Nouvelle: les fées

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Message par cracocrac Mar 2 Mai 2017 - 23:52

Les fées






Entre le Plessis-Chenet et Auvernaux, on peut apercevoir une végétation dense, cela parcourue par la Seine.

Ce qui nous intéresse ici se situe dans ces forêts luxuriantes de l’Essonnes, là où peu de gens, voire personne ne va.

C'est-à-dire ce qui a abrité depuis quatre-vingt dix mille ans une civilisation créée, d’après leurs mythes, par le Créateur, Dieu lui-même, il y a quatre-vingt-dix mille ans, cette race. Race tout à fait particulière il faut le noter, composée de races féminines et masculines, d’environ neuf centimètres de hauteur, et dotés d’ailes. On les appelle les Fées. De toutes couleurs, de peau blanches, ivoires, noires, ou aux ailes ivoires et entièrement ivoires jusqu’à leurs yeux, les Fées en sont, actuellement, toujours à la recherche de leurs mythes. Bâtisseurs, constructeurs, et indiciblement liées à l’homme et à la femme, voilà au moins ce qui a amené les Fées à bâtir leurs rites, leurs constructions, leurs lois, et leur civilisation.

Au début l’enfant était seul. Par choix, depuis sa naissance et par recherches semi-astrologiques et observation par des pierres de vision (notons cette période du seizième au vingt et unième siècle), les fées féminines choisissent. Leur est dévolu la Garde. L’Emotion. L’Espoir. Le Rachat. Le Destin. L’Instinct. Mais une fée n’est qu’un miroir, un catalyseur de l’enfant. Son but est d’ouvrir l’Enfant aux merveilles du monde, tout en étant inexistante à ses yeux.

La maîtrise des arts divinatoires, de la nécromancie, de la magie, du Destin, ont fait découvrir aux fées une relation indubitable au Cosmos et au Créateur. La découverte du facteur Chance dans leur intellectualisme et leur philosophie ; leur pouvoir. Lié à l’Espoir.

Car en tous temps, les effets de la nuit de l’âme ont toujours fasciné les fées. Tout d’abord, la nuit de l’âme n’est pas liée au jour, au soleil lui-même. Cela est lié au soir, à la nuit. Cela a semble t-il toujours commencé en communauté, dans la communauté des fées, alors qu’elles avaient bâti leurs complexes palais de pierres et de chambres, et de tours, et de vastes pièces qui pouvaient servir de temples. En communauté la nuit faisait briller les yeux de ces fées féminines, dont il semble que les mâles aient renoncé à tous pouvoirs pour simplement jouir de l’observation, de la reproduction, du sommeil, et de la tendresse amoureuse.
La matriarcalité des fées et leur dévotion quasi naturelle aux rites, que ce soit les saisons, la pierre, la construction, l’élaboration de théories complexes les concernant et concernant les hommes les ont indubitablement menées au rire, à la quintessence de l’espoir, à l’évidence de la vie éternelle, et ainsi, depuis quatre-vingt dix mille ans, elles avaient été créées immortelles.

Mais voici que commence un des mythes des fées. On l’appelle la Grande Chute de la Nuit. Quand l’espoir, le rire, l’amour, le foyer et la culture étaient devenues de toutes évidences, un soir, une des plus grandes nuit de l’âme tomba sur l’âme des fées. Cela tomba comme une immense pierre sur le ventre et dans l’âme de toutes les fées. Avait-ce rapport avec les hommes ? Avait-ce rapport avec elles ?

Une chose était sûre, ce qu’elles trouvèrent. La gravité est inhérente au monde, et la félicité d’une culture n’est que la clarté qui est toujours dissipée par l’ombre, à un moment. Pourquoi ? Cela, était lié aux cycles, à la mort de l’immortalité, elles étaient liées aux pierres. Et plus d’os d’hommes, de femmes, et d’enfants, s’entassaient dans des cimetières funéraires. La Mort était l’ombre de leur clarté. Ainsi que le Temps. La Mémoire.

Il n’y a pas toujours que de bons souvenirs. On ne peut se masquer le visage avec la culture de sa propre joie. La Compassion devait trouver une issue à la philosophie des fées. Au plus vite. C’est alors que se réunit le concile.

Il n’est pas si facile de discuter d’un problème global et particulier à la fois. De la pierre était issu le foyer. De l’eau coulait par la pierre. Dans le temple des fées, un grand bassin faisant penser à un lac était construit et posé là au milieu, sans aucune déesse pour trôner en son  haut et milieu. Toutes étaient réunis autour du petit lac orné de pierre, d’où les fées vêtues de parures blanches, mordorées de petites couleurs étudiées et parfois scintillantes, de vêtements courts ou longs pour le haut, et toujours d’une robe étudiée et confectionnée avec soin. Les robes allaient du pourpre carmin sanglant, au bleu pluvieux, au blanc lune, au noir nuit, jusqu’au légèrement piqueté de dorures. Les chevelures et les yeux étaient autant de lumières colorées et diverses qui éclataient dans la pièce. Les regards fusaient, scintillant, acérés, dorés à l’intérieur où il semblait parfois luire une petite lumière bleue.

Autant le temple n’était que marches, pierre et eau, d’une couleur grise et d’une odeur de temple, autant les fées étaient des aurores boréales petites et multiples à travers la pièce. Elles devaient être une centaine, au moins. Le murmure qui durait depuis deux heures n’avait rien à voir avec des prières. Chacune discutait et se posait des centaines de questions quant à l’extinction de la Divine Lumière de l’Espérance cette nuit-ci.

- Le Destin, vous m’en parlerez toujours, dit Maëline. Au départ nous n’étions qu’innocence, et c’est en prenant en facteur décisif le Destin que nous avons pû tracer les Arcanes de nos vies, effacer les erreurs, et prendre en main une civilisation qui dure depuis des millénaires. Les erreurs, nous n’en avons plus fait aucune quand nos Destins mêlés à nos peurs nous ont incombées de réfléchir un peu plus sérieusement au rôle d’une âme et ses interactions avec les autres dans le Monde. Les pierres sont les mères de nos pensées, nous perdurons comme elles car nous les forgeons comme nos pensées : dans le plus durable des matériaux. L’eau…. Je pense que je ne devrais pas parler ici des effets de l’eau et la magie et ses interrelations avec la nature que celle-ci nous a apportée. Quant à la Nature et à l’Homme, nous commençons à comprendre leurs mécanismes. Etant reliées aux arbres, à la Terre, à l’herbe, aux vents, aux ondes, et aux astres, nos ailes et nos corps si bien formés par nôtre Divin Créateur sont des relais excessivement puissants quant à la gestion par nos pensée d’une cartographie territoriale, animale ou humaine. Nous gérons ? Facile à dire.
- A ce propos Maëline, que penses-tu de la Mémoire ? Nous lui devons tout. Les hommes perdent tout. Ils se démembrent et au lieu de construire civilisation durable, ils entassent tout sous le sable pour revenir avec… le métal. Le métal est la dernière chose que nous abordons dans nôtre philosophie, car il est le plus fascinant, donc le plus dangereux.
- La Mémoire est une chose que nous possédons car elle est inscrite dans nos lois. N’importe quel enfant humain lirait cela sur une table de loi cèderait à l’humilité et à l’humanité. Le Destin de l’homme a été brisé quand il a rayé de ses arcanes le mot mémoire pour le partager entre le mot pouvoir et haine. Son Destin a été des plus royaux, des plus misérables, des plus odieux, des plus monstrueux, des plus heureux, des instants dépassant même nôtre propre culture ont pris naissance en l’homme et nous ont fascinés. Mais l’homme se meurt. Car son Destin est d’être en perpétuel éclatement car sa mémoire lui fait faute, et sa civilisation ne le ramène plus à lui. Elle le délaisse. Nous apprenions sans cesse de lui, en même temps que lui nous découvrions la solitude, mais seul lui était seul, nous nous avons toujours sû rester unis. Leur langage s’est Babelisé au point qu’ils en trouvèrent de nouveaux, et nous apportèrent la musique. Nous savions chanter, mais eux ont composés les instruments et les ont mêlés à leur chant. Un instant nous avions crû que cette deuxième race, après les anges, avait atteint le luminique. Certaines cultures et civilisations de moindre population ont sû garder ces traditions, les autres non. Tout est encore affaire de solitude.
- Tu sembles très affairée à cette histoire de solitude, Maëline. Je ne nie pas la Compassion. Peut-être est-ce surtout lié à toi…
-Je ne te permets pas Cyndile ! Je suis prêtresse, j’ai eu des enfants il y a longtemps, et ait voué ma vie au culte des Arcanes de la Nature ! Nature qui il me semble, dans toutes les déclinaisons possibles de ses connections, nous ramène à ce concile. La Nature et nos ailes, ainsi que la végétation, forment un réseau connecté à nos esprits. Nous pouvons « voir », « repérer » des diverses manifestations vivantes à des lieues de nous quand nous sommes dans la solitude. Les hommes ne me sont pas étrangers. Il arrive que deux solitudes se rencontrent. Je me tairais quant à dire ici si j’ai parlé. Quand j’observe, grâce à ce don d’invisibilité qui il me semble que toute fée cultivée comprends au-delà de ses quarante ans, quand j’observe et lis dans les pensées d’un homme seul, tu n’imagines pas l’attirance que cela provoque. Toute cette humanité. Tout ce flot. Toute cette compassion et cette intimité qui se lie aussitôt à la femme ou l’homme que l’on approche. Nous ne pouvons nous empêcher d’aimer les hommes. C’est la solitude qui a voulu cela. Voilà où je voulais en venir.
- Nôtre union.
- Oui. Toute nôtre union. Le Créateur nous avait dit que nous étions inextricablement liées à l’homme. Faut-il devenir leurs gardiennes.
- Cette nuit n’est pas anodine. Partout dans le cœur et les rites des hommes on célèbre des veillées, des Sabbats, des rites de sorcellerie. La mort gagne, nous nous parlons, eux ils hurlent !
- Ils chantent Meerlinda. Ce sont leurs chants. Ils sont de nature Barbare dans leur art, dans leur vie, dans leurs passions. Dieu les a faits barbares pour célébrer la Création, des milliards de fois plus barbare qu’eux. Ils nous appellent. Ils nous observent. Ils inventent même nos propres chants ! Ils nous définissent une langue que nous même n’osions… prononcer… ! C’est une langue sacrée ! Mielta vein cara mele. L’ombre, la lune et le crépuscule clair se mêlent aux battements de nos cœurs. Ils semblent… en savoir même plus que nous.
- Ils sont plus anciens que nous ! Peut-être même des anges auxquels Dieu a tranché les ailes il y a longtemps les accompagnent.
- Ils nous appellent. Nous devons venir. Cette fois-ci nous parlerons. Leur barbarisme et leur violence contrôlée est fascinante… si complémentaire à nôtre calme et à nôtre discrétion.
Je vois ces hommes et ces femmes, d’où je suis. Grande colère. Grand dénuement. C’est un barbarisme de dépit qui se « veut » salutaire. Que vingt prêtresses viennent avec moi. Nous devons assurer une jonction. Nous devons réaliser l’Union. Nous parlerons.
- Cette union était quasi-faîte Maëline…
- Que dis-tu Meerlinda ? Je n’ai pas été la seule à réaliser un début d’union avec les hommes, je le sais.
- Partout où nous allons nous influons, nous passionnons, nos sens entrent en écho avec les sens des hommes. Il m’est parfois arrivé de guider un enfant vers un lieu où il désirait aller, et l’ai ramené chez lui, sans qu’il se doute de ma présence. La Nature était très vivace ce jour là. Je lui ai apporté la confiance. Il a découvert ce qu’il voulait. Un bois de flûte. Mon amour pour lui l’a enchanté, en plus du contentement de sa trouvaille. Jamais nous ne sommes détaché des hommes tu le sais.
- Oui. Je le sais. Mais quant à nous lier… de vie à mort. Cela ne me parait pas malheureux, plutôt heureux. Nôtre compassion et nôtre amour, ainsi que nôtre sens maternel féérique que les hommes nous ont fait tisser par leurs existences, leur pensées, leurs sentiments, leurs émotions…
- Il est l’heure Maëline. Allons-y.

Le clan de János avait fouillé durant des semaines dans ses livres anciens datant de siècles passés. Les guerres très spéciales qui avaient fait ravage des mois durant, l’impossibilité aux anciens de bien transmettre leur culture aux plus jeunes avait démoralisé ce clan. Qu’ils aient été autrefois des barbares faisait que maintenant, avec cette démoralisation des plus jeunes à vouloir vivre, car le tribalisme, la sorcellerie, les rites, avaient pour cette jeune génération aux prétentions romantiques tout à fait neuves, un arrière goût de sang qui les rebutaient, cela lié à la guerre, et ils aspiraient à d’autres histoires que celles liées aux os, à la peau, à l’animal, aux cultes, et une flagornerie toute neuve née dans une espérance d’un avenir moins bruyant les incombait à l’inertie.
Leur décision d’être maintenant, qui ne dataient pas d’hier, d’être des sages, alliant d’autres tribus à leurs cultures, faisait d’envieuses positions. On enviait leurs constructions, leurs bijoux, leurs instruments, leurs chants, qui ne collaient pas dans leurs paroles avec les rites d’autres hommes. Les guerres avaient en tout et pour tout eu lieu en une vicieuse projection d’animaux contaminés dans des puits ou dans des zones de pâturages, rendant les maladies terribles. Comment en avait-on pû en arriver là. TOUS avaient été atteints, les maladies ne faisant la distinction avec personne. Ils s’étaient tous finalement réunis dans un chant funèbre qui ondulait de forêts en forêts, dans une paix qui signait la fin des maladies, les morts, et un rapiècement culturel et vivacitif via l’évolution d’une civilisation qu’ils tentaient de créer avec ce problème : l’envie. Une jalousie et une contradiction fondamentale entre les rites de chaque contrée. Autant le clan de János se voulait ouvert, développant commerce de tous genre, autant paroles qu’outils, autant cela inquiétait certaines personnes. Loin du mesquin et haineux parti-pris du pouvoir, certains voyaient en János un perturbateur des coutumes et des rites. Discutant même avec lui, cela n’allait pas jusqu’aux coups, mais ce qui amena cette guerre des maladies avait pris une toute autre origine, cela se racontera plus tard.

Les discussions des chefs ou des philosophes de clans avec János portaient sur son savoir mais aussi sur son influence. Il faisait, soi-disant, miroiter aux plus jeunes un avenir radieux basé sur des textes d’antiques civilisations qui avaient sû perdurer, il parlait même de textes juifs, d’un Dieu unique, Yahvé… Les contradicteurs étaient intéressés par les dires et les écrits que possédaient János, mais ils lui imputaient que tout cela nuisait aux rites de l’Ancien Satan. Selon ces clans, l’Ancien Satan avait inventé la Magie, c’était un ancien ange qui était descendu trop vite du ciel et s’était arraché les ailes, voulant gagner sa liberté d’homme sur Terre. Mais Satan ignorait que la rupture des ailes d’un ange confronté à l’atmosphère de la Terre le plongerait dans un terrible déferlement de captations des forces terrestres sur sa conscience. Dieu, n’ayant pas pû avertir Satan à temps des conséquences imprévisibles d’un tel acte, car Satan devait juste se rendre sur Terre avec ses ailes, et comme le fit Dieu par la suite avec d’autres Séraphins, il aurait dû suivant un rite précis lui trancher les ailes avec son épée Divine. Satan sombra dans la folie et le Créateur le remis dans une grotte qu’on appela l’abîme, pour le couper de toute influence directe avec l’atmosphère terrestre, et pendant quatre mille ans, discuta avec lui pour lui rendre la Raison. Quand il la retrouvit, il fut recueillit par une tribu, qui entendait cet ange, dont les ailes avaient été retrouvées ensanglantées non loin, hurler et balbutier des imprécations du haut de sa grotte. Certaines paroles furent retenues et entrainèrent un certain émoi. Quand il fut recueilli, Satan avait pendant quatre mille ans réfléchi aux pouvoirs divers que recelait la Terre. Il apprit aux hommes la Magie et la guérison, et leur enseigna le culte de Dieu, qui, disait-il, avait-il fort bien connu. Les hommes firent de sa philosophie et de son savoir un gain utile à leur cohésion. Une sorte de Messie leur était apparu. Fait de prières, de cultes magiques envers le Pentagramme de sorcellerie, il se dégagea de cela une certaine Foi, une certaine paix faîte de fatigue mais de recueillement. Puis Satan fut rappelé par Dieu au Paradis, et revola sans ses ailes jusqu’au ciel, laissant comme seule tombe une vaste pierre. Ainsi les hommes possédaient maintenant la Magie et la connaissance d’un Dieu de miséricorde. Au fil des siècles, d’autres cultes firent jour et on assimila Satan au monstrueux idolâtré de pierre Baal, qui devint Baal-Satan, et où des holocaustes furent perpétrés au nom de cette idole. Il y eu confusion, mais beaucoup ne perdirent pas la mémoire, et le culte de Dieu et des anges se perpétua tout de même, même si la Terre sombra dans la folie. L’époque antique où vit János est déjà loin de cela. On la situerait vers -320 avant Jésus Christ.
János disait que la paix de l’âme se faisait par les rites, mais que l’on devait modifier ces rites. La sorcellerie et les cultes envers les puissances terrestres personnifiées en « Dieux » ne gênait pas János, mais lui disait que ces puissances étaient là de toute éternité et n’avaient pas de conscience, et que de ce fait on pouvait aller par delà et les maîtriser, au lieu de les idolâtrer. Cela faisait sourire certains chamans qui dans leurs imprécations, se devaient de « louer » un nom, mais de ce fait ce qui les faisaient sourire, c’est que ce n’était qu’un problème sémantique, et si une puissance n’était qu’une force, on pouvait se l’approprier. Cela donna lieu à bien des miracles, qui terrifièrent la contrée. Abandonnant le Pentagramme, et faisant de la biologie et du sang des puissances anthropocentrées et liées aux animaux, certains commencèrent à découvrir le don de la métamorphose. On vit des hommes se changer en loups, cela terrifia les esprits. De plus certains penseurs voyaient dans cet effet une puissance qui ne pouvait découler que d’une seule, bien plus grande et forte que ce qu’ils n’avaient jamais imaginé. Qui peut créer cela ? Qui peut permettre cela ? Autrement un tout-puissant créateur ?

János profitait largement de toutes ces répercutions. Cela appuyait non seulement les écrits juifs qu’il possédait sur un Dieu unique et Créateur, mais la puissance octroyée par les différentes tribus dans l’art de la métamorphose ne pût que le combler, car on y voyait déjà le signe de miracles. Cela fascinait et terrifiait en même temps les plus jeunes, qui s’étaient tournés vers les merveilles de la Nature et toutes ses répercutions sur l’art, la botanique, et la construction. Tous réfutaient en bloc ces pâles constructions de tipis et de dolmens. Certains voyageurs leur avaient rapporté qu’en d’autres pays, cela appuyé par János, les constructions anciennes et même actuelles touchaient au chef d’œuvre, que la Magie dépassait largement les connaissances des Celtes, on appelait ce pays l’Egypte. Des textes furent rapportés de ce pays. Des poèmes, des prières, des mythes, tout cela grâce aux relations qu’entretenait János avec d’autres. Les jeunes étaient fascinés par ces récits, ces descriptions, et demandèrent à János, lui qui se voulait si différent des autres chefs avant lui, prenant le tour du changement, quels  étaient ces miracles venus d’Egypte, où l’on invoquait les Dieux dans des cultes si différents, on parlait même de vestales qui « guérissaient » les maux des hommes par des rites chamaniques. János leur répondit que cette Magie et ces rites étaient forts lointains, et que leurs propres rites, alliés à la découvertes d’anciens livres parlant d’anciennes créatures tapies dans la forêt, ne pourrait que les aider à passer vers une vie d’adulte, la sorcellerie et les cultes des forêts et des animaux, et du sang étaient primordiaux.

János n’avait pas travaillé, comme les grecs dont il avait entendu parler, l’art de la séduction du langage, et son parler était fin mais un peu abrupt, tout cela dans un léger accent mystique où perlait quelquefois des paroles concernant les rites de la Nature qui pouvaient éveiller certains jeunes. Mais ceux-ci demeuraient comme interdits face aux paroles de par trop multiples et paraissant confuses de János, la civilisation d’Egypte et les bribes de textes rapportés comportaient une finesse et une structure qui s’opposait au naturalisme et au barbarisme des termes du chef. Ils voulaient de la finesse. János leur répondit que la finesse était cachée. Que les rites les plus abrupts forgeraient leur esprit à une appréhension plus large de la vie, de la nature, mais que le « barbarisme » était une force venue du sang qui transcendait les esprits et exaltait la création. Les rites du sang étaient connus aussi en Egypte, et les jeunes opposèrent à János qu’ils ne voyaient nulle part de miracles aussi grands que ceux racontés par les voyageurs, nulle part de cantiques et de sons qui puissent aiguiser leur esprit à devenir plus fort et plus puissant de par l’esprit. Ils disaient « ce n’est que coutumes, ce n’est qu’exaltation, il n’y a pas la Magie cachée de la forêt telle que nous la voyons, il n’y a pas les murmures des feuilles et de l’eau, il n’y a pas la lente et inexorable montée des sentiments dans le cœur pour une femme ou deux, il n’y a pas la parfaite structure des philosophes grecs ! » A cela on lui avait envoyé à la figure un manuscrit recopié de certains discours de Grèce faisant rapport au cosmos, au Créateur, ainsi qu’aux mathématiques. János ne put que déplorablement répondre « Nous sommes instinctifs et rituels, mais nous vivons ». Ce à quoi il se vit répondre un sifflement de mépris et cette parole  « Nous ne sommes que des loups qui marchons dans la forêt grâce aux sorts, et nous ne faisons que cultiver des rituels inertes qui méprisent le cœur ». Ainsi un romantisme et une attirance tout à fait philosophique, mathématique, Déiste et encline aux sorts de la nature indécouverts avait fait jour dans la population. Cela ne laissa pas insensible János, qui se plongea à la recherche de ses plus anciens livres, des manuscrits parfois sur papyrus, où était inscrits les mythes enfouis de la forêt. Les jeunes avaient été séduits. Certes, cela il l’avait voulu, leur mentant à moitié pour exalter leur revanche et leurs penchants vers une culture qu’il avait répandue grâce à des connaissances qui lui avaient eux-même fournis ces textes et ces révélations sur ces civilisations éloignées. Il voulait, en son cœur caché, lui aussi une révolution des mœurs.

Parfois en allant dans la forêt environnante il semblait charmé par une musique lointaine venue des bois, et les arbres et la lumière se faisait soudainement dangereuse, il n’osait aller plus loin. Cependant certains coins au bord de l’eau offraient leurs moments de poésie, et bien des fois, il avait l’impression de ne pas être seul, même si ses yeux démontraient le contraire. Tout un courant de féérie et d’enchantements semblaient peupler ces bois. Sa pensée, dans ces moments, était particulièrement dégagée, et en regardant le ciel, il pensait aux étoiles de la nuit, à ce « cosmos », qui recelait tant de mystères.

Il se plongea dans un livre tout particulier qui traitait des enchantements des forêts. Il y était fait référence à de petites créatures qui selon le texte, étaient liées à l’homme, mais étaient de nature timide et réservée, et possédaient maintes connaissances philosophiques et magiques. Des êtres ailés. Y était fait référence à leur langue sacrée, des petites traductions de-ci de-là, et le livre mentionnait que c’était une ancienne race qu’il fallait respecter.

Dans le même temps, un clan qui avait été délaissé par la culture et les commerces humains depuis deux ans, voyant toute cette effusion se dérouler dans la vallée, ne vivant que de la chasse et souffrant d’un grand manque de bonheur, leurs rites ayant été poursuivis mais lentement, voyant le miracle des métamorphes, les manuscrits qui circulaient, en conçurent un dégoût profond. La morne idée face à leur dépression et leur stagnance fut de ramasser des cadavres d’animaux rongés par les maladies, dans les marais ou dans des endroits abandonnés, et de les placer dans les points vitaux de consommation de la contrée. Pour qu’ils sachent ce que c’était que la maladie. Réflexion faîte par dépit et par abandon, eux même furent touchés par les maladies. Quand on apprit que ce clan avait été délaissé par les commerces en tous genres et qu’il était responsable et en même temps victime du désastre, on leur pardonna. Les morts ne parlent plus, et ne crachent plus leur haine avec autant de moyens quand ils sont morts.
Déception faîte, ils se réunirent tous, tous les clans dans une veillée mortuaire qui se voulait salvatrice et consolatrice, en chans funèbres, en chants aux astres, en chants en la Nature, en chants aux morts, en chants aux anciens, en chants aux fées, en chants aux enchantements.


Quand apparu une petites nuée d’êtres ailés qui se frayait un passage entre les feux et qui se dirigeait vers le centre du cercle funéraire et sabbatique, ils ne furent même pas presque étonnés.

Maëline, de sa douce et forte voix, parla la première.

- Je vois que la nuit perle sur vos âmes, ô Hommes. Nous aussi la nuit perle sur les nôtres. Nous sommes de vôtre lien, nous sommes de nos et de vos enchantements. Cela sent la mort par ici. Encore une guerre ? Encore une faute ? Encore l’enterrement des rêves ? Nous voulons vous racheter. Nous voulons vous aider.
Beaucoup de femmes, d’hommes et d’enfants pleurèrent à la vue et au discours de la Fée. Ils n’avaient jamais vu rien de tel. Les paroles, surtout, les marquaient. Ils avaient effectivement encore fautés. De petite et de grande nature, mais de grande conséquence. János parla.
- Nous ne sommes que des barbares. Des barbares qui savent et qui se trompent. A quoi une civilisation plus évoluée peut-elle apporter à l’ignorance ?
- Je doute que vôtre ignorance soit si grande. Et de plus, mon ouïe me fait entendre que tu joues à l’homme ivre qui déblatère des illusions mêlés à des questionnements auxquels seul celui-ci aurait pû répondre, car il est civilisé. Par analogie, je vois que tu essaie de jouer avec moi, ô chef. D’où ta subtilité va et va connaître des mystères qui sont en nous et nous entoure, et quelles sont tes fautes, ô homme cultivé ?
- Nos fautes sont d’avoir délaissé un clan dans sa misère, de l’avoir oublié et ils se sont vengés de leur situation. Maladies propagées.
- Je vois. La mémoire. Encore la mémoire. Combien de fois la mémoire vous fera t-elle défaut, à nous qui n’oublions rien ?
- Vous a t-… La mémoire est dans nos livres. Nos rites sont transmis. Vous a t-on blessé par nôtre morgue tout à fait réelle, nous blessons-vous à chaque fois que nous fautons ? Est-ce cela vôtre lien avec nous ? Nous surveiller et compatir ? Dans ce cas si vous compatissez, aidez-nous.
- Nous sommes là pour racheter vos cœurs. Vos coeurs dont vôtre si séduisant barbarisme, surtout à vos yeux, il manque la mémoire d’une tradition plus dure que le métal basée sur les préceptes de la volonté inflexible et des sentiments. Nous sommes sentiments. Vous êtes sentiments. Nous sommes là pour nous compléter. Quand vos sentiments sont au plus haut, vous accouchez de maintes merveilles qui vous ravissent, puis l’oubli tombe sur vos esprits. Vous errez dans la solitude et les parcelles d’ombres, oubliant trois jours après le miracle d’hier. Vos sentiments ne sont pas stables. La plupart vous conduisent à la division entre vous-mêmes, et les fautes recommencent. Vous n’êtes pas unis, et il me semble que vous ne le serez jamais complètement. Laissez nous devenir vos gardiennes. Laissez nous vous réapprendre la finesse d’un plus pur sentiment de félicité, et de civilisation.
- C’est dans la maladie que tu comptes faire renaître le sentiment pur ? Regarde les cadavres enfouis sous terre et cette odeur de pourriture ! J’ai moi-même, et je ne suis pas le seul, émis des diverses opinions quant à la nature des rites et des coutumes. Certains se sont révoltés, enchantés à la fois, ils veulent de la bénédiction. Ils veulent de la chance. Ils veulent de la poésie. Ils veulent de la paix. Nous chantons, nous célébrons le cosmos et la nature. Mais autour c’est la pourriture qui résonne.
- As-tu pensé à prier ? Sais-tu ce que c’est que la Foi ? La Foi en Dieu ? Nôtre créateur à tous ? As-tu pensé à prier pour les hommes et les femmes, et faire de ta conduite un assentiment à la vraie Chance ?
Plusieurs maugréations s’élevèrent à la mention du Dieu Créateur unique mais tous écoutèrent le discours de la fée.
- Vois, Fée, ce que sont des contradicteurs. Tu t’appelles une « Fée ». Je m’appelle János. Ton nom de créature je l’ai lu dans un de mes livres. Tu es une contradictrice. Je suis un contradicteur. Il y a aussi d’autres contradicteurs à nos dires. Je connais le Dieu juif. Mais je pense que tu t’illusionnes un peu en pensant que le vitalisme de nos coutumes et de nos chants seront remplacés par ce tu appelle « prière ». Quant à la Chance… ce n’est pas si idiot ce que tu dis. Cela regroupe de complexes mathématiques cela… La Chance… C’est parce que vous le voulez ?
- C’est parce que nous l’avons compris. Tu as vu juste sur ces mathématiques. Plus nous comprenons les facteurs qui nous amènent aux erreurs, plus nous les annulons. On pourrait appeler cela de la chance. Nous ne faisons plus d’erreurs depuis bien longtemps. Nous voulons la Vraie Chance. Et c’est parce que nous ne le voulons pas que nous l’avons. Si nous le décidons, oui nous l’avons. Mais entre vouloir et décider, il y un grand écart. La chance c’est ce que l’on a, la malchance c’est ce que l’on perd. Excepté les vivants. Surtout pour les vivants. Ce que tu as, tu en profites, mais qu’y gagnes-tu en soi de ce que tu as ? Sûr, que tu as la Chance de l’avoir. Des amis, un clan, des influences, une capacité à rêver. Décider c’est déjà avoir ou ne pas avoir, mais avoir la Raison ; vouloir, c’est tout vouloir sans y bien réfléchir. La Chance absolue se concède grâce aux évènements et à l’être qui décide. S’il n’a rien, il aura tout ce qui lui arrivera, s’il fait confiance aux évènements, s’il a peu, il a déjà la Chance d’avoir beaucoup. Nous vivons des peu. Et vous, pour vous tous, qu’avez-vous décidé ?
- Nous avons décidé de ne plus rien perdre. Nous avons décidé de construire. Les mathématiques de l’esprit et les sentiments, et ce que tu appelles la Foi, certains le comprennent. Il nous faut établir nos positions. Nous ne voulons plus être des barbares, mais des philosophes, des constructeurs. Apprends moi ce que c’est qu’une prière, même si elle n’est pas entièrement faîte envers le Dieu juif. Nous connaissons certaines prières, mais pour toi, apprends-nous la prière, cela nous calmera, nous avons déjà assez prié à nôtre manière, à toi d’apporter ta magie dans nos paroles.
- La prière est un amassement de tous les murmures et les cris feutrés des émotions que tu portes en toi. Ferme les yeux. Tu dois regrouper toutes ces forces et ces murmures en ton centre, fermer les yeux, joindre ou non les mains, et absorber tout cela. Cela te met en connexion avec tout le dehors de ce qu’il y a de toi, fusionné avec ton cœur et ton âme. Cela se fait dans le silence. Tes pensées doivent être silencieuses. Si les murmures des cris passés sont nombreux, ils se transcendent et forment un unique murmure un unique son, une unique brise, un unique vent du cœur et de l’âme adressé au ciel. Appelle le cosmos ou Dieu si tu le désire, ou nature inhérente des choses de la Terre et du Ciel. Ensuite cela va enfler, tu dois le contenir, et te taire. Pense abstraitement. Les paroles devraient affleurer naturellement, si tu as à les prononcer, dis les doucement, et adresse au ciel tous les assentiments de ton cœur et de tes pensées.
- J’entends tes paroles et cela me rempli de tristesse… Il y a des mots que je n’ai pas pu dire aux morts qui sont sous terre, certains étaient de mes amis. Cela me semble apporter un tel silence. Est-ce si supportable. Oui je le pense. Il y a des choses qui doivent être dîtes, même abstraitement. Cela apportera un courant de paix qui doit être nécessaire. Je ne sais pas si renouveler la chose… oui nous le pourrons si cela nous apporte la paix.
- Cela vous apportera de la stabilité et du réconfort. Vous aurez la mémoire de la prière. Cela vous viendra après naturellement. Ne perdez jamais la mémoire. Mais il y a aussi l’importance des sentiments. Le royaume des émotions et des sentiments se conjuguent en plusieurs points. Vos rites vous apportent beaucoup d’émotions fortes et vous vident, cela est positif. Mais il y a aussi les sentiments plus subtils…
- Justement certains jeunes tendent à ces sentiments plus subtils. Tu pourras nous aider. Mais il existe des sentiments et des pensées plus subtils encore…
- Tu te compares à ce que tu imagines de moi ou tu veux parler d’autre chose ?
- Viens petite fée, viens par ici, je vais m’entretenir de quelque chose qui est important avec toi.
János la prit à part, une grande silhouette barbue et cette petite créature aux cheveux blonds qui volait de ses ailes blanches, papillonnant doucement et gracieusement, deux silhouettes qui s’éloignèrent du feu et se dirigèrent vers la forêt.

János et Maëline s’arrêtèrent au bord du bois.
- Comment t’appelles-tu Fée ?
- Maëline. Je suis prêtresse chez les Fées.
- Parfait. D’après ce que j’ai lu, vous appartenez à une race très longévitive, voire immortelle. Si c’est le cas, j’ai besoin de ton savoir et de ton expérience pour… m’aider.
- Toi en particulier si j’ai bien compris. Tu ne me semble pas mauvais, même riche. De bon aloi. Comme on dit chez nous. Un rusé qui demande à une questionneuse des natures vivantes que je suis…
- Que connais-tu des natures vivantes ?
- Quelles natures vivantes ? Les hommes dont tu t’écartes ? Moi la contradictrice et toi le contradicteur. Nous allons contredire ?
-Ah ah ah ah ah ah ah ah ah ! Oui c’est cela. Nous allons nous associer si tu le veux bien Maëline. Des chefs d’autres clans proches du nôtre dans les environs de la forêt et des plaines ont des opinions bien différentes des miennes… Dieu, des orientations philosophiques que je voudrai faire évoluer… La magie de ton apparence, ton éloquence, ta dialectique, ta surnaturalité réelle et présente, tout cela serait un atout majeur si tu m’accompagnais dans mes discussions et mes commerces.
- Tu me demandes de conseiller ? De parler ? D’imposer ? Mais j’étais venue, nous étions venues pour cela. Dieu. La prière. La Magie des sentiments…
- Oui c’est cela…
- Nous voudrions vous adoucir, vous apporter une culture de la Mémoire, vous voir perdurer en sagesse.
- C’est bien de cela dont on parle.
- Cette grande Nuit de l’Ame a donc un but. C’est le destin, cela fait partie du Destin, de vos Destins à tous, ainsi qu’au nôtre. Je dois jouer la séductrice en mes apparences féériques et de mon esprit. Il y a aussi ma culture. Un contact. Il aura aussi autre chose dont je te parlerai, une chose immortelle qui le sera et qui je le sens est primordiale à nos vies, aux fées, et à vous, les humains. Un lien qui doit se faire. Un pacte de fait qui deviendra Légendes. Nous aussi connaissons la Magie et les rites. Mais jamais nous ne nous sommes désunies, depuis des millénaires. L’union humaine doit se réaliser. Yahvé, nôtre Dieu Créateur, peut être une mention  de conciliation au-delà des croyances idolâtres. Nous dirons que Dieu a créé ces Dieux, qu’il est leur Dieu même s’il sont des dieux, ces idoles, même Satan prêchait Yahvé en son temps, et devant les perversions et toute sa colère, Samaël, qu’on réveilla SATAN en le lui disant, ce qui le fit brusquement sortir de sa folie quand il était dans l’abîme, lui-même bras droit de Dieu, le venin de Dieu, l’accusateur de l’homme devant Dieu, l’adversaire, arkatan, est un précepte intellectuel que les juifs contradicteurs ne pouvaient ignorer. Ils mentaient et louaient, et accusaient férocement car ils avaient compris que la ruse et la Vraie Justice par le verbe est plus efficace que la foi face à un adversaire coriace. Il a toujours été le dieu caché. Ces chefs ne peuvent l’ignorer. Si l’on met en phase la Création, l’Homme, les Fées, la Magie, les Anges, et les faux dieux  qui ne sont que l’écho d’hommes qui se sont eux-même déifiés et auquel on voua un culte, montrer la corrélation entre le Créateur et Satan montrera la corrélation entre le Créateur et les anges, connus de vous.
- Oui, il nous arrive d’en parler dans nos mythes. Les plus purs et puissants. Cachés. D’ailleurs ça me rappelle une histoire mythologique venue d’Egypte, Nou, ou Atoum, le Dieu-serpent ailé créateur du monde qui se transforma en une forme que nul ne pourra distinguer ni concevoir. Ca va bien avec Yahvé, ce raccourci…
- Si nous corrélons Satan avec Dieu, encore ignoré par ci de là, il risquerai d’y avoir une dissension. Tous imaginent et regrettent un fantasme issu du sentiment des belles nostalgies, et si le satanisme et sa magie, et ses rites, sont la pierre de voûte des clans, on dira de Satan qu’il n’était pas un dieu, mais se prétendait l’être, et ce qu’il a apporté comme consolation face à ce que nous apporterons ; mon Dieu ! Cela va effectivement créer de par la nostalgie belle et fantasmée du rachat idéal et originel, tout un panel où Satan est venu après un Âge féérique et édénique, et une portion de temps risque d’être coupée, là où il n’y avait pas de Dieu. Pas de morale. Pas de Bien, pas de Mal, où la perversion généralisée était le lot du monde. Un grand cataclysme pluvial déclenché par Adoshem, Yahvé, pour exterminer ces fous a eu lieu il y a très longtemps, je dirai il y a cent mille ans. Tout cela va s’embrouiller et l’on va fustiger Satan. Surtout qu’il a été associé à l’holocauste de Baal il y a fort longtemps, où tous, femmes et enfants compris ont été brûlé par centaine de milliers. Les Baaliste se sont appuyés sur la renommée de Satan pour dévouloir leur dieu de pierre et leur culte. Satan, par logique de renommée, sera le moindre de ce qui jamais ne fut. Historiquement, la coupure risque d’être douloureuse, on en fera un responsable du Monde actuel ! Alors que maintenant il n’est plus présent nulle part, ses anciennes missions auprès des cannibales Walkyries, tribu qui forçait les hommes à procréer, les mangeait, et mangeait les enfants mâles. C’était il y a très longtemps, où beaucoup de Séraphins intervenaient directement sur terre avec leurs ailes et leurs pouvoirs, pour parer des désastres ignominieux sur Terre. Mais pour tous, il restera le Dieu caché. Un venin qui s’il est mal utilisé fera grandes maladies, tout cela à cause des baalistes. Je crains des dissensions. Mais dans la sorcellerie, si elle perdure, il restera Samaël, le bras droit de Dieu. Les mots seront divers suivant la culture de chacun.
- Il y a aussi un petit problème. Certains chefs sont très coriaces. Si nous pouvions être mielleux et logiques, cela serait de bon ton. Ton savoir historique et ta culture féérique devraient, je t’en supplie, m’aider. Mais tu me l’as déjà accordé.
- J’ai de la dialectique, et je crois que nos idées se rejoignent. La pureté des sentiments. La magie de la cohésion. Ce que nous appelons la gloire en elle-même pour nous même et pour les autres, pour la nature.
- Oui, cela nous le célébrons dans nos rites et nôtre musique, ce que tu veux bien appeler nôtre foi.
- Un peu barbare quand même. Nous, nous tissons nos chants et nos cantiques dans de fines corrélations harmoniques qui sont presque parfois des murmures, mais des murmures, il y en a chez vous aussi… La nature du vent dans les arbres le jour ou la nuit, l’apparition d’un sentiment de joie pure, c’est cela la Gloire en elle même, et même plus.
- Oui, quand je me promène et me pose pour observer, ou dans quelques instants pour réfléchir, je trouve ce genre de sentiments. C’est très calme. On s’en sert pour raconter, habituellement.
- Comme le fait tout le monde János.
- Exact, si seulement nous pouvions, comme tu le dis, mettre cela dans nôtre culture. Des mots nouveaux, de nouvelles constructions verbales….
- Attends, attends… C’est vrai que tu peux influer sur la langue, mais je pense qu’une simple sémantique, une façon de parler que tu ferais plus musicale, donnera plus de sentiments qui apparaîtront ensuite. La langue demande du temps. Je pense surtout à la musique qui a un pouvoir très grand au cœur et à l’âme. Si l’on parle aux pulsions du cœur et si l’on adoucit les pulsions des tripes, cela sera déjà une grande avance. Tes instruments de musique peuvent-ils produire des musiques venues du cœur, doucereuses et glorieuses, consolatrices et merveilleuses, apportant le courage et le calme à celui qui les écoute ?
- Oui je pense. Nous disposons de harpes, de flûtes, de tambours au son mat et lourd, et aussi d’autres instruments qui rendent un son fin et grésillant comme une onde de vent qui tremble. Nos chanteurs et chanteuses sont bonnes.
- Bien. Je voudrai vous enseigner… Mais tout cela est un peu complexe. Si je vous donne des indications, si je vous cite des textes, si je vous récite des poèmes et que je vous conseille sur la façon d’isoler ou d’unir tel ou tels instruments avec l’un et l’autre et la voix, ton peuple peut-il accomplir cela ?
- Oui, il est très motivé par la musique. Des mélodies. Cela est dur parfois, cela se chante seul.
Quand la peine, la fatigue, la nature et la solitude nous mènent, nous, esprits et âmes, avec nos bras et nos membres. Quelque chose filtre, l’écho d’une vieille chanson Celte que l’on se met à modifier, à murmurer, à renouveler…
- Ah ! Nous y voilà. Tu connais les modifications du temps ?
- Oui, je connais, ça… fit János songeur
- Tu sais que le soleil se couche vers tel temps de ton âme, ou plutôt qu’il influe sur tes sentiments. A ces heures, ton âme change, tu as peut-être envie de dormir, ou de faire autre chose… Tu as une femme ?
- Ai eu. Mais ce n’était pas la mienne. J’étais plus jeune. Nos coutumes sont libres en cette vallée. J’ai eu d’autres aventures. Pas d’enfants. Pas d’autre femme comme celle que j’ai connue jeune.
- Les enfants c’est important. Nous savons que les générations perdurent avec les âmes de leurs pairs et ainsi que tous leurs gestes.
- Nous savons cela. Nous les éduquons bien. Ils savent quelles sont les lois. L’ordre. Le cœur. La mort. Nos rituels ont pour but de les cadrer dans leur esprit et à être eux-mêmes, surtout en accord avec la Nature et les Rites, les Lois. Trop d’enfants par le passé sont devenus des fous criminels ou des âmes noires. L’âme transmet. Rien n’est oublié, personne n’est délaissé, et surtout, laissé sous le poids de la lâcheté des adultes et nous nous voulons des exemples de formes humaines et d’âme, de pensée, de culture, de droiture. S’ils se révoltent sainement, cela est positif. J’ai été moi-même dans ce cas, le suis encore, et nos enfants le sont encore plus ! Cela est un cycle humain très intéressant car il ne régresse pas, il avance. Nous ne savons que trop bien ce que c’est que de lâcher prise sur tout un enfant. Cela donne des monstres.
- Oui János. Il n’y a plus de viols dans la contrée depuis des lustres. Vôtre morale entière est saine. L’unité commence. Mais reparlons du changement des cours saisonniers…
- C’est la saison du sang. C’est le temps de la maladie. C’est le deuil qui nous transperce. Et les larmes sont enfermées dans nos gorges. Il hoqueta.
- Vient János, prends tes émotions avec toi, et revenons au coin du feu. Peut être avons-nous quelques histoires, dont moi, à raconter.
- Ah, la veillée ! Il était temps. Merci Maëline.
- Et le fleuve qui coule, y as-tu songé il est parfois glacé l’hiver…
- Comme un corps mort ! Et la boue… Comme mes larmes gelées dans mes yeux.
- Tu attends la pluie en plein Eté ?
János sourit.
- J’aime le son du fleuve et de la pluie quand il fait chaud, la bruine dans les feuilles, cela est vivifiant. C’est vrai que cela donne envie de chanter…
Il pleura.
- Des contes, des chants, de la musique… Dis-moi tu es près à « dire » ?
- La mélopée est ce qui me vient à l’esprit. J’ai effectivement envie de communiquer avec ma petite peuplade.

János respira. Il se tint face à la nuit, Maëline dans son champ de vision, avec les lumières de la lune qui dardait sur eux et les arbres. C’était le silence. On pouvait discerner de la lumière non loin d’où ils étaient, le feu de la tribu. Des paroles et des murmures fusaient lentement, comme une petite rumeur. Il allait revenir avec Maëline. Il allait devoir parler. Pas forcément déclencher quelque chose au sens où l’on déclenche un feu dans un foyer de bois, mais il savait que une chose en entrainant une autre puis une autre par le biais de la parole et des évènements, évènement il y aurait. Il y allait à petits pas. Ils y allaient tous les deux. Deux. Ils étaient deux à présent, formaient-ils une entité commune ? János n’en avait pas encore conscience, mais une certaine magie venue de la créature appelée fée et leur discussion avait créé une entité commune. Lui-même se sentait différent, comme relié à un bien être commun à la nature et autre chose, comme de la vie. Pas la vie comme avant comme elle venait, mais comme une étincelle qui l’entourait et fluait en lui. Ils revinrent près du feu, et tous les regards se tournèrent vers eux.

- J’ai changé, dit János. La magie de la forêt est en moi. La magie des larmes a coulé dans le noir. La lune sur ma rétine m’inspire. Cette petite « fée » m’a consolé. Qui veut être consolé ?

Il parlait, semble-t-il, comme parle un enfant, ou un être étrange qui avait passé du temps dans la lagune de la nuit, de toutes les nuits de l’âme et de la nature. C’était pourtant une question pertinente.

Quelques enfants sourirent, des adultes aussi, car l’innocence de la parole du chef avait quelque chose de beau et comique à la fois.

- Je veux un conte, je veux une histoire, dit une enfant.
- Je veux que tu me dises ce qu’elle t’a révélé, dit un homme.
- Je veux qu’elle ressuscite mon mari, dit une femme.

- Je suis désolée, dit Maëline, honnêtement et sincèrement désolée. Je ne peux rien contre la mort. J’apporte du soulagement. Mon peuple fut créé il y a 90 000 ans par le créateur, après la création de l’homme. Avant il y avait les anges. Et puis il y a Dieu aussi, nôtre bien-aimé Créateur. Tout comme l’homme, il nous parla à nôtre Début dans le Monde en tant que Fées. Il y avait Ysian et Labiathé. Les deux premiers petits homme ailé et femme ailé avec comme des ailes de papillons. De la couleur de mes ailes, blanches ivoire. Ysian parlait beaucoup, il parlait avec force et véhémence au créateur. C’était après le Déluge, quand tous les hommes et femmes criminels purs avaient péris sous les eaux. Il disait qu’il ne voulait pas le destin de l’Homme et était très en colère contre lui. Il avait des valeurs. Il vit que le Créateur était vêtu d’une toge blanche, et pendant qu’il parlait, il ne s’était pas aperçu qu’il était nu, mais Labiathé si. Elle était très gênée depuis un moment, et rougissait pendant que l’homme ailé de petite taille parlait. Ysian s’en rendit compte et demanda des vêtements à Dieu. Il leur donna de petites toges sombres et bleues, un bleu nuit pour célébrer le crépuscule et l’orée de la nuit, teinté de noir. Ils se vêtirent. Dieu vit que cela était bon. Il leur donna l’immortalité. Ysian semblait comme dépité. Quoi, immortel, moi qui voulait mourir ? Mais tu ne le voulais peut-être pas au fond de toi, répondit Dieu. Si jeune ! Répondit Ysian. Si jeune je me pose autant de questions après ma création ! Oui, répondit Labiathé. Moi aussi je me demande… jusqu’où irons-nous et que deviendrons-nous dans le temps, que ferons-nous ? Ysian vit que Labiathé avait l’esprit profond, et était attiré par les vertus de l’esprit. Il tomba sous le charme. Dieu vit que cela était bon, et consacra leur union. Croissez et multipliez. Dieu dit : Labiathé, tu es une mère et une chef, tu seras donc aux commandes avec ton époux, de tes enfants. Et surtout crois moi, tu seras au commandes de ta race, car c’est toi qui voit le plus loin. Voici une partie de nos mythes, dit Maëline.

Les hommes et les femmes et les enfants étaient stupéfaits à l’écoute du discours de Maëline. Ils se demandèrent ou non si cela était vrai. János parla.

- J’ai la mémoire des écrits juifs. Il y a aussi une genèse pour nous. Avant ce cataclysme, semble-t-il, fort longtemps après que le Tout-Puissant Créateur, comme Atoum en Egypte, Créateur du monde et des Dieux, ait créé le monde, puis les anges, selon Maëline, qui sont plus anciens que nous ; Dieu créa l’Homme et la Femme. Ils s’appelaient Adam et Eve. Nus aussi au départ, mais n’en ayant pas conscience, ou ayant conscience d’autres choses, car le Créateur était vêtu devant eux. Un serpent, la plus rusée des créatures, dit à Eve de goûter le fruit d’un arbre dont Dieu leur avait interdit de toucher, l’arbre du Bien et du Mal. Eve croqua le fruit, et en proposa à Adam. Ils s’aperçurent, alors, qu’ils étaient nus. Se cachant du Créateur, ayant forte honte, ils se vêtirent d’une ceinture de feuilles chacun. Dieu, qui se promenait non loin de cet « Eden », ce « jardin », comme on l’appelle, le jardin d’Eden, demanda de loin à cet Homme et à cette Femme ce qu’il se passait. Nous voyons bien là les pulsions contradictoires qui se jouent en l’Homme et en la Femme. Evidemment que Dieu avait vu la scène. Car le serpent était une créature, comme nous le savons, fort sympathique. Ce rampant. Nous aussi nous rampons comme lui dans nos danses. Adam répondit que tout allait bien, que rien de particulier ne se passait. Donc Dieu les vit. Il leur fit croire que c’est parce qu’ils avaient été séduits et avaient mangé un fruit de l’arbre du Bien et du Mal, que… et bien il fit pourrissement de l’arbre de l’immortalité et les chassa du jardin. Du jardin d’Eden. Pour les envoyer dans le Monde. Le reste de cet écrit… hum et bien il met un grand coup sur le Dieu Egyptien mais… un serpent ailé… mais il est utile de préciser que Dieu resta avec eux pendant longtemps ainsi que tous, du moins la plupart, de leurs descendants. Voilà.

- Tu sais János, dit Aaron, un homme du clan, tu sais, il y a beaucoup de suicides parmis les hommes et les femmes. Plus autant maintenant, mais un grand tout et un petit rien entraîne des désirs d’en finir définitivement. L’immortalité n’est même pas désirée. La mort semble faire partie de nous, heureusement et malheureusement. Nous comprenons la «  nature » de l’homme. Il se cache, il dissimule, il ment, mais nous aimons cacher, nous aimons dissimuler, nous aimons mentir dans la joie quand c’est sous le signe du Bien. Tu le sais János…
- Oui, et l’on se ment même à soi-même dans le cœur, d’après ce que j’ai entendu. De l’amour pour une ou plusieurs femmes… Il faudrait savoir bien choisir, mon jeune ami, avant de souffrir.

Un hoquet se fit entendre, le jeune homme qui avait parlé à János auparavant, et qui comprenait son erreur, et où János voulait en venir.
Maëline intervint.

- Je vais chanter ta peine, ou plutôt la dire en une sorte de poème. Tu es le muet qui ne sait parler qu’en présence des vents. Tu es le choisissant qui va faire une erreur. Tu es l’erreur qui a rencontré une autre douleur. Tu es le vent qui glisse lentement dans les cheveux de ton âme de cœur. Tu es la source de larmes qui veut rencontrer sa sœur. Tu ne te tromperas pas et iras de paire, avec ta compagne qui n’est pas ta mère. Tu cherches le vent qui te ressemble. Tu trouve le levant qui se couche et qui semble à ton humble ensemble. Ton cœur et le sien se ressemblent. Somme toute, vous êtes faits pour vivre ensemble.

Le jeune homme restait les yeux grands ouverts, coi, la bouche fermée. Il se demanda au fait ce que c’était ce qu’avait dit cette fée. Il se sentait rassuré. Faire le point en une phrase alors qu’on est passionné de beaucoup de choses, et ne l’être que pour une seule, et de cette manière là, il ne l’avait jamais entendu, ni même pensé. Peut-être à un moment. Un gentil sourire se dessina sur son visage. Parmi la contrée, un autre cœur battit lui aussi la chamade, venu d’une jeune femme. Il le ressenti. Elle le ressenti aussi.
Une fée aux cheveux noirs vint se poster près de lui. Elle avait les yeux bleu diamanté éclatant, paré de pointes noires au-dedans. Sa robe était intégralement rouge sanglant comme de la pure flanelle.

-Je suis Meerlinda, dit-elle au jeune homme, qui s’appelait Esope.

Un nom grec, que ses parents, érudits, lui avaient donné. Il ne devait pas avoir plus de quinze ans.

- Je fais confiance au Destin, tu sais, et je t’accompagne maintenant. Je me tais, mais je suis présente. S’il y a une erreur je me prononcerai.

Esope se senti rassuré une deuxième fois. Meerlinda voleta à côté de lui, avec un sourire bienveillant, et resta plantée dans l’air près de lui. Bizarre, se dit-il. Elle ne vole pas, elle lévite, elle reste à sa place dans l’air sans battre des ailes. Voilà qui est fort étonnant. Il senti le courant de son cœur de fée et du sien comme un léger filament de coton, se joindre à lui.  Il y avait aussi le cœur qui battait, au loin, de sa promise. Il renifla au vent, et parmi la multitude des odeurs, il senti cette odeur de cheveux châtains clairs, portée par le vent. Il savait que c’était elle. Peut-être l’avait-il croisée un jour ou l’autre, lors d’un voyage dans la contrée. Il ne se souvenait pas précisément, mais l’émotion qu’il avait due ressentir alors était intacte. Il s’étonna que ses passions et ses émotions aient trouvé une porte pour se déverser, un chemin, une volonté pure. Cela devait être cela, le Destin, se dit-il. Il remercia promptement Maëline et Meerlinda, sa fée-accompagnatrice, et se détendit de son cœur et de son âme de plus en plus. La magie opérait. La magie du vrai amour, non de l’erreur. Non pas comme une drogue, mais comme un enchantement, le tout rehaussé par le lien qui s’était tissé avec la fée, et cela, il le sentait, était la vérité.

Maëline eût comme un doute. Elle avait dit beaucoup de choses à János en peu de temps. Elle lui confia une dernière chose, devant tout le monde.
- Ô chef, tu as bien appris de moi, regarde comment tu as parlé, regarde comment tu as convaincu. Tu n’as nul besoin de plus de paroles pour vivre, sinon ta mémoire et la mienne. Entendez-moi. Très peu de choses font beaucoup de choses. C’est un fleuve terrifiant la pensée et la parole. Soyez consciencieux, ayez de la conscience, et murmurez, chantez… parlez, taisez vous et observez dans le silence.

La fée disparut, ainsi que toutes les autres. Le feu brûlait encore et des visages sérieux avaient comme un air de ciel de lune. Ils étaient des miroirs d’un chant. Tout le monde retint les paroles de la fée. C’était au fait la lune et la lumière du feu qui donnait cette expression à leurs visages. Ils se demandèrent si les fées étaient encore là. Ils se demandèrent que faire de demain. Demain était le jour suivant cette lune. Ils arrivèrent à pleurer leurs morts.

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