L'ir-réalité des préjugés

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Message par Weigela Dim 10 Mai 2015 - 4:50

Je crée ce fil pour partager vos expériences de quand la réalité vous confronte à l'ir-réalité de vos préjugés.

J'adore ça perso quand il s'agit de préjugés négatifs.
Par exemple je vais dans un parc pour enfants et je vois une nana qui arrive en T-shirt tête de mort, tatouée, cheveux longs mal coiffés, qui s'occupe d'un enfant qui n'est pas le sien. Je me dis "je pourrais pas confier mon enfant à cette personne" et là, 15 mn après, je vois que la jeune femme en question est la seule adulte dans le parc, où il y a d'autres nounous et des parents, à jouer avec l'enfant qu'elle garde, et que d'autres enfants tournent autour d'elle. J'ai eu envie de lui dire merci, mais je n'ai pas osé.

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Message par ShineFlower Dim 10 Mai 2015 - 13:34

fleurdesel a écrit:Je crée ce fil pour partager vos expériences de quand la réalité vous confronte à l'ir-réalité de vos préjugés.

J'adore ça perso quand il s'agit de préjugés négatifs.
Par exemple je vais dans un parc pour enfants et je vois une nana qui arrive en T-shirt tête de mort, tatouée, cheveux longs mal coiffés, qui s'occupe d'un enfant qui n'est pas le sien. Je me dis "je pourrais pas confier mon enfant à cette personne" et là, 15 mn après, je vois que la jeune femme en question est la seule adulte dans le parc, où il y a d'autres nounous et des parents, à jouer avec l'enfant qu'elle garde, et que d'autres enfants tournent autour d'elle. J'ai eu envie de lui dire merci, mais je n'ai pas osé.

Et les nounous et les parents qui jouaient avec l'enfant qu'elle gardait, ce sont pas des adultes eux?
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Message par Paradoxe Dim 10 Mai 2015 - 13:55

ShineFlower a écrit:Et les nounous et les parents qui jouaient avec l'enfant qu'elle gardait, ce sont pas des adultes eux?

Je crois que c'est l'inverse justement. La jeune fille était la seule dans le parc en train de jouer avec l'enfant. Les autres adultes étaient en bordure du parc et ne s'occupaient pas des enfants, ils se contentaient des les surveiller de loin.

---

C'est toujours intéressant d'avoir plusieurs lectures sur les gens, l'apparence c'est rapide pour préjugé, puis les actions concrète permettent de préciser les choses, et la diversité des comportements dans le temps de spécifier encore. Ce qui est parfois dommage, c'est que certaines personnes restent braqués sur l'apparence peut importe ce qu'il se passe par la suite. Je crois que ces gens pense "Tu as l'air de cela, donc tu est cela".
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Message par un.autre.monde Dim 10 Mai 2015 - 15:18

J'aime bien ce que tu proposes fleurdesel.

Et c'est marrant, parce que j'ai l'impression d'inverser de plus en plus mes préjugés. Plus je vois quelqu'un de "normal", plus je me dis qu'il y a anguille sous roche. Plus je vois quelqu'un de "marginal", plus j'ai l'espoir d'y trouver plus d'humanité.

Il y a eu plusieurs événements déclencheurs et un en particulier. J'ai une famille de voisins que je croise de temps en temps. Une famille cultivée, les parents sont médecins, les enfants sont âgés et travaillent. Je discutais de temps en temps avec la mère, H, elle bricole pas mal dans les parties communes. J'ai été dîner chez eux quelques fois. Je me disais, ça à l'air d'être une chouette famille.

Un jour patatra, H sonne chez moi et elle me dit, j'aurais besoin de ton aide. D'accord. Pour faire quoi ? Pour aller chercher mes affaires. Et là elle m'avoue que son mari la bat depuis quelques temps et qu'elle a peur d'aller les chercher toutes seules. Et le reste de l'histoire est tout aussi sordide.

Comme quoi, la bonne petite famille de médecins ... J'avais une sorte de pressentiment mais je m'étais laissé aveuglé par mes préjugés.

Promis, j'écoute désormais mon ressenti avant tout !
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Message par Paradoxe Dim 10 Mai 2015 - 15:29

Je continuai à réfléchir sur la nature des préjugés. J'en viens à la conclusion qu'ils ont une utilité forte dans un cadre hors-civilisationnel. Et que nous avons conservé ses aspects instinctifs.

Dans un environnement primal, si je vois un individu, un animal, une situation qui à l'air louche, il vaut mieux que j'agisse en fonction plutôt que de prendre le temps de creuser et risquer de perdre un bras ou pire.

Lorsque la vie est constamment dangereuse, il est plus efficace de préjugé que de prendre le risque de vraiment comprendre. Vu sous cet angle, le préjugé est une bonne chose, qui sert à nous protéger, comme les réflexes. Cependant, nous avons aujourd'hui une vie si peu dangereuse, que nous pouvons développer des outils de compréhension complémentaire.
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Message par Invité Dim 10 Mai 2015 - 19:24

Quand j'avais 25 ans, je bossais comme assistante d'une équipe informatique, que des hommes, âgés entre 35 et 50 ans. Je m'entendais super bien avec eux, ils me dorlottaient Wink
Un jour que j'étais en train de préparer des cartons (la boîte déménageait), un de mes collègues a vu mon tatouage (sur l'homoplate) et m'a dit " si j'avais vu ton tatouage avant, je n'aurai même pas cherché à te connaitre".
Bon c'était y'a quelques années. Je pense qu'aujourd'hui , vu mon age, ce serait différent.

Un autre préjugé très repandu



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Message par Weigela Lun 11 Mai 2015 - 6:39

ShineFlower a écrit:
Et les nounous et les parents qui jouaient avec l'enfant qu'elle gardait, ce sont pas des adultes eux?

des adultes, oui, mais qui contrairement à la jeune femme restaient sur leurs bancs à discuter entre eux, à pianoter sur leurs mobiles ou à surveiller leur enfant de loin.

@ Paradoxe : effectivement, le préjugé nous permet d'agir rapidement, ce qui peut nous sauver la vie, et aussi d'économiser notre cerveau pour qu'il se concentre sur d'autres tâches. Ca me dérange peu d'en avoir du moment que j'en suis consciente et que je ne cantonne pas les personnes définitivement dedans. Je vois des personnes pour qui leur préjugés sont des avis définitifs et qui face à des comportements en contradiction avec vont ignorer les comportements en question ou les détourner pour les ramener à leurs préjugés.

@ un.autre.monde : c'est désagréable quand ce sont les préjugés positifs qui s'effondrent. L'exemple que tu rapportes me fait penser, je ne sais pas si c'est partagé par tous, qu'à partir de certains comportements d'un individu je me forme un jugement global sur lui et que je suis déstabilisée quand la personne adopte des comportements opposés dans des domaines dans lesquels je ne l'avais pas vu agir. Par exemple une personne sympa au boulot qui aurait un comportement exécrable avec ses enfants, une personne très active dans le milieu associatif qui a une communication interpersonnelle cassante.
Je trouve pertinent le "normal"=anguille sous roche vs marginal=humain. On y retrouve la pression sociale, le conditionnement. Pour être une personne "bien", on doit être une personne "normale" et derrière "normale" il y a une mise en conformité avec plein d'attributs culturels et/ou familiaux. Or le fait de se conformer entraîne un déni d'une partie de notre être plus ou moins grande, donc de notre humanité.

@Parisette : tu sais si ton ancien collègue passe outre ses préjugés sur le tatouage maintenant ? Ca me fait tout drôle la vidéo parce que c'était proche de là où j'habitais.
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Message par Kodiak Lun 11 Mai 2015 - 10:17

fleurdesel a écrit:Je crée ce fil pour partager vos expériences de quand la réalité vous confronte à l'ir-réalité de vos préjugés.

J'adore ça perso quand il s'agit de préjugés négatifs.
Par exemple je vais dans un parc pour enfants et je vois une nana qui arrive en T-shirt tête de mort, tatouée, cheveux longs mal coiffés, qui s'occupe d'un enfant qui n'est pas le sien. Je me dis "je pourrais pas confier mon enfant à cette personne" et là, 15 mn après, je vois que la jeune femme en question est la seule adulte dans le parc, où il y a d'autres nounous et des parents, à jouer avec l'enfant qu'elle garde, et que d'autres enfants tournent autour d'elle. J'ai eu envie de lui dire merci, mais je n'ai pas osé.



Je garde toujours à l'esprit que les sciences humaines sont probabilistes : ce qui signifie qu'un préjugé portant sur l'apparence extérieure d'une personne (tenue vestimentaire, langage, comportement apparent, etc.) n'aura jamais de valeur déterministe absolue.

Je m'interroge également en en permanence sur la validité du préjugé attribué à telle catégorie particulière de personnes : ce préjugé relève il d'une construction fantasmatique, ou bien est il fondé sur des constatations statistiques (l'existence d'une corrélation significative entre la catégorie concernée et les comportements que le préjugé attribue à ladite catégorie).

Pour revenir au cas de figure raconté par Fleurdesel, je prends plaisir moi même quand j'assiste à une scène montrant une personne préjugée négativement faire preuve d'un comportement positif qui surprend le bon peuple alentours (exemple typique du jeune banlieusard à survêtement - casquette à l'envers se levant dans le bus pour céder sa place à une personne âgée).


A contrario, je m'amuse tout autant de l'ébahissement des témoins à la vue d'une situation inverse (personne préjugée positivement commettant un acte répréhensible) : homme d'âge mur bien mis jetant comme un goret son déchet au sol, dame âgée BCBG coincée par le vigile du supermarché après une tentative de chapardage.

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Message par Mag Lun 11 Mai 2015 - 11:20

Je le trouve magnifique ton sujet fleurdesel ...
et ta vidéo dessus parisette !!!
Elle me redonne, paradoxalement peut être pour certains, optimisme pour la suite du réveil de la france !!!

Pour le moment je n'ai rien à écrire de plus, préférant les frissons de vérités qui remontent dans mon corps avec les expériences des traversées des "préjugements",
les miens, ceux des autres ... c'est bien de la fleur de sel qui en sort !

Comme un.autre.monde je m'efforce d'écouter mon ressenti avant tout, et dans mon quotidien d'en vivre la spontanéité sans naïveté ni croyances,
je n'ai plus envie de raconter mon vécu de traversée des préjugés... pi c'est trop long Wink

Juste ce slam qui va avec car il en dit les conséquences pour moi :

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Message par offset Lun 11 Mai 2015 - 11:41

Un beau sujet qui concerne un peu tout le monde


J'aime beaucoup cette histoire :


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Message par Cyril THQI Lun 11 Mai 2015 - 13:13

J'accueille la plupart des falsifications de mes hypothèses avec plaisir. Même si le nouveau modèle de la réalité qui en découle est plus sombre, la découverte d'une erreur reste une satisfaction. Lorsque c'est un grand pan de mes croyances qui s'écroule par réactions en chaîne, cela devient très jouissif. J'ai toujours été étonné que cette disposition d'esprit ne soit pas plus partagée. Et c'est regrettable, car cela permet de développer son esprit critique.
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Message par un.autre.monde Lun 11 Mai 2015 - 15:54

Paradoxe a écrit:Je continuai à réfléchir sur la nature des préjugés. J'en viens à la conclusion qu'ils ont une utilité forte dans un cadre hors-civilisationnel. Et que nous avons conservé ses aspects instinctifs.

Dans un environnement primal, si je vois un individu, un animal, une situation qui à l'air louche, il vaut mieux que j'agisse en fonction plutôt que de prendre le temps de creuser et risquer de perdre un bras ou pire.

Lorsque la vie est constamment dangereuse, il est plus efficace de préjugé que de prendre le risque de vraiment comprendre. Vu sous cet angle, le préjugé est une bonne chose, qui sert à nous protéger, comme les réflexes. Cependant, nous avons aujourd'hui une vie si peu dangereuse, que nous pouvons développer des outils de compréhension complémentaire.

J'aime bien le point que tu amènes sur notre héritage évolutionnaire.

Et ça amène à un paradoxe. Ce qui nous servait à mieux évoluer, aujourd'hui au contraire nous dessert.
Si on se pose de ce qu'apportent les préjugés à la société humaine aujourd'hui, c'est désastreux.

D'un côté, les préjugés négatifs excluent certains qui ne le méritent pas du tout.
De l'autre, les préjugés positifs font que l'on laisse faire des choses inacceptables (maltraitance des enfants, abus de pouvoir, inégalités ..).

Mais à y penser, on s'est beaucoup penché sur les préjugés négatifs, mais c'est aujourd'hui plus sur les préjugés positifs que l'on pèche.
On manque dramatique de clairvoyance sur la réalité du bien et du mal au delà des habitudes sociales. Qu'en dites-vous ?
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Message par Pieyre Mar 12 Mai 2015 - 21:26

Les préjugés en question, comme tous jugements ayant trait au réel (j'exclus là les jugements purement logiques), permettent d'exprimer une adéquation entre réalité et vérité.
En quoi peut-on les qualifier de pré-jugés et non de post-jugés ? Selon moi c'est relatif. Il n'y a pas de préjugés absolus, sinon ceux que l'on tire d'une expérience immédiate. Le plus souvent ils sont influencés par les préjugés des autres, et par des réflexions limitées, forcément limitées.

Aussi je pense qu'il y a plutôt une échelle des préjugés, en fonction des éléments de légitimité qui nous déterminent à juger. Mais qu'est-ce qui peut légitimer un jugement ? Notre expérience n'est pas récusable en tant que telle. Et notre réflexion, si nous ne commettons pas de faute logique, non plus. Aussi d'autres expériences, si elles nous font réfléchir, ne sont pas en soi déterminantes. Et des réflexions venant d'autres que nous, tout aussi logiques, ne le sont pas davantage.
Aussi un préjugé est-il souvent remis en question par un autre préjugé, mais c'est au prix que celui-ci est d'autant plus difficile à remettre en question lui-même qu'il se distingue du préjugé.

Ce que je crois, c'est que nous sommes amenés à affiner nos préjugés en fonction des expériences et des opinions qui les confirment ou les infirment. Parfois nous restons bloqués sur des préjugés qui nous conviennent; parfois au contraire se produit en nous un retournement de préjugé, dont on peut penser qu'il a une légitimité plus forte. Mais ce n'est pas sûr : il nous arrive d'adopter une opinion parce que nous ressentons le besoin de nous rapprocher de la façon de voir des autres.

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Message par Weigela Mar 12 Mai 2015 - 23:25

@un autre monde : ça donne à réfléchir drunken  Dans une expérience ils avaient compté le nombre de personnes qui traversaient à un passage sans regarder en fonction de la tenue vestimentaire d'un collaborateur. Eh bien le costard cravate est la tenue de berger des moutons que nous sommes. Or on trouve beaucoup (que) de costards cravates dans les lieux où se créent des abus de pouvoir et des inégalités au niveau sociétal. Et ces personnes sont relativement épargnées autant par la presse que par les politiques ou par la population. Je trouve l'affaire Varin assez éloquente pour illustrer ton propos sur les préjugés positifs. Travailler 5 ans, toucher 300000 euros par an de retraite. Fallait bien virer 8000 personnes pour être sûr de les toucher! Et qui en parle ? Qui tente de faire pression ?

@ Cyril : je trouve malheureusement ça logique, vu comment est considérée l'erreur dans l'éducation. Un enfant qui en fait une est souvent puni, on lui fait honte ou on le fait culpabiliser de ne pas avoir été assez conséquent ("tu aurais dû" "tu aurais pu"). Difficile après d'envisager l'erreur comme une opportunité jouissive d'apprendre, même si je te rejoins complétement sur le fait que c'est comme cela qu'elle devrait être perçue.
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Message par Invité Mer 13 Mai 2015 - 3:44

J'ai un avis* sur moi, j'ai un avis sur l'autre, j'ai une avis sur mon voisin, j'ai un avis sur la politique, j'ai une avis sur ce qui est bien, j'ai un avis sur ce qui est bon, beau, moche, sur la politesse, le savoir vivre, le goût des bonnes choses, comment manger, dormir, parler, vendre  et balblabla. Bref, j'ai des avis sur tout.

Ouais ouais ouais, tout le monde à des avis, normal. Mais c'est quoi un avis ? ça sert à quoi un avis?

Ben à me construire, je sais comment manger et c'est comme ça que je mange, je sais comment l'on doit être et c'est comme ça que je suis, je sais ce qu'est la politesse alors je suis poli, je sais ce qu'est un avis et c'est mon avis. Comment j'ai des avis ? alors là... je sais pas, on m'a raconté, j'ai entendu, j'ai cru comprendre, j'ai vu, enfin je sais quoi.

Somment ça je ne sais pas ? je me suis trompé ?  facepalm c'était donc un préjugé !

Appelons préjugé : erreur de savoir, ou disons, croyance.


* avis = opinion

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Message par Cyril THQI Mer 13 Mai 2015 - 9:35

fleurdesel a écrit:@ Cyril : je trouve malheureusement ça logique, vu comment est considérée l'erreur dans l'éducation. Un enfant qui en fait une est souvent puni, on lui fait honte ou on le fait culpabiliser de ne pas avoir été assez conséquent ("tu aurais dû" "tu aurais pu"). Difficile après d'envisager l'erreur comme une opportunité jouissive d'apprendre, même si je te rejoins complétement sur le fait que c'est comme cela qu'elle devrait être perçue.
Je me demande dans quelle mesure les "tu aurais dû" et "tu aurais pu" ne sont pas surinterprétés par les enfants. L'enseignant peut simplement montrer une direction pour s'améliorer, alors que l'enfant peut y voir en plus un reproche, une réprimande.

Un problème de l'école me semble aussi provenir du fait que les feed-backs arrivent trop tard (et en faible nombre ; ce qui donne à chacun une importance exagérée). Les "tu aurais dû", les "tu aurais pu" et les notes sont des discours portant sur des actions la plupart du temps relativement éloignées. Il est souvent question d'actions remontant au moins à la veille. Or un jeune enfant saisit beaucoup mieux un feed-back sur ce qu'il vient de faire et qu'il a encore à l'esprit. Cela lui est plus utile.  

Le sophisme suivant est malheureusement répandu :

Il est mal de se tromper, donc mieux vaut ne pas reconnaître qu'on s'est trompé.

Je partage la prémisse mais pas la conclusion. Je pense justement l'inverse en vertu de la prémisse : puisqu'il est mal de se tromper, mieux vaut reconnaître qu'on s'est trompé. Lorsqu'on l'a reconnue, l'erreur appartient au passé.
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Message par un.autre.monde Mer 13 Mai 2015 - 17:05

Pleins de choses intéressantes !

Et ça m'amène à une réflexion sur le lien entre préjugé, autoritarisme, et esprit critique.

Les préjugés sont l'instruments d'un ordre autoritaire.

Les premiers étant :
* les parents sont respectables (même s'ils ne se conduisent pas comme des parents sains ~99%)
* les adultes sont respectables (même s'ils ne se conduisent pas comme des adultes sains ~99%)
* l'ordre social est respectable (l'école, l'argent, le travail ..)

L'esprit critique est l'instrument de la libération. Encore faut-il qu'il s'attaque aux préjugés originels, et là, c'est plus difficile, émotions, affect ..

EDIT : On peut aussi penser à une hiérarchie des préjugés, en analogie avec une hiérarchie des connaissances
préjugé sur la vie => préjugé sur l'homme => préjugé sur la société => préjugé sur toi
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Message par Pieyre Mer 13 Mai 2015 - 19:25

Les instruments d'un ordre autoritaire, ne serait-ce pas plutôt les conditionnements éducatifs et médiatiques ?

Les préjugés ne sont jamais que des pré-jugés, ce que nous sommes forcément conduits à élaborer. Le préjugé est un jugement avant... mais avant quoi ? Il y a toujours des considérations que l'on ne prend pas en compte. Pour que le jugement soit pertinent, il faudrait que l'adéquation entre la réalité que l'on observe et la vérité que l'on énonce soit parfaite. Et il n'y a que dans des domaines scientifiques de haut niveau d'abstraction que l'on en approche.

Alors certes je crois qu'il y a une hiérarchie des préjugés, mais elle est arborescente et multifactorielle. On se libère d'un préjugé de façon progressive ou bien par un retournement, mais on ne peut le plus souvent qu'en adopter un autre, ce qui est un progrès en soi, sinon qu'il faudrait en juger par ses conséquences. Et par ailleurs on ne libère pas forcément d'autres préjugés. C'est une possibilité, mais une autre consiste à ce qu'on les laisse subsister en parallèle, voire qu'on les renforce.

Quant au fait que les parents, les adultes, les responsables et l'ordre social soient respectables, c'est certes un a priori, qu'on peut contester ponctuellement, mais qui est structurant.

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Message par Invité Mer 13 Mai 2015 - 22:21

Bonjour à vous Smile

Pieyre a écrit:Les instruments d'un ordre autoritaire, ne serait-ce pas plutôt les conditionnements éducatifs et médiatiques ?
Je le pense aussi.

Pieyre a écrit:Les préjugés ne sont jamais que des pré-jugés, ce que nous sommes forcément conduits à élaborer. Le préjugé est un jugement avant... mais avant quoi ?
Avant un avis, une solution. Qui en soi n'est qu'un autre préjugé. Etc ... Une boucle sans fin.

Pieyre a écrit:Il y a toujours des considérations que l'on ne prend pas en compte. Pour que le jugement soit pertinent, il faudrait que l'adéquation entre la réalité que l'on observe et la vérité que l'on énonce soit parfaite. Et il n'y a que dans des domaines scientifiques de haut niveau d'abstraction que l'on en approche.
La réalité ? Un fait. Un simple fait. En l’occurrence, la jeune femme a fait preuve d'amour envers l'enfant avec qui elle partageait ce moment. Ce qui a eu pour effet d'attirer les autres enfants, voire les plus grands. Ce n'est qu'avec le regard qu'on donne une portée au fait. Qui sait ? C'était peut-être normal pour elle.

Toujours aller au plus simple. Ce sont les équations les plus simples dont on se souvient.

Pieyre a écrit:Alors certes je crois qu'il y a une hiérarchie des préjugés, mais elle est arborescente et multifactorielle. On se libère d'un préjugé de façon progressive ou bien par un retournement, mais on ne peut le plus souvent qu'en adopter un autre, ce qui est un progrès en soi, sinon qu'il faudrait en juger par ses conséquences. Et par ailleurs on ne libère pas forcément d'autres préjugés. C'est une possibilité, mais une autre consiste à ce qu'on les laisse subsister en parallèle, voire qu'on les renforce.
Dans ce cas là, ce n'est pas un préjugé, mais une prise de conscience. Qui bien généralement tend vers de la bienveillance si elle peut être intégrée.

Définir n'est pas juger. Sinon il n'existerait pas deux mots.

Pieyre a écrit:Quant au fait que les parents, les adultes, les responsables et l'ordre social soient respectables, c'est certes un a priori, qu'on peut contester ponctuellement, mais qui est structurant.
Sans contester le côté structurant, ou déstructurant c'est selon, cela devrait aussi être un a posteriori, dans l'idéal (ton propos, on est d'accord). Jugement ? ou sagesse ? Wink

un.autre.monde a écrit:L'esprit critique est l'instrument de la libération. Encore faut-il qu'il s'attaque aux préjugés originels, et là, c'est plus difficile, émotions, affect ..
Afin de se libérer de quoi ?

un.autre.monde a écrit:Je pense justement l'inverse en vertu de la prémisse : puisqu'il est mal de se tromper, mieux vaut reconnaître qu'on s'est trompé. Lorsqu'on l'a reconnue, l'erreur appartient au passé.
Bien d'accord avec le principe.

L'Homme qui ne tente rien ne se trompe qu'une fois. Lao Tseu

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Message par un.autre.monde Jeu 14 Mai 2015 - 9:31

Pieyre a écrit:Les préjugés ne sont jamais que des pré-jugés, ce que nous sommes forcément conduits à élaborer. Le préjugé est un jugement avant... mais avant quoi ? Il y a toujours des considérations que l'on ne prend pas en compte. Pour que le jugement soit pertinent, il faudrait que l'adéquation entre la réalité que l'on observe et la vérité que l'on énonce soit parfaite. Et il n'y a que dans des domaines scientifiques de haut niveau d'abstraction que l'on en approche.

Je pense qu'il y a une erreur d'appréciation sur la signification du mot préjugé.

Je cite wikipédia (Very Happy) :
Le terme préjugé (jugement préalable) désigne des opinions adoptées en l'absence d'informations ou de pratiques suffisantes.

Tel quel je le perçois, le préjugé implique une méthodologie de jugement erronée. Ce n'est pas quelque chose auquel nous sommes forcés. Il est possible de juger sans préjuger. Il ne s'agit pas d'une perfection théorique du jugement, mais du bon sens. Sens, sensibilité, ressenti, lucidité, sagesse. Le jugement par préjugé est celui qui quitte le domaine du bon sens.

Pieyre a écrit:Les instruments d'un ordre autoritaire, ne serait-ce pas plutôt les conditionnements éducatifs et médiatiques ?

Cela résonne avec un autre fil sur le conditionnement. Je ne pense pas que les conditionnements soient autoritaires en tant que tel, ils existent de toute manière. La question est plutôt, à quoi conduisent-ils ?

S'ils conduisent à une habitude de fonctionner avec des préjugés. Ils affaiblissent la capacité de bon sens, d'esprit critique de l'homme.

Aimant a écrit:Afin de se libérer de quoi ?

De l'enfermement des préjugés. Le préjugé m'enferme car je n'ai plus accès à la réalité, au ressenti, au bon sens, mais à une vision déformée par une construction bancale.

Pieyre a écrit:Quant au fait que les parents, les adultes, les responsables et l'ordre social soient respectables, c'est certes un a priori, qu'on peut contester ponctuellement, mais qui est structurant.

Tout dépend, est-ce une conviction - basée sur un raisonnement sain et des données concrètes ? Où est-ce un préjugé - matière friable ?
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Message par Pieyre Jeu 14 Mai 2015 - 11:42

Aimant a écrit:La réalité ? Un fait. Un simple fait.
Selon moi ce n'est pas si simple. Les faits sont pris en compte selon une interprétation de notre part. Cela ne veut pas dire que la réalité nous soit inaccessible bien sûr, mais cet accès est réalisé au moyen de sensations qui n'ont pas encore été conçues sous la forme de faits. Dans tout fait il y a des préjugés, sinon lorsqu'on applique une méthodologie scientifique pour les formuler (en considérant que les jugements scientifiques ne sont pas eux-mêmes des préjugés).

Dans ce cas là, ce n'est pas un préjugé, mais une prise de conscience. Qui bien généralement tend vers de la bienveillance si elle peut être intégrée.
Je crois qu'une prise de conscience peut correspondre à un jugement comparable à celui que l'on opère au moyen d'une méthodologie scientifique, mais de façon implicite. On peut alors considérer une telle prise de conscience comme l'origine de toute science. Mais rien ne garantit qu'on ne retombe pas dans un préjugé.
Quant au fait qu'une prise de conscience conduirait à la bienveillance, je veux bien le croire d'une façon générale, c'est-à-dire statistique. Mais ce n'est pas toujours le cas. Mieux comprendre, cela peut permettre d'avoir des armes pour nuire davantage.

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Message par Pieyre Jeu 14 Mai 2015 - 11:44

un.autre.monde a écrit:Je cite wikipédia (Very Happy) :
Le terme préjugé (jugement préalable) désigne des opinions adoptées en l'absence d'informations ou de pratiques suffisantes.
Les définitions de Wikipédia sont intéressantes quand il s'agit de termes scientifiques ou techniques, enfin ceux pour lesquelles la vocation encyclopédique du site est pertinente. Mais, lorsqu'il s'agit des termes courants de la langue, qui ont une histoire, autant consulter la référence, le Trésor de la langue française, où on lit pour l'entrée préjugé :
A. Vieux – Ce qui a été jugé dans un cas semblable ou analogue.
B. 1 – Opinion a priori favorable ou défavorable qu'on se fait sur quelqu'un ou quelque chose en fonction de critères personnels ou d'apparences.
B. 2. Péjoratif, souvent au pluriel – Opinion hâtive et préconçue souvent imposée par le milieu, l'époque, l'éducation, ou due à la généralisation d'une expérience personnelle ou d'un cas particulier.

Tel quel je le perçois, le préjugé implique une méthodologie de jugement erronée. Ce n'est pas quelque chose auquel nous sommes forcés. Il est possible de juger sans préjuger. Il ne s'agit pas d'une perfection théorique du jugement, mais du bon sens. Sens, sensibilité, ressenti, lucidité, sagesse. Le jugement par préjugé est celui qui quitte le domaine du bon sens.
Une méthodologie de jugement, cela me paraît un peu lourd tout de même pour ce qui se produit en général. On est juste influencé par ce qu'on pense déjà et ce que pensent les autres, non ?
Par ailleurs, je n'ai pas dit que nous soyons forcés, mais conduits à formuler des préjugés, simplement parce que nous n'avons pas toutes les informations à notre disposition. Aussi le bon sens, comme la prise de conscience dont il a été question avec Aimant, je crois que c'est le moyen de formuler des jugements pré-scientifiques, mais sans garantie que ce soit scientifique.

Ce que je pense, c'est que des termes comme préjugé, avis, opinion, etc. ne se distinguent que par des connotations historiques. Ce qui compte, c'est qu'il y a des sentiments et des jugements, et, si l'on veut remonter à la racine, des sensations et des preuves. Les sensations touchent au réel; elles ne peuvent tromper. Les preuves n'y touchent plus; elles peuvent être exactes. En dehors de cela, on est dans le préjugé.

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Message par Invité Jeu 14 Mai 2015 - 17:34

J'ai oublié cela dans mon premier post. Peut-être serait-il bien que tu te dises merci à toi aussi Fleurdesel ? Smile

Merci un.autre.monde pour ta réponse Smile . Très intéressant ton point de vue sur la lucidité Smile

Pieyre a écrit:
Aimant a écrit:La réalité ? Un fait. Un simple fait.
Selon moi ce n'est pas si simple. Les faits sont pris en compte selon une interprétation de notre part. Cela ne veut pas dire que la réalité nous soit inaccessible bien sûr, mais cet accès est réalisé au moyen de sensations qui n'ont pas encore été conçues sous la forme de faits. Dans tout fait il y a des préjugés, sinon lorsqu'on applique une méthodologie scientifique pour les formuler (en considérant que les jugements scientifiques ne sont pas eux-mêmes des préjugés).
Là, je vois une supposition, ou la "mesure" de l'état. Pas un fait, l'état : Chat de Schrödinger . Tant que la boite est fermée, personne ne connait l'état du chat. Si la boite est ouverte, l'état du chat est connu.

Pieyre a écrit:Je crois qu'une prise de conscience peut correspondre à un jugement comparable à celui que l'on opère au moyen d'une méthodologie scientifique, mais de façon implicite. On peut alors considérer une telle prise de conscience comme l'origine de toute science. Mais rien ne garantit qu'on ne retombe pas dans un préjugé.
Implicite ou indicible ? C'est cette notion que je tente de mettre en relief : automatisme psychologique. Parce que la pensée est plus riche alors : pensée complexe.

Pieyre a écrit:Quant au fait qu'une prise de conscience conduirait à la bienveillance, je veux bien le croire d'une façon générale, c'est-à-dire statistique. Mais ce n'est pas toujours le cas. Mieux comprendre, cela peut permettre d'avoir des armes pour nuire davantage.
On peut le voir ainsi. J'ai tendance à vouloir croire que l'Humanité ne peut que s'améliorer en apprenant à mieux se connaitre : l'ombre. Personne ne peut bien vivre en se disant consciemment qu'il est une pourriture, à quelques exceptions.

Pieyre a écrit:Ce que je pense, c'est que des termes comme préjugé, avis, opinion, etc. ne se distinguent que par des connotations historiques. Ce qui compte, c'est qu'il y a des sentiments et des jugements, et, si l'on veut remonter à la racine, des sensations et des preuves. Les sensations touchent au réel; elles ne peuvent tromper. Les preuves n'y touchent plus; elles peuvent être exactes. En dehors de cela, on est dans le préjugé.
La vérité est ailleurs (petite musique de fond) Wink

Je le vois différemment. Les preuves n'existent pas. Il y a une probabilité donnée, dans une dimension donnée. Ce qui est "vrai" pour moi, ou approchant, ne l'est pas forcément pour quelqu'un d'autre. Ce qui permet justement de se détacher du jugement, qui inclue une notion de définitif. D'où une réalité simple, quoique riche.

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Message par Weigela Sam 16 Mai 2015 - 4:53

Aimant a écrit:J'ai oublié cela dans mon premier post. Peut-être serait-il bien que tu te dises merci à toi aussi Fleurdesel ? Smile

Smile Sur les choses sur lesquelles j'ai travaillé sur moi, me dire merci j'y arrive. Là c'est quelque chose d'assez spontané. D'aussi loin que je me souvienne, je n'aimais pas que les gens mettent en boîte d'autres personnes sans s'y être confrontées personnellement. C'est quelque chose que je voyais faire très facilement par plusieurs membres de ma famille, mais heureusement pour moi, pas par mes parents (non pas qu'ils n'en avaient pas, mais ils n'en faisaient part que lors des repas de famille, qui étaient assez rares). Du coup ça n'est pas rentré dans mon champ de normalité et je regardais ça comme quelque chose d'illogique, de bizarre. Je suppose qu'ainsi, même si j'ai intégré de nombreux préjugés culturels, j'arrive facilement à m'en détacher.

Bon alors, personne n'a d'autre expérience de préjugé avéré faux à partager ? Very Happy
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Message par un.autre.monde Sam 16 Mai 2015 - 13:30

En réfléchissant à la question, me sont venues d'autres pistes. Je pose des affirmations mais, bien entendu, elles sont ici pour être discutées.

Le préjugé consiste à enfermer l'autre dans une catégorie. Je l'essentialise, je le réduis. Il n'est plus un être humain dans sa complexité mais un tatoué, un noir, une femme, etc. Ses catégories priment sur son individualité.

Pourquoi fais-je cela ? Car j'ai perdu mon sens de l'égalité, de l'universel humain, du fait que tous les être humains sont égaux. Certains ne sont plus mes semblables, ils sont différents, essentiellement différents.

Pourquoi ai-je perdu mon sens de l'égalité ? Diviser pour régner !  Le système social assure le maintien de la caste dominante en faisant en sorte que la majorité s'épuise dans une lutte interne. Si je me débarrasse de mes préjugés, j'accède à mon sens de l'égalité, de la justice - et je ne tolère plus le maintien de cette caste dominante.

Préjugé, fermeture, division, inégalité.
Absence de préjugé, ouverture, solidarité, égalité.

EDIT : il me vient aussi à l'esprit le terme fraternité, égalité-fraternité, mais je ne vois pas clairement comment l'intégrer
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Message par Mika2 Lun 18 Mai 2015 - 23:23

Cyril THQI a écrit:Lorsque c'est un grand pan de mes croyances qui s'écroule par réactions en chaîne, cela devient très jouissif. J'ai toujours été étonné que cette disposition d'esprit ne soit pas plus partagée.

Je partage totalement ce point de vue. A vrai dire, chaque déconstruction éclairée me fait l'effet d'un kinder surprise (s'il ne s'agit pas de choses trop personnelles bien sûr). Parfois on y découvre de jolies choses et parfois des trucs laids mais je préfère cela à la platitude du quotidien.

un.autre.monde a écrit:
Car j'ai perdu mon sens de l'égalité

Est-ce que le sens inné de l'égalité est une conviction? Un espoir? Un préjugé ? Razz
Difficile de "post-juger", même les jeunes enfants ne semblent pas si égalitaires (voir le post sur les souvenirs de la petite enfance Smile). Mais en tous cas nos amis les singes semblent appuyer tes dires: https://www.youtube.com/watch?v=meiU6TxysCg

fleurdesel a écrit:
Bon alors, personne n'a d'autre expérience de préjugé avéré faux à partager ? Very Happy

Il n'y a pas si longtemps j'avais cette idée que toutes les personnes impliquées dans des actions humanitaires et beaucoup d'ONG devaient être des personnes dévouées, altruistes, inspirées. Le cliché quoi. Mais en fait non, comme partout ailleurs il y a des personnes bien, des égocentriques, des inspirées, des personnes qui se cherchent, des courageuses, des narcissiques, des bosseurs et des bossy, de belles âmes comme des moins belles. Par contre mon préjugé de non cupidité s'est bien confirmé dans ce type de population.
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Message par Ereen Mar 19 Mai 2015 - 0:58

un.autre.monde a écrit: Le préjugé consiste à enfermer l'autre dans une catégorie. Je l'essentialise, je le réduis. Il n'est plus un être humain dans sa complexité mais un tatoué, un noir, une femme, etc. Ses catégories priment sur son individualité.

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Message par JCVD Mar 19 Mai 2015 - 1:06

C'est cruel !
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Message par un.autre.monde Mar 19 Mai 2015 - 17:27

Mikadokido a écrit:
Est-ce que le sens inné de l'égalité est une conviction? Un espoir? Un préjugé ? Razz
Difficile de "post-juger", même les jeunes enfants ne semblent pas si égalitaires (voir le post sur les souvenirs de la petite enfance Smile). Mais en tous cas nos amis les singes semblent appuyer tes dires: https://www.youtube.com/watch?v=meiU6TxysCg

Le sens de l'égalité, de l'universel humain, est une conviction en effet. C'est la conviction que c'est une condition pour être pleinement homme.
J'entends le mot homme comme homo sapiens adulte, et adulte sur le plan spirituel.

Que des enfants ne soient pas encore "homme", cela me parait normal (on ne naît pas homme, on le devient).

Le problème est plutôt les homo sapiens qui ont largement passé l'âge adulte sans devenir "homme" Very Happy (mais je suis HS là).
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Message par Invité Mar 19 Mai 2015 - 17:45

un.autre.monde a écrit:
Mikadokido a écrit:
Est-ce que le sens inné de l'égalité est une conviction? Un espoir? Un préjugé ? Razz
Difficile de "post-juger", même les jeunes enfants ne semblent pas si égalitaires (voir le post sur les souvenirs de la petite enfance Smile). Mais en tous cas nos amis les singes semblent appuyer tes dires: https://www.youtube.com/watch?v=meiU6TxysCg

Le sens de l'égalité, de l'universel humain, est une conviction en effet. C'est la conviction que c'est une condition pour être pleinement homme.
J'entends le mot homme comme homo sapiens adulte, et adulte sur le plan spirituel.

Que des enfants ne soient pas encore "homme", cela me parait normal (on ne naît pas homme, on le devient).

Le problème est plutôt les homo sapiens qui ont largement passé l'âge adulte sans devenir "homme" Very Happy (mais je suis HS là).

Bé parce que on est dans la comparaison. riche/ pauvre, niveau d'étude, niveau social, physique, morale etc... on reste dans les "apparences".

Moi je ne pense pas que l'égalité ce soit vraiment ça, c'est comme on dit "devant la mort, nous sommes tous égaux" . C'est voir le fond et non la forme.

Beaucoup d'homo sapiens n'ont pas de fond ? silent

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Message par ShineFlower Sam 23 Mai 2015 - 18:18

Ereen a écrit:
un.autre.monde a écrit: Le préjugé consiste à enfermer l'autre dans une catégorie. Je l'essentialise, je le réduis. Il n'est plus un être humain dans sa complexité mais un tatoué, un noir, une femme, etc. Ses catégories priment sur son individualité.

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Message par Pieyre Sam 23 Mai 2015 - 18:54

Ce n'est pas tout à fait cela selon moi. Ce serait plutôt considérer des catégories de façon uniforme, de sorte que si on estime qu'une personne en fait partie, en déduire qu'automatiquement elle pensera ceci ou fera cela.

Les catégories nous sont bien utiles, mais elles sont floues quant à leurs frontières et elles ne sont pas homogènes. Donc, si l'on estime qu'une personne fait partie d'une catégorie et qu'on ne la connaît pas par ailleurs, eh bien on en est réduit à utiliser des statistiques (scientifiques ou simplement déterminées grossièrement par une appréciation personnelle) au cas où l'on aurait à se prononcer sur une caractéristique de la personne.

Ainsi, dans le cas où il me faudrait remplir un formulaire anthropométrique d'un groupe de personnes avec la taille, le poids, etc. sans pouvoir laisser les champs en blanc et que je ne dispose pas de la taille d'une femme du groupe, eh bien j'inscrirais 1,68 m, puisque c'est la taille moyenne des femmes en France (en 2007). C'est un préjugé, mais ce n'est pas n'importe quoi; c'est même la meilleure réponse que je puisse indiquer. Après, il sera temps d'obtenir l'information manquante pour corriger ce préjugé.

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Message par Invité Jeu 28 Mai 2015 - 21:15

Pieyre a écrit:Ainsi, dans le cas où il me faudrait remplir un formulaire anthropométrique d'un groupe de personnes avec la taille, le poids, etc. sans pouvoir laisser les champs en blanc et que je ne dispose pas de la taille d'une femme du groupe, eh bien j'inscrirais 1,68 m, puisque c'est la taille moyenne des femmes en France (en 2007). C'est un préjugé, mais ce n'est pas n'importe quoi; c'est même la meilleure réponse que je puisse indiquer. Après, il sera temps d'obtenir l'information manquante pour corriger ce préjugé.

Ou alors tu inscrira 1,64 parce que elle pese 54 kg. Ou rien n'inscrire (ce qui faussera surement moins le formulaire). celui qui préjuge (juge) n'est pas celui qui n'a pas les informations, mais celui qui crois en des informations.
Il ne se base pas par rapport au % le moins faux, mais par rapport à ce qu'il considère comme vrai, comme bien, comme mal etc..

Le préjugeur me semblent être moraliste.

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Message par Pieyre Jeu 28 Mai 2015 - 22:16

C'est une interprétation possible, mais je pense qu'on ne doit pas s'y réduire. C'est ce que je défends depuis le début sur ce sujet. Il y a l'aspect de prise de conscience, lorsqu'on s'aperçoit qu'on avait jugé trop vite d'une personne – ce dont je ne conteste pas que cela peut être une expérience déterminante. Mais je crois qu'on ne devrait pas définir tant de mots selon une connotation négative, ni positive, mais le plus souvent selon une simple dénotation. Ainsi un préjugé, c'est ce qui est jugé a priori, soit parce qu'on ne veut pas faire l'effort d'aller plus loin, soit parce qu'on ne peut pas. Ce n'est donc ni bien ni mal quant au fond, ou cela peut l'être, mais en fonction des circonstances.

Je crois que le mieux, quand on veut louer ou critiquer une attitude, c'est de faire des phrases qui permettent de décrire le plus précisément la situation rencontrée, et non plaquer des termes qui jouent le rôle de signaux destinés à ce qu'on hue ou qu'on applaudisse quelqu'un.

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Message par Invité Jeu 28 Mai 2015 - 22:44

Gardons nous de juger le juge ?

Je suis d'accords avec toi, mais il est difficile d'expliquer ce qu'est une omelette sans dire qu'il y a des oeufs dedans.

Je ne souhaiterais pas m'y réduire non plus, le terme est trop péjoratif et se réduit lui aussi à un jugement (appréciatif, péjoratif / dépréciatif ), de plus, il y a une continuation aussi aussi derrière ce terme, des connivences avec d'autres adjectifs etc.. mais néanmoins il me semble quelque chose de "vrai" la dedans (le préjugeur est "moraliste") et dans la mesure ou nous sommes tous soumis à préjugés, je ne tenais pas à signifier "c'est mal" , mais "c'est".

Car comme tu le dis, "soit parce que l'on ne peut pas" (et il me semble que ça tient plus de ça, bon normal parti pris sur le déterminisme), je n'imagine pas en employant ce mot fouettez avec les chaines, mais tenter de les trouver / montrer.

C'est audacieux, et je ne sais pas si je devrais Embarassed de honte ou bien Bisous l'orgueil.

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Message par Invité Sam 30 Mai 2015 - 11:49

Je trouve toute cette conversation super intéressante : merci !

Je me reconnais tout à fait dans la jubilation ressentie lorsqu'un préjugé tombe.

Quand j'étais ado j'avais le préjugé que les personnes qu'on appelle fortes, rondes étaient faignantes, un peu stupides. C'est une époque où j'étais très sportive, à haut niveau avec tout ce que cela apporte de positif mais aussi les inconvénients d'une exigence attendue de l'entraineur (gourou), d'un esprit trop compet' et des souffrances physiques.
Avoir ce préjugé me permettait de rester, d'entretenir une zone de confort pour éviter une remise en question de mon mode de vie d'alors.

Le préjugé exclu mais le préjugé rassure, le préjugé est présent chez les personnes qui en ont besoin pour ne pas faire vaciller leurs système de valeurs. Les faire tomber, certains ne peuvent pas le faire mais d'autres ne le veulent pas. Ceux qui tiennent les rênes d'un système puissant au niveau de notre société se bardent de préjugés une bonne fois pour toute pour mettre leur sens moral en sommeil voire même ont grandi dans une micro-société qui font d'eux des humains avec un sens moral "particulier". Quand le PDG de Nestlé dit que des extrémistes souhaitent que l'eau reste un bien collectif alors qu'on pourrait la privatiser pour en faire une valeur marchande comme une autre, vit-il avec des préjugés ou un sens moral différent ? différent par rapport à quelle "norme" ?

Un préjugé l'est en fonction de son époque ? Je pense que des citadins achetant un 4X4 sont superficiels et égoïstes.
Est-ce un préjugé ?

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Message par bepo Sam 30 Mai 2015 - 12:41

Je crois que le mieux, quand on veut louer ou critiquer une attitude, c'est de faire des phrases qui permettent de décrire le plus précisément la situation rencontrée, et non plaquer des termes qui jouent le rôle de signaux destinés à ce qu'on hue ou qu'on applaudisse quelqu'un.
Oui. D'autant que le récepteur est aussi fortement incité aussi à extraire uniquement les connotations supposés, puisque c'est comme cela qu'il se mettra à dos le moins de monde possible.
Sinon rigolo le préjugé sur le préjugé.

Si non à ce que j'ai cru comprendre des interventions ci dessus, et je suis d'accord avec cela, tout le monde fonctionne en réalité par préjugés.
Quand le nombre de variable est faible et surtout maitrisé c'est extrêmement efficace.
En sciences (au lycée dois je préciser pour éviter tout pinaillage)  par exemple, on procède souvent en identifiant une situation connue, pour ne faire qu'appliquer une méthodologie supposée maitrisée et comprise sans en redémontrer le bien fondé. Bref le préjugé est à l'application ce que le raisonnement est à la construction.
Le problème survient lorsque le nombre de variables est totalement inconnu et que le temps imparti pour formuler une réponse est trop court. Dans ce cas, et dans le contexte de la vie de tous les jours, c'est le préjugé le plus opportun qui est servi. Et sa pertinence n'est que statistique étant donné le nombre d'inconnues.
Du coup quand on critique un préjugé, on ne critique pas, le plus souvent, le fait d'avoir recours à un préjugé , mais le fait qu'un autre préjugé plus opportun semble à disposition.
Et souvent on se bataille sur les variables à privilégier (intervient alors l'insulte suprême qui transforme le préjugé en idéologie), en négligeant totalement que dans tous les cas il existe un nombre incalculable de variables qui sont totalement ignorées par tous les préjugés en présence.

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Message par Pieyre Sam 30 Mai 2015 - 13:29

Il y a toujours un nombre incalculable de paramètres. Cela nous conduit à formuler des jugements divers, qui ne sont ni vrai ni faux en tant que tels, mais qu'on pense adaptés à la situation. Parfois, en fonction des convergences de grandeurs qui les déterminent, on peut exprimer un jugement de plus haut niveau, un jugement critique, qui permet de qualifier les jugements naïfs de préjugés. D'un réel relatif, on est passé à un vrai. Pourtant c'est un vrai relatif, qui doit lui-même être mis en question en retrouvant la réalité, une réalité adéquate et non simplement imaginée. C'est-à-dire qu'on doit se livrer à une critique de la critique.

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Message par Invité Sam 30 Mai 2015 - 13:45

bepo a écrit:Le problème survient lorsque le nombre de variables est totalement inconnu et que le temps imparti pour formuler une réponse est trop court. Dans ce cas, et dans le contexte de la vie de tous les jours, c'est le préjugé le plus opportun qui est servi. Et sa pertinence n'est que statistique étant donné le nombre d'inconnues.
Du coup quand on critique un préjugé, on ne critique pas, le plus souvent, le fait d'avoir recours à un préjugé , mais le fait qu'un autre préjugé plus opportun semble à disposition.
Et souvent on se bataille sur les variables à privilégier (intervient alors l'insulte suprême qui transforme le préjugé en idéologie), en négligeant totalement que dans tous les cas il existe un nombre incalculable de variables qui sont totalement ignorées par tous les préjugés en présence.
Très intéressant, merci Smile

Donc, si je te suis, moins il y a d'inconnues, peu importe le nombre de variables, moins c'est un préjugé ? Tu appellerais comment le résultat dans ce cas ?

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Message par Tesla Sam 30 Mai 2015 - 14:57

Ave,

Je reprends un peu les choses selon mes termes...
Vous m'excuserez d'avoir simplement survolé le sujet, j'espère.

Je suppose qu'on est d'accord pour dire qu'un "préjugé", c'est un "pré-jugé", donc quelque chose qui est "jugé d'avance". Donc, c'est un cadre de pensée qui est pré-établi, qui nous sert à juger sans avoir à réfléchir de trop.
Pour ce qui est des racines possibles des préjugés, j'en vois deux :
- La personnalité se voit inculquer nombre de "cadres" communs à tous, de manières de "mâcher" la réalité qui l'entoure (éducation).
- La personnalité se fixe elle-même des cadres qui lui permettent de se faciliter la vie et de ne pas être en grosse ébullition mentale à chaque fois qu'une feuille vole dans son champ de vision.

Du coup, on peut voir les préjugés comme étant un synonyme de programmation mentale.
Du même coup, on peut voir les préjugés comme étant fondamentalement ni "bons" ni "mauvais".
On parle de préjugés assez souvent, avec une connotation négative... en fait, est-ce que notre vie n'est pas remplie de préjugés ? De cadres mentaux qui nous permettent de nous faire une représentation du monde qui nous entoure, sans y passer des heures ?
Est-ce que finalement, notre mode de fonctionnement ne serait (à tout hasard) pas fait de préjugés plus ou moins libérateurs/limitants, qu'il est parfaitement normal de réactualiser de temps en temps ?
Quand on parle de préjugés, dans la vie courante, nous ne faisons "que" remettre en question ceux qui ne nous paraissent plus d'actualité, à mon avis.

Un préjugé est une réponse pré-programmée à notre environnement ; c'est normal, s'il est simpliste. Il est fait pour. Il est bâti sur des "cases", qui sont en fait des réactions conditionnées, des critères logiques qui vont produire des réactions logiques.
Oui, pour faire clair, de mon point de vue, un préjugé est une construction logique - qui possède sa propre logique interne, mais toute logique est relative, n'est-ce pas ?

Je comprends tout à fait que le fait qu'un préjugé tombe puisse procurer un grand plaisir. C'est chouette, de se réapproprier son propre esprit (ses propres réactions), non ?

Pour ce qui est de l'aspect social du préjugé, c'est sûr que nous avons des bases communes et une manière commune (et donc programmée) de nous comporter, de communiquer... C'est essentiel. Le préjugé "négatif" est le revers emm**dant d'une médaille géniale, au fond. Renoncer aux mauvais côtés revient à renoncer aux bons - on "juge" tous, cela fait partie de notre fonctionnement naturel.
Encore mieux, nous sommes subjectifs.
Nous devons l'être, ou alors, la notion même d'individu est à hypothéquer direct.

Après, tout dans une personne ne ramène pas forcément aux préjugés.
Reste que le préjugé pourrait aussi bien être vu comme un outil d'évolution formidable. Ou l'inverse.
Je pense que très peu de gens sont libres de tout préjugé, encore faudrait-il que cette liberté retrouvée puisse se partager et non être vécue seul, dans l'isolement le plus complet !
Encore que, parmi la myriade de personnes qui en ont, on peut faire la différence entre ceux qui le gèrent intelligemment, et ceux qui ne bougeraient pas d'un iota, même en vivant des millions d'années.

C'est ça qui compte, et non pas avoir des préjugés ou non, de mon point de vue.
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Message par Weigela Jeu 8 Oct 2015 - 3:45

Cette semaine, à l'occasion de l'observation du comportement de certains parents que je ne comprenais absolument pas, j'ai ressenti comme une sorte de vertige. Ca m'arrive rarement, essentiellement quand je suis confrontée à des valeurs qui me paraissent impossibles pour bien vivre ensemble. C'est du genre la personne qui a toujours vécu dans un petit bourg de 200 personnes, connaît tout le monde etc et ne sait pas qu'il existe autre chose et d'un coup se retrouve à Paris.
D'un coup je perçois les gens que je ne comprendrais jamais, ces gens qui ont les mêmes valeurs que moi mais des pratiques différentes, ces gens qui ont les mêmes pratiques mais pas les mêmes valeurs, ceux qui n'ont ni les mêmes valeurs ni les mêmes pratiques, ceux qui disent ce qu'ils font et ce qu'ils sont, ceux qui disent rien, ceux qui prétendre être qui ils aimeraient être, ceux qui prétendre être ce qu'ils croient être, ceux qui font ce qu'ils croient que les autres aimeraient qu'ils fassent, ceux qui sont cohérents sur certains sujets et incohérents sur d'autres, ceux qui sont ouverts sur certains sujets mais obtus et obstinés sur d'autres, la façon de vivre de ceux à qui il ne manque matériellement rien, de ceux à qui il manque presque tout, de ceux qui vivent en sécurité, de ceux qui sont dans l'insécurité permanente etc
Dans ces moments donc je me sens un peu en état de choc, incapable d'agir, face à la perception de nos différentes réalités. Et là je repense à ce sujet, et je me dis que les préjugés facilitent beaucoup la vie au quotidien. Se représenter les choses en bicolore et avec peu de nuances, c'est reposant.
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Message par docteurwho Jeu 8 Oct 2015 - 13:54

On peut parler également des préjugés positifs?

Si le fil parle plutôt des préjugés négatifs, je me bornerais à mettre en avant la démarche d'occultation de tout le potentiel du sujet "pré-jugé" qui est gommé par l'observateur-juge. Il s'agit parfois de fainéantise, comme les marronniers de certains journaux, mais souvent de détestation de l'observé ce qui me pousserait à rebaptiser ce fil " îre-réalité ". Wink
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Message par Weigela Jeu 8 Oct 2015 - 14:09

oui oui, d'ailleurs un des intervenants nous présentait un pré jugé positif qui s'était avéré étonné et c'est tout aussi interessant Wink
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Message par docteurwho Jeu 8 Oct 2015 - 14:46

Très bien, alors je vous présente un préjugé positif qui a eu la vie tenace chez moi : l'Homme est bon. L'homme est un être doué de conscience, d'intelligence et de langage ce qui fait de lui un apprenant - enseignant né. Partant, j'ai cru très longtemps que l'on s'enrichissait tous en partageant nos connaissances et en débattant allégrement de tout et de rien. Smile

La réalité m'a enseigné que les choses étaient loin d'être aussi simples : entre les jaloux, ceux qui s'imaginent que partager sa connaissance est une forme de "m'as tu vu" et ce pour qui une information nouvelle remettait en cause la définition qu'il donnait au monde et à eux-mêmes, j'ai déchanté (avec beaucoup de regrets).
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Message par Weigela Jeu 8 Oct 2015 - 15:59

eh bien c'est un pré jugé que nous avons partagé Wink La réalité est plus complexe et plus dure aussi
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Message par docteurwho Ven 9 Oct 2015 - 12:11

Je n'étais donc pas le seul à être à ce point naïf? Ca me rassure. Smile

Oui, la réalité est complexe. A moins qu'elle ne soit simple mais que nos cerveaux de primates chasseurs-cueilleurs ne soient pas conçu pour la comprendre ce qui la ferait paraître complexe à nos yeux.

Le plus étrange, c'est que je comprends que le mécanisme de préjugé nous est nécessaire : on doit gérer une telle quantité d'information et d'action que l'humain ne peut prendre la peine de se pencher sur chaque fait, chaque moment, chaque individu. Il agit donc avec un schéma préconçu. Ce que j'apprécie moins c'est lorsque quelqu'un utilise ces préjugés pour avoir barre sur quelqu'un ou pour refuser d'évoluer.

Un autre préjugé négatif : les bières US sont beurk. Eh bien c'est de moins en moins vrai.
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Message par AlphaZ Lun 12 Oct 2015 - 23:48

Merci Fleurdesel pour ce sujet ! Very Happy
Moi aussi j'adore quand mes préjugés m'explosent à la figure (et c'est à ce moment-là que je me rends compte de leur existence d'ailleurs).
Je connais une jeune mamie d'environ 60 ans, qui a une grande passion pour les concours de beauté de chiens. Cette nana a une autre passion, musicale. On s'imagine des tas de trucs, mais elle, ce qu'elle adore par-dessus tout, c'est.... le métal !! Very Happy
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Message par Weigela Mar 13 Oct 2015 - 15:27

ah c'est excellent : une petite photo d'elle avec un T shirt à un concert ? Very Happy
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Message par AlphaZ Mar 13 Oct 2015 - 19:46

Very Happy Non, non, je ne ferai pas ça. Mais cette combinaison est tellement improbable que ça en est génial!
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Message par docteurwho Mer 14 Oct 2015 - 13:17

Pas si improbable quand on y réfléchit : elle a eu 20 ans dans les 70's. Elle a sans doute dansé sur Black Sabbath, Deep Purple. A 27 ans, elle a découvert Iron Maiden. A 35, metallica... ^^
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