Qu'est ce que je fous là ?

Je n'ai jamais aimé faire mes devoirs.
J'ai eu la chance d'avoir des parents qui m'ont poussé au cul pour les faire.
Du coup je les ai fait, et j'ai réussi mes études.
Et mon boulot, et ma famille, et mon fric.
Mais rien de tout ça n'était vraiment moi.
Je ne me suis jamais mis en position de prendre des risques, d'échouer.
Je me suis adapté, j'ai suivi la route. J'ai tapé sur le rond pour le faire entrer dans le carré.
Sauf que ça fait mal, et le résultat est plutôt moche. Pour moi, et pour les autres autour de moi.

Il y a 18 mois le rond a pété tel un bouchon de champagne en s'expulsant du carré. A 40 ans, avec tout le bagage que j'embarque, ça fait tout bizarre.

Et j'aime toujours aussi peu faire mes devoirs, dans mon boulot qui paye bien et que je hais.

Tu es jeune. Tu as une chance phénoménale: tu peux te planter sans qu'il y ait encore de conséquences.

A trois jours de l'échéance, tu as le choix:

- soit tu continues ton délire. Alors plante-toi. Mange-toi le mur. Va au fond de ta procrastination, de ton nombrilisme, de ton délire de "je veux pas faire ce qu'on me dit de faire". L'échec permet d'apprendre, d'apprivoiser le perfectionnisme, de se dire "ok la prochaine fois je ne ferai plus la connerie". Je pense que je n'ai pas eu assez d'échec dans ma vie, et du coup que je n'ai pas pris assez de risques, et du coup que je ne suis pas (encore) à la hauteur de mon potentiel.

- soit tu arrêtes le délire, là, maintenant, tout de suite, à la seconde. Il n'y a pas de meilleur moment pour commencer. Tu te gonfles ton joli cerveau, tu annihiles tes doutes et tes craintes, tu te fais 2 nuits blanches, tu te bourres de toute substance (non addictive) qui te permettra de tenir le choc, et tu jettes toutes tes forces dans ton mémoire, sans relire, sans réfléchir, tout ce que tu as emmagasiné, et ensuite dans l'oral où tu le présenteras. Tu SAIS déjà que de toute façon tu aurais pu faire 1000 fois mieux, mais tu SAIS aussi que ce que toi tu considères comme nul est en général bien meilleur que ce que font la moyenne des neuneus autour de toi. Alors, tu joues le jeu, tu lâches prise, tu endosses ta cape d'étudiant et tu remplis le contrat. Ils n'y verront que du feu. Tu SAIS que tu n'en tireras aucune satisfaction, mais au moins tu n'auras pas gâché une année de plus, et on ne t'y reprendra plus.

Ta vie est entre tes mains.

J'aime pas donner des conseils, et je suis très mal placé tout cela. Mais j'aime bien ce que dit Yort. De mon côté, je suis assez adepte de ces deux solutions, alternativement. Soit je vais jusqu'au bout de la logique du rien, ou de l'échec (au choix), jusqu'à en toucher l'os. Boire le vin jusqu'à la lie. Ça fait mal, mais bon, ça permet aussi de remonter - facile quand on est au plus bas . Soit je plonge à fond dans le projet, et sauve inexplicablement l'insauvable...

A mon avis, tu t'es surtout fourrée dans un projet d'études qui est très éloigné de tes aspirations réelles.

Sinon,

Ps : au pire, tu finiras comme moi : vieux con à grande capacité

Je me suis jetée à l'eau, j'ai foncé dans le tas et j'ai présenté ce que j'ai pu pondre en une journée. Remarques : " Quelques points à améliorer pour votre oral final mais tout est cohérent, limpide. Problèmatique intéréssante, on voit qu'il y a beaucoup de recherches dérière tout ça " Tu parles.

J'ai menti. J'ai triché. J'ai dis à mes collègues que moi aussi j'avais passé un temps fou à travailler, que j'avais passé des nuits blanches a plancher sur mon diapo de présentation.

J'ai honte, j'ai terriblement honte de ne rien faire et encore plus quand je réussis à m'en sortir... J'aurais toujours honte de moi, si j'échoue ce sera par manque d'implication, si je réussis de justesse ce sera par chance, si je réussis en travaillant ce sera grâce à mes "facilités de compréhension".
Rien que le fait d'utiliser cette expression suffit à me rendre mal à l'aise.

Et je vous remercie et je vous aime aussi. Vos messages m'ont permis de me motiver, de foncer, après les avoir lu je me suis mise en tête de faire quelque chose de potable et je pense y être parvenue...

Yort, ton histoire sera certainement la mienne, il est dur d'être celui que l'on est pas, de faire un métier qui ne nous passionne en rien.
Je suis jeune, c'est vrai. Tu as 40 ans ? Qui a dit qu'il y avait un âge pour faire des études ? Ta vie est aussi entre tes mains.

Et si pour des raisons personnelles tu ne peux pas, va tout de même au bout de tes passions, décompresse par d'autres moyens, évade toi, crée toi un monde à part, un autre monde que ton imposant carré...

Harpo, oui mon projet d'étude ne me plait en rien, mais alors... en rien. J'ai la tête dans les étoiles, passionnée de sciences et j'étudie le milieu de la banque-assurance. (???) Et j'ai biensur choisi tout ça ( encore pire me diras tu... )

Vieux con

Bah, moi j'ai fait sciences éco avant de filer vers des études comptables et financières . Tu vois, je te parle en spécialiste !

Bon, Mystie:

- d'abord, bravo. Tu l'as fait n'importe comment, mais ce qui compte c'est que tu l'aies fait. Penses-tu vraiment que tu auras une bonne note, ou bien peux-tu avoir une mauvaise surprise plus tard ? Et te reste-t-il des trucs à faire dessus (genre... écrire le mémoire qui va avec la présentation...) ?

- Ensuite: ce n'est pas parce que tu as pondu un truc en 24h de "travail effectif" que ça n'a aucune valeur. La plupart des bouquins sur les surdoués décrivent un fonctionnement mental "en arrière-plan": tu ingurgites les données du problème, tu laisses mijoter sans trop y penser, et au dernier moment ton cerveau te recrache un truc plutôt bien ficelé. Il ne faut pas voir comme un fonctionnement honteux - le fameux "il faut suer sang et eau pour que ce que tu produis ait de la valeur". Non, la souffrance n'ajoute rien. Le résultat est souvent laborieux et sans éclat. Ton fonctionnement à toi est plus erratique, mais plus flamboyant. Et donc non cela n'a pas moins de valeur que ce que d'autres auront laborieusement produit en quelques semaines de labeur régulier, monotone et sans intérêt. Tu sais faire mieux que ça. Réjouis-toi et joue avec !!!

- Faire un métier qui ne te passionne pas: le mien (.... directeur financier... trop de chiffres dans ce topic...) m'a intéressé un temps, mais j'en ai fait le tour. Ce n'est que récemment que j'ai réalisé que mes autres aspirations, celles que j'ai mis de côté comme non-valables pendant tant d'années, sont celles qui me porteraient maintenant. Donc oui, je peux et je vais changer de boulot, comme j'ai changé de vie. Mais il ne tient qu'à toi de faire exactement la même chose, mais dès maintenant, dès tes études. Car sinon tu te prépares à une vie de faux-self, où tu devras endosser ton masque de banquier tous les matins et essayer de t'en décoller le soir, et entre les deux tu auras été vide à l'intérieur, et ce vide te poursuivra aussi dans tes "autres passions" (j'en ai pas mal). Non, tu n'es pas condamnée à suivre la voie de la raison. Tu dois trouver en toi le courage d'affronter tes peurs et tes envies et affronter les pressions externes et les schémas établis pour trouver la voie de la passion. Et oui il n'est jamais trop tard, mais tu as une chance (et une malchance) que je n'ai pas eue, tu sais qui tu es maintenant, et ça te collera aux basques jusqu'à ce que tu aies ce courage là, le courage de t'affirmer. De toute manière, tôt ou tard, ce machin te rattrapera. Alors minimise les dégâts à venir, et agis MAINTENANT. Il n'y aura jamais de meilleur moment.

(et je suis très fort pour faire de grands discours et ne pas les appliquer à moi-même. N'empêche.)

Je pense avoir au moins la moyenne pour ma présentation, mon mémoire de 50 pages ( Youpi ) je dois le terminer pour septembre, ce qui me laisse encore un peu (beaucoup) de temps pour bosser à l'avance ( le 31 aout ? ).

Je sais que je ne devrais pas avoir honte, et j'ai même honte d'avoir honte pour te dire a quel point ça part loin! C'est certes un avantage mais c'est par rapport à ceux qui bossent autant que je me sens mal, je sais que j'avance vite donc je me sens " plus rapide " et en même temps j'ai l'impression d'être "l'arnaque du siècle" qui arrive avec son sourire de commerciale et ses petits talons " Coucou c'est moi je viens vous présenter la merde que j'ai tapé rapidos hier soir, pendant que vous, pauvres mortels vous galeriez MOUHAHAHAHA, allez hop hop hop on se pousse les gueux " ( Ma perception se résume vraiment à ca ).
Parfois même, je me sens très conne avec mes questions existentielles, surtout vis à vis de mon copain qui me prend pour une extra terrestre parfois, je lis dans son regard qu'il ne comprend pas l'importance de se poser tant de questions mais je pense qu'il n'a pas compris que si je pouvais ne pas me les poser, ce serait avec plaisir ! C'est dur ce décalage...

Merci pour tes conseils en ce qui concerne mon métier, malheureusement je me suis engagée sur le long terme pour rembourser mon prêt étudiant, je suis pas issue d'une famille aisée, ça va être difficile pour moi de reprendre des études, m'assumer, rembourser un crédit etc
Je pense que je l'exercerai un temps, puis j'envisagerai le changement lorsque ma situation financière me le permettra....

( Tu as dis toi même que tu avais repris ta vie en main, tu appliques donc tes grands discours )

Harpo : J'ai suivi le cursus "économie gestion" appelé aussi " sciences éco " dans certaines fac. On aime se faire du mal de la même façon

J'approuve les dires de ton premier post de présentation (je n'ai pas encore lu les autres ^^).

GG !

Et arrete avec ta honte là, tu devrais en avoir honte.

Et toi tu devrais avoir honte de me dire que j'ai honte d'avoir honte! Non mais ow...

Qu'est-ce que tu fous là toi ?

Je suis de retour pour te jouer un mauvais tour