Le zèbre nomade, ou les rayures en liberté et décomplexées
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Re: Le zèbre nomade, ou les rayures en liberté et décomplexées
@Broutille : oui pas de souci, envoies moi un MP. Je te promets pas d'être hyper rapide à répondre, mais je vais essayer de pas laisser traîner (je suis une horrible procrastineuse)
Pour la peur de partir sans savoir, je dirais qu'il y a certaines choses que tu peux savoir ou plutô cadrer, tout en sachant que tu pourras ajuster au fur et à mesure. ex : pour le budget, faire un budget prévisionnel grosso modo, puis te permettre une flexibilité au niveau des dates, pour pouvoir rester plus lontemps dans un pays moins cher si tu vois que tu dépenses trop, et vis versa. Puis tu peux ajuster ta façon de voyager aussi (par exemple faire du couchsurfing dans certains endroits ou par exemple aux Etats Unis je ne mangeais qu'une seule fois par jour c'était largement suffisant, en contre partie j'ai fait de l'hélico au dessus du grand canyon par exemple). Bref, un cadre en pointillés, pour avoir l'impression de savoir où tu vas tout en sachant que tu sauras/pourras ajuster en cours de route. Plus tu voyageras et plus tu apprendras à te faire confiance sur comment gérer l'inconnu.
@siamois :
merci, tu donnes du grain à moudre à mon hamster de cerveau avec tes métaphores de forêt et de fleuves...
"peut-être envie que ça ne se passe pas trop mal tout simplement ? " purée ça se trouve t'as raison ...et dans ce cas là ben j'ai bien le droit alors ! Parfois les paradoxes deviennent des évidences ... ça se trouve tu viens de m'ouvrir une porte. Je garde ça dans un coin de ma tête (ça et les forces tangentes qui font tourner le cercle)
merci
Feng shui, énergétique chinoise, j'y connais très peu...
@jbacmo
Aussi il faut rester centrée sur le coeur, et c'est un langage compris partout. Mince ça fait horriblement bisounours cette phrase. Bon tanpis, j'assume. Je veux dire que quand ton intérêt et ton approche non normative (non jugementale) sont sincères, ça se sent, et alors les gens te laissent observer, questionner, comparer, dire ce que tu perçois. Et ce n'est pas mal pris. Et tu n'es pas forcée de devenir comme le contenant (la société dans laquelle tu es); tu peux l'observer, dire que ça ne te correspond pas, que tu n'as pas envie de changer,et respecter malgré tout cette différence.
(tiens tiens en relisant je me dis que c'est vrai de n'importe quelle intégration Z, dans une société où nous ne sommes pas dans la norme).
Après il faut être prêt à payer le prix de cette non adaptation, en général je dirais que c'est un coût social.
Pour moi le voyage me faisait moins l'impression d'un jeu de rôle grandeur nature que la vie quotidienne normale en France.
" Et je veux ramener les bouts de moi qui n'existent qu'ailleurs dans ma valise, également." ah ben voilà, c'est ça. Pour moi le voyage long terme ça permet de faire ça, car tu deviens qui tu es déjà, et quand tu colles tous les morceaux ça donne un patchwork bizarre qui ne va dans aucun intérieur mais auquel on s’accroche comme à une vieille couverture préférée (tiens c'est marrant l'ironie du double sens de couverture d'ailleurs ... enfin dans cette phrase c'est le sens premier qui est à considérer)
Pour la peur de partir sans savoir, je dirais qu'il y a certaines choses que tu peux savoir ou plutô cadrer, tout en sachant que tu pourras ajuster au fur et à mesure. ex : pour le budget, faire un budget prévisionnel grosso modo, puis te permettre une flexibilité au niveau des dates, pour pouvoir rester plus lontemps dans un pays moins cher si tu vois que tu dépenses trop, et vis versa. Puis tu peux ajuster ta façon de voyager aussi (par exemple faire du couchsurfing dans certains endroits ou par exemple aux Etats Unis je ne mangeais qu'une seule fois par jour c'était largement suffisant, en contre partie j'ai fait de l'hélico au dessus du grand canyon par exemple). Bref, un cadre en pointillés, pour avoir l'impression de savoir où tu vas tout en sachant que tu sauras/pourras ajuster en cours de route. Plus tu voyageras et plus tu apprendras à te faire confiance sur comment gérer l'inconnu.
@siamois :
merci, tu donnes du grain à moudre à mon hamster de cerveau avec tes métaphores de forêt et de fleuves...
"peut-être envie que ça ne se passe pas trop mal tout simplement ? " purée ça se trouve t'as raison ...et dans ce cas là ben j'ai bien le droit alors ! Parfois les paradoxes deviennent des évidences ... ça se trouve tu viens de m'ouvrir une porte. Je garde ça dans un coin de ma tête (ça et les forces tangentes qui font tourner le cercle)
merci
Feng shui, énergétique chinoise, j'y connais très peu...
@jbacmo
Pour moi, le "statut" d'étranger permet cela. Et quelque part je me sens déjà étrangère en France mais je n'en ai pas le droit. Le plus dur c'est d'accepter qu'on sera toujours étranger, ça offre des avantages et des inconvénients mais de toutes manières ce n'est pas à nous de décider, on l'est, c'est tout.Je crois que ma problématique est la suivante: j'en ai marre de faire semblant d'être normale, mais j'aimerais ne pas briser le lien avec des gens qui le sont(en moyenne, hein, et par rapport à une norme donnée, je ne crois pas qu'il existe des gens entièrement normaux). En gros, comment s'affirmer sans s'ostraciser?
Et comment rester ouvert à la découverte sans se faire bouffer par l'extérieur? Et comment rejeter certaines choses tout en gardant une possibilité de dialogue?
Aussi il faut rester centrée sur le coeur, et c'est un langage compris partout. Mince ça fait horriblement bisounours cette phrase. Bon tanpis, j'assume. Je veux dire que quand ton intérêt et ton approche non normative (non jugementale) sont sincères, ça se sent, et alors les gens te laissent observer, questionner, comparer, dire ce que tu perçois. Et ce n'est pas mal pris. Et tu n'es pas forcée de devenir comme le contenant (la société dans laquelle tu es); tu peux l'observer, dire que ça ne te correspond pas, que tu n'as pas envie de changer,et respecter malgré tout cette différence.
(tiens tiens en relisant je me dis que c'est vrai de n'importe quelle intégration Z, dans une société où nous ne sommes pas dans la norme).
Après il faut être prêt à payer le prix de cette non adaptation, en général je dirais que c'est un coût social.
Pour moi le voyage me faisait moins l'impression d'un jeu de rôle grandeur nature que la vie quotidienne normale en France.
" Et je veux ramener les bouts de moi qui n'existent qu'ailleurs dans ma valise, également." ah ben voilà, c'est ça. Pour moi le voyage long terme ça permet de faire ça, car tu deviens qui tu es déjà, et quand tu colles tous les morceaux ça donne un patchwork bizarre qui ne va dans aucun intérieur mais auquel on s’accroche comme à une vieille couverture préférée (tiens c'est marrant l'ironie du double sens de couverture d'ailleurs ... enfin dans cette phrase c'est le sens premier qui est à considérer)
Re: Le zèbre nomade, ou les rayures en liberté et décomplexées
Ah Harpo, tu me replonges au Japon ...
Eloge de l'ombre, je l'ai vu au théâtre il y a des années, ça m'avait vraiment marquée ... depuis je le cherche régulièrement parmi les occaz chez Gibert (j'aime bien les livres qui ont un vécu) et il n'y en a jamais.
En parlant de remerciements, ça me rappelle aussi à quel point j'ai aimé la Thaïlande, et l'intention qui est mise dans les gestes pour dire bonjour, et merci. J'aurais aimé pouvoir faire ça dans tous les pays.
Au Japon, le non dit partagé, ça m'a frappée aussi. Et je me suis dit "mais comment c'est possible, on n'est même pas de la même culture!", en fait je crois que c'est une question d'intensité intérieure. D'ailleurs ça n'est pas le cas de tous les gens avec lesquels j'ai interagis là bas. Mais en France il est extrêmement rare qu'on partage de manière aussi sensorielle (c'est non dit mais presque palpable) l'intensité intérieure avec des personnes quasi inconnues.
Eloge de l'ombre, je l'ai vu au théâtre il y a des années, ça m'avait vraiment marquée ... depuis je le cherche régulièrement parmi les occaz chez Gibert (j'aime bien les livres qui ont un vécu) et il n'y en a jamais.
En parlant de remerciements, ça me rappelle aussi à quel point j'ai aimé la Thaïlande, et l'intention qui est mise dans les gestes pour dire bonjour, et merci. J'aurais aimé pouvoir faire ça dans tous les pays.
Au Japon, le non dit partagé, ça m'a frappée aussi. Et je me suis dit "mais comment c'est possible, on n'est même pas de la même culture!", en fait je crois que c'est une question d'intensité intérieure. D'ailleurs ça n'est pas le cas de tous les gens avec lesquels j'ai interagis là bas. Mais en France il est extrêmement rare qu'on partage de manière aussi sensorielle (c'est non dit mais presque palpable) l'intensité intérieure avec des personnes quasi inconnues.
Re: Le zèbre nomade, ou les rayures en liberté et décomplexées
Rebonjour,
En vrai ca me parle ce que tu dis, et j'entends bien l'argument de fond comme quoi quand on s'exprime dans un vrai but communicationnel, ca a plus de chance de fonctionner. Cependant, c'est toujours cette question de connaitre et de poser mes propres limites qui me taraude, et je la pose dans le cadre du voyage mais bien evidemment c'est pareil partout. Je vais etre plus contextuelle: je pense avoir vecu une bonne partie de mon enfance et adolescence en position d'observateur exterieur. D'ailleurs je voulais etre ethnologue, et puis finalement la vie s'est deroulee autrement. Et ce n'est qu'en decouvrant des cercles politiques, notamment anarchistes, que je me suis rendue compte que des modes de vie differents sont possibles, meme en France. La zebritude n'est rentree en ligne de compte que tres tard dans ma conception de moi-meme, y a 2-3 mois seulement. Heureusement j'avais un ego surdimensionne etant petite et j'ai commence par me demander ce qui n'allait pas dans le monde avant de me demander ce qui n'allait pas chez moi. Ca, c'est venu avec l'entree dans la vie active. (J'ai ete petite longtemps )
Mes problemes d'adaptation, je les avais donc interpretes sur un mode social plus large que moi, en essayant de comprendre comment marchait la societe... Et y a de quoi comprendre, honnetement, on n'est pas juste fous...
Je n'ai jamais consciemment fait de choix marginalisants, meme quand je traine avec des squatteurs je vais les voir chez eux puis je rentre chez moi. Ceci dit j'y ai appris des trucs fantastiques: on peut s'organiser en groupe, meme en groupes consequents, sans passer obligatoirement par des guerres souterraines de pouvoir(au contraire on en discute ouvertement pour les gerer ensemble), ou sans faire semblant qu'on n'a pas d'emotions. Y a aussi la possibilite d'exprimer de la colere sans forcement l'associer a une volonte de destruction.
Et finalement dans des groupes qui fonctionnent intelligemment, en dehors de cadres hierarchiques, j'arrive pas trop mal a interagir avec les gens, je dirais que je suis assez sociable, voire meme collectiviste!
Dans le cadre professionnel c'est une autre histoire. Le cadre(en tout cas dans la fonction publique) est concu de telle maniere qu'il faut paraitre efficace plutot qu'etre efficace. Je peux etre tres tenace et avoir beaucoup d'energie pour resoudre des difficultes de travail. Cependant, comprendre les guerres d'image sociale qui ont lieu et comment interagir avec, ca m'use et ca m'epuise, car je trouve ca profondement contre-productif et nuisible de le faire non verbalement.
Je comprends ce que tu dis de te sentir etrangere en France. c'est sans doute pour ca que je voyageais. Au moins, a l'etranger, y a une raison evidente. Ceci dit ce que je travaille dernierement, c'est a essayer d'arreter de faire semblant que ce sentiment ne m'atteint pas. Car certes, il m'atteint moins fort a l'etranger, mais il m'atteint tout de meme.
Exemple concret en voyage: dimanche soir, on etait invites a manger chez le patron de mon copain, sa femme nous avait prepare un super repas, dont des idli, qui sont des especes de blinis a base de farine de riz. Mon copain la felicite sur ses talents de cuisiniere, et plus particulierement sur les idli. Ce sur quoi elle m'entraine dans la cuisine pour me montrer comment on fait, vu que LUI il aime ca, c'est a MOI d'apprendre a les cuisiner. J'aime bien cuisiner, et je sais qu'en langage du coeur, son intention est honorable, n'empeche ca me fait hurler a l'interieur. Mais a l'exterieur, j'ai souri, et mon cerveau s'est deconnecte en signe de protestation... Dans l'ensemble, on a passe une bonne soiree. Certes, j'aurais pu m'en sortir par une blague, mais certains sujets (dont le sexisme) me tiennent vraiment a coeur, et faire une blague ne permettrait pas a mes interlocuteurs de comprendre l'impact qu'ils ont produit.
Je suis prof de metier et de nature (j'ai pas dit que c'etait bien, j'essaie juste d'etre honnete). Une reaction pedagogique qui est souvent efficace eut ete de demander gentiment, en faisant ma debile(en plus je suis une femme blonde alors il est rare qu'on remette ma pretendue betise en question): "je ne comprends pas, pourquoi voulez-vous me l'expliquer a moi?", mais je trouve ca manipulateur, et c'est faux, j'ai tres bien compris, je ne suis juste pas d'accord. De plus, ca m'oblige a avoir une reaction super rapide: gerer ma propre reponse emotionelle en prive, puis analyser les parametres, puis adopter ma "poker face"... Et j'aimerais simplement exprimer mon ressenti (=ca appuie sur une blessure a vif, ca reduit ma personne a la fonction de robot-blender, il y a correlation etablie entre mon accomplissement en tant que femme et mon potentiel de travail menager...). Ceci dit ca va assez naturellement jeter un froid, si je dis ce genre de truc, non? Comment auriez-vous gere ca, ou, si la situation ne vous parle pas, prenez une situation qui appuierait sur un de vos points sensibles?
Et vu que je vais continuer a vivre dans plusieurs milieux en parrallele(jobs, familles, amis, patries...), je veux apprendre a assumer mes reactions emotionelles en public, quand celles-ci sont pour moi un handicap reel a la poursuite de l'interaction. Car mon bien-etre est aussi legitime que le leur. Je ne veux pas mettre des gens mal a l'aise, je veux juste signifier que moi je le suis. Pour moi, c'est aussi une marque de respect, car ca donne a l'autre personne une possibilite de reponse. Ca ne l'enferme pas dans le role du bourreau...
Lena, tu dis: " tu n'es pas forcée de devenir comme le contenant (la société dans laquelle tu es); tu peux l'observer, dire que ça ne te correspond pas, que tu n'as pas envie de changer,et respecter malgré tout cette différence."
Je suis d'accord, mais depuis que je suis prof je pose ce probleme un peu differement. En pedagogie, la non-action est une action comme une autre. Ce que je veux dire par la, c'est qu'a partir du moment ou on existe quelque part, on est partie integrante de cet endroit. J'y vis, cet endroit a un impact sur moi et j'ai un impact sur lui. Et je veux faire attention a ne pas me deresponsabiliser des consequences de mes actes sous pretexte que je n'y reviendrais pas. Ca, ca va a peu pres. Par contre, prendre la responsabilite de mes non-actes est beaucoup plus complexe! J'essaie donc d'adopter en voyage une attitude transposable a d'autres contextes...
Un de ces 4, je vous ferai ptet aussi un bilan de compatibilite zebritude/pays, mais je crois que c'est assez long pour aujourd'hui
En tout cas ca m'interesse d'entendre vos points de vue. Dites-moi si je suis blessante, j'essaie de faire gaffe, mais je peux rater...
Des bisous!
En vrai ca me parle ce que tu dis, et j'entends bien l'argument de fond comme quoi quand on s'exprime dans un vrai but communicationnel, ca a plus de chance de fonctionner. Cependant, c'est toujours cette question de connaitre et de poser mes propres limites qui me taraude, et je la pose dans le cadre du voyage mais bien evidemment c'est pareil partout. Je vais etre plus contextuelle: je pense avoir vecu une bonne partie de mon enfance et adolescence en position d'observateur exterieur. D'ailleurs je voulais etre ethnologue, et puis finalement la vie s'est deroulee autrement. Et ce n'est qu'en decouvrant des cercles politiques, notamment anarchistes, que je me suis rendue compte que des modes de vie differents sont possibles, meme en France. La zebritude n'est rentree en ligne de compte que tres tard dans ma conception de moi-meme, y a 2-3 mois seulement. Heureusement j'avais un ego surdimensionne etant petite et j'ai commence par me demander ce qui n'allait pas dans le monde avant de me demander ce qui n'allait pas chez moi. Ca, c'est venu avec l'entree dans la vie active. (J'ai ete petite longtemps )
Mes problemes d'adaptation, je les avais donc interpretes sur un mode social plus large que moi, en essayant de comprendre comment marchait la societe... Et y a de quoi comprendre, honnetement, on n'est pas juste fous...
Je n'ai jamais consciemment fait de choix marginalisants, meme quand je traine avec des squatteurs je vais les voir chez eux puis je rentre chez moi. Ceci dit j'y ai appris des trucs fantastiques: on peut s'organiser en groupe, meme en groupes consequents, sans passer obligatoirement par des guerres souterraines de pouvoir(au contraire on en discute ouvertement pour les gerer ensemble), ou sans faire semblant qu'on n'a pas d'emotions. Y a aussi la possibilite d'exprimer de la colere sans forcement l'associer a une volonte de destruction.
Et finalement dans des groupes qui fonctionnent intelligemment, en dehors de cadres hierarchiques, j'arrive pas trop mal a interagir avec les gens, je dirais que je suis assez sociable, voire meme collectiviste!
Dans le cadre professionnel c'est une autre histoire. Le cadre(en tout cas dans la fonction publique) est concu de telle maniere qu'il faut paraitre efficace plutot qu'etre efficace. Je peux etre tres tenace et avoir beaucoup d'energie pour resoudre des difficultes de travail. Cependant, comprendre les guerres d'image sociale qui ont lieu et comment interagir avec, ca m'use et ca m'epuise, car je trouve ca profondement contre-productif et nuisible de le faire non verbalement.
Je comprends ce que tu dis de te sentir etrangere en France. c'est sans doute pour ca que je voyageais. Au moins, a l'etranger, y a une raison evidente. Ceci dit ce que je travaille dernierement, c'est a essayer d'arreter de faire semblant que ce sentiment ne m'atteint pas. Car certes, il m'atteint moins fort a l'etranger, mais il m'atteint tout de meme.
Exemple concret en voyage: dimanche soir, on etait invites a manger chez le patron de mon copain, sa femme nous avait prepare un super repas, dont des idli, qui sont des especes de blinis a base de farine de riz. Mon copain la felicite sur ses talents de cuisiniere, et plus particulierement sur les idli. Ce sur quoi elle m'entraine dans la cuisine pour me montrer comment on fait, vu que LUI il aime ca, c'est a MOI d'apprendre a les cuisiner. J'aime bien cuisiner, et je sais qu'en langage du coeur, son intention est honorable, n'empeche ca me fait hurler a l'interieur. Mais a l'exterieur, j'ai souri, et mon cerveau s'est deconnecte en signe de protestation... Dans l'ensemble, on a passe une bonne soiree. Certes, j'aurais pu m'en sortir par une blague, mais certains sujets (dont le sexisme) me tiennent vraiment a coeur, et faire une blague ne permettrait pas a mes interlocuteurs de comprendre l'impact qu'ils ont produit.
Je suis prof de metier et de nature (j'ai pas dit que c'etait bien, j'essaie juste d'etre honnete). Une reaction pedagogique qui est souvent efficace eut ete de demander gentiment, en faisant ma debile(en plus je suis une femme blonde alors il est rare qu'on remette ma pretendue betise en question): "je ne comprends pas, pourquoi voulez-vous me l'expliquer a moi?", mais je trouve ca manipulateur, et c'est faux, j'ai tres bien compris, je ne suis juste pas d'accord. De plus, ca m'oblige a avoir une reaction super rapide: gerer ma propre reponse emotionelle en prive, puis analyser les parametres, puis adopter ma "poker face"... Et j'aimerais simplement exprimer mon ressenti (=ca appuie sur une blessure a vif, ca reduit ma personne a la fonction de robot-blender, il y a correlation etablie entre mon accomplissement en tant que femme et mon potentiel de travail menager...). Ceci dit ca va assez naturellement jeter un froid, si je dis ce genre de truc, non? Comment auriez-vous gere ca, ou, si la situation ne vous parle pas, prenez une situation qui appuierait sur un de vos points sensibles?
Et vu que je vais continuer a vivre dans plusieurs milieux en parrallele(jobs, familles, amis, patries...), je veux apprendre a assumer mes reactions emotionelles en public, quand celles-ci sont pour moi un handicap reel a la poursuite de l'interaction. Car mon bien-etre est aussi legitime que le leur. Je ne veux pas mettre des gens mal a l'aise, je veux juste signifier que moi je le suis. Pour moi, c'est aussi une marque de respect, car ca donne a l'autre personne une possibilite de reponse. Ca ne l'enferme pas dans le role du bourreau...
Lena, tu dis: " tu n'es pas forcée de devenir comme le contenant (la société dans laquelle tu es); tu peux l'observer, dire que ça ne te correspond pas, que tu n'as pas envie de changer,et respecter malgré tout cette différence."
Je suis d'accord, mais depuis que je suis prof je pose ce probleme un peu differement. En pedagogie, la non-action est une action comme une autre. Ce que je veux dire par la, c'est qu'a partir du moment ou on existe quelque part, on est partie integrante de cet endroit. J'y vis, cet endroit a un impact sur moi et j'ai un impact sur lui. Et je veux faire attention a ne pas me deresponsabiliser des consequences de mes actes sous pretexte que je n'y reviendrais pas. Ca, ca va a peu pres. Par contre, prendre la responsabilite de mes non-actes est beaucoup plus complexe! J'essaie donc d'adopter en voyage une attitude transposable a d'autres contextes...
Un de ces 4, je vous ferai ptet aussi un bilan de compatibilite zebritude/pays, mais je crois que c'est assez long pour aujourd'hui
En tout cas ca m'interesse d'entendre vos points de vue. Dites-moi si je suis blessante, j'essaie de faire gaffe, mais je peux rater...
Des bisous!
jbacmo- Messages : 29
Date d'inscription : 06/10/2012
Localisation : Ben, devant mon ordi...
Re: Le zèbre nomade, ou les rayures en liberté et décomplexées
Lena, j'ai terminé la lecture de ton fil. Je ne sais pas quoi d'autre dire que "j'ai adoré" te lire (ainsi que les autres).
J'ai plein plein de questions dans ma tête sur le coût moyen d'un tel tour, avec qui partir, comment planifier ou y aller au feeling (selon les endroits), la nourriture etc.
Mais je ne suis pas sûre que tu aies le temps d'y répondre à toutes, je vais les garder de côté pour l'instant.
Invité- Invité
Re: Le zèbre nomade, ou les rayures en liberté et décomplexées
@Jbacmo : Ton texte est bien agréable à lire. Et tu donnes une belle définition du yin-yang : ce que je fais ET ce que je ne fais pas bravo ! "En pédagogie, la non-action est une action comme une autre" : re bravo !
Ton aventure culinaire montre bien la nécessité de s'adapter qui est si nécessaire je crois à la réussite d'un voyage.
Ca me rappelle un témoignage d'un vétérinaire. Sa femme et lui allaient diner chez des amis et on leur sert du foie gras en entrée (qu'il passe à sa femme car il est végétalien) et ensuite du lapin qu'il passe à sa femme aussi. A la maitresse de maison étonnée il dit "un lapin, j'en ai soigné un très malade toute la semaine" .....
Ton aventure culinaire montre bien la nécessité de s'adapter qui est si nécessaire je crois à la réussite d'un voyage.
Ca me rappelle un témoignage d'un vétérinaire. Sa femme et lui allaient diner chez des amis et on leur sert du foie gras en entrée (qu'il passe à sa femme car il est végétalien) et ensuite du lapin qu'il passe à sa femme aussi. A la maitresse de maison étonnée il dit "un lapin, j'en ai soigné un très malade toute la semaine" .....
Re: Le zèbre nomade, ou les rayures en liberté et décomplexées
jbacmo a écrit:Rebonjour,
Exemple concret en voyage: dimanche soir, on etait invites a manger chez le patron de mon copain, sa femme nous avait prepare un super repas, dont des idli, qui sont des especes de blinis a base de farine de riz. Mon copain la felicite sur ses talents de cuisiniere, et plus particulierement sur les idli. Ce sur quoi elle m'entraine dans la cuisine pour me montrer comment on fait, vu que LUI il aime ca, c'est a MOI d'apprendre a les cuisiner. J'aime bien cuisiner, et je sais qu'en langage du coeur, son intention est honorable, n'empeche ca me fait hurler a l'interieur. Mais a l'exterieur, j'ai souri, et mon cerveau s'est deconnecte en signe de protestation... Dans l'ensemble, on a passe une bonne soiree. Certes, j'aurais pu m'en sortir par une blague, mais certains sujets (dont le sexisme) me tiennent vraiment a coeur, et faire une blague ne permettrait pas a mes interlocuteurs de comprendre l'impact qu'ils ont produit.
Lena, tu dis: " tu n'es pas forcée de devenir comme le contenant (la société dans laquelle tu es); tu peux l'observer, dire que ça ne te correspond pas, que tu n'as pas envie de changer,et respecter malgré tout cette différence."
Je suis d'accord, mais depuis que je suis prof je pose ce probleme un peu differement. En pedagogie, la non-action est une action comme une autre. Ce que je veux dire par la, c'est qu'a partir du moment ou on existe quelque part, on est partie integrante de cet endroit. J'y vis, cet endroit a un impact sur moi et j'ai un impact sur lui. Et je veux faire attention a ne pas me deresponsabiliser des consequences de mes actes sous pretexte que je n'y reviendrais pas. Ca, ca va a peu pres. Par contre, prendre la responsabilite de mes non-actes est beaucoup plus complexe! J'essaie donc d'adopter en voyage une attitude transposable a d'autres contextes...
Jbacmo, l'histoire que tu viens décris exactement l'ouverture d'esprit que demande le voyage. Tu as été choqué par ce que t'a dit cette femme, et qui ne correspond pas du tout à tes valeurs. Cette personne ne voulait pas te rabaissé, mais elle a voulu faire une bonne action, en te donnant cette recette, car elle considére que c'est la place d'une femme de faire ce genre de chose.
Pourquoi est ce intéressant? Parce que tu est confronté a des gens bien intentionné, mais qui n'ont pas les mêmes valeurs que les tiennes, et qui ont une autre manière réfléchir. La chance que te donne ta situation d'étranger est de pouvoir dire que ça ne correspond pas à tes valeurs, et de ne pas être jugé comme une "mauvaise femme". On est en générale bien plus tolérant avec un étranger, il vient d'un autre pays, il a donc "le droit" de penser différemment.
Quand à la notion de pédagogie, qui sommes nous, étranger, pour dire quel valeur devrait avoir les gens que l'on visite. Je trouve que c'est un manque de respect total pour une culture, de dire que les gens du pays se trompent, et qu'ils devraient changer. Rien n’empêche d'en discuter, si l'occasion se présente et on peut considérer qu'une culture nous plais ou pas, mais se sentir un devoir de pédagogie envers eux, je trouve cela prétentieux.
Je comprend la notion de sexisme puisse te choquer, et malheureusement, tu rencontreras cela dans de nombreuses cultures, mais en s’arrêtant à cela, tu risque de passer à cotés des cotés positifs de cette culture.
Et dans tous les cas, si une culture doit évoluer sur certain point, cela doit venir du pays lui même, si on cherche à lui imposer ces valeurs, cela risque plus de provoquer du rejet qu'autre chose. (Imagine un asiatique en voyage dire que nous devons travailler plus, ou un autre dire que nous devrions croire en dieu, et chercher à nous l'imposer...)
versus- Messages : 154
Date d'inscription : 18/06/2012
Re: Le zèbre nomade, ou les rayures en liberté et décomplexées
ha ha, ça me fait penser que même si en tant qu'étranger on bénéficie d'une certaine tolérance, les gens ont aussi à coeur de nous faire rentrer dans leurs normes. Et bizarrement plus ils se soucient de vous plus ils veulent que vous rentrez dans leur norme. Combien de fois on m'a dit "tu devrais te marier" ou "dépêche toi de faire des enfants", parce que tout simplement dans telle ou telle culture c'est ce qui définit ton rôle dans la société en tant que femme ... et les gens qui se prennent d'amitié pour toi veulent que tu sois heureux, selon les critères car ils ne peuvent en envisager d'autres. Alors je négocie, en disant "hmm yeah, maybe later" ; pour d'autres choses je le prends avec humour (on fait passer beaucoup de choses avec l'humour) ; pour d'autres je le prends comme ça vient : une marque de sollicitude parfois (du genre accepter qu'on me porte mon sac si ils trouvent inacceptable qu'une femme porte son sac, ou ce genre de choses).
Le truc qui marche bien aussi, c'est le "pourquoi pas ?" avec un grand sourire enthousiaste (du genre en Thaïlande à la pharmacie du coin qui en me voyant acheter un rouleau de sparadrap par semaine, a compris que je m'entraînais au camp de boxe voisin :"toi ?! toi tu fais de la boxe ? mais pourquoi ?!" "pourquoi pas ?" ; à toutes les frontières quasiment "mais pourquoi tu/vous fais/faites le tour du monde ??!!!" "pourquoi pas ?", etc ...)
Pour moi le plus sûr moyen de ne pas être trop ethnocentré est de se concentrer sur l'intention, et le ressenti. On a le droit d'être choquée par le sexisme, ou le racisme par exemple, mais une fois ce sentiment passé il faut voir ce qu'il y a derrière, de la part de l'interlocuteur.
Dans le cas que tu décris Jbacmo, j'aurai dit "ah c'est super, merci de m'avoir appris, je vais pouvoir apprendre à mon compagnon aussi pour qu'il m'en cuisine". Dans beaucoup de cultures, même quand c'est une simple tâche quotidienne, la cuisine est un acte d'amour et de partage, c'est pour ça qu'avoir l'occasion de cuisiner avec des locaux c'est toujours un moment magique !
Le truc qui marche bien aussi, c'est le "pourquoi pas ?" avec un grand sourire enthousiaste (du genre en Thaïlande à la pharmacie du coin qui en me voyant acheter un rouleau de sparadrap par semaine, a compris que je m'entraînais au camp de boxe voisin :"toi ?! toi tu fais de la boxe ? mais pourquoi ?!" "pourquoi pas ?" ; à toutes les frontières quasiment "mais pourquoi tu/vous fais/faites le tour du monde ??!!!" "pourquoi pas ?", etc ...)
Pour moi le plus sûr moyen de ne pas être trop ethnocentré est de se concentrer sur l'intention, et le ressenti. On a le droit d'être choquée par le sexisme, ou le racisme par exemple, mais une fois ce sentiment passé il faut voir ce qu'il y a derrière, de la part de l'interlocuteur.
Dans le cas que tu décris Jbacmo, j'aurai dit "ah c'est super, merci de m'avoir appris, je vais pouvoir apprendre à mon compagnon aussi pour qu'il m'en cuisine". Dans beaucoup de cultures, même quand c'est une simple tâche quotidienne, la cuisine est un acte d'amour et de partage, c'est pour ça qu'avoir l'occasion de cuisiner avec des locaux c'est toujours un moment magique !
Re: Le zèbre nomade, ou les rayures en liberté et décomplexées
Oui, c'est vrai que la norme reviens assez vite, combien de fois on m'a demandé pourquoi j'étais pas encore marié. Répondre par une question peut bien marché également. (Pourquoi je devrais me marier?), ça remet justement en cause la norme, et en l’appliquant à soi, on ne donne pas l'impression d’émettre un jugement sur la culture.
Et ça peut lancer un débat intéressant, car ça oblige la personne à réfléchir pourquoi il le trouve nécessaire.
Pour le passage au frontière, ça me rappelle une histoire en arrivant au Canada, le douanier me demande d’où je viens, et ensuite si j'ai mérité mes vacances, "heu, oui", "bienvenue au Canada alors" avec un grand sourire. Un des accueils les plus sympathique.
Et ça peut lancer un débat intéressant, car ça oblige la personne à réfléchir pourquoi il le trouve nécessaire.
Pour le passage au frontière, ça me rappelle une histoire en arrivant au Canada, le douanier me demande d’où je viens, et ensuite si j'ai mérité mes vacances, "heu, oui", "bienvenue au Canada alors" avec un grand sourire. Un des accueils les plus sympathique.
versus- Messages : 154
Date d'inscription : 18/06/2012
Re: Le zèbre nomade, ou les rayures en liberté et décomplexées
(Imagine un asiatique en voyage dire que nous devons travailler plus, ou un autre dire que nous devrions croire en dieu, et chercher à nous l'imposer...)[/quote]
Je suis bien d'accord que les gens qui essaient d'imposer des trucs aux autres c'est chiant. Mais ça, y a pas besoin d'aller en Inde pour s'en rendre compte. Et mon propos n'est pas d'imposer mes choix aux autres, mais de savoir réagir quand ils essaient de m'imposer les leurs.
Versus, tu parles d'un "asiatique en voyage". Je trouve que c'est représentatif du problème que j'essaie de soulever. Ce fameux asiatique, je vois pas bien ce que ça change par rapport à son discours, le fait qu'il soit en voyage ou pas. Ce que ta formulation semble impliquer, c'est que si on est en Asie, on s'écrase car ils sont majoritaires, alors que si on est en France, ils s'écrasent car nous le sommes? Je me doute bien que ta pensée est plus nuancée et que je grossis le trait. Mais c'est bien de ça dont je parle.
En Inde, je fais partie de plusieurs minorités à la fois: étrangère, blanche, française, européenne, femme, antisexiste, riche (uniquement comparativement mais tout de même)... Mais depuis que je suis là je rencontre beaucoup d'indiens antisexistes aussi, ou certains qui sont aussi politiquement engagés pour essayer de faire changer la situation environnementale de leur pays... Est-ce que je me désolidarise d'eux car ils ne sont pas majoritaires?
J'ai un autre exemple concret (car tout de même c'est plus parlant). De plus, celui-ci sera un peu moins subversif selon les standards français. On prenait le train de nuit. 15h de trajet donc, les fenêtres grandes ouvertes, des vendeurs à la criée passent régulièrement. Je prends un thé, et je me demande ce que je vais faire de mon gobelet vide. Le voyageur en face de moi repère ça et me mime gentiment la solution: je devais balancer mon gobelet par la fenêtre. Tout le monde fait ça, le rail est jonché de débris: assiettes, bouteilles, papier, excréments, nourriture... Et il n'y a pas de poubelles dans les trains.
L'inde du Sud est magnifique. Mais il y a un gros problème de gestion des déchets, et le gouvernement fait plein de campagnes de pub pour essayer de faire changer les mentalités. Mais c'est vraiment bien ancré. Là encore, j'ai vu et rencontré plusieurs indiens qui militent pour ce changement.
Je suis d'accord que le changement va venir de l'intérieur du pays. Et c'est bien comme ça. Mais on a une responsabilité aussi. Si je me mets à agir comme la majorité indienne en jetant mon gobelet par la fenêtre, certes je vais faire plaisir à mon voisin d'en face, qui a si gentiment essayé d'être serviable. Et là encore, comme pour le coup de la cuisine, y a pas de doute, l'intention était adorable... Et là, clairement pas de discussion possible, on ne parle pas de langue commune...
En gros, je parle de militantisme et de frustration. Je pense que le voyage nous oblige à réevaluer nos choix, car on se rend compte que notre éventail de comportements par défaut est très ethnocentré. La majorité des français ne jetterait pas ses ordures par la fenêtre d'un train, dans les rares trains où elles s'ouvrent encore. Mais là, il faut choisir si on maintient ce choix quand il devient un acte engagé ou pas.
Je réfléchis pas mal au concept de colonialisme en ce moment, car assez naturellement si je veux faire des trucs de français parfois, comme aller à la piscine quand il fait très chaud, et bien je me retrouve dans des clubs privés britanniques qui datent de la colonisation. C'est pas culturel, la natation, même si y a quelques excellents champions indiens. Jusqu'où placer le curseur de l'intégration? J'ai pas envie de faire comme certains russes à Goa, qui se trimballent en mini-jupes ou shorts, mais en même temps ils arrivent de l'hiver russe, forcément qu'ils crèvent de chaud dans l'hiver goanais (de 30 à 36 degrés tout de même). Dans des fringues plus couvrantes, ils vont fondre!!
Lena: trop drôle le sparadrap
Est-ce qu'on n'aurait pas hérité d'un gros complexe d'ex-pays colonisateur face à notre attitude au monde? Un peu comme les jeunes allemands qui galèrent avec le passé de leur pays? (et merde, le point Godwin? ). Ce serait pas étonnant, y a quand même un lourd passif des européens à ce niveau. Mais attention à ne pas tomber dans l'excès inverse, où on se conforme à tout sans discrimination. J'ai fait ça un bon moment. Mais quand je vous lis j'ai l'impression que je suis la seule à avoir eu cette tendance à trop me diluer? Ça parle à quelqu'un les trucs que je dis où j'enfonce des portes qui n'étaient fermées que pour moi?
Je suis bien d'accord que les gens qui essaient d'imposer des trucs aux autres c'est chiant. Mais ça, y a pas besoin d'aller en Inde pour s'en rendre compte. Et mon propos n'est pas d'imposer mes choix aux autres, mais de savoir réagir quand ils essaient de m'imposer les leurs.
Versus, tu parles d'un "asiatique en voyage". Je trouve que c'est représentatif du problème que j'essaie de soulever. Ce fameux asiatique, je vois pas bien ce que ça change par rapport à son discours, le fait qu'il soit en voyage ou pas. Ce que ta formulation semble impliquer, c'est que si on est en Asie, on s'écrase car ils sont majoritaires, alors que si on est en France, ils s'écrasent car nous le sommes? Je me doute bien que ta pensée est plus nuancée et que je grossis le trait. Mais c'est bien de ça dont je parle.
En Inde, je fais partie de plusieurs minorités à la fois: étrangère, blanche, française, européenne, femme, antisexiste, riche (uniquement comparativement mais tout de même)... Mais depuis que je suis là je rencontre beaucoup d'indiens antisexistes aussi, ou certains qui sont aussi politiquement engagés pour essayer de faire changer la situation environnementale de leur pays... Est-ce que je me désolidarise d'eux car ils ne sont pas majoritaires?
J'ai un autre exemple concret (car tout de même c'est plus parlant). De plus, celui-ci sera un peu moins subversif selon les standards français. On prenait le train de nuit. 15h de trajet donc, les fenêtres grandes ouvertes, des vendeurs à la criée passent régulièrement. Je prends un thé, et je me demande ce que je vais faire de mon gobelet vide. Le voyageur en face de moi repère ça et me mime gentiment la solution: je devais balancer mon gobelet par la fenêtre. Tout le monde fait ça, le rail est jonché de débris: assiettes, bouteilles, papier, excréments, nourriture... Et il n'y a pas de poubelles dans les trains.
L'inde du Sud est magnifique. Mais il y a un gros problème de gestion des déchets, et le gouvernement fait plein de campagnes de pub pour essayer de faire changer les mentalités. Mais c'est vraiment bien ancré. Là encore, j'ai vu et rencontré plusieurs indiens qui militent pour ce changement.
Je suis d'accord que le changement va venir de l'intérieur du pays. Et c'est bien comme ça. Mais on a une responsabilité aussi. Si je me mets à agir comme la majorité indienne en jetant mon gobelet par la fenêtre, certes je vais faire plaisir à mon voisin d'en face, qui a si gentiment essayé d'être serviable. Et là encore, comme pour le coup de la cuisine, y a pas de doute, l'intention était adorable... Et là, clairement pas de discussion possible, on ne parle pas de langue commune...
En gros, je parle de militantisme et de frustration. Je pense que le voyage nous oblige à réevaluer nos choix, car on se rend compte que notre éventail de comportements par défaut est très ethnocentré. La majorité des français ne jetterait pas ses ordures par la fenêtre d'un train, dans les rares trains où elles s'ouvrent encore. Mais là, il faut choisir si on maintient ce choix quand il devient un acte engagé ou pas.
Je réfléchis pas mal au concept de colonialisme en ce moment, car assez naturellement si je veux faire des trucs de français parfois, comme aller à la piscine quand il fait très chaud, et bien je me retrouve dans des clubs privés britanniques qui datent de la colonisation. C'est pas culturel, la natation, même si y a quelques excellents champions indiens. Jusqu'où placer le curseur de l'intégration? J'ai pas envie de faire comme certains russes à Goa, qui se trimballent en mini-jupes ou shorts, mais en même temps ils arrivent de l'hiver russe, forcément qu'ils crèvent de chaud dans l'hiver goanais (de 30 à 36 degrés tout de même). Dans des fringues plus couvrantes, ils vont fondre!!
Lena: trop drôle le sparadrap
Est-ce qu'on n'aurait pas hérité d'un gros complexe d'ex-pays colonisateur face à notre attitude au monde? Un peu comme les jeunes allemands qui galèrent avec le passé de leur pays? (et merde, le point Godwin? ). Ce serait pas étonnant, y a quand même un lourd passif des européens à ce niveau. Mais attention à ne pas tomber dans l'excès inverse, où on se conforme à tout sans discrimination. J'ai fait ça un bon moment. Mais quand je vous lis j'ai l'impression que je suis la seule à avoir eu cette tendance à trop me diluer? Ça parle à quelqu'un les trucs que je dis où j'enfonce des portes qui n'étaient fermées que pour moi?
jbacmo- Messages : 29
Date d'inscription : 06/10/2012
Localisation : Ben, devant mon ordi...
Re: Le zèbre nomade, ou les rayures en liberté et décomplexées
En gros, je parle de militantisme et de frustration. Je pense que le voyage nous oblige à réevaluer nos choix, car on se rend compte que notre éventail de comportements par défaut est très ethnocentré. La majorité des français ne jetterait pas ses ordures par la fenêtre d'un train, dans les rares trains où elles s'ouvrent encore. Mais là, il faut choisir si on maintient ce choix quand il devient un acte engagé ou pas.
C'est bien la toute la nuance, entre réévaluer ce qui dans nos comportements relève du choix et ce qui relève de la norme culturelle. Et ne pas imposer ni ses choix ni sa norme comme l'attitude nécessairement la plus valable.
Je n'irai pas dire à un indien qu'il ne doit pas jeter ses ordures par la fenêtre, mais je peux décider, moi, de ne pas le faire, et je peux laisser voir que quand il le fait ça me rend triste. Quand on se base sur le ressenti plutôt que sur la norme, on est mieux compris.
Et quand on attend plus de soi même que des autres, les autres sont plus réceptifs à ce qu'on ne dit pas (mais qu'on fait).
D'ailleurs je pense que le voyage m'a poussée à développer des talents de mime, pour faire passer les ressentis intérieurs dans des réactions extérieures.
Un exemple que j'ai raconté ailleurs sur une conversation il me semble (mais je trouve plus où, alors comme j'ai un peu la flemme de re-raconter je vais faire sans les mille détails pittoresques)
Je faisais un trek au Népal, seule, et j'étais vraiment attristée par l'état du chemin qui était un vrai dépotoir. Finalement je suis arrivée au sommet (enfin disons point culminant de la rando, car pour atteindre un sommet en Himalaya c'est autre chose ...) quelques jours plus tôt que prévu , et j'ai décidé que en redescendant je ramasserai les ordures sur le chemin, puisque j'avais encore assez d'énergie et de temps, et ça changerait pas le monde mais peut être au moins que ceux qui passeront le jour d'après n'auront pas à être déprimés comme je l'étais par la nature souillée, et moi aussi je serai contente en me retournant.
Donc c'était vraiment pas pour crâner, ou dire aux népalais et touristes que ce sont des cochons, c'était juste parce que j'avais envie que la montagne soit belle, au moins sur cette petite période avant qu'elle soit à nouveau souillée. Je n'attendais pas de réactions, je faisais mon truc tranquille dans mon coin, je me baissais pour ramasser, avec mon sac sur le dos, et je le faisais avec plaisir car rien ne m'y obligeait, il n'y avait pas d'enjeu du tout.
Et bien j'ai été étonnée de la réaction des gens, et l'impact que ça avait. Une p'tite blonde qui marche seule et traîne un sac à dos de 10 kg et un sac poubelle transparent rempli de papiers d'emballage, ça pose des questions. Et puis ça donne une évaluation aussi : en une journée, voilà la quantité de déchets, voilà ce que ça représente quand ils ne sont plus éparpillés. C'est très factuel. Quand j'arrivai à l'étape d'après pour dormir, on me demandait d'où ça venait toutes ces ordures. A ceux qui me demandaient pourquoi, je répondais parce que j'aime l'Himalaya et j'aime voir sa beauté sans les ordures. Je ne suis pas partie dans un discours sur les gens qui balancent leurs ordures, sur est ce que c'est les népalais ou les touristes, etc ... Juste, voilà, j'aime la nature comme ça, donc je fais ça pour moi. Y'en a plus d'un que ça avait l'air de faire cogiter. Chez les népalais aussi (bon on pouvait pas avoir de vraies conversations, l'anglais est basique dans la montagne), y'en avait qui se foutaient de moi, qui me trouvaient bête, d'autres qui étaient intrigués, d'autres qui me disaient merci.
La leçon c'est que j'avais tendance à vouloir changer le monde, et à faire de grands projets, à vouloir que les gens prennent conscience de certaines choses, qu'on agisse tous, etc ... et cette fois là je me suis dit "aujourd'hui, qu'est ce qu'il faudrait pour que le résultat soit ça" et puis je l'ai fait, en acceptant que c'était illusoire, et donc sans vouloir montrer au monde qu'il court à sa perte, qu'on doit prendre conscience de notre impact, etc etc ... juste faire un truc anecdotique et en apparence inutile, juste pour moi ... et je me suis rendue compte que quand j'attendais pas d'impact, le résultat était certainement plus important que si j'avais voulu faire une campagne "moi monsieur je ne suis pas une pollueuse".
La question des étrangers dénudés à cause de la chaleur, ça me parle ... au Laos, c'est conservateur, on ne doit pas montrer ses bras, et les étrangères sont pour la plupart en mini-short et débardeur. Oui il fait chaud. Oui c'est ce qu'on porte dans nos pays quand il fait chaud. Mais ma liberté s'arrête là où commence celle des autres. Allez dans la piscine d'un hôtel 4 étoiles, c'est faire l'expat mais ok pourquoi pas tant qu'on assume. Par contre imposer aux autres sa nudité (ce qu'ils considèrent comme de la nudité, même si pour moi ça paraît anodin) dans la rue alors que ils n'ont rien demandé, là non.
Et quand on se donne la peine d'essayer, on apprend qu'il y a des astuces, qu'on est pas obligée de mettre des manches longues, on peut avoir un châle en coton par dessus un débardeur, ça fait même plus d'air que si on n'en avait pas. On peut avoir des pantalons longs en coton fin, idem ça fait de l'air, alors qu'en short non...
En Birmanie (il faisait plus de 40 degrés), je me souviens qu'une femme à mobilette s'est arrêtée quelques instants pour me dire "good very good" en désignant mes épaules et jambes couvertes.
En France aurait-on idée de dire à un voyageur "merci de nous respecter" ?
Bref.
Je comprends ta frustration quand à "se conformer", mais pour moi ce n'est pas de ça qu'il s'agit. C'est respecter, à la fois respecter l'autre (ne pas émettre de jugement normatif "c'est pas bien" sur sa culture) et à la fois se respecter soi (se donner le droit de dire "je ne pense pas comme ça" "ça ne me correspond pas")
Et en général dans cette optique là ça passe très bien. Et les rapports sont sains et sincères.
Tu n'es bien sure pas la seule à te poser ces questions, à questionner ton colonialisme hérité subconscient, ou tes remords anti-colonialistes qui virent aussi à l'extrême parfois.
Comme j'ai pas mal voyagé, je me suis posé plein de questions aussi, j'ai essayé des approches différentes, et j'ai trouvé que celle ci, au final, était celle qui me permettait d'avoir des échanges riches (au figuré bien sûr !) et d'accepter ma dualité (je ne suis pas comme vous, mais c'est pas grave, ça ne m'empêche pas de vous respecter, et je n'ai pas besoin de vous imiter pour que vous le compreniez).
Dans la communauté des voyageurs, il y a beaucoup de jugements moraux, entre les voyageurs aussi, beaucoup veulent démontrer qu'ils sont des purs et durs, que eux sont des super voyageurs, que les autres c'est des sales touristes, etc ... J'ai toujours trouvé ça ridicule. L'important est d'être en accord avec soi même, et c'est déjà du boulot !
Re: Le zèbre nomade, ou les rayures en liberté et décomplexées
Il est chouette, ton partage, merci!
jbacmo- Messages : 29
Date d'inscription : 06/10/2012
Localisation : Ben, devant mon ordi...
Re: Le zèbre nomade, ou les rayures en liberté et décomplexées
Versus, tu parles d'un "asiatique en voyage". Je trouve que c'est représentatif du problème que j'essaie de soulever. Ce fameux asiatique, je vois pas bien ce que ça change par rapport à son discours, le fait qu'il soit en voyage ou pas. Ce que ta formulation semble impliquer, c'est que si on est en Asie, on s'écrase car ils sont majoritaires, alors que si on est en France, ils s'écrasent car nous le sommes? Je me doute bien que ta pensée est plus nuancée et que je grossis le trait. Mais c'est bien de ça dont je parle.
Jbacmo, non, je ne considère absolument pas que l'on doit s'écraser parce qu'on est étranger. Léna a très bien expliqué la nuance entre s'adapter et calquer son comportement sur les autres. Mais je vois que j'ai mal interprété le mot pédagogie que tu as utilisé.
Je voulais plus insisté sur le fait de rencontrer des gens ayant une autre manière de penser est très enrichissant si tu arrive à ne pas les juger.
Je vais prendre l'exemple inverse, j'ai de très bon amis africain en France.
Je me suis retrouvé dans ce milieu africain, car la plupart des voisins que je fréquentais venais d'Afrique. Au bout d'un moment, je me suis trouvé confronté à ce choc culturel, avec des manières complétements différentes de penser (j'étais souvent le seul Français aux soirées), ce qui m'a fait prendre mes distances avec eux, car j'étais en complet désaccord sur certains points (sexisme par exemple).
J'ai finalement été en Afrique avec l'un d'entre eux, et ça m'a permis de mieux comprendre leur fonctionnement, et donc de mieux interpréter leur comportement.
Maintenant, certains d'entre eux sont les personnes avec lesquels j'ai les conversations les plus intéressantes, car lorsque nous débattons sur des sujets, nous avons une vision différente dû à nos différente culture, mais nous comprenons chacun la culture de l'autre, et cela rend les échanges très constructif. Il s'agit d'ailleurs des rares personnes qui sont capable de me faire évoluer sur des sujets comme l'éducation, les buts dans la vie... Et il me semble que l'inverse est également vrai. Enfait, nous adaptons nos arguments à la manière de réfléchir de l'autre, et cela a plus d'impact dans les deux sens.
Chacun respecte la manière de réfléchir de l'autre, et cela nous enrichi mutuellement.
versus- Messages : 154
Date d'inscription : 18/06/2012
Re: Le zèbre nomade, ou les rayures en liberté et décomplexées
Oui c'est vrai.
Je crois que j'étais un peu en colère contre un certain discours chez les voyageurs, que Lena a mentionné aussi, qui hiérarchise les voyageurs entre ceux qui sont ouverts d'esprit et ceux qu'un rien effraie.
Et je trouve ce discours contre-productif car ça impliquerait que seuls les courageux/têtes brûlées pourraient voyager? Et que les gens sont constitués d'un bloc et ne sont pas nuancés?
Petite blague en passant: "y a deux catégories de gens dans le monde: ceux qui divisent les gens en deux catégories, et les autres".
Or je me suis rendue compte que j'ai à peu près peur de tout tout le temps, où que je me trouve, et que juste c'est pas grave. Et que c'est pas une raison pour arrêter de bouger.
Sauf que, vu que je suis en voyage, j'ai parfois du mal à m'autoriser à avoir des limites. Je suis sûre qu'un crétin quelconque a pu écrire un truc du genre "les seules limites du voyageur sont celles de son esprit". Alors que non. Les limites qu'on a en France on les emmène aussi avec soi, et même si le contexte fait qu'elles s'expriment différemment, elles sont là quand même.
Notamment les limites physiques. Ben oui, si quelqu'un qui a de l'asthme va à Shangaï pendant un pic de pollution, et ben il ne va pas être au mieux de sa forme, et peut-être pas toujours super ouvert à la rencontre. Et ça voudra pas dire qu'il est obtus. C'est pareil pour le mental. On a des limites.
Bref, non au discours culpabilisant du "vrai routard".
Mais je ne ressens pas ce discours-là ici, alors désolée si je vous ai surprise par un coup de gueule qui ne vous vise en rien.
Et puis les voyages, quand même, c'est souvent chouette. Je l'ai pas trop dit ici, je crois. C'est toujours un peu étrange car je suis souvent la première française que les gens rencontrent et je suis pas très typique, j'en ai bien peur. Ils vont s'imaginer un pays étrange
Je crois que j'étais un peu en colère contre un certain discours chez les voyageurs, que Lena a mentionné aussi, qui hiérarchise les voyageurs entre ceux qui sont ouverts d'esprit et ceux qu'un rien effraie.
Et je trouve ce discours contre-productif car ça impliquerait que seuls les courageux/têtes brûlées pourraient voyager? Et que les gens sont constitués d'un bloc et ne sont pas nuancés?
Petite blague en passant: "y a deux catégories de gens dans le monde: ceux qui divisent les gens en deux catégories, et les autres".
Or je me suis rendue compte que j'ai à peu près peur de tout tout le temps, où que je me trouve, et que juste c'est pas grave. Et que c'est pas une raison pour arrêter de bouger.
Sauf que, vu que je suis en voyage, j'ai parfois du mal à m'autoriser à avoir des limites. Je suis sûre qu'un crétin quelconque a pu écrire un truc du genre "les seules limites du voyageur sont celles de son esprit". Alors que non. Les limites qu'on a en France on les emmène aussi avec soi, et même si le contexte fait qu'elles s'expriment différemment, elles sont là quand même.
Notamment les limites physiques. Ben oui, si quelqu'un qui a de l'asthme va à Shangaï pendant un pic de pollution, et ben il ne va pas être au mieux de sa forme, et peut-être pas toujours super ouvert à la rencontre. Et ça voudra pas dire qu'il est obtus. C'est pareil pour le mental. On a des limites.
Bref, non au discours culpabilisant du "vrai routard".
Mais je ne ressens pas ce discours-là ici, alors désolée si je vous ai surprise par un coup de gueule qui ne vous vise en rien.
Et puis les voyages, quand même, c'est souvent chouette. Je l'ai pas trop dit ici, je crois. C'est toujours un peu étrange car je suis souvent la première française que les gens rencontrent et je suis pas très typique, j'en ai bien peur. Ils vont s'imaginer un pays étrange
jbacmo- Messages : 29
Date d'inscription : 06/10/2012
Localisation : Ben, devant mon ordi...
Re: Le zèbre nomade, ou les rayures en liberté et décomplexées
Je suis d'accord avec toi, lorsque tu dis que l'on est ethnocentré, et que l'on apporte une part de nos limites apprise en France. C'est d'ailleurs assez étrange pour un zèbre, car étant souvent en décalage avec la mentalité de son propre pays, on se rend compte qu'on tient beaucoup de la culture dans laquelle on a grandi. Finalement, nous se sommes pas si "différent" que cela.
Quand à hiérarchiser les voyageurs, je dirais que chacun à un but dans ses voyages. D'ailleurs, selon mes voyages, je ne part pas avec la même démarche, selon ce que je recherche dans un pays. Et finalement, même celui qui part en "club vacance" satisfait un besoin de repos et de soleil. Même si je trouve que l'on passe à cotés de quelque chose quand on part de cette manière.
Quand à hiérarchiser les voyageurs, je dirais que chacun à un but dans ses voyages. D'ailleurs, selon mes voyages, je ne part pas avec la même démarche, selon ce que je recherche dans un pays. Et finalement, même celui qui part en "club vacance" satisfait un besoin de repos et de soleil. Même si je trouve que l'on passe à cotés de quelque chose quand on part de cette manière.
versus- Messages : 154
Date d'inscription : 18/06/2012
Re: Le zèbre nomade, ou les rayures en liberté et décomplexées
Or je me suis rendue compte que j'ai à peu près peur de tout tout le temps, où que je me trouve, et que juste c'est pas grave. Et que c'est pas une raison pour arrêter de bouger.
[...]
Les limites qu'on a en France on les emmène aussi avec soi, et même si le contexte fait qu'elles s'expriment différemment, elles sont là quand même.
Ca me rappelle un truc qu'une voyageuse m'avait dit : "no matter where you go, there you are" ... on s'emmène avec soi quand on voyage. Le contexte change mais pas le fond, donc si on veut changer le fond ça doit être une démarche active et faut se prendre par la main.
A propos de la peur ... je sais pas si c'est Hollywood, ou l'éducation, etc mais il y a ce mythe comme quoi il faut affronter ses peurs et les mettre au tapis. Je suis pas 100% d'accord.
On nous dit qu'avant de se lancer il faut se faire violence pour tenter d’annihiler la peur.
Je dis il faut le reconnaître, l'accepter, la prendre sous son bras, avec délicatesse, et y aller quand même. Pas besoin de l'abandonner, il faut juste ne pas la nourrir.
Si on attend de ne plus avoir peur pour faire quelque chose, on passe à côté de pas mal d'opportunités.
Re: Le zèbre nomade, ou les rayures en liberté et décomplexées
Tout à fait d'accord. Mon papa, qui regorge de grandes phrases, dit que derrière toute peur il y a une envie. C'est parfois vrai.
Pour les pays plus ou moins "zebra friendly": plus ça va, moins je suis sûre de savoir ce qu'est un zèbre. En tout cas, visiblement on est nombreux et uniques. Alors je me prononcerais par aspects culturels, et tous ces ressentis n'engagent que moi. Je mets la France dans le tas, comme ça vous pouvez voir plus facilement mes biais. Bienvenue dans le monde de la généralisation outrancière.
Éléments les plus caractéristiques dans la culture:
Des connaissances étendues et variées, notamment littéraires et filmiques (Inde et Palestine)
De la curiosité intellectuelle (Canada)
Une émotivité extravertie face aux émotions positives, joie, amitié (Canada, Palestine, Inde)
Un humour noir voir cynique (Allemagne, France, Palestine)
Un humour potache (Inde)
Une rigueur intellectuelle (Allemagne)
Une spiritualité plus ou moins ésotérique (Inde, Canada)
Un sens civique développé (Canada, Allemagne)
Du sacrifice de soi (Inde, Palestine)
Du courage et de l'intégrité morale (Palestine)
De la créativité (Allemagne et Canada)
Du système D (Inde, Palestine)
De la compétition (Inde et Canada, France)
Une réflexion politique poussée (Palestine et Allemagne, France)
De l'impertinence (Allemagne, France)
Un côté flambeur (Inde, Palestine)
De l'esprit d'initiative collective (Canada)
Sociabilisation superficielle rapide (Canada, Inde, Palestine)
Approfondissement fort des relations (Palestine, Allemagne, France)
Voila, quelques pistes sur ces pays que je connais un peu mieux. Je suis pas bien sûre de l'intérêt intrinsèque de la chose, mais bon, après tous, si déjà ça peut nous permettre d'échanger nos impressions, ça sera pas mal
Pour les pays plus ou moins "zebra friendly": plus ça va, moins je suis sûre de savoir ce qu'est un zèbre. En tout cas, visiblement on est nombreux et uniques. Alors je me prononcerais par aspects culturels, et tous ces ressentis n'engagent que moi. Je mets la France dans le tas, comme ça vous pouvez voir plus facilement mes biais. Bienvenue dans le monde de la généralisation outrancière.
Éléments les plus caractéristiques dans la culture:
Des connaissances étendues et variées, notamment littéraires et filmiques (Inde et Palestine)
De la curiosité intellectuelle (Canada)
Une émotivité extravertie face aux émotions positives, joie, amitié (Canada, Palestine, Inde)
Un humour noir voir cynique (Allemagne, France, Palestine)
Un humour potache (Inde)
Une rigueur intellectuelle (Allemagne)
Une spiritualité plus ou moins ésotérique (Inde, Canada)
Un sens civique développé (Canada, Allemagne)
Du sacrifice de soi (Inde, Palestine)
Du courage et de l'intégrité morale (Palestine)
De la créativité (Allemagne et Canada)
Du système D (Inde, Palestine)
De la compétition (Inde et Canada, France)
Une réflexion politique poussée (Palestine et Allemagne, France)
De l'impertinence (Allemagne, France)
Un côté flambeur (Inde, Palestine)
De l'esprit d'initiative collective (Canada)
Sociabilisation superficielle rapide (Canada, Inde, Palestine)
Approfondissement fort des relations (Palestine, Allemagne, France)
Voila, quelques pistes sur ces pays que je connais un peu mieux. Je suis pas bien sûre de l'intérêt intrinsèque de la chose, mais bon, après tous, si déjà ça peut nous permettre d'échanger nos impressions, ça sera pas mal
jbacmo- Messages : 29
Date d'inscription : 06/10/2012
Localisation : Ben, devant mon ordi...
Re: Le zèbre nomade, ou les rayures en liberté et décomplexées
Merci à vous pour ce petit voyage au pays du voyage, qui me promène tranquillement vers la suite de la vie pour ma part, sans pour autant qu'elle soit voyage back-packeur 100% (pour le cliché).
J'arrête là le discours, juste Merci à vous pour le plaisir de vous lire. (Et vivement le prochain mouvement)
Ah si je termine avec une grande phrase qui m'était venue au moment de partir à l'étranger la dernière fois : "Remettre les choses à leur place : en mouvement".
Belle journée à vous.
J'arrête là le discours, juste Merci à vous pour le plaisir de vous lire. (Et vivement le prochain mouvement)
Ah si je termine avec une grande phrase qui m'était venue au moment de partir à l'étranger la dernière fois : "Remettre les choses à leur place : en mouvement".
Belle journée à vous.
siddhartha- Messages : 378
Date d'inscription : 25/01/2012
Age : 39
Localisation : Sur le chemin après ma rencontre avec Alice Miller
Re: Le zèbre nomade, ou les rayures en liberté et décomplexées
Bonjour à tous,
je viens de lire le livre de JSF et de m'inscrire à ce forum.
Un super moment passé à lire vos messages !
Je suis aussi passionnée de voyages, depuis longtemps. Les vrais seuls moments où je me sens heureuse, épanouie.
et je commence seulement à comprendre vraiment pourquoi. Lena a bien réussi à poser les mots.
Je suis très attirée par l'Asie du sud-est et me sens particulièrement bien dans les pays bouddhistes. Une sorte d'énergie, de positivisme se dégage. Je trouve les rapports aux gens très apaisé, bien plus qu'en occident. Pas besoin de paraitre, de faire semblant. Les gens sont très curieux, ont très envie d’échanger et l'échange est simple, authentique, sans arrière-pensée.
En revanche, j'ai été en Inde, au Rajasthan, et, étant très sensible (comme beaucoup de gens ici), notamment à la misère, j'ai très mal supporté. Je sais pas si certains d'entre vous ont expérimenté la même chose?
C'est la première fois que j'avais envie de rentrer du voyage avant la fin. Je me suis cloitrée dans ma chambre d'hôtel les derniers jours, la réalité était trop dûr à vivre, à voir, à sentir.
Cet été je pense au Laos, si jamais vous avez des conseils.
Je suis aussi en quête d'un coéquipier(e) de voyage. Si jamais vous êtes dans le coin de Clermont et cherchez une partenaire de voyage faites signe, on pourra en papoter autour d'un verre.
je viens de lire le livre de JSF et de m'inscrire à ce forum.
Un super moment passé à lire vos messages !
Je suis aussi passionnée de voyages, depuis longtemps. Les vrais seuls moments où je me sens heureuse, épanouie.
et je commence seulement à comprendre vraiment pourquoi. Lena a bien réussi à poser les mots.
Je suis très attirée par l'Asie du sud-est et me sens particulièrement bien dans les pays bouddhistes. Une sorte d'énergie, de positivisme se dégage. Je trouve les rapports aux gens très apaisé, bien plus qu'en occident. Pas besoin de paraitre, de faire semblant. Les gens sont très curieux, ont très envie d’échanger et l'échange est simple, authentique, sans arrière-pensée.
En revanche, j'ai été en Inde, au Rajasthan, et, étant très sensible (comme beaucoup de gens ici), notamment à la misère, j'ai très mal supporté. Je sais pas si certains d'entre vous ont expérimenté la même chose?
C'est la première fois que j'avais envie de rentrer du voyage avant la fin. Je me suis cloitrée dans ma chambre d'hôtel les derniers jours, la réalité était trop dûr à vivre, à voir, à sentir.
Cet été je pense au Laos, si jamais vous avez des conseils.
Je suis aussi en quête d'un coéquipier(e) de voyage. Si jamais vous êtes dans le coin de Clermont et cherchez une partenaire de voyage faites signe, on pourra en papoter autour d'un verre.
arcenciel63- Messages : 10
Date d'inscription : 13/01/2013
Age : 43
Localisation : Clermont-Ferrand
Re: Le zèbre nomade, ou les rayures en liberté et décomplexées
hello, Premiére fois sur ce topic, qui n'a apparemment pas été visité depuis un moment...
Perso, nomade dans l'ame, j'ai voyagée toute ma vie!
En camion, en bus, à pied, en avion, en bateau, en tout!!!!
Je suis une voyageuse, mais sédentaire depuis maintenant 4 ans, et bien malheureuse de l'étre!!! Mais des fois ça fait du bien de se poser!
Mais le temps est venu ou je recommence à avoir la bougeote, et le mot est faible...
Mon dernier voyage était au Maroc, j'ai un ami français qui à construit sa maison là bas,en argile,mélangé avec de la paille,comme le font les berberes...., dans un petit village dans le sud aux porte du désert, au coeur des montagnes berberes.
Si du monde est intéressé pour m'accompagner , pour l'instant je n'ai pas de date précise, et tous le monde est le bienvenu, car c'est une maison/associassion pour les voyageurs, c'est aussi une bibliothéque assiociative, ouverte à tous , toute l'année!
Si des gens sont intéréssés....qu'ils le fassent savoir!
ça pourrait vraiment etre sympa de se faire se voyage ensemble!!!
Dépaysement garanti!!!!
Au plaisir....
Anubis
Perso, nomade dans l'ame, j'ai voyagée toute ma vie!
En camion, en bus, à pied, en avion, en bateau, en tout!!!!
Je suis une voyageuse, mais sédentaire depuis maintenant 4 ans, et bien malheureuse de l'étre!!! Mais des fois ça fait du bien de se poser!
Mais le temps est venu ou je recommence à avoir la bougeote, et le mot est faible...
Mon dernier voyage était au Maroc, j'ai un ami français qui à construit sa maison là bas,en argile,mélangé avec de la paille,comme le font les berberes...., dans un petit village dans le sud aux porte du désert, au coeur des montagnes berberes.
Si du monde est intéressé pour m'accompagner , pour l'instant je n'ai pas de date précise, et tous le monde est le bienvenu, car c'est une maison/associassion pour les voyageurs, c'est aussi une bibliothéque assiociative, ouverte à tous , toute l'année!
Si des gens sont intéréssés....qu'ils le fassent savoir!
ça pourrait vraiment etre sympa de se faire se voyage ensemble!!!
Dépaysement garanti!!!!
Au plaisir....
Anubis
Anubis- Messages : 2012
Date d'inscription : 20/01/2013
Age : 47
Localisation : Dimensions parallèles
Re: Le zèbre nomade, ou les rayures en liberté et décomplexées
Un compte rendu passionnant Léna, c'est bon de relire ce qu'on a déjà lu au sujet de domaines qui nous passionnent avec un point de vu zébré !
Et j’admets que la question du prix du billet pour un tour du monde m'intéresse aussi
Et j’admets que la question du prix du billet pour un tour du monde m'intéresse aussi
Marie J.- Messages : 26
Date d'inscription : 19/12/2013
Age : 29
Localisation : Paris
Re: Le zèbre nomade, ou les rayures en liberté et décomplexées
je viens de lire ce sujet, quel pied de voir si bien formulé un tas de choses que je ressens
la liberté d'être l'étrangère
ça donne des rencontres d'autant plus fortes qu'elles sont éphémères
l'écologie
il m'est aussi arrivé de prendre un sac poubelle et de nettoyer une crique dans laquelle je voulais me baigner (Cuba) ou une route dans une forêt (Costa Rica). j'essaie de pas être trop révoltée par ce que je vois, de ne pas juger - ni de me sentir trop coupable en tant qu'occidentale venue en avion.
la sur-stimulation
à faire l'éponge comme une folle, j'ai toute une bibliothèque de souvenirs, d'ambiances, d'odeurs et de sons dans laquelle piocher quand j'ai un coup de mou. c'est très précieux. ça m'a aussi permis d'avoir une lecture différente sur pas mal de choses, ça m'a aussi beaucoup remise en question - comme lors des retours (et de l'espèce de gueule de bois qui s'en suit); à me demander pourquoi je n'arrivais pas à accorder la même attention ici aux petites fleurs, aux gens, à tout. c'est fou comme on se réadapte vite à galoper en rythme avec la foule.
ça m'a encouragée à développer ma propre théorie sur la zébritude; je sens qu'en voyage, mon analyse, ma suradaptation, ma curiosité, mes sens surdéveloppés et tous ces trucs permanents et intenses font sens; et je me demande si plutôt que d'être "surdoués", ce serait pas les autres qui seraient "sous-doués", qu'ils auraient perdu une sorte d'instinct que l'humain avait lorsqu'il était plus nomade, plus soumis aux éléments (et donc plus enclin à collaborer contre un ennemi extérieur), et qui se serait émoussé dans la civilisation de plus en plus collective et normo-pensante, stérilisée, sécurisée.
bref, au fond de moi, je sais que la seule vie "valable", la seule "vraie" vie, c'est sur la route. mais le monde change rapidement...
Je m’amuse toujours de l’étonnement des jeunes quand je leur raconte qu’avant 1914 je voyageais en Inde et en Amérique sans posséder de passeport, sans même en avoir jamais vu un. On montait dans le train, on en descendait sans rien demander, sans qu’on ne vous demandât rien. Il n’y avait pas de permis, pas de visas, pas de mesures tracassières : ces frontières (…) ne représentaient rien que des lignes symboliques qu’on traversait avec autant d’insouciance que le méridien de Greenwich. (Stefan Zweig)
la liberté d'être l'étrangère
ça donne des rencontres d'autant plus fortes qu'elles sont éphémères
l'écologie
il m'est aussi arrivé de prendre un sac poubelle et de nettoyer une crique dans laquelle je voulais me baigner (Cuba) ou une route dans une forêt (Costa Rica). j'essaie de pas être trop révoltée par ce que je vois, de ne pas juger - ni de me sentir trop coupable en tant qu'occidentale venue en avion.
la sur-stimulation
à faire l'éponge comme une folle, j'ai toute une bibliothèque de souvenirs, d'ambiances, d'odeurs et de sons dans laquelle piocher quand j'ai un coup de mou. c'est très précieux. ça m'a aussi permis d'avoir une lecture différente sur pas mal de choses, ça m'a aussi beaucoup remise en question - comme lors des retours (et de l'espèce de gueule de bois qui s'en suit); à me demander pourquoi je n'arrivais pas à accorder la même attention ici aux petites fleurs, aux gens, à tout. c'est fou comme on se réadapte vite à galoper en rythme avec la foule.
ça m'a encouragée à développer ma propre théorie sur la zébritude; je sens qu'en voyage, mon analyse, ma suradaptation, ma curiosité, mes sens surdéveloppés et tous ces trucs permanents et intenses font sens; et je me demande si plutôt que d'être "surdoués", ce serait pas les autres qui seraient "sous-doués", qu'ils auraient perdu une sorte d'instinct que l'humain avait lorsqu'il était plus nomade, plus soumis aux éléments (et donc plus enclin à collaborer contre un ennemi extérieur), et qui se serait émoussé dans la civilisation de plus en plus collective et normo-pensante, stérilisée, sécurisée.
bref, au fond de moi, je sais que la seule vie "valable", la seule "vraie" vie, c'est sur la route. mais le monde change rapidement...
Je m’amuse toujours de l’étonnement des jeunes quand je leur raconte qu’avant 1914 je voyageais en Inde et en Amérique sans posséder de passeport, sans même en avoir jamais vu un. On montait dans le train, on en descendait sans rien demander, sans qu’on ne vous demandât rien. Il n’y avait pas de permis, pas de visas, pas de mesures tracassières : ces frontières (…) ne représentaient rien que des lignes symboliques qu’on traversait avec autant d’insouciance que le méridien de Greenwich. (Stefan Zweig)
Kass- Messages : 6955
Date d'inscription : 26/03/2014
Re: Le zèbre nomade, ou les rayures en liberté et décomplexées
Merci de contribuer à m'ouvrir les yeux sur ma passion des voyages !
Pour moi aussi c'est un mode de vie à part entière, un besoin vital qui revient régulièrement, une posture au monde qui fait sens, avec, comme toi arceenciel63, une préférence pour les pays bouddhistes et souriants (idem pour l'Inde du sud, la seule destination dont j'étais heureuse de revenir...). Si d'aventure on a l'occasion de se croiser sur les chemins du vaste monde, je serai contente de voyager avec l'un(e) ou plusieurs d'entre vous
Pour moi aussi c'est un mode de vie à part entière, un besoin vital qui revient régulièrement, une posture au monde qui fait sens, avec, comme toi arceenciel63, une préférence pour les pays bouddhistes et souriants (idem pour l'Inde du sud, la seule destination dont j'étais heureuse de revenir...). Si d'aventure on a l'occasion de se croiser sur les chemins du vaste monde, je serai contente de voyager avec l'un(e) ou plusieurs d'entre vous
nathanaelle- Messages : 76
Date d'inscription : 09/11/2014
Age : 46
Localisation : La Réunion
Re: Le zèbre nomade, ou les rayures en liberté et décomplexées
Alors là !la sur-stimulation
à faire l'éponge comme une folle, j'ai toute une bibliothèque de souvenirs, d'ambiances, d'odeurs et de sons dans laquelle piocher quand j'ai un coup de mou. c'est très précieux. ça m'a aussi permis d'avoir une lecture différente sur pas mal de choses, ça m'a aussi beaucoup remise en question - comme lors des retours (et de l'espèce de gueule de bois qui s'en suit); à me demander pourquoi je n'arrivais pas à accorder la même attention ici aux petites fleurs, aux gens, à tout. c'est fou comme on se réadapte vite à galoper en rythme avec la foule.
ça m'a encouragée à développer ma propre théorie sur la zébritude; je sens qu'en voyage, mon analyse, ma suradaptation, ma curiosité, mes sens surdéveloppés et tous ces trucs permanents et intenses font sens; et je me demande si plutôt que d'être "surdoués", ce serait pas les autres qui seraient "sous-doués", qu'ils auraient perdu une sorte d'instinct que l'humain avait lorsqu'il était plus nomade, plus soumis aux éléments (et donc plus enclin à collaborer contre un ennemi extérieur), et qui se serait émoussé dans la civilisation de plus en plus collective et normo-pensante, stérilisée, sécurisée.
bref, au fond de moi, je sais que la seule vie "valable", la seule "vraie" vie, c'est sur la route. mais le monde change rapidement...
Tu viens de m'offrir les mots qui vont calmer et remettre à l'heure "Mentalou" !!
Et dire que je savais tout ça en petit bouts dispersés et n'avais pas compris ! Peut être parceque ce fonctionnement est si fort que je l'utilise dans le quotidien "normatif" en me mettant en mode "voyage au pays des zombis" et en provoquant ainsi une étrangeté de moi, de l'autre, qui nous réunis dans des rencontres hors normes comme je l'ai fait il y a peu pendant 3 jours de marche et d'échanges zébrés avec de parfaits inconnus au centre de Paris...
Merci Kass de cet éclair ! Il est en chocolat là maintenant et j'en ai pour un moment à savourer ça !!!
Re: Le zèbre nomade, ou les rayures en liberté et décomplexées
On the road again ... les voyages forment la jeunesse , et s'apprécient au fil du temps.
Beaucoup d'entre nous sont animés par le gout du voyage.
Quels drôle de zèbres nous faisons.
il faut savoir apprécier tous les bonheurs de la vie , quand l'occasion nous est donner de le faire.
Bonne chance Lena pour la suite , Have a good trip !
Beaucoup d'entre nous sont animés par le gout du voyage.
Quels drôle de zèbres nous faisons.
il faut savoir apprécier tous les bonheurs de la vie , quand l'occasion nous est donner de le faire.
Bonne chance Lena pour la suite , Have a good trip !
Zebra- Messages : 239
Date d'inscription : 29/10/2014
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