SA 3.0 IGO, CC BY-SA 3.0 IGO
Enfin, les observations de Gaia ont abouti à la première carte étendue des constituants de notre galaxie. « A l’approche de la mort, certaines étoiles synthétisent des éléments chimiques “lourds” qui iront se mêler au gaz et aux poussières à partir desquels se formeront d’autres astres », explique Alejandra Recio-Blanco. Alors que les premiers objets apparus dans l’Univers ne contenaient presque que de l’hydrogène et de l’hélium, ceux des générations suivantes sont enrichis en « métaux ». En couplant les 5,5 millions de spectres de composition récoltés par Gaia aux mesures de position, Alejandra Recio-Blanco et ses collègues ont bâti un atlas montrant la répartition de ces multiples populations au sein de la Voie lactée. Celle-ci peut être vue comme une gigantesque spirale de gaz et de poussières où tourbillonnent un ensemble de 200 milliards d’étoiles.
L’équipe a confirmé que les plus jeunes de ces dernières, à forte teneur en métaux, en occupent les régions les plus actives, au centre, dans les bras et à l’intérieur du disque fin (évasé vers l’extérieur et qui pourrait être en train de s’aplatir). Et que les plus âgées, ou celles arrachées à d’autres galaxies, sont cantonnées aux parties du disque distantes du plan. Dans ce maelström, tout le monde ne tourne pas de la même façon. En reconstituant les mouvements internes de la Galaxie tels qu’ils sont révélés par l’étude des compositions chimiques des astres, Alejandra Recio-Blanco et ses collègues ont établi que la barre et les bras spiraux créent des effets de résonance qui déportent les étoiles vers l’extérieur. Le Soleil est peut-être concerné…
Voir encore plus loin…
Composition. Cette vue d’ensemble du ciel montre un échantillon d’étoiles de la Voie lactée, dont la couleur indique la métallicité : Les étoiles plus rouges sont plus riches en métaux. Certaines étoiles de notre galaxie sont constituées de matière primordiale, tandis que d’autres, comme notre Soleil, sont faites de matières enrichies par les générations d’étoiles précédentes. Les plus proches du centre et du plan de notre galaxie sont plus riches en métaux que les étoiles plus éloignées. ESA/GAIA/DPAC ; CC BY-SA 3.0 IGO, CC BY-SA 3.0 IGO
Gaia est dotée de la sensibilité nécessaire pour lui permettre de discerner des objets près de un million de fois moins brillants que ceux perceptibles à l’œil nu. « Cela lui donne la possibilité de regarder bien au-delà des limites de la Voie lactée », explique Christine Ducourant, astronome adjointe au Laboratoire d’astrophysique de Bordeaux.
Dans notre proche voisinage, l’engin spatial a relevé les mouvements individuels des astres du Grand Nuage de Magellan. Puis cartographié le « pont d’étoiles » reliant cette structure au Petit Nuage qu’il siphonne.
Un peu plus loin, il a mesuré les vitesses de la cinquantaine de galaxies du « Groupe local », livrant enfin la preuve que celle d’Andromède entrera en collision avec la Voie lactée, d’ici à cinq milliards d’années. Encore au-delà, en sondant le ciel sur des profondeurs abyssales de l’ordre de 5,5 à 13 milliards d’années-lumière, il a référencé des galaxies et des quasars ou noyaux actifs de galaxie – ainsi, 4,8 millions des premières et 6 millions des seconds figurent au catalogue. Beaucoup avec un spectre permettant d’estimer leur distance, et près de 2 millions accompagnés de leurs morphologies. Soixante-quatre mille des « quasars » livrant en plus une image de la galaxie dont ils constituent le cœur. Cette précision ultime explique pourquoi l’Union astronomique internationale a décidé d’intégrer les données de la mission Gaia dans la définition du repère de référence céleste international utilisé par les astronomes pour positionner les étoiles…
Vahé Ter Minassian
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Re: Brèves de Labo
Proposition marrante de détection de l'origine de l'endothermie par l'observation de l'oreille interne.
L'augmentation des températures corporelles pendant la transition ectotherme-endotherme des ancêtres des mammifères diminuerait la viscosité de l'endolymphe.
Astucieux.
Pour situer de quoi il est question :
L'augmentation des températures corporelles pendant la transition ectotherme-endotherme des ancêtres des mammifères diminuerait la viscosité de l'endolymphe.
Astucieux.
Quelques illustrations sans rapport direct entre elles :Trad rapide a écrit:La biomécanique de l'oreille interne révèle une origine du Trias supérieur pour l'endothermie des mammifères
L'endothermie sous-tend la dominance écologique des mammifères et des oiseaux dans divers milieux environnementaux. Cependant, on ne sait pas quand cette caractéristique cruciale est apparue au cours de l'histoire de l'évolution des mammifères, car la plupart des preuves fossiles sont ambiguës. Ici, nous montrons que cette transition évolutive clé peut être étudiée en utilisant la morphologie des conduits semi-circulaires remplis d'endolymphe de l'oreille interne, qui surveillent les rotations de la tête et sont essentiels pour la coordination motrice, la navigation et la conscience spatiale. L'augmentation des températures corporelles pendant la transition ectotherme-endotherme des ancêtres des mammifères diminuerait la viscosité de l'endolymphe, affectant négativement la biomécanique du canal semi-circulaire, tandis que l'augmentation simultanée de l'activité comportementale nécessitait probablement une amélioration des performances. Des modifications morphologiques des canaux membraneux et des canaux osseux enveloppants auraient été nécessaires pour maintenir une fonctionnalité optimale pendant cette transition. Pour suivre ces changements morphofonctionnels chez 56 espèces de synapsides éteintes, nous avons développé l'indice de thermo-motilité, un proxy basé sur la morphologie du canal osseux. Les résultats suggèrent que l'endothermie a évolué brusquement au cours de la période du Trias supérieur chez Mammaliamorpha, corrélée à une forte augmentation de la température corporelle (5–9 °C) et à une expansion des capacités aérobies et anaérobies. Contrairement aux suggestions précédentes, tous les mammifères souches étaient très probablement des ectothermes. L'endothermie, en tant que caractéristique physiologique cruciale, rejoint d'autres caractéristiques mammifères distinctives apparues au cours de cette période d'instabilité climatique.
Araújo, R., David, R., Benoit, J. et al. Inner ear biomechanics reveals a Late Triassic origin for mammalian endothermy. Nature (2022). https://doi.org/10.1038/s41586-022-04963-z
Pour situer de quoi il est question :
...
- endotherme, les animaux qui produisent leur propre chaleur.
- hétérotherme, les animaux qui produisent leur propre chaleur et qui peuvent régler leur température en fonction des conditions extérieures.
- homéotherme, les animaux qui conservent leur température dans une gamme étroite.
ectotherme, les animaux qui ne produisent pas de chaleur interne. poïkilotherme, les animaux qui n'ont aucun mécanisme interne de contrôle de la température de leur corps. Elle varie en fonction des conditions extérieures. exotherme, les animaux cherchent un moyen externe pour trouver de la chaleur (se mettre au soleil par exemple) bradymétabolisme, les animaux se mettent en stase lorsque la température n'est plus viable
...
https://fr.wikipedia.org/wiki/Temp%C3%A9rature_corporelle#Cat%C3%A9gories
Chez les espèces-fossiles
L'observation des stries de croissance sur les os fossilisés permet de savoir si l'espèce du fossile était endotherme ou ectotherme5.
Le rapport isotopique de l'oxygène 16 par rapport à l'oxygène 18 dans le squelette traduit la température corporelle et celle des eaux où vivait un animal.
Avant que n'apparaissent les mammifères marins, des reptiles terrestres s'étaient déjà adaptés aux océans du Mésozoïque (Jurassique et le Crétacé, de 205 à 65 millions d'années avant nos jours) à la mer en devenant aquatiques et marins, tels que les ichtyosaures, les plésiosaures et les mosasaures. Ces animaux étaient des prédateurs dont l'activité nécessitait un métabolisme élevé ; Endothermes, comme certains dinosaures, ils avaient semble-t-il une température corporelle élevée, mais peut-être variable en fonction de leur environnement (saison, profondeur, température des courants, etc.).
Connaissant assez le paléoenvironnement et le paléoclimat du Mésozoïque, on a pu déduire du taux d'oxygène 18 des dents de fossiles de ces trois familles de reptiles et de celles de poissons qu'ils mangeaient que la température corporelle de ces reptiles aquatiques prédateurs était de 35 à 39 °C, tant pour ceux vivant dans des eaux de type tropicales (jusqu'à 35 °C) que froides (jusqu'à 12 °C). On ne connaît pas encore les mécanismes de production interne de chaleur.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Temp%C3%A9rature_corporelle#Chez_les_esp%C3%A8ces-fossiles
Le Mésozoïque, d'une durée totale de 186,2 Ma, comprend les trois périodes suivantes :
- le Trias, entre 252,17 ± 0,06 et 201,3 ± 0,2 Ma (durée : environ 50,9 Ma) : développement des dinosaures ;
- le Jurassique, entre 201,3 ± 0,2 et 145,0 Ma (env. 56,2 Ma) ;
- le Crétacé, entre 145,0 et 66,0 Ma (env. 79 Ma) : sa fin correspond à la disparition de la plupart des dinosaures (seuls subsisteront les oiseaux) et des ammonites.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Mésozoïque#Subdivisions
Topsy Turvy- Messages : 8317
Date d'inscription : 10/01/2020
Re: Brèves de Labo
Une affaire à suivre...
EDIT Voir l'article en français proposé ci-dessous par Confit' ou l'article dont il est question ici mais en anglais :
Potential fabrication in research images threatens key theory of Alzheimer’s disease.
EDIT Voir l'article en français proposé ci-dessous par Confit' ou l'article dont il est question ici mais en anglais :
Potential fabrication in research images threatens key theory of Alzheimer’s disease.
Blots on a field?
A neuroscience image sleuth finds signs of fabrication in scores of Alzheimer’s articles, threatening a reigning theory of the disease.
(...)
Charles Piller. Science. 2022 Jul 22;377(6604):358-363.
https://www.science.org/doi/10.1126/science.add9993
Dernière édition par Topsy Turvy le Lun 25 Juil 2022 - 21:06, édité 1 fois
Topsy Turvy- Messages : 8317
Date d'inscription : 10/01/2020
Re: Brèves de Labo
Le Monde a écrit:
Recherche sur la maladie d’Alzheimer : des soupçons d’inconduites scientifiques
Une enquête publiée dans la revue « Science » suggère que des pistes de recherche sur cette maladie neurodégénérative sont entachées de données manipulées, impliquant une société pharmaceutique d’un côté et un chercheur français installé aux Etats-Unis de l’autre.
Par Hervé Morin et Sandrine Cabut
La maladie d’Alzheimer, qui touche 50 millions de personnes dans le monde, est un enjeu majeur de santé publique. Mais malgré des efforts de recherche intenses depuis des décennies, aucun médicament susceptible de ralentir son évolution n’est encore disponible. Serait-ce parce que certaines des pistes de recherche sont pavées de travaux frauduleux ?
C’est ce que suggère une enquête de la revue Science, publiée le 22 juillet, qui a mis ses pas dans ceux d’un chercheur américain de l’université Vanderbilt (Nashville, Tennessee), Matthew Schrag. Les investigations de ce neuroscientifique et neurologue ont commencé dans une ambiance de thriller à l’américaine : un cabinet d’avocats le contacte pour examiner les travaux concernant le simufilam, un médicament anti-Alzheimer développé par le laboratoire américain Cassava Sciences. Cette petite molécule améliorerait les fonctions cognitives en stabilisant une protéine, la filamine A, contribuant ainsi à stabiliser diverses protéines dans le cerveau dont les peptides β-amyloïdes, emblématiques de la maladie.
Les avocats étaient mandatés par des chercheurs petits porteurs d’actions de Cassava Sciences, qui craignaient une fraude sur ces recherches. En se penchant sur la littérature scientifique émanant de la société et de chercheurs associés, indépendamment de ses propres tutelles universitaires et hospitalières, Matthew Schrag n’a pas tardé à identifier de possibles manipulations, portant sur des images scientifiques et des données numériques.
Le simufilam en question
Ses découvertes – rémunérées 18 000 dollars par le cabinet d’avocats – ont nourri une réclamation adressée à l’agence américaine du médicament, la Food and Drug Administration (FDA) en août 2021, lui demandant d’interrompre deux essais cliniques sur le simufilam. La lettre invoquait « de multiples raisons de questionner la qualité et l’intégrité des travaux sous-tendant son administration dans la maladie d’Alzheimer ». La FDA a rejeté cette demande.
Depuis, de nombreux articles de Hoau-Yan Wang (City University of New York, CUNY), conseiller de Cassava, et de Lindsay Burns, vice-présidente de la compagnie, qui avaient codécouvert la cible du simufilam, ont été passés au peigne fin. Cet examen a déjà abouti à des corrections, des alertes aux lecteurs – « expressions of concern » – de la part des journaux scientifiques les ayant publiés, voire des rétractations pures et simples.
Le site PubPeer, où des questions peuvent être soulevées publiquement sur la qualité de travaux scientifiques, rapporte des commentaires et des critiques sur 33 articles signés par Hoau-Yan Wang. L’une de ces publications, rétractée, a été menée en collaboration avec des chercheurs français dont certains appartiennent à l’Institut de recherches internationales Servier. Matthew Schrag, rapporte Science, a pour sa part constitué un dossier de 34 articles de chercheurs en lien avec Cassava soulevant de « sérieuses inquiétudes d’inconduite scientifique ». Il l’a récemment adressé aux National Institutes of Health (NIH), qui ont financé les travaux incriminés à hauteur de plusieurs dizaines de millions de dollars. Si des fraudes étaient avérées, il pourrait recevoir une part des sommes remboursées en récompense de ce signalement. Le président de Cassava, Remi Barbier, qui est aussi l’époux de Lindsay Burns, rejette toutes les allégations, indique Science.
Les investigations de Matthew Schrag l’ont aussi conduit à interroger un autre pan de la recherche sur Alzheimer, dans laquelle un Français formé à Caen, Sylvain Lesné, s’est illustré au côté de Karen Ashe, une scientifique respectée qui l’a accueilli à l’université du Minnesota (Twin Cities). Celle-ci a commencé sa carrière dans le laboratoire du découvreur de la protéine prion, Stanley Prusiner (prix Nobel de médecine en 1997) .
En 2006, alors postdoctorant dans l’équipe américaine, Sylvain Lesné est le premier auteur d’un article publié dans Nature, rapportant l’identification d’une protéine oligomère, Aβ*56, qui, purifiée et injectée à de jeunes rats, induit des troubles de mémoire. A l’époque, l’hypothèse montante est que la première étape du développement de la maladie d’Alzheimer est liée à l’agrégation entre les neurones de protéines β-amyloïdes, qui finissent par former des plaques. Les résultats de Sylvain Lesné vont dans le sens de cette théorie amyloïde, en suggérant le rôle précoce de la protéine Aβ*56 dans l’apparition des troubles.
Problème : selon Schrag, et d’autres spécialistes de la fraude scientifique dont la microbiologiste néerlandaise Elisabeth Bik, cet article de Sylvain Lesné – cité plus de 2 200 fois dans la littérature scientifique, contient lui aussi des images manipulées. Tombé un peu par hasard sur les travaux du Français, Matthew Shrag a identifié plus de 20 articles suspects, et contacté plusieurs des journaux scientifiques concernés. A ce stade, deux « expressions of concern » et deux errata ont été publiés. La réponse de Karen Ashe sur PubPeer, qui attribue certaines anomalies de l’article de 2006 à des artefacts, ne résiste pas à l’examen, estime Schrag dans Science.
Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Alzheimer : dix signes avant-coureurs de la maladie
A-t-elle manqué de vigilance vis-à-vis du travail de son protégé ? Il semble que celui-ci ait été adepte des petits arrangements avec les données avant même son arrivée aux Etats-Unis. Plusieurs de ses articles, cosignés notamment avec Denis Vivien (Cyceron, Caen), entre 2003 et 2005, sont signalés sur PubPeer pour des duplications suspectes. Interrogé par Science, ce professeur de neurosciences indique avoir retiré un article avant publication, après avoir eu des soupçons sur des données de Sylvain Lesné, qu’il avait alors demandé à d’autres étudiants de reproduire – en vain. « Je ne souhaite pas épiloguer sur le cas de Sylvain Lesné, avec qui j’ai décidé de stopper toutes relations scientifiques et personnelles depuis bien longtemps », écrit le chercheur au Monde. Ni Sylvain Lesné ni Karen Ashe n’ont répondu à nos sollicitations.
Des résultats jamais répliqués
Si les travaux sur la protéine Aβ*56 se confirmaient être entachés de fraude, cela remettrait-il en question un champ majeur de recherche sur la maladie d’Alzheimer ? « Personne n’avait jamais réussi à répliquer ces résultats parus dans Nature, et s’ils sont rétractés, cela ne remettra pas en cause la théorie générale sur le rôle d’agrégats de protéines dans la maladie d’Alzheimer », estime Frédéric Checler, qui dirige un laboratoire de recherche sur les maladies d’Alzheimer et de Parkinson, à l’Institut de pharmacologie moléculaire et cellulaire (Sophia Antipolis). Le chercheur se souvient d’ailleurs qu’à sa publication, l’article avait suscité des réticences dans la communauté, pas tant pour une suspicion de manipulations de données que pour des raisons techniques. « Il est extrêmement difficile d’obtenir une protéine agrégée pure, et d’être certain que sa nature reste la même après sa purification », souligne-t-il.
Quid du devenir du simufilam, s’il s’avérait que son développement s’est fondé sur un mirage ? « C’est une des molécules en essais cliniques comme il y en a beaucoup dans la maladie d’Alzheimer, elle n’est pas particulièrement attendue », indique le médecin et chercheur Philippe Amouyel. Le directeur général de la Fondation Alzheimer n’en avait d’ailleurs même pas entendu parler avant la réclamation à la FDA, en août 2021. Pour l’heure, cinq études cliniques sont en cours, principalement aux Etats-Unis (l’Europe n’y participe pas), et ils n’ont pas été interrompus. « Le plus important est de protéger les patients participant aux essais cliniques », estime Matthew Shrag dans un échange par mail, où il insiste sur la nécessité de préserver la confiance entre les malades volontaires, les scientifiques et les médecins. Un édifice fragile que les deux affaires qu’il vient de révéler risquent d’ébranler encore plus.
Hervé Morin et Sandrine Cabut
Confiteor- Messages : 9084
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Re: Brèves de Labo
Ah, merci ! Je dégomme direct mes bidules mal fichus. Ouf.
Topsy Turvy- Messages : 8317
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Re: Brèves de Labo
Heu, ça semble tout de même un problème, non ?
https://www.lemonde.fr/sante/article/2022/07/25/variole-du-singe-l-inter-lgbt-critique-le-manque-de-preparation-du-gouvernement-et-les-difficultes-d-acces-a-la-vaccination_6136070_1651302.html
(en accès libre)
https://www.lemonde.fr/sante/article/2022/07/25/variole-du-singe-l-inter-lgbt-critique-le-manque-de-preparation-du-gouvernement-et-les-difficultes-d-acces-a-la-vaccination_6136070_1651302.html
(en accès libre)
Confiteor- Messages : 9084
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Localisation : Drôme
Re: Brèves de Labo
Seulement pour les concernés, comme le SIDA.
Le problème est surtout que les 5 milliards de religieux soient contents que des maladies mortelles frappent les LGBTQ+, déviants de la voie droite.
Le problème est surtout que les 5 milliards de religieux soient contents que des maladies mortelles frappent les LGBTQ+, déviants de la voie droite.
Re: Brèves de Labo
Comme le HIV/SIDA, en fait, ça concerne tout le monde.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Variole_du_singe
J'avais balancé deux trucs sans trad, retour ici avec trad rapide (variole du singe reste svt monkeypox, tant pis), avec celui de NEJM pour avril-juin :(...)
L'OMS a déclenché, samedi 22 juillet, son plus haut niveau d’alerte pour tenter de juguler la flambée de variole du singe (monkeypox), qui a frappé en l’espace de 2 mois près de 17'000 personnes dans 74 pays (contre 3'040 cas dans 47 pays il y a 1 mois), a déclaré son directeur général.
(...)
https://francais.medscape.com/voirarticle/3608840
Trad rapide a écrit:La variole du singe se mondialise : pourquoi les scientifiques sont en alerte
Max Kozlov
(...)
Ce que les chercheurs peuvent dire à partir de ces données génétiques préliminaires, c'est que la souche du virus monkeypox trouvée au Portugal est liée à une souche virale principalement trouvée en Afrique de l'Ouest. Cette souche provoque une maladie plus bénigne et a un taux de mortalité inférieur - environ 1% dans les populations rurales pauvres - par rapport à celle qui circule en Afrique centrale. Mais dans quelle mesure exactement la souche à l'origine des épidémies actuelles diffère de celle en Afrique de l'Ouest - et si les cas qui apparaissent dans divers pays sont liés les uns aux autres - reste inconnue.
Les réponses à ces questions pourraient aider les chercheurs à déterminer si la hausse soudaine des cas provient d'une mutation qui permet au monkeypox de se transmettre plus facilement qu'auparavant, et si chacune des épidémies remonte à une seule origine (...) . Les virus à ADN sont plus efficaces pour détecter et réparer les mutations que les virus à ARN, ce qui signifie qu'il est peu probable que le virus de la variole du singe ait soudainement muté pour devenir apte à la transmission interhumaine, dit MacIntyre.
Pourtant, le fait que le monkeypox soit détecté chez des personnes sans lien apparent les unes avec les autres suggère que le virus aurait pu se propager silencieusement – un fait qu'Andrea McCollum, épidémiologiste qui dirige l'équipe des poxvirus aux Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis à Atlanta , Géorgie, les qualifie de "profondément préoccupants".
Contrairement au SRAS-CoV-2, qui peut se propager sans provoquer de symptômes, le monkeypox ne passe généralement pas inaperçu lorsqu'il infecte une personne, en partie à cause des lésions cutanées qu'il provoque. Si le monkeypox pouvait se propager de manière asymptomatique, ce serait particulièrement troublant, car cela rendrait le virus plus difficile à suivre, dit McCollum.
Une autre énigme est la raison pour laquelle presque tous les groupes de cas incluent des hommes âgés de 20 à 50 ans, dont beaucoup sont des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH). Bien que la variole du singe ne soit pas connue pour être transmise sexuellement, l'activité sexuelle constitue certainement un contact étroit, dit Rimoin. L'explication la plus probable de ce schéma de transmission inattendu, selon MacIntyre, est que le virus a été introduit par coïncidence dans une communauté HSH et a continué à y circuler. Les scientifiques auront une meilleure idée de l'origine des épidémies et des facteurs de risque d'infection une fois qu'une enquête épidémiologique - qui peut prendre des semaines et implique une recherche rigoureuse des contacts - sera terminée.
(...)
Nature 606, 15-16 (2022)
https://doi.org/10.1038/d41586-022-01421-8
Trad rapide a écrit:Prise de conscience face à la variole du singe
(...)
C'est frustrant de voir le même schéma se répéter. L'attention n'est portée que lorsque certaines maladies frappent les pays à revenu élevé - illustrant notre échec collectif à traiter correctement la « préparation aux épidémies » et la « santé mondiale », bien qu'elles soient théoriquement en tête de notre ordre du jour avec la pandémie de covid-19. Il illustre également le double standard appliqué à la manière dont la santé des personnes est valorisée entre les pays riches et le reste du monde.
Étant donné que la maladie survient principalement dans des régions éloignées, il y a un très gros iceberg sous la petite pointe que nous voyons et qui est enregistré, à la fois en termes de nombres réels et d'impact de la maladie sur la santé. La mortalité des cas observés est plus élevée pour les infections enregistrées dans le bassin du Congo (11%, dont la République centrafricaine) que dans le clade ouest-africain (4%).
(...)
Nakoune E, Olliaro P. Waking up to monkeypox. BMJ. 2022 mai 25;377:o1321. doi : 10.1136/bmj.o1321. PMID : 35613732.
https://www.bmj.com/content/377/bmj.o1321
https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/monkeypoxTrad rapide a écrit:Infection par le virus monkeypox chez l'homme dans 16 pays - avril-juin 2022
Résumé
CONTEXTE
Avant avril 2022, l'infection par le virus monkeypox chez l'homme était rarement signalée en dehors des régions africaines où elle est endémique. Actuellement, des cas se produisent dans le monde entier. La transmission, les facteurs de risque, la présentation clinique et les résultats de l'infection sont mal définis.
MÉTHODES
Nous avons formé un groupe collaboratif international de cliniciens qui ont contribué à une série de cas internationaux pour décrire la présentation, l'évolution clinique et les résultats des infections par le virus de la variole du singe confirmées par la réaction en chaîne par polymérase.
RÉSULTATS
Nous rapportons 528 infections diagnostiquées entre le 27 avril et le 24 juin 2022, sur 43 sites dans 16 pays. Dans l'ensemble, 98 % des personnes infectées étaient des hommes homosexuels ou bisexuels, 75 % étaient blancs et 41 % étaient infectés par le virus de l'immunodéficience humaine ; l'âge médian était de 38 ans. La transmission a été soupçonnée d'avoir eu lieu par l'activité sexuelle chez 95% des personnes infectées. Dans cette série de cas, 95 % des personnes présentaient une éruption cutanée (dont 64 % avaient < 10 lésions), 73 % avaient des lésions anogénitales et 41 % avaient des lésions muqueuses (dont 54 avaient une seule lésion génitale). Les caractéristiques systémiques courantes précédant l'éruption comprenaient la fièvre (62 %), la léthargie (41 %), la myalgie (31 %) et les maux de tête (27 %) ; la lymphadénopathie était également fréquente (rapportée chez 56 %). Des infections sexuellement transmissibles concomitantes ont été signalées chez 109 des 377 personnes (29 %) testées. Parmi les 23 personnes ayant des antécédents d'exposition clairs, la période d'incubation médiane était de 7 jours (extrêmes, 3 à 20). L'ADN du virus monkeypox a été détecté chez 29 des 32 personnes chez qui le liquide séminal a été analysé. Un traitement antiviral a été administré à 5 % de l'ensemble des personnes et 70 (13 %) ont été hospitalisées ; les motifs d'hospitalisation étaient la prise en charge de la douleur, principalement pour des douleurs anorectales sévères (21 personnes) ; surinfection des tissus mous (18) ; pharyngite limitant la prise orale (5); lésions oculaires (2); lésion rénale aiguë (2); myocardite (2); et à des fins de contrôle des infections (13). Aucun décès n'a été signalé.
CONCLUSION
Dans cette série de cas, le monkeypox s'est manifesté avec une variété de résultats cliniques dermatologiques et systémiques. L'identification simultanée de cas en dehors des zones où la variole du singe est traditionnellement endémique souligne la nécessité d'une identification et d'un diagnostic rapides des cas pour contenir la propagation communautaire.
(...)
(...)
(...)
Monkeypox Virus Infection in Humans across 16 Countries — April–June 2022
J. P. Thornhill and Others
https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa2207323
https://fr.wikipedia.org/wiki/Variole_du_singe
Topsy Turvy- Messages : 8317
Date d'inscription : 10/01/2020
Re: Brèves de Labo
Tiens, une bonne nouvelle : https://www.lemonde.fr/sciences/article/2022/08/02/le-telescope-james-webb-revele-une-spectaculaire-image-de-la-galaxie-de-la-roue-de-chariot_6136974_1650684.html
(en accès libre)
C'est quand même plus cool de dépenser 10 milliards de $ pour faire les cons dans l'espace plutôt que pour le faire au Donbass.
(en accès libre)
C'est quand même plus cool de dépenser 10 milliards de $ pour faire les cons dans l'espace plutôt que pour le faire au Donbass.
Confiteor- Messages : 9084
Date d'inscription : 01/04/2017
Age : 65
Localisation : Drôme
Re: Brèves de Labo
Je ne peux que plussoyer. C'est plus civilisé, comme décadence.
RonaldMcDonald- Messages : 11503
Date d'inscription : 15/01/2019
Age : 48
Localisation : loin de chez moi, dans un petit coin de paradis
Re: Brèves de Labo
C'était au journal des sciences de ce matin sur FC :
https://presse.inserm.fr/dans-le-cerveau-des-procrastinateurs/45900/
Je glisse ici aussi la suite rassurante d'un pataquès qui tournait mal entre La Tronche en biais et l'Université de Lorraine :
https://menace-theoriste.fr/homeopathie-a-luniversite-soyons-raisonnables/
https://presse.inserm.fr/dans-le-cerveau-des-procrastinateurs/45900/
Je glisse ici aussi la suite rassurante d'un pataquès qui tournait mal entre La Tronche en biais et l'Université de Lorraine :
https://menace-theoriste.fr/homeopathie-a-luniversite-soyons-raisonnables/
Topsy Turvy- Messages : 8317
Date d'inscription : 10/01/2020
Mentounasc- Messages : 2284
Date d'inscription : 16/01/2019
Age : 68
Localisation : Autour de Monaco
Re: Brèves de Labo
Joli.
Mai, H., Luo, J., Hoeher, L. et al. Whole-body cellular mapping in mouse using standard IgG antibodies. Nat Biotechnol (2023).
https://doi.org/10.1038/s41587-023-01846-0
Avec des vidéos en suppléments par là :
https://www.nature.com/articles/s41587-023-01846-0#Sec29
Renvoi par là pour les atlas :
https://www.discotechnologies.org
Au sujet de ce papier :Trad rapide a écrit:…
La création de la souris transparente consiste à retirer chimiquement toutes les graisses et tous les pigments de son cadavre
…
Si le professeur Ertürk [du centre Helmholtz à Munich] a mis au point le procédé de 'décoloration' il y a cinq ans, la technique de numérisation en tire aujourd'hui le meilleur parti.
...
Différents anticorps adhèrent à différents types de tissus et mettent ainsi en évidence tout ce que les chercheurs souhaitent examiner.
... l'équipe du professeur Ertürk a produit une série de vidéos qui permettent aux chercheurs de survoler le système nerveux, l'intestin ou le système lymphatique de la souris.
…
Le professeur Ali Ertürk s'apprêtant à plonger une souris transparente dans un bain pour révéler des tissus spécifiques
…
https://www.bbc.com/news/science-environment-66119980
Mai, H., Luo, J., Hoeher, L. et al. Whole-body cellular mapping in mouse using standard IgG antibodies. Nat Biotechnol (2023).
https://doi.org/10.1038/s41587-023-01846-0
Avec des vidéos en suppléments par là :
https://www.nature.com/articles/s41587-023-01846-0#Sec29
Renvoi par là pour les atlas :
https://www.discotechnologies.org
Topsy Turvy- Messages : 8317
Date d'inscription : 10/01/2020
Re: Brèves de Labo
Pas du tout en actu, mais parce que j'ai évoqué ailleurs l'avantage évolutif (passé) de la prise de poids...
Et donc un avantage évolutif pour nos ancêtres il y a quelques dizaines de millions d'années commencerait à sérieusement nous peser...
Trad rapide d'un bout de la présentation a écrit:Histoire évolutive et connaissances métaboliques des anciennes uricases de mammifères
...
Nos protéines du passé confortent l’hypothèse selon laquelle la perte progressive de l’activité de l’uricase a permis à nos ancêtres d’accumuler facilement des graisses via le métabolisme du fructose des fruits. Cette adaptation pourrait avoir constitué un avantage pour nos ancêtres lorsque les forêts tropicales riches en énergie d'Europe et d'Asie ont été remplacées par des forêts tempérées à la fin de l'Oligocène.
...
Kratzer JT, Lanaspa MA, Murphy MN, Cicerchi C, Graves CL, Tipton PA, Ortlund EA, Johnson RJ, Gaucher EA. Evolutionary history and metabolic insights of ancient mammalian uricases. Proc Natl Acad Sci U S A. 2014 Mar 11;111(10):3763-8. doi: 10.1073/pnas.1320393111. Epub 2014 Feb 18. PMID: 24550457; PMCID: PMC3956161.
https://doi.org/10.1073/pnas.1320393111
Oligocène
L’Oligocène est une époque géologique qui s’étend de 33,9 ± 0,1 à 23,03 ± 0,05 millions d'années.
...
De nombreuses forêts tropicales et intertropicales sont remplacées par des forêts tempérées d’arbres à feuilles caduques.
...
Le refroidissement climatique de l'Oligocène entraine l'extinction de nombreuses familles archaïques de Primates : Adapiformes, Omomyidae, Eosimiidae, Afrotarsiidae, etc. Platyrrhiniens et Catarrhiniens, apparus vers la fin de l'Éocène, se développent et se diversifient durant l'Oligocène. En fin de période apparaissent les Cercopithecidae et les Hominoidea, qui vont connaitre une radiation évolutive durant le Miocène.
...
https://fr.wikipedia.org/wiki/Oligocène
Trad rapide de la fin du résumé a écrit:La mutation de l'uricase chez l'homme augmente notre risque de prolifération de cancer
...
Des études antérieures ont montré que la perte de la mutation facilitait la capacité du fructose à faire grossir, ce qui constituait un avantage de survie pour nos ancêtres qui ont failli disparaître à cause de la famine au milieu du Miocène. Aujourd’hui, cependant, la consommation excessive de fructose est endémique et augmente notre risque non seulement d’obésité et de syndrome métabolique, mais également de cancer. Le cancer associé à l’obésité pourrait être dû en partie à une mutation survenue il y a 15 millions d’années qui agissait comme un gène d'épargne.
Fini, Mehdi & Lanaspa, Miguel & Gaucher, Eric & Boutwell, Brian & Nakagawa, Takahiko & Wright, Richard & Sánchez-Lozada, Laura & Andrews, Peter & Stenmark, Kurt & Johnson, Richard. (2021). Brief Report: The Uricase Mutation in Humans Increases our Risk for Cancer Growth. Cancer & Metabolism. 9.
https://doi.org/10.1186/s40170-021-00268-3
Et donc un avantage évolutif pour nos ancêtres il y a quelques dizaines de millions d'années commencerait à sérieusement nous peser...
Topsy Turvy- Messages : 8317
Date d'inscription : 10/01/2020
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