Créativité, liberté et vérité
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Créativité, liberté et vérité
Connaissez vous de bons livres sur la créativité (ou sur des thèmes tels que « art et vérité ») ?
(J'ai parcouru les différents topics, mais rien trouvé de concluant).
Pas forcément décrivant comment la créativité fonctionne, ni comment la faire naître, mais comment « s’en servir », l’apprivoiser. Egalement, comment produire des oeuvres "vraies", je veux dire par là, qui ne mentent pas, authentiques, non biaisées.
Mon problème est que, étant illustratrice, je dois mêler commandes et créativité, et c’est là que ça coince. Je n’arrive pas à rester libre dans mon travail, je me conditionne, je rentre dans un cadre. Le résultat est donc médiocre. (Il faut en effet répondre à un texte, je ne peux créer uniquement selon ce que j'ai dans la tête à ce moment-là).
Ma pratique se résume donc à deux types de productions : soit je « ponds » quelque chose, qui ne vient pas de moi, presque. Comme si j’avais accouché de quelque chose, de vivant. Cela arrive lorsque je dessine pour moi, sans contrainte : je prends une feuille et ça « sort ». En général, ces dessins me conviennent bien, ils sont comme un enfant né "à terme", vivant, qui existe légitimement.
Soit je fais quelque chose « pour » (pour satisfaire un texte, une personne, souvent dans le cas d'une commande professionnelle) c'est à dire un dessin conditionné; et le résultat est sans vie, mensonger (ou selon les degrés, mêlé de vérité et de mensonge).
Comme un enfant mort-né, inachevé, voire même, un faux-enfant (désolée pour les comparaisons extrêmes mais c'est dur à expliquer... d'autant plus que tout cela passe par le ressenti)
Cette différenciation est également liée à l'émotion : dans le premier cas, il y une émotion forte, palpable. Dans le deuxième, il y a peu ou absence d'émotion, ou bien encore une fois, une fausse émotion, un fac-similé d'émotion.
Hmm j’espère que vous aurez compris…
Etes-vous confrontés à ce problème?
Merci pour vos références littéraires et avis qui seront les bienvenus
(J'ai parcouru les différents topics, mais rien trouvé de concluant).
Pas forcément décrivant comment la créativité fonctionne, ni comment la faire naître, mais comment « s’en servir », l’apprivoiser. Egalement, comment produire des oeuvres "vraies", je veux dire par là, qui ne mentent pas, authentiques, non biaisées.
Mon problème est que, étant illustratrice, je dois mêler commandes et créativité, et c’est là que ça coince. Je n’arrive pas à rester libre dans mon travail, je me conditionne, je rentre dans un cadre. Le résultat est donc médiocre. (Il faut en effet répondre à un texte, je ne peux créer uniquement selon ce que j'ai dans la tête à ce moment-là).
Ma pratique se résume donc à deux types de productions : soit je « ponds » quelque chose, qui ne vient pas de moi, presque. Comme si j’avais accouché de quelque chose, de vivant. Cela arrive lorsque je dessine pour moi, sans contrainte : je prends une feuille et ça « sort ». En général, ces dessins me conviennent bien, ils sont comme un enfant né "à terme", vivant, qui existe légitimement.
Soit je fais quelque chose « pour » (pour satisfaire un texte, une personne, souvent dans le cas d'une commande professionnelle) c'est à dire un dessin conditionné; et le résultat est sans vie, mensonger (ou selon les degrés, mêlé de vérité et de mensonge).
Comme un enfant mort-né, inachevé, voire même, un faux-enfant (désolée pour les comparaisons extrêmes mais c'est dur à expliquer... d'autant plus que tout cela passe par le ressenti)
Cette différenciation est également liée à l'émotion : dans le premier cas, il y une émotion forte, palpable. Dans le deuxième, il y a peu ou absence d'émotion, ou bien encore une fois, une fausse émotion, un fac-similé d'émotion.
Hmm j’espère que vous aurez compris…
Etes-vous confrontés à ce problème?
Merci pour vos références littéraires et avis qui seront les bienvenus
Clausule- Messages : 494
Date d'inscription : 10/03/2012
Age : 36
Localisation : Rouen
Re: Créativité, liberté et vérité
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Dernière édition par Pas de pseudo le Jeu 20 Fév 2014 - 23:34, édité 1 fois
Pas de pseudo- Messages : 439
Date d'inscription : 20/06/2012
Re: Créativité, liberté et vérité
Tu n'as pas le choix.
A partir du moment ou tu es cadrée, tu n'exprimes qu'une toute partie de ce que tu fais. Quand tu dessines par toi même, tu exprimes ton "but", ton idée.
Là tu illustres, le vocabulaire est important, ton idée est déjà donné, c'est forcément "frustrant", ton talent est utilisé mais pas tes pensées.
Ton job a beau être créatif, il reste avant tout alimentaire comme n'importe quel job, à part peut être les artistes mais de loin ca me parait un monde bien compliqué car basé sur la reconnaissance alors que l'art est une expression personnelle.
Tu peux toujours te faire une "bibliothèque" de ce que tu as envie de dessiner et les réutiliser plus tard dans tes illustrations auquelle l'idée correspond, mais sinon je ne vois pas forcément d'issue.
Un dessin personnel et une illustration ont la même forme mais pas le même contenu personnel.
A partir du moment ou tu es cadrée, tu n'exprimes qu'une toute partie de ce que tu fais. Quand tu dessines par toi même, tu exprimes ton "but", ton idée.
Là tu illustres, le vocabulaire est important, ton idée est déjà donné, c'est forcément "frustrant", ton talent est utilisé mais pas tes pensées.
Ton job a beau être créatif, il reste avant tout alimentaire comme n'importe quel job, à part peut être les artistes mais de loin ca me parait un monde bien compliqué car basé sur la reconnaissance alors que l'art est une expression personnelle.
Tu peux toujours te faire une "bibliothèque" de ce que tu as envie de dessiner et les réutiliser plus tard dans tes illustrations auquelle l'idée correspond, mais sinon je ne vois pas forcément d'issue.
Un dessin personnel et une illustration ont la même forme mais pas le même contenu personnel.
bleu- Messages : 14
Date d'inscription : 20/06/2012
Re: Créativité, liberté et vérité
Je connais la même chose dans mon activité perso et pro.
Je créé pour mon loisir, sans contrainte, à mon rythme mais aussi sans véritable objectif, et je créé sous contrainte, avec un budget, un délai, un cahier des charges souvent triste pour mon job mais c'est ce qui me permet aussi de vivre de ma passion.
Dans le monde de l'illustration que je fréquente un peu et pour les dessineux que je connais, c'est un peu la même chose, il y a l'alimentaire qui permet de rester dans le sujet même si c'est pas toujours drôle et le plaisir perso qui reste toujours en arrière plan.
Ce qu'il faut garder à l'esprit, c'est que la créativité se travaille, c'est un exercice quotidien. Même si tes commandes te paraissent chiantes, elles te permettent de rester dans ton art et d'avancer.
Pour rebondir, ce que je vivais mal au début, c'était que mes créas se résument à une marge, une renta, qu'on ne me félicite pas pour ce qui était fait mais pour ce que ça rapportait. Qu'on me demande d'enchainer les projets comme si c'était un job et puis au final, c'est un job
Aujourd'hui, je créé comme un expert pour mon boulot et comme un rêveur souvent incompétent pour le plaisir de m'occuper l'esprit.
Je créé pour mon loisir, sans contrainte, à mon rythme mais aussi sans véritable objectif, et je créé sous contrainte, avec un budget, un délai, un cahier des charges souvent triste pour mon job mais c'est ce qui me permet aussi de vivre de ma passion.
Dans le monde de l'illustration que je fréquente un peu et pour les dessineux que je connais, c'est un peu la même chose, il y a l'alimentaire qui permet de rester dans le sujet même si c'est pas toujours drôle et le plaisir perso qui reste toujours en arrière plan.
Ce qu'il faut garder à l'esprit, c'est que la créativité se travaille, c'est un exercice quotidien. Même si tes commandes te paraissent chiantes, elles te permettent de rester dans ton art et d'avancer.
Pour rebondir, ce que je vivais mal au début, c'était que mes créas se résument à une marge, une renta, qu'on ne me félicite pas pour ce qui était fait mais pour ce que ça rapportait. Qu'on me demande d'enchainer les projets comme si c'était un job et puis au final, c'est un job
Aujourd'hui, je créé comme un expert pour mon boulot et comme un rêveur souvent incompétent pour le plaisir de m'occuper l'esprit.
Re: Créativité, liberté et vérité
LH a écrit:La 1ère chose qui me vient à l'esprit est la contrainte pécuniaire et le rentabilisme économique qui empêchent la vraie expression artistique de surgir.
Car âme et argent n'obéissent pas au même maître.
Donc, je comprends tout à fait ce que tu dis, @Clausule.
Je ne partage pas ce point de vue, beaucoup de peintres illustres ont vécu sous contrainte financière parfois extrême, à se demander même si la nécessité parfois n'exacerbe pas le talent...
Re: Créativité, liberté et vérité
-
Dernière édition par Pas de pseudo le Jeu 20 Fév 2014 - 23:36, édité 1 fois
Pas de pseudo- Messages : 439
Date d'inscription : 20/06/2012
Re: Créativité, liberté et vérité
Dans mon cas la contrainte financière n’est pas un problème. Je fais du baby-sitting à mi-temps et je donne des cours de dessin ; même si mes revenus sont justes, je m’en sors pour vivre.
Autre point positif, dans l’illustration (et de plus en plus maintenant) les éditeurs attendent de l’artiste des émotions, de la sincérité, une force… quand ce ne sont pas carrément des projets aboutis et personnels (je vais même jusqu’à penser qu’ils n’attendent que ça – mais je parle de petites maisons d’édition comme L’édune, MeMo… sensibles aux illustrations tendant vers le dessin contemporain)
Il y a des illustrateurs qui, je trouve, respectent très bien ce contrat : on sent dans leur travail une grande liberté, une authenticité profonde (seulement, cette affirmation peut-elle être objective, universelle? J'imagine qu'ultimement, non). Mais cela reste excessivement rare, et on sent parfois des « traces » de mensonge (petit détail à la mode dans la façon de dessiner tel objet, telle caractéristique d’un personnage – exemple assez « grossier », la grande tendance des dessins de Rebecca Dautremer qui se fait copier à tout va (vous en avez forcément croisé : personnages ronds, couleurs un peu sombres, atmosphère à la fois mystérieuse et onirique...).
Au contraire, il y a ces illustrateurs qui déclenchent chez moi un torrent d’émotions, une sorte de sidération, quelque chose qui fait profondément écho en moi (et me dire : « c’est beau ! » mais c'est très rare). Par exemple, Jorge Gonzalez (bande-dessinée) ; Aurore Callias (illustration. On sent l'influence de Quentin Blake, mais son travail à elle est plus libre) ou encore Pierre Duba (et ici) (roman graphique – proche de la bande-dessinée), un travail extrêmement varié.
Bien sur, peut-être trouverez-vous ces dessins quelconques (ce qui est encore différent que de dire : je n’aime pas ce travail mais je lui reconnais une valeur artistique). Après se pose la question de l’art, mais là est un autre débat…
Vaine espérance ou volonté de se dépasser ? Je me dis juste qu’il y a forcément un moyen de s’évader du texte, de le quitter, d’aller au fond de soi pour y puiser quelque chose d’authentique, tout en répondant à la demande – et ce même si le texte ne nous plaît pas. Ce que l'on dit communément : "s'approprier le texte". Là serait la véritable liberté.
Je m’observe dans un travail illustratif, pour un texte religieux. Au départ, dans une première série d'illustrations, je dessine des situations anecdotiques (on parle d’une église, je dessine une église). Je reste collée au texte.
Puis, insatisfaite, je fais une nouvelle série, je dessine cette fois une église peu conventionnelle (très haut clocher, ou plusieurs...). Pour la troisième série, on ne voit plus forcément une église mais je dis quelque chose qui la rappelle symboliquement (ex : un triangle avec une croix au milieu, un à plat gris avec en pochade, une forme de vitrail, etc…). La quatrième série serait une épuration plus profonde encore.
Que resterait-il ? Un sentiment je crois. Qu’est-ce que cela pourrait donner, graphiquement ? Je ne sais pas (encore) car je n’ai pas poussé la recherche jusque là.
Peut-être qu’à la fin, « ultimement », on arrive à dire église avec une image qui ne serait pas une illustration (j’entends par là illustration dans le sens de représentation anecdotique : on me parle d’un chien, je dessine un chien). Mais ce ne serait pas forcément de l'abstrait non plus.
La question est peut-être la suivante : comment déclencher le sentiment qui va permettre de produire cette « non-image » (?). En découlent d’autres questions : Ceci est-il possible par le travail, l'exercice du dessin ? Ou bien n’est-ce, au contraire, qu’un effet de la « grâce » ?
En règle générale, par souci de temps ou manque de persévérance, on serait tenté d’arrêter la démarche à la deuxième série, voire à la première, aussi par flemme ou en se justifiant d’un excès d’exigence avec soi-même. (Autre question, périphérique : quel est le degré de mon exigence ?)
Peut-être, à force de faire ce travail, on a à le faire de moins en moins. C’est à dire que l’on passe directement à la troisième série (sans par ailleurs tomber dans « la recette qui marche »).
En gros, ce travail serait une épuration par "couches" successives qui permettrait d’arriver à l’essentiel, mais aussi à l’universel, donc, qui fait écho, touche un plus grand nombre. Une manière de se communiquer, accessible à un large public… (lié également à cette idée de vérité).
Tout ceci, dans l’absolu, toujours...
@Bleu : je persiste à croire que j’ai le choix (je suis pénible, je sais). J’en suis intimement convaincue, d’une part quand je vois le travail de certains illustrateurs qui peut-être ou sans doute, sont passés par ce que je (nous) traverse (traversons) ; d’autre part… je le sens (l’intuition, la fameuse intuition…). Alors je cherche mettre des mots pour expliquer cette intuition...
Et l’idée de la bibliothèque dans laquelle piocher pour composer un livre, j'y avais pensé, mais elle ne pourrait malheureusement pas marcher à cause des critères énoncés plus haut (cohérence, unité graphique, format). Il y a trop de dessins qui ne vont pas ensemble... et trop de dessins qui parlent d'eux-mêmes (donc, surplus de messages).
En fait, j’ai le sentiment que certains auteurs réussissent le tour de force d’allier illustration et dessin contemporain. La limite est ténue : le dessin contemporain serait une forme plus « abstraite » de l’illustration, ne répondant pas à une contrainte. Ce genre de travail est généralement destiné à être exposé. Je le définis comme un pont entre illustration et peinture, celle que l’on voit dans les musées (tableaux). Avec le dessin contemporain, on est beaucoup plus libre puisqu'il n'y a pas de contraintes.
Je pense notamment à Delphine Duprat (je ne suis pas fan de son travail mais j’admire son aptitude à ne se mettre aucune limite) ici et là.
Ce sont des artistes / illustrateurs (là selon moi il n’y a plus de mot pour les définir) qui partent dans « leur délire ».
Bref, une adéquation entre le résultat sur le papier et le moi profond (ou plus exactement, le soi, si l’on se réfère aux définitions psychologiques et si je ne me trompe pas...).
Je crois vraiment que l’illustration peut ne pas être un job alimentaire, justement... et que d'une manière générale, si l'on se le réapproprie, n'importe quel travail peut de venir un lieu d'accomplissement personnel et d'enrichissement mutuel (et pas "à moitié", et pas de manière "cliché")
Un travail de compréhension du processus de création (à l’aide de livres, d’où ma demande initiale) est également une aide précieuse.
J’ai trouvé un livre éclairant sur le sujet (et sur bien d’autres choses encore) : Créer / Détruire, de Didier Anzieu. Où il est question de la structure narcissique dans l’œuvre, de l’analogie de la procréation, de la production anale (un parallèle pas si grossier avec ces artistes qui « font de la crotte »), du désir de toute puissance, d’immortalité, etc.
Une dernière chose, c’est évidemment de stimuler la créativité par des expositions, visites de galeries, lecture de livres illustrés ou présentant le travail d’artistes, etc. Un travail éprouvant car une chasse sans fin, mais qui porte ses fruits (ces propos sont d’une grande banalité car je ne vous apprends rien, mais cela fait partie de la cure, de se le redire…)
Pour conclure, je suis une enfant rebelle qui ne veut se soumettre en rien au matériel, et j’ose croire que cela est possible !
Ps : les exemples d'illustrateurs cités ne sont pas en adéquation absolue avec mon propos... à cause d'une question de temps...
Autre point positif, dans l’illustration (et de plus en plus maintenant) les éditeurs attendent de l’artiste des émotions, de la sincérité, une force… quand ce ne sont pas carrément des projets aboutis et personnels (je vais même jusqu’à penser qu’ils n’attendent que ça – mais je parle de petites maisons d’édition comme L’édune, MeMo… sensibles aux illustrations tendant vers le dessin contemporain)
Il y a des illustrateurs qui, je trouve, respectent très bien ce contrat : on sent dans leur travail une grande liberté, une authenticité profonde (seulement, cette affirmation peut-elle être objective, universelle? J'imagine qu'ultimement, non). Mais cela reste excessivement rare, et on sent parfois des « traces » de mensonge (petit détail à la mode dans la façon de dessiner tel objet, telle caractéristique d’un personnage – exemple assez « grossier », la grande tendance des dessins de Rebecca Dautremer qui se fait copier à tout va (vous en avez forcément croisé : personnages ronds, couleurs un peu sombres, atmosphère à la fois mystérieuse et onirique...).
Au contraire, il y a ces illustrateurs qui déclenchent chez moi un torrent d’émotions, une sorte de sidération, quelque chose qui fait profondément écho en moi (et me dire : « c’est beau ! » mais c'est très rare). Par exemple, Jorge Gonzalez (bande-dessinée) ; Aurore Callias (illustration. On sent l'influence de Quentin Blake, mais son travail à elle est plus libre) ou encore Pierre Duba (et ici) (roman graphique – proche de la bande-dessinée), un travail extrêmement varié.
Bien sur, peut-être trouverez-vous ces dessins quelconques (ce qui est encore différent que de dire : je n’aime pas ce travail mais je lui reconnais une valeur artistique). Après se pose la question de l’art, mais là est un autre débat…
Vaine espérance ou volonté de se dépasser ? Je me dis juste qu’il y a forcément un moyen de s’évader du texte, de le quitter, d’aller au fond de soi pour y puiser quelque chose d’authentique, tout en répondant à la demande – et ce même si le texte ne nous plaît pas. Ce que l'on dit communément : "s'approprier le texte". Là serait la véritable liberté.
Je m’observe dans un travail illustratif, pour un texte religieux. Au départ, dans une première série d'illustrations, je dessine des situations anecdotiques (on parle d’une église, je dessine une église). Je reste collée au texte.
Puis, insatisfaite, je fais une nouvelle série, je dessine cette fois une église peu conventionnelle (très haut clocher, ou plusieurs...). Pour la troisième série, on ne voit plus forcément une église mais je dis quelque chose qui la rappelle symboliquement (ex : un triangle avec une croix au milieu, un à plat gris avec en pochade, une forme de vitrail, etc…). La quatrième série serait une épuration plus profonde encore.
Que resterait-il ? Un sentiment je crois. Qu’est-ce que cela pourrait donner, graphiquement ? Je ne sais pas (encore) car je n’ai pas poussé la recherche jusque là.
Peut-être qu’à la fin, « ultimement », on arrive à dire église avec une image qui ne serait pas une illustration (j’entends par là illustration dans le sens de représentation anecdotique : on me parle d’un chien, je dessine un chien). Mais ce ne serait pas forcément de l'abstrait non plus.
La question est peut-être la suivante : comment déclencher le sentiment qui va permettre de produire cette « non-image » (?). En découlent d’autres questions : Ceci est-il possible par le travail, l'exercice du dessin ? Ou bien n’est-ce, au contraire, qu’un effet de la « grâce » ?
En règle générale, par souci de temps ou manque de persévérance, on serait tenté d’arrêter la démarche à la deuxième série, voire à la première, aussi par flemme ou en se justifiant d’un excès d’exigence avec soi-même. (Autre question, périphérique : quel est le degré de mon exigence ?)
Peut-être, à force de faire ce travail, on a à le faire de moins en moins. C’est à dire que l’on passe directement à la troisième série (sans par ailleurs tomber dans « la recette qui marche »).
En gros, ce travail serait une épuration par "couches" successives qui permettrait d’arriver à l’essentiel, mais aussi à l’universel, donc, qui fait écho, touche un plus grand nombre. Une manière de se communiquer, accessible à un large public… (lié également à cette idée de vérité).
Tout ceci, dans l’absolu, toujours...
@Bleu : je persiste à croire que j’ai le choix (je suis pénible, je sais). J’en suis intimement convaincue, d’une part quand je vois le travail de certains illustrateurs qui peut-être ou sans doute, sont passés par ce que je (nous) traverse (traversons) ; d’autre part… je le sens (l’intuition, la fameuse intuition…). Alors je cherche mettre des mots pour expliquer cette intuition...
Et l’idée de la bibliothèque dans laquelle piocher pour composer un livre, j'y avais pensé, mais elle ne pourrait malheureusement pas marcher à cause des critères énoncés plus haut (cohérence, unité graphique, format). Il y a trop de dessins qui ne vont pas ensemble... et trop de dessins qui parlent d'eux-mêmes (donc, surplus de messages).
En fait, j’ai le sentiment que certains auteurs réussissent le tour de force d’allier illustration et dessin contemporain. La limite est ténue : le dessin contemporain serait une forme plus « abstraite » de l’illustration, ne répondant pas à une contrainte. Ce genre de travail est généralement destiné à être exposé. Je le définis comme un pont entre illustration et peinture, celle que l’on voit dans les musées (tableaux). Avec le dessin contemporain, on est beaucoup plus libre puisqu'il n'y a pas de contraintes.
Je pense notamment à Delphine Duprat (je ne suis pas fan de son travail mais j’admire son aptitude à ne se mettre aucune limite) ici et là.
Ce sont des artistes / illustrateurs (là selon moi il n’y a plus de mot pour les définir) qui partent dans « leur délire ».
Bref, une adéquation entre le résultat sur le papier et le moi profond (ou plus exactement, le soi, si l’on se réfère aux définitions psychologiques et si je ne me trompe pas...).
Ou bien une aspiration telle à créer sans se mentir (rester fidèles à ce qu'il sont) qu’ils préfèrent cela a tout compromis permettant un confort matériel.BouledeCristal a écrit: Je ne partage pas ce point de vue, beaucoup de peintres illustres ont vécu sous contrainte financière parfois extrême, à se demander même si la nécessité parfois n'exacerbe pas le talent...
Je crois vraiment que l’illustration peut ne pas être un job alimentaire, justement... et que d'une manière générale, si l'on se le réapproprie, n'importe quel travail peut de venir un lieu d'accomplissement personnel et d'enrichissement mutuel (et pas "à moitié", et pas de manière "cliché")
Un travail de compréhension du processus de création (à l’aide de livres, d’où ma demande initiale) est également une aide précieuse.
J’ai trouvé un livre éclairant sur le sujet (et sur bien d’autres choses encore) : Créer / Détruire, de Didier Anzieu. Où il est question de la structure narcissique dans l’œuvre, de l’analogie de la procréation, de la production anale (un parallèle pas si grossier avec ces artistes qui « font de la crotte »), du désir de toute puissance, d’immortalité, etc.
Une dernière chose, c’est évidemment de stimuler la créativité par des expositions, visites de galeries, lecture de livres illustrés ou présentant le travail d’artistes, etc. Un travail éprouvant car une chasse sans fin, mais qui porte ses fruits (ces propos sont d’une grande banalité car je ne vous apprends rien, mais cela fait partie de la cure, de se le redire…)
Pour conclure, je suis une enfant rebelle qui ne veut se soumettre en rien au matériel, et j’ose croire que cela est possible !
Ps : les exemples d'illustrateurs cités ne sont pas en adéquation absolue avec mon propos... à cause d'une question de temps...
Clausule- Messages : 494
Date d'inscription : 10/03/2012
Age : 36
Localisation : Rouen
Re: Créativité, liberté et vérité
Je viens de voir que tu me cites dans ta réponse, mais je suis incapable de lire et de réagir à des messages aussi longs.
Désolé je décroche du sujet...
Désolé je décroche du sujet...
Re: Créativité, liberté et vérité
Wow, je découvre , merci pour les exemples , une belle découverte
Je suppose que l'inspiration va avec l'émotion mais il faut faire coller l'émotion avec le travail demandé, je vois comment, une véritable émotion étant spontanée à priori.
Si tu sais que tu as le choix, alors tu l'as , je me rends compte que je suis complètement étranger à ce genre de métier et que je ne saurai t'aider du coup.
Je suppose que l'inspiration va avec l'émotion mais il faut faire coller l'émotion avec le travail demandé, je vois comment, une véritable émotion étant spontanée à priori.
Si tu sais que tu as le choix, alors tu l'as , je me rends compte que je suis complètement étranger à ce genre de métier et que je ne saurai t'aider du coup.
bleu- Messages : 14
Date d'inscription : 20/06/2012
Re: Créativité, liberté et vérité
@_ _ _ _ _
Pas grave
ça ne devrait plus arriver avant longtemps...
@Bleu
Chouette si ça te plait !
Pas grave
ça ne devrait plus arriver avant longtemps...
@Bleu
Chouette si ça te plait !
Clausule- Messages : 494
Date d'inscription : 10/03/2012
Age : 36
Localisation : Rouen
Re: Créativité, liberté et vérité
Je reviens à ton image du début, d'enfant fait seul pour soi, beau, cool, et l'enfant fait pour un autre, sur commande, pour l'argent, mort-né comme tu le dis, qui ne te plait pas.
Je sais, pas, je trouve que ça parle ! Tout les enfants méritent l'amour, non ?
Je veux dire par là que tes créations, ça reste tes créations, quoiqu'il arrive. Je sais bien que l'amour se commande pas, mais ça me semble être le vrai problème, pas celui de la créativité.
Je sais, pas, je trouve que ça parle ! Tout les enfants méritent l'amour, non ?
Je veux dire par là que tes créations, ça reste tes créations, quoiqu'il arrive. Je sais bien que l'amour se commande pas, mais ça me semble être le vrai problème, pas celui de la créativité.
Re: Créativité, liberté et vérité
Spontanément je pense à " du spirituel dans l'art" de Kandinsky.
Fata Morgana- Messages : 20818
Date d'inscription : 09/02/2011
Age : 66
Localisation : Un pied hors de la tombe
Re: Créativité, liberté et vérité
Salut j'ai pas tout lu et peut être pas compris ta demande dans toute sa finesse : je suis en mode surchauffe hyper rapide en ce moment aussi le titre seul m'appelle intuitivement à te donner :
1 - "dessiner avec le cerveau droit" et "vision-dessin-créativité" de Betty Edwards surtout où dans la marge j'ai trouvé plein de guidance pour comprendre mon type de créativité
2 - "les dominances cérébrales et la créativité" de Ned Hermann qui m'a permis de m'organiser et approfondir cette compréhension
et là je suis en train de lire de Marie-Louise von Franz "La psychologie de la divination" qui entre dans les profondeurs de cette rencontre magique : âme esprit et matière...
Valivalou la tête du Loup belles créations à vous
1 - "dessiner avec le cerveau droit" et "vision-dessin-créativité" de Betty Edwards surtout où dans la marge j'ai trouvé plein de guidance pour comprendre mon type de créativité
2 - "les dominances cérébrales et la créativité" de Ned Hermann qui m'a permis de m'organiser et approfondir cette compréhension
et là je suis en train de lire de Marie-Louise von Franz "La psychologie de la divination" qui entre dans les profondeurs de cette rencontre magique : âme esprit et matière...
Valivalou la tête du Loup belles créations à vous
Re: Créativité, liberté et vérité
J'aime beaucoup "The artist's way" de Julia Cameron ("Libérez votre créativité" est je crois le titre français)
Re: Créativité, liberté et vérité
à propos de Betty Edwards voilà qui peut peut-être t'aider Clausule
et si j'ai le courage je vais peut-être tenter cet après-midi de peindre de cette manière
et si j'ai le courage je vais peut-être tenter cet après-midi de peindre de cette manière
ou-est-la-question- Messages : 8075
Date d'inscription : 27/07/2012
Age : 67
Re: Créativité, liberté et vérité
Merci! Je connais en effet! Ca fait bizarre de retrouver ce sujet plus de deux ans après l'avoir écrit! Depuis j'ai lâché l'illustration... professionnellement en tout cas.
Betty Edwards a écrit un livre que je te conseille, mais tu dois connaître : Dessiner grâce au cerveau droit. Avec des exercices pas à pas. C'est vraiment bien (j'ai eu ce livre en main jadis..).
Mais cela ne m'aide pas vraiment pour ma question car elle donne des clés pour un dessin "franc" au niveau de la réalisation (au trait et en noir et blanc dans ce livre), et mon problème vient plus de la créativité, l'innovation, oser, se lâcher...
Par exemple, ces dessins ont été réalisés pour une commande :
Ceux-ci spontanément, pour moi :
Vous ne verrez peut-être pas la différence mais pour moi elle est frappante !
Betty Edwards a écrit un livre que je te conseille, mais tu dois connaître : Dessiner grâce au cerveau droit. Avec des exercices pas à pas. C'est vraiment bien (j'ai eu ce livre en main jadis..).
Mais cela ne m'aide pas vraiment pour ma question car elle donne des clés pour un dessin "franc" au niveau de la réalisation (au trait et en noir et blanc dans ce livre), et mon problème vient plus de la créativité, l'innovation, oser, se lâcher...
Par exemple, ces dessins ont été réalisés pour une commande :
Ceux-ci spontanément, pour moi :
Vous ne verrez peut-être pas la différence mais pour moi elle est frappante !
Clausule- Messages : 494
Date d'inscription : 10/03/2012
Age : 36
Localisation : Rouen
Re: Créativité, liberté et vérité
j'aime beaucoup tes dessins
le coup de l'écran noir , je pensais que cela pouvait t'aider
perso je n'y suis pas arrivée cet après-midi (à choper l'écran noir)
j'ai en effet fait une peinture très figurative (trop figurative) d'orchidée sans aucune originalité à part le fait que l'ensemble est "plat", plat comme je les aime
le coup de l'écran noir , je pensais que cela pouvait t'aider
perso je n'y suis pas arrivée cet après-midi (à choper l'écran noir)
j'ai en effet fait une peinture très figurative (trop figurative) d'orchidée sans aucune originalité à part le fait que l'ensemble est "plat", plat comme je les aime
ou-est-la-question- Messages : 8075
Date d'inscription : 27/07/2012
Age : 67
Re: Créativité, liberté et vérité
ah au fait et merci pour le titre du bouquin de Betty Edwards que je viens d'acheter sur amazone en lisant Mag juste au dessus
ou-est-la-question- Messages : 8075
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Re: Créativité, liberté et vérité
J'ai jamais eu ce genre de soucis, en dessin ou ailleurs.
Mon soucis c'est de vouloir me dépasser tout en osant pas ou alors pas trop.
De vouloir combler des lacunes, ou approfondir un truc, puis n'avoir pas assez l'envie ou la patience pour.
Mais je persevère, et je sais que cela finira par venir
Mon soucis c'est de vouloir me dépasser tout en osant pas ou alors pas trop.
De vouloir combler des lacunes, ou approfondir un truc, puis n'avoir pas assez l'envie ou la patience pour.
Mais je persevère, et je sais que cela finira par venir
Noumenie Dysnomie- Messages : 1442
Date d'inscription : 27/08/2012
Age : 76
Re: Créativité, liberté et vérité
où-est-la-question a écrit:j'aime beaucoup tes dessins
le coup de l'écran noir , je pensais que cela pouvait t'aider
perso je n'y suis pas arrivée cet après-midi (à choper l'écran noir)
j'ai en effet fait une peinture très figurative (trop figurative) d'orchidée sans aucune originalité à part le fait que l'ensemble est "plat", plat comme je les aime
Merci ;)
Elle parle de l'écran noir dans les vidéos? A quel moment?
Quant à l'orchidée, tu as la technique au niveau couleurs / tâches de peinture je trouve (les feuilles sont bien) mais en effet ça fait trop "maîtrisé". Peut-être en faisant un fond ça rendra mieux? (ombre sur un mur, quelque chose d'esquissé, un peu dans cet esprit - même si la technique diffère :
Clausule- Messages : 494
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Re: Créativité, liberté et vérité
(peinture d'Anya Brock)
Clausule- Messages : 494
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Re: Créativité, liberté et vérité
j'aime beaucoup tes dessins Clausule
oups pardon il s'agissait de l'espace négatif et non pas l'écran noir
je viens de refaire une peinture en tentant d'intégrer cet espace négatif ben bof bof bof
c'est toujours aussi plat hihihihi
sur l'original c'est moins blanchâtre que sur la photo
oups pardon il s'agissait de l'espace négatif et non pas l'écran noir
je viens de refaire une peinture en tentant d'intégrer cet espace négatif ben bof bof bof
c'est toujours aussi plat hihihihi
sur l'original c'est moins blanchâtre que sur la photo
ou-est-la-question- Messages : 8075
Date d'inscription : 27/07/2012
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Re: Créativité, liberté et vérité
Je pensais à quelque chose de plus ... abstrait (pour le fond)
Ce qui peut aider, c'est de regarder des peintures de maîtres, d'observer comment ils font, les touches, les couleurs, les ombres... s'en imprégner. Et de faire beaucoup d'esquisses (même à l'acrylique) de 10-15 mn pour s'entraîner à "voir" (je suis passée par une école d'art, on faisait beaucoup de nu, et pas mal de pauses courtes).
Oui pour l'espace négatif, je vois mieux ce que tu veux dire alors!
Ce qui peut aider, c'est de regarder des peintures de maîtres, d'observer comment ils font, les touches, les couleurs, les ombres... s'en imprégner. Et de faire beaucoup d'esquisses (même à l'acrylique) de 10-15 mn pour s'entraîner à "voir" (je suis passée par une école d'art, on faisait beaucoup de nu, et pas mal de pauses courtes).
Oui pour l'espace négatif, je vois mieux ce que tu veux dire alors!
Clausule- Messages : 494
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Re: Créativité, liberté et vérité
le perroquet est magnifique
entre les taches noires et blanche du plumage il y a un chien
ça c'est de l'espace négatif ! à la Eischer
je n'ai jamais pris de cours de dessin ou peinture et j'ai "appris" (ce qui est un bien grand mot) en copiant les grands maîtres depuis petite. Sinon je peignais ce que j'avais en tête.
à part quelques aquarelles faites il y a une trentaine d'années, je n'ai pas l'habitude de peindre ce que mes yeux voient. (je copiais les grands ou bien je peignais mon imaginaire). Il y a 4 ans , avec 3 amis peintres nous avons peint des portraits de personnes qui posaient pour nous , cela a duré 2 ans à raison d' 1 fois par semaine.
Peindre avec d'autres gens fut pour moi un choc (agréable et bizarre tout à la fois) et mes portraits étaient un peu du genre du tableau sans fond que j'ai fait avant hier.
que j'appelle mes tableaux "plats"
je vais suivre tes conseils et me mettre à l'esquisse , aux tableaux "courts"
Sinon mon idée avec cette orchidée c'est de la peindre tous les jours jusqu'à ce qu'un déclic se fasse en moi.
j'entends pas déclic un tableau ultime dans lequel il n'y aura peut-être même plus d'orchidée , ce serait un "truc peint" dans lequel je serais arrivée à me "débarrasser" de ce que voient mes yeux de façon "académique" pour peindre ce que moi je vois et ressens en dedans de moi en regardant l'orchidée.
ce n'est pas gagné je n'ai jamais fait ce genre d'exercice mais en ce moment j'ai le temps alors je me suis dit "allez hop ma petite, pourquoi pas?"
entre les taches noires et blanche du plumage il y a un chien
ça c'est de l'espace négatif ! à la Eischer
je n'ai jamais pris de cours de dessin ou peinture et j'ai "appris" (ce qui est un bien grand mot) en copiant les grands maîtres depuis petite. Sinon je peignais ce que j'avais en tête.
à part quelques aquarelles faites il y a une trentaine d'années, je n'ai pas l'habitude de peindre ce que mes yeux voient. (je copiais les grands ou bien je peignais mon imaginaire). Il y a 4 ans , avec 3 amis peintres nous avons peint des portraits de personnes qui posaient pour nous , cela a duré 2 ans à raison d' 1 fois par semaine.
Peindre avec d'autres gens fut pour moi un choc (agréable et bizarre tout à la fois) et mes portraits étaient un peu du genre du tableau sans fond que j'ai fait avant hier.
que j'appelle mes tableaux "plats"
je vais suivre tes conseils et me mettre à l'esquisse , aux tableaux "courts"
Sinon mon idée avec cette orchidée c'est de la peindre tous les jours jusqu'à ce qu'un déclic se fasse en moi.
j'entends pas déclic un tableau ultime dans lequel il n'y aura peut-être même plus d'orchidée , ce serait un "truc peint" dans lequel je serais arrivée à me "débarrasser" de ce que voient mes yeux de façon "académique" pour peindre ce que moi je vois et ressens en dedans de moi en regardant l'orchidée.
ce n'est pas gagné je n'ai jamais fait ce genre d'exercice mais en ce moment j'ai le temps alors je me suis dit "allez hop ma petite, pourquoi pas?"
ou-est-la-question- Messages : 8075
Date d'inscription : 27/07/2012
Age : 67
Re: Créativité, liberté et vérité
aujourd'hui j'ai peint en premier l'espace négatif (ça y est ça rentre!) en dessinant toutes les formes que je voyais dans cet espace
le fauteuil et l'orchidée se sont placées tout seuls sans que j'ai eu à les dessiner
" />
le fauteuil et l'orchidée se sont placées tout seuls sans que j'ai eu à les dessiner
" />
ou-est-la-question- Messages : 8075
Date d'inscription : 27/07/2012
Age : 67
Re: Créativité, liberté et vérité
Le perroquet n'est pas de moi, je te rassure !
Quant au fond de ta peinture je trouve que ça devient trop chargé du coup... ça alourdit.. mais tout dépend le but à atteindre.
Voici quelques liens de peintres / illustrateurs qui me viennent à l'esprit quand je vois ton travail, et qui t'aideront peut-être! :
http://soluto.free.fr/spip.php?rubrique2 (dessins couleur)
http://www.unsouriredetoi.com/spip.php?article30
https://www.google.fr/search?q=david+hockney&safe=off&rlz=1C5CHFA_enFR562FR562&espv=2&biw=1439&bih=726&source=lnms&tbm=isch&sa=X&ei=qeUhVPuCMOnnywPj14HwAg&sqi=2&ved=0CAYQ_AUoAQ#safe=off&tbm=isch&q=david+hockney+dogs
https://www.google.fr/search?q=arcabas&safe=off&rlz=1C5CHFA_enFR562FR562&espv=2&biw=1439&bih=726&source=lnms&tbm=isch&sa=X&ei=fOYhVIORDIbksATTmIDQBA&ved=0CAYQ_AUoAQ
https://www.google.fr/search?q=david+hockney&safe=off&rlz=1C5CHFA_enFR562FR562&espv=2&biw=1439&bih=726&source=lnms&tbm=isch&sa=X&ei=qeUhVPuCMOnnywPj14HwAg&sqi=2&ved=0CAYQ_AUoAQ#safe=off&tbm=isch&q=marc+desgrandchamps
ou bien va carrément voir du côté des esquisses de grands maîtres :
https://www.google.fr/search?q=esquisse+grand+ma%C3%AEtre&safe=off&rlz=1C5CHFA_enFR562FR562&espv=2&biw=1439&bih=726&source=lnms&tbm=isch&sa=X&ei=8eYhVImSNu-QsQSfioKoAg&ved=0CAYQ_AUoAQ#safe=off&tbm=isch&q=esquisses+degas
C'est pas en lien direct avec ce que tu fais mais je me dis que ça pourrait te plaire.
Il y en a plein d'autres
Quant au fond de ta peinture je trouve que ça devient trop chargé du coup... ça alourdit.. mais tout dépend le but à atteindre.
Voici quelques liens de peintres / illustrateurs qui me viennent à l'esprit quand je vois ton travail, et qui t'aideront peut-être! :
http://soluto.free.fr/spip.php?rubrique2 (dessins couleur)
http://www.unsouriredetoi.com/spip.php?article30
https://www.google.fr/search?q=david+hockney&safe=off&rlz=1C5CHFA_enFR562FR562&espv=2&biw=1439&bih=726&source=lnms&tbm=isch&sa=X&ei=qeUhVPuCMOnnywPj14HwAg&sqi=2&ved=0CAYQ_AUoAQ#safe=off&tbm=isch&q=david+hockney+dogs
https://www.google.fr/search?q=arcabas&safe=off&rlz=1C5CHFA_enFR562FR562&espv=2&biw=1439&bih=726&source=lnms&tbm=isch&sa=X&ei=fOYhVIORDIbksATTmIDQBA&ved=0CAYQ_AUoAQ
https://www.google.fr/search?q=david+hockney&safe=off&rlz=1C5CHFA_enFR562FR562&espv=2&biw=1439&bih=726&source=lnms&tbm=isch&sa=X&ei=qeUhVPuCMOnnywPj14HwAg&sqi=2&ved=0CAYQ_AUoAQ#safe=off&tbm=isch&q=marc+desgrandchamps
ou bien va carrément voir du côté des esquisses de grands maîtres :
https://www.google.fr/search?q=esquisse+grand+ma%C3%AEtre&safe=off&rlz=1C5CHFA_enFR562FR562&espv=2&biw=1439&bih=726&source=lnms&tbm=isch&sa=X&ei=8eYhVImSNu-QsQSfioKoAg&ved=0CAYQ_AUoAQ#safe=off&tbm=isch&q=esquisses+degas
C'est pas en lien direct avec ce que tu fais mais je me dis que ça pourrait te plaire.
Il y en a plein d'autres
Clausule- Messages : 494
Date d'inscription : 10/03/2012
Age : 36
Localisation : Rouen
Re: Créativité, liberté et vérité
oui tu as raison c'est bien trop chargé , mais ce qui m'a interessée c'est que toute la partie gauche + la partie sup + la partie inf j'avais réussi à les peindre uniquement en travaillant sur l'espace négatif (je merdouille avec la partie dte )
aussi aujourd'hui j'ai fait quasi tout le tableau par le biais de l'espace négatif sauf encore un petit bout à dte au n iveau de l'accoudoir où je me suis retrouvée perdue
c'est déjà plus léger (merci pour les liens)
" />
aussi aujourd'hui j'ai fait quasi tout le tableau par le biais de l'espace négatif sauf encore un petit bout à dte au n iveau de l'accoudoir où je me suis retrouvée perdue
c'est déjà plus léger (merci pour les liens)
" />
ou-est-la-question- Messages : 8075
Date d'inscription : 27/07/2012
Age : 67
Re: Créativité, liberté et vérité
je le renvoie en plus petit format
" />
" />
ou-est-la-question- Messages : 8075
Date d'inscription : 27/07/2012
Age : 67
Re: Créativité, liberté et vérité
La différence entre travail de commande avec un cadre strict ou on te prends pour ta technicité en premier lieu.
commande moins stricte ou l'on souhaite que tu apportes ta touche en plus du brief
et la création pure ou tu proposes un sujet traiter à ta manière qui peut cadrer avec le support.
J'ai beaucoup aimé le livre Sur la photographie Poche –
de Susan Sontag
commande moins stricte ou l'on souhaite que tu apportes ta touche en plus du brief
et la création pure ou tu proposes un sujet traiter à ta manière qui peut cadrer avec le support.
J'ai beaucoup aimé le livre Sur la photographie Poche –
de Susan Sontag
Pycpyc- Messages : 176
Date d'inscription : 10/07/2013
Age : 50
Localisation : paris
Re: Créativité, liberté et vérité
C'est amusant d'essayer de répondre à une question posée il y a sept ans. Je ne sais même pas si tu viens encore ici.
Tu y parles de la différence entre tes productions involontaires (authentiques, vivantes) et tes productions volontaires (conditionnées, mensongères, mortes-nées).
Tu dis des premières que tu ponds quelque chose qui ne vient pas de toi. Rimbaud écrivait : On ne devrait pas dire "je pense" mais "on me pense". Je est un autre.
Proust, dans la Recherche, parle de la différence entre souvenirs volontaires et souvenirs involontaires. Pour lui, seuls les seconds sont vrais.
Tu dis que dans le cas d'une production involontaire, il y a une émotion forte, palpable. Je voudrais te suggérer une façon de produire une oeuvre authentique à partir d'une commande.
Elle consiste à laisser se former un ressenti du thème demandé puis à essayer, par essai/erreur, de trouver un symbole (c'est-à-dire un mot ou une image) dont le ressenti est identique (ou très semblable) au ressenti du thème demandé. Et, par après, de sentir comment ce symbole modifie le ressenti initial lorsqu'on le fait "résonner" et de voir quelles idées émergent à ce moment là. Je pourrais détailler ces aspects si tu es toujours sur le forum (et si tu es toujours intéressée par le sujet).
J'ai trouvé intéressant que tu lies créativité, liberté et vérité parce que je pense qu'il y a des liens entre ces différents concepts. (Heidegger dit que l'essence de la vérité est d'être dévoilement - aléthéia).
Tu y parles de la différence entre tes productions involontaires (authentiques, vivantes) et tes productions volontaires (conditionnées, mensongères, mortes-nées).
Tu dis des premières que tu ponds quelque chose qui ne vient pas de toi. Rimbaud écrivait : On ne devrait pas dire "je pense" mais "on me pense". Je est un autre.
Proust, dans la Recherche, parle de la différence entre souvenirs volontaires et souvenirs involontaires. Pour lui, seuls les seconds sont vrais.
Tu dis que dans le cas d'une production involontaire, il y a une émotion forte, palpable. Je voudrais te suggérer une façon de produire une oeuvre authentique à partir d'une commande.
Elle consiste à laisser se former un ressenti du thème demandé puis à essayer, par essai/erreur, de trouver un symbole (c'est-à-dire un mot ou une image) dont le ressenti est identique (ou très semblable) au ressenti du thème demandé. Et, par après, de sentir comment ce symbole modifie le ressenti initial lorsqu'on le fait "résonner" et de voir quelles idées émergent à ce moment là. Je pourrais détailler ces aspects si tu es toujours sur le forum (et si tu es toujours intéressée par le sujet).
J'ai trouvé intéressant que tu lies créativité, liberté et vérité parce que je pense qu'il y a des liens entre ces différents concepts. (Heidegger dit que l'essence de la vérité est d'être dévoilement - aléthéia).
jmd- Messages : 830
Date d'inscription : 10/08/2011
Localisation : Bruxelles
Re: Créativité, liberté et vérité
Peut-être que passer par d'autres moyens d'expression(corporelle, vocale, musique, perrcussion...) peut te faire découvrir des espaces de créativité en toi, qui rebondiront sur ta pratique graphique ?
tu peux regarder les "stats" de la personne sur son profil.
jmd a écrit:Je ne sais même pas si tu viens encore ici.
tu peux regarder les "stats" de la personne sur son profil.
Invité- Invité
Re: Créativité, liberté et vérité
Je réponds aux deux derniers participants : 7 ans, c'est effrayant! Cela fait pas mal d'années que je ne viens plus sur le forum et me voici de retour un peu par hasard, plutôt pour rencontrer des gens en vrai, mais je suis heureuse de reprendre quelques conversations écrites au passage
jmd, merci pour ta réponse très intéressante.
Je crois que Pycpyc avait bien analysé le problème :
A vrai dire, je pense que je pourrais faire quelque chose de très personnel pour une commande, il faudrait simplement me "lâcher" en acceptant de croire que ça pourrait plaire au commanditaire (est-ce que finalement, le problème n'est pas là?).
J'aime beaucoup, et je veux bien plus de détails, si tu es toujours sur le forum également
jmd, merci pour ta réponse très intéressante.
Je crois que Pycpyc avait bien analysé le problème :
Pycpyc a écrit:La différence entre travail de commande avec un cadre strict ou on te prends pour ta technicité en premier lieu.
commande moins stricte ou l'on souhaite que tu apportes ta touche en plus du brief
et la création pure ou tu proposes un sujet traiter à ta manière qui peut cadrer avec le support.
A vrai dire, je pense que je pourrais faire quelque chose de très personnel pour une commande, il faudrait simplement me "lâcher" en acceptant de croire que ça pourrait plaire au commanditaire (est-ce que finalement, le problème n'est pas là?).
jmd a écrit:Elle consiste à laisser se former un ressenti du thème demandé puis à essayer, par essai/erreur, de trouver un symbole (c'est-à-dire un mot ou une image) dont le ressenti est identique (ou très semblable) au ressenti du thème demandé.
J'aime beaucoup, et je veux bien plus de détails, si tu es toujours sur le forum également
Clausule- Messages : 494
Date d'inscription : 10/03/2012
Age : 36
Localisation : Rouen
Re: Créativité, liberté et vérité
ProfDeLettres a écrit:finalement depuis tout ce temps ça t'a plus dérangée ?
Je ne fais plus de graphisme, ni d'illustration... après avoir travaillé un temps dans le social et je me tourne à présent vers la céramique. J'ai pas mal changé aussi, donc c'est moins un "combat" pour moi. Et puis, je ne prends plus de commande... pour le moment. Peut-être qu'avec la céramique, le problème va se poser à nouveau. Cependant, même en ne pratiquant plus, la solution à cette question m'intéresse toujours :)
Tu pratiques une activité artistique ProfDeLettres? Es-tu également concerné par cette question?
Clausule- Messages : 494
Date d'inscription : 10/03/2012
Age : 36
Localisation : Rouen
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