NO FLOOD l'antre à fata (un beau merdier entre nous soit dit...)

Toute science croit en Dieu, ce qui s'observe par le fait qu'elle fait tout pour le devenir.

De temps à autre il y a en nous une aspiration. C'est un peu comme si s'étendait une petite route devant nous dont on ne sait où elle mène, de ces petites routes que l'on commence à oublier et qui sont percées de petites touffes d'herbe en leur centre. On les imagine devenir de terre, puis de forêts, puis enfin de crépuscules embrasés. De promesses.
Il y a toujours alors l'un de ces passages initiatiques, un lac, une cime, une lisière, au-delà desquels s'ouvre une autre vie.
Voilà pourquoi il ne faut pas cesser de cheminer. On n'a pas besoin pour atteindre ce pays, qui porte notre nom, de puissante automobile, mais d'un pas porté par la détermination d'un amour qui ne vacillera pas. Un pas têtu, un pas gagné sur la tristesse et le désespoir, un pas posé toujours plus prèt de l'orée aux or dorés où s'annonce notre Enfin.

Ce matin, je me sens disharmonique. Corporellement comme mentalement. Dieu semble loin et l'ennui menace. Oui, mais dois-je CROIRE cet état ?
C'est tout à fait transitoire et ça n'a guère d'importance. C'est vrai que j'essaye de réaccorder tout ça en écoutant Trentemöller dont la concision et la précision rythmiques apportent un sentiment d'ordonnancement complexe, de grande cohérence. Nous ne pouvons rien bâtir sur les jours off, pas plus que nous ne devons bâtir sur les jours up. Il faut repérer ce qu'est la moyenne et prendre les décisions en fonction d'elle seule. Les deux extrêmes peuvent nous leurrer, tel jour nous nous montrerons dépréciatifs et tel autre euphoriques mais ce que nous sommes en ces instants ne nous correspond pas. Notre labilité est profonde. La sagesse alors, c'est l'équlibre. Entre se sous-estimer et se surestimer il y a un point nodal auquel se référer. Ce sera donc l'ascèse du jour que de le trouver.

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Il y a aussi l'éélvation de "faerie tale" du groupe Exhivision qui peut aider à se remettre en place. Sans une certaine élévation, en-dessous d'un certain seuil, les bulles de pensée ne parviennent pas à se soulever du sol. L'idéal c'est un état où l'on n'est pas centré sur soi, où l'on est en mesure de donner sans s'en apercevoir. Mais notre vie ne demeure pas suspendue en une stase idéale, il y a des balancements. !

Pourquoi ?

Parce que !

j'aime explorer les musiques sur youtube sans aucune idée préconçue. J'ai au fond de moi certains patterns qui font que je sais ce que je recherche. Je ne dirais pas de ce présent morceau qu'il est bon, lui je l'ai pris juste pour le titre et le clin d'œil ; mais toutefois il est assez caractéristiqe de ma curiosité. Je suis capable de passer ainsi des jours en quête d'une perle. Un beau morceau de musique - du classique à la techno, est une perle sans prix.
Cela parce que cela exalte en moi des émotions qui me rapprochent de l'amour et qu'il n'y a que lorsqu'on aime vraiment que l'on vit vraiment.
Une connaissance qui ne porte point aimer ? : "Sapience n'entre point en l'âme malivole et science sans conscience n'est que ruine de l'âme."
Rabelais.

J'ai décidé de lever le voile du monde et de jeter un œil par-delà les limites.
Je suis réellement comme un grain qui en levant s'aperçoit tout à coup que son univers fait de terre sombre et de moiteur souterraine ouvre en réalité sur un ciel infini orné d'astres sans nombre.
Et pour cela j'ai dû m'arracher à mon milieu. J'ai dû percer la lourde croute de terre et cela m'a blessé. j'ai dû me déchirer moi-même pour laisser poindre un germe prometteur. Toutes ces ruptures sont des combats. Parfois la terre résiste, et l'on craint de rester à tout jamais enseveli...
Qui déduirait les réalités des constellations en se contentant d'analyser la terre qui l'entoure et qui constitue son seul milieu ? Mais il a fallu pour que ce grain commence à s'efforcer vers la surface que lui en parvienne une sensation de tièdeur, quelque chose qui l'attire.
Toute cette parabole est parlante. Nous DEVONS échapper à notre milieu, matériel, intellectuel, moral et même spirituel et nous aventurer hors de nos shémas.
"A qui frappe on ouvrira".

Je recueillais des phonèmes et de la vocabulite exhumée d'anciens livres aux trésors débordants de mots vieillis et à demi-enfouis dans l'oubli.
Je les computais et les associais, les rapprochaient, les faisaint miroiter les uns par rapport aux autres. Et de tout cela je formais une frise que certains appellent poèsie.
Et c'était là le seul moyen à ma portée pour changer, pour refaire le monde.
C'était là ma lyre à couleurs, mon pinceau de rimes. Je voyais le monde entrer en harmonie, je voyais le réenchatement agir. Toute ma synesthésie reconfigurant les élements de l'œuvre en une "vision" acoustique. Voilà sur le fond en quoi consista mon existence: chanter une vie pastorale et pardonnée, et donc surannée, à laquelle tant et tant ont renoncé.

Je ne suis pas sûr de ma logique. Je suis un surdoué du ressenti, de la saisie globale, de la saisie intuitive. C'est ensuite, quand je dois faire passer cette impression presque abstraite dans le filtre du langage que j'ai le plus d'efforts à fournir. Je dois apprendre à découper des segments dans ce qui m'apparait comme unifié, délimiter, avec le langage, dans cette matière volatile qu'est cette intuition. je prête spontanement aux autres la compréhension de mes propres sous-entendus, je les suppose évidents. Pourtant je dois faire œuvre de discipline pour créer des cadres autour de cette nuée, de cette galaxie connotative qui se montre à moi, qui est la brume de ma pensée, dont les seuls "couleurs" et "parfums" me suffisent pour la comprendre, la situer. je dois apprendre la concision. Essayer de me mettre dans la tête des autres, de placer les objets mentaux sur les socles qui leur correspondent. Les étiqueter précisément. Cet effort est harassant. Moins ici sur zebra qu'ailleurs dieu merci, mais de devoir faire passer cette substance par le goulot d'étranglement de l'expression, de devoir expliciter ce que je sous-entendais en produisant telle phrase laconique est un effort de tous les instants. je l'ai déjà écris quelque part: je ne "pense" pas. Ce n'est pas le langage dans mon esprit qui emporte la décision, mais bien un "ressenti éclair", que le langage ne peut pas rendre.
C'est sans doute là la raison qui a fait que je n'étais pas scolarisable. Il me semblait que la fuite de mes pensées ne me permettait pas de coller aux sujets, mes extrapolations m'emportaient constamment ailleurs. Outre la douleur insupportable que l'écriture à la main me causait, douleur accompagnée d'une violente angoisse, je ne pouvais pas me borner aux répétitions qui étaient attendues de nous. L'école a beaucoup changé paraît-il. Peut-être aurais-je pu être scolarisé à notre époque...

Le plancher de la chambre était de bois sombre. Et terne la tapisserie. Le temps s'était figé et j'étais là englué dans des heures molles, comme dans une boite hors de tout, étroite, étouffante, immobilisatrice. L'angoisse qui rongeait mon ventre ressemblait à ces petites braises qui courent sur le papier en le rognant, mais ces braises étaient noires comme la mort et dévoraient mon âme.
Alors, n'ayant personne à qui parler, j'écrivais, ou plutôt, je m'évadais dans des délires littéraires; j'essayais de mettre de la vie en moi en animant imaginairement ma tapisserie, en faisant ondoyer les murs, en nourrissant mes pensées de folies, pour faire reculer la cire opaque qui m'enveloppait, me suffoquait et la nuit qui me digérait. j'étais faible et désarmé devant la bouche de la mort. Il en venait une haleine vénéfice qui empoisonnait mon cœur et le glaçait. La figure hiératique d'un monstre noir et inaccessible à la moindre pitié, et au vrai d'une cruauté absolue, se montrait à moi et bloquait toute mes facultés de penser pour les figer sur la conscience d'un échec éternel, irrémédiable, irrémé-diable.
Ainsi se passèrent mes années de lycée. Dans ce tourment livide, cette terreur rongeuse constamment tapie devant moi et prête à tout instant à m'engloutir dans un désespoir infini où même hurler n'est plus possible.
Rien n'avait de goût, et surtout, rien n'avait de sens. Aucune minute n'ouvrait sur rien. Le temps s'était glacé et je demeurais hors du temps, en proie au parfait désespoir, n'en finissant pas de mourir, mort sur mort.
Alors oui j'écrivais. Je n'écrivais à personne. Du fond de cette cage ne montaient plus que des sanglots contenus. j'éprouvais en moi la reptation d'une noiceur glaciale et infectée. La certitude de l'éternelle déréliction et l'impossibilité de tout secours.
Voilà les circonstances dans lesquelles je commençais à écrire.
Et lorsque je me balade sur les textes les plus lumineux de ce fil, je vois le chemin parcouru. Toute cette vie ne fut qu'une convalescence.
Et c'est depuis cette biographie que je parle. Dans les années 80, lors d'un week-end d'approfondissement chrétien près de Lyon, je connu l'extase. je connu un rapt qui fit sortir mon âme de moi comme une balle de fusil. Et lorsque je me relevais, le paradis tout entier se réjouissait en moi. je connu le bonheur infini, absolu, aux dimensions divines. L'amour comme cent mille milliards de soleils. Quelle vie vraiment j'ai vécu !
Et pourtant je demeure solitaire. La cause en est que la profondeur de ces expériences effraie. Que leur indicibilité m'interdit de m'en plaindre ou de m'en flatter, et que je ne puis que les garder pour moi. Quand bien même comme ici je les dis, je ne puis en transmettre l'intensité, l'absoluité. Dire cela ou ne rien dire c'est au fond un peu la même chose. Voilà le cœur de ma solitude: je ne peux par mes écrits que laisser transparaître quelques effets de ces expériences, sans pouvoir en relater la substance. La solitude est bonne dans ces conditions. D'autant plus qu'au terme d'une telle existence, il est vrai que ce à quoi on aspire le plus, c'est bien au repos, à la paix, à la méditation.

Bon, je n'ai jamais vécu d'extase mystique mais j'ai déjà entendu plusieurs témoignages. A mon (très) humble avis, le but n'est pas de rendre meilleur mais soit de guérir soit de donner un aperçu de ce qu'est ce truc de malade qu'est l'Amour Divin. Ce qui guérit au bout du compte. Tu étais un assoiffé de l'amour, rongé par le doute, la souffrance, martyrisé par ceux qui auraient dû t'aimer. Tu étais le candidat idéal à l'extase ! Regarde-toi aujourd'hui ! Tu parles toi-même de la route parcourue que tu mesures. Ose dire que tu n'es pas ce paralytique guéri miraculeusement

Quant à cette irrépressible envie de "dire", après avoir posté mon message j'y ai réfléchi. Vrai que c'est très difficile de ne pas dire. D'autant qu'il nous est demandé justement de témoigner. Crotte ! Ma jolie théorie battue en brèche par Dieu Himself. Alors, option B : je tente de dire, de partager : ça ne marche pas, mais je persévère ? Car au final, peu importe qu'on me comprenne. Seule compte cette nécessité vitale d'exprimer ? De témoigner ? Et voilà qu'un jour après avoir prêché dans le désert, un me sourit, me fait un clin d'oeil et me dit :" C'est ça!" ? J'aime bien cette phrase tirée du Talmud ( enfin, il me semble) :" Celui qui sauve une vie sauve l'humanité entière". Un seul Juste et Gomorrhe est épargnée.

Ah ! Pardon pour le double post mais j'écrivais mon message sans voir celui de Zarbitude

Oui ! Partager avec quelqu'un qui te rejoint complètement procure un sentiment de ... comment dire, de confort extrêmement dynamisant et joyeux. Le sourire jusqu'aux oreilles, le coeur qui chante comme cohorte de séraphins.
Mon raisonnement s'intéresse à l'échange avec un interlocuteur qui ne te comprend pas.