Statut cadre ou pas cadre? Avis?

Bonsoir,

je me posais une question importante en France, le sacro saint statut au travail. De mon expérience, j'ai testé cadre et non cadre, voilà les + et - que j'observe. J'aurais aimé avoir des retours et avoir l'avis de personnes concernant la manière dont vous le vivez.

NON CADRE:
- moins d'heures
- angoisse de pointer
- travail facile, mais ennui
- salaire moins important
- impossibilité de vraiment peser sur les décisions, la stratégie
- dépasse vite les compétences du manager, qui peut le faire payer
- sentiment de flicage par le manager "maître d'école" qui contrôle tout comme si vous étiez un petit enfant
+ plus de temps libre, mais moins d'argent
+ moins de guerres politiques
+ statut où on se laisse un peu plus porter

BILAN : j'ai le sentiment qu'un statut non cadre permet de focaliser sa vie sur le perso, de peut-être sortir plus tôt, faire du sport, prendre des cours (théâtre, langues...), en reléguant le boulot comme un truc obligatoire, que l'on survole, qui permet juste d'obtenir de quoi vivre. Mais le risque est le mal-être, dur pour un zèbre d'avoir un job alimentaire. En plus si l'on a beaucoup d'activités, cela peut coûter cher. Et avoir du temps sans moyen, c'est frustrant.


CADRE:
- guerres politiques
- parfois plus d'heures, présentéisme attendu, ennui
- comparaison aux autres plus importante, peut-être plus difficile pour un zèbre qui ne s'inclue pas trop dans les schéma imposés (process, jalons précis, méthodes de travail)
- plus de dilemmes existentiels (du fait des questions, de l'exposition politique...)
- proximité de la direction, en général plus "fumeuse"
- proximité du débilisme d'entreprises (vous savez, les décisions incompréhensibles, les gens ubuesques...)
- sensibilité mise à rude épreuve, si au quotidien, on est libre, ponctuellement, on peut vous défoncer si un truc n'est pas fait comme souhaité
+ moins d'ennui
+ pouvoir se missionner, mettre en oeuvre des projets
+ possibilité supérieure de participer à la stratégie et aux décisions importantes
+ meilleur salaire, mais peut-être moins de temps pour le dépenser (si l'on a beaucoup d'activités)
+ plus d'autonomie, de liberté en général

BILANS : j'ai le sentiment que le statut cadre offre un quotidien plus riche et flexible. Pour peu que l'on aime son travail, on sera moins embêté. Par contre, cela mord plus facilement sur la vie perso. On peut faire des crises existentielles avec le sentiment de ne vivre que pour travailler, et de voir le temps défiler sans pouvoir faire avancer tous les projets persos. Un meilleur salaire permet d'envisager de plus grands projets (voyages notamment), mais on peut avoir le sentiment que c'est trop ponctuel. Les activités perso peuvent manquer au quotidien.

Bref, j'ai l'impression d'avoir le choix entre vivre et ne pas vraiment travailler (non cadre), faire une croix sur le boulot. Et faire le choix de me réaliser plus au travail, mais un peu trop au détriment de la vie personnelle. Ce qui, lors d'une réflexion existentielle peut mettre en grande dépression (sentiment de se faire bouffer par un monde capitaliste, à l'opposé de ses valeurs).

Voilà, je sais pas si vous avez des avis, parcours, éclairages... Quand je suis cadre, je me rêve technicien pépère à faire du sport, sortir à 16h30/17h, avoir une vie après le travail. Et quand je suis technicien, je deviens fou de ne pouvoir rien faire, et de devoir subir un manager incompétent. Le pire étant que tout poste de technicien ne garantie pas d'avoir du temps pour soi, et tout poste de cadre n'implique pas de ne pas avoir de vie. Disons qu'en plus du statut il y a évidemment l'entreprise, le métier, les collègues...etc... quel sac de nœuds!

Hello David!
J'en parlais justement hier à la déléguée du personnel que je soupçonne TRES fortement d'être HP ou à minima empat' loin d'être conne (seule à savoir mon fonctionnement) en gros être une deuxième main (salarié) hyper performant naturelement,sans le vouloir,et susciter les jalousies des collègues et même du boss  et/ou du chef de service,ou bosser pour soi au risque de faire "la pute" (renier ses valeurs) en étant cadre,voilà les deux options pour un zèbre.
Réponse:"c'est clair" pour ""faire la pute".
Néanmoins à moduler si être  cadre dans une boite ou l'on peut être force de proposition et sortir le meilleur de ses subordonnés en les respectant est possible.
Voilà pour ma réponse,intrinsèquement un vrai Hp ne peut pas aller à l'encontre de ses valeurs ou faire des compromis sur le long terme (de mon modeste poin de vue...)

Merci pour ta réponse. Qui malgré tout est déprimante. A vrai dire j'ai un peu le même ressenti. Bon on est en France hein, donc la plupart des cadres n'encadrent pas. Dans mon dernier job, je l'étais, et j'avoue que j'avais la capacité à peser sur plein de chose, et je n'étais guidé que par mes valeurs. Du coup c'était génial, je pouvais enfin faire tout ce que je ne pouvais pas faire lorsque je n'étais pas cadre.

Mais bon, rien n'est moins sûr quand au fait de reproduire ce schéma ailleurs. Ce qui est inquiétant, c'est qu'un non cadre peut se faire virer (moi), car il fait peur au chef qui crois qu'il veut prendre sa place (même si ce n'est pas le cas).

J'ai tenté (cadre) d'aller voir ma supérieur, et j'ai joué carte sur table, lui disant que moi je ne faisais pas de politique (le fait de dire ça est déjà une stratégie politique, mais bon...), et je lui ai parlé d'Agrippa [1], de loyauté, tout cela : à la fois pour obtenir la tranquillité, et pour éviter qu'elle passe sa vie à vouloir me dézinguer. Ça a très bien marché et je pense avoir tiré de là mon autonomie.

Là j'ai pas de boulot, et j'avoue que je suis dans la panade. Parce que chef d'équipe, c'est clair qu'à un moment la direction va demander un truc, qui sera pas dans le sens de l'équipe. Néanmoins, si on est solide, on peut aussi accepter ce poste, sachant qu'on voudra faire de nous une "pute", mais tout faire pour injecter le plus de valeurs humaines. Bon un peu comme Rogue dans Harry Potter qui joue le méchant pour en fait protéger les gosses, et éviter que ce soit un véritable salopard qui dirige.

Bref, gros soucis. Allez, ce soir ça a été soirée postulation sur des jobs de non cadre. On verra bien...

[1] Général romain, puis homme politique. Proche de l'empereur Auguste. A un certain stade, Agrippa n'a pas cherché, contrairement à d'autres, à augmenter se position. Conscient qu'il n'avait pas les bonnes origines familiales et qu'il avait plus à gagner à servir loyalement Auguste qu'à se battre contre des moulins à vent, il à sapé son ambition. Il reste une image de type loyal, dévoué et fidèle, à l'opposé du type tapis dans l'ombre qui n'attend qu'une chose, votre mort pour vous piquer la place.

https://finobuzz.com/2015/11/01/les-surdoues-le-monde-du-travail-et-le-principe-de-peter/

J'ai trouvé ça, qui me conduit à penser au delà du statut, et plus sur le simple fait que tout dépend de sur qui on tombe comme manager, collègues. Le souci, c'est que pour accéder à ces personnes, on commence par un choix lors des candidatures.

Aussi un autre + du statut cadre, c'est que faire passer par image subliminale son côté zèbre est plus simple. Sur des entretiens de jobs cadre, j'ai clairement pu expliquer que le pire manager pour moi serait quelqu'un de politique. Ça passe à chaque fois, car il semble admis qu'un cadre prenne du recul, aie des réflexions existentielles;
Alors que pour des postes de technicien, ça donne direct l'image d'un casse noisettes. Sans doute car le technicien, malgré les réflexions pro qu'on lui demande, est vu comme un exécutant.

J'appelle ça le syndrome de l'acheteur. Le technicien est là pour réfléchir à des trucs techniques, mais on accepte pas qu'il réfléchisse pour lui, sa situation. Comme un acheteur, payé pour négocier des millions, et dont on s'étonne ensuite qu'il veuille négocier son salaire. J'ai vu des dizaines d'acheteurs se faire dézinguer pour ça. On va les chercher pour leur capacité de négociation et on s'étonne ensuite qu'ils s'en servent?
Moi qui bosse en amélioration... je vous dis pas comment j'ai ramassé quand j'ai parlé d'améliorer certains trucs...

Et encore un témoignage très intéressant d'un zèbre :
http://www.rayuresetratures.fr/trouver-sa-voie-professionnelle/

Malheureusement, peu de réponses, beaucoup de questions. Perso, ça fait 6 ans que je butine, j'aimerais pouvoir arrêter et faire une pause!

C'est un peu binaire, comme découpage, non ?
On peut trouver des milieux où on a du temps pour soi, des responsabilités (= du stress) mais pas trop et en même temps un emploi intéressant. C'est mon cas, il y a des périodes de rush mais dans l'ensemble je n'ai pas l'impression d'être dépassée par mon boulot.
Peut-être que tu n'es pas dans le bon milieu ? ou pas le bon métier ?

davidabricot a écrit:je vous dis pas comment j'ai ramassé quand j'ai parlé d'améliorer certains trucs...

améliorer est compris par les gens présents qu'ils ont mal bossé, si par contre le taf consiste à changer quelque chose (ou des gens), tu seras bien accueilli

Je suis cadre depuis plusieurs années. Pas plus de pression que non cadre. Juste des cotisations sociales plus élevées en contreparties d'un retour sur investissement dans un avenir, certes, incertain !!
Pour résumer : le plus, c'est les assurances points retraite et indemnités en tous genres.
Et puis bien sûr, une responsabilité personnelle sur ce qui est fait mais bon ça me semble normal d'assumer...

Le truc casse-gueule par excellence : le cadre intermédiaire, ou comment se retrouver entre le marteau et l'enclume.

Le statut c'est une chose, mais ce qui compte avant tout c'est le projet. Car si d'un côté on se voit imposer une ligne à l'opposé de nos valeurs, et que de l'autre il faut y faire participer une équipe en souffrance, comment on tient dans la durée ?

Et comme dit précédemment, ce qui va compter c'est aussi les managers et les collègues, dont on peut difficilement se faire une idée avant de commencer.

Merci pour vos réponses ! Oui en fait plus j'y pense, plus je trouve que le statut représente peu finalement par rapport au job, missions, projets, collègues, chef, ambiance, etc...

C'est tellement multi-facteurs. Je pense être dans le bon domaine puisque cela me plait et qu'a priori on est satisfait de mon travail. Mais bon, comme j'évolue presque que dans des grosses entreprises, on y croise beaucoup de gens médiocre, de ceux que la zébritude révulse. Ils s'en aperçoivent et agissent.

Justement j'ai récemment eu un super entretien pour un job (cadre) avec un manager qui parait très humain, peut-être même zèbre. J'avais eu peu de fois l'occasion de trouver un type sympathique à ce niveau. Enfin, reste à voir, parce qu'en 1h, facile de paraître d'une manière ou une autre!