OK... Et maintenant ?

J’ai 46 ans en couple depuis 18 ans avec 3 enfants.
Je suis cadre dans un grand opérateur télécom.
Je me suis intéressé à la douance lors d’une hospitalisation pour une grosse dépression. J’y ai comme beaucoup retrouvé certaines caractéristiques parlantes.
Mais c’est une piste que je ne privilégiais pas plus que d’être borderline, voir bipolaire (dixit le psychiatre).
C’est devant l’instance de ma compagne qui a lu toute la littérature possible sur le sujet (elle est bibliothécaire) que je me suis résolu a passer le WAIS.
Le verdict est tombé hier matin, je n'en ai quasiment pas dormi de la nuit:

WAIS III. Echelle d'anxiété de Beck (quésako ?), échelle de Hamilton ?
Confirmé mais de pas beaucoup. QI hétérogène, avec un écart de 15 points entre le QIV et le QIP, je pensais que cela rendait le QIT sans valeur interprétative ?
Score "très supérieur" en ICV. Score moyen en IOP et IVT.
Quelques passages de la conclusion:
"Les résultats laissent apparaitre une grande richesse cognitive notamment dans les épreuves verbales"
"il dispose d'une personnalité fragile notamment au regard de son suivi psychiatrique"
"Il semble nécessaire que le patient se familiarise avec sa sensibilité, ce sentiment de décalage exprimé face à autrui afin qu'il puisse se diriger vers un épanouissement personnel plus favorable »

Je ne vis pas très bien ma condition de zèbre même si de l’apprendre m’a apporté un grand soulagement. J’aurais aimé être « normal », ne pas m’ennuyer en réunion ou en société, pouvoir discuter de choses futiles, ne pas être hypersensible au point d’être parfois anéanti par mes émotions. L'état du beau et con (Ah Brel..) me semble préférable...
On dit que c’est une richesse mais le prix a payer est exorbitant. C’est la solitude, l’incompréhension de son entourage.
Pour avoir un peu parcouru ce forum je constate ne pas être seul dans cette situation et cela me rassure.
Je peux paraitre sombre et amer mais je suis surtout très en colère et extrêmement déstabilisé par cette confirmation. J’avais pendant des années développé des stratégies et un comportement qui m’avaient permis de tenir tant bien que mal la route.
Maintenant tout est a recommencer, c’est exaltant mais terrifiant….

Bienvenue à toi.

Nous ne nous arrêtons pas aux résultats précis QI, WAIS... L'important c'est comment tu es, ce que tu ressens et comment tu le vis. Pour certains, apprendre que l'on est zèbre est la réponse à toutes questions. Pour toi apparemment c'est le contraire. Mais pourquoi tu voudrais changer tes stratégies? Tu pourrais juste les adapter maintenant que tu sais d'où viennent tes différences?
Parcourir ce forum m'a beaucoup aidé, j'ai maintenant l'impression d'être "normale" et même "banale" parmis eux

J'espère que tu te sentiras bien içi et que tu trouveras un équilibre...

Je ne suis pas psychiatre et je ne te connais pas, seulement, il se trouve commun qu'il y ai de faux diagnostique de bipolarité chez une population HQI. Ton passé psychiatrique est peut être à reconsidérer sous l'angle de la douance.
Si jamais ça peut te donner un petit peu plus de stabilité ...

Bonjour,

Toujours pareil... Je n'arrive pas à intégrer tout cela. Ma Psy me dit de pratiquer la relaxation...Oh! J'aimerais savoir le faire.

Mirsa a écrit:.../...
On dit que c’est une richesse mais le prix a payer est exorbitant. C’est la solitude, l’incompréhension de son entourage.
Pour avoir un peu parcouru ce forum je constate ne pas être seul dans cette situation et cela me rassure.
Je peux paraitre sombre et amer mais je suis surtout très en colère et extrêmement déstabilisé par cette confirmation. J’avais pendant des années développé des stratégies et un comportement qui m’avaient permis de tenir tant bien que mal la route.
Maintenant tout est a recommencer, c’est exaltant mais terrifiant….

Je te souhaite la bienvenue.
Le prix est exorbitant, mais c'est le prix de l'excellence.

Très judicieuse remarque de Bibo et n'hésite pas à choisir un/une psy spécialisée dans la douance.
De même, dès que tu seras un peu remis, n'hésite pas à aller aux rencontres. C'est un moyen de s'entraider très efficace.

En ce qui me concerne, la douance a libéré une énergie instable, il a fallu passer par d'autres typologies mentales pour stabiliser la bestiole.

De la patience, de la douceur, bannir les tyrans que sont "vouloir, falloir, devoir, pouvoir, savoir" et apprendre à vivre.

Mirsa a écrit:Bonjour,

Toujours pareil... Je n'arrive pas à intégrer tout cela. Ma Psy me dit de pratiquer la relaxation...Oh! J'aimerais savoir le faire.

Ca s'apprend. Apparemment elle ne sait pas te l'apprendre, conclusion : change de psy.

Bonsoir Mirsa

Ce n'est qu'au tout début de la cinquantaine que j'ai pu mettre des mots sur mes maux. Divorce difficile, changement incessant de travail, déménagements multiples... Incompréhension et platitudes dans le relationnel (tu le décris très bien).

Ce fut aussi une remise en cause, que je qualifierai d'énorme, de la construction - tout au début subie, puis renforcée - qui m'a permis au long des ans de "résister" à ce "vent" que je sentais contraire.

C'est le travail entrepris avec une psychologue que je désirais rencontrer pour évoquer mon "problème" d'ennui (sic !) et d'incommunicabilité qui à mis en exergue la différence que l'on nomme ici douance.

Ce fut, comme tu le souligne, un rude choc. Mais je fus accompagné par ce praticien.

Alors je ne peux qu'abonder dans le sens de ceux qui te conseillent d'aller consulter une personne qualifiée dans l'accompagnement de ceux qui présentent des caractéritiques similaires aux notres.

Et bienvenue

Merci,
Bibo,Ours, Melipal, chemna, vos réponses me touchent...
Je ne crois pas, n'est pas confiance en les des thérapeutes, j'en ai rencontré de nombreux...
Mon chemin est solitaire, mes réponses personnelles.
Merci, je me sens moins seul...

Bonsoir Mirsa, je ne peux que plussoyer Ours et Melipal pour avoir connu une psy (fort bien au demeurant) qui n'y connaissait rien et n'a pas pu m'aider. Depuis que je me suis tournée vers une femme qui connaît nos caractéristiques, je peux te dire que... tout a changé et en mieux Elle ne me demande pas de m'adapter (voire pire : de changer !), elle m'a aidé à accepter mes caractéristiques comme telles (et pas de les voir comme des défauts à corriger). Depuis, je suis différente mais ça me va, même mieux : j'aime ça

Bonsoir Mirsa

Je peux tout à fait comprendre que tu n'adhères pas aux échanges avec des psychologues, surtout si aucun d'entre les précédents n'a su "détecter" tes particularités.

Et je sais, tout au moins par rapport à ma propre expérience, ce qu'est le désir de trouver en soi les réponses et la force que cette recherche recouvre.

Je n'en suis plus à considérer qu'il existe une voie empruntable par une majorité pour s'extraire d'un monde et passer à un autre, la gestation de cette transformation etant si intimement imbriquée à l'auteur de cette dernière qu'elle confine à l'indicible.

Pour autant, j'ose croire que quelques lectures peuvent servir d'outil, non pas palliatifs, ni proprement curatifs, mais bien plus interrogatifs.
Interrogatifs dans le sens : "aurais-je possibilité de porter un autre regard sur ce qui fut au travers de ce que mon regard était alors".

Je te livre ici deux de ces livres qui m'ont accompagnés :

"L'intelligence du stress" de Jacques Fradin
"Sémiotique et philosophie du langage" d'Umberto Eco (Une légère introduction ici : http://www.signosemio.com/eco/processus-semiotique-et-classification-des-signes.asp )

Bonne soirée

EDIT : J'ai "crossposté" avec Kaori Makimura que j'appuie dans sa description d'un psychologue averti de la douance, et de sa phrase, en résumé, qui propose l'acceptation de soi en lieu et place de l'adaptation contrainte