La crainte de déranger...
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Re: La crainte de déranger...
moi le problème, c'est qu'un jour, face à cette prise de conscience, j'ai décidé de prendre mon téléphone, pour contacter une amie qui était toujours celle qui appelait, pour cette fois, moi, faire le premier pas... Résultat : échec. (genre, pas dispo, même pour le coup de fil elle semblait ne pas y être totalement). Conclusion : elle me connaît, sait très bien que je n'appelle pas, donc, si elle veut m'appeler, elle le fait, mais si elle n'appelle pas, c'est bel et bien qu'elle n'a pas prévu de le faire, tout simplement ... Et j'ai constaté ça à quelques reprises ... Et puis, il y a la vie un peu "hors normes", qui fait que les points communs, le vécu commun sur lequel discuter est de plus en plus minime, ce qui explique une plus grande difficulté à s'appeler ...
Je crois qu'il y a aussi que, n'aimant pas souffrir, et m'étant pris plusieurs claques, je ne veux plus prendre de risques. Et pour moi, ne pas faire le premier pas, c'est être assurée que la personne veut réellement entrer en contact avec moi. Idem pour les hommes, je préfère qu'ils fassent le premier pas, car je me dis qu'au moins, je suis sûre que c'est une vraie volonté de leur part ...
Je crois qu'il y a aussi que, n'aimant pas souffrir, et m'étant pris plusieurs claques, je ne veux plus prendre de risques. Et pour moi, ne pas faire le premier pas, c'est être assurée que la personne veut réellement entrer en contact avec moi. Idem pour les hommes, je préfère qu'ils fassent le premier pas, car je me dis qu'au moins, je suis sûre que c'est une vraie volonté de leur part ...
gemma- Messages : 190
Date d'inscription : 12/04/2010
Re: La crainte de déranger...
Super PY : de temps en temps j'y arrive aussi à me dire cela, mais ya des jours où ce n'est pas assez fort, c'est dommage.
Noumi- Messages : 1336
Date d'inscription : 28/04/2010
Age : 44
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Re: La crainte de déranger...
Bah oui, mais des fois, c'est juste pas le bon moment. Puis t'as le droit aussi d'appeler des gens quand tu en as besoin. Puis, faire le premier pas, c'est le début du processus d'apprivoisement, c'est pas forcément un pas énorme, mais petit à petit on se rapproche, les pas deviennent plus faciles... (enfin ça dépend de la réaction en face aussi ), puis des fois les gens sont pas prêts....
Noumi : bah, c'est normal aussi, il y a des jours où c'est plus facile que d'autres, on a le droit de ne pas toujours être à son top de sociabilité , mais bon, les risques d'un échec sont plus ou moins effrayant selon les cas... mais à un moment, faut oser.
Noumi : bah, c'est normal aussi, il y a des jours où c'est plus facile que d'autres, on a le droit de ne pas toujours être à son top de sociabilité , mais bon, les risques d'un échec sont plus ou moins effrayant selon les cas... mais à un moment, faut oser.
Super PY est rive- Messages : 4432
Date d'inscription : 09/10/2009
Age : 38
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Re: La crainte de déranger...
Pour moi, la difficulté c'est aussi que pour avoir du contact avec qui que ce soit, c'est pratiquement toujours à moi de faire le premier pas (sauf si c'est un lourdeau qui tente sa chance pour me draguer, style "mademoiselle vous êtes charmante, pstt t'as pas un 06?). Et à force de me prendre des râteaux et finalement de ne pas avoir d'exemple, d'être timide et tout ce qu'on a déjà pu dire sur le sujet... bah je galère grave!
Du coup, difficile de se rendre compte quand est-ce que c'est le bon moment, quel est le bon tempo pour proposer quelque chose à quelqu'un...
Du coup, difficile de se rendre compte quand est-ce que c'est le bon moment, quel est le bon tempo pour proposer quelque chose à quelqu'un...
katitchka- Messages : 48
Date d'inscription : 06/05/2010
Age : 40
Localisation : dans un putain d'appart
Re: La crainte de déranger...
katitchka a écrit:Du coup, difficile de se rendre compte quand est-ce que c'est le bon moment, quel est le bon tempo pour proposer quelque chose à quelqu'un...
je trouve que c'est un bon résumé, ne serait-ce pas justement la base de pas mal de nos soucis ? doute (sur la pertinence de notre intervention), peur (du rateau, de l'échec, de déranger)
tribal40- Messages : 1169
Date d'inscription : 11/03/2010
Age : 57
Localisation : près de mont de marsan
Re: La crainte de déranger...
Ce sujet me parle beaucoup, surtout en ce moment où j'ai atteint mon maximum de sociabilisation. C'est ironique, bien sur car je ne côtoie plus personne, hormis un cercle très restreint. Et même pour ces personnes, je limite les visites.
Obligée de demander 10 fois pour être sûre de ne pas déranger lorsque je suis chez quelqu'un, je ne me sens à l'aise que chez moi. Je crois pouvoir dire que j'ai peur des gens (c'est idiot, je sais...). Même prendre un RDV par téléphone, je n'en suis pas capable.
Mauvaise estime de soi ? Certainement...
J'ai mis du temps avant de poster ici (pourtant, ce n'est que virtuel vous me direz, il suffit d'un clic et l'enquiquineur disparait), oui mais les personnes sont bien réelles derrière leur écran et l'angoisse revient, peur de blesser, d'être blessée, ignorée ou agressée.
Si j'ai passé le cap c'est pour 2 raisons : Je me suis "entrainé" sur des forums généraux, participant à 2/3 fils de discussion, puis des MP avec 1 personne avec qui j'ai "accroché", une zébrette, comme elle dit. Puis, en vous lisant, je ne sais pas, je me suis sentie en confiance alors j'ai décidé de franchir le pas.
Car malgré tout, j'ai envie de passer au dessus de cette peur, faire de nouvelles rencontres, partager des activités et autres. Je n'arrive pas à faire le premier pas.
Mon compagnon m'a, à maintes reprises, proposé une balade en ville, rien à faire. Par contre, j'apprécie une balade en forêt (ben, oui, moins de monde, forcément...).
Si quelqu'un avait des ... petites astuces facilitant le retour à une sociabilisation plus acceptable... Je suis preneuse =)
Obligée de demander 10 fois pour être sûre de ne pas déranger lorsque je suis chez quelqu'un, je ne me sens à l'aise que chez moi. Je crois pouvoir dire que j'ai peur des gens (c'est idiot, je sais...). Même prendre un RDV par téléphone, je n'en suis pas capable.
Mauvaise estime de soi ? Certainement...
J'ai mis du temps avant de poster ici (pourtant, ce n'est que virtuel vous me direz, il suffit d'un clic et l'enquiquineur disparait), oui mais les personnes sont bien réelles derrière leur écran et l'angoisse revient, peur de blesser, d'être blessée, ignorée ou agressée.
Si j'ai passé le cap c'est pour 2 raisons : Je me suis "entrainé" sur des forums généraux, participant à 2/3 fils de discussion, puis des MP avec 1 personne avec qui j'ai "accroché", une zébrette, comme elle dit. Puis, en vous lisant, je ne sais pas, je me suis sentie en confiance alors j'ai décidé de franchir le pas.
Car malgré tout, j'ai envie de passer au dessus de cette peur, faire de nouvelles rencontres, partager des activités et autres. Je n'arrive pas à faire le premier pas.
Mon compagnon m'a, à maintes reprises, proposé une balade en ville, rien à faire. Par contre, j'apprécie une balade en forêt (ben, oui, moins de monde, forcément...).
Si quelqu'un avait des ... petites astuces facilitant le retour à une sociabilisation plus acceptable... Je suis preneuse =)
- Spoiler:
- arff, j'ai hésité à tout supprimer, encore une stupide peur du rejet, mais si on doit apprendre à se connaître, autant me livrer un peu plus... bon, aller ! (appuies sur entrée)
Invité- Invité
Re: La crainte de déranger...
Moi, le problème c'est que même si je sais intellectuellement que je ne vais nullement déranger (voire qu'une personne souhaite que j'aille vers elle), j'ai quand même une petite voix de Jiminy Cricket qui me dissuade d'aborder les gens Mes émotions contredisent ma raison. A partir de là il est confortable de se trouver tout un tas d'excuses bidon pour ne pas soit-disant "déranger"... (Cette personne a mieux à faire, je n'ai rien d'important à lui dire, je ne voudrais surtout pas interrompre sa lecture, je ne mérite pas d'adresser la parole à une telle beauté, je vais passer pour un mec lourd, etc.)
De plus en plus souvent j'arrive à franchir l'interdit, mais ça me coûte beaucoup en énergie. Satané Jiminy Cricket !!!
Je suis aussi râteauphobe, mais la vérité est que je n'ai pris que deux râteaux dans ma vie (au sens d'un rejet immédiat dans un cadre de séduction). Et je n'ai quasiment pas été affecté, car ce n'était pas des râteaux violents. Au contraire, le fait d'avoir enfin tenté quelque chose après des années de frustrations, m'a empli d'une certaine fierté. Finalement, je dois être un peu râteauphile sur les bords
De plus en plus souvent j'arrive à franchir l'interdit, mais ça me coûte beaucoup en énergie. Satané Jiminy Cricket !!!
Je suis aussi râteauphobe, mais la vérité est que je n'ai pris que deux râteaux dans ma vie (au sens d'un rejet immédiat dans un cadre de séduction). Et je n'ai quasiment pas été affecté, car ce n'était pas des râteaux violents. Au contraire, le fait d'avoir enfin tenté quelque chose après des années de frustrations, m'a empli d'une certaine fierté. Finalement, je dois être un peu râteauphile sur les bords
Rus In Urbe- Messages : 359
Date d'inscription : 24/08/2011
Age : 43
Localisation : 70ème quartier administratif de Paris
Re: La crainte de déranger...
Oui c'est consommateur d’énergie, d'autant que parfois, quand on cherche à percer ce mur de la peur de déranger, il faut prendre de l'élan. Et l'arrivée tonitruante dans un fracas de briques, la bave aux lèvres, le front ensanglanté, de l'autre coté du mur est le plus souvent ressentie comme... étrange, incompréhensible.
La tentation est forte de continuer son élan sans même s’arrêter et se reconstruire un mur de sécurité encore plus épais.
Si y'avait pas ce foutu élastique qui fait revenir à la charge sans arrêt !
Faut le couper ou pas ??
La tentation est forte de continuer son élan sans même s’arrêter et se reconstruire un mur de sécurité encore plus épais.
Si y'avait pas ce foutu élastique qui fait revenir à la charge sans arrêt !
Faut le couper ou pas ??
Oh que oui !!Mes émotions contredisent ma raison
bepo- Messages : 2704
Date d'inscription : 14/09/2009
Age : 54
Re: La crainte de déranger...
J'ai essayé de tourner ce problème autrement.
Voilà quand les gens viennent vers moi, pour me parler, pour me demandes des choses, à l'aide, juste pour parler, cela ne me dérange pas, pire que cela j'adore quand on fait cela. Au pire si vraiment je n'ai pas le temps je le dis.
A partir de là, oui je me sens toujours différente de tout le monde du fait d'une surdouance. Mais est-ce vraiment le cas et sur tous les sujets??? non probablement pas.
Et donc j'arrive vers les gens en me disant : ils ont aussi envie de se sentir utile, compris, en association avec les autres... et donc ils ne vont pas se sentir agresser ou déranger par moi.
Si par hasard ils n'ont pas le temps, ils me le diront. S'ils le font violement, je regarde le pourquoi et s'il n'y a pas de raison et que c'est une manière d'agir normal chez eux d'être violent je les vire de ma vie (aspiration au calme).
Au pire je préviens la chose. Quand j'appelle par exemple je commence par un : "bonjour, comment vas-tu?". Suivi d'un :"Est-ce que je te dérange?".
Alors qu'avant je commencais directement par le "Est-ce que je te dérange?". Les relations sont moins tendu avec la nouvelle méthode. Qu'on prenne de nos nouvelles, qu'on s'intéresse à nous, c'est un peu ce qu'on demande tous plus ou moins et de manières différentes. On a envie de se sentir apprécier par les autres, aimer, écouter.... Sentir qu'ils viennent nous voir pour nous et pas pour autre chose.
L'être humain est un être sociable. Il a besoin de contact avec les autres, même le plus ermite des ermites.
Autre notion que je garde en tête parce que cette peur de déranger se couple chez moi avec une sensation de ne pas mériter d'être là.
Cette autre notion c'est qu'on est 7 milliards sur cette planète et que moi, pas plus que les autres, je n'ai demandé à venir au monde. Je n'ai donc ni plus, ni moins le droit qu'eux.
J'ai donc le droit et la possibilité de leur demander des choses au besoin, mais je garde en tête que c'est une demande et qu'ils ont le droit de refuser.
Si par hasard je tombe sur quelqu'un qui est trop timide pour refuser, 2 options s'offrent à moi:
1) je ne m'en rends pas compte et donc la personne fera une chose qu'elle aura eu du mal à refuser car elle ne sait pas dire non. Dans ces cas, j'aimerai dire que je peux sauver le monde, mais non ce n'est pas possible. Cette personne pourra se sauver elle-même le jour où ne pas savoir s'affirmer lui pésera trop.
2) je m'en rends compte. Là je joue ma sauveuse et tente de bien vérifier si l'acceptation est réellement ou juste du à une impossibilité à dire non.
Voilà quand les gens viennent vers moi, pour me parler, pour me demandes des choses, à l'aide, juste pour parler, cela ne me dérange pas, pire que cela j'adore quand on fait cela. Au pire si vraiment je n'ai pas le temps je le dis.
A partir de là, oui je me sens toujours différente de tout le monde du fait d'une surdouance. Mais est-ce vraiment le cas et sur tous les sujets??? non probablement pas.
Et donc j'arrive vers les gens en me disant : ils ont aussi envie de se sentir utile, compris, en association avec les autres... et donc ils ne vont pas se sentir agresser ou déranger par moi.
Si par hasard ils n'ont pas le temps, ils me le diront. S'ils le font violement, je regarde le pourquoi et s'il n'y a pas de raison et que c'est une manière d'agir normal chez eux d'être violent je les vire de ma vie (aspiration au calme).
Au pire je préviens la chose. Quand j'appelle par exemple je commence par un : "bonjour, comment vas-tu?". Suivi d'un :"Est-ce que je te dérange?".
Alors qu'avant je commencais directement par le "Est-ce que je te dérange?". Les relations sont moins tendu avec la nouvelle méthode. Qu'on prenne de nos nouvelles, qu'on s'intéresse à nous, c'est un peu ce qu'on demande tous plus ou moins et de manières différentes. On a envie de se sentir apprécier par les autres, aimer, écouter.... Sentir qu'ils viennent nous voir pour nous et pas pour autre chose.
L'être humain est un être sociable. Il a besoin de contact avec les autres, même le plus ermite des ermites.
Autre notion que je garde en tête parce que cette peur de déranger se couple chez moi avec une sensation de ne pas mériter d'être là.
Cette autre notion c'est qu'on est 7 milliards sur cette planète et que moi, pas plus que les autres, je n'ai demandé à venir au monde. Je n'ai donc ni plus, ni moins le droit qu'eux.
J'ai donc le droit et la possibilité de leur demander des choses au besoin, mais je garde en tête que c'est une demande et qu'ils ont le droit de refuser.
Si par hasard je tombe sur quelqu'un qui est trop timide pour refuser, 2 options s'offrent à moi:
1) je ne m'en rends pas compte et donc la personne fera une chose qu'elle aura eu du mal à refuser car elle ne sait pas dire non. Dans ces cas, j'aimerai dire que je peux sauver le monde, mais non ce n'est pas possible. Cette personne pourra se sauver elle-même le jour où ne pas savoir s'affirmer lui pésera trop.
2) je m'en rends compte. Là je joue ma sauveuse et tente de bien vérifier si l'acceptation est réellement ou juste du à une impossibilité à dire non.
Noumi- Messages : 1336
Date d'inscription : 28/04/2010
Age : 44
Localisation : Vers l'infini et l'au-delà...mais de mon canapé...rouge
Re: La crainte de déranger...
Je partage assez le ressenti de Noumi, ce qui fait que je suis capable d'aller vers les autres pour leur demander quelque chose, si c'est vraiment important. Après, ce n'est pas toujours facile mais ça ne m'est pas non plus insurmontable.
par contre, ma mère est comme ça, à jamais rien demander, même quand ça ne va pas, même aux gens de sa propre famille et honnêtement, c'est gonflant ! On ne peut pas toujours tout deviner, même quand on connaît bien quelqu'un et alors quand il s'agit de quelqu'un de moins proche ou de pas du tout zèbre, alors là... Comme quand elle n'a pas osé demander à son nouveau compagnon (ensemble depuis 1 an) de l'accompagner faire des examens à l'hôpital alors qu'elle en avait envie car ça la faisait complètement flipper !! Ou alors elle n'ose pas nous demander de l'accompagner visiter des maisons (pour acheter) ; le problème c'est que moi j'habite pas tout près, donc je veux bien venir (je lui ai déjà dit des dizaines de fois), mais si elle ne me demande rien... Je l'aide comme je peux à distance, mais bon... Et en fait ça me fait de la peine pour elle, car parfois ça la rend malheureuse...
par contre, ma mère est comme ça, à jamais rien demander, même quand ça ne va pas, même aux gens de sa propre famille et honnêtement, c'est gonflant ! On ne peut pas toujours tout deviner, même quand on connaît bien quelqu'un et alors quand il s'agit de quelqu'un de moins proche ou de pas du tout zèbre, alors là... Comme quand elle n'a pas osé demander à son nouveau compagnon (ensemble depuis 1 an) de l'accompagner faire des examens à l'hôpital alors qu'elle en avait envie car ça la faisait complètement flipper !! Ou alors elle n'ose pas nous demander de l'accompagner visiter des maisons (pour acheter) ; le problème c'est que moi j'habite pas tout près, donc je veux bien venir (je lui ai déjà dit des dizaines de fois), mais si elle ne me demande rien... Je l'aide comme je peux à distance, mais bon... Et en fait ça me fait de la peine pour elle, car parfois ça la rend malheureuse...
enzèbrée- Messages : 384
Date d'inscription : 31/03/2011
Re: La crainte de déranger...
Oui, ça m'est arrivé.qwerty a écrit:quand on cherche à percer ce mur de la peur de déranger, il faut prendre de l'élan. Et l'arrivée tonitruante dans un fracas de briques, la bave aux lèvres, le front ensanglanté, de l'autre coté du mur est le plus souvent ressentie comme... étrange, incompréhensible.
Il y avait une nouvelle hôtesse d'accueil au boulot. Je passais devant elle plusieurs fois par jour. Elle était toujours souriante et on s'échangeait des regards, mais on ne s'était jamais dit autre chose que "bonjour". En effet, le bureau du patron était à côté, et il écoutait toutes les conversations (ce c**nard s'en vantait en plus). Un jour qu'il était en déplacement, je prends mon courage à deux mains et je me présente devant elle tout tremblant de peur (avec l'attitude du mec qui s'excuse de déranger, alors que je savais pertinemment que je ne la dérangeais pas puisqu'elle n'avait rien à faire de ses journées) :
Salut !
- Salut [elle me sourit, un peu étonnée]
- Tu es la remplaçante de M. ?
- [Elle me répond par un regard d'incompréhension]
- Euh... Tu... fais une mission longue ici ?
- Non, juste ce mois-ci, je suis en deuxième année de médecine.
- Ah, c'est vachement bien ça [là, je commence à m'essoufler]. Tu t'appelles comment ?
- L.
- Enchanté L., moi c'est O.
Et là, plus rien à dire, gros vide dans ma tête, la situation devient gênante. Je fuis donc :
- Bon après midi.
- Merci, toi aussi.
Un grand ouf de soulagement, suivi immédiatement d'une séance d'auto-flagellation : mon dieu, quel nul, je me suis ridiculisé à vie, je n'arriverai jamais à rien... J'avais pris mon élan, mais une fois le mur brisé, je me suis retrouvé complètement à poil. Je ne lui ai plus jamais reparlé sauf pour dire bonjour. D'autant plus que j'ai vu d'autres mecs la draguer longuement par la suite (des plus beaux, des plus forts que moi comme dirait Souchon).
Mais ce soir-là, en rentrant, je me suis quand même félicité d'avoir eu les c... de surmonter ma peur
Rus In Urbe- Messages : 359
Date d'inscription : 24/08/2011
Age : 43
Localisation : 70ème quartier administratif de Paris
Re: La crainte de déranger...
Mais peut être que c'est de toi qu'elle parle aux autres en disant : au moins lui il est moins gonflant que les autres, c'est peut être juste dommage qu'il soit si timide....
@enzébrée : je comprends ton ressenti. C'est dur de voir les autres agir "pour leur mal". Malheureusement, on ne peut pas y faire grand chose.
Peut être amener la personne à voir d'autres direction dans sa vision du monde, mais même cela il faut le faire en ayant toujours conscience que si la personne en face n'a pas atteint son point à elle de non retour, probablement qu'elle n'agira pas.
Puis le "seuil du malheur" est différent pour chacun. Ta maman supporte bien son état sinon elle aurait agi d'une manière ou d'une autre. Tant qu'elle n'agit pas c'est qu'elle peut le supporter.
En fait ce que je veux vraiment dire, c'est que oui ce n'est pas agréable de voir des gens qui semblent souffrir, mais on ne peut jamais vraiment savoir la profondeur de leur souffrance à moins qu'ils ne l'expriment et surtout on ne peut pas agir pour eux. Donc se rendre soi malheureux pour ce qu'on semble voir chez les autres c'est dommage de rendre 2 personnes malheureuses. Il faut les soutenir, les aider, être là pour eux, mais il est inutile de s'en rendre soi malheureux, cela ne fera pas avancer les choses et en ce qui concerne les parents cela risque de leur apporter un double malheur, celui qu'ils s'infligent à eux et celui de savoir qu'ils en infligent à leur enfant.
Enfin c'est ma vision des choses.
@enzébrée : je comprends ton ressenti. C'est dur de voir les autres agir "pour leur mal". Malheureusement, on ne peut pas y faire grand chose.
Peut être amener la personne à voir d'autres direction dans sa vision du monde, mais même cela il faut le faire en ayant toujours conscience que si la personne en face n'a pas atteint son point à elle de non retour, probablement qu'elle n'agira pas.
Puis le "seuil du malheur" est différent pour chacun. Ta maman supporte bien son état sinon elle aurait agi d'une manière ou d'une autre. Tant qu'elle n'agit pas c'est qu'elle peut le supporter.
En fait ce que je veux vraiment dire, c'est que oui ce n'est pas agréable de voir des gens qui semblent souffrir, mais on ne peut jamais vraiment savoir la profondeur de leur souffrance à moins qu'ils ne l'expriment et surtout on ne peut pas agir pour eux. Donc se rendre soi malheureux pour ce qu'on semble voir chez les autres c'est dommage de rendre 2 personnes malheureuses. Il faut les soutenir, les aider, être là pour eux, mais il est inutile de s'en rendre soi malheureux, cela ne fera pas avancer les choses et en ce qui concerne les parents cela risque de leur apporter un double malheur, celui qu'ils s'infligent à eux et celui de savoir qu'ils en infligent à leur enfant.
Enfin c'est ma vision des choses.
Noumi- Messages : 1336
Date d'inscription : 28/04/2010
Age : 44
Localisation : Vers l'infini et l'au-delà...mais de mon canapé...rouge
Re: La crainte de déranger...
Noumi a écrit:Mais peut être que c'est de toi qu'elle parle aux autres en disant : au moins lui il est moins gonflant que les autres, c'est peut être juste dommage qu'il soit si timide....
@enzébrée : je comprends ton ressenti. C'est dur de voir les autres agir "pour leur mal". Malheureusement, on ne peut pas y faire grand chose.
Peut être amener la personne à voir d'autres direction dans sa vision du monde, mais même cela il faut le faire en ayant toujours conscience que si la personne en face n'a pas atteint son point à elle de non retour, probablement qu'elle n'agira pas.
Puis le "seuil du malheur" est différent pour chacun. Ta maman supporte bien son état sinon elle aurait agi d'une manière ou d'une autre. Tant qu'elle n'agit pas c'est qu'elle peut le supporter.
En fait ce que je veux vraiment dire, c'est que oui ce n'est pas agréable de voir des gens qui semblent souffrir, mais on ne peut jamais vraiment savoir la profondeur de leur souffrance à moins qu'ils ne l'expriment et surtout on ne peut pas agir pour eux. Donc se rendre soi malheureux pour ce qu'on semble voir chez les autres c'est dommage de rendre 2 personnes malheureuses. Il faut les soutenir, les aider, être là pour eux, mais il est inutile de s'en rendre soi malheureux, cela ne fera pas avancer les choses et en ce qui concerne les parents cela risque de leur apporter un double malheur, celui qu'ils s'infligent à eux et celui de savoir qu'ils en infligent à leur enfant.
Enfin c'est ma vision des choses.
Je n'ai pas envie de déballer sa vie ici, hein, mais je sais que ça la rend malheureuse et j'ai toujours eu le mauvais rôle de l'enfant qui ne veut pas que son parent souffre. Maintenant que j'en ai pris conscience (quelques années), j'essaye de faire attention de ne pas trop en faire, mais parfois ça me rend "agressive", dans le sens où j'ai envie de la faire réagir... mais bon, je sais bien que ça ne fonctionne pas aussi facilement.
enzèbrée- Messages : 384
Date d'inscription : 31/03/2011
Re: La crainte de déranger...
Je me pose cette question quotidiennement. Mais il m'arrive aussi de me dire qu'un observateur pourrait se poser la même question à mon sujet dans d'autres circonstances : "mais comment fait-il ?" (Lorsque je me trouve à une terrasse de café avec une jolie fille. Ou lorsque je suis très à l'aise avec un ami dans un restaurant, etc.)Debo aka "x-x²" aka... a écrit:Et quand je vois les gens interagir de manière naturelle, je me dis "mais comment font-ils????"
D'où vient cette sensation ? Elle me suit parfois jusque dans mes sorties avec mes amis.Noumi a écrit:Autre notion que je garde en tête parce que cette peur de déranger se couple chez moi avec une sensation de ne pas mériter d'être là.
Je n'étais pas comme ça avant l'adolescence... Est-ce à cause d'un manque d'accomplissement dans ma vie professionnelle, entre autres ? A cause du sentiment de ne pas être à ma place ?
Merci, c'est sympaNoumi a écrit:Mais peut être que c'est de toi qu'elle parle aux autres en disant : au moins lui il est moins gonflant que les autres, c'est peut être juste dommage qu'il soit si timide....
Mais j'en doute dans ce cas précis... Avec d'autres, peut-être...
Rus In Urbe- Messages : 359
Date d'inscription : 24/08/2011
Age : 43
Localisation : 70ème quartier administratif de Paris
Re: La crainte de déranger...
Tu me demandes à moi d'où vient cette sensation???
Pour ma part j'ai l'impression de l'avoir depuis toujours.
J'ai une explication, mais trop longue et complexe à expliquer par écrit, surtout que je devrais être en train de bosser....
Donc si vraiment cela t'intéresse 2 solutions s'offrent à toi : une rencontre, ou une demande officielle qui fait que je ferais un écrit, mais qui peut mettre du temps à arriver.
Pour ma part j'ai l'impression de l'avoir depuis toujours.
J'ai une explication, mais trop longue et complexe à expliquer par écrit, surtout que je devrais être en train de bosser....
Donc si vraiment cela t'intéresse 2 solutions s'offrent à toi : une rencontre, ou une demande officielle qui fait que je ferais un écrit, mais qui peut mettre du temps à arriver.
Noumi- Messages : 1336
Date d'inscription : 28/04/2010
Age : 44
Localisation : Vers l'infini et l'au-delà...mais de mon canapé...rouge
Re: La crainte de déranger...
Oui, je te demande d'où te vient cette sensation. Mais je ne sais pas si je mérite de te rencontrer
Rus In Urbe- Messages : 359
Date d'inscription : 24/08/2011
Age : 43
Localisation : 70ème quartier administratif de Paris
Re: La crainte de déranger...
Je ne sais pas non plus si tu le mérites, mais une chose est sur : JE mérite d'être rencontrée !!!
Noumi- Messages : 1336
Date d'inscription : 28/04/2010
Age : 44
Localisation : Vers l'infini et l'au-delà...mais de mon canapé...rouge
Re: La crainte de déranger...
Ref: dernier post d'enzébrée
C'est un truc que je connais aussi, les rôles qu'on se voit attribuer.
Très difficile d'en sortir.
L'autre considère toute sortie de ce rôle comme une agression. Et la violence de l’émotion ressentie peut même parfois le renforcer dans le sentiment de légitimité.
Cette spirale est extrêmement difficile à inverser.
Et elle se transmet très bien.
C'est la base du sentiment que l'on a tous de se sentir à sa place ou non.(lien fort avec l'empathie)
On peut d'ailleurs y réagir de façons très différentes.
Cela peut générer le sédentaire acharné qui défend âprement son territoire. Ou le nomade permanent qui préfère s’essouffler à courir sans but, plutôt que de risquer l'enlisement, y compris là ou l'on ne demande que de lui accorder l'asile.
A y regarder de près d'ailleurs, alors qu'on classerait volontiers ces mécanismes dans la case pathologique, ils sont si fréquents quoique parfois subtils, que je m'interroge sur leur caractère inévitable (en fait je ne me demande pas !!).
Je crois même que c'est la revers de la médaille concernant la mémoire et les émotions.
Un post interessant d'ailleurs qui me semble recouper très largement ce dont on parle:
http://zebrascrossing.forumactif.org/t4080-rencontres-irl-un-effet-coupe-du-monde#157838
De toute façon quoi que l'on fasse, il est couteux de devoir revenir sur une idée que l'on tient pour acquise.
De plus il est indéniable que le cerveau fonctionne par raccourcis dès que cela est possible, et d'autant plus que la situation a un caractère urgent. Il approxime sévèrement dans ce cas.
Bref, il faut peut être essayer de freiner autant que possible la tendance du vieillissement à scléroser nos points de vue, sans pour autant sombrer dans la dépersonnalisation.
C'est un truc que je connais aussi, les rôles qu'on se voit attribuer.
Très difficile d'en sortir.
L'autre considère toute sortie de ce rôle comme une agression. Et la violence de l’émotion ressentie peut même parfois le renforcer dans le sentiment de légitimité.
Cette spirale est extrêmement difficile à inverser.
Et elle se transmet très bien.
C'est la base du sentiment que l'on a tous de se sentir à sa place ou non.(lien fort avec l'empathie)
On peut d'ailleurs y réagir de façons très différentes.
Cela peut générer le sédentaire acharné qui défend âprement son territoire. Ou le nomade permanent qui préfère s’essouffler à courir sans but, plutôt que de risquer l'enlisement, y compris là ou l'on ne demande que de lui accorder l'asile.
A y regarder de près d'ailleurs, alors qu'on classerait volontiers ces mécanismes dans la case pathologique, ils sont si fréquents quoique parfois subtils, que je m'interroge sur leur caractère inévitable (en fait je ne me demande pas !!).
Je crois même que c'est la revers de la médaille concernant la mémoire et les émotions.
Un post interessant d'ailleurs qui me semble recouper très largement ce dont on parle:
http://zebrascrossing.forumactif.org/t4080-rencontres-irl-un-effet-coupe-du-monde#157838
De toute façon quoi que l'on fasse, il est couteux de devoir revenir sur une idée que l'on tient pour acquise.
De plus il est indéniable que le cerveau fonctionne par raccourcis dès que cela est possible, et d'autant plus que la situation a un caractère urgent. Il approxime sévèrement dans ce cas.
Bref, il faut peut être essayer de freiner autant que possible la tendance du vieillissement à scléroser nos points de vue, sans pour autant sombrer dans la dépersonnalisation.
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