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Message par borntobewild Lun 3 Déc 2012 - 19:25

Bonsoir à tous,
Il y a bien longtemps que je veux vous retrouver, mais le temps m'a cruellement manqué ces derniers temps. Ce sont peut-être de nouvelles questions qui m'ont poussée à revenir vers vous tous, zèbres auprès desquels je me sens enfin chez moi.
En voici une, ou plutôt une situation qui m'en a rappelé plein d'autres : la semaine dernière, j'ai assisté à une réunion professionnelle. Il s'agissait d'un tour de table où chacun devait se présenter. Comme à chaque fois, je passe toujours en dernier, voire même on m'oublie. J'ai beau me retrouver parfois juste à côté du principal intervenant, je peux être certaine qu'il commencera le tour de table dans le sens opposé au mien. C'est écri-it, comme dirait Cabrel.
Les personnes se sont donc présentées chacune leur tour. Une dame s'est présentée avant moi alors qu'elle devait passer après moi, mais c'était normal, puisqu'elle devait partir plus tôt. Lorsqu'elle a eu terminé son speech, l'intervenante, qui a pourtant regardé dans ma direction, a dit "Bon, tout le monde est passé, je crois que nous pouvons clôturer cette réunion". Heureusement que je me suis manifestée, sans quoi je passais à la trappe.
Vous allez peut-être me dire que, au cours de cette réunion, je me suis planquée, de manière à ce qu'on ne me voie pas, etc. Que nenni ! Sans monopoliser l'attention du public, j'ai tout de même pris la parole à plusieurs reprises, pour rebondir sur une parole, pour ajouter quelque chose ou pour sortir une boutade. Comme tout le monde, quoi. Tout le monde a bien vu que j'étais là, mais on m'a oubliée au moment où c'était à moi de parler. Si mon collègue n'avait pas été à côté de moi, si je n'avais pas être sûre qu'il interviendrait en ma faveur, je me serais amusée à ne pas me manifester, et à partir comme tout le monde, alors que j'avais plein de choses à dire sur le thème de cette réunion.
Ce week-end, j'ai discuté de cette anecdote à une personne avec qui j'ai bien accroché, que je ne connais pas plus que ça, mais que j'attire, manifestement. Elle est bien plus âgée que moi et m'a dit qu'elle avait beaucoup à apprendre de moi, alors qu'elle ne sait absolument pas que je suis zébrée. Bref, je me suis tournée vers cette personne pour voir si elle avait une réponse à m'apporter : et comme ça, elle m'a dit "C'est parce que tu vas à l'essentiel".
J'ai été clouée par sa réponse, par la pertinence de cette hypothèse. Est-ce que, inconsciemment, les gens ne se tournent naturellement pas vers moi, parce que "je vais à l'essentiel" ? Pourtant, je ne suis pas de nature à en mettre plein la vue, et je pense qu'à ces paroles, beaucoup d'entre vous réagiront : nous ne sommes pas de nature à nous vanter, je pense, nous sommes au contraire d'une grande humilité, mais peut-être, en effet, d'une grande clairvoyance.
Cette expérience m'en a donc rappelé beaucoup d'autres : dans n'importe quelle assemblée, pro, familiale ou autre, je suis la femme invisible. Pourtant, je ne reste pas dans mon coin, j'essaie de communiquer, de me fondre, je m'intéresse énormément aux autres, mais peut-être pas dans la direction qu'ils entendent. J'ai l'air comme tout le monde, mais pourtant personne ne se comporte avec moi comme ils le font avec d'autres. Je soupçonne parfois même de les mettre mal à l'aise, alors que j'ai toujours l'impression de marcher sur des oeufs. Dernièrement, j'ai dit à un membre de ma famille que je ne me sentais jamais moi en leur compagnie, et il m'a répondu, comme ça "Mais c'est peut-être toi qui as un problème". Mon problème est-il juste de porter des rayures ? Est-ce cela, mon fardeau ? Je me sens totalement perdue, et il me tarde de voir ma psy (spécialiste des zèbres) pour lui parler de ce questionnement. Avez-vous déjà vécu ou éprouvé cette expérience ? Avez-vous des réponses, des pistes du moins ?
Je suis impatiente de les connaître ! Merci à tous.

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Message par siamois93 Lun 3 Déc 2012 - 21:21

"c'est toi qui a un problème" ce n'est pas un problème, c'est juste que tu n'es pas bien en leur compagnie et c'est normal.
Pour moi les fois où on m'oubliait c'était vraiment pour m'ostraciser mais c'était dans des circonstances particulières où il y avait quand même de la jalousie.
Par contre c'est vrai que quand j'ouvre ma gueule :
1 - En général on m'entend.
2 - Ca dérange.
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Message par Kajaes Lun 3 Déc 2012 - 22:33

Je vis la même situation que toi tous les jours, à la différence que je suis étudiant.

Dès qu'une conversation intéressante et que j'y participe, je ne suscite aucune réaction. Pas de colère, pas de rire, pas de réponse positive / négative, rien. Ignorance totale.

Je n'ai pas réponse à tes questions, je ne peux que te dire que tu n'es pas la seule dans ce cas. Et que, pareillemment à toi, je souhaite vraiment que ça change et qu'on daigne me répondre.

J'ai testé plusieurs méthodes, comme étudier quelques jours les réactions à certaines répliques et essayer de les recopier, faire le con, faire le mec super-intelligent-qui-connait-tout (la moins efficace, surtout quand ils parlent d'un sujet qu'on connait pas du tout).
La meilleure a été la première, ça a marché quelques semaines, pi je suis retombé dans l'oubli, faute "d'originalité" dans les réponses je pense.
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Message par Rayon Vert Lun 3 Déc 2012 - 22:42

Je pense connaître le problème que tu rencontres Borntobewild.

Ca me parle en tout cas, mais c'est un thème qui me chatouille de moins en moins, sans doute car c'est en train de se résoudre.

Ce que moi je vis ou vivais (car ce n'est plus aussi tangible à présent), c'est :
on ne me remarque pas, on ne tient pas compte de moi ou de ce que j'ai dit, je passe inaperçue, on m'ignore, ne me dit pas bonjour (même des proches qui font la bise à toute la famille – sauf à moi, et plus d'une fois).
En fait je ne me suis rendue compte de ça très clairement qu'il y a quelques années. Mais je pense que ça a toujours été comme ça pour moi.
Plutôt timide et soumise tout en étant rebelle et parfois (rarement, mais quand même) grande gueule, j'ai l'impression de valoir peanuts pour les autres.

En fait, ce phénomène m'est devenu plus clair quand plusieurs fois d'affilée, en circulant en ville, par un jour d'affluence, je me faisais bousculer par des gens qui ne m'avaient tout simplement pas vue. Et là, j'étais bien forcée de comprendre que ce n'était pas parce qu'ils ne m'appréciaient pas, m'en voulaient, (ou autre problème relationnel).... puisqu'ils ne me connaissaient tout simplement pas.

C'était en général les jours où je me sentais justement seule et où j'aurais espéré rencontrer par hasard quelqu'un que je connaissais. Je regardais donc très clairement tout le monde, mais personne ne me voyait apparemment. Et bien sûr, je ne rencontrais personne.

L'étonnant dans l'histoire, c'est que, dans les mêmes circonstances, des jours où j'étais très en forme, bon moral, mais où je n'en avais pas clairement pris conscience, je rencontrais plusieurs personnes, de manière plutôt exceptionnelle, sur la même journée, sans l'avoir cherché. Et le soir, j'étais bien forcée de me rendre compte qu'il y avait des jours (moins fréquents) où je n'étais pas invisible.

Pour le moment, les choses changent. C'est presque même l'inverse qui se passe. J'ai l'impression que les gens ont parfois carrément l'attention sur moi alors que je n'ai rien fait, ou rien dit de spécial. Et un détail qui me parle : de tout petits enfants sont attirés par ma présence, alors que par le passé, ils ne me remarquaient pas.

Ce que je comprends, c'est que ce n'est pas dépendant directement de notre volonté, même pas de notre comportement, sans doute en partie de notre état d'esprit du moment, mais qu'il y a quelque chose de sous-jacent, de l'ordre de l'aura, d'une énergie dont j'ignore quasi tout, qui est en cause. C'est comme une sorte de voile que l'on porte, parfois devant certaines personnes et pas d'autres.
Ce voile peut ne pas être éternel, il y a moyen de le faire disparaître.

Pour le côté : « c'est toi qui a un problème ». Il y a deux interprétations à ça. Si on le prend dans le sens : « tu es une personne problématique », c'est super vexant, et c'est même injurieux : mieux vaut oublier tout de suite. Quelqu'un qui fait une telle sortie n'est très clairement pas psy, et sans doute mieux vaut ne pas orienter son attention sur ce qu'il nous dit à notre sujet.
L'autre interprétation c'est: « c'est toi qui fait la remarque et que cela gêne, donc cela représente un problème pour toi ».
Ben oui, forcément, mais il n'y a rien de neuf là-dedans, donc rien à en tirer non plus.

Autre remarque : le « tu vas à l'essentiel ». Moi ça ne me parle pas du tout.
Est-ce que le fait que tu parles ou te taises te rend moins invisible? Je ne pense pas. Donc je ne pense pas que ce soit pertinent.

Le lien avec les zébrures : il est possible, mais je suis certaine que d'autres gens vivent le même genre de situations sans être zèbres pour autant.

Dernière remarque : ce que je sais, c'est que plus on se focalise sur le fait d'être ignoré, plus on va l'être. Il est connu que nous parvenons toujours à vérifier nos croyances. Donc, une fois qu'on remarque qu'on est quelqu'un d'invisible, ben on le remarque de plus en plus. Donc, une fois le problème posé, pour en sortir, mieux vaut diriger l'attention sur toutes les fois où on est remarqué. Même si 3000 personnes nous ignorent et une seule croise notre regard sans nous sourire, sans nous parler, sans nous laisser passer : retenons cet indice-là.

Mieux encore, plus on attend des autres qu'ils nous remarquent : moins ils nous remarqueront. Ce serait l'expectative, le côté assoiffé qui pourrait jouer un rôle. Il y aurait donc à apprendre dans un premier temps à accepter l'invisibilité, en être témoin, observer cela avec bonhommie sans attente autre que d'être là pour l'observer, au point d'en sourire tellement c'est cocasse finalement.

Je pense vraiment que cette impression d'invisibilité est liée aux croyances, à notre mode de fonctionnement mental, peut-être à certains blocages d'énergie car c'est lié à quelque chose de purement physique aussi, et pour lequel, a priori, nous n'avons pas le contrôle.

Je pense que si tu fais un travail d'évolution personnelle, et qu'un de tes objectifs est d'être remarquée, si tu es persévérante, il n'y a pas de raison que cela ne change pas.

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Message par Kajaes Lun 3 Déc 2012 - 23:28

C'est comme l'histoire du "c'est quand t'es en couple que tu te fais harceler par des celibataires"...

J'y crois pas trop à tout ça. Je ne pense pas que le simple fait de focaliser notre attention sur un évenement modifie le comportement des autres. Si les autres nous ignorent, c'est qu'il y a du "bruit" entre l'émetteur et le récepteur, ce bruit ne peut être qu'un défaut de compréhension (manque de synergie entre les deux personnes).
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Message par siamois93 Mar 4 Déc 2012 - 0:12

Physiquement je dirais : ouvrir le bas de la gorge, au niveau de l'attache des clavicules sur le sternum, sourire à cet endroit pour laisser l'être s'exprimer.
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Message par Zébu Mar 4 Déc 2012 - 8:53

On m'a en effet répondu la même chose "tu vas à l'essentiel, trop vite".
Le problème de l'essentiel ou d'une réponse trop concise et précise, c'est ils n'appellent pas vraiment une réponse qui pourrait engranger un dialogue.
Tout est déjà dit donc et j'ai parfois l'impression que les autres peuvent vivre cela comme une agression.
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Message par Pieyre Mar 4 Déc 2012 - 9:12

Je pense moi aussi que le fait d'aller à l'essentiel est décisif. C'est tout au moins le cas dans le débat d'idées, lorsqu'on ne prend pas garde d'enrober ce qu'on dit dans un emballage un peu superficiel, pour plaire à tous, mais aussi avec de l'attention ou de la considération pour chacun, quand bien même on penserait ne rien devoir aux autres quant à notre réflexion.

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Message par borntobewild Mar 4 Déc 2012 - 9:21

Merci à tous pour vos réponses. Peut-être y a-t-il plusieurs paramètres : une histoire d'énergie, comme tu le dis, Rayon Vert, peut-être aussi un malaise.
En fait, c'est très paradoxal, et c'est en cela que je suis perturbée : en règle générale, je suis la femme invisible, mais avec certaines personnes, j'ai l'impression d'irradier, tellement, à les entendre, je les illumine. Il y a des personnes qui, sans que je sache pourquoi, sont attirées irrésistiblement, me trouvent brillante, étonnante, pétillante, que des adjectifs en -ante. Ces personnes viennent vers moi, je ne vais pas les chercher, et je suis toujours étonnée qu'elles s'intéressent autant à moi. J'ai enfin une identité avec ces personnes, et même si elle est superlative, elle a le mérite de rassurer mon ego sur le fait que, quel que soit la perception de ces personnes sur ce que je suis, elles m'acceptent telle que je suis.
Dans ma famille, je pense que le paramètre essentiel qui joue dans mes relations avec elle, c'est probablement la jalousie, comme tu dis, Siamois93, ou bien le sentiment profond qu'on n'est pas sur la même longueur d'onde. Partant de là, les dès sont pipés dès le départ et nos relations ne pourront jamais être saines.
En y repensant, quand même, je remarque que les personnes avec lesquelles je ne suis pas à l'aise, non seulement ont un sacré manque d'ouverture d'esprit, mais en plus libèrent des ondes super négatives à mon encontre. Lorsque je vais dans ma famille, j'ai l'impression de le voir, qu'il y a quelque chose qui émane de ces personnes, comme un rayon, pas vert, mais rouge. J'ai décidé de ne plus m'en approcher, et l'idéal serait de ne même plus les voir, pour ne pas avoir d'aussi désagréables sensations, et j'y travaille : je développe des stratégies pour les éviter au maximum.
Bref, pour en revenir au mystère de la femme invisible, je ne me fais plus bousculer dans la rue, depuis bien longtemps, et en effet, dans ce cas, c'est une histoire d'énergie : si tu décides que tu ne te feras pas bousculer, ça ne t'arrivera pas, comme Néo et Morpheus qui marchent dans les rues de la matrice. Mais pour le reste… Tu as beau être là, tu n'es que le spectateur de ce monde dont tu ne pourras jamais faire entièrement partie. Et ce n'est pas parce que je me le dis que ça se passe ainsi, c'est un simple constat que je subis !

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Message par borntobewild Mar 4 Déc 2012 - 9:40

Bonjour Pieyre et Zébu, mais comment les gens peuvent-il savoir d'instinct que tu vas à l'essentiel, alors que tu n'as pas encore ouvert la bouche ?! Le ressentent-ils instinctivement, et instinctivement se mettent-ils en retrait, en mode défense, de peur que cet essentiel les agresse ?
À l'inverse, j'ai aussi le problème de ne pas pouvoir, dans certains cas, donner une réponse concise à une question posée. Un exemple flagrant : "Et tu fais quoi, comme boulot ?" Mon boulot actuel est la suite logique de tant d'autres événements, que je ne peux pas le considérer de manière exclusive. En même temps, je sais que me lancer dans un monologue pour expliquer le pourquoi du comment de mon boulot actuel serait d'un ennui profond pour mes auditeurs, qui attendent une réponse simple et surtout rapide. Finalement, je ne sais pas faire la différence entre ceux qui me demandent quel boulot je fais comme s'ils me disaient "Il fait chaud, hein, aujourd'hui!", et ceux qui y portent un véritable intérêt. Je suis toujours en déséquilibre dans mes relations, et je le paie toujours plus tard : l'année dernière, j'ai participé à une journée kayak, où j'ai rencontré pas mal de monde. Au moment du repas, deux personnes m'ont posé la question qui tue. J'ai répondu de manière simple, mais elles ont voulu en savoir plus. Je suis donc partie dans une explication de 10 min, expliquant pourquoi j'en était arrivée là au niveau professionnel, quels étaient mes projets ensuite, etc. Les deux personnes m'ont regardée d'un air perplexe, ont conclu la conversation en disant "Eh bé!", sont parties et ne m'ont plus parlé de la journée. J'ai revu l'une de ces deux personnes cette année, qui n'a répondu à mon "bonjour!" ni par un regard, ni par un salut. Je ne me sens pas blessée, mais frustrée de ne pas comprendre ce qui peut se passer dans la tête des gens. Si je parvenais à les décoder, je me soulagerais d'un sacré poids. Je ne sais pas quelle solution il peut y avoir : la psy que je vais voir toutes les 3 semaines me dit que, quoi qu'il arrive, ce sera toujours à nous de nous adapter. Mais j'arrive à bientôt 40 ans, presque la moitié de ma vie, et je n'en ai plus envie.

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Message par Pieyre Mar 4 Déc 2012 - 10:07

Je me retrouve avec à peu près tout ce que tu dis de ta communication avec les autres : ceux que tu attires et ceux que tu repousses, la concision et la prolixité, ne pas savoir naviguer entre les deux, tout ça. Mais je vais rarement jusqu'à me poser des questions existentielles à partir de ce genre de problèmes. Il est parfois difficile de se dire que c'est à soi de s'adapter, mais on ne peut quand même pas changer tous les autres, n'est-ce pas ?

En ce qui concerne ta question, je pense que ce qu'on appelle instinct au sens ordinaire est construit à partir de multiples observations, qui en grande partie convergent. Aussi il suffit aux autres de remarquer quelques-uns de nos comportements pour savoir à qui ils ont affaire, comme nous le faisons à leur égard, même si c'est variable en fonction de chacun.

Mais je ne dirais pas que c'est la parole essentielle seule qui agresse les autres. C'est le fait que quelqu'un surgisse avec sa petite voix dans une réunion, en niant l'implicite d'une pensée élaborée en commun, où chacun œuvre... aussi où chacun obtient une reconnaissance, une confirmation de sa place parmi les autres.


Dernière édition par Pieyre le Mar 4 Déc 2012 - 23:56, édité 1 fois (Raison : expression)

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Message par Tuvatroloinmomo Mar 4 Déc 2012 - 11:12

"Les personnes se sont donc présentées chacune leur tour. Une dame s'est présentée avant moi alors qu'elle devait passer après moi, mais c'était normal, puisqu'elle devait partir plus tôt".

--> Pourquoi tu le soulignes alors? Le fait que tu l'écrives donnes l'impression que tu donnes un autre sens au fait qu'elle est parle avant toi (comme "ca n'arrive qu'a moi" par exemple).


"Lorsqu'elle a eu terminé son speech, l'intervenante, qui a pourtant regardé dans ma direction, a dit "Bon, tout le monde est passé, je crois que nous pouvons clôturer cette réunion". Heureusement que je me suis manifestée, sans quoi je passais à la trappe."

--> Ca m'est déjà arrive. C'est deja arrive a plein d'autres employes de ma compagnie. Ca n'est pas ma specificite ni celle de quelqu'un d autres. Ca arrive a tout le monde. Le point est ce que certains focalisent leur attention dessus alors que d autres s'en foutent. Dans une compagnie, le fait est que chacun pense a sa pomme et pas a celle du voisin.


"Vous allez peut-être me dire que, au cours de cette réunion, je me suis planquée, de manière à ce qu'on ne me voie pas, etc. Que nenni ! Sans monopoliser l'attention du public, j'ai tout de même pris la parole à plusieurs reprises, pour rebondir sur une parole, pour ajouter quelque chose ou pour sortir une boutade. Comme tout le monde, quoi. Tout le monde a bien vu que j'étais là, mais on m'a oubliée au moment où c'était à moi de parler".

--> Peut etre que celui qui animait la reunion avait autre chose en tete que toi. il peut t'avoir oublie parce que tu n'est pas le centre de ses pensees, ni de son attention. Ca ne veut pas dire que tu es invisible ou que tu n as pas fait les choses comme il fallait. C'est juste que lui pensait a autre chose.


Ce week-end, j'ai discuté de cette anecdote à une personne avec qui j'ai bien accroché, que je ne connais pas plus que ça, mais que j'attire, manifestement. Elle est bien plus âgée que moi et m'a dit qu'elle avait beaucoup à apprendre de moi, alors qu'elle ne sait absolument pas que je suis zébrée.

--> Tu sais, on peut dire a quelqu'un qu'on a plein de chose a apprendre de lui, même si il n'est pas surdoué.. : ))



"Bref, je me suis tournée vers cette personne pour voir si elle avait une réponse à m'apporter : et comme ça, elle m'a dit "C'est parce que tu vas à l'essentiel.J'ai été clouée par sa réponse, par la pertinence de cette hypothèse. Est-ce que, inconsciemment, les gens ne se tournent naturellement pas vers moi, parce que "je vais à l'essentiel" ?

--> Franchement, je trouverais ça très curieux. Les gens ne te parlent pas parce que tu irais droit a la solution et que tu serais "always on point" ? non, non non.. si quelqu'un ne parle pas a quelqu'un d autre, ce n est pas que cette personne est trop pertinente.. Par contre, je pense que tu as raison: tu attires manifestement la personne qui t'a dit ça!



Cette expérience m'en a donc rappelé beaucoup d'autres : dans n'importe quelle assemblée, pro, familiale ou autre, je suis la femme invisible. Pourtant, je ne reste pas dans mon coin, j'essaie de communiquer, de me fondre, je m'intéresse énormément aux autres, mais peut-être pas dans la direction qu'ils entendent.

--> Nous sommes tout plus ou moins "invisibles" selon les circonstances et les personnes car encore une fois, tout le monde, y compris au sein d'une famille, a ses propres préoccupations, intérêts .. et ne peux pas toujours fournir l'attention a laquelle tu peux estimer avoir droit.



"J'ai l'air comme tout le monde, mais pourtant personne ne se comporte avec moi comme ils le font avec d'autres. Je soupçonne parfois même de les mettre mal à l'aise, alors que j'ai toujours l'impression de marcher sur des oeufs".

--> Je ne peux pas reagir sur ça car je ne te connais pas. Maintenant, tu me donnes un peu l'impression d'accorder de l'importance a des details. Si on ne te parle pas, si on ne te donne pas la parole, si on ne t accorde pas d'attention, ça ne veut pas dire que tu es invisible, ou que les gens ont cette attitude volontairement, ou qu'ils se sentent mal a l'aise avec toi. Ca peut vouloir dire qu'ils ont autre chose en tête, et ce que cette autre chose, ce n'est pas toi.

Tu mets en parallèle ce que tu vis en famille et ce que tu vis au travail. Mais ce sont deux contextes tres différents. Peut etre meme que c'est ce que tu ressens dans ta famille qui fait que tu as une sensibilité particuliere au fait qu'on ne t'aies pas donne la parole durant cette reunion ?

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Message par Rayon Vert Mar 4 Déc 2012 - 11:22

Je précise que je réponds à un peu tous les messages à la fois, et que quand j'utilise un « nous », je parle de ceux qui se sentent concernés, pour qui cela fait écho, pas pour tous les zèbres.

Je pense qu'il ne s'agit pas réellement ou que partiellement d'un problème d'adaptation, ou en tout cas pas uniquement, et sans doute pas là où on croit qu'on devrait s'adapter.

Ce qui est devenu plus clair pour moi, c'est que ce n'est certainement pas aux autres à s'adapter à nos modes de pensée qui leur paraissent plus que tordus à certains moments. Et là, il est parfois nécessaire de faire un réel travail sur nos aptitudes à communiquer. Etre au clair avec ce qu'on veut exprimer, les mots qu'on va utiliser pour le faire, mais aussi être au clair avec nos émotions, celles qu'on va exprimer ou pas (en faisant attention à toute la part implicite, les non-dits, etc), et aussi encore, être au clair avec nos besoins, et les demandes ou limites que l'on va exprimer.
Un truc que je remarque de plus en plus : les zèbres sont nombreux à parler codés. Et en ce sens, il y a un boulot de décodage à faire avant de s'exprimer. Nous trouvons souvent trop évident ce que nous exprimons, et ce ne l'est pas, même pour les autres zèbres bien souvent. Mais je pense que ce n'est pas là le problème dont parle Borntobewild.

Donc oui, dans un sens nous avons à nous adapter à nos interlocuteurs dans notre manière de communiquer (et j'avoue avoir exactement le même problème quand on me demande quel boulot je fais (je ne travaille pas, et les raisons sont longues et complexes à expliquer : ne pas les dire désarçonne, les dire désarçonne encore plus, et il y a sans doute une manière économe de dire les choses qui serait parfaitement comprise mais que j'ignore encore)).

Il est cité dans un des messages que le style de voix, la manière de s'exprimer a sans doute une influence. C'est probable. Sauf que, pour moi, le phénomène existe aussi sur les forums par exemple, ou dans les échanges email.
J'en connais une des raisons : je fais des messages trop longs et je n'arrive pas encore à raccourcir sans me « forcer », donc naturellement.
Mais il y a autre chose.
Dans certains forums pour des échanges qui intéressaient pas mal d'internautes, il est courant que mon message soit le dernier de l'échange (alors qu'il ne s'agissait pas d'un échange prise de bec ou quelqu'un cherche à avoir le dernier mot, car en général, là, je tente à tout prix de le laisser aux autres).
Et là, ça rejoint peut-être ce que tu disais (Borntobewild) : le côté aller à l'essentiel – que je réfutais hier dans mon message. Certains m'ont dit : ben après ton message il n'y a plus rien à dire. Ou encore : tu as une longueur d'avance.
Ca me fait une belle jambe Wink Je devrais ne plus m'exprimer pour que les échanges se poursuivent. J'avoue ne pas encore m'en sentir capable.

Pour d'autres échanges, il n'est pas rare que mon message, qui parle du même sujet que les autres, soit totalement ignoré par tous, qui continuent à se répondre les uns les autres, sans jamais faire référence ni à moi ni au contenu de mon message, même si je multiplie les messages. C'est purement frustrant : à se taper la tête contre les murs.
Et je suis sûre à 99,99% ne pas être la seule dans ce cas.

Mais ça c'est plus l'aspect communication, et ce dont parle Borntobewild est plus large que cela. Car en fait, je pense que c'est un sujet nettement plus complexe qu'il n'y parait, qui implique différents aspects qui peuvent se combiner et qu'il s'agit d'un phénomène dont peu de personnes savent quelque chose. S'il existe des théories à ce sujet, je les ignore, et si on m'en donne des références, elles pourraient m'intéresser.

J'avais parlé du « voile » à mon ostéopathe qui semblait tout à fait comprendre de quoi je parlais et concevais en effet que le voile, avec le travail sur moi que je fais en ce moment, allait en effet tomber. Et je remarque de plus en plus, en effet, que les choses changent (les tendances s'inversent)

Un message qui m'a très fort interpellée, c'est celui qui parlait de « bruit » dans la communication. Ca me parle encore plus que le voile, car c'est sans doute encore mieux représentatif de la réalité.
Je me demande jusqu'à quel point, le voile dont je parle, ce qui nous rend invisible, ne serait pas justement quelque chose qui, symboliquement ressemble à du bruit : une interférence, un parasitage que nous provoquons inconsciemment et que nous ignorons mais qui est perçu, inconsciemment, par nos interlocuteurs. En quelque sorte, notre ronron mental, ou plus encore notre ronron émotionnel, parasiterait la communication, de manière à ce que nos interlocuteurs préfèrent s'éloigner, s'adresser à quelqu'un d'autre. Exactement comme quand on allume le poste radio. Si une longueur d'onde nous donne accès à un poste qui grésille en permanence et qu'on ne parvient pas à l'obtenir clairement, on finit par simplement en chercher un autre. Et dans une réunion, si un participant émet en permanence du grésillement, il me parait normal qu'on ne tente pas de lui donner la parole vu que le grésillement perturbe déjà la réunion en permanence et qu'il va parasiter la communication et s'intensifier si on lui donne la parole.
Le grésillement résiderait dans notre comportement : notre regard, notre maintien, l'expression de notre visage; tout le non verbal en quelque sorte, mais peut-être bien plus via l'aura ou autre chose, et dont nous sommes totalement inconscients.

Nous serions (ceux qui se sentent concernés par le problème) donc des personnes qui émettent des messages pas toujours simples à déchiffrer d'un côté, mais en plus, nous émettrions à un autre niveau quelque chose d'inconscient et d'invisible (tant à l'émission que pour nos interlocuteurs) qui brouille la communication et fait tout simplement fuir les gens.

Et lorsque des gens nous approchent de manière inverse, c'est en effet interpellant. Le tout est de savoir dans quelles conditions mentales et émotionnelles on se trouve à ce moment là.

Pour ma part, j'ai remarqué deux choses bien séparées. Les jours où mon ronronnement mental et émotionnel est positif ou moins intense, les gens m'approchent plus et mieux, et cela concerne tout le monde.

Par contre, j'avais constaté dans le passé, mais cela ne se produit quasi plus à présent, quand mon ronronnement mental et émotionnel est fort (quand je suis dans des frustrations qui ruminent et qui jouent sur mon moral ou sur mon humeur), si des gens m'approchent, ce sont en général des gens malsains, manipulateurs, mal dans leur peau ou dans ces eaux-là, et le mieux c'est de s'en éloigner.

De là à se poser la question, si nous-mêmes (ceux qui se sentent concernés) ne serions justement pas alors des gens à caser dans le registre des « malsains, manipulateurs, mal dans leur peau ou dans ces eaux-là » puisque on nous fuit. Je ne le pense pas, mais je ne l'exclus pas tout à fait non plus. Nous serions plutôt des gens qui se couplent parfaitement avec ces gens-là, tout en ayant tout de même ces aspects présents en nous, mais pas forcément aussi développés. Un peu le genre : eux sont des bourreaux potentiels, nous sommes des victimes potentielles, les derniers attirants facilement les premiers, mais n'intéressant en aucune manière tous les autres.

S'il devait s'agir de ce genre de problématique, il est alors possible de s'en sortir, pas par simple décision, ni en apprenant à forcer certains comportements différents de ce qu'on a l'habitude d'avoir, mais en allant guérir certains aspects de notre personnalité qui nous conditionnent à agir comme des victimes. Tout cela touche à la confiance en soi principalement, et cela ne « s'apprend » pas. Il s'agit plutôt de « guérir » d'un manque de confiance en soi. Et parfois c'est à un niveau physique que le travail peut être fait pour y arriver. Je ne pense pas en tout cas que les thérapies de la parole (trop axées sur le mental) peuvent y aider.

Finalement, en me relisant, je vois que j'ai effleuré les aspects suivants, et il y en a sans doute d'autres :
communication (parler codé)
ronronnement mental et émotionnel (parasitage)
frustration >< pensée positive
confiance en soi
acceptation de ce qui est (effleuré dans le message d'hier)
nos croyances (effleuré hier) - nous remarquons ce que nous croyons

Pour rebondir sur le message de tuvatroloinmomo, je peux comprendre qu'on puisse focaliser trop sur ce problème, et que plus on focalise dessus, plus il se manifeste à nous. Mais de là à nier la problématique, je ne peux pas être d'accord.
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Message par Tuvatroloinmomo Mar 4 Déc 2012 - 11:36

Rayon vert:
1) j'ai lu tout ton message (oui il est long, très long.. :-) )
2) j'ai encore quelque chose a dire, non tu n'as pas épuise le sujet, te voila rassure :-)

--> l'adaptation a l'autre, c'est quelque chose qui concerne tous les etres humains, non tous les etres vivants. Et oui c'est plus ou facile ou difficile selon les jours et selon les personnes de s'adapter, et cela est vrai pour tout le monde ! Il y a aussi ceux qui n'ont pas envie de s'adapter, qui restent avec des gens qui leurs ressemblent, qui sont tres intolérants, mais tres heureux comme ca.. pourquoi pas. Peut etre que les surdoues doivent faire un effort supplementaire pour s'adapter justement, mais c'est important quand meme de rappeler qu'ils ne sont pas les seuls a devoir faire cet effort..

--> le voile, le bruit etc.. --> oui on sait que 90% de la communication est non verbale. Donc oui, quand on est de bonne humeur et quand on confiance en soi, on attire plus de gens que si on est complexe et renfrogne.. Donc oui, faire un travail sur soi est en effet la cles de toutes les solutions Smile
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Message par Invité Mar 4 Déc 2012 - 14:52

Je pense que dans ce domaine-là comme dans beaucoup d'autres, il peut être utile de comparer ses diverses expériences sur différents terrains.

Si, avec globalement le même fonctionnement et le même mode de communication partout, tu as le sentiment d'être ignorée d'une façon générale, alors c'est probablement ton propre regard sur toi-même et sur ton environnement qui mérite d'être questionné. Ou ton fonctionnement Smile

Si, en revanche, tu établis des contacts "normaux", pas toujours mais au moins d'une façon globalement satisfaisante pour toi dans la plupart des environnements, et que tu te retrouves dans un groupe où tu te sens systématiquement boycottée, que tu y restes suffisamment longtemps pour vérifier qu'il s'agit bien d'une récurrence automatique et non pas d'un hasard répété (rigueur scientifique oblige Laughing ), alors je crois que tu peux en conclure sans te torturer que tu as affaire à un groupe au fonctionnement malsain.

A toutes fins utiles, rappelons que l'absence systématique et volontaire de dialogue avec une personne, la mise au placard automatique, l'isolement de la personne dans le groupe par le refus de communiquer avec elle tout en parlant d'elle "à la troisième personne", est une des techniques de harcèlement moral amplement répertoriée partout.

N'importe quel groupe/ individu ayant un fonctionnement sain t'adressera directement la parole pour te le signifier si il juge que ton comportement est problématique. Tout autre mode de fonctionnement, ça s'appelle de la manipulation, et c'est, par définition, malsain, avec des conséquences potentiellement destructives, sinon on n'aurait sans doute pas jugé utile de légiférer.

Donc, j'en reviens à mon intro :
- Déterminer, déjà, ta part de "responsabilité" en comparant à tes autres expériences
- Décider ensuite si tu as des raisons de rester dans cet environnement potentiellement nocif ou pas - mais si tu choisis de continuer à y survivre, mieux vaut avoir un solide blindage émotionnel et affectif (ne rien investir de ce côté-là sur la ou les personnes concernées), et une tout aussi solide conviction dans le fait que ce que tu as à y apporter est aussi valable que l'apport de n'importe qui d'autre (ça s'appelle la confiance en soi, je crois Wink ) .

Voilà, "my two cents" , comme on dit par ici, et bon courage à toi ! Smile

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Message par Tuvatroloinmomo Mar 4 Déc 2012 - 15:09

Equinoxe : je suis 100% d'accord avec toi : )
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Message par borntobewild Mar 4 Déc 2012 - 15:29

Merci Equinoxe, les deux points que tu as évoqués me parlent beaucoup, notamment le second ! Pour être plus précise sur l'événement que j'ai rapporté et qui a lancé le débat, je n'ai ressenti aucun malaise, aucune sorte d'hostilité (contrairement à l'univers familial, où d'autres enjeux motivent les comportements) au cours de cette réunion : je ne connaissais aucun des participants. Il s'agissait d'une réunion que j'ai qualifiée de professionnelle, mais avec des professionnels qui se rencontraient pour la première fois. La notion de harcèlement moral, quelle qu'en soit l'intensité, n'est donc pas de mise dans ce contexte : pour l'avoir vécu, avec mon père par exemple, une amie que je suis heureuse de ne plus avoir et un narcissique pervers (ou pervers narcissique), je pense pouvoir l'identifier clairement et m'en défendre.
Lorsque tu parles de "part de responsabilité", penses-tu à cette surcharge émotionnelle qui fait que je me focalise sur un événement particulier, alors que ce n'est rien de plus que de la maladresse de la part de l'autre, qu'il n'y a aucune mauvaise intention, mais je l'interprète comme une agression ? Dans le contexte précis de cette réunion, non, je ne l'ai pas ressenti comme ça, alors que, je le reconnais, cela m'arrive très souvent de tout interpréter. Mais ici, dès le départ, c'était comme si j'avais perçu ce qui se produirait. Je sens que j'ai des choses importantes à dire, ou à partager, et je n'ai pas peur de le faire. Mais je pense qu'au fond de moi, s'il se passe un événement tel que celui-ci, je me dis que ce n'est pas très grave, que ce n'est pas très important, donc que je ne suis pas très importante, que je ne mérite pas l'attention qu'on m'apporte. Ce qui rejoint le second point que tu as abordé, la confiance en soi ! J'y travaille, j'y travaille, mais y a encore du boulot !

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Message par Invité Mar 4 Déc 2012 - 17:03

Lorsque tu parles de "part de responsabilité", penses-tu à cette surcharge émotionnelle qui fait que je me focalise sur un événement particulier, alors que ce n'est rien de plus que de la maladresse de la part de l'autre, qu'il n'y a aucune mauvaise intention, mais je l'interprète comme une agression ?
Oui, je pensais effectivement plutôt à la focale mal réglée, c'est-à-dire une tendance qu'on peut tous avoir à ne remarquer que les événements qui correspondent à une croyance préalable. Ou à interpréter de travers, en passant par ce filtre de la croyance, des événements qui n'y correspondent pas. (Responsabilité entre guillemets car le terme ne me convient pas ici, mais faute de mieux à l'instant d'écrire...)

Ceci dit, il y a une autre éventualité évoquée par Rayon Vert, celle des signaux contradictoires qu'on peut renvoyer.
Je me prends comme exemple : quand j'étais plus jeune, j'étais d'une timidité maladive. Dans toutes les relations sociales, il y avait donc en moi deux tensions contradictoires : le désir d'entrer en contact, d'établir des liens, et la peur qu'on me remarque. Très vraisemblablement, j'envoyais à mes interlocuteurs des signaux paradoxaux qu'ils captaient inconsciemment, disons visage souriant, attitude attentive, et retrait physique, bras noués, regard fuyant dès que l'attention se portait sur moi... Ils étaient inévitablement désarçonnés. Certains réagissaient plutôt à l'appel au contact et me titillaient, me provoquaient... Me demandaient de chanter une chanson, quoi Laughing , d'autres au contraire étaient plus sensibles à ma fragilité et me ménageaient, évitaient de me mettre mal à l'aise en m'invitant à m'exprimer, respectaient en quelque sorte ma distance.
Bon, je résume très grossièrement et je suis totalement insatisfaite de mon mode d'expression, je pense que tu comprends malgré tout ce que je veux dire.

Je suis toujours aussi... wild ( Wink ), et comme j'ai le même âge que toi, je crains que ce soit irrécupérable Laughing , mais il me semble susciter moins de malaise ou de perplexité chez les personnes que je côtoie hors cadre privé. Non pas que j'aie réglé le problème d'être un paradoxe sur pattes, mais peut-être plutôt parce que je m'accepte mieux comme telle. J'imagine que je ne renvoie plus des signaux contradictoires simultanément, mais successivement (alternance d'ouverture et de fermeture), donc je passe simplement pour caractérielle ou lunatique... Plus facile à cerner, quoi Very Happy

Ceci étant dit, dans le cadre d'une réunion, indépendamment de ce qu'on renvoie ou pas, il y a aussi la question de l'inévitable dispersion liée au nombre de participants, et la difficulté parfois pour le chef d'orchestre à ne pas perdre le fil...

Je ne sais pas si tout ça va t'avancer beaucoup, ni dans quelle mesure ça peut être transposable à ton cas. Bon, tant pis, je poste quand même.

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Message par borntobewild Mar 4 Déc 2012 - 17:14

Au contraire, merci pour ta pertinence, elle me convient bien, et les souvenirs que tu évoques de ta jeunesse ressemblent en tout point aux miens. J'étais moi aussi très timide, ou très explosive. Comme beaucoup de personnes sur ce forum, j'étais toujours too much, dans un sens comme dans l'autre. Je piquais des crises que ma mère appelait "de nerfs" lorsqu'il s'agissait de faire un repas en famille, ou alors j'étais capable de rester toute la journée dans la voiture de mes parents, parce que je ne voulais pas être en société. Aujourd'hui encore, j'oscille entre le regard fuyant et la tentative souvent maladroite d'un regard franc. C'est probablement ce malaise, ce paradoxe, que les gens ressentent d'instinct.

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Message par Invité Mar 4 Déc 2012 - 20:37

Ça me fait plaisir si j'ai pu t'apporter quelque chose Smile

Toujours pas réglé non plus le problème du regard, mais je me suis rendue compte que mon aisance dépendait beaucoup du naturel et de l'authenticité de la personne en face... Les paradoxes n'étant pas à sens unique ! Wink

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Message par siamois93 Mar 4 Déc 2012 - 22:49

Borntobewild, tu disais... je ne mérite pas l'attention qu'on m'apporte. Ce qui rejoint le second point que tu as abordé, la confiance en soi !

Il me semble que c'est plus une question d'amour de soi que de confiance en soi. Parfois j'oublie de m'aimer, je cherche à aimer ce que les gens projettent vers moi et de m'y conformer, et dans ces cas j'ai tout faux. Bien que je le sache j'ai du mal à me débarrasser de cette réaction.
Parler de confiance pour moi cela implique de se placer dans la relation aux autres d'une manière plutôt fausse, cela veut dire faire confiance dans le personnage artificiel que je peux créer pour leur faire plaisir.
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Message par Pieyre Mer 5 Déc 2012 - 2:05

Je constate que chacun peut apporter des aspects qui recoupent le sujet. Je vais revenir sur mes impressions moi aussi, qui me semblaient concorder très bien à la première lecture. On va voir.

Quand j'étais enfant, ma timidité était tempérée par une intrépidité qui faisait que, dans un groupe, j'étais parfois à l'initiative, voire même au commandement. Mais, par la suite, j'ai pris la position de l'ombre ou celle de la marge du groupe. Jamais je n'ai été parmi ce qu'on peut appeler les lieutenants, pas plus que parmi les simples suiveurs.
Par ailleurs, en classe, du collège à la faculté, quand il y avait des projets de groupe à présenter, je réalisais tout le travail, ou alors je m'arrangeais pour ne pas vraiment être dans un groupe.

Si je crois qu'une telle attitude est liée au point qui a été abordé : celui d'aller à l'essentiel dans le débat, ou plutôt de s'en tenir à l'essentiel sinon rien. D'un point de vue général, mes compétences sont plutôt celles du concepteur, du donneur d'idées. Mais je suis rarement en position de diriger une initiative. Aussi, comme lorsque j'étais enfant, même si c'est sur un autre plan, je suis dans l'ombre ou à la marge, et parfois pourtant sur la scène, c'est-à-dire que ma visibilité dépend des circonstances et des informations que j'échange avec le groupe plutôt que de ma personnalité.

Je me suis aperçu de cela pour la première fois quand, après des études scientifiques et un emploi en informatique, je me suis inscrit en philosophie. J'étais un peu plus vieux que les autres mais ce n'était pas tellement sensible. Une année, j'avais rassemblé un petit groupe d'étudiants afin de préparer ensemble l'épreuve du CAPES, comme c'était courant. Mais à part ça, je n'avais présenté aucun exposé.
Lors de mes études précédentes, j'avais eu les meilleurs résultats plusieurs années de suite; aussi il avait bien fallu qu'on sache qui j'étais. Ici, lorsque j'évoquais dans les discussions la volonté de former un groupe de réflexion, j'avais l'impression qu'on me fuyait. Je ne faisais tout simplement pas partie de ceux qui savaient avoir l'air plus malins qu'ils ne l'étaient, enfin ceux dont les qualités, réelles, passaient beaucoup dans l'apparence et la sociabilité. Aussi, relativement à eux, j'étais, non pas celui qu'on ne voit pas, mais celui qu'on oublie de voir.

De façon plus précise, j'ai occupé une position comparable quand je suis venu sur des forums de discussion, il y a presque dix ans.
Je me suis aperçu à plusieurs reprises que, lorsqu'on faisait, à fin ludique, un petit inventaire des participants connus – je me souviens notamment qu'un parallèle avait été fait avec des figures imaginaires, en fonction d'un aspect de la personnalité – ou lorsqu'on citait simplement ou cinq ou dix de ces participants, je n'étais jamais parmi eux. Pourtant j'étais parmi les deux ou trois qui écrivaient le plus sur le forum, en quantité et en qualité.
J'en étais dans un premier temps surpris, et dans un second soulagé. Mais le fait est que je n'avais voulu ni figurer ni être oublié dans ces petits jeux qui exprimaient un tant soit peu la part de sociabilité du forum.

En conclusion, je crois qu'il y a plusieurs aspects, dans mon cas, qui expliquent que j'insiste sur la valeur de la parole énoncée ou écrite pour expliquer une certaine invisibilité.
Dans un groupe je ne suis pas très sociable, sinon avec quelques-uns; notamment, même si je cabotine, je n'aime pas faire le pitre, ni avoir un pseudo ou un avatar le plus bébête possible, enfin tout ça. Ensuite je cherche à approfondir le plus possible la réflexion. Enfin je suis formaliste, à la fois quant au style d'écriture et quant à l'expression des idées. Aussi je tiens pour presque rien, sauf quand il s'agit de jouer, les éléments de la langue écrite qui correspondent au langage non verbal de l'interaction réelle.
Le dernier aspect est de moins en moins sensible je crois. Mais sinon, tout cela fait que j'intervenais sans laisser assez de place aux autres, avec une rhétorique et un style efficaces mais de façon froide (en apparence seulement, au regard de l'énergie que j'y mettais). Aussi, on tenait compte de mes avis quand on ne pouvait pas faire autrement, mais sans m'inclure dans une structure implicite de sociabilité, faite de d'ancienneté, de charisme, etc. que je remarquais mais dont je ne voyais pas l'intérêt dès lors qu'il s'agissait de réfléchir.

J'ai un dernier exemple pour illustrer cela. C'était durant mon service militaire, que j'effectuais sous le grade de scientifique du contingent. J'avais un poste d'ingénieur en informatique dans un organisme de recherche de l'armée, une place que j'occupais par défaut, avec la solde d'un bidasse.
Une fois, il avait fallu présenter un modèle d'entête pour un fichier que le groupe devrait utiliser à partir de mon travail. Une réunion avait été prévue. J'avais un modèle, qui me semblait très bon comme ça – quel besoin d'une réunion ? Durant 1h ou 1h30, nous en avons discuté, à cinq ou six, avec quelques chefs. J'ai dû avancer progressivement les aspects de mon format, comme si la réflexion commune s'exprimait par ma voix. Mais à la fin, bêtement, j'ai fait remarquer qu'on avait finalement adopté ce que j'avais prévu au départ. Je ne pense pas que ce soit la meilleure manière de se faire apprécier au sein d'un groupe où l'on est la cinquième roue du carrosse.

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Message par Rayon Vert Mer 5 Déc 2012 - 19:33

Un aspect qui n'a pas encore été évoqué c'est celui du fait que, dans les groupes de plus de 5 ou 10 personnes, il y a toujours des gens qui restent silencieux. Et ils sont même en général majoritaires. Et je pense qu'ils jouent en fait un rôle important dans les groupes. Et dans le cadre du problème de passer inaperçu dans un groupe, leur présence peut aider justement à mieux rebondir.

Je vais expliquer cela en fonction de ma propre expérience.
Si ma transparence apparente dans un groupe (image un peu paradoxale Wink ) me saute aux yeux parce que ma présence est (concrètement) ignorée ou parce que ce que j'exprime semble tomber à plat (no réaction), j'ai appris ces dernières années à ne plus me fier à ces apparences et à apprendre de plus en plus à en faire fi.

Car quand on se sent transparent, on a le choix de réagir de plusieurs manières.

Pour ma part, je suis capable de m'en indigner, et, si j'exprime cette indignation, je risque bien de me mettre les gens du groupe à dos, ou, pire encore, de remarquer que même mon indignation n'est pas visible pour les autres du groupe. Car, en m'indignant et en exprimant cette indignation, je prends forcément une sorte de rôle de grande gueule, et je risque gros de recevoir un retour de flamme.
Résister consistant à faire persister un problème, j'ai toutes les chances de m'en prendre plein la figure.

Les réactions négatives à mon indignation, voire l'absence de réaction à mon indignation, vont donc forcément me mener au bout d'une moment à choisir de me taire.

Je pense qu'une partie des gens timides et réservés (en particulier parmi les zèbres) le sont pour cette raison-là. Et cela s'apprend trèèèèèèèès tôt dans la vie.

Au-delà d'exprimer son indignation ou de se taire, une troisième solution est celle d'apprendre à la longue à choisir assez rapidement d'aller voir ailleurs.

Mais, là aussi, quand la transparence continue à se manifester, on finit par se rendre compte, à la longue, qu'on peut éternellement quitter les groupes sans jamais se fixer nulle part, sans jamais être entendu, sans jamais s'épanouir.

J'avais entendu, lors d'une conférence, l'auteur d'un livre sur la communication, dire que ce sont les gens qui ont l'habitude de ne pas être compris qui écrivent des livres. Je me suis dit: ce gars là est un zèbre.

Actuellement j'apprends à accepter d'une certaine manière ce statut de transparence. C'est plus simple, vu que, comme je l'ai déjà mentionné, une part de cette transparence a déjà partiellement disparu : Le voile s'est en quelque sorte en partie dissout – sans doute la part la moins concrète, celle qui correspond à l'aura.

Mais dans les faits, dans les groupes, le plus fréquemment, je continue à remarquer que je reste transparente. Et cela m'apprend à adopter une quatrième comportement qui n'est ni de l'indignation accompagnée de résistance, ni du silence, ni de la fuite, mais simplement de m'exprimer en confiance. Car à présent, je sais que si je suis transparente pour certains – ceux qui s'expriment – je ne le suis pas forcément pour tous – les silencieux – qui sont souvent majoritaires.

Il a fallu énormément de temps pour que je le comprenne, mais les indices se sont accumulés.

Et je vais donner l'exemple du groupe de volley auquel je participe depuis au moins 5 ans. Nous ne jouons pas pour la compétition, le groupe s'apparente plus à un groupe tel qu'on les rencontre en vacances. On y rit énormément et il y a 2-3 personnes qui se chargent de faire de l'humour.
Au début je me taisais, riais, et tentais d'être à la hauteur. Ensuite j'ai commencé à tenter de faire de l'humour moi aussi, mais cela ne faisait rire personne. Cela m'a frustrée un peu, mais surtout ça m'a ramenée au silence, sans trop y réfléchir, ça a été naturel. Et malgré cette frustration, je continuais à prendre plaisir au jeu et à la bonne ambiance du groupe.
En parallèle j'étais parfois aussi frustrée dans le jeu quand des meilleurs joueurs que moi me piquaient des balles qui arrivaient à ma portée.

Actuellement, je joue de mieux en mieux, et ça m'aide à prendre confiance par rapport au groupe, et à prendre plus ma place dans le jeu, et cela m'a aidée à prendre mieux ma place aussi dans le groupe. Et je considère que la place dans le jeu et la place dans le groupe fonctionnent de concert.

Un beau jour, je ne me rappelle plus par quel déclic, sans doute un jour où j'en avais marre de me taire ou de m'indigner, et que j'ai jugé ne plus avoir rien à perdre, j'ai décidé que, peu importe que ça tombe à plat ou pas, j'avais bien le droit de faire mon humour. Et j'ai persisté. Et il se fait qu'avec le temps, je vois bien que les gens finissent par y répondre. Ils s'habituent au côté sans doute un peu tordu de mon humour, et finissent par le comprendre ou y voir quelque chose d'amusant, et ils le renvoient.
J'apprends donc que persister à s'exprimer dans le vide peut être payant.

En ce moment, j'apprends à faire pareil sur les forums et ailleurs. Et je remarque qu'en effet, mes messages n'entrainent aucune réaction, mais que, finalement, ils sont souvent lus et que certains en tiennent parfois compte. J'apprends donc à tenir compte de cette majorité silencieuse de qui je n'ai rien à attendre, pour m'exprimer malgré tout, sachant que si j'ai quelque chose à dire, cela servira très probablement à quelqu'un, voire même à beaucoup.

Et quand bien même ce que j'exprime ne devrait pas servir à d'autres, je persiste à penser que j'ai à l'exprimer, ne fut-ce que pour moi-même, tant que je reste attentive à ne nuire à personne en le faisant.

L'idée n'est tout de même pas d'ajouter à tout prix ma voix au brouhaha ambiant; juste d'utiliser du mieux que je peux une forme de droit à l'expression.
Et ma peur diminue également quand je vois le nombre de gens qui expriment des choses inutiles, peu ou pas pertinentes, voire carrément du n'importe quoi. Au point même que j'en arrive à comprendre que, lorsqu'il s'agit de défendre des droits (peu importe à quelle échelle), ceux qui obtiennent les meilleurs résultats sont rarement ceux qui demandent les choses les plus justes, ce sont plutôt ceux qui ont parlé le plus fort ou occupé le plus de temps de parole.
Et rien qu'à ce titre, je trouve qu'il est nécessaire d'arrêter de se taire quand on a quelque chose à dire.

Je suis encore capable de m'indigner bien sûr face au silence qui répond à mes participations, mais je choisis de ne plus m'investir dans cette direction . Je peux mettre mon indignation par écrit si nécessaire, afin que ce qui est déposé sur le papier (ou sur le clavier) quitte mon mental et cesse de me préoccuper. Mais je ne fais pas usage de cela.

Je sais que ce comportement est transitoire car j'ai confiance qu'une fois que le voile sera tombé, je n'en aurai plus besoin. Mais cette étape reste essentielle à mes yeux, car elle permet de réellement installer et approfondir une forme d'assurance à toute épreuve puisque cette assurance n'est d'aucune manière soutenue par l'extérieur et qu'elle vient donc en totalité d'une confiance en moi, une véritable confiance en moi, qu'il sera probablement difficile de détruire par la suite.

Souvent la confiance en soi acquise dans l'enfance via les références extérieures à soi reste une confiance conditionnelle – basée avant tout sur le jugement (tout le monde n'a pas la chance d'être aimé inconditionnellement dans l'enfance). Or la véritable confiance en soi doit être inconditionnelle pour ne plus pouvoir vaciller.

J'ai donc envie de suggérer à tous les gens qui se taisent (et lisent l'échange) et se sentent concernés, de se mettre à oser s'exprimer dans le vide, petit à petit, en expérimentant, et pour commencer, dans un lieu où le contenu de ce qu'ils exprimeront ne sera pas trop important à leurs yeux. Mieux vaut commencer dans le cadre des loisirs, avec des gens assez éloignés par exemple.

Quand j'ai remarqué que le présent échange était lu par 30 à 50 personnes alors que moins de 10 personnes se sont exprimées, cela m'a confortée dans l'idée que cela valait la peine de s'exprimer pour les silencieux.

Est-ce que ça parle à quelqu'un ce que je dis ou est-ce que c'est complètement codé?

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Message par YueLiang月亮 Mer 5 Déc 2012 - 22:34

En ce qui me concerne, j'ai remarqué que certains de mes professeurs (la plupart), ne me regardent pas dans les yeux ou très rarement mais ce n'est qu'un bref coup d'oeil..., comme s'ils évitaient d'avoir un quelconque échange avec moi ; je me demande souvent si ne je suis pas réellement transparente ! mouais Pareil pour les échanges avec un tiers, j'échange mon point de vue, ou simplement je lance une discussion, et paf, la personne en face de moi ne bronche pas, ... Non désolé




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Message par Invité Jeu 6 Déc 2012 - 12:11

Rayon Vert a écrit:
J'ai donc envie de suggérer à tous les gens qui se taisent (et lisent l'échange) et se sentent concernés, de se mettre à oser s'exprimer dans le vide, petit à petit, en expérimentant, et pour commencer, dans un lieu où le contenu de ce qu'ils exprimeront ne sera pas trop important à leurs yeux. Mieux vaut commencer dans le cadre des loisirs, avec des gens assez éloignés par exemple.

Mais quel bénéfice obtient on en s'exprimant plutôt qu'en se taisant et en passant inaperçu ?

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Message par Rayon Vert Jeu 6 Déc 2012 - 17:40

Bitterlings a écrit:
Rayon Vert a écrit:
J'ai donc envie de suggérer à tous les gens qui se taisent (et lisent l'échange) et se sentent concernés, de se mettre à oser s'exprimer dans le vide, petit à petit, en expérimentant, et pour commencer, dans un lieu où le contenu de ce qu'ils exprimeront ne sera pas trop important à leurs yeux. Mieux vaut commencer dans le cadre des loisirs, avec des gens assez éloignés par exemple.

Mais quel bénéfice obtient on en s'exprimant plutôt qu'en se taisant et en passant inaperçu ?

Tout d'abord le fait de se permettre d'être plus soi-même (rem : on ne l'est jamais tout à fait). Taire ce que l'on a envie de dire car on croit que c'est mal perçu, pas compris, pas entendu; n'est ni agréable, ni sain pour soi-même, même si c'est a priori plus confortable.
Sans doute que le déclic a eu lieu pour moi quand j'ai décidé que je préférais être détestée ou ignorée pour ce que je suis, plutôt que de parvenir difficilement et rarement à être reconnue pour ce que je ne suis pas (et ce n'est pas un processus tout à fait conscient – ce n'est que maintenant que je mets les mots dessus). Pour commencer mieux vaut s'essayer dans un milieu où on n'a rien à perdre, tout en refusant de le fuir au premier échec.

Ensuite, il se peut que ce qu'on exprime puisse être utile ou agréable à quelqu'un selon le type de message exprimé (humour, information, opinion, question, idée, ...). Donc, le désir d'être social, humain, peut être comblé de la sorte.

Et puis, en étant soi-même et en se laissant connaître de la sorte, face à des gens qui nous côtoient souvent, on permet de se laisser approcher, de se laisser apprécier, non pas pour qui on voudrait qu'on nous prenne, mais pour qui on est vraiment.

Et enfin, et sans doute surtout, cela permet un lâcher prise. Le fait de se taire est sans doute confortable avec l'habitude. On ne se met pas en danger, mais on se ferme à plein de choses aussi.
Quand on s'exprime, si on apprend à le faire correctement (communiquer sainement, le faire en conscience et dans le respect de soi et des autres – avec le temps on parvient à faire ça spontanément, mais pas au début), il y a tout un aspect lâcher prise, improvisation, spontanéité, et cela nourrit notre joie de vivre, le sens que nous donnons aux choses de la vie etc.
Je dirais aussi que ça aide à évoluer, car rester enfermé sur soi-même, c'est se recroqueviller, tout l'opposé de l'épanouissement.

Et plus loin encore, je pense que ça permet d'asseoir encore mieux la confiance en soi, car si les choses se passent correctement, on peut finir aussi par voir qu'on est écouté et que ce qu'on dit a de l'importance pour les autres. Cela aussi donne du sens.
On agit soi-même à devenir visible, sans mettre la faute sur personne, en prenant la responsabilité de la solution et en arrêtant de pointer ailleurs la responsabilité du problème.

Bon, voilà, ce sont les premières idées qui me viennent à l'esprit, car je n'avais pas réfléchi à cette question, et elle est d'ailleurs assez interpellante. D'autres auront peut-être d'autres réponses, et si j'ai d'autres idées, je viendrai les « exprimer » Wink

Cela dit, si pour toi rester inaperçu est un avantage intrinsèque dans ta manière de vivre, je ne suis pas là pour te suggérer de changer. Mais ma croyance à moi c'est de penser que en tant qu'être humain, nous sommes sociaux, et si nous arrivons à nous sentir reliés aux autres, en participant à ces liaisons de la même manière que les autres, nous participons à notre propre bonheur, et très probablement à celui des autres. Et en tant que zèbre, le décalage mental que nous avons est souvent une sorte de handicap pour cette participation sociale, et le savoir et apprendre à le dépasser me paraît la meilleure des choses.

Je peux me tromper, mais en ce qui me concerne, plus ça va, plus je m'exprime, et plus je me sens légère, libre, reconnue par mes pairs. J'ai carrément l'impression de recommencer à apprendre à vivre, comme si j'avais vécu à côté de la vie tout le temps où je me suis tue.
Et puis aussi, cela évacue tant de doutes. Les doutes on en aura toujours, et c'est très sain d'en avoir, mais quand on est silencieux tout devient objet de doutes, on ne va nulle part.

Mais ça prend du temps, et il faut être patient et persévérant, car tant qu'on s'exprime sans la confiance, on aura la réponse de type indifférence, voire d'opposition.

Il faut donc aussi apprendre à oser sans réussir, cumuler les échecs, sans flancher pour autant par un retour dans sa coquille, car on finit au bout d'un moment par cumuler les réussites.

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Message par borntobewild Jeu 6 Déc 2012 - 17:49

Bonjour Rayon Vert, comment fais-tu lorsque tu es obligée de fréquenter des gens par obligation (familiale, en ce qui me concerne), alors que ces mêmes personnes, certainement involontairement, te font beaucoup de mal, rien qu'en n'écoutant pas ce que tu as à dire ou pire, en te rabrouant lorsque ouvres la bouche ? Une amie m'a dit une chose horrible : elle m'a dit que je devrais considérer cela comme un exercice. Mais comme tu l'as dit, quoi que l'on fasse, les dés sont pipés dès le départ, parce que c'est ce décalage, ressenti par soi-même ou par l'autre, ou par les deux, qui a déterminé la manière dont nous pouvons être vus. Je sais que je suis parfois obligée de faire semblant pour me fondre, mais de là à me renier, ça n'a plus de sens, je n'en retire ni plaisir, ni satisfaction, ni bien-être. Comment faire alors ? Se positionner en renonçant à fréquenter ces gens ? Est-ce si facile ? Moi ça me torture, et pourtant je suis impatiente que ce moment arrive pour m'en libérer enfin.

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Message par Rayon Vert Jeu 6 Déc 2012 - 18:44

Bonjour Borntobewild,

C'est en effet profondément épineux, et d'une certaine manière j'estime avoir de la chance. Je me suis éloignée d'une partie de ma famille mais pas de tout le monde. J'ai réussi à vivre un bon compromis avec certaines personnes, et ça n'a pas été facile, mais j'ai fini par avoir une relation que j'estime bien meilleure qu'avant, plus vraie. Et je pense que c'est réciproque. Et ça s'est fait petit à petit. Mais plus et mieux je mettais mes limites, plus et mieux elles étaient respectées.

Avec l'autre partie de la famille j'ai mis la distance, ai tenté de renouer quelques fois, en me rééloignant ensuite. Ma chance, c'est mon corps. On peut le voir comme un problème, mais il était clair qu'après chaque réunion de famille ma santé faisait un couac, et j'étais donc forcée par mon corps de me respecter. C'est en cela que j'estime que c'est une chance. Car mordre sur sa chique et s'en prendre plein la gueule à répétition sans se rendre compte à quel point on se fait du tort, je ne pense pas que ce soit enviable.

Je dois bien avouer que mon chemin m'a amenée à renoncer à pas mal de choses au niveau social. Mais je ne le regrette pas. Je le considère comme temporaire, et sais que cela m'a apporté beaucoup plus d'avantages et d'apprentissages que d'inconvénients.

Actuellement je suis à nouveau en train de tenter de renouer, mais nettement plus prudemment que par le passé, et j'accepte d'avance que cela pourra faire un échec. Mais j'aime les gens de ma famille, même si les relations ne sont pas faciles, et j'ai envie qu'un jour on puisse renouer sans que chaque contact soit problématique, source de colère, de frustrations, de ruminations, de mal-être ou de symptômes. Je pense qu'on y gagnera tous.

Je ne suis pas en train de conseiller de faire pareil. Tout ce que je sais, c'est que pour moi c'est comme cela que ça se passe et que je ne peux envisager que cela se passe autrement.

Il y a bien sûr pas mal de culpabilisation quand on agit ainsi. Et à nouveau, pour cela mon corps m'a aidée. J'ignore si j'aurais été si intransigeante sans les manifestations de symptômes. Il y a une pression sociale, des auto-jugements, des doutes aussi, qui vont toujours nous pousser à refuser de prendre des distances. Tout dépend du lien qui existe, des sentiments aussi. Personne n'est obligé d'accepter l'inadmissible dans ses relations, mais il ne faut pas non plus ruer dans les brancards à chaque pet de travers. C'est donc relatif.
C'est chacun qui sait pour lui-même au niveau du vécu, des émotions, et de leur taille.

Je pense aussi qu'il est important d'arriver à avoir une attitude la plus positive (constructive) possible avec les personnes avec qui cela se passe de manière la plus problématique. Sinon, renouer est impossible.
Le problème ne vient pas vraiment d'eux, sauf en apparence.

Et comme c'est nous qui vivons le problème, c'est à nous à apporter les solutions. Càd que, en dehors de nos limites que nous pouvons poser, il n'y a rien que l'on puisse exiger de l'autre pour que les choses changent.

En ce qui concerne l'idée de l'exercice, oui, pourquoi pas, mais uniquement si c'est supportable, et cela ne semble pas l'être pour toi. C'est pour ça que je parlais dans mon message précédent de s'exercer avec des gens plus éloignés, dans des relations qui n'engagent rien de très important.

Quand on se sent vraiment en danger, bien sûr qu'il vaut mieux continuer à se taire et passer inaperçu.

Je pense aussi qu'il faut être conscient et soucieux du fait que plus on s'en prend plein la gueule plus ça rend difficile les relations ultérieures.
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Message par Invité Jeu 6 Déc 2012 - 19:09

rayonvert,c'est un grand bonheur pour moi que de te lire,tu exprimes beaucoup des choses que je me resignais à taire sur ce fil,par manque de temps et par flemme... mais je suis completement en accord avec la majorité de tes propos..donc volontairement je choisis le silence,et dans ce cas precis,c'est trop bon! merci What a Face

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Message par borntobewild Jeu 6 Déc 2012 - 19:41

Merci Rayon Vert, je partage ton point de vue sur la question, même si c'est encore plus facile à dire qu'à faire pour moi en ce moment. Tout ce que tu évoques est en train de se mettre en place, mais lentement, avec prudence. Je veux pouvoir rencontrer les gens, même si je ne me sens pas particulièrement à l'aise avec eux, mais sans que mon corps se révolte : écouter de la musique à fond les gamelles 2 heures avant ces rendez-vous, sauter dans tous les sens pour être fatiguée, ou bien avoir des palpitations et des crises de panique rien que d'y penser, c'est encore trop frais pour moi pour que je passe le cap. Face à ces personnes, je me sens stupide, inutile, méprisable, minable, écorchée vive, toute nue, et je ne me sens pas capable de supporter une telle violence (involontaire, sans doute, mais tel est mon ressenti).
Je reviens sur la première anecdote qui m'a poussée à ouvrir cette discussion : j'en ai parlé à la psy que je consulte, et qui m'a donné une hypothèse toute simple : si la personne qui animait cette réunion m'a loupée, c'est tout simplement parce qu'elle est une mauvaise animatrice ! Simple, mais clair et rassurant. Tout ce dont j'ai besoin en ce moment : de me sentir protégée, dans un cocon, de ne me préoccuper que du cercle extrêmement restreint qui m'entoure, à savoir mes enfants, mon mari, et mes très très proches.
Une autre question, qui m'interpelle : combien d'entre ont besoin ou ont eu besoin de voir un psy ? Dans ton cas, Rayon Vert, tu me parais d'une clairvoyance à toute épreuve : comment as-tu trouvé cet apaisement ? Fais-tu de la sophro ? Du sport ? Une activité artistique ?

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Message par Rayon Vert Ven 7 Déc 2012 - 1:32

ayaaaahh a écrit:rayonvert,c'est un grand bonheur pour moi que de te lire,tu exprimes beaucoup des choses que je me resignais à taire sur ce fil,par manque de temps et par flemme... mais je suis completement en accord avec la majorité de tes propos..donc volontairement je choisis le silence,et dans ce cas precis,c'est trop bon! merci What a Face

Ah ben voilà, je suis rassurée : j'avais des doutes, ne savais pas si mes messages étaient lus, et si ça faisait écho chez quelqu'un. Là, ya au moins une personne qui a lu et chez qui ça fait écho Wink
Merci de l'avoir écrit en tout cas Smile

D'une certaine manière, je tente de me prouver encore ce que j'ai dit dans les messages Wink

L'air de rien, pour moi, cet échange peut être un microcosme du sujet qu'il traite.

borntobewild a écrit:Merci Rayon Vert, je partage ton point de vue sur la question, même si c'est encore plus facile à dire qu'à faire pour moi en ce moment. Tout ce que tu évoques est en train de se mettre en place, mais lentement, avec prudence. Je veux pouvoir rencontrer les gens, même si je ne me sens pas particulièrement à l'aise avec eux, mais sans que mon corps se révolte : écouter de la musique à fond les gamelles 2 heures avant ces rendez-vous, sauter dans tous les sens pour être fatiguée, ou bien avoir des palpitations et des crises de panique rien que d'y penser, c'est encore trop frais pour moi pour que je passe le cap.

Les palpitations et les crises de panique : ne serait-ce pas tout de même le corps qui se révolte? Faut-il attendre pire?

Face à ces personnes, je me sens stupide, inutile, méprisable, minable, écorchée vive, toute nue, et je ne me sens pas capable de supporter une telle violence (involontaire, sans doute, mais tel est mon ressenti).

J'imagine qu'il y a un sacré passif dont il faudra guérir d'abord avant de pouvoir les revoir sereinement.

Je reviens sur la première anecdote qui m'a poussée à ouvrir cette discussion : j'en ai parlé à la psy que je consulte, et qui m'a donné une hypothèse toute simple : si la personne qui animait cette réunion m'a loupée, c'est tout simplement parce qu'elle est une mauvaise animatrice ! Simple, mais clair et rassurant.

C'est un peu court je trouve. Tout le monde a le droit à l'erreur, surtout qu'il y a eu quelqu'un qui suivait ton tour et qui devait se présenter et partir en même temps, ce qui a obligé à sauter ton tour. La distraction de ne pas y revenir ensuite n'est pas excusable, mais de là à dire qu'il s'agit d'une mauvaise animatrice c'est pousser je trouve.
Par contre, je pense qu'il n'y a pas de hasard. Et que l'erreur de distraction de l'animatrice n'est certainement pas intentionnelle, mais elle ne s'est pas produite sur n'importe qui Wink

Une autre question, qui m'interpelle : combien d'entre ont besoin ou ont eu besoin de voir un psy ? Dans ton cas, Rayon Vert, tu me parais d'une clairvoyance à toute épreuve : comment as-tu trouvé cet apaisement ? Fais-tu de la sophro ? Du sport ? Une activité artistique ?

Oui, je vais bien voir un psy, et ça fait une sacrée paie Wink (ça se dit en France ça, ou c'est un belgicisme?)

Je ne fais qu'un peu de sport (volley donc Wink ), pas de sophro, je n'arrive pas encore vraiment à méditer (je sais que ça aide grandement), mais réussis de plus en plus souvent à revenir dans l'instant présent. Mais j'ai pratiqué une tonne de méthodes différentes, tant corporelles, que des techniques, des thérapies, des soins, traitements alternatifs en tous genres. Certaines m'aident, me soutiennent, d'autres m'aident à guérir de problèmes tels que la transparence sociale, et certaines passent à la trappe.
Pour moi, aller chez le psy sert plus à parvenir à voir clair dans le chemin qu'on fait, à avoir du soutien, et surtout être compris par au moins une personne. Mais le véritable travail, logiquement se fait ailleurs. Je parle pour les psychothérapies de la parole.

Et pour la « clairvoyance à toute épreuve », tu m'as fait sourire. Si ça c'est pas être remarquée Wink Mes chevilles ont pété instantanément à la lecture de ces quelques mots Wink
Va falloir des semaines pour que je m'en remette Wink

C'est vrai que ça fait du bien à l'ego, mais je pense qu'il vaut mieux s'en passer à ce niveau-là. Par contre, c'est pour moi surtout un encouragement à aller de l'avant. Oser dire les choses, oser prendre le risque de ne pas être comprise, oser ne pas avoir de retour et rester dans le doute, oser prendre le risque aussi d'être niée dans ce que je dis, dans ce que je vis et je ressens, et dans ce que je suis. Car de temps en temps, comme aujourd'hui, il y a un retour, deux retours mêmes, et pas n'importe quoi en plus, qui me prouvent que finalement la présence de ce silence toutes les autres fois, n'est finalement peut-être qu'un malentendu (malentendu symbolique on va dire).

Cela dit, j'ai tendance à voir de plus en plus l'aspect positif des choses. Et dans ce sens, j'ai envie de penser que ce malentendu peut vraiment nous servir. Parce que s'il nous envoie vers le fond parce qu'on n'a rien à quoi se rattacher puisqu'on est transparent(e)s, c'est aussi lui qui permet de rebondir et d'aller au delà de l'apparence pour retrouver notre authenticité et une forme de témérité qui peut nous servir.

Car sans doute que la difficulté du HP, haut potentiel, c'est justement de ne pas réaliser le potentiel en question. Et si sa lucidité peut l'envoyer au fond du trou, elle peut aussi l'envoyer aux sommets une fois rebondi sur ce fond de trou. C'est ma croyance actuelle.
Je veux dire par là que je pense de plus en plus (je peux me tromper, et si je m'exprime dans la généralisation, je suis consciente que ça ne concerne pas forcément tous les HP), que les problèmes rencontrés par les zèbres, sont presque des conditions intrinsèques à la réalisation de ce potentiel. Quand on réussit à passer au travers de ces problèmes, on a alors de quoi réaliser le potentiel. Mais aussi, sans avoir réussi à passer à travers, on se condamne probablement à garder le potentiel sans le réaliser.
Et si ce que je dis devais correspondre à une forme de réalité, alors on a les premières clés en mains pour arriver à cette réalisation.

Ben oui, je sais, mes chevilles sont dans un état lamentable Wink
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Message par Guard 'n wall PB Ven 7 Déc 2012 - 2:30

Un petit mot pour dire que je me retrouve dans ce que vous dites Borntobewild et Rayon Vert. Et je trouve les paroles de cette dernière sages.

Borntobewild a écrit:comment fais-tu lorsque tu es obligée de fréquenter des gens par obligation (familiale, en ce qui me concerne), alors que ces mêmes personnes, certainement involontairement, te font beaucoup de mal
Si certaines personnes te rendent malade, il faut arrêter de les fréquenter. Famille ou pas. Où est-il écrit que nous sommes obligés de fréquenter telles ou telles personnes? Mais je sais que cet éloignement n'est pas facile pour tout le monde.

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Message par Invité Ven 7 Déc 2012 - 2:48

Un aspect qui n'a pas encore été évoqué[...]
Est-ce que ça parle à quelqu'un ce que je dis ou est-ce que c'est complètement codé?

Moi aussi ce que tu as écrit là me parle, Rayon vert (y compris la p'tite question paradoxale en guise de conclusion Wink ).

Le seul hic, c'est que quelquefois, on ne "cause" pas uniquement pour s'exprimer, mais aussi pour créer du contact... Sauf qu'on ne sait pas trop créer du contact sans passer par le sens de la parole (mouais, il est tard, je le sens... ).

Bon, sinon, passer des années à communiquer tout seul, ça permet de développer non seulement la confiance en soi, mais aussi un humour propre indécrottable, c'est tout bénef pour l'hygiène mentale (ça n'en a pas l'air mais c'est du premier degré, je le jure !).
Ça doit être une forme d'autonomie ou d'auto-gestion...

Là où ça risque de coincer pour les hésitants à s'exprimer, c'est au niveau de l'investissement émotionnel. Comme tu le dis, commencer là où cet investissement est le moins marqué, mais pour un zèbre un peu démuni sur le plan de la confiance en soi...
Tu mentionnes le sentiment de n'avoir plus rien à perdre pour se jeter à l'eau (de mémoire, si je ne me trompe pas), et je te rejoins (avec une bouée). Mais en arriver là peut exiger une longue période de multiples renoncements parfois (d'autant plus longue et d'autant plus dure qu'on est persévérant et résistant dans l'"adversité" - intérieure ou autre - justement ).
Je me demande dans quelle mesure, pour faire entendre sa voix même quand on a le sentiment de ne pas être dans le ton, il ne faut pas s'être déjà largement cassé les dents sur de nombreux os... Et si on n'y a laissé que les dents ?




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Message par Guard 'n wall PB Ven 7 Déc 2012 - 3:36

On finit à la soupe?

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Message par borntobewild Ven 7 Déc 2012 - 7:45

"Je me demande dans quelle mesure, pour faire entendre sa voix même quand on a le sentiment de ne pas être dans le ton, il ne faut pas s'être déjà largement cassé les dents sur de nombreux os... Et si on n'y a laissé que les dents ?"

Sans les dents, on risque de faire peur ! Avant toute chose, je pense qu'il faut être passé chez un excellent dentiste pour s'équiper d'un bridge inusable ! Car finalement, pour beaucoup de gens, c'est ce qui compte avant tout : l'apparence du beau, du lisse, du droit, du standard, du bon "ton", comme tu le dis, Equinoxe… Avoir les dents cassées, un oeil en moins ou le nez tordu, soit dérange, et le contact se fait avec une insupportable condescendance, soit fait fuir et nous isole encore davantage, soit est sujet à moqueries, jusqu'à ce que cela devienne intolérable pour la personne qui en est l'objet, et qu'elle renonce à endurer davantage cette torture.

Avec un dentier tout neuf, ce qui dérange ne disparaît pas, mais reste caché derrière. Y a plus qu'à !

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Message par Pieyre Ven 7 Déc 2012 - 19:08

Quand on n'est pas dans le ton, c'est par défaut ou par excès en somme. Soit on ne s'affirme pas assez, soit on affirme trop pour les autres.
Dans le premier cas, on peut chercher à s'améliorer, selon un travail psychologique. Dans le second, j'en ai bien peur, c'est plutôt de manipulation positive qu'il faudrait user. En effet, il ne faudrait surtout pas se rabaisser ou se culpabiliser pour un défaut qu'on n'a pas.

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Message par Invité Ven 7 Déc 2012 - 21:50

@ Gardenwall :
Yep, on fait de la soupe et on a la certitude de ne pas rayer le plancher, tout bénef, j'vous dis !

@ Borntobewild :
Eh oui, ce que tu dis est exact. Mais si tu savais le mal que j'ai à sacrifier au culte de l'apparence !... Wink

@ Pieyre :
Oui, c'est vrai aussi... Mais je pense que la fausse note, c'est également quand on n'est pas dans le même référentiel que l'entourage.

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Message par Rayon Vert Ven 7 Déc 2012 - 23:30

Equinoxe a écrit:Bon, sinon, passer des années à communiquer tout seul, ça permet de développer non seulement la confiance en soi, mais aussi un humour propre indécrottable, c'est tout bénef pour l'hygiène mentale (ça n'en a pas l'air mais c'est du premier degré, je le jure !).
Ça doit être une forme d'autonomie ou d'auto-gestion...

J'avoue que je n'y avais pas pensé. Mais c'est vrai que tant que je n'osais pas causer, je ne développais pas mon humour et ne le croyais tout simplement pas drôle puisque personne n'en riait sauf moi un peu. Et depuis que je me lâche un peu au volley, c'est vrai que ça commence à venir facilement (ou recommence, car il y a des périodes dans le passé où je m'exprimais plus facilement)

Là où ça risque de coincer pour les hésitants à s'exprimer, c'est au niveau de l'investissement émotionnel. Comme tu le dis, commencer là où cet investissement est le moins marqué, mais pour un zèbre un peu démuni sur le plan de la confiance en soi...

Je pense que les zèbres concernés par la transparence, par les faux selfs etc. sont toujours assez démunis côté confiance en soi. Je pense même que c'est une caractéristique quasi sine qua non de la zebritude, mais bon, ça n'est qu'une opinion du moment.

Tu mentionnes le sentiment de n'avoir plus rien à perdre pour se jeter à l'eau (de mémoire, si je ne me trompe pas), et je te rejoins (avec une bouée). Mais en arriver là peut exiger une longue période de multiples renoncements parfois (d'autant plus longue et d'autant plus dure qu'on est persévérant et résistant dans l'"adversité" - intérieure ou autre - justement ).

Tu me fais réfléchir là. Car tout à coup, le « rien à perdre », je le comprends dans deux sens possibles.
Si on a fait un très long cheminement vers le fond, c'est sûr qu'on n'a plus grand chose à perdre. Mais je ne sais pas quelle est la proportion des zèbres qui vivent cette descente. Ils ne sont pas peu, ça je sais, mais pas forcément nombreux.

Mais on peut utiliser l'autre sens de « rien à perdre ». Si je participe à un groupe d'une activité que je viens de commencer, en dilettante, rien de fondamental pour moi, mais un bon moyen pour apprendre à me socialiser; je peux me permettre de faire des échecs et de tester mes capacités à aller au-delà de mes doutes. Dans ce cas, le « rien à perdre » est nettement plus léger. Juste, je commence une activité qui n'est pas vitale pour moi, qui pourrait devenir très agréable si je parviens à m'y socialiser, mais sur laquelle je ne mise pas tous mes atouts. Alors je peux me permettre d'être qui je veux, mettre des masques, être moi-même, être tout à la fois. Je ne suis pas en train de préconiser d'apprendre à multiplier nos façades. Au contraire, le mieux c'est de tenter de les bazarder. Mais bon, tenter de quitter un rôle, consiste déjà à en enfiler un autre. L'idée c'est plutôt de lâcher prise, ne pas tout contrôler, être comme ce qui sort tout seul (enfin, sans être destructeur non plus). Et aussi apprendre à accepter nos contradictions.

Je me demande dans quelle mesure, pour faire entendre sa voix même quand on a le sentiment de ne pas être dans le ton, il ne faut pas s'être déjà largement cassé les dents sur de nombreux os... Et si on n'y a laissé que les dents ?


J'ai l'intuition que non. De toute façon, si on est trop amoché on n'est plus capable que de se casser des dents supplémentaires quelle que soit l'initiative que l'on prend. Donc si on est vraiment amoché, faut pas jouer avec le feu.
J'ai connu une période où je n'aurais pas été capable d'essayer de tenter ce que je propose ici dans l'échange. J'étais de loin trop amochée.
A l'époque je me serais probablement opposée à tout ce que j'ai dit ici dans les derniers messages. J'aurais cru cela tout simplement impossible : pas crédible.
Je me suis prouvé à présent le contraire.
Et j'ignore s'il y a beaucoup de gens qui ont la chance de se refaire des bonnes dents sur ce genre de chemin. C'est d'ailleurs pour ça que j'ai du mal à me taire. Car si je peux guérir (je suis en chemin, je n'ai pas encore toutes les clés en mains), tout le monde peut en guérir. Il n'y a pas de raison que je sois une exception.

Cela dit, l'exemple des dents n'est pas assez représentatifs, car on ne peut guérir de dents amochées, on peut juste les remplacer par des dents artificielles, alors qu'au niveau psychologique, il y a vraiment une guérison possible sans passer par des artifices.
Mais malgré tout ça ne guérit en général pas tout seul. Il ne faut pas s'attendre à ce que nos peurs et colères inappropriées, nos allergies, diminuent avec le temps si on ne fait rien pour y arriver. Il existe actuellement de plus en plus de méthodes pour en guérir. Certaines peuvent même s'apprendre en solo, mais je persiste à penser que la psychothérapie reste indispensable, alors en complément, pour cadrer cela. C'est à mes yeux même primordial – mais pas avec n'importe qui.

Gardenwall GB a écrit:On finit à la soupe?

Ya la panade aussi. Le porridge, les crèmes glacées, le chocolat chaud, la mayonnaise, le ketchup, toutes les purées, la chantilly, les coulis, .... Smile

borntobewild a écrit:"Je me demande dans quelle mesure, pour faire entendre sa voix même quand on a le sentiment de ne pas être dans le ton, il ne faut pas s'être déjà largement cassé les dents sur de nombreux os... Et si on n'y a laissé que les dents ?"

Sans les dents, on risque de faire peur ! Avant toute chose, je pense qu'il faut être passé chez un excellent dentiste pour s'équiper d'un bridge inusable ! Car finalement, pour beaucoup de gens, c'est ce qui compte avant tout : l'apparence du beau, du lisse, du droit, du standard, du bon "ton", comme tu le dis, Equinoxe…

Je n'en suis pas sûre. Les faux selfs c'est apparemment le truc des zèbres non? Wink surtout que les dents ne sont pas faites pour l'apparence, mais bien pour manger. Mais l'image des dents cassées ne correspond pas au cas de figure.
Je pense qu'on est plutôt brûlé au troisième degré un peu partout. Ca veut dire qu'on ne peut plus nous toucher, et que le moindre frôlement nous fait hurler. C'est pas qu'on déteste les autres, mais, temporairement on doit vraiment éviter tous les contacts.

Mais ça se soigne Wink C'est quand ça commence à cicatriser qu'on peut se lancer et oser s'exprimer, tout en évitant les lieux fréquentés par des lance-flammes.

Avoir les dents cassées, un oeil en moins ou le nez tordu, soit dérange, et le contact se fait avec une insupportable condescendance, soit fait fuir et nous isole encore davantage, soit est sujet à moqueries, jusqu'à ce que cela devienne intolérable pour la personne qui en est l'objet, et qu'elle renonce à endurer davantage cette torture.

C'est possible, mais ce n'est pas sûr. Si quelqu'un qui a la face complètement amochée de toutes parts, se présente avec une belle assurance, il y a des chances qu'on ne le lui fera pas payer. La réaction des autres est bien souvent tout à fait en adéquation avec ce que l'on s'attend à avoir comme réaction des autres. Il y a des gens laids comme des poux qui ont un succès social incroyable, probablement parce qu'ils sont convaincus d'être capable d'avoir ce succès. Ce sont souvent nos propres peurs qui alimentent les réactions négatives des gens.
En fait, ce qu'il y a quand on est amoché, c'est pas tant qu'on soit pas beau à voir, c'est qu'on trouille tellement d'en recevoir une de plus en pleine figure, qu'on ne montre que la face sombre de notre profil, de manière à pas trop briller.
Et quand quelqu'un voit quelqu'un d'autre qui trouille de peur de prendre des coups, ben ça donne envie d'en donner.
Il n'y a pas si longtemps je disais régulièrement que j'avais probablement une tête à claque.
C'est pas tant que les gens soient sadiques dans l'ensemble. Mais que veux-tu faire d'autre quand tu vois une tête à claque, que de lui donner des claques Wink
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Message par Rayon Vert Ven 7 Déc 2012 - 23:36

Pieyre a écrit:Quand on n'est pas dans le ton, c'est par défaut ou par excès en somme. Soit on ne s'affirme pas assez, soit on affirme trop pour les autres.
Dans le premier cas, on peut chercher à s'améliorer, selon un travail psychologique. Dans le second, j'en ai bien peur, c'est plutôt de manipulation positive qu'il faudrait user. En effet, il ne faudrait surtout pas se rabaisser ou se culpabiliser pour un défaut qu'on n'a pas.

Je ne m'inscris pas dans ce que tu dis et en même temps je suis tout de même un peu d'accord. Difficile à expliquer.
Tout d'abord, pour moi, changer consciemment et volontairement nos habitudes de comportement ne peut opérer un réel changement que si le résultat des nouveaux comportements apportent des effets qui opèrent des déclics en nous.
Je veux dire par là que simplement prendre la décision que aujourd'hui je vais causer, et me tenir à ça, ne consisterait pas en un changement. Je risque d'ailleurs bien vite me renfrogner dans ma coquille s'il s'agit de tenter d'appliquer de nouvelles règles.
C'est sans doute sur l'expression « chercher à s'améliorer » que j'achoppe.
Les changements psychologiques se passent à un autre niveau.
Si j'ai une blessure qui saigne, mettre un pansement après avoir désinfecté ne consiste pas à faire guérir la blessure, juste je la protège des infections et de toutes réouverture. C'est le corps lui-même qui opère la guérison : le sang coagule en premier, et de nouvelles cellules se forment, reforment une partie du tissu amoché pour finir par former une couche assez solide sous la croute de sang coagulé qui pourra être éliminée quand le nouveau tissu sera assez résistant. Volontairement, à part la désinfection et la protection, je n'aurai rien fait.

Or pour moi, la difficulté que nous avons à prendre notre place dans les groupes n'est pas liée à un défaut qui serait une zébrure de zèbre. Pour moi c'est le résultat d'une blessure psychologique qui s'est renforcée avec le temps et qui n'a jamais été soignée. Et toute activité sociale n'est alors qu'un couteau qu'on remue dans la plaie, sauf quand on reste dans notre coquille.
Et donc pour moi le fait qu'on prenne trop ou pas assez de place ne constitue que les deux côtés d'une même médaille. Et ce n'est pas quelque chose à améliorer, mais dont il faut guérir.
Car ce n'est pas parce qu'on a un fonctionnement intellectuel un peu différent de la majorité que les groupes nous mettent sur la touche. C'est parce que notre fonctionnement intellectuel nous fait interpréter le fonctionnement de groupe autrement que ce qu'il est et qu'on en tire les mauvaises conclusions, et qu'on n'arrête pas soi-même de se taper la tête contre les murs. A force, les autres du groupe nous y aident, c'est vrai. Mais ce ne sont pas les autres qui sont à l'origine de notre manque de confiance. Je ne le crois pas (encore une fois, ça n'est que mon opinion, mais plus ça va, plus elle se renforce).
C'est assez difficile à croire, et pourtant, s'il est possible d'en guérir, ça ne peut pas être autrement. Mes doutes tombent au fur et à mesure que je suis en train d'en guérir. La guérison n'étant pas assez assurée, je reste dans le doute. Mais cela ouvre pour moi énormément d'espoir, pour moi-même d'abord, mais tous ceux qui pourraient être concernés et qui se croient pas loin du fond du trou.
Et je n'ai rien à perdre à aller dans cette direction, au contraire : tout à gagner.

Et pour la manipulation « positive », je me suis déjà exprimée ailleurs Wink
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Message par Invité Sam 8 Déc 2012 - 0:25

J'aime bien ton langage imagé, Rayon Vert, je comprends généralement mieux les métaphores que la forme rhétorique, qui me demande plus d'efforts de compréhension (question de pratique sans doute).
Je suis globalement plutôt d'accord avec ce que tu dis, je tique un peu malgré tout sur la question de tester son rapport à la communication dans un groupe dont on n'attend que peu. Je me demande dans quelle mesure un zèbre "transparent" ne va pas avoir tendance à attendre beaucoup trop, en termes de reconnaissance de son existence, de sa participation à un groupe quel qu'il soit. S'il n'y a pas déjà un travail de détachement qui doit avoir été effectué à la base pour que l'expérience soit concluante. Non ?
Du point de vue des techniques psy, ce n'est pas grosso modo la technique cognitive-comportementale ? (juste par curiosité, je n'ai pas bien exploré ce domaine).
Et reste malgré tout, je pense, la question de l'incommunicabilité d'une certaine forme de perception globale qui ne peut pas passer par le raisonnement et le langage. mais je m'éloigne du sujet.

Je veux bien le lien sur le fil concernant la manipulation positive, si vous avez le temps et s'il existe un fil dédié, je ne vois pas trop de quoi il s'agit.

Merci ! Wink

Borntobewild, excuse-moi j'ai un peu squatté ton sujet (mais j'ai fini) Smile

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Message par Pieyre Sam 8 Déc 2012 - 7:16

Rayon Vert, si nous sommes un peu d'accord, c'est un début. J'accueillerai favorablement toute ouverture de ta part.

Équinoxe, pour la manipulation positive, c'est juste une façon de parler, pour dire que parfois on doit se livrer à cet expédient, par exemple en contre-manipulation.

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Message par borntobewild Sam 8 Déc 2012 - 9:15

Pas de problème, Equinoxe, j'ai lancé le sujet justement pour avoir des réponses, des pistes, et je suis heureuse d'en voir autant, et aussi de voir que ce sujet prend d'autres directions.
Je relis tout ce que vous avez écrit, et je me rends compte que je suis dans l'erreur. Mes réflexions ne sont pas bien orientées, je me trompe de chemin. Je suis parfois d'une connerie atterrante. Mais je suis dans un labyrinthe, là, et j'ai deux options : soit je me creuse les méninges pour savoir, par déduction logique, quel chemin je dois prendre, soit je m'écoute moi et je prends le chemin que me dicte mon instinct.
Je veux toujours tout contrôler, c'est peut-être pour ça que tout se barre en c… lles. Finalement, je suis peut-être constamment dans le paraître, pour ne pas voir à quel point ma connerie est atterrante et la sensation de vide omniprésente.
Brrrr…

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Message par Rayon Vert Sam 8 Déc 2012 - 14:56

Equinoxe a écrit:J'aime bien ton langage imagé, Rayon Vert, je comprends généralement mieux les métaphores que la forme rhétorique, qui me demande plus d'efforts de compréhension (question de pratique sans doute).

Merci Equinoxe, et ça me rassure.
Moi aussi les métaphores m'aident à comprendre sinon je n'en parlerais pas. C'est un peu comme si ça mettait les points sur les 'i', comme si ça empêchait les malentendus.

Je suis globalement plutôt d'accord avec ce que tu dis, je tique un peu malgré tout sur la question de tester son rapport à la communication dans un groupe dont on n'attend que peu. Je me demande dans quelle mesure un zèbre "transparent" ne va pas avoir tendance à attendre beaucoup trop, en termes de reconnaissance de son existence, de sa participation à un groupe quel qu'il soit. S'il n'y a pas déjà un travail de détachement qui doit avoir été effectué à la base pour que l'expérience soit concluante. Non ?

Peut-être que justement c'est un travail de détachement que cela opère et rien d'autre.
Moi ce qui m'a frappé quand j'ai commencé à lâcher mon humour et mes remarques au volley, c'est que personne n'y réagissait. Frustrant au départ. Je me suis tout de même dit aussi : mais ils ne s'y opposent pas, ils ne se moquent pas. Juste, soit ils ne remarquent pas, soit ça leur passe au-dessus ou quelque chose du genre. Et à partir de ça je me suis dit : puisqu'on ne me le reproche pas c'est que je ne fais de mal à personne, or je me fais du bien à moi-même : donc toujours rien à perdre, je peux continuer. Ce que j'ai fait. Et puis, avec le temps, de semaine en semaine, je vois que c'est comme si j'étais de moins en moins transparente. On me fait des remarques, on rit avec moi, je ne me sens plus un pion qui ne compte pour rien.

Du point de vue des techniques psy, ce n'est pas grosso modo la technique cognitive-comportementale ? (juste par curiosité, je n'ai pas bien exploré ce domaine).

Je ne connais pas les techniques cognitives-comportementales. Je pense à toutes les techniques qui travaillent à aider à quitter le mental pour aller vers le corps, le coeur, les émotions : EFT, EMDR, somatic experiencing sont les 3 que je pratique, mais il y en a probablement d'autres. La méditation est sans doute aussi un énorme coup de pouce. La cohérence cardiaque un peu aussi.

Et reste malgré tout, je pense, la question de l'incommunicabilité d'une certaine forme de perception globale qui ne peut pas passer par le raisonnement et le langage. mais je m'éloigne du sujet.

Je pense qu'elle peut passer, mais qu'il faut se donner la peine d'apprendre à mettre des mots sur les choses les plus difficile à expliquer.
A moins que je ne comprenne pas de quoi tu parles.

Je veux bien le lien sur le fil concernant la manipulation positive, si vous avez le temps et s'il existe un fil dédié, je ne vois pas trop de quoi il s'agit.

En fait, la manipulation positive était défendue par quelqu'un sur un fil concernant la manipulation tout court :
https://www.zebrascrossing.net/t7732-zebre-et-manipulation?highlight=manipulation

Borntobewild, excuse-moi j'ai un peu squatté ton sujet (mais j'ai fini) Smile

Borntobewild, excuse-moi, j'ai répondu aux digressions de Equinoxe qui a squatté ton sujet, ce qui fait que ça n'a pas été fini Wink

borntobewild a écrit:Je relis tout ce que vous avez écrit, et je me rends compte que je suis dans l'erreur. Mes réflexions ne sont pas bien orientées, je me trompe de chemin. Je suis parfois d'une connerie atterrante. Mais je suis dans un labyrinthe, là, et j'ai deux options : soit je me creuse les méninges pour savoir, par déduction logique, quel chemin je dois prendre, soit je m'écoute moi et je prends le chemin que me dicte mon instinct.
Je veux toujours tout contrôler, c'est peut-être pour ça que tout se barre en c… lles. Finalement, je suis peut-être constamment dans le paraître, pour ne pas voir à quel point ma connerie est atterrante et la sensation de vide omniprésente.
Brrrr…

J'aime beaucoup ta description de comment tu fonctionnes, elle me correspond assez aussi Wink

En fait, bien que l'étiquette de surdoué nous soit parfois collée, on est aussi, et peut-être surtout pas très habiles dans beaucoup de domaines.
L'accepter c'est déjà sans doute en stopper pas mal de conséquences négatives. Et, bonne nouvelle, ces habiletés peuvent s'acquérir, on aurait juste raté un apprentissage, justement car on a un QI un peu trop élevé. Il a pris toute la place, mais du coup il n'en a pas laissé aux autres fonctions. Et en plus, sous prétexte que notre logique est tout ce qu'il y a de plus rationnel, ce mental veut tout contrôler. Mais si cette rationalité est effective dans des trucs comme les maths, elle ne l'est pas du tout dans le domaine de la psychologie, raison pour laquelle on n'arrête pas de se leurrer et se casser la figure, ce qui nous fait endosser très souvent des rôles de Calimero.

Et dans ce que tu exprimes, je lis immédiatement que finalement ton mental te piège à aller dans la mauvaise direction, alors que ton intuition te dicte la bonne direction, mais que tu as encore du mal à l'écouter.

Notre problème (bon, il se peut que la généralisation soit abusive, mais il est probable que non), c'est d'avoir un mental qui fonctionne à fond la caisse et qui nous empêche d'accéder consciemment aux autres aspects de la vie : intuition, coeur, corps etc.
Et plus ce mental nous piège, plus les claques que l'on prend vont être gérées par le mental (cercle vicieux) et nous envoyer vers le fond.

Quand tu dis que tu es peut-être constamment dans le paraître, je n'en suis pas si sûre. Il est probable que ton mental, dans sa volonté de tout contrôler, cherche à te rendre le plus « conforme » possible, pour rentrer dans ce moule d'une personne acceptable, visible, ..... normale quoi Wink Ce n'est pas tant que tu cherches à donner une image fausse de toi que de chercher à juste entrer dans la case dans laquelle tu crois devoir appartenir.
C'est pas un jugement hein Wink juste que je fonctionne comme ça et que j'imagine que ce que tu exprimes traduit cela. Sans doute que c'est ça le fameux faux self. Mais le démasquer ne veut pas dire qu'on voit le vrai self derrière Wink C'est ça qui rend la chose si compliquée. Enfin, ça et notre mental qui a le don de tout complexifier.

En ce qui concerne ta connerie atterrante, ne t'enfonce pas ça trop profondément dans la tête, tu pourrais finir par en être convaincue Wink
En fait, ne pas s'écouter n'est pas preuve de connerie, plutôt de naïveté ou d'ignorance. S'il n'y avait rien à écouter, on pourrait peut-être parler de connerie Wink

Cela dit, accepter qu'on fait en effet des conneries, ça soulage énormément. Car tant qu'on se croit au-dessus de la norme - QI oblige - non seulement on se met dans l'obligation de tenter d'être parfait (contrôler, toujours se contrôler) – quelle pression - , mais en plus on se leurre sur qui on est vraiment. Tous les humains font des conneries, et l'air de rien c'est heureux, sinon la vie n'aurait pas de sel. Quel bonheur alors que de se donner le droit à la connerie Wink
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Message par Pieyre Dim 9 Déc 2012 - 6:02

Rayon Vert, je n'ai pas fait l'effort hier te de répondre dans le détail parce que je n'étais pas en forme, mais aussi parce que tu as un discours systématique qui n'incite pas au débat théorique. Je peux me tromper, mais ta façon de développer abondamment des conceptions sans doute justes mais partielles, me semble révélatrice.

Mon histoire personnelle ne correspond pas au schéma d'une blessure psychique; c'est ce que je crois. Certes ma timidité et la prise de conscience que je n'avais pas la force de m'affirmer en face de ceux qui faisaient montre plus naturellement que moi d'une sorte de violence m'a souvent fait adopter une posture de retrait dont j'ai souffert. Une autre éducation m'aurait permis de compenser mieux, sans doute, mais pas suffisamment, je le crois. Il y a des déterminants innés à tout, que ce soit pour les dons ou pour les lacunes; je ne vois pas comment il pourrait en être autrement.

C'est surtout sur le plan intellectuel que j'ai développé une confiance en mes possibilités qui m'a placé en décalage, non pas tellement dans la conversation à deux, mais relativement au groupe, qui correspond à un esprit particulier. Je ne me suis jamais intégré aux groupes, parce que j'avais des difficultés à le faire, mais aussi parce que je tenais à maintenir l'avantage d'une lucidité et surtout d'un jugement intellectuel que je ne voulais pas brider pour qu'il corresponde un esprit de consensus mou empreint d'un besoin de s'inscrire dans une ligne commune. La diversité s'exprime au sein du groupe, certes, mais il y a souvent un dominant ou une idée dominante implicite, faite de déterminations sociales que je n'ai jamais hésité à dépasser en affirmant mes idées de façon indépendante, souvent du bout des lèvres, mais parfois sous la forme d'un pavé dans la mare.

Aussi je pense que, dans mon cas, mon expression a été déterminé non tant par un défaut d'adaptation que par la volonté de conserver en dépit de la force de coercition du groupe des convictions propres. J'en ai d'ailleurs eu confirmation dans le fait que j'ai été généralement reconnu justement par ceux qui ont eu comme moi la possibilité d'avoir une expression autonome.

C'est une posture d'orgueil qui n'est pas exempte parfois de vanité. D'ailleurs je me trompe bien souvent en m'exprimant trop rapidement. Aussi je suis obligé de corriger après coup, en donnant l'impression de revenir sur ce que je pense. C'est que mon jugement est difficilement global. Il s'attache d'abord à une idée qui n'est qu'une hypothèse de travail, parfois pertinente, en touchant à l'essentiel de la question envisagée, parfois réfutable facilement par ceux qui ont ce jugement global, c'est-à-dire globalement juste, mais pas forcément aussi précis.

Dans une perspective différente, mais qui se rapporte à ce que je défends, envisageons une telle idée, cette fois irréfutable. Si, dans un groupe jusque-là strictement masculin, une femme tente de s'intégrer, il va lui falloir montrer qu'elle est légitime, en se montrant à la hauteur de ce qui est attendu. Le fait d'être une femme ne correspond pas à une faille psychique ou à un manque de confiance contingent par rapport au groupe. C'est une différence de nature. Il existe aussi de telles différences de point de vue de la personnalité, qui peuvent être acquises mais aussi innées; c'est ce que je veux dire.

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Message par Rayon Vert Lun 10 Déc 2012 - 1:57

Bonjour Pieyre,

J'avoue me reconnaître en partie dans ton témoignage. Bien que, ces derniers temps, je change un peu. Je me sens moins hors des groupes. J'exprime plus facilement mes idées qui ne correspondent pas au courant du groupe, tout en essayant de ne pas chercher à les défendre, juste je me contente de les exprimer une fois. Et j'avoue que je m'en porte mieux qu'avant, me sentant moins critique face à ce à quoi je n'adhère pas forcément a priori.

Et, pareil que toi, j'apprends à reconnaître et accepter quand je me trompe (ça ne réussit pas encore à tous les coups), et c'est tellement plus confortable que de rester sur la défensive.

Dans une perspective différente, mais qui se rapporte à ce que je défends, envisageons une telle idée, cette fois irréfutable. Si, dans un groupe jusque-là strictement masculin, une femme tente de s'intégrer, il va lui falloir montrer qu'elle est légitime, en se montrant à la hauteur de ce qui est attendu. Le fait d'être une femme ne correspond pas à une faille psychique ou à un manque de confiance contingent par rapport au groupe. C'est une différence de nature. Il existe aussi de telles différences de point de vue de la personnalité, qui peuvent être acquises mais aussi innées; c'est ce que je veux dire.

Pour moi, si la nature fait que les hommes et les femmes sont un peu différents, il y a surtout que l'éducation et les conditionnements sociaux amènent à de plus grosses différences. Entre autre justement celle de l'assurance.
L'adage dit qu'une femme, pour devenir PDG doit pouvoir se montrer bien plus compétente que tout homme qui pourrait le devenir. De la même manière, par rapport à des femmes comme Madame Thatcher, on a toujours dit que sa réussite était liée au fait qu'elle prenait un comportement d'homme pour se faire valoir. Et je trouve tout cela assez logique.

Je pense qu'en fait, les femmes sont en général très conditionnées dans la soumission, et que donc, dans un groupe avec rien que des hommes, elles ont pas mal de longueurs de retard pour se faire valoir. Elles risquent d'ailleurs, et ça c'est un cas souvent répertorié, de se faire harceler. Et ce n'est certainement pas la différence naturelle qui engendre ça, juste les préjugés et habitudes de comportement acquis pour chaque genre. Ce n'est pas une règle absolue, mais une nette tendance.
Et si la femme est d'un côté encore soumise, l'homme de l'autre, a encore souvent tendance à être dans le rapport de force, avec aussi un préjugé souvent assez tenace de ne vouloir à aucun prix pouvoir ressembler à une femme. Une femme seule dans le groupe aura donc pour effet de faire augmenter l'aspect rapport de forces entre les hommes, et à la rigueur, directement au détriment de la femme.
Et il se peut que ce soit tout l'inverse qui se passe, mais avec les mêmes préjugés et conditionnements finalement : les hommes se mettent à surprotéger la femme (tendance parternaliste alors), qui bien installée dans sa soumission trouvera cela extrêmement confortable et appréciera de la sorte être le centre de toutes les attentions.

Bref, je pense que les relations égalitaires entre hommes et femmes dans des groupes où la représentation des uns et des autres n'est pas du tout proportionnelle, ben c'est pas gagné d'avance, même s'il existe des groupes qui y parviennent.

Ce sont des généralisations bien sûr, et ces choses sont assez fort en train de changer. Je parle pour la génération des 40-60 ans. J'ai bien l'impression qu'en dessous de ces âges, c'est nettement moins prononcé, voire même inexistant. Donc j'espère me tromper sur toute la longueur Wink

Sinon, j'ai déjà pas mal de fois participé à des groupes de femmes avec un seul homme, et là, ça ne pose pas de problème, car tant l'aspect soumission que celui de rapport de force n'interviennent plus avec la même intensité.

En fait, c'est par la relation homme-femme que je pense avoir commencé à comprendre justement, il y a de ça déjà 25-30 ans, l'idée que quand on est confronté à un problème face à d'autres personnes, ce n'est que soi qui en détient la solution.
En tant que femme, et sacrément féministe à l'époque, j'ai compris d'un coup que les revendications des femmes n'avaient pas de sens, tout d'abord car elles fonctionnent dans le rapport de force et que ça ne mène pas bien loin face à des hommes que cela renvoie vers leur tendance (conditionnée) de départ. Mais aussi car seules les femmes y voyaient au départ un problème, et que donc ce sont elles qui détenaient les solutions.

Et pour moi ça vaut aussi pour les hp.
Si en tant que hp nous nous sentons confrontés à des problèmes relationnels dans les groupes, cela ne veut dire, ni que les groupes sont problématiques, ni que nous sommes problématiques, mais que si c'est nous qui rencontrons le problème, c'est nous qui pouvons trouver la solution, et elle passe, à mon avis, par une propre remise en question.
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Message par Roland7 Lun 10 Déc 2012 - 15:13

borntobewild a écrit:Pas de problème, Equinoxe, j'ai lancé le sujet justement pour avoir des réponses, des pistes, et je suis heureuse d'en voir autant, et aussi de voir que ce sujet prend d'autres directions.
Je relis tout ce que vous avez écrit, et je me rends compte que je suis dans l'erreur. Mes réflexions ne sont pas bien orientées, je me trompe de chemin. Je suis parfois d'une connerie atterrante. Mais je suis dans un labyrinthe, là, et j'ai deux options : soit je me creuse les méninges pour savoir, par déduction logique, quel chemin je dois prendre, soit je m'écoute moi et je prends le chemin que me dicte mon instinct.
Je veux toujours tout contrôler, c'est peut-être pour ça que tout se barre en c… lles. Finalement, je suis peut-être constamment dans le paraître, pour ne pas voir à quel point ma connerie est atterrante et la sensation de vide omniprésente.
Brrrr…
Ni "l'instinct", en réalité ton fonctionnement émotionnel spontané, automatique (conscient et inconscient), ni la "déduction logique" (conditionnée implicitement par tes émotions et tes croyances sur la question), ne sont fiables, selon moi.

D'abord il est important d'avoir de l'amitié pour soi-même !

Et, face à de telles situations (ta "transparence" dans la réunion, et ta réaction actuelle), essayer de se pardonner à soi-même et aux autres, de garder la conscience de la relativité de tout cela ...
Juste se dire : j'observe, je suis présente, je ressens ... les choses et la situation révélera son sens avec le temps ...

Découvrir et reconnaître aussi, à quel point tu attends des autres, ou de la vie, ou d'une personne particulière, un regard, une considération, une attention, une reconnaissance ... une présence, une attention tissée d'amour, en réalité, et au final .... comme chacun d'entre nous.
Et le manque de tout cela te brûle, te rend douloureusement sensible à cette situation, cette exclusion, qui se répète.
Et la machine (mentale-émotionnelle) s'emballe ... :
Tu te sens mal, et tu "frappes" encore plus fort, interventions plus pointues, plus d'humour ....
Et du coup, il y a les "trop proches", fascinés, et les "trop loins", indifférents, froids. Et toi, au milieu : Ou es tu ? Qui es tu ?
Avec ce cri : pourquoi moi ? Comment cela se fait-il ? Et bienvenue à ta question sur le forum.

Imagine : en deux-trois phrases tu ramènes une problématique à sa substance .... qu'est-ce qui se passe ?
Les trois quarts des gens sont emberlificotés dans une réflexion sur certains paramètres accessoires, avec des tensions émotionnelles relatives à qui s'exprime, à la place qu'il a dans le groupe, à ses propres projections sur la situation ...
Donc ce que tu dis, pour ces personnes est sans signification : cela ne résonne en rien avec les pensées et l'état émotionnel qui sont les leurs.
Donc pas de réponse.
Un quart comprend ou perçoit du sens, mais ce même élément les "tensions émotionnelles relatives à qui s'exprime, à la place qu'il a dans le groupe, à ses propres projections sur la situation", fait que certains vont trouver cela "bien" et d'autres vont être "dérangés" (dans leur statut, dans leur confort psychologique, ...), donc, sauf exception : pas de réponse ...

Comment faudrait il faire ?
En prenant conscience de ton attente, de cette souffrance que tu portes en toi, tu désamorces la "bombe" du manque ... et avec le temps, tu te positionneras de manière plus sereine, sans excès (un peu comme en parle Rayon Vert), sans le "besoin impératif d'être entendue", qui, inconsciemment, selon moi, parasite tes interventions, et fait que tu es "tenue à l'écart" ... Et tu agiras aussi, de manière à recevoir la réponse à ton manque, parce que tu deviendras disponible, ouverte, à la tendresse et à l'amour dont tu as besoin ... alors qu'actuellement tu "hurles" ta douleur, sans t'en rendre compte, et crée chez les autres, la distance que tu crains ...

Comme le dit Rayon Vert, dont j'aime beaucoup les interventions :
c'est nous qui pouvons trouver la solution, et elle passe, à mon avis, par une propre remise en question.
Prends le temps d'écouter le manque intérieur que révèle cette/ces situations ... sans t'y perdre, avec respect et tendresse pour toi, pour cette personne qui porte cette blessure en elle ...

Qui vivra verra ... J'espère être juste, pertinent dans la compréhension dont je témoigne (bien que je sache être parfaitement subjectif !), et enrichir cet échange déjà passionnant et profond que je viens de découvrir.
Merci de vos témoignages et réflexions ... Bonne journée.
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Message par borntobewild Lun 10 Déc 2012 - 16:14

Ben voilà, on en est là. Je ne sais pas quoi répondre à cela, parce que je ne veux pas faire de mal, parce que je ne veux pas non plus avoir mal. Alors je réfléchis, je me dis que si je réponds ceci ou cela, il y aura tel ou tel impact. Et pourtant, j'ai l'impression que toutes les réponses que je pourrais donner peuvent être les bonnes. Je ne comprends pas ce qui se passe en ce moment : je me trouve dans une sphère, puis dans une autre, puis dans une autre encore, et je ne trouve pas de passerelle entre chacune d'elles, comme s'il y avait une barrière. Si je choisis de prendre tel ou tel chemin, d'entrer dans telle ou telle sphère, serai-je véritablement moi ? Et comment définir ce moi ? Qui est-il réellement ? J'ai l'impression que j'ai tellement passé de temps à faire semblant, que je ne sais plus où est la vraie nana que je suis, si je l'ai su un jour. J'ignore si elle est compatible avec ma vie sociale, familiale, professionnelle, que j'ai la chance d'avoir épanouie, et j'ai très peur de le savoir, d'où ces questionnements, peut-être. Je crois que la notion d'amour-propre, ou même d'amitié, seulement, avec soi-même, est finalement à des année-lumière de ma galaxie, et c'est cet apprentissage que je dois faire, cette éducation que j'ai loupée. Mais cela en vaut-il la peine ? La personne que je risque de redécouvrir en vaut-elle la peine ?
Oulà, je me demande s'il n'y a pas plus de boulot que je ne le croyais ! La thérapie que j'ai commencée en septembre m'enfonce petit à petit dans de nouveaux questionnements. J'ai aussi fait une séance de mayeusthésie qui m'a amenée dans des profondeurs auxquelles je ne m'attendais pas. Parfois, j'ai envie d'aller jusqu'au bout, mais je suis terrifiée à l'idée de me retrouver dans un vide encore plus vide que celui que je connais parfois. Si je l'atteins, que va-t-il se passer ensuite ?
Et si j'étais complètement barje, siphonnée, que je faisais quelque chose de terrible ? Si j'oubliais un jour d'être raisonnable, sociable, posée, rassurante, rationnelle… ce moi que beaucoup connaissent ? Si je me laissais aller, tiens ? Y a-t-il des personnes qui sont totalement elles-mêmes, et qui sont-elles ? Que fait-on une fois que toutes les pierres de son mur sont par terre ? On les laisse là, on les abandonne, on les prend et on reconstruit, ou on les prend pour reconstruire autre chose ?

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Message par Roland7 Lun 10 Déc 2012 - 21:57

Tu manifestes un certain affolement, perdue dans un flot de suppositions et de peur ... Calme. Observe, cette affolement n'est pas toi, pas plus que ces suppositions, ou que ces peurs ...

Crois tu que le "moi" que t'est familier, soit vraiment sans lien ni rapport avec la "vraie personne" que tu serais au fond et que tu es supposée découvrir ?
L'une et l'autre sont étroitement imbriquée, et c'est le dévoilement des erreurs et des souffrances que tu portes en toi (dans ce "moi" qui t'est familier, mais dont tu ne connais pas la profondeur (ex : dans ta sensation de "transparence", se cache un manque de reconnaissance et d'amour dont tu n'avais pas conscience)), qui va faire émerger les énergies et l'expression d'une plus grande profondeur, plus proche d'une authenticité qui t'échappe pour l'instant.
Cette "personne" dont tu as peur (qui sera-t-elle ? qu'elle sacrifice me demandera-t-elle ? sera-t-elle bonne ou mauvaise ? ...) se construit en ce moment même par les démarches que tu fais ... elle n'existe qu'en potentiel ... bien qu'elle soit déjà aussi, réellement là.

Tout ce qui nous traverse, de pensées, d'émotions, d'intuitions, de sensations, d'états intérieurs (positifs comme négatifs), d'histoire(s) personnelle(s), de relations/rêves/situations réelles ou fantasmées, toutes ces "pierres" qui nous constituent et dont tu parles, elles ne peuvent pas être "jetées à terre", ni "abandonnées". Elles font partie d'un tout (ta personne), et en étant "comprises" et "vues", elles se transforment/transformeront en source, terreau, en graines de la nouvelle conscience/personne qui est en train de naître ...

Oui, au jour d'aujourd'hui tu es dans une grande désorientation quand à "qui tu es" "vraiment" ... Est-ce grave ? Cela t'empêche-t-il de vivre le quotidien ?
Être désorientée, sans repère, est-ce une tragédie ? C'est inconfortable, assurément ... cela peut renvoyer à des peurs anciennes aussi ...
Mais : non, ne pas avoir de certitude sur "qui je suis" n'empêche pas de vivre ! On fait avec, et à chaque moment, soit on fait "comme avant", soit on se laisse aller à "être autrement" un peu, beaucoup ou pas du tout ! Pas d'urgence, rien à résoudre ! La vie suit son cours ! Moins confortable ? plus intéressante ?
A toi de voir ! Smile
C'est ma vision des choses ... Amicalement.
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Message par Rayon Vert Mar 11 Déc 2012 - 0:20

Tout d'abord, j'ai envie d'aller dans le sens de Roland7 pour son dernier message. Je le trouve assez apaisant. J'avoue que le premier message m'a paru plus opaque. Je pense en comprendre le contenu, mais j'ai dû chercher tout de même Wink

J'avais préparé ma réponse avant de lire la sienne, qui je pense va dans le même sens, et je me permets de l'ajouter, un peu aussi pour ajouter de l'eau à son moulin.

Car je me sens frustrée et inquiète, Borntobewild de te voir toi-même dans l'inquiétude qui ne semble pas légère, due apparemment au fait que tu te sens perdue parmi toutes les pistes qu'on t'a lancées, les questions que tu te poses, et le fait que tu ne sais pas où et jusqu'où tout ça pourrait te mener.
C'est comme si, en évoquant les faux selfs, on t'avait dit que tu n'existais pas encore et que tu allais devoir chercher qui tu étais.

J'aurais envie de dire : t'inquiètes tu ne vas rien changer à qui tu es, au contraire, tu vas enfin pouvoir être fidèle à toi même.
Les faux selfs ce sont les manières (inconscientes pour la plupart, ou semi conscientes on va dire) dont on se présente aux autres. Mais à soi-même on se ment nettement moins Wink

Alors, la réponse en question :

borntobewild a écrit:Ben voilà, on en est là. Je ne sais pas quoi répondre à cela, parce que je ne veux pas faire de mal, parce que je ne veux pas non plus avoir mal. Alors je réfléchis, je me dis que si je réponds ceci ou cela, il y aura tel ou tel impact. Et pourtant, j'ai l'impression que toutes les réponses que je pourrais donner peuvent être les bonnes.

Je ne peux pas répondre pour toi, mais je peux répondre à partir de ce que moi j'ai vécu, au cas où ça ferait écho.
J'ai pas mal appris via le net, et le fait de passer par la communication écrite m'a beaucoup aidée, car en écrivant, on n'est jamais obligé d'envoyer tout de suite. Le meilleur moyen d'être sûr que ce qu'on veut émettre nous convient vraiment, c'est de le relire après une bonne nuit de sommeil, ou après quelques heures où on a été distrait par d'autres préoccupations. Et si après relecture, on n'est pas encore satisfait, qu'on sent que c'est trop impulsif, ou trop négatif, ou trop critique, ou trop autre chose, le mieux c'est de laisser attendre. Parfois je réécris tout autre chose le lendemain. Et parfois même, je décide après plusieurs relectures, de ne jamais envoyer.
Quand on sent qu'on est « serein » pour envoyer, c'est que c'est ok. Cette base là m'a énormément aidée, et m'aide encore toujours.

En fait, les « arguments » pour choisir qu'on répond ci ou ça, les raisonnements pour ces choix, mieux vaut ne pas trop en tenir compte. Le raisonnement se trouve dans les phrases écrites, mais le choix d'aller dans un sens ou l'autre, de répondre ou pas, mieux vaut le faire à partir d'autre chose que de l'argumentation. Quelque chose de l'ordre du ressenti, de l'intuition : ce qui fait qu'on va se sentir à l'aise, serein, au moment où on enverra, et pas dans une sorte de peur prémonition, que peut-être on fait une gaffe.
Je ne sais pas si ça te dit quelque chose. (si, pas, oublie)

Je ne comprends pas ce qui se passe en ce moment : je me trouve dans une sphère, puis dans une autre, puis dans une autre encore, et je ne trouve pas de passerelle entre chacune d'elles, comme s'il y avait une barrière.

Probablement que les sphères correspondent plus à des émotions que tu vis, des sortes d'humeurs (bonne ou mauvaises) que tu traverses?

Si je choisis de prendre tel ou tel chemin, d'entrer dans telle ou telle sphère, serai-je véritablement moi ?

Dans chaque sphère tu restes toi-même, même si elles se contredisent. On est tous multifacettes, surtout quand on est hp.
Mais tu pourrais aussi tenter l'expérience par moment de te montrer autre que la véritable toi. Un peu comme un jeu, et regarde si c'est confortable ou pas. Ca peut aussi être un chemin pour se rendre compte qu'il n'est pas nécessaire de « chercher » à être qui on est vraiment, car en montrant une autre façade, tu ne seras pas quelqu'un d'autre.
Surtout que, pour le moment tu dis être au stade où tu passes inaperçue : tant qu'à faire, profites-en, personne ne remarquera rien Wink

A toi de voir si tu veux prendre cette remarque au sérieux ou pas. Mais l'idée c'est de dire que ce n'est pas tellement important de donner telle ou telle image (une part de moi n'est pas du tout d'accord avec ça bien sûr Wink ), ça vaut en tout cas la peine de remarquer que quand on est autrement, les gens ne le remarqueront probablement pas plus et que de ce fait il y a moyen de jouer avec ça.
J'espère ne pas compliquer les choses. Ce que j'essaie de dire c'est que : quitte à jouer un rôle, autant en profiter pour en changer de temps en temps aussi. Comme les faux selfs ne vont pas tomber à la seconde (de toute façon, il est probable qu'il en reste toujours quelque chose), autant apprendre à jouer avec, ça permet sans doute de mieux comprendre comment tout ça fonctionne.

Et comment définir ce moi ? Qui est-il réellement ? J'ai l'impression que j'ai tellement passé de temps à faire semblant, que je ne sais plus où est la vraie nana que je suis, si je l'ai su un jour. J'ignore si elle est compatible avec ma vie sociale, familiale, professionnelle, que j'ai la chance d'avoir épanouie, et j'ai très peur de le savoir, d'où ces questionnements, peut-être.

T'inquiète, tu as toujours été qui tu es et tu le resteras. Ce n'est pas parce que l'apparence est un peu faussée et te renvoie une image floue de toi-même que ton toi-même n'est pas bel et bien là. J'ai l'impression que ce sont plutôt tous nos beaux discours qui te mettent surtout dans le flou.
Qui tu es ne peut pas disparaître en tout cas, c'est ton essence. Ce sur quoi tu te poses des questions c'est sans doute les façades que les gens perçoivent de toi et qu'ils te renvoient, et ça c'est encore assez flou.

Je crois que la notion d'amour-propre, ou même d'amitié, seulement, avec soi-même, est finalement à des année-lumière de ma galaxie, et c'est cet apprentissage que je dois faire, cette éducation que j'ai loupée.

Je pense que je vais contredire tout ce que les psys disent toujours. Mais quand on arrive à si bien cacher à tout le monde qui on est vraiment (je parle en général, pour de nombreux hp probablement en tout cas) c'est justement parce qu'on s'aime suffisamment (pas dans le sens qu'on est bon pour soi, mais qu'on tient à soi). Moi, en tout cas, j'aurais aimé qu'on arrête de me dire que je doive m'aimer. Je ne faisais que ça, en me protégeant justement à fond tellement j'avais l'impression que le monde ne m'aimait pas, et je ne comprenais pas pourquoi, je ne me sentais pas du tout haïssable.
Pour moi, la confiance en soi, l'assurance, c'est n'est pas quelque chose qu'on acquiert en apprenant à s'aimer, mais bien en apprenant à avoir confiance que d'autres peuvent très bien nous aimer aussi.
Je pense que toute la question est plus l'interprétation de comment fonctionnent les autres, soi-même, les relations etc.
L'enjeu, c'est notre regard et nos croyances, notre manière de communiquer, notre manière de nous présenter etc. Mais cet enjeu n'a pas grand chose à voir avec le choix conscient de notre manière de nous comporter. Il ne faut certainement pas commencer à se surveiller en permanence, rechercher quel comportement adopter etc. (sauf pour le jeu comme proposé ci-dessus). C'est foncer vers de nouveaux faux self alors. Les changements se feront inconsciemment, ou en tout cas loin du mental. C'est surtout justement le mental qu'il faut déconnecter. C'est lui qui a faussé toutes les pistes de nos compréhensions depuis le début. Et en fait on ne peut pas réellement « déconnecter le mental », il faut plutôt apprendre à se connecter au corps, au coeur, à l'intuition, etc.
C'est mon crédo en tout cas Wink Et à nouveau, si ça ne te parle pas, oublie.

Je coupe le message, il est trop long, suite donc au message suivant
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Message par Rayon Vert Mar 11 Déc 2012 - 0:23

Suite du message précédent :

Mais cela en vaut-il la peine ? La personne que je risque de redécouvrir en vaut-elle la peine ?

Par définition oui. C'est impossible autrement.
J'aimerais être moins péremptoire dans ce que je viens d'écrire, mais je ne pourrais franchement plus concevoir le contraire. On a bien tous des défauts, mais on est tous avant tout humain, chacun avec ses caractéristiques. Et nos défauts ne sont rien d'autre que des malentendus, des séquelles du passé, des mauvaises habitudes, mais rien de bien pire en général.

En plus, tu ne vas découvrir personne, tu es déjà qui tu es, juste au fil du temps, yaura des déclics de compréhension (plus trop dans le mental) qui te feront remarquer que la manière dont tu abordes tel problème, telle relation, telle opinion, aura changé. Il ne faut surtout pas craindre que nos faux selfs nous rendent inconnus à nous-mêmes. Ils ne sont que des techniques inconscientes pour nous présenter aux autres d'une manière la plus sécurisante possible, rien d'autres.

Oulà, je me demande s'il n'y a pas plus de boulot que je ne le croyais ! La thérapie que j'ai commencée en septembre m'enfonce petit à petit dans de nouveaux questionnements. J'ai aussi fait une séance de mayeusthésie qui m'a amenée dans des profondeurs auxquelles je ne m'attendais pas.

C'est sûr qu'on ne t'a pas épargnée non plus depuis que tu as commencé l'échange. On s'est tous mis à donner notre avis, à donner notre interprétation des choses, et pas forcément toujours cohérentes entre elles, plus ta thérapie, et la séance de mayeusthésie (je ne connais pas du tout, de quoi s'agit-il?) c'est un peu beaucoup tout ça.

Je l'ai déjà dit en d'autres termes dans des messages précédents, mais vais le répéter : ne prend surtout pas pour argent content les choses que je raconte. Je dis ma manière d'interpréter la réalité. Et elle ne peut avoir de valeur que chez ceux qui lisent et chez qui ça fait écho, sinon c'est bon pour la poubelle. Et j'aurais envie de dire, c'est pour tous les messages qui t'ont été adressés.

Ton message me donne l'impression que tu les as tous enregistrés et pris pour argent comptant, et forcément, ça fait une soupe pas possible tout ça.
Si nécessaire, oublie-les tous, on s'est peut-être tous trompés Wink

Parfois, j'ai envie d'aller jusqu'au bout, mais je suis terrifiée à l'idée de me retrouver dans un vide encore plus vide que celui que je connais parfois. Si je l'atteins, que va-t-il se passer ensuite ?

Encore une fois, j'ai envie de dire que ce n'est pas possible. Si tu fais du chemin, que tu as la patience et la persévérance, tu ne peux que rencontrer énormément de densité dans ce que tu trouveras.

Et si j'étais complètement barje, siphonnée, que je faisais quelque chose de terrible ?

Ben déjà, les gens barjes, siphonnés, capables de faire des choses terribles, ne se posent pas ce genre de questions Wink
A mon avis ce doit être une question que se posent beaucoup de HP, surtout quand on les étiquette à l'occasion de borderline, hyperactif, bipolaire, dépressif, c'est vraiment pas pour aider.

Par contre je lis entre les lignes - car c'est en dehors du mental - que tu es dans la peur, et elle n'est pas mince (« terrifiée »). La peur n'est pas quelque chose de « raisonnable », donc ton mental ne peut rien pour l'apaiser.

Je vais proposer quelque chose : serait-ce possible pour toi quand tu as peur, de regarder que tu as peur, d'avoir conscience de cette émotion, d'accepter qu'elle soit là, en continuant à la regarder? Et de te dire pendant ce temps là : tout ce que je vais penser pendant que j'ai cette peur, c'est du toc, il n'y a rien de crédible là-dedans.

A la rigueur même : écris tout ce que tes pensées te dictent pendant que tu as peur. Et quand la peur sera apaisée (c'est en général une affaire de quelques heures, liées à la présence d'adrénaline dans le sang : l'arrivée est rapide au moment où elle est déclenchée, l'apaisement prend du temps), en fonction de ce que tu penseras alors.
Plus tard, relis ce que tu auras écrit, et prouve-toi alors que ce que tu pensais pendant que tu avais peur, n'est plus la même chose que ce que tu penses quand tu es plus sereine. Alors tu verras à quel point ton mental (de hp) peut te mener en bateau.

Si j'oubliais un jour d'être raisonnable, sociable, posée, rassurante, rationnelle… ce moi que beaucoup connaissent ? Si je me laissais aller, tiens ?

Si tu restes dans certaines limites (ne rien détruire), pourquoi pas? On peut tous être un jour dans la contradiction, on a tous droit à avoir nos humeurs. Le plus rassurant c'est lâcher un peu la soupape de sécurité sans ouvrir tout grand le couvercle. Permets-toi de petites excentricités pour tester ce que ça fait, sur toi, sur ton entourage, mais rien de bien terrible. Fais-le avec beaucoup de bienveillance pour toi même, et avec la curiosité et une forme d'humour en regardant les autres : vont-ils repérer quelque chose? Wink
Change de coiffure, mets des couleurs qui jurent, ris niaisement, amuse-toi et regarde l'effet que ça fait sur toi.

Que fait-on une fois que toutes les pierres de son mur sont par terre ? On les laisse là, on les abandonne, on les prend et on reconstruit, ou on les prend pour reconstruire autre chose ?

Non, on prend un grand coup d'air, on installe le relax sur la terrasse, on fait une bonne sieste au soleil, et si on en a le courage, on va regarder un peu plus loin ce qu'il y a à voir, ou on remet ça à plus tard car il n'y a pas urgence.

Je dis ça, car pour moi, le mur qui m'entourait, et m'entoure encore partiellement est comme un donjon, dans lequel ces dernières années j'ai réussi à créer l'une ou l'autre brèche. Le jour où le mur sera écroulé, je le perçois comme un des plus beaux jours qui puisse être. Car pour me protéger je me suis construis une muraille tout autour de moi, et je ne suis plus capable de la franchir, je me suis emmurée. Donc, quand le mur s'effondre, ce n'est pas moi qui m'effondre, c'est l'inverse : c'est le jour ou je retrouve ma liberté. Moi, je serai toute pareille, mais je pourrai écarter les bras, courir, m'exposer au soleil, partir à l'aventure. La seule différence c'est que j'aurai changé la couleur de mes lunettes, j'aurai un autre regard sur la réalité, mais je resterai qui j'étais, et la réalité n'aura pas changé elle non plus, juste, je l'appréhenderai différemment.

Une autre image que j'utilise souvent c'est aussi le tunnel. Un long chemin dans le noir. Je chemine dans le tunnel tout en sachant que la vie, la vie sociale se passe ailleurs, ailleurs que dans le tunnel.
Je savais que l'unique voie pour arriver vers la sortie était de cheminer dans le tunnel. A présent, je vois la lumière du bout du tunnel, et je sais que « dehors » existe bel et bien. Avant j'en doutais encore un chouia.
J'imagine que ton tunnel est déjà moins sombre car tu as plus d'accès sur l'extérieur vu que tu es mariée avec des enfants.

Cela me rappelle l'image qu'une psy m'a donnée il y a très très longtemps et qui me parle encore. Quand on commence un chemin en psychothérapie, on ne sait pas très bien où on va, et on n'y voit pas clair. On peut alors apprendre à se contenter d'allumer une petite bougie qui va éclairer quelques pas devant, et là on posera une autre bougie, et ainsi de suite, et c'est comme ça que le chemin se fait.

Je pense que l'important c'est d'avancer à ton rythme, ne pas chercher à aller trop vite. Tu verras, les choses se feront d'elles-mêmes, et je veux bien parier très cher que tu ne le regretteras pas.
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