Calligraphie arabe pour les nuls (كاليغرافي اراب بور لنول)
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So Sûre 2
Petitagore
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Calligraphie arabe pour les nuls (كاليغرافي اراب بور لنول)
Bonjour. Ceci est un projet pas très sérieux mais pas complètement loufoque, ni xénophobe ni xénophile... seulement un petit passe-temps pour intellos, quoi.
La calligraphie arabe m'a toujours laissé complètement admiratif, et j'ai toujours eu envie de parvenir au moins à la déchiffrer, ce que je fais sans difficulté avec, par exemple, l'alphabet grec ou l'alphabet cyrillique.
Déchiffrer, ça veut dire quoi? Eh bien, par exemple, quand je vois sur les Champs-Elysées des supporters en joie hurlant en brandissant des banderoles marquées Παναθηναϊκός, eh bien je déchiffre sans trop de peine "Panathinaïkos", et je comprends que l'équipe d'Athènes a dû gagner un match important. Quand YouTube me propose une vidéo où une violoniste se produit à Saint-Pétersbourg, si je vois inscrit dans le générique Дмитрий Дмитриевич Шостакович, ça me suffit à comprendre qu'elle va jouer du Chostakovitch.
Déchiffrer, c'est ça: je ne parle pas grec mais je déchiffre l'alphabet grec, je ne parle pas russe mais je déchiffre l'alphabet cyrillique, et donc je ne reste pas complètement idiot quand je tombe devant une inscription en grec ou en cyrillique.
En revanche, quand je me balade avec OpenStreetMap sur une carte du Maghreb, je suis infoutu de déchiffrer des noms que j'ai pourtant entendu prononcer des centaines de fois, comme Rabat (الرباط), Meknès (مكناس), Ouarzazate (وارزازات), Oran (وهران), Tlemcen (تلمسان), Sidi-Bel-Abbès (سيدي بلعباس), Mostaganem (مستغانم), Bizerte (بنزرت), Kairouan (قيروان), Monastir (منستير) ou Tataouine (تطاوين).
Je n'arrive pas à déchiffrer tous ces noms, et ça m'énerve! L'alphabet arabe n'a paraît-il que vingt-huit lettres (plus quelques signes diacritiques, mais laissons-les de côté pour le moment), ça ne doit quand même pas être la mer à boire d'apprendre à les déchiffrer?
Ou si?
A défaut de savoir lire l'arabe, j'ai un petit talent algorithmique, et j'ai pu sans trop de peine écrire quelques bidouilles pour effectuer à ma place le déchiffrement bête et méchant, lettre par lettre, d'inscriptions arabes récupérées par copier-coller sur Wikipédia. Ce qui, si l'on part de l'exemple ci-dessus, donne quelque chose de cet acabit:
Rabat (alrbat.), Meknès (mknas), Ouarzazate (warzazat), Oran (whran), Tlemcen (tlmsan), Sidi-Bel-Abbès (sydy bl/bas), Mostaganem (mstghanm), Bizerte (bnzrt), Kairouan (qyrwan), Monastir (mnstyr) et Tataouine (tt.awyn).
Ce qui démontre que l'alphabet arabe une fois traduit mécaniquement en alphabet latin, ben il n'est plus trop difficile de comprendre ce que racontent des inscriptions de ce type pour peu qu'on soit un peu informé du contexte (par exemple, pour lire des panneaux routiers écrits en arabe en s'aidant d'une carte écrite en alphabet latin). Reste à apprendre à le faire avec des yeux et un cerveau plutôt qu'avec une bidouille informatique.
Maintenant que j'ai résolu plein de problèmes informatiques qui m'avaient jusqu'ici empêché de m'y mettre, je me propose de décrire sur ce fil mon apprentissage de la lecture et de l'écriture avec l'alphabet arabe. En fait, ce premier post est un test visant surtout à vérifier que tous les caractères sont bien affichés correctement. Evidemment, si ce n'est pas le cas, je n'insisterai pas... mais si ça marche, je suis en capacité de vous faire profiter de mes efforts! Y en a-t-il que l'idée intéresse?
La calligraphie arabe m'a toujours laissé complètement admiratif, et j'ai toujours eu envie de parvenir au moins à la déchiffrer, ce que je fais sans difficulté avec, par exemple, l'alphabet grec ou l'alphabet cyrillique.
Déchiffrer, ça veut dire quoi? Eh bien, par exemple, quand je vois sur les Champs-Elysées des supporters en joie hurlant en brandissant des banderoles marquées Παναθηναϊκός, eh bien je déchiffre sans trop de peine "Panathinaïkos", et je comprends que l'équipe d'Athènes a dû gagner un match important. Quand YouTube me propose une vidéo où une violoniste se produit à Saint-Pétersbourg, si je vois inscrit dans le générique Дмитрий Дмитриевич Шостакович, ça me suffit à comprendre qu'elle va jouer du Chostakovitch.
Déchiffrer, c'est ça: je ne parle pas grec mais je déchiffre l'alphabet grec, je ne parle pas russe mais je déchiffre l'alphabet cyrillique, et donc je ne reste pas complètement idiot quand je tombe devant une inscription en grec ou en cyrillique.
En revanche, quand je me balade avec OpenStreetMap sur une carte du Maghreb, je suis infoutu de déchiffrer des noms que j'ai pourtant entendu prononcer des centaines de fois, comme Rabat (الرباط), Meknès (مكناس), Ouarzazate (وارزازات), Oran (وهران), Tlemcen (تلمسان), Sidi-Bel-Abbès (سيدي بلعباس), Mostaganem (مستغانم), Bizerte (بنزرت), Kairouan (قيروان), Monastir (منستير) ou Tataouine (تطاوين).
Je n'arrive pas à déchiffrer tous ces noms, et ça m'énerve! L'alphabet arabe n'a paraît-il que vingt-huit lettres (plus quelques signes diacritiques, mais laissons-les de côté pour le moment), ça ne doit quand même pas être la mer à boire d'apprendre à les déchiffrer?
Ou si?
A défaut de savoir lire l'arabe, j'ai un petit talent algorithmique, et j'ai pu sans trop de peine écrire quelques bidouilles pour effectuer à ma place le déchiffrement bête et méchant, lettre par lettre, d'inscriptions arabes récupérées par copier-coller sur Wikipédia. Ce qui, si l'on part de l'exemple ci-dessus, donne quelque chose de cet acabit:
Rabat (alrbat.), Meknès (mknas), Ouarzazate (warzazat), Oran (whran), Tlemcen (tlmsan), Sidi-Bel-Abbès (sydy bl/bas), Mostaganem (mstghanm), Bizerte (bnzrt), Kairouan (qyrwan), Monastir (mnstyr) et Tataouine (tt.awyn).
Ce qui démontre que l'alphabet arabe une fois traduit mécaniquement en alphabet latin, ben il n'est plus trop difficile de comprendre ce que racontent des inscriptions de ce type pour peu qu'on soit un peu informé du contexte (par exemple, pour lire des panneaux routiers écrits en arabe en s'aidant d'une carte écrite en alphabet latin). Reste à apprendre à le faire avec des yeux et un cerveau plutôt qu'avec une bidouille informatique.
Maintenant que j'ai résolu plein de problèmes informatiques qui m'avaient jusqu'ici empêché de m'y mettre, je me propose de décrire sur ce fil mon apprentissage de la lecture et de l'écriture avec l'alphabet arabe. En fait, ce premier post est un test visant surtout à vérifier que tous les caractères sont bien affichés correctement. Evidemment, si ce n'est pas le cas, je n'insisterai pas... mais si ça marche, je suis en capacité de vous faire profiter de mes efforts! Y en a-t-il que l'idée intéresse?
Re: Calligraphie arabe pour les nuls (كاليغرافي اراب بور لنول)
Hello,
Intéressant.
Et idée sympathique de partage de connaissances.
So Sûre 2- Messages : 6805
Date d'inscription : 08/08/2020
Age : 54
Re: Calligraphie arabe pour les nuls (كاليغرافي اراب بور لنول)
Marrant la trad par Google trad à partir de la photo est "Calligraphie arabe pour LOL" !
Et pourquoi rien avec l'hébreu ? Monomanie ou le pire que je n'ose nommer (nan ! je ne parle pas de Celui-là) ?
Et pourquoi rien avec l'hébreu ? Monomanie ou le pire que je n'ose nommer (nan ! je ne parle pas de Celui-là) ?
Confiteor- Messages : 9190
Date d'inscription : 01/04/2017
Age : 65
Localisation : Drôme
Re: Calligraphie arabe pour les nuls (كاليغرافي اراب بور لنول)
L'idée d'apprendre à lire et écrire en alphabet arabe me trottait dans la tête depuis un moment, mais elle a été relancée quand j'ai reçu une pub pour ce site. Je n'irai pas jusqu'à dire "je vous le conseille", mais je vous le signale, et j'ai d'ailleurs moi-même téléchargé leur PDF gratuit, lequel m'a paru d'une qualité acceptable.
Cela étant, de toute évidence, il enseigne l'alphabet arabe dans le but d'aboutir tout droit et aussi vite que possible à l'enseignement du Coran. Le bouquin contient ce genre de propos: "Je suis conscient de l'enjeu que cela [l'apprentissage de l'écriture arabe] représente pour toi et je te souhaite d'établir cette merveilleuse connexion entre Allah et toi", "Sache que la langue arabe est la langue du coran", "Je t'aiderai dans ton parcours magnifique in châ Allah"...
Oh la la, oh la la, mollo les mollahs... Moi, ce qui me fascine dans l'écriture arabe, c'est qu'elle a vraiment été employée de façon planétaire pour écrire des traités d'algèbre, de géométrie, d'astronomie, de médecine, etc., je me dis que pour avoir été utilisée à ce point il fallait bien qu'elle possède quelques qualités... mais la religion, c'est pas ma tasse de thé, hein.
Dans mon apprentissage, je ne m'interdis assurément pas de regarder comment on écrit Mohammed, Khadija, Fatima, Abou Bakar, Uthman, Ali, Abd el Malik ibn Marwan, assalamou aleykum, alayhi s-salam, ʾašhadu ʾan lâ ʾillâha ʾillâ -llâh, wa-ʾašhadu ʾanna Muḥammadan rasûlu-llâh... mais ce qui m'intéresse vraiment, c'est de savoir comment on peut écrire Ludwig van Beethoven, Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski et Oulan-Bator avec des caractères arabes.
Que ce soit bien clair, ce fil est un projet laïc. Je m'accrocherai à la table pour ne pas en faire inutilement un projet laïcard, mais bon, je préfère vous prévenir: ce qui me branche dans la culture arabo-musulmane, c'est la culture (Averroès, Avicenne, Al-Khwarizmi, tout ça), pas la religion, hein.
Cela étant, de toute évidence, il enseigne l'alphabet arabe dans le but d'aboutir tout droit et aussi vite que possible à l'enseignement du Coran. Le bouquin contient ce genre de propos: "Je suis conscient de l'enjeu que cela [l'apprentissage de l'écriture arabe] représente pour toi et je te souhaite d'établir cette merveilleuse connexion entre Allah et toi", "Sache que la langue arabe est la langue du coran", "Je t'aiderai dans ton parcours magnifique in châ Allah"...
Oh la la, oh la la, mollo les mollahs... Moi, ce qui me fascine dans l'écriture arabe, c'est qu'elle a vraiment été employée de façon planétaire pour écrire des traités d'algèbre, de géométrie, d'astronomie, de médecine, etc., je me dis que pour avoir été utilisée à ce point il fallait bien qu'elle possède quelques qualités... mais la religion, c'est pas ma tasse de thé, hein.
Dans mon apprentissage, je ne m'interdis assurément pas de regarder comment on écrit Mohammed, Khadija, Fatima, Abou Bakar, Uthman, Ali, Abd el Malik ibn Marwan, assalamou aleykum, alayhi s-salam, ʾašhadu ʾan lâ ʾillâha ʾillâ -llâh, wa-ʾašhadu ʾanna Muḥammadan rasûlu-llâh... mais ce qui m'intéresse vraiment, c'est de savoir comment on peut écrire Ludwig van Beethoven, Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski et Oulan-Bator avec des caractères arabes.
Que ce soit bien clair, ce fil est un projet laïc. Je m'accrocherai à la table pour ne pas en faire inutilement un projet laïcard, mais bon, je préfère vous prévenir: ce qui me branche dans la culture arabo-musulmane, c'est la culture (Averroès, Avicenne, Al-Khwarizmi, tout ça), pas la religion, hein.
Dernière édition par Petitagore le Lun 31 Aoû 2020 - 14:10, édité 2 fois (Raison : pétouille stylistique)
Re: Calligraphie arabe pour les nuls (كاليغرافي اراب بور لنول)
Confiteor a écrit:Et pourquoi rien avec l'hébreu ?
Je n'exclus pas du tout d'étudier un jour l'alphabet hébreu, mais les lettres de l'alphabet hébreu s'écrivent très sagement et typographiquement les unes à côté des autres, tandis que ce qui est hyper-joli avec l'arabe, c'est qu'il y a des ligatures partout: ça va tout droit vers la calligraphie plutôt que vers la typographie... et c'est ça qui m'attire.
Re: Calligraphie arabe pour les nuls (كاليغرافي اراب بور لنول)
De toute façon, tu es dans "J'aime apprendre", tu apprends ce que bon te semble, non ?
So Sûre 2- Messages : 6805
Date d'inscription : 08/08/2020
Age : 54
Re: Calligraphie arabe pour les nuls (كاليغرافي اراب بور لنول)
Bon, alors, leçon 1. L'alphabet arabe compte officiellement 28 lettres, qui sont presque toutes des consonnes. Les voici quand elles sont isolées (même si le terme est impropre, dites-vous que c'est à peu près l'aspect qu'elles ont "en majuscules d'imprimerie"):
Comme on le voit, en fait, ce ne sont pas vraiment 28 lettres toutes différentes, mais plutôt une vingtaine seulement, avec quelques variantes (des sons voisins ont des graphies voisines). Et ces sons sont (sonson, c'est pas joli, ça?) des consonnes ou des semi-consonnes.
Eh ben, qu'est-ce qu'on fait pour les voyelles, alors? Eh bien... diverses choses. Par exemple, très souvent, on s'en passe carrément.
Nn, ç n'st ps s dffcl qu ç. S vs y rflchssz, mm n frnçs ns pvns cmprndr bcp d chss sns ntr ls vylls.
Mais pourquoi les Arabes n'ont-ils pas mis au point d'emblée un système vocalo-consonnantique? Vraisemblablement parce que, comme dans énormément de langues (y compris le français et l'anglais), les variantes dialectales sont bien plus nombreuses sur les voyelles que sur les consonnes (écoutez parler un Québécois, et demandez-vous si ce sont les voyelles ou les consonnes qui vous permettent le plus de vous rendre compte que le gars ne vient pas de l'Hexagone). Zapper totalement les voyelles permet de zapper aussi des controverses de prononciation oiseuses, du genre: faut-il dire Oussama ben Laden, Oussama bin Laden ou même Oussama ibn Laden? Eh bien, si on ne note que les consonnes, pouf, a pus problème.
(enfin si, ça pose plein de problèmes... mais dans l'immédiat on dira que comme ça c'est plus simple)
Comme on le voit, en fait, ce ne sont pas vraiment 28 lettres toutes différentes, mais plutôt une vingtaine seulement, avec quelques variantes (des sons voisins ont des graphies voisines). Et ces sons sont (sonson, c'est pas joli, ça?) des consonnes ou des semi-consonnes.
Eh ben, qu'est-ce qu'on fait pour les voyelles, alors? Eh bien... diverses choses. Par exemple, très souvent, on s'en passe carrément.
Nn, ç n'st ps s dffcl qu ç. S vs y rflchssz, mm n frnçs ns pvns cmprndr bcp d chss sns ntr ls vylls.
Mais pourquoi les Arabes n'ont-ils pas mis au point d'emblée un système vocalo-consonnantique? Vraisemblablement parce que, comme dans énormément de langues (y compris le français et l'anglais), les variantes dialectales sont bien plus nombreuses sur les voyelles que sur les consonnes (écoutez parler un Québécois, et demandez-vous si ce sont les voyelles ou les consonnes qui vous permettent le plus de vous rendre compte que le gars ne vient pas de l'Hexagone). Zapper totalement les voyelles permet de zapper aussi des controverses de prononciation oiseuses, du genre: faut-il dire Oussama ben Laden, Oussama bin Laden ou même Oussama ibn Laden? Eh bien, si on ne note que les consonnes, pouf, a pus problème.
(enfin si, ça pose plein de problèmes... mais dans l'immédiat on dira que comme ça c'est plus simple)
Re: Calligraphie arabe pour les nuls (كاليغرافي اراب بور لنول)
Leçon 2. Si vous avez appris à écrire avec les mêmes méthodes que moi, vous vous dites probablement "ben on écrit les lettres les unes à côté des autres, dans l'ordre, et pis ça fait des mots, voilà".
Il y a de ça... mais c'est quand même un poil plus coton.
Nous allons prendre comme exemple un prénom assez répandu dans le monde arabo-musulman parce que c'est celui d'un célèbre chef de guerre bédouin du VIIe siècle:
MUHAMMAD
Mais nous avons dit que nous ne nous emmpistrouillerions pas avec les voyelles, au moins dans un premier temps, ça nous donne donc
MHMMD
Bon, en fait, c'est pas vraiment H, c'est plutôt H. (une transcription orthodoxe serait ḥ avec un point souscrit, mais si ça ne vous fait rien je mettrai les points souscrits à côté de la lettre parce que c'est déjà assez compliqué comme ça).
On va remplacer la double consonne MM par une consonne M isolée, à vrai dire je ne sais pas pourquoi mais je vous assure que les Arabes font comme ça. Et ça nous donne donc:
Sauf que... l'arabe s'écrit de droite à gauche, me dites pas qu'on ne vous l'avait jamais dit, donc c'est plutôt:
Tout bon? Ben... oui et non, parce qu'en vrai, ça s'écrit محمد comme ça:
Moyennement ressemblant, hein? En plus, nous sommes censés avoir deux fois la lettre M, et vous, vous avez sans doute comme moi le sentiment de lire quatre lettres différentes...
Et c'est là que ça commence à devenir rigolo: les lettres ne s'écrivent pas de la même façon selon qu'elles sont à l'initiale, en finale ou en milieu de mot. Ah.
Mais si c'était pas difficile ça ne serait pas drôle...
Il y a de ça... mais c'est quand même un poil plus coton.
Nous allons prendre comme exemple un prénom assez répandu dans le monde arabo-musulman parce que c'est celui d'un célèbre chef de guerre bédouin du VIIe siècle:
MUHAMMAD
Mais nous avons dit que nous ne nous emmpistrouillerions pas avec les voyelles, au moins dans un premier temps, ça nous donne donc
MHMMD
Bon, en fait, c'est pas vraiment H, c'est plutôt H. (une transcription orthodoxe serait ḥ avec un point souscrit, mais si ça ne vous fait rien je mettrai les points souscrits à côté de la lettre parce que c'est déjà assez compliqué comme ça).
On va remplacer la double consonne MM par une consonne M isolée, à vrai dire je ne sais pas pourquoi mais je vous assure que les Arabes font comme ça. Et ça nous donne donc:
Sauf que... l'arabe s'écrit de droite à gauche, me dites pas qu'on ne vous l'avait jamais dit, donc c'est plutôt:
Tout bon? Ben... oui et non, parce qu'en vrai, ça s'écrit محمد comme ça:
Moyennement ressemblant, hein? En plus, nous sommes censés avoir deux fois la lettre M, et vous, vous avez sans doute comme moi le sentiment de lire quatre lettres différentes...
Et c'est là que ça commence à devenir rigolo: les lettres ne s'écrivent pas de la même façon selon qu'elles sont à l'initiale, en finale ou en milieu de mot. Ah.
Mais si c'était pas difficile ça ne serait pas drôle...
Re: Calligraphie arabe pour les nuls (كاليغرافي اراب بور لنول)
Je n'ai pas l'intention d'apprendre à parler arabe et encore moins de vous l'enseigner, mais pour comprendre l'alphabet arabe, il est quand même nécessaire d'avoir au moins de vagues idées de la prononciation de cette langue. Par chance, l'alphabet phonétique international, c'est pas fait pour les chiens, donc je vous balance le tableau suivant, qui est une simplification de celui que vous pouvez trouver dans l'article "alphabet arabe" de Wikipédia, notre amie à tous (et cet article, en particulier, est une mine d'or):
Mais comme je suis moins soucieux d'académisme et plus soucieux de pédagogie que Wikipédia, j'ai repatouillé le dit tableau à ma sauce. Ci-dessus, les lettres vous sont indiquées dans l'ordre alphabétique arabe, qui bien sûr a sa justification en arabe (regardez la forme des lettres, vous comprendrez facilement pourquoi certaines sont regroupées). Ci-dessous, à ma sauce, voici le même tableau en ordre alphabétique occidental des transcriptions. Vous allez voir que c'est utile aussi...
... car ça met en valeur le fait que certaines lettres clairement distinctes en arabe semblent pourtant porter le même nom quand on prononce ce nom avec un gosier francophone: or ha et h.a (en fait, Hā et Ḥā), d'une part, et ta et t.a (en fait, Tā et Ṭā), ça ne se prononce pas de la même façon et surtout ça ne s'écrit pas de la même façon.
Ce que je vais dire ne serait sûrement pas jugé orthodoxe par un phonéticien professionnel, mais nous allons admettre pour simplifier que la différence entre ha et h.a et entre ta et t.a est ce qu'on appelle un coup de glotte. Ne vous affolez pas, n'essayez pas de vous mettre un doigt dans la bouche pour toucher votre glotte en même temps que vous parlez (c'est à peu près la technique qu'on emploie pour faire vomir les ivrognes)... Le coup de glotte, c'est un truc tout con: on s'arrête de parler, et puis on reprend, voilà.
Quand vous prononcez "ta", la voyelle suit immédiatement la consonne. Et bien, forcez-vous à prononcer la consonne seule, arrêtez-vous complètement de produire le moindre son (un dixième de seconde suffit, mais vous pouvez vous arrêter cinq minutes si ça vous chante), puis prononcez "a" normalement. Voilà. Un coup de glotte, c'est tout bêtement ça.
Si vous parlez un peu allemand, notez la différence de prononciation entre le français "amène" et l'allemand "am Ende": le coup de glotte, c'est le tout petit silence qu'il y a entre "am" et "Ende", alors que dans le français "amène", "mè" est une syllabe, façon brebis: "mêêê, mêêê".
Donc, vous prononcez "ta" et "ha" comme une brebis, et "t.a" et "h.a" comme un Allemand. Je ne sais pas si je me fais bien comprendre, mais bref, le coup de glotte, c'est pas bien méchant, mais c'est essentiel pour comprendre l'alphabet arabe, alors appliquez-vous un peu.
Mais comme je suis moins soucieux d'académisme et plus soucieux de pédagogie que Wikipédia, j'ai repatouillé le dit tableau à ma sauce. Ci-dessus, les lettres vous sont indiquées dans l'ordre alphabétique arabe, qui bien sûr a sa justification en arabe (regardez la forme des lettres, vous comprendrez facilement pourquoi certaines sont regroupées). Ci-dessous, à ma sauce, voici le même tableau en ordre alphabétique occidental des transcriptions. Vous allez voir que c'est utile aussi...
... car ça met en valeur le fait que certaines lettres clairement distinctes en arabe semblent pourtant porter le même nom quand on prononce ce nom avec un gosier francophone: or ha et h.a (en fait, Hā et Ḥā), d'une part, et ta et t.a (en fait, Tā et Ṭā), ça ne se prononce pas de la même façon et surtout ça ne s'écrit pas de la même façon.
Ce que je vais dire ne serait sûrement pas jugé orthodoxe par un phonéticien professionnel, mais nous allons admettre pour simplifier que la différence entre ha et h.a et entre ta et t.a est ce qu'on appelle un coup de glotte. Ne vous affolez pas, n'essayez pas de vous mettre un doigt dans la bouche pour toucher votre glotte en même temps que vous parlez (c'est à peu près la technique qu'on emploie pour faire vomir les ivrognes)... Le coup de glotte, c'est un truc tout con: on s'arrête de parler, et puis on reprend, voilà.
Quand vous prononcez "ta", la voyelle suit immédiatement la consonne. Et bien, forcez-vous à prononcer la consonne seule, arrêtez-vous complètement de produire le moindre son (un dixième de seconde suffit, mais vous pouvez vous arrêter cinq minutes si ça vous chante), puis prononcez "a" normalement. Voilà. Un coup de glotte, c'est tout bêtement ça.
Si vous parlez un peu allemand, notez la différence de prononciation entre le français "amène" et l'allemand "am Ende": le coup de glotte, c'est le tout petit silence qu'il y a entre "am" et "Ende", alors que dans le français "amène", "mè" est une syllabe, façon brebis: "mêêê, mêêê".
Donc, vous prononcez "ta" et "ha" comme une brebis, et "t.a" et "h.a" comme un Allemand. Je ne sais pas si je me fais bien comprendre, mais bref, le coup de glotte, c'est pas bien méchant, mais c'est essentiel pour comprendre l'alphabet arabe, alors appliquez-vous un peu.
Dernière édition par Petitagore le Lun 31 Aoû 2020 - 11:53, édité 1 fois (Raison : un mot pour un autre)
Re: Calligraphie arabe pour les nuls (كاليغرافي اراب بور لنول)
Tiens, je m'aperçois que Wikipédia a un très bel article "phonologie de l'arabe", grâce auquel vous allez pouvoir constater que je viens de vous dire des bêtises, et que ce que je vous ai décrit comme un coup de glotte est beauauaucoup plus compliqué que ça. Mais à ce stade du récit, on s'en fout: la seule chose qui importe, c'est que vous compreniez que ha et h.a d'une part, ta et t.a d'autre part, ce sont deux sons différents et surtout deux lettres différentes.
Re: Calligraphie arabe pour les nuls (كاليغرافي اراب بور لنول)
Coucou !
Je suis tombée par hasard sur ce fil, qui m'intéresse d'emblée parce qu'il traite de langue / linguistique, et aussi parce que je lis, écris et parle l'arabe
Merci Petitagore de partager ton chemin d'apprentissage que je trouve fascinant.
Je vais me permettre d'apporter des infos par petites touches afin de compléter les connaissances que tu admirablement rassemblées.
On fait comme ça (oui, je vais dire "on", c'est plus simple ^^) parce que c'est un signe diacritique nommé chedda qui donne l'indication de doubler la lettre (= appuyer / insister sur ce son). Ça permet une économie intelligente de lettres. Et autant les autres signes diacritiques sont toujours facultatifs, autant celui-ci apparaît tout le temps.
(Apparté : je ne comprends pas pourquoi le mot "halal" s'écrit parfois "hallal" en lettres latines. Il n'y a pas de chedda sur le premier L, on n'appuie pas dessus à l'oral. Bref.)
Ce sont de bonnes explications, je n'y avais jamais pensé sous ces angles.
Je pense qu'il y a aussi le fait que l'arabe fonctionne, encore bien plus que les langues latines ou anglo-saxonnes, sur un système de racines, qui sont composées de tout ou partie des consonnes du mot.
D'ailleurs, dans le dictionnaire arabe, on ne cherche pas par mot, mais par racine.
Cette logique de racines est complètement ancrée dans la structure de la langue, et dans notre manière de l'aborder, de la décortiquer.
Quand je suis face à un mot arabe que je ne connais pas, j'analyse d'abord ses consonnes pour en saisir la racine, et donc le concept. Ensuite seulement, je regarde quelles voyelles ont été rajoutées, et où dans le mot, pour structurer le concept.
Je fais une démonstration avec un mot (que je connais, pour le coup) : ribat (nom de la ville Rabat, que tu as prise pour exemple plus tôt).
1. La racine du mot ribat est "RBT" du verbe rabata, qui signifie "attacher, lier" (concept).
2. Je constate qu'un i diacritique a été ajouté sous le R, et qu'un A long a été ajouté après le B. Cette structure typique m'indique que ce mot doit signifier "le truc qui permet l'action" (structure du concept).
= > J'en déduis que ribat signifie lien.
Voilà pour mes apports du jour.
Je ne spoilerai pas l'histoire des voyelles diacritiques
J'ai hâte de lire tes prochaines avancées, Petitagore !
À bientôt
PS : Quand j'ai vu la couv du PDF d'apprentissage, j'ai tout de suite flairé l'embrouille face à la tenue vestimentaire du mec. Quelle tristesse de voir, encore et toujours, la langue arabe associée à la religion (amalgame initié par les personnes arabophones elles-mêmes!)
Je suis tombée par hasard sur ce fil, qui m'intéresse d'emblée parce qu'il traite de langue / linguistique, et aussi parce que je lis, écris et parle l'arabe
Merci Petitagore de partager ton chemin d'apprentissage que je trouve fascinant.
Je vais me permettre d'apporter des infos par petites touches afin de compléter les connaissances que tu admirablement rassemblées.
Petitagore a écrit:
MUHAMMAD
Mais nous avons dit que nous ne nous emmpistrouillerions pas avec les voyelles, au moins dans un premier temps, ça nous donne donc
MHMMD
[...]
On va remplacer la double consonne MM par une consonne M isolée, à vrai dire je ne sais pas pourquoi mais je vous assure que les Arabes font comme ça.
On fait comme ça (oui, je vais dire "on", c'est plus simple ^^) parce que c'est un signe diacritique nommé chedda qui donne l'indication de doubler la lettre (= appuyer / insister sur ce son). Ça permet une économie intelligente de lettres. Et autant les autres signes diacritiques sont toujours facultatifs, autant celui-ci apparaît tout le temps.
(Apparté : je ne comprends pas pourquoi le mot "halal" s'écrit parfois "hallal" en lettres latines. Il n'y a pas de chedda sur le premier L, on n'appuie pas dessus à l'oral. Bref.)
Petitagore a écrit:
Eh ben, qu'est-ce qu'on fait pour les voyelles, alors? Eh bien... diverses choses. Par exemple, très souvent, on s'en passe carrément.
Nn, ç n'st ps s dffcl qu ç. S vs y rflchssz, mm n frnçs ns pvns cmprndr bcp d chss sns ntr ls vylls.
Mais pourquoi les Arabes n'ont-ils pas mis au point d'emblée un système vocalo-consonnantique? Vraisemblablement parce que, comme dans énormément de langues (y compris le français et l'anglais), les variantes dialectales sont bien plus nombreuses sur les voyelles que sur les consonnes (écoutez parler un Québécois, et demandez-vous si ce sont les voyelles ou les consonnes qui vous permettent le plus de vous rendre compte que le gars ne vient pas de l'Hexagone). Zapper totalement les voyelles permet de zapper aussi des controverses de prononciation oiseuses, du genre: faut-il dire Oussama ben Laden, Oussama bin Laden ou même Oussama ibn Laden? Eh bien, si on ne note que les consonnes, pouf, a pus problème.
(enfin si, ça pose plein de problèmes... mais dans l'immédiat on dira que comme ça c'est plus simple)
Ce sont de bonnes explications, je n'y avais jamais pensé sous ces angles.
Je pense qu'il y a aussi le fait que l'arabe fonctionne, encore bien plus que les langues latines ou anglo-saxonnes, sur un système de racines, qui sont composées de tout ou partie des consonnes du mot.
D'ailleurs, dans le dictionnaire arabe, on ne cherche pas par mot, mais par racine.
Cette logique de racines est complètement ancrée dans la structure de la langue, et dans notre manière de l'aborder, de la décortiquer.
Quand je suis face à un mot arabe que je ne connais pas, j'analyse d'abord ses consonnes pour en saisir la racine, et donc le concept. Ensuite seulement, je regarde quelles voyelles ont été rajoutées, et où dans le mot, pour structurer le concept.
Je fais une démonstration avec un mot (que je connais, pour le coup) : ribat (nom de la ville Rabat, que tu as prise pour exemple plus tôt).
1. La racine du mot ribat est "RBT" du verbe rabata, qui signifie "attacher, lier" (concept).
2. Je constate qu'un i diacritique a été ajouté sous le R, et qu'un A long a été ajouté après le B. Cette structure typique m'indique que ce mot doit signifier "le truc qui permet l'action" (structure du concept).
= > J'en déduis que ribat signifie lien.
Voilà pour mes apports du jour.
Je ne spoilerai pas l'histoire des voyelles diacritiques
J'ai hâte de lire tes prochaines avancées, Petitagore !
À bientôt
PS : Quand j'ai vu la couv du PDF d'apprentissage, j'ai tout de suite flairé l'embrouille face à la tenue vestimentaire du mec. Quelle tristesse de voir, encore et toujours, la langue arabe associée à la religion (amalgame initié par les personnes arabophones elles-mêmes!)
Flifla- Messages : 835
Date d'inscription : 23/08/2016
Re: Calligraphie arabe pour les nuls (كاليغرافي اراب بور لنول)
Flifla a écrit:Coucou !
Je suis tombée par hasard sur ce fil, qui m'intéresse d'emblée parce qu'il traite de langue / linguistique, et aussi parce que je lis, écris et parle l'arabe
Merci Petitagore de partager ton chemin d'apprentissage que je trouve fascinant.
Merci à toi! Vu que je me suis attaqué à ce projet en autodidacte complet, je risque de dire beaucoup de bêtises... C'est très bien qu'il y ait quelqu'un pour les corriger!
Re: Calligraphie arabe pour les nuls (كاليغرافي اراب بور لنول)
Bon, c'est pas pour me jeter des fleurs, mais par moments il m'arrive d'être un peu surdoué... Je viens d'accoucher d'une petite page HTML-Javascript qui peut assez facilement et proprement vous transformer des consonnes en graphie arabe potable, et je le prouve...
Bon, évidemment, j'ai dû faire quelques fautes d'orthographe et les signes diacritiques font cruellement défaut... mais moi je trouve ça pas si mal pour un débutant.
Ma bidouille est libre de droits, n'hésitez pas à vous en servir.
Bon, évidemment, j'ai dû faire quelques fautes d'orthographe et les signes diacritiques font cruellement défaut... mais moi je trouve ça pas si mal pour un débutant.
Ma bidouille est libre de droits, n'hésitez pas à vous en servir.
Re: Calligraphie arabe pour les nuls (كاليغرافي اراب بور لنول)
ribāṭ forteresse, refuge
murābiṭ marabout, homme dans un ribat
al-murābiṭūn marabouts, d'où Almoravides d'où maravedi
murābiṭ marabout, homme dans un ribat
al-murābiṭūn marabouts, d'où Almoravides d'où maravedi
Re: Calligraphie arabe pour les nuls (كاليغرافي اراب بور لنول)
Chenu a écrit:ribāṭ forteresse, refuge
murābiṭ marabout, homme dans un ribat
al-murābiṭūn marabouts, d'où Almoravides d'où maravedi
Ci-dessus, voici ce que ça peut donner avec ma petite bidouille (sous Firefox), puis avec un copier-coller dans OpenOffice. Les graphies sont légèrement différentes, je ne sais pas lequel des deux fait le plus sale boulot... mais à mon niveau de grand débutant ça n'est déjà pas si mal.
Re: Calligraphie arabe pour les nuls (كاليغرافي اراب بور لنول)
Or donc, les 28 lettres de l'abjad arabe n'ont pas rigoureusement le même aspect selon qu'elles sont isolées, à l'initiale, en milieu ou en fin de mot. Est-ce qu'elles conservent quand même "un air de famille" dans les quatre cas? Mouais... En fait, quand on n'est pas habitué, on a de toute façon un peu l'impression que toutes les lettres arabes ont un air de famille en toute circonstance (si j'osais, j'irais jusqu'à dire: de la même façon que d'aucuns disent que tous les nègres se ressemblent). Elles ont en effet un air de famille... le problème c'est qu'elles peuvent aussi avoir un air de famille avec d'autres lettres très différentes, et il faut donc apprendre à distinguer les ressemblances pertinentes des ressemblances tout court. Bon, allez, un petit croquis valant toujours mieux qu'un long discours, je vous balance un petit tableau explicatif que j'ai concocté tout exprès pour vous, ne me remerciez pas:
Pour chacune des vingt-huit lettres (plus le hamza, mais on va l'oublier), je vous ai fait figurer à chaque fois, et de droite à gauche (l'arabe s'écrit de droite à gauche, ducon, faut commencer à s'habituer): la lettre isolée, l'enchaînement initiale-médiane-finale tout collé, et l'enchaînement initiale-médiane-finale avec un trait de prolongement sans signification, qu'on peut parfois placer à seule fin de faire joli (c'est de la calligraphie, faudrait pas oublier). Ca donne ça. Remplissez-vous en les yeux, et si vous êtes sages je reviendrai vous expliquer.
Pour chacune des vingt-huit lettres (plus le hamza, mais on va l'oublier), je vous ai fait figurer à chaque fois, et de droite à gauche (l'arabe s'écrit de droite à gauche, ducon, faut commencer à s'habituer): la lettre isolée, l'enchaînement initiale-médiane-finale tout collé, et l'enchaînement initiale-médiane-finale avec un trait de prolongement sans signification, qu'on peut parfois placer à seule fin de faire joli (c'est de la calligraphie, faudrait pas oublier). Ca donne ça. Remplissez-vous en les yeux, et si vous êtes sages je reviendrai vous expliquer.
Re: Calligraphie arabe pour les nuls (كاليغرافي اراب بور لنول)
Pour le seul usage de mes yeux presbytes, je vous balance le même tableau découpé en deux morceaux écrits plus gros:
Re: Calligraphie arabe pour les nuls (كاليغرافي اراب بور لنول)
Bon. Ces beaux dessins nous permettent de comprendre que l'ordre alphabétique arabe prend en compte des ressemblances de graphies, et qu'il est donc pédagogiquement utile de le prononcer ainsi:
alif, ba-ta-tha, jim-h.a-kha, dal-dhal, ra-zay, sin-shin, s.ad-d.ad, t.a-z.a, ayn-rhayn, (et là on respire un grand coup avant d'énumérer): fa qaf kaf lem mim nun ha waw ya (pour la mnémotechnie, je recommande d'énoncer ces neuf dernières lettres par groupes de trois, mais cette fois les graphies ne se ressemblent pas).
Je reprends:
alif, ba-ta-tha, jim-h.a-kha, dal-dhal, ra-zay, sin-shin, s.ad-d.ad, t.a-z.a, ayn-rhayn, (et là on respire un grand coup avant d'énumérer): fa qaf kaf lem mim nun ha waw ya (pour la mnémotechnie, je recommande d'énoncer ces neuf dernières lettres par groupes de trois, mais cette fois les graphies ne se ressemblent pas).
Je reprends:
Re: Calligraphie arabe pour les nuls (كاليغرافي اراب بور لنول)
A mon avis, c'est bien de connaître son alphabet (ou plutôt son abjad) par coeur. Or, la répétition est la base même de la pédagogie (et c'est fou tout ce qu'on peut faire en Javascript quand on connaît quelques astuces).
Re: Calligraphie arabe pour les nuls (كاليغرافي اراب بور لنول)
Bon, il est clair que c'est en milieu de mot que les lettres sont le plus difficiles à identifier. A l'aide de ma page de traduction dont je ne saurais trop vous recommander l'usage, je multiplie les exercices. J'ai ajouté la possibilité calligraphique de prolonger les traits horizontaux pour mieux séparer les lettres (dans la case de saisie en alphabet latin, il vous suffira de saisir des traits de soulignement (comme ça: _) à des emplacements judicieusement choisis pour mieux comprendre ce qui se passe.
Voici une jolie copie d'écran pour mieux vous faire appréhender l'ampleur du problème. Notez bien que les suites de caractères arabes se lisent de droite à gauche, tandis que la suite de caractères latins qui m'a servi à les saisir se lit, elle, de gauche à droite:
En haut à gauche, cinq lettres isolées relativement faciles à distinguer les unes des autres. En haut à droite, les mêmes (dans un ordre subtilement différent pour le plaisir de vous embrouiller), mais cette fois enchaînées: vous noterez qu'on ne peut plus les distinguer que par le nombre et l'emplacement des points souscrits ou en exposant.
En bas à droite, quelques exemples de subtilités dans le dessin des traits montant au-dessus de la ligne de base (et en bas à gauche, la même chose, mais avec quelques prolongations du trait horizontal pour mieux distinguer les lettres). C'est là qu'on se rend compte qu'en arabe, "écrire lisiblement" et "calligraphier" sont synonymes: il faut bien distinguer les traits petits, moyens et grands, et bien faire gaffe au fait qu'ils sont penchés un peu, beaucoup, passionnément, voire au point de toucher à nouveau la ligne de base. Si j'osais, j'appellerais ça des chinoiseries, ce qui bien sûr serait impropre... mais bon, c'est clair, la calligraphie arabe vous fait entrer dans l'Orient compliqué.
Voici une jolie copie d'écran pour mieux vous faire appréhender l'ampleur du problème. Notez bien que les suites de caractères arabes se lisent de droite à gauche, tandis que la suite de caractères latins qui m'a servi à les saisir se lit, elle, de gauche à droite:
En haut à gauche, cinq lettres isolées relativement faciles à distinguer les unes des autres. En haut à droite, les mêmes (dans un ordre subtilement différent pour le plaisir de vous embrouiller), mais cette fois enchaînées: vous noterez qu'on ne peut plus les distinguer que par le nombre et l'emplacement des points souscrits ou en exposant.
En bas à droite, quelques exemples de subtilités dans le dessin des traits montant au-dessus de la ligne de base (et en bas à gauche, la même chose, mais avec quelques prolongations du trait horizontal pour mieux distinguer les lettres). C'est là qu'on se rend compte qu'en arabe, "écrire lisiblement" et "calligraphier" sont synonymes: il faut bien distinguer les traits petits, moyens et grands, et bien faire gaffe au fait qu'ils sont penchés un peu, beaucoup, passionnément, voire au point de toucher à nouveau la ligne de base. Si j'osais, j'appellerais ça des chinoiseries, ce qui bien sûr serait impropre... mais bon, c'est clair, la calligraphie arabe vous fait entrer dans l'Orient compliqué.
Re: Calligraphie arabe pour les nuls (كاليغرافي اراب بور لنول)
Je continue de réviser mon alphabet en butant particulièrement sur les lettres pourvues de diacritiques et situées en position médiane. Voici encore quelques tableaux comparatifs que j'essaie de me mettre en tête:
Attention: N'oubliez pas que la ligne du bas, en alphabet arabe et donc écrite de droite à gauche, n'a pas de correspondance verticale avec la ligne du haut, écrite en alphabet latin de gauche à droite: ce que vous voyez tout à fait à droite sur une ligne est à chercher tout à fait à gauche sur l'autre, et lycée de Versailles.
Attention: N'oubliez pas que la ligne du bas, en alphabet arabe et donc écrite de droite à gauche, n'a pas de correspondance verticale avec la ligne du haut, écrite en alphabet latin de gauche à droite: ce que vous voyez tout à fait à droite sur une ligne est à chercher tout à fait à gauche sur l'autre, et lycée de Versailles.
Re: Calligraphie arabe pour les nuls (كاليغرافي اراب بور لنول)
Ahhhh c'est trop génial merci !!! Je commence l'arabe avec duolingo mais je ne vais pas vite.
Naye- Messages : 98
Date d'inscription : 22/02/2018
Age : 56
Localisation : sud de Toulouse
Re: Calligraphie arabe pour les nuls (كاليغرافي اراب بور لنول)
C'est bien beau de ma part d'avoir mis au point une bidouille pour écrire proprement l'arabe, mais je ne sais pas parler arabe, moi. Dès lors, comment être sûr que les inscriptions à partir desquelles je révise sont écrites correctement?
Eh bien, Wikipédia et le copier-coller, c'est pas fait pour les chiens, et on trouve dans Wikipédia des tas et des tas d'articles ou l'orthographe arabe de mots est indiquée et, c'est assez probable, vérifiée par des gens compétents. Mais ce n'est pas tout: quand ces articles concernent des personnalités ayant joué un rôle dans l'histoire de la naissance de l'islam, il n'est pas rare du tout que des gens très pieux et calligraphes aient très soigneusement élaboré des calligraphies du nom de ces personnages vénérables. Bon, une calligraphie, assez souvent c'est pas super-lisible (c'est pas fait pour être lisible, mais pour être joli), mais en s'appliquant un peu on arrive à mettre en rapport le copier-coller de l'orthographe banale et la zoulie calligraphie mise au point par un graphiste bien intentionné.
C'est ce que je vais m'employer à faire dans les vingt-deux exemples qui suivent (classés par ordre alphabétique... latin, parce que c'est comme ça que bosse mon système d'exploitation), et qui ont été réalisés à grand renfort de copier-coller en provenance de Wikipédia, plus une jolie bidouille Javascript mise au point par mon cerveau de surdoué de bas de gamme et mes petits doigts musclés tapant sur mon petit clavier.
Voici donc trois exemples pour entamer la série.
Abd al-Muttalib est le grand-père de Mahomet.
Abdullah ibn Abbas est un cousin de Mahomet et considéré comme le premier expert du Coran et de la sunna.
Abou Bakr est le successeur de Mahomet et le premier calife dit "bien guidé".
Eh bien, Wikipédia et le copier-coller, c'est pas fait pour les chiens, et on trouve dans Wikipédia des tas et des tas d'articles ou l'orthographe arabe de mots est indiquée et, c'est assez probable, vérifiée par des gens compétents. Mais ce n'est pas tout: quand ces articles concernent des personnalités ayant joué un rôle dans l'histoire de la naissance de l'islam, il n'est pas rare du tout que des gens très pieux et calligraphes aient très soigneusement élaboré des calligraphies du nom de ces personnages vénérables. Bon, une calligraphie, assez souvent c'est pas super-lisible (c'est pas fait pour être lisible, mais pour être joli), mais en s'appliquant un peu on arrive à mettre en rapport le copier-coller de l'orthographe banale et la zoulie calligraphie mise au point par un graphiste bien intentionné.
C'est ce que je vais m'employer à faire dans les vingt-deux exemples qui suivent (classés par ordre alphabétique... latin, parce que c'est comme ça que bosse mon système d'exploitation), et qui ont été réalisés à grand renfort de copier-coller en provenance de Wikipédia, plus une jolie bidouille Javascript mise au point par mon cerveau de surdoué de bas de gamme et mes petits doigts musclés tapant sur mon petit clavier.
Voici donc trois exemples pour entamer la série.
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Abd al-Muttalib est le grand-père de Mahomet.
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Abdullah ibn Abbas est un cousin de Mahomet et considéré comme le premier expert du Coran et de la sunna.
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Abou Bakr est le successeur de Mahomet et le premier calife dit "bien guidé".
Dernière édition par Petitagore le Sam 26 Sep 2020 - 0:55, édité 1 fois
Re: Calligraphie arabe pour les nuls (كاليغرافي اراب بور لنول)
Abû Tâlib est l'oncle paternel de Mahomet et celui qui l'a élevé (Mahomet étant orphelin). Il semble qu'il ne se soit jamais converti à l'islam.
Aïcha est la troisième des douze épouses de Mahomet et aussi la plus jeune, au point de servir d'argument à ceux qui présentent Mahomet comme un pédophile. Elle est aussi la fille du premier calife Abou Bakr, et on lui doit un très grand nombre de hadiths parmi les plus vénérés.
Abu al-Hasan Ali ibn Abi Talib (Ali de son petit nom) est le quatrième et le dernier des califes dits "bien guidés". Il était le gendre de Mahomet, ayant épousé Fatima, sa fille aînée (née de sa première épouse Khadija).
***
Aïcha est la troisième des douze épouses de Mahomet et aussi la plus jeune, au point de servir d'argument à ceux qui présentent Mahomet comme un pédophile. Elle est aussi la fille du premier calife Abou Bakr, et on lui doit un très grand nombre de hadiths parmi les plus vénérés.
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Abu al-Hasan Ali ibn Abi Talib (Ali de son petit nom) est le quatrième et le dernier des califes dits "bien guidés". Il était le gendre de Mahomet, ayant épousé Fatima, sa fille aînée (née de sa première épouse Khadija).
Re: Calligraphie arabe pour les nuls (كاليغرافي اراب بور لنول)
Allah signifie Dieu en arabe (peut-être étiez vous au Coran... pardon, au courant).
Le Coran est le texte sacré de l'islam et censé être la parole de Dieu (peut-être le soupçonniez vous... moi, perso, j'y crois vraiment pas des masses).
Djibril, ou Gabriel, est supposément l'archange qui aurait dicté le Coran à Mahomet.
***
Le Coran est le texte sacré de l'islam et censé être la parole de Dieu (peut-être le soupçonniez vous... moi, perso, j'y crois vraiment pas des masses).
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Djibril, ou Gabriel, est supposément l'archange qui aurait dicté le Coran à Mahomet.
Re: Calligraphie arabe pour les nuls (كاليغرافي اراب بور لنول)
Fatima Zahra est la fille de Mahomet et de sa première épouse Khadija, et l'épouse du quatrième calife Ali.
Ibrahim, ou Abraham, est le personnage légendaire considéré comme le fondateur du monothéisme.
L'islam est une religion monothéiste apparue au VIIe siècle en Arabie, et qui compterait aujourd'hui 1,8 milliard d'adeptes.
(quelle jolie et affriolante décoration d'intérieur... c'est intime, on se sent tout de suite chez soi)
***
Ibrahim, ou Abraham, est le personnage légendaire considéré comme le fondateur du monothéisme.
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L'islam est une religion monothéiste apparue au VIIe siècle en Arabie, et qui compterait aujourd'hui 1,8 milliard d'adeptes.
(quelle jolie et affriolante décoration d'intérieur... c'est intime, on se sent tout de suite chez soi)
Re: Calligraphie arabe pour les nuls (كاليغرافي اراب بور لنول)
Issa, ou Jésus, fils et incarnation de Dieu selon les chrétiens, est pour les musulmans l'avant-dernier prophète de l'islam.
Khadijah est l'employeuse, puis la première épouse de Mahomet (la seule avant qu'il en soit veuf).
Le Mahdi est le rédempteur de la fin des temps dans la théologie islamique (surtout chiite).
(la calligraphie dit de façon plus complète "Muhammad al-Mahdi")
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Khadijah est l'employeuse, puis la première épouse de Mahomet (la seule avant qu'il en soit veuf).
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Le Mahdi est le rédempteur de la fin des temps dans la théologie islamique (surtout chiite).
(la calligraphie dit de façon plus complète "Muhammad al-Mahdi")
Re: Calligraphie arabe pour les nuls (كاليغرافي اراب بور لنول)
Mahomet (Muhammad) est le fondateur de l'islam (peut-être en aviez-vous déjà entendu parler).
Nota: L'horrible monogramme noir qui est devenu... le logo de Daech (argh!) est censé être un décalque d'une bague que Mahomet portait et qui lui servait de sceau à apposer sur les documents officiels. L'inscription qui y figure ("Muhammad Rassoul Allah", Mahomet est le messager de Dieu) doit assez bizarrement être lue... de bas en haut, probablement pour que le mot "Allah" figure en tête.
Maria la Copte serait une esclave égyptienne, donnée à Mahomet et dont il aurait fait une concubine, mais elle est plus vraisemblablement un argument théologique qu'un personnage historique.
Omar est le deuxième calife dit "bien guidé".
Nota: L'horrible monogramme noir qui est devenu... le logo de Daech (argh!) est censé être un décalque d'une bague que Mahomet portait et qui lui servait de sceau à apposer sur les documents officiels. L'inscription qui y figure ("Muhammad Rassoul Allah", Mahomet est le messager de Dieu) doit assez bizarrement être lue... de bas en haut, probablement pour que le mot "Allah" figure en tête.
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Maria la Copte serait une esclave égyptienne, donnée à Mahomet et dont il aurait fait une concubine, mais elle est plus vraisemblablement un argument théologique qu'un personnage historique.
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Omar est le deuxième calife dit "bien guidé".
Re: Calligraphie arabe pour les nuls (كاليغرافي اراب بور لنول)
Othmân (ou Ousman) est le troisième calife dit "bien guidé". C'est à lui qu'on attribue la compilation du Coran.
Safiya est une femme juive qui a échappé à sa mise en esclavage en se convertissant à l'islam et en devenant illico la onzième épouse de Mahomet (le tout de son plein gré et dans l'enthousiasme, il va sans dire, vu que son père avait été décapité sur l'ordre de son futur mari).
Zayd ibn Harithah est le fils adoptif de Mahomet (nota: j'ai furieusement l'impression que la calligraphie avec laquelle Wikipédia illustre l'article qui lui est consacré... ne correspond pas du tout à son nom; mais bon).
Zaynab est l'épouse du fils adoptif de Mahomet, puis de Mahomet lui-même (de telles choses se produisent couramment dans les meilleures familles).
***
Safiya est une femme juive qui a échappé à sa mise en esclavage en se convertissant à l'islam et en devenant illico la onzième épouse de Mahomet (le tout de son plein gré et dans l'enthousiasme, il va sans dire, vu que son père avait été décapité sur l'ordre de son futur mari).
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Zayd ibn Harithah est le fils adoptif de Mahomet (nota: j'ai furieusement l'impression que la calligraphie avec laquelle Wikipédia illustre l'article qui lui est consacré... ne correspond pas du tout à son nom; mais bon).
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Zaynab est l'épouse du fils adoptif de Mahomet, puis de Mahomet lui-même (de telles choses se produisent couramment dans les meilleures familles).
Dernière édition par Petitagore le Sam 26 Sep 2020 - 0:43, édité 1 fois (Raison : j'avais oublié de mettre du gras)
Re: Calligraphie arabe pour les nuls (كاليغرافي اراب بور لنول)
Les vingt-huit lettres de l'abjad (qui, je le rappelle, sont presque toutes des consonnes ou à la rigueur des semi-consonnes comme y et w), c'est bien et c'est assurément la base, mais ce n'est pas tout. Comme vous avez pu le voir dans la série de calligraphies que j'ai publiée récemment, il y a aussi pas mal de petits signes diacritiques, notamment cinq qui me semblent être d'usage extrêmement courant.
D'abord, il y en a trois qui identifient les trois sons voyelles de l'arabe de base, et qu'on appelle si je ne m'abuse fatha (un trait au-dessus de la consonne, pour la voyelle a), kasra (un trait au-dessous de la consonne, pour la voyelle i-y) et damma (une espèce de petit 9 à mettre au-dessus de la consonne, pour la voyelle ou). Pour compléter la série, il y a un petit rondibé du radada (j'ai failli dire du ramadan) qui sert à signaler... l'absence de tout son voyelle, généralement parce que la consonne est à prononcer en fin de la syllabe précédente, et ça s'appelle la soukoûne (et elle plane au-dessus de la consonne, comme une soukoûne volante).
Enfin il y a la shadda (pas confondre avec la chahada), qui a la forme d'un petit oméga et qui signale un doublement de la consonne.
Essayez de repérer tout ça dans le texte ci-dessous... Ce n'est pas de l'arabe, mais une transcription perso d'un chant patriotique républicain que vous reconnaîtrez peut-être. L'arabe n'ayant que trois voyelles, j'ai évidemment dû tricher un peu, mais je pense qu'on s'y reconnaît facilement. J'ai aussi profité de la soukoûne pour bricoler des pseudo-équivalents aux sons p (= bb) et v (= ff), vu qu'ils sont absents de l'arabe.
الونس انفَن دِلَ بَّطرِ
لْ جُر دِ غلوَر يت ارِوِ
كُنتر نو دِلَ تيرَنِ
لِتَنْدَر سَنغلَنْ ي لِوِ
انْتَندِ وُ دَن لِ خَنبَّن
موجِرْ سِ فِرُس سُلدَ
يل فّيِن جُسك دَن نو برَ
يغُرجِ نُفِس نُكُمبَّنيِ
وزْ ارْم سيتوَيِن
فُرمِ فُّ بَتَيُن
مَرشُن مَرشُن
قُن سَنغ يمبّور
ابروّ نُ سِيُن
Si ça sort mal sur vos écrans, signalez-le moi.
D'abord, il y en a trois qui identifient les trois sons voyelles de l'arabe de base, et qu'on appelle si je ne m'abuse fatha (un trait au-dessus de la consonne, pour la voyelle a), kasra (un trait au-dessous de la consonne, pour la voyelle i-y) et damma (une espèce de petit 9 à mettre au-dessus de la consonne, pour la voyelle ou). Pour compléter la série, il y a un petit rondibé du radada (j'ai failli dire du ramadan) qui sert à signaler... l'absence de tout son voyelle, généralement parce que la consonne est à prononcer en fin de la syllabe précédente, et ça s'appelle la soukoûne (et elle plane au-dessus de la consonne, comme une soukoûne volante).
Enfin il y a la shadda (pas confondre avec la chahada), qui a la forme d'un petit oméga et qui signale un doublement de la consonne.
Essayez de repérer tout ça dans le texte ci-dessous... Ce n'est pas de l'arabe, mais une transcription perso d'un chant patriotique républicain que vous reconnaîtrez peut-être. L'arabe n'ayant que trois voyelles, j'ai évidemment dû tricher un peu, mais je pense qu'on s'y reconnaît facilement. J'ai aussi profité de la soukoûne pour bricoler des pseudo-équivalents aux sons p (= bb) et v (= ff), vu qu'ils sont absents de l'arabe.
الونس انفَن دِلَ بَّطرِ
لْ جُر دِ غلوَر يت ارِوِ
كُنتر نو دِلَ تيرَنِ
لِتَنْدَر سَنغلَنْ ي لِوِ
انْتَندِ وُ دَن لِ خَنبَّن
موجِرْ سِ فِرُس سُلدَ
يل فّيِن جُسك دَن نو برَ
يغُرجِ نُفِس نُكُمبَّنيِ
وزْ ارْم سيتوَيِن
فُرمِ فُّ بَتَيُن
مَرشُن مَرشُن
قُن سَنغ يمبّور
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