Misanthropie, cynisme, désabusement, dédain : avoir « mal aux autres » et aller au-delà.

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Message par paela Jeu 1 Mar 2012 - 14:45

Tu as surement raison.

Ne pas se paumer dans des sens qui n'en sont pas, je vois ça comme un recul, c'est une image qui vient assez naturellement en tete. C'est vraiment multiplier les images mais: "la conscience se déplace vers l'intérieur, le sens étant extérieur".
De toute manière, je suis plus pour un réel détachement que pour une sélection des "bons sens". Pas parce que je la crois impossible ou inutile.

Et ce sont des grands mots, quand on compare avec comment je me débrouille en pratique, ça fait rougir

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Message par Nanana Jeu 1 Mar 2012 - 14:47

Le pire qui puisse arriver c'est la mort. En se coupant de ses émotions à cause du sens fallacieux qu'on leur donne, on se rapproche de la mort en espérant s'en éloigner. Le vide c'est pareil, on croit que c'est lui qu'on va trouver alors que c'est la plénitude qui se trouve derrière la déconstruction/reconstruction du sens. Faut juste cesser d'avoir peur d'avoir peur. Very Happy
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Message par paela Jeu 1 Mar 2012 - 15:02

On ne se coupe pas des émotions en leur donnant un sens, si? Je n'en appelle pas à une argumentation hyper cohérente, mais simplement par expérience, les émotions ne partent pas quand on leur donne un sens, et ne se transforment pas en douces quand on le leur enlève.
Elle perdurent, meme si par phases différentes.

Tu parles de plénitude, je me souviens de solitude, de tristesse, de vide. La déconstruction du sens, la reconstruction du sens n'ont pas pour moi autant d'efficacité que ça.
On peut procéder à la purge la plus brutale, automatique ou poursuivie rationnellement, et se retrouver devant des portes fermées.

Qu'est-ce qu'on fait ensuite?
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Message par Nanana Jeu 1 Mar 2012 - 15:13

On se coupe de ses émotions quand on a peur de souffrir et d'éprouver colère, peur, tristesse. Mais l'origine de ces émotions remonte la plupart du temps à des représentations fausses de soi et du monde. La déconstruction du sens permet de décider du sens qu'on attribue à ce qu'on ressent et d'entrer en phase d'accord entre soi et soi (ses valeurs, ses représentations (choisies et considérées pour ce qu'elles sont, ni plus ni moins), ses émotions, ses ressentis...)

Le simple fait de permettre à ses émotions de s'exprimer les rend plus douces, oui, parce qu'elle ne représentent plus un danger en tant que telles. Et les portes ne sont fermées que si tu considères que le monde est arrêté une fois pour toute. Si tu conçois qu'il est mouvant, multiple et irréductible, il n'y a plus que des portes ouvertes et des choix à faire.
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Message par Invité Jeu 1 Mar 2012 - 15:15

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Message par Nanana Jeu 1 Mar 2012 - 15:17

"jugale" scratch
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Message par Invité Jeu 1 Mar 2012 - 15:26

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Message par Nanana Jeu 1 Mar 2012 - 15:31

c'est donc une métaphore christique? What a Face
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Message par Invité Jeu 1 Mar 2012 - 15:37

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Message par paela Jeu 1 Mar 2012 - 15:42

@Nat: Je trouve la formulation "peur de" trop utilisée ici. La peur est une émotion très facile à distinguer des autres, avec des signatures mentales et physiques bien marquées.
Il est vraiment hyper rare d'avoir peur d'éprouver de la colère, de la peur, de la tristesse et de la souffrance; de plus ça ne serait pas se couper de ces émotions mais en rajouter une qu'on ressentirait avant (quand on a peur, on a peur).

La déconstruction du sens dont tu parles s'apparente à une recherche de mécanismes psychologiques.
Je suis d'accord sur la nécessité de trouver une interprétation qui résonne bien avec nous.
C'est à ce niveau que je constate que trouver un autre sens ne suffit pas.
Il faudrait alors soit abandonner l'idée de sens (reculer), soit faire un travail supplémentaire; et ce en fonction des situations bien sur.
Je ne sais plus qui parlait "d'intégrer", pour moi c'est ça l'idée.

Encore une fois, l'idée des portes fermées est une transcription de l'expérience. Mettons qu'on se retrouve réellement face à des portes fermées, en plein désarroi, sans espoir car en dévalorisation de toute notre personne. Meme si on se dit que les choses changent, le monde bouge, combien de secondes cette pensée va-t-elle tenir face au reste.

C'est simple: il n'est pas extremement difficile de faire la première démarche, de constater que le sens donné est une illusion, parfois grossière. Trouver un autre sens relève déjà considérablement le niveau. S'il suffisait alors d'une petite réflexion pour trouver des portes ouvertes quand on les voit fermées, les gens iraient bien mieux, bien plus vite!

Mais je suis d'accord sur le fond et sur le fait que tout effort engagé dans cette direction est déjà bon à prendre.

D'ailleurs Loic, les mots c'est déjà ça!


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Message par Nanana Jeu 1 Mar 2012 - 16:03

S'il suffisait alors d'une petite réflexion pour trouver des portes ouvertes quand on les voit fermées, les gens iraient bien mieux, bien plus vite!

Mais personne n'a dit ni que c'était simple, ni que c'était facile. Simplement, que c'est possible. Etant donné le nombre de personnes qui cherchent sur ce forum, je peux transmettre que l'intégration n'est pas une chimère, mais si j'ai tjs été intègre, je n'ai pas toujours été intégrée, je te rassure Wink
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Message par Nanana Ven 2 Mar 2012 - 12:21

Suis quand même très étonnée de lire ça :

paela a écrit:Il est vraiment hyper rare d'avoir peur d'éprouver de la colère, de la peur, de la tristesse et de la souffrance; de plus ça ne serait pas se couper de ces émotions

Tu peux m'expliquer si vraiment, tu ne trouves pas ici 99% de personnes qui ont peur de leurs émotions et en souffrent au point de s'en couper?
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Message par paela Ven 2 Mar 2012 - 13:38

Bon je reprends ça:
paela a écrit: La peur est une émotion très facile à distinguer des autres, avec des signatures mentales et physiques bien marquées.
Il est vraiment hyper rare d'avoir peur d'éprouver de la colère, de la peur, de la tristesse et de la souffrance; de plus ça ne serait pas se couper de ces émotions mais en rajouter une qu'on ressentirait avant (quand on a peur, on a peur).
Des gens qui ont peur, c'est à dire qui sont dans un état de peur, d'éprouver des émotions, non (pas 99%).

Avoir peur au lieu de se mettre en colère par exemple c'est se couper de la colère, mais pas de l'émotion de peur; et ça n'arrive pas souvent.

Dans ma façon de penser, la peur comme le reste sont déjà des expressions, ce qui permettrait de se couper des émotions serait un déni, pas une peur. C'est pinailler sur les mots, mais comme ce n'est ni une émotion de peur ni une réaction à une situation de danger réel, je vois pas trop l'utilité d'utiliser le mot "peur".

En pratique, je crois qu'avoir réellement peur d'une émotion à venir permettra rarement de l'inhiber. La peur est déjà une émotion forte et proche du corps, quand on la ressent on est pret à ressentir les autres et on a moins de chances de tomber dans le déni. (tout cela fait référence à la PRI qui est ma matière à penser en ce qui concerne la psychologie, ce qui fait beaucoup!)
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Message par Zébu Ven 2 Mar 2012 - 14:26

Dans l'expression "la peur de se mettre en colère", la peur dont il est question est largement inconsciente et ne laisse donc pas beaucoup de trace visible... heureusement d'ailleurs, c'est le principe même des mécanismes de défense.

Peut-on donc ressentir "la peur d'être en colère", consciemment ? Je n'en suis pas certain.

Si la colère est insoutenable alors l'émotion sera soit refoulée, soit nié ou encore projetée par exemple. Ces mécanismes sont complètement inconscients. Cela aura pour conséquence une pointe d'angoisse (refoulement) ou un sentiment de vide intérieur, un blanc (déni), la peur de l'autre (projection).
Dans le cas de projection il y a effectivement peur de la colère, mais elle n'est pas reconnue comme venant de soi.
Si la défense échoue, il y aura risque d'émergence dans la conscience, avec une possibilité de débordement des capacités de représentation symbolique et donc éventuellement un passage à l'acte (par exemple, frapper l'autre).
Dans ce cas là, éprouve-t-on encore la peur de la colère ? Je ne crois pas, la peur et la colère sont dans ce cas dissociés et laissent place à l'acte et à un sentiment de culpabilité qui survient à postériori .
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Message par Invité Ven 2 Mar 2012 - 14:30

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Message par paela Ven 2 Mar 2012 - 14:43

@Zébu:La peur qu'on ne ressent pas et qui ne se traduit pas par une symptomatique biophysique de peur, je n'appelle pas ça la peur.

Quelle utilité de se dire qu'on a peur quand c'est autre chose? Faire des diagnostics comme ça laisse une sensation étrange de "mouais..."

De meme, dire qu'une colère est insoutenable est contradictoire (à moins que ce soit le corps qui craque!).
A partir du moment où on ressent la colère, il y a peu de chance qu'elle augmente en intensité jusqu'à etre censurée par mesure de sécurité par l'inconscient.
Et si on ne la ressent pas, comment peut-on dire qu'elle est là, insoutenable, mais refoulée ou déplacée? Jusqu'à dire que le sentiment de vide, la peur sont en fait véritablement de la colère.

La colère serait un sentiment "pur" et juste, tandis que la peur serait un sentiment de seconde zone? ^^

@Loic: C'est bete mais le seul truc qui me dérange vraiment c'est le mot "peur", quand on n'a pas "peur"!
Dites peur si vous voulez, mais il faut etre vigilant quant à la signification que prend ce mot dans ce le cas de peur inconsciente.
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Message par Nanana Ven 2 Mar 2012 - 14:46

http://www.cnrtl.fr/definition/Peur

La prise de conscience ne suffit pas mais c'est une étape essentielle. Après il faut surtout pouvoir accéder aux émotions liées à son enfance pour les relier à sa propre histoire, et cesser de vivre le réel comme un reflet déformant de ce qu'on a vécu, qui mène au déni de l'autre...

@paela : c'est quoi la PRI? Je ne trouve rien là-dessus... Et y a un truc qui m'échappe dans ton discours.
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Message par Invité Ven 2 Mar 2012 - 15:33

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Message par Nanana Ven 2 Mar 2012 - 15:57

un "ailleurs" par rapport à la conscientisation

Oui, ça c'est difficile à expliquer, pour moi c'est se déconnecter de son cerveau gauche pour laisser le droit s'imprégner à tout va Very Happy
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Message par paela Ven 2 Mar 2012 - 16:19

I do not understand bounce

J'avoue que si la définition m'avait donné tort, j'aurais pu ravaler mon discours obsessionnel sur la peur, mais là tout ce que je vois, c'est la confirmation ultime de ma pertinence absolue!

peur différente de fuite, de déni, berf, tournons cette page pas forcément hyper centrale.

Remarquez qu'on a beau débattre sans relache, on est globalement du meme avis sur à peu près tout Smile


----------> La PRI pour les nuls <----------
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Message par Zébu Ven 2 Mar 2012 - 16:23

@Paela:
En effet, je fais une différence entre la peur et les autres émotions (mais de là à dire que c'est "pur", c'est un peu exagéré). La peur est plus liée à une prise de conscience, à une représentation et s'articule au niveau de la censure.
La définition postée par Nat va en ce sens il me semble.

Mais je pense qu'il y a un problème avec la définition même du mot "émotion".
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Message par Invité Ven 2 Mar 2012 - 16:33

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Message par Fata Morgana Ven 2 Mar 2012 - 16:44

Je sais pas... Ce que décrit Proso comme la sanction inévitable d'un refus d'acceptation, je le vois comme un ensemble d'écueils normaux et incontournables pour celui qui "veut changer le monde". Les faits sont là: il a besoin de l'être; sur un point précis: sa violence endémique, qu'elle soit économique, écologique, politique, religieuse ou militaire. Ça coûte de recevoir en pleine poire ce cynisme là, mais à chaque grain semé, un goût de victoire. Il faut donc surfer entre ces écueils et ne pas se RÉSIGNER. Ce n'est pas que pour nous, nous sommes un certain nombre à avoir des enfants, et dans ces conditions il y a des perspectives qui changent. J'essaye de changer les choses par "capillarité".
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Message par Invité Ven 2 Mar 2012 - 16:51

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Message par paela Ven 2 Mar 2012 - 16:52

@Zébu:Je reviens une page en arrière:

une partie de la définition du site de Nat:
État affectif plus ou moins durable, pouvant débuter par un choc émotif, fait d'appréhension (pouvant aller jusqu'à l'angoisse) et de trouble (pouvant se manifester physiquement par la pâleur, le tremblement, la paralysie, une activité désordonnée notamment), qui accompagne la prise de conscience ou la représentation d'une menace ou d'un danger réel ou imaginaire.
Ils insistent sur l'aspect effectif de la peur: "état affectif", "choc émotif", déscription physique.
Il est lié à une prise de conscience (ou pas selon moi) mais n'est pas lui meme une prise de conscience.
Ce n'est pas parce qu'on dit que la peur intervient lors d'une prise de conscience, que tout ce qui intervient lors d'une prise de conscience est la peur.

Ce qui compte réellement est de savoir si c'est la peur qui dicte notre comportement face aux émotions.
Et ce qui me gène dans la réponse affirmative c'est qu'elle débouche sur des diagnostics confus (donc difficile d'appliquer une méthode à partir d'eux). Tout d'abord, cela place la peur comme un comportement humain fondamental, pourquoi pas on peut dire...
L'inconscient, sachant qu'une situation est dangereuse psychiquement, prendrait peur, ayant peur de cette peur, il utiliserait des mécanismes pour la transformer en d'autres émotions ou la supprimer? Pourquoi n'aurait-il pas simplement peur alors?
Et la fameuse situation dangereuse psychiquement: exprimer une émotion??? C'est que l'inconscient réfléchirait en effet pour nous, mais très mal!

On parle bien de la peur des émotions, sinon c'est une autre histoire.

Sinon Zébu, tu ne penses pas qu'une émotion se décrit empiriquement? Ca pourrait expliquer le désaccord.

@Loic: Ca te dérangerait de m'en parler un peu en MP? Je prends très peu de temps pour lire cette année, et je préfère privilégier un peu la littérature après plusieurs années consacrées aux lectures "pour s'informer".
Oui l'autonomie est à privilégier, l'approche PRI me séduit par sa pertinence et jusqu'à maintenant j'ai préféré ne pas aller trop loin dans une démarche qui la contredirait.

Et je suis d'accord avec Fata Morgana, de toute façon une personne lucide et "libérée" doit etre active plutot que résignée Smile
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Message par Fata Morgana Ven 2 Mar 2012 - 16:58

j'ai lu tout le fil
Pas moi, je me suis cantonné au billet de lancement. Embarassed
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Message par Zébu Ven 2 Mar 2012 - 18:18

paela a écrit:@Zébu:Je reviens une page en arrière:
<snip définition>

Ok pour la définition. La difficulté vient du fait qu'on admet largement qu'une peur puisse être inconsciente et que donc les manifestations somatiques ne puissent pas être présentes comme la définition le suggère.

paela a écrit:
L'inconscient, sachant qu'une situation est dangereuse psychiquement, prendrait peur,
Cela sous-entend que la peur puisse être inconsciente.
C'est le "moi" qui prend peur, la peur est une réaction face à une représentation émergente inacceptable par le surmoi, le moi étant en partie inconscient ou alors une perte du "moi".
La peur n'est que le signal d'alarme.

paela a écrit:
ayant peur de cette peur il utiliserait des mécanismes pour la transformer en d'autres émotions ou la supprimer?

Certainement pas. Ce n'est pas la peur qui est le problème mais l'objet de celle-ci: la représentation qui l'accompagne.
Il n'y a aucune raison de transformer cette peur, ce serait même dangereux.
Ainsi pour moi, la peur de la colère peut avoir deux objets: la peur de la représentation inconsciente qui y est liée (tuer l'autre par exemple) ou alors une peur plus archaïque de crainte d'un envahissement pulsionnel du moi (perte du moi). je suis certain qu'il peut y avoir d'autres objets.

paela a écrit:
On parle bien de la peur des émotions, sinon c'est une autre histoire.

En effet, voilà le point d'achoppement. A-t-on peur de ses émotions ou des représentations qui les accompagnent ?

paela a écrit:
Sinon Zébu, tu ne penses pas qu'une émotion se décrit empiriquement? Ca pourrait expliquer le désaccord.

Oui, je cherche d'ailleurs une bonne définition pour les émotions.
Est-ce une réaction physiologique ? Est-elle accompagnée d'une représentation ?
Peut-on les refouler ? Les bébés ressentent des émotions mais n'ont pas accès au langage, comme sont les représentations liées aux émotions ? etc.
Un vaste débat... Mais je pense qu'on est largement off-topic là, faudrait ouvrir un nouveau fil ^^

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Message par paela Ven 2 Mar 2012 - 18:31

C'est vrai, mea culpa Smile
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Message par Nanana Ven 2 Mar 2012 - 21:36

OK paela, je comprends ce que tu veux distinguer, mais ça me semble marginal dans ce débat, parce que pour moi si le noeud c'est l'émotion négative (quelle qu'elle soit : colère, peur, tristesse), ce qui est en jeu c'est effectivement la représentation et ce qui importe c'est ça :

paela a écrit:Lorsque l'adulte va se retrouver dans une situation qui par sa symbolique se rapproche de celles qu'il a vécu et pour lesquelles l'utilisation des défenses l'avait protégé de la douleur, il va utiliser sans s'en rendre compte une défense. Le problème est que la défense utilisée par l'adulte est inadaptée puisque les situations auxquelles l'adulte est confronté ne sont pas problématiques.

C'est ce que je voulais dire par "accéder aux émotions liées à son enfance pour les relier à sa propre histoire, et cesser de vivre le réel comme un reflet déformant de ce qu'on a vécu".

Et "cesser d'avoir peur d'avoir peur", c'est bien cesser de craindre ces émotions négatives liées aux représentations, donc qu'on parle d'angoisse, de crainte, de stress ou de peur ne change pas grand chose au principe.

@loïc : je ne sais pas scientifiquement quelle partie de mon cerveau je déconnecte, c'est empirique, mais je sais que c'est la partie qui donne du sens à mes représentations et que je privilégie la réception brute des données What a Face
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Message par paela Sam 3 Mar 2012 - 0:43

Je sais je sais, et en effet ce qui précède est un peu marginal.

Le cas simple où on dira dans le langage courant "craindre les émotions négatives", bien sur qu'il existe; c'est une crainte consciente qui est plus une barrière théorique qu'autre chose.
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Message par Weigela Mar 6 Mar 2012 - 4:01

J'ai pas encore lu les pages 5 et 6, mais j'ai l'impression que je n'y trouverai pas la blague sur les 2 psychanalystes dans l'ascenceur...

Prosopeion a écrit:
Évidemment, avec 5 enfants (on peut aller jusqu’à 10 en comptant large), on ne fait pas une étude statistique : il y a un biais aussi, c’est que tous appartiennent à des familles de proches et donc quasiment de la même couche sociale.
Mais y aurait-il donc deux profils de zèbres ? Ce qui m’interpelle encore plus c’est que je retrouve ces deux profils différents dans une même famille, ce qui limite la portée de l’éducation comme influence.

Limite et en même temps pas beaucoup : 2 enfants dans une même famille ne recoivent pas les mêmes "choses" de la part de leurs parents :
- il n'y a pas les mêmes attentes ni les mêmes comportements (selon le sexe, le n° dans la fratrie)
- ni les mêmes peurs (on a plus peur dû au manque d'expérience pour le 1er)

- les vécus sont différents également :
* l'un a eu ses parents pour lui seul et a eu un changement avec l'arrivée du 2è, l'autre aura toujours eu un(e) ainé(e)
*les parents évoluent dans leur façon d'intéragir avec un petit enfant suite à l'expérience qu'ils ont acquis avec leur premier enfant (un exemple qui m'a surprise parce que je pensais que cela allait toujours vers un avantage pour le 2è : mon beau père a pris plaisir à voir son ainée découvrir le monde et a trouvé cela ennuyeux avec mon compagnon parce qu'il l'avait déjà vu chez l'aînée) voire peuvent carrément changer de choix éducatifs entre le 1er et le 2è (je connais une famille où le premier a été en cododo jusqu'à 3 ans et le 2è juste 1 mois, ca fait en terme de contacts corporels beaucoup de différences) ou encore peuvent être dans une situation socio-professionnelle différente etc

Bref, je pense que même si en tant que témoin on a l'impression que les différences sont faibles entre 2 enfants au sein d'une même famille, le vécu des enfants peut être tout autre, et peut-être que si on leur demandait on aurait l'impression qu'ils vivent dans 2 familles différentes. Ce qui pourrait expliquer les 2 profils au sein de la même famille.
La remarque de Lanza sur ces 2 filles me rappelle une vieille lecture où il était question de l'ainé qui copiait le comportement du parent avec lequel il se sentait le plus "secure", et le second copiait le 2è parent.
D'où une piste supplémentaire sur ces 2 profils au sein d'une même famille : n'est-ce pas plus fréquent quand les parents ont 2 profils très différents ?
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Message par Nanana Lun 14 Mai 2012 - 9:35

Up en spéciale dédicace à félidé zébristique Wink
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Message par félidé zébristique Mar 22 Mai 2012 - 9:41

(j'arrive, mais là j'ai genre 7 pages de retard, pfiou,merci du cadal)
^^

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Message par félidé zébristique Mar 22 Mai 2012 - 11:13

wow
bon, alors...où que j'en suis avec les autruis, quoi.
attention, pavé en vue...

On va prendre le problème à l'envers historie de clarifier un peu, où en sont les autruis avec moi. Nan parce que je leur ai demandé, j'ai même passé ma vie à ça, en fait, puisque je suis hors jeu socialement, j'observe et après je cause pour essayer de comprendre.
Ils m'adorent.

Nan, sérieux.
Ils sont tous ok pour dire que je suis au choix paye ta case: cheloue, différente, moitié barge, spéciale...
ça dépend où ils en sont rendus de leur connaissance du monde et à quel registre de cette connaissance ils me confrontent. celui qui n'aura connu de plus "étrange" dans sa vie que son vieil oncle anarcho-hippie ne me verra pas de la même manière que celui qui bosse en psychiatrie et qui lui me comparera plus facilement à certains patients déconnectés mais fort créatifs, par exemple...(j'en ai eu des pires que ça, paye ta comparaison à un enfoiré de première, des fois...ils se rendent pas compte mais c'est des fois douloureux, j'ai beau savoir que c'est leur registre de références qui est étroit, c'est quand même pas toujours facile à se prendre dans la tête)

Les autruis s'accordent à projeter sur moi ce qui dans leur référentiel correspond le plus à la notion d'étrangeté la plus "violente" au sens la plus dérangeante psychologiquement qu'ils aient eu à apprécier.
Ces projections sont parfois pénibles parce que bien entendu elles ne suffisent pas du tout à me définir ni même me cerner et surtout certaines sont très péjoratives, voire insultantes.
Un mec qui te dit que t'es bizarre et que tu lui rappelles un peu un sérial killer de série télé, par exemple, faut quand même une sacrée patience pour l'encaisser et remettre ça au niveau d'où ça vient en comprenant le fond sans se blesser trop de la forme...pas easy.
Une nana qui trouve que ta manière de voir l'amour "pourrait conduire un garçon au suicide"...elle te balance ça parce que c'est sa fichue référence à elle dans la catégorie "amour énorme" mais elle est en train de t'accuser de meurtre potentiel, limite, quand même...toi tu le sais parce que t'es un petit génie, elle elle se rend pas compte, toi tu morfles parce que y'a jamais un sens pourri dans une phrase qui t'échappe, elle en face elle voit pas où elle a pu te faire mal...

Globalement, donc, ils me reconnaissent une étrangeté totale.
c'est pas sympa parce que ça me met d'office à part, mais bon je fais avec, je peux pas prendre le temps avec tout le monde non plus, mes journées font 24heures.
Mais, au delà de cette notion de peur que je leur inspire (oui parce que quand même c'est ça, globalement, qu'ils disent: effrayante, trop forte, traumatisante, y'en a même un qui m'a dit une fois "je suis désolé tu m'attires terriblement mais j'aurais un problème psy énorme à coucher avec toi". merci pour ta sincérité, bonhomme. laule)...au delà de ça donc, ils m'aiment beaucoup.
Je les sors de ma vie quand ils m'emmerdent, parfois avec des gants, parfois non, mais il suffit qu'on se recroise accidentellement et ils me sautent dessus, tout contents, encore hier en faisant mes courses ça m'est arrivé sur le parking du super U, tiens.
Un mec que j'ai dégagé y'a 5 mois parce qu'il tentait une option paternaliste en m'appelant "petite" et en voulant me donner des leçons de vie alors que j'en demande pas (nombre de gens tentant de résoudre leurs problèmes à eux en les projetant sur ta pomme = 99% de tes rencontres terrestres) (et puis pardon mais niveau vécu je suis candidate aux oscars de vie de merde alors les leçons je les donne si tu veux mais j'en reçois très peu, merci), je l'avais viré en lui faisant un mail limpide de deux pages lui indiquant où était sa projection et comment elle était inadaptée à mon cas, en lui disant que je comprenais bien son besoin de trouver une posture par rapport à moi et le fait que dans sa norme habituelle, avoir trente ans de plus permettait celle qu'il avait tentée, mais que non, en fait, moi ça m'irait pas, et que j'avais pas envie ni d'un papi ni d'un papa, quoi.
Et bin hier sur le parking il m'a attrapée au vol, présenté des excuses sincères, larmoyantes même, et il m'a demandé de reprendre la relation sur un pied d'égalité en précisant qu'il avait compris et intégré la limite que j'ai posée et bien avancé sur lui depuis lors. cette rupture un peu brutale de ma part n'avait pas du tout entaché son estime pour moi ni son attachement au contraire.
C'est pas la première fois.
C'est même plutôt un classique pour moi.

Voilà pour la version vue du côté des autruis. Je suis la nana cheloue qui te nourrit beaucoup et qui t'en met plein la tronche et qui te claque la porte le jour où tu déconnes trop mais que tu crèves d'envie de revoir quand même parce qu'elle est, si on t'écoute, "géniale".
Ou "merveilleuse".
Ou même "un pur soleil", j'ai eu ça aussi.
Cool?

Bof.
Voyons les choses de mon point de vue à moi maintenant.
De mon point de vue à moi, autrui est souvent un livre ouvert.
Un livre ouvert et pas d'une collection à suspense, hein. Le genre de bouquins que t'as limite la flemme de lire parce que c'est du niveau de Twilight, mal écrit, bourré de redondances, traduit dans ta langue par un ousbek sous payé en Inde, c'est con y'aurait presque eu matière à faire une belle histoire mais non, c'est bel et bien pourri, et la fin est bel et bien, quel que soit l'espoir que tu aies mis dedans, celle que tu avais prévu à la première page.
Autrui est un livre que je lis en diagonale tellement c'est bon c'est pas la peine d'y passer dix ans, va, pur cliché.
Quelquefois je me remets en question, je me dis allez, cocotte, arrête un peu,; prends le temps, lis le en entier, y'a sûrement deux trois perles que t'as ratées...bah non. Non vraiment c'est comme Twilight, tu peux te concentrer lire et relire y'a rien de caché, je t'assure, c'est vraiment la daube prévisible que ça a l'air d'être.
Quelquefois je me dis que je pourrais faire fortune en me mettant voyante extralucide tellement je peux prévoir la vie de 83% de mes congénères sur dix piges...
je ne le fais pas, non. c'est déjà assez chiant d'anticiper en permanence et de constater qu'ils tombent en effet dans les trous qu'on a vus, si en prime faut leur dire et leur piquer des ronds pour ça...je pourrais plus me regarder dans une glace.
Je suis une espèce de psy trop clairvoyant involontaire, en fait.
J'en ai pour dix minutes, bouge pas, autrui, je vais pointer ta névrose, je suis une pure machine à piger les névroses, donne moi dix secondes de plus et je trouverai le trauma initial, t'auras plus qu'à faire le sale boulot, vaincre ton déni, affronter l'ombre, et vogue ta galère. En fonction de ce que tu feras face à ça je peux prédire ton avenir dans les grandes lignes, m'enfin tu vois ça n'a rien de magique, hein, c'est de l'analyse.
Mais y'a pire.
Autrui normal est pour moi un livre ouvert pas passionnant du tout dans les grandes lignes que je peux lire dans les deux sens, c'est à dire que je peux partir de la fin aussi ça change rien pour moi.
Je suis une machine analytique, mon cerveau décode les choses très vite et analyse les embranchements probables, les écueils, les solutions possibles...je vois rapidement les possibles devant vers l'avenir, mais en remontant le problème dans l'autre sens, je vois aussi vers le passé de la personne, d'où peut venir telle ou telle chose, tel ou tel comportement, tel ou tel choix que je trouve concon ou pas adapté...
je suis une sorte de machine à comprendre. Une machine à lire dans les névroses, à trouver les vieux démons, les cadavres dans les placards.
Ce n'est pas que de la douance pure, c'est aussi une somme de vécu. Y'a quand même énormément de problèmes humains auxquels j'ai été confrontée, et avec mon machin cerveau qui enregistre tout et n'a de cesse de décrypter et piger, bah...forcément je les ai intégrés et je sais les retrouver quand j'y suis de nouveau confrontée.
Une sorte de wonder-psy qui n'a pas le savoir théorique mais qui va quand même pouvoir t'envoyer dans la tronche un vieil inceste presque oublié, quand même (oui tu vois pourquoi ils me disent que je suis traumatisante, hein. parce que des fois je le suis un peu beaucoup. quand tu pointes du doigt un rapport conflictuel à la mère, ça passe, quand t'as devant toi une nana bloquée dans ses relations amoureuses et que tu lui fais rejaillir un tonton à paluches baladeuses, c'est plus violent).
Je sais ce que je suis, je sais ce que sont les autres. Je les vois comme des bouquins super simples d'accès la plupart du temps, mais pour autant je leur reconnais leurs qualités, il y a des petits livres très simples et même parfois de la littérature enfantine que j'aime beaucoup parce que poétique, coloré, adorablement naïf avec des concepts philosophiques cachés quand même à l'insu de l'auteur parfois, drôle, à logique étonnante...y'a plein de raisons d'aimer un livre facile.
Je les comprends. Parfois je les aime, parfois pas, mais toujours je les comprends, et ce n'est absolument pas réciproque c'est là qu'il y a un petit souci relationnel.
Je suis une machine à lire dans les psychés, pas une meilleure amie universelle, pas la mère de tout le monde, et pas une amoureuse pour tous les mecs que personne n'a jamais compris...
c'est là le principal souci.

Ils m'adorent et c'est pile ce que je leur reproche, ils m'adorent pour de mauvaises raison, ils confondent ma capacité de comprendre avec plein de choses, c'est pas parce que je comprends pourquoi untel est un salaud que je vais le laisser l'être avec moi, c'est pas parce que je comprends que j'aime, c'est pas parce que je comprends que je vais prendre en charge, c'est pas parce que je comprends que je pardonne et que j'annule mon désir de divorcer (lol)...
et quand je pose cette limite là, quand je dis "oula, stop, je te comprends bien mais je suis pas ton psy/ pas ta mère/ pas ta meuf/ pas ta confidente/ pas ton punching ball", en général je me prends une réaction très agressive dans la tronche, comme si j'avais quelque part fait une promesse, pris un engagement, comme si mon "truc bizarre" faisait au final l'effet d'un "je te montre le paradis mais je vais pas te le donner, nananèreuh" (je choisis pas l'expression, c'est un ancien ami qui me l'a dit comme ça).
Je suis donc obligée, pour me préserver, parce que je suis toute compréhension toute empathie mais coucou je suis quand même un humain, hein, je peux souffrir aussi (hypothèse que les autruis normaux n'envisagent jamais) et j'y tiens pas outre mesure...je suis donc obligée de poser des barrières, de rompre, de m'isoler un moment au minimum, dans certains cas je suis obligée de prendre sur moi et quelle que soit ma compréhension du problème de dégager la personne de ma vie et de refuser jusqu'à une simple conversation (cas du pervers narcissique par exemple). C'est pas que je veux pas, je pourrais, mais dans l'esprit de cette personne ça sera de nouveau une porte grande ouverte pour m'agresser, je dois faire avec les possibilités de chacun aussi...tant pis si je passe pour un monstre froid.

Ce que je constate c'est que quand même, ça revient.
Après mon posage de limites, ça revient. Et souvent en mieux, quand même, en ayant pigé un bout d'eux-mêmes, en ayant intégré un bout de ce que je suis aussi. La deuxième partie de relation est plus paisible, quand elle se produit. Plus agréable. Mais bon ça reste un livre ouvert assez facile sans aucun challenge et où tu ne trouveras que des choses que tu sais déjà, quoi. Il y a une espèce de sens unique relationnel qui persiste. Et ça c'est un peu chiant et ça pousse un peu à la misanthropie quand même devant certaines catégories d'humains...ceux qui sont des livres de collection Arlequin, ceux qui sont de collection Titeuf...chacun ses allergies, quoi, et puis ça dépend les moments de vie aussi, des fois un humain Arlequin va m'être tolérable, le lendemain je pourrai plus le sacquer, ma patience n'est pas toujours au niveau où elle devrait se trouver pour bien vivre au milieu d'eux, leurs réactions de rejet face à ma lucidité sont parfois très violente et me blessent trop, mes défenses ne sont pas non plus toujours au top...

En fait où j'en suis niveau misanthropie..;bah j'en suis au même point que face à mes enfants. Si j'ai bien dormi bien mangé, si j'ai pas quelque tâche de fond dans le processeur, si je prends le temps qu'il faut prendre, si je me rends réceptive, ça se passe bien. Si je suis dans un moment où j'ai une faiblesse humaine...ça se passe de moins bien à salement pire que ça.

Globalement, s'adapter aux autruis des 98% est difficile, coûteux en énergie, en patience, nécessite d'accepter d'en prendre plein la gueule à la place d'un patron, d'un papa, d'un mari, d'une collègue...et il faut passer ça x temps pour ouvrir la porte d'un possible agréable et sain derrière.
C'est comme une exigence de perfection, quoi. C'est toi qui a le gros potentiel c'est toi qui comprend, c'est toi qui peut t'aligner, just do it, be perfect.
Et des fois bin t'as envie, toi, de pas être parfait, d'être toi aussi une merde, de faire toi aussi ta petite projection, de toi aussi payer ta confidence, de toi aussi chialer sur une épaule, de toi aussi prendre en donnant moins que ce que tu reçois...
et ça dans le monde des 98% c'est pas possible. C'est toi le fort, toi le costaud, toi le patient, toi le parfait, point barre. Ils m'adorent mais en même temps ils me forcent à être meilleure qu'eux et parfois meilleure que j'ai envie de l'être, et ça me fatigue, j'ai envie de repos, de relations simples, de choses légères, de rires sans moqueries, de discussions en empathie sans projections à la con sans toile de fond politique, de pouvoir dire "non j'ai pas de travail " sans qu'on parte en analyse à la con parce que j'en ai rien à foutre merci je me connais je connais ma situation je peux te décortiquer le truc en social en politique en perso si tu veux mais ça va sérieusement me faire chier, c'est des trucs que je sais, j'ai pas envie de perdre mon temps à tourner en rond dans un bocal que je connais par coeur, quoi, j'ai envie de pouvoir parler de sujets divers sans entendre un "moi je" qui déboule avec sa névrose jamais résolue, j'ai envie d'un partenaire amoureux qui se regarde pas baiser qui se donne pas des notes de performance qui passe pas sa vie à surveiller que sa queue ne le lâche pas, et qui ne fasse pas l'amour qu'à mon corps qui ne me regarde pas le poil au microscope pour valider une conformité quelconque...(là j'en ai un pas mal, je vais pas trop me plaindre)...
bref, on a beau dire, quoi, la zone de confrontation des deux mondes est pas super confortable.
Après je dirais pas que je peux pas les sacquer, y'a des jours ils me donnent envie de hurler ça mais bon c'est des coups de colère quand la dose a été trop forte d'un coup...
mais quand même, oui, ils me font l'effet d'enfants. J'aime les enfants, j'aime mes enfants...je passe parfois de très bons moments avec eux...mais globalement faut les torcher les nourrir les moucher leur faire les lacets et les emmener pisser, quoi...c'est rien de bien grave mais ça finit par être pesant, on a besoin de pauses entre adultes autonomes.

La bonne nouvelle étant que vous êtes à fin de mon pavé (fallait pas l'inviter!) et que quand même si les autruis des 98% ressemblent tant à des enfants, c'est probablement qu'en prenant du temps et de l'énergie, comme des gosses, on peut les amener à grandir.
ha.
Je suis de celles qui sont convaincues que la douance c'est un souci de vitesse de traitement comme pour les ordinateurs. Je traite plus vite les données. parce que plus de capteurs, plus de processeurs, plus de ram, je suis genre un gros réseau performant.
Mais ça veut pas dire qu'un non-doué ne peut pas arriver là où je suis.
Simplement il lui faudra plus de temps, l'aide d'autres personnes, en cumulant leurs processeurs, leurs ressources de mémoire, ils peuvent accéder au même niveau de réflexion que nous autres.
Et genre on passerait à la version humain 2.0 et on changerait le monde, tvôa?
Wink
par contre pour la manière de leur dire ça sans être super vexante pour leur égo j'ai pas encore trouvé et pour la mise en oeuvre toute seule avec mes petits bras je pense pouvoir faire évoluer une cinquantaine de ces pokémons maxi par an en me tuant à la tâche, ça va donc pas suffire, même si je me sacrifie. ballot.
mais c'est peut être ça l'objectif de l'existence des surdoués. arriver à monter les autres à leur niveau.
enfin bon je dis ça c'est mon crétin de bisounours qui parle, là, hein, vous pouvez y coller des beignes, lâchez-vous.

*sourire à la noix de nounours rose bouffant de la barbapapa sur un arc en ciel*

(aujourd'hui j'ai de la patience, j'ai fait un gros dodo, j'ai pas de contrainte spéciale, le soleil brille, j'ai passé un super mouvement au piano je suis trop fière de mes doigts...je sais je mérite des baffes. laule)
















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Message par Zébu Mar 22 Mai 2012 - 11:43

Ferais-tu un lien entre les problèmes que tu décris (projections, névroses, etc.) et les 98% de la population ?
Les surdoués seraient-ils (selon toi) mieux lotis que les autres ?
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Message par félidé zébristique Mar 22 Mai 2012 - 11:56

mieux équipés pour en venir à bout, oui, sans conteste.
le surdoué a des possibles en matière d'intellectualisation, de recul, de compréhension de sa propre histoire, de se situer dans son temps son époque son contexte...que les 98% n'ont pas.
(à condition qu'on lui laisse l'opportunité de s'en servir et qu'il s'y autorise lui-même, c'est encore là que le bât blesse le plus je crois)

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Message par siamois93 Mar 22 Mai 2012 - 13:15

Peut-être que dans l'avenir les doués auront des neurones plus performants, aujourd'hui on est dans une phase un peu gênante car on est comme les premiers poissons qui voulaient sortir de l'eau.
Il faut penser à soi mais aussi aux générations et générations futures, quelle évolution pour cette douance qui se transmet ?
Merci Félidé, je viens de comprendre que les femmes qui ont vécu avec moi m'ont toutes fait le même coup, elles avaient besoin que je les aide à régler leur problème. Une fois le problème réglé, merci bonhomme et tchao bye. Et une fois je n'ai pas voulu rentrer dans le jeu, et ça a rompu pareil. Comme quoi leur attrait vers moi, leurs sourires étaient très intéressés, et leurs promesses d'amour de jolis mensonges, pas forcément consciemment.
Saletés de schémas qui se reproduisent, je crois qu'en me débarrassant de ce genre de relation toxique je vais pouvoir faire d'autres rencontres, marre de jouer au toubib à la maison.
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Message par félidé zébristique Mar 22 Mai 2012 - 14:08

comme les premiers poissons qui voulaient sortir de l'eau

>>merci. voilà de la formulation claire et limpide, Darwin apprécierait sans doute. Wink

pour le côté ramassage des névroses, soin, et tchao bonhomme cimer à la revoyure...ouh là, je connais bien...(paye tes PN incurables, tiens. lol)

mais si ça peut te consoler il ressort de mon observation des couples "normaux" que non seulement c'est exactement la même recherche qui les pousse dans les bras l'un de l'autre (même fondement de rapport utilitaire) mais qu'en prime si ils y restent c'est même pas qu'ils y trouvé une possibilité d'évolution commune (nan parce qu'on pourrait croire qu'ils ont du pot de se trouver au même niveau et d'évoluer ensemble et les envier, hein) mais non...c'est tout simplement qu'ils sont névrotiquement compatibles en l'état.
Ainsi ils jouent, des années, des décennies, la comédie dictée par leurs petites névroses...et ils appellent ça bonheur, et t'en as un qui fait le petit garçon, une qui fait la môman, un qui fait le superman, une qui fait la damoiselle en détresse, un qui fait le père Ingalls et l'autre qui fait la mère sacrificielle...et personne ne sort de son petit rôle, jamais, tu peux les suivre sur 50 ans de mariage t'auras toujours les mêmes choses cycliquement, c'est...bah je sais pas moi je trouve ça aussi chiant que les feux de l'amour, en fait.

En tant que "bonne copine suffisamment disponible et patiente", n'est-ce-pas, j'encaisse régulièrement les jérémiades téléphoniques de quelques unes à ces sujets hautement intéressants et franchement ça me donne pas une seconde envie de prononcer le mot "amour"....
Plutôt "haine", même. "Domination", "contrôle", "possession", "valorisation par dénigrement du conjoint", etc etc, un panel vraiment effrayant (et que je retrouve dans leur manière de se comporter envers moi également, en prime. Je suis un réceptacle et j'ai pas intérêt à sortir de ce rôle-là sinon faut voir ce que je prends cher. Alors ma foi j'écoute distraitement et je fais des hem, et elles me trouvent super comme copine, juste parce que je les laisse tourner en boucle dans leur bocal relationnel comme des poissons rouges...faut pas aller plus loin que ce que ça veut accepter en face, hein...)

Limite, faute d'arriver à trouver une relation équilibrée une vraie (ceux qui pensent que c'est une chimère sont priés de garder le silence, merci, mon bisounours il est petit mignon et rose il veut pas mourir. lol), les relations dont tu me parles et qui ressemblent à ce que j'ai pu vivre aussi sont déjà, et là c'est atroce ce que je vais te dire, mieux, plus entières, plus sincères, plus intègres, plus proches de l'amour que celles qu'ont les lambdas.
ouaip.
c'est pas rassurant, hein...c'est en ce sens que je ne suis pas super ok avec la formule "trop intelligent pour être heureux" en fait. Je dirais pas ça. Je dirais plutôt que les surdoués ont un niveau d'exigence vis à vis du bonheur comme dans tous les autres domaines, super élevé. Alors ils sont heureux, oui, si on prend l'échelle de mesure du bonheur du commun des mortels un surdoué même dans ma situation (pas de taf pas de thunes) est heureux et limite plus que la moyenne vu que la moyenne se fait ronger par un tas de choses dont elle ne trouve pas les clés quel que soit son confort matériel...simplement c'est une question de référentiel, dans notre référentiel à nous le bonheur le vrai c'est...plus grand que ça.
et l'amour est plus grand qu'une bête compatibilité de névrose.
et l'amitié est autre chose qu'une relation utilitaire.
et donc pour les autres nous avons des relations totalement épanouissantes avec eux, ils ne voient rien de leur côté à y redire, si ce n'est que c'est quand même difficile parfois de nous soutirer un sourire ou un lol, halala, mais sinon c'est au minimum "bien" et même des fois "super" pour leur référentiel à eux...
mais dans un référentiel de surdoué, bah c'est médiocre, voilà.

le quiproquo relationnel est fréquent : zèbre qui s'emmerde au cube mais ça va ça se voit pas trop parce qu'il prend sur lui depuis sa naissance même qu'il en a plus conscience, normal en face qui pour le même prix et dans la même relation est entré en amitié dévote ou tombé éperdument amoureux, c'est ballot.

et ça ma foi on n'y peut rien à part prendre encore plus sur nous et utiliser une grosse quantité d'énergie pour développer une sorte de "faux self non permanent" qui ait pour grosse tâche de fond d'anticiper toute potentielle souffrance que Gulliver pourrait entraîner malgré lui au lilliputien d'en face...
c'est crevant.

et dans la série des bonnes nouvelles, bah déjà que pour un normal accéder à une relation amoureuse potable, équilibrée, égalitaire, c'est super rare...paye ta modulation où y'a plus que 2% de la population qui peut éventuellement, sous réserve d'autres compatibilités, te correspondre...j'ai fait un calcul avec un pote l'autre jour sur irc de la répartition des thqi sur un territoire, modulo les 80% de la planète qui crèvent sans détection parce que bon faudrait déjà avoir de quoi manger ça aiderait, modulo les suicides, tout ça modulo répartition géographique des peuplades humaines...pour rigoler -on s'amuse comme on peut...bin ça ferait un truc genre 1 pour 50 km2, vas-y mon lapin, paye tes rencontres amoureuses, tu vas t'éclater. TURBOLOL.
(mieux vaut en rire)

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Message par siamois93 Mar 22 Mai 2012 - 14:25

Il faut qu'on développe notre écoute et notre odorat pour rencontrer ces perles rares. Je pense qu'il y a des animaux, peut-être les tigres tiens, qui vivent dans cette densité.
On fera aussi quelques empreintes avec nos gros sabots pour marquer les pistes.
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Message par félidé zébristique Mar 22 Mai 2012 - 15:12

(ouais y'a des animaux qui vivent avec cette densité m'enfin je veux pas faire ma négative mais il me semble que la majorité de ces espèces est en voie d'extinction! laule)


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Message par Pyrrhon Mar 22 Mai 2012 - 21:10

J'ai failli avoir la larme à l’œil, petit Proso.

Le titre m'a plu jusqu'à "dédain", pour le reste...Dommage que je n'ai pas vu ça avant... Twisted Evil
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Message par Mowa Lun 3 Sep 2012 - 11:44

félidé zébristique a écrit: nombre de gens tentant de résoudre leurs problèmes à eux en les projetant sur ta pomme = 99% de tes rencontres terrestres

cheers +1 félidé! (pour faire court)
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Message par lapin Lun 24 Sep 2012 - 15:46

@félidée zébristique : j'ai lu ta prose, vraiment très intéressante mais en diagonale vers la fin tellement c'est un fleuve !
Je sais pas mais à ta place je serais carrément psy. Au moins ça payerait ( ceci dit peut-être gagnes-tu bien ta vie déjà).

Bizarrement, j'ai très peu eu les relations que siamois 93 et toi pointez : nevro_compatible sans doute. En fait je n'ai aidé qu'une seule personne et peut-être qu'on a formé un couple aidant à bascule. On continue d'ailleurs.

Mais ça a toujours été très intéressant : non qu'il y ait eu des phases catastrophiques mais peut-être qu'il avait l'avantage de n'être pas banal du tout ( bien que non Z quand même).

Tu vois le truc à rajouter à tes stats : d'autres aliens inconnus des Z !

Pour le reste des "autruis", j'ai fait le parcours décrit en debut de fil.

Mais les attroupements me donnent beaucoup de perspectives de communications entre Z. C'est déjà énorme !

Pour le reste il y a encore tant à faire avec soi-même ( yoga par ex) que l'isolement forcé devient une chance, presque un karma. Largement de quoi remplir le livre ouvert de SA propre existence.





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Message par Noumenie Dysnomie Ven 12 Oct 2012 - 10:13

félidé zébristique a écrit:wow
bon, alors...où que j'en suis avec les autruis, quoi.
attention, pavé en vue...

On va prendre le problème à l'envers historie de clarifier un peu, où en sont les autruis avec moi. Nan parce que je leur ai demandé, j'ai même passé ma vie à ça, en fait, puisque je suis hors jeu socialement, j'observe et après je cause pour essayer de comprendre.
Ils m'adorent.

Nan, sérieux.
Ils sont tous ok pour dire que je suis au choix paye ta case: cheloue, différente, moitié barge, spéciale...
ça dépend où ils en sont rendus de leur connaissance du monde et à quel registre de cette connaissance ils me confrontent. celui qui n'aura connu de plus "étrange" dans sa vie que son vieil oncle anarcho-hippie ne me verra pas de la même manière que celui qui bosse en psychiatrie et qui lui me comparera plus facilement à certains patients déconnectés mais fort créatifs, par exemple...(j'en ai eu des pires que ça, paye ta comparaison à un enfoiré de première, des fois...ils se rendent pas compte mais c'est des fois douloureux, j'ai beau savoir que c'est leur registre de références qui est étroit, c'est quand même pas toujours facile à se prendre dans la tête)

Les autruis s'accordent à projeter sur moi ce qui dans leur référentiel correspond le plus à la notion d'étrangeté la plus "violente" au sens la plus dérangeante psychologiquement qu'ils aient eu à apprécier.
Ces projections sont parfois pénibles parce que bien entendu elles ne suffisent pas du tout à me définir ni même me cerner et surtout certaines sont très péjoratives, voire insultantes.
Un mec qui te dit que t'es bizarre et que tu lui rappelles un peu un sérial killer de série télé, par exemple, faut quand même une sacrée patience pour l'encaisser et remettre ça au niveau d'où ça vient en comprenant le fond sans se blesser trop de la forme...pas easy.
Une nana qui trouve que ta manière de voir l'amour "pourrait conduire un garçon au suicide"...elle te balance ça parce que c'est sa fichue référence à elle dans la catégorie "amour énorme" mais elle est en train de t'accuser de meurtre potentiel, limite, quand même...toi tu le sais parce que t'es un petit génie, elle elle se rend pas compte, toi tu morfles parce que y'a jamais un sens pourri dans une phrase qui t'échappe, elle en face elle voit pas où elle a pu te faire mal...

Globalement, donc, ils me reconnaissent une étrangeté totale.
c'est pas sympa parce que ça me met d'office à part, mais bon je fais avec, je peux pas prendre le temps avec tout le monde non plus, mes journées font 24heures.
Mais, au delà de cette notion de peur que je leur inspire (oui parce que quand même c'est ça, globalement, qu'ils disent: effrayante, trop forte, traumatisante, y'en a même un qui m'a dit une fois "je suis désolé tu m'attires terriblement mais j'aurais un problème psy énorme à coucher avec toi". merci pour ta sincérité, bonhomme. laule)...au delà de ça donc, ils m'aiment beaucoup.
Je les sors de ma vie quand ils m'emmerdent, parfois avec des gants, parfois non, mais il suffit qu'on se recroise accidentellement et ils me sautent dessus, tout contents, encore hier en faisant mes courses ça m'est arrivé sur le parking du super U, tiens.
Un mec que j'ai dégagé y'a 5 mois parce qu'il tentait une option paternaliste en m'appelant "petite" et en voulant me donner des leçons de vie alors que j'en demande pas (nombre de gens tentant de résoudre leurs problèmes à eux en les projetant sur ta pomme = 99% de tes rencontres terrestres) (et puis pardon mais niveau vécu je suis candidate aux oscars de vie de merde alors les leçons je les donne si tu veux mais j'en reçois très peu, merci), je l'avais viré en lui faisant un mail limpide de deux pages lui indiquant où était sa projection et comment elle était inadaptée à mon cas, en lui disant que je comprenais bien son besoin de trouver une posture par rapport à moi et le fait que dans sa norme habituelle, avoir trente ans de plus permettait celle qu'il avait tentée, mais que non, en fait, moi ça m'irait pas, et que j'avais pas envie ni d'un papi ni d'un papa, quoi.
Et bin hier sur le parking il m'a attrapée au vol, présenté des excuses sincères, larmoyantes même, et il m'a demandé de reprendre la relation sur un pied d'égalité en précisant qu'il avait compris et intégré la limite que j'ai posée et bien avancé sur lui depuis lors. cette rupture un peu brutale de ma part n'avait pas du tout entaché son estime pour moi ni son attachement au contraire.
C'est pas la première fois.
C'est même plutôt un classique pour moi.

Voilà pour la version vue du côté des autruis. Je suis la nana cheloue qui te nourrit beaucoup et qui t'en met plein la tronche et qui te claque la porte le jour où tu déconnes trop mais que tu crèves d'envie de revoir quand même parce qu'elle est, si on t'écoute, "géniale".
Ou "merveilleuse".
Ou même "un pur soleil", j'ai eu ça aussi.
Cool?

Bof.
Voyons les choses de mon point de vue à moi maintenant.
De mon point de vue à moi, autrui est souvent un livre ouvert.
Un livre ouvert et pas d'une collection à suspense, hein. Le genre de bouquins que t'as limite la flemme de lire parce que c'est du niveau de Twilight, mal écrit, bourré de redondances, traduit dans ta langue par un ousbek sous payé en Inde, c'est con y'aurait presque eu matière à faire une belle histoire mais non, c'est bel et bien pourri, et la fin est bel et bien, quel que soit l'espoir que tu aies mis dedans, celle que tu avais prévu à la première page.
Autrui est un livre que je lis en diagonale tellement c'est bon c'est pas la peine d'y passer dix ans, va, pur cliché.
Quelquefois je me remets en question, je me dis allez, cocotte, arrête un peu,; prends le temps, lis le en entier, y'a sûrement deux trois perles que t'as ratées...bah non. Non vraiment c'est comme Twilight, tu peux te concentrer lire et relire y'a rien de caché, je t'assure, c'est vraiment la daube prévisible que ça a l'air d'être.
Quelquefois je me dis que je pourrais faire fortune en me mettant voyante extralucide tellement je peux prévoir la vie de 83% de mes congénères sur dix piges...
je ne le fais pas, non. c'est déjà assez chiant d'anticiper en permanence et de constater qu'ils tombent en effet dans les trous qu'on a vus, si en prime faut leur dire et leur piquer des ronds pour ça...je pourrais plus me regarder dans une glace.
Je suis une espèce de psy trop clairvoyant involontaire, en fait.
J'en ai pour dix minutes, bouge pas, autrui, je vais pointer ta névrose, je suis une pure machine à piger les névroses, donne moi dix secondes de plus et je trouverai le trauma initial, t'auras plus qu'à faire le sale boulot, vaincre ton déni, affronter l'ombre, et vogue ta galère. En fonction de ce que tu feras face à ça je peux prédire ton avenir dans les grandes lignes, m'enfin tu vois ça n'a rien de magique, hein, c'est de l'analyse.
Mais y'a pire.
Autrui normal est pour moi un livre ouvert pas passionnant du tout dans les grandes lignes que je peux lire dans les deux sens, c'est à dire que je peux partir de la fin aussi ça change rien pour moi.
Je suis une machine analytique, mon cerveau décode les choses très vite et analyse les embranchements probables, les écueils, les solutions possibles...je vois rapidement les possibles devant vers l'avenir, mais en remontant le problème dans l'autre sens, je vois aussi vers le passé de la personne, d'où peut venir telle ou telle chose, tel ou tel comportement, tel ou tel choix que je trouve concon ou pas adapté...
je suis une sorte de machine à comprendre. Une machine à lire dans les névroses, à trouver les vieux démons, les cadavres dans les placards.
Ce n'est pas que de la douance pure, c'est aussi une somme de vécu. Y'a quand même énormément de problèmes humains auxquels j'ai été confrontée, et avec mon machin cerveau qui enregistre tout et n'a de cesse de décrypter et piger, bah...forcément je les ai intégrés et je sais les retrouver quand j'y suis de nouveau confrontée.
Une sorte de wonder-psy qui n'a pas le savoir théorique mais qui va quand même pouvoir t'envoyer dans la tronche un vieil inceste presque oublié, quand même (oui tu vois pourquoi ils me disent que je suis traumatisante, hein. parce que des fois je le suis un peu beaucoup. quand tu pointes du doigt un rapport conflictuel à la mère, ça passe, quand t'as devant toi une nana bloquée dans ses relations amoureuses et que tu lui fais rejaillir un tonton à paluches baladeuses, c'est plus violent).
Je sais ce que je suis, je sais ce que sont les autres. Je les vois comme des bouquins super simples d'accès la plupart du temps, mais pour autant je leur reconnais leurs qualités, il y a des petits livres très simples et même parfois de la littérature enfantine que j'aime beaucoup parce que poétique, coloré, adorablement naïf avec des concepts philosophiques cachés quand même à l'insu de l'auteur parfois, drôle, à logique étonnante...y'a plein de raisons d'aimer un livre facile.
Je les comprends. Parfois je les aime, parfois pas, mais toujours je les comprends, et ce n'est absolument pas réciproque c'est là qu'il y a un petit souci relationnel.
Je suis une machine à lire dans les psychés, pas une meilleure amie universelle, pas la mère de tout le monde, et pas une amoureuse pour tous les mecs que personne n'a jamais compris...
c'est là le principal souci.

Ils m'adorent et c'est pile ce que je leur reproche, ils m'adorent pour de mauvaises raison, ils confondent ma capacité de comprendre avec plein de choses, c'est pas parce que je comprends pourquoi untel est un salaud que je vais le laisser l'être avec moi, c'est pas parce que je comprends que j'aime, c'est pas parce que je comprends que je vais prendre en charge, c'est pas parce que je comprends que je pardonne et que j'annule mon désir de divorcer (lol)...
et quand je pose cette limite là, quand je dis "oula, stop, je te comprends bien mais je suis pas ton psy/ pas ta mère/ pas ta meuf/ pas ta confidente/ pas ton punching ball", en général je me prends une réaction très agressive dans la tronche, comme si j'avais quelque part fait une promesse, pris un engagement, comme si mon "truc bizarre" faisait au final l'effet d'un "je te montre le paradis mais je vais pas te le donner, nananèreuh" (je choisis pas l'expression, c'est un ancien ami qui me l'a dit comme ça).
Je suis donc obligée, pour me préserver, parce que je suis toute compréhension toute empathie mais coucou je suis quand même un humain, hein, je peux souffrir aussi (hypothèse que les autruis normaux n'envisagent jamais) et j'y tiens pas outre mesure...je suis donc obligée de poser des barrières, de rompre, de m'isoler un moment au minimum, dans certains cas je suis obligée de prendre sur moi et quelle que soit ma compréhension du problème de dégager la personne de ma vie et de refuser jusqu'à une simple conversation (cas du pervers narcissique par exemple). C'est pas que je veux pas, je pourrais, mais dans l'esprit de cette personne ça sera de nouveau une porte grande ouverte pour m'agresser, je dois faire avec les possibilités de chacun aussi...tant pis si je passe pour un monstre froid.

Ce que je constate c'est que quand même, ça revient.
Après mon posage de limites, ça revient. Et souvent en mieux, quand même, en ayant pigé un bout d'eux-mêmes, en ayant intégré un bout de ce que je suis aussi. La deuxième partie de relation est plus paisible, quand elle se produit. Plus agréable. Mais bon ça reste un livre ouvert assez facile sans aucun challenge et où tu ne trouveras que des choses que tu sais déjà, quoi. Il y a une espèce de sens unique relationnel qui persiste. Et ça c'est un peu chiant et ça pousse un peu à la misanthropie quand même devant certaines catégories d'humains...ceux qui sont des livres de collection Arlequin, ceux qui sont de collection Titeuf...chacun ses allergies, quoi, et puis ça dépend les moments de vie aussi, des fois un humain Arlequin va m'être tolérable, le lendemain je pourrai plus le sacquer, ma patience n'est pas toujours au niveau où elle devrait se trouver pour bien vivre au milieu d'eux, leurs réactions de rejet face à ma lucidité sont parfois très violente et me blessent trop, mes défenses ne sont pas non plus toujours au top...

En fait où j'en suis niveau misanthropie..;bah j'en suis au même point que face à mes enfants. Si j'ai bien dormi bien mangé, si j'ai pas quelque tâche de fond dans le processeur, si je prends le temps qu'il faut prendre, si je me rends réceptive, ça se passe bien. Si je suis dans un moment où j'ai une faiblesse humaine...ça se passe de moins bien à salement pire que ça.

Globalement, s'adapter aux autruis des 98% est difficile, coûteux en énergie, en patience, nécessite d'accepter d'en prendre plein la gueule à la place d'un patron, d'un papa, d'un mari, d'une collègue...et il faut passer ça x temps pour ouvrir la porte d'un possible agréable et sain derrière.
C'est comme une exigence de perfection, quoi. C'est toi qui a le gros potentiel c'est toi qui comprend, c'est toi qui peut t'aligner, just do it, be perfect.
Et des fois bin t'as envie, toi, de pas être parfait, d'être toi aussi une merde, de faire toi aussi ta petite projection, de toi aussi payer ta confidence, de toi aussi chialer sur une épaule, de toi aussi prendre en donnant moins que ce que tu reçois...
et ça dans le monde des 98% c'est pas possible. C'est toi le fort, toi le costaud, toi le patient, toi le parfait, point barre. Ils m'adorent mais en même temps ils me forcent à être meilleure qu'eux et parfois meilleure que j'ai envie de l'être, et ça me fatigue, j'ai envie de repos, de relations simples, de choses légères, de rires sans moqueries, de discussions en empathie sans projections à la con sans toile de fond politique, de pouvoir dire "non j'ai pas de travail " sans qu'on parte en analyse à la con parce que j'en ai rien à foutre merci je me connais je connais ma situation je peux te décortiquer le truc en social en politique en perso si tu veux mais ça va sérieusement me faire chier, c'est des trucs que je sais, j'ai pas envie de perdre mon temps à tourner en rond dans un bocal que je connais par coeur, quoi, j'ai envie de pouvoir parler de sujets divers sans entendre un "moi je" qui déboule avec sa névrose jamais résolue, j'ai envie d'un partenaire amoureux qui se regarde pas baiser qui se donne pas des notes de performance qui passe pas sa vie à surveiller que sa queue ne le lâche pas, et qui ne fasse pas l'amour qu'à mon corps qui ne me regarde pas le poil au microscope pour valider une conformité quelconque...(là j'en ai un pas mal, je vais pas trop me plaindre)...
bref, on a beau dire, quoi, la zone de confrontation des deux mondes est pas super confortable.
Après je dirais pas que je peux pas les sacquer, y'a des jours ils me donnent envie de hurler ça mais bon c'est des coups de colère quand la dose a été trop forte d'un coup...
mais quand même, oui, ils me font l'effet d'enfants. J'aime les enfants, j'aime mes enfants...je passe parfois de très bons moments avec eux...mais globalement faut les torcher les nourrir les moucher leur faire les lacets et les emmener pisser, quoi...c'est rien de bien grave mais ça finit par être pesant, on a besoin de pauses entre adultes autonomes.

La bonne nouvelle étant que vous êtes à fin de mon pavé (fallait pas l'inviter!) et que quand même si les autruis des 98% ressemblent tant à des enfants, c'est probablement qu'en prenant du temps et de l'énergie, comme des gosses, on peut les amener à grandir.
ha.
Je suis de celles qui sont convaincues que la douance c'est un souci de vitesse de traitement comme pour les ordinateurs. Je traite plus vite les données. parce que plus de capteurs, plus de processeurs, plus de ram, je suis genre un gros réseau performant.
Mais ça veut pas dire qu'un non-doué ne peut pas arriver là où je suis.
Simplement il lui faudra plus de temps, l'aide d'autres personnes, en cumulant leurs processeurs, leurs ressources de mémoire, ils peuvent accéder au même niveau de réflexion que nous autres.
Et genre on passerait à la version humain 2.0 et on changerait le monde, tvôa?
Wink
par contre pour la manière de leur dire ça sans être super vexante pour leur égo j'ai pas encore trouvé et pour la mise en oeuvre toute seule avec mes petits bras je pense pouvoir faire évoluer une cinquantaine de ces pokémons maxi par an en me tuant à la tâche, ça va donc pas suffire, même si je me sacrifie. ballot.
mais c'est peut être ça l'objectif de l'existence des surdoués. arriver à monter les autres à leur niveau.
enfin bon je dis ça c'est mon crétin de bisounours qui parle, là, hein, vous pouvez y coller des beignes, lâchez-vous.

*sourire à la noix de nounours rose bouffant de la barbapapa sur un arc en ciel*

(aujourd'hui j'ai de la patience, j'ai fait un gros dodo, j'ai pas de contrainte spéciale, le soleil brille, j'ai passé un super mouvement au piano je suis trop fière de mes doigts...je sais je mérite des baffes. laule)

Toi, je t'aime.
Mais genre vraiment, tavuh.

A part pouvoir dire que je pense "tout pareil", je dirais qu'il me manque "moi je" que la forme pour arriver à gérer ce que tu gères.
Le stade de raisonnement, je l'ai déjà, envoyer balader correctement et expliquer ça me manque. Social Skill encore dans le négatif.
En tout cas, ça m'a bien fait sourire et me motive bien.

Et ma pomme n'a pas grand chose d'autres à ajouter.
Je fus un "pot de glu je sais tout" (grand père), un "ours" (prof), une "future gardienne de prison" (mon père), une "tamalou" (t'as mal où, beau père), et dernièrement sur le forum, genre hier, on me demandait comment je pouvais être aussi froide et désabusée à 21ans.

Bref. J'aime pas les gens. Mais je le vis sommes toute bien, dans ma grotte.
Wesh.
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Message par La Maison-Verte Ven 12 Oct 2012 - 10:40

lapin23 a écrit:@félidée zébristique : j'ai lu ta prose, vraiment très intéressante mais en diagonale vers la fin tellement c'est un fleuve !
Je sais pas mais à ta place je serais carrément psy. Au moins ça payerait ( ceci dit peut-être gagnes-tu bien ta vie déjà).

Pour le reste il y a encore tant à faire avec soi-même ( yoga par ex) que l'isolement forcé devient une chance, presque un karma. Largement de quoi remplir le livre ouvert de SA propre existence.

Tu as trop lu en diagonale.
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Message par La Maison-Verte Ven 12 Oct 2012 - 11:04

félidé zébristique a écrit:et l'amitié est autre chose qu'une relation utilitaire.
et donc pour les autres nous avons des relations totalement épanouissantes avec eux, ils ne voient rien de leur côté à y redire, si ce n'est que c'est quand même difficile parfois de nous soutirer un sourire ou un lol, halala, mais sinon c'est au minimum "bien" et même des fois "super" pour leur référentiel à eux...
mais dans un référentiel de surdoué, bah c'est médiocre, voilà.

J'ai une amie/connaissance/? qui m'a répondu, quand je lui ai dit que j'avais l'impression de ne pas avoir d'amis, qu'un ami pour elle était quelqu'un qui était sympathique avec elle quand elle le voyait et ne lui faisait pas de crasses.

Je me suis dit que c'est ce qu'on peut attendre de n'importe quel être humain, en ayant suffisamment d'estime pour soi-même.
Et qu'en plus, je connais des "amis" qui sont sympathiques extérieurement mais se font des crasses sans arrêt. Ça n'a pas l'air de déranger l'un ou l'autre des parti concernés.

J'ai l'impression d'être la seule dans mon entourage à avoir une définition du mot "ami" plus "importante" que les autres.
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Message par Mowa Ven 12 Oct 2012 - 14:23

@ félidé: je te l'ai déjà dit en mp, mais là puisque le post remonte je vais te le redire: ton pavé sur les autruis, c'est ce qui m'a décidée à m'inscrire ici. Tellement il respire tout ce que je ressens mais n'aurais jamais eu le culot de formuler Tchao
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Message par Pieyre Ven 12 Oct 2012 - 22:36

Je crois qu'il ne faut pas trop attendre des autres pour ne pas être trop déçu.
Nous avons beaucoup d'amour à donner, c'est certain. Eh bien, que les autres le méritent ! Ou du moins, qu'on ait la lucidité de poser le problème ainsi.

La société a un devoir de solidarité envers les déshérités de la vie comme nous avons une exigence de soin relativement à notre corps et à notre esprit. De par le contrat social implicite qui nous lie, nous sommes enjoints de souscrire à ce devoir de nature universelle, mais seulement au sein des structures sociales. Si nous souhaitons en faire davantage, c'est sans doute admirable, mais c'est à nos risques et périls.

Ou alors il faut savoir se protéger. Mais pour cela il faut abandonner ces conceptions philosophiques qui ne tiennent qu'à une certaine sensiblerie de notre nature. Pour faire le bien, il faut parfois occasionner du mal. Aussi les meilleures infirmières montrent souvent des dehors de dureté d'âme.
On peut chercher à faire progresser tous ceux qui en manifestent le désir, qui le font même d'une façon discrète, voire en révolte devant nos intentions, cela tout en se disant que la plus grande part sont peut-être irrécupérables avec les moyens dont nous disposons.

L'amour de l'humanité, ce n'est pas de croire que nous sommes tous des victimes qu'il faudrait dédommager. C'est de chercher à faire au mieux pour chacun dans la perspective d'un bien commun.

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Message par AlwaysOnTheRun Mar 23 Oct 2012 - 13:54

Pieyre a écrit:L'amour de l'humanité, ce n'est pas de croire que nous sommes tous des victimes qu'il faudrait dédommager. C'est de chercher à faire au mieux pour chacun dans la perspective d'un bien commun.

Sans cette conclusion, ta prose relevait d'un certain Nietzchéisme, trouvais-je.

je reprendrai d'ailleurs ceci, piqué à Nodé-Langlois Michel: "Or c’est cette prévalence que Nietzsche a battue en brèche de la façon la plus vive : « comment y aurait-il un "bien commun" ? Le mot renferme une contradiction : ce qui peut être commun n’a jamais que peu de valeur ».
Ainsi « vouloir s’accorder avec le grand nombre », ce qui apparaît à Nietzsche comme l’idéal suprême des démocrates modernes, est le signe d’un « mauvais goût » dont « il faut s’affranchir » : « la "prospérité générale" n’est pas un idéal, pas une fin, pas une idée un tant soit peu praticable, mais seulement un vomitif ». Sans s’arrêter à la véhémence polémique des propos de Nietzsche, ni même aux violences politiques qu’ils ont pu inspirer, on peut y entendre une mise en question plus profonde et plus subtile de l’idée de bien commun. Car, comme il le rappelle lui-même, la notion de bien est celle d’une fin à laquelle une volonté puisse tendre pour y trouver son accomplissement, et elle paraît donc impliquer d’elle-même une forme d’appropriation : comment une volonté pourrait-elle viser un but sans y voir son bien propre, et par suite, comment un bien supposé commun pourrait-il être jugé préférable au point de prévaloir sur les autres ?
La provocation de Nietzsche invite donc à se demander si l’expression bien commun n’est qu’un oxymore qui, loin de signifier une véritable idée, ne ferait que dissimuler une fiction idéologique."




Dernière édition par AlwaysOnTheRun le Mar 23 Oct 2012 - 14:02, édité 1 fois
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Message par Invité Mar 23 Oct 2012 - 14:01

comment une volonté pourrait-elle viser un but sans y voir son bien propre, et par suite, comment un bien supposé commun pourrait-il être jugé préférable au point de prévaloir sur les autres ?

C'est difficile à exprimer sans verser dans un extrême de laconisme (comme je vais le faire, faute de temps) ou de longueur, mais je ne crois pas qu'il soit aberrant ni impossible de s'approprier un bien "commun", même s'il paraît de prime abord s'opposer à ce qu'on aura défini comme son bien propre : un état de paix avec le reste de l'humanité, à tous les sens possibles du mot paix, n'est-il pas un bien à la fois commun et propre ? Il n'est pas aberrant ni contradictoire de placer un tel bien au-dessus de ce qu'on pourrait obtenir par et pour soi, en se passant de cet état de paix. Ni, par suite, de l'intégrer comme partie intégrante du bien propre auquel on aspire.

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Message par AlwaysOnTheRun Mar 23 Oct 2012 - 14:05

je suis assez d'accord avec toi là-dessus. Mais en réalité, j'ai volontairement pris Nietzsche et cette interprétation de sa philosophie... Il a été récupéré à toutes les sauces. Certains y ont vu un des précurseurs du libéralisme moderne!

Pour ma part, je ne pense pas effectivement que l'idée d'un bien commun ne soit qu'un oxymore, en tous les cas j'en refuse l'idée car les implications seraient d'une barbarie sans nom. Mais globalement, je pense que cette société va dans ce sens, malheureusement...
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