Mode créatif

Hey !

Petit post sur la créativité. Avez-vous un "mode créatif", et comment cela s'exprime-t-il ? Le contrôlez-vous ?

Je m'explique : dans la vie de tous les jours, je ne suis pas spécialement créatif, je vais éviter à mon cerveau de sauter d'une idée à l'autre, d'associer tout et n'importe quoi, bref, c'est contrôlé. Par contre je peux passer dans ce que j'appelle un mode créatif : dès je commence à chercher des idées, après une courte phase de transition où les idées viennent difficilement, d'un coup je vais trouver des dizaines d'associations, d'idées et de tout sur tout. Et je vais me sentir bizarre, je vais sentir que mon cerveau n'est pas tout à fait dans son état normal, un peu comme si j'étais dans une transe, un état second, une euphorie créatrice. Pas évident à expliquer.
En tous cas, j'arrive vraiment bien à le contrôler, ça me donne l'impression d'un bouton, d'un mode que j'active, et les résultats sont vraiment surprenants. Je fais de la photo et je m'amuse pas mal à jouer avec ça.

Et vous, vous fonctionnez comment ?

Je suis un peu dans le même cas. C'est comme si d'un coup je passais du moteur qui tourne au ralenti à une accélération sur une piste de course =D Je reçois en pleine figure un "kit" et ensuite, je m'éclate à agencer tous les morceaux dans tous les sens, à trouver tous les moyens pour que ça marche, à aller chercher d'autres "bouts" de "kits" plus anciens...l'ennui c'est que c'est un mécanisme qui, comme pour Fata Morgana, est parfois très rapide, trop pour que je le capte, et si je veux en parler aux autres, il faut que je revienne en arrière pas à pas, que j'explique...en général je récolte quelque chose du genre: "Oh mais t'as vraiment un cerveau tordu!"...c'est quelque chose de nécessaire, prendre la peine d'expliquer, je pense, mais qu'est ce que c'est fastidieux...au point que parfois je choisis de me taire, pour ne pas avoir à détailler le raisonnement.
Ce qui est étonnant c'est que, si rapide que ça ait été, je suis toujours capable de retrouver chaque sous-entendu, chaque nuance et chaque allusion...l'ennui c'est qu'en faisant ça souvent, je trouve d'autres nuances, et je repars dans une nouvelle réflexion, en en faisant la remarque à voix haute, mais je m'abstiens de développer de peur de perdre les interlocuteurs.
Et puis après, Fata Morgana, les gens qui ergotent ou juste protestent sur un détail je connais aussi, et ça me rend folle aussi. Avant je protestais vivement voire sèchement, maintenant je me tais. J'ai comme l'impression que certaines personnes se raccrochent à ce genre de détail, pour ne pas avoir à essayer de saisir...tout le canevas, en fait. En tous cas, c'est souvent ça...Non?

Bref, pour ma part il me faut un déclencheur, que je parviens à identifier en général. Mais alors là ça peut être n'importe quoi...la musique, une phrase, un mot, une expression, un geste, une autre lumière, et paf c'est parti!
...je trouve ça agaçant parfois, de devoir m'expliquer...en même temps je le comprends, c'est un processus rapide mais qui peut m'emmener très loin alors, avant de reprocher aux autres de ne pas avoir saisi, je dois leur exposer...l'ennui c'est que parfois ils n'écoutent pas, ne veulent pas écouter et me prennent juste pour une "bizarre". Mais bon. Je suis optimiste et régulièrement j'explique à nouveau en espérant tomber sur quelqu'un qui fera l'effort de saisir x)

Moi c'est assez particulier, d'abord j'ai appris a dessiné en deux mois c'est rentré très vite, j'ai fais toutes ces creations a une certaines epoque
http://skylambda.deviantart.com/
http://skylambda.deviantart.com/

Cette certaine epoque, c'était quand j'étais avec mon ex qui me procurer un equilibre parfait. 2ans que je ne suis plus avec elle, 2 ans que je n'arrive plus a tenir un pinceau, un crayon, un stylo, un fusain...

Je n'ai pu trouvé autre chose qui me donne cette inspiration au meme degres sauf une que je préfère ne plus ressentir celle qui m'a fais dessiné le coeur noir en quelques minutes : le désespoir

Asaka a écrit:Je suis un peu dans le même cas.

"Un peu ? Tu veux dire carrément ! Ça me fait du bien de m'apercevoir que je ne suis pas le seul dans ce cas. ( Et que décidément l'âge n'a rien à voir avec ça...)

@vamphidan: Je n'ai pu trouvé autre chose qui me donne cette inspiration au meme
degres sauf une que je préfère ne plus ressentir celle qui m'a fais
dessiné le coeur noir en quelques minutes : le désespoir

Des tous les dessins présentés, c'est mon préféré. Très explicite et très pro.

Je n'ai pas envie de copier Asaka (il me faut bien une excuse pour masquer ma flemme de rédiger un truc plus personnel qui rassemble globalement une équivalence sémantique à sa description.), mais c'est à peu près mon fonctionnement... J'imagine donc que pour vous aussi: "On me dit tantôt que j'ai un esprit cartésien, tantôt que j'ai un esprit d'artiste... (tordus, évidemment)"

En ce qui me concerne, parfois c'est comme Asaka (assez souvent) ; mais d'autres fois, ça ne se passe pas aussi facilement et il faut que je saisisse le rythme des pas et que j'essaye de le suivre sans quoi ma pensée me dépasse, m'échappe ou s'éffondre .

Oui il m'arrive de mettre mon cerveau en mode créatif,

les liens, les associations d'idées me permettent par exemple de faire de l'humour...

c'est compliqué, il y a plein de facteurs :
joie, euphorie, confiance en soi, optimiste, anticonformiste, bien dans sa tête, détendu,
le calme, un environnement stimulant intellectuellement pour les inspirations de départ, lire un mot profond de sens, saisir l'émotion en premier la logique vient apres...

ça marche pour tous les domaines artistiques.

Quand ma vie m'empèche de le trouver je ne peux pas me forcer à l'obtenir, mais quand je sens que je suis de bonne humeur il vient assez vite.

on crée spontanément et rapidement, souvent en quantité pendant une journée entière (pourquoi s'arrêter quand ça marche aussi bien).

Merci pour vos retours, c'est intéressant tout ça.

Est-ce que, comme moi, lorsque vous êtes en mode créatif, vous vous sentez dans une sorte d'état second ? (Ou alors c'est moi que me met dans un état de flow dans ces moments là ??)

En tous cas, j'utilise très peu voire jamais ce mode créatif en société. Trop peur d'être pris pour un fou. Ou du moins j'arrête dès les 1ers signes d'agacement.

L'état "créatif", en ce qui me concerne, est toujours précédé d'un long moment de spleen, auquel succède un épuisement physique, qui me vide de tout.
C'est là que survient une petite étincelle de vie, d'émotivité. J'ai l'impression de réouvrir mon coeur, de revivre, de sentir la vie en moi, d'éprouver tout un tas d'émotions intensément. Je ressens ce qui m'entoure, le vent, les odeurs, les sons, la luminosité, etc... Tout devient si réel! Moi y compris. J'ai l'impression d'être, de faire partie d'un tout.

C'est là que je recommence à écrire et/ou peindre.
Ca peut durer deux voire trois semaines comme ça peut durer une journée, cet "état de grâce", et ça m'arrive en général une à deux fois par an, voire trois si j'ai de la chance.

Je ne sais pas vraiment ce qui fait que ça s'arrête.
Tout comme je ne sais pas ce qui provoque le changement radical de l'état de spleen à celui de l'envahissement euphorique intérieur.

Donc sorte d'état "intense" dans lequel je n'aime pas être dérangée, où je ne parle pas beaucoup mais vis intérieurement des tsunami d'émotions qui se succèdent et s'entremêlent, où j'ai l'impression d'absorber tout ce que je peux capter (émotionnellement) des choses autour de moi (mouvements d'air, paysage, odeur, luminosité, personne, animal, etc..).

Donc non, pas état second, j'ai pleinement conscience de ce que je fais et je le vis dix fois plus intensément qu'au quotidien.

Comme je suis aux beaux arts, on nous demande d'être créatifs a plein temps, concrétiser nos idées, les aborder par de nombreux angles de vue, et surtout les rendre les plus solides possibles en sachant les conceptualiser.

Le problème de ce genre d'études (qui n'en est pas vraiment un finalement) c'est que parfois je n'ai pas l'impression de vivre dans la réalité, mais dans un lieu a cheval entre le réel et mon imaginaire; des que je sors de cette frénésie par exemple lorsque je suis en vacances, le monde me semble plat et je n'arrive pas a trouver l'énergie pour créer tant ces études m'épuisent.

Ce qu'on nous demande la bas, apres tout, c'est d'etre sérieux dans notre délire. Que demander de plus ?

@Orange : Finalement mon état second est ton état normal ?

@linka : intéressant, ça m'a toujours fasciné ces descriptions d'artistes qui, après des semaines de plat, ont un déclencheur qui vient tout faire exploser.

La seule différence c'est que je ne suis pas une artiste

lynka a écrit:
C'est là que je recommence à écrire et/ou peindre.
Ca peut durer deux voire trois semaines comme ça peut durer une journée, cet "état de grâce", et ça m'arrive en général une à deux fois par an, voire trois si j'ai de la chance.

Artiste dans l'âme alors ?

La créativité, voilà un mot dont je ne me lasse pas, j'ai mis beaucoup de temps à comprendre que mon esprit avait besoin de créer pour faire vibrer tout ça. Je sais à présent que c'est un réel atout, car la création, ça dépasse la notion artistique, on peut-être créatif dans les idées, dans l'organisation, dans les solutions à apporter à un problème. Et même si souvent on a le droit à un regard de travers ou à un "tiens, j'aurais jamais pensé à ça". Je trouve ça assez jubilatoire de créer des idées qui arrangent et qui finalement peuvent convenir à tout un groupe, c'est gratifiant si elles sont acceptés par autrui... ce qui n'est pas forcément vrai. Et c'est seulement en osant chercher des idées au delà des normes qu'on peut produire de telles création de l'esprit. Il ne faut pas avoir peur des ses idées farfelues car finalement et par expérience, c'est celle-là qui vont faire bouger des situations qui auraient stagné avec des solutions conventionnelles.

Ensuite personnellement, je m'épanouis à 90% dans tout ce qui est activité créative, c'est mon truc, créer toujours créer, essayer d'amener quelque chose de neuf. Voici quelques exemples:

Je suis engagé à 200% dans un jeu vidéo, et je ne cesse d'essayer et de faire avancer toute la partie créative du jeu, je produis aussi des vidéos, des concepts de compétition, etc... mais bon c'est non-stop, je dirais même que si il n'y avait pas cette partie, le jeu n'aurait pas grand intérêt.

Depuis le plus jeune âge, j'ai évolué dans le monde de la musique. Néanmoins à l'adolescence j'ai arrêté,totalement lassé de jouer des morceaux produis par d'autres artistes qui n'avaient pas forcément la même vision artistique que moi. Mais j'ai découvert il y a 3 ans le monde de la production musicale assistée par ordinateur et toute la richesse sonore et le potentiel créatif associé,... et j'ai totalement craqué!! J'ai investis dans du matériel, je m'y suis mis à fond, j'ai produis une vingtaine de morceaux dont la moitié signé dans différents petits labels. Et c'était ça qui me manquer; pouvoir produire sa propre musique selon son propre ressentis. J'ai plus ou moins fais une pause à cause de mes études depuis 1an et je peux vous dire que ça me manque, car les idées fusent mais j'ai pas le temps de les mettre en pratiques, d'où une certaine frustration.

Enfin voilà sinon, heuu faut que je relise la question là sinon je vais m'éparpiller.

Et vous, vous fonctionnez comment ?

Ah ben je crois que j'étais un peu à coter de la question....

Bon... Je fonctionne par palier en général, selon les jours avec et les jours sans. Si je ne suis pas motivé c'est pas la peine, même la plus basique des activités créatives peut devenir quasiment impossible à réaliser. C'est tout ou rien avec moi.
Par contre les jours avec, j'ai un problème d'ordre temporel car la journée est beaucoup trop courte et les idées s'enchaine trop vite pour que j'arrive à toutes les appliquées.
En général quand je suis en total ébullition, je fais un truc assez bizarre, souvent je ne réalise pas que je le fais d'ailleurs c'est mes parents qui m'ont fait remarquer cette attitude. Pour résumer, quand je surchauffe intellectuellement, je me lève de ma chaise d'une manière inconsciente et je tourne en rond dans toute la maison en faisant des gestes (peu ample mais bon comme si je parlais à quelqu'un) et en marmonnant des trucs (oui en fait ça doit être à moi que je parle lol) puis je retourne à ma place et je recommence l'opération un temps donné après si je suis encore dans le même état. Le truc c'est que je ne m'en rends pas forcément compte et quand je sors de cet état alors que je ne suis pas de retour à l'endroit de départ; je me sens complétement perdu!! Voilà une situation qui m'arrive assez souvent finalement mais qui marque bien ce côté "ébullition créative" où je perds mes repères dans le temps et dans l'espace et qui me déconnecte un peu de la réalité.

Je suis persuadé qu'il y a un bouton on/off, mais par expérience, sous pression, même un jours sans j'arrive à forcer ce côté créatif, en effet la procrastination, responsable de nombreux maux nous rends assez efficace sous pression (hein? oui vous aussi vous procrastinez?? ^^) et donc ne serait-ce pas une simple manette qu'il faudrait apprendre à manœuvrer entre on et off??

Je me suis longtemps cru ce que je nommais simplement "terre à terre"
Ce n'est que depuis peu que j' ai vraiment pris conscience de ce besoin de créer. Bien que je me rende compte qu'avant je passais pas mal de temps à créer des idées, modifier des enchainements dans plusieurs domaines.
Je pense avoir fut un temps totalement bridé mon imagination en même temps que mes émotions.
Maintenant c'est bien différent, je reconnais et apprécie ce besoin. Je me lance dans quelques trucs mais c'est un peu frustrant sans avoir sous la main un minimum de technique. D'autres fois je m'étonne vraiment tant ça vient tout seul et de façon bien plus aboutie même techniquement parlant
C'est une fois encore tout ou rien, parfois dans des situations banales, par exemple en sortant mes chiens tout est fade et figé alors que parfois mon esprit s'emballe sur tout ce qui se trouve à porté de mes yeux de mes sens et en rentrant je crois presque revenir de chez Alice, dans son pays des merveilles ^^'
Les choses s'entrechoquent les unes contre les autres ou bien se lient dans une harmonie insoupçonnée
.
Je cherche aussi le bouton on/off

Moi aussi j'ai ce besoin de créer, construire, bâtir. Alors 95% du temps, je commence, et je ne finis pas. Ca c'est mon gros problème : finir ce que j'entreprends.

Dans le domaine de la création, j'ai pas de contrainte, pas comme certains ici (si ce n'est assouvir mes besoins). Mon boulot est un exemple d'anti-créativité donc le bouton est toujours sur "off". J'imagine que si je devais créer en permanence (et avec des objectifs de rendu), ça serait une autre paire de manches !

Merci pour vos feedbacks en tous cas !
(ce post n'a pas vraiment plus d'objectif que d'exprimer son ressenti vis à vis du sujet)