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Catharsis sa mère !
L'idée de la catharsis est de voir représentés, de manière stylisée, non réaliste, des événements où nos émotions ont été refoulées et n'ont pu s'exprimer, afin de s'en libérer.
Qui a vécu les situations montrées dans les dessins animés, films et BD violents ? Et ceux qui les ont réellement vécues souffrent de véritables traumatismes qui ne se soignent pas avec cette catharsis.
Une autre idée de la catharsis est de voir représentés des fantasmes inconscients, archétypaux, afin de pouvoir penser et apprivoiser les peurs inconscientes liées ; ainsi que de réels dangers ou obstacles à franchir -par exemple, la mère qui "mange" ses enfants, synonyme de son emprise psychique excessive, ou l'abandon par les parents, le passage à l'âge adulte, le viol, l'inceste, la puberté et l'apparition des règles -thèmes de bien des contes- mais aussi la vieillesse, la maladie, la mort...
Il ne s'agit alors pas d'exciter l'imagination en montrant des choses horribles, choquantes, crues, auxquelles on n'aurait pas pensées, mais de stimuler les représentations que l'on a de ces choses ; il s'agit d'évoquer, de suggérer ce que chacun a en lui-même de sombre, d'angoissant, de cruel.

 Il y a pour moi une très grande distinction à faire non pas dans le contenu évoqué mais dans la manière dont les choses sont montrées. D'horribles tueries peuvent être traitées avec humour et sans rien montrer de choquant, sans chercher à exciter par exemple un lecteur de BD, alors qu'une photo du magazine "Détective" pourrait s'avérer traumatisante -surtout avec sa légende il est vrai.
Ce qui me paraît dérangeant actuellement, c'est l'abondance d'un contenu visuel extrêmement violent -j'y inclus la pornographie- qui cherche à exciter le "consommateur". Ce moyen facile d'attirer et de fasciner, littéralement d'hypnotiser ce dernier, s'est répandu non seulement grâce à la technique, mais aussi avec la disparition d'une morale religieuse déconnectée de la réalité psychique et dont les arguments ont perdu toute autorité.
A mon sens, il n'est pas étonnant qu'un nombre croissant d'enfants, d'adolescents et d'adultes aient perdu leur capacité naturelle à l'empathie. Plantés devant la télé, ou derrière leur écran d'ordinateur, à subir de véritables traumatismes visuels -car on sait que le cerveau fonctionne de la même façon et ne fait pas de différence entre du réel ou du simulé, ou même du dessin- leur seul moyen de défense psychique, de lutte contre l'émotion liée à l'identification (neurones miroirs) au personnes sadisées, tuées, déchiquetées, violentées, etc... est de dresser une barrière imperméable entre soi et les autres en déréalisant tout ce qu'on voit, en ravalant tout autre être vivant, homme, animal ou plante, au rang d'objet dénué de sensibilité.
C'est un phénomène inquiétant.

Par contre une mise en scène d'actes tout aussi terribles mais qui permettent de les penser, sans justement provoquer ce mécanisme de défense mais au contraire en préservant une possibilité d'identification laissée libre à l'imagination, donc sans la forcer par l'image, est à mon avis nécessaire, et même indispensable.

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Je l'associais aux images excitantes -excitation prise dans son sens général- et potentiellement choquantes ; rien n'empêche d'y voir de la catharsis, mais de quoi donc ?

De la pulsion de vie ?
Quoi qu'il en soit, je crois que quelqu'un disait que Freud parlait de la masturbation comme la première forme d'addiction.
Peut-être que la catharsis est la première forme de désensibilisation qui peut mener à des addictions ( avant que celles-ci ne soient concues de la sorte ) ?
Est-ce que la "catharsis" n'est tout simplement un manquement quant à mettre l'énergie au service des canaux appropriés, laissant les autres à sec ?
Une forme de manque de clarté et donc de "concentration", puisque de canalisation des stratégies mises en place dans le sens de couvrir ses besoins et permettre des sentiments qui nous conviennent ?

La véritable catharsis doit bien exister et être nécessaire, mais il me semble que trop souvent on nous vend des choses épuisantes nerveusement qui nous font vivre des émotions fortes par lesquelles nous nous donnons l'illusion de vivre, tout en dissipant nos forces dans le néant. Au pire, ces choses peuvent nous couper de la réalité, nous anesthésier voire nous traumatiser.
La masturbation, il faut l'avouer, dissipe généralement chez l'homme une partie de ses forces. La femme est outrageusement avantagée en la matière.