Au bout du rouleau

Cornichon.

Salut !
Courage à toi, ça vaut tellement le coup ! Garde la tête dans le guidon, je veux dire : des fois c'est trèèèès dur la vie, mais quand je vois là où je suis passé, ce que j'ai enduré très certainement comme toi à cette même période de la vie, et ce que j'ai pu vivre juste un ou deux ans après je n'aurais jamais imaginé. "Life is like a box of chocolate : you never know what you'll get" nous dit Forrest Gump. L'adolescence est la pire des périodes de la vie. Mais là, avec ta dépression, t'as pris le gros champ de bosses au lieu de rester sur la piste damée avant le grand saut vers la vie adulte. C'est pas de ta faute et tu peux pas t'en sortir seule ou avec un forum. Alors, vas dire à un de tes parents, celui avec qui le courant passe le mieux, coûte que coûte, que tu voudrais voir un psychiatre. Lui seul pourra remettre ton cerveau dans le droit chemin, car la dépression est une de ses maladies qu'il convient de soigner. Eh oui, l'âme est faite à base d'un cocktail de tout plein de molécules, en bonnes proportions quand il fonctionne normalement.

Thaïti a raison.
Il faut rompre le cercle. Cesser de tourner en boucle. Introduire un grain de sable dans cette boucle sans fin.
Il y a tellement de belles choses à vivre. Si c'est vrai.
Tu mérites mieux que ça.
Le regard que l'on porte sur ses parents est généralement faussé. Dis leur. N'ai pas peur. Que tes parents te comprennent pas c'est probable, possible, envisageable. Qu'ils s'en fichent et te laissent crever dans ton coin seraient en revanche surprenant. Ca existe bien sur mais finalement, c'est beaucoup plus rare que l'inverse...
D'abord crie et après parle.

Ecoutes Thaïti Bob et Le shung.

Je ne peux que renchérir sur ce qu'ils te disent. C'est ta perception du monde environnant et de la solitude de pensée et d'action qui de rend fragile, comme nous l'avons tous été ici. C'est le pendant d'une intelligence aiguë.

Tu as ta place ici, mais il serait bien pour toi que tu te fasses accompagner.
Et reviens souvent nous dire ou tu en es.

Courage !!!

Je plussoie aussi !

Une petite citation qui peut faire du bien là où elle passe :
"Quiconque a connu l'obscurité totale, verra dans chaque étincelle de clarté, un soleil."
Accroche toi, les beaux jours reviendront !

(j'ai eu des pensées suicidaires assez longtemps et failli passer à l'acte, retenu moi aussi par la peine que j'aurais fait à mes proches, j'étais à l'époque persuadé de ne jamais m'en sortir, mais accroche toi, bat toi ! La vie en vaut la peine ! Et ces moments difficiles, avec le temps, deviendront une force... Pour ma part je n'ai pas vu de psy mais cela m'aurait sans doute permis de m'en sortir plus vite, je ne peux pas me prononcer la dessus...)

Je ne sais pas trop quoi dire de plus, mais on est avec toi...
N'hésite pas à déverser, si cela te soulage !
*Sincère soutien*

Cornichon.

Outch. J'ai une mère alcoolique, manipulatrice, mais "inoffensive", dans la mesure où j'ai identifié tôt, et où j'ai malheureusement su retourner la situation. J'ai traversé, comme pas mal ici, des périodes très noires, et ai toujours été retenue aussi par la volonté de ne pas faire de mal aux proches, même si souvent je me suis dit "je ne leur manquerais pas, je suis un poids pour eux". C'est faux, quoiqu'il arrive, quoiqu'ils te disent, on n'est pas un poids, pour personne.

As-tu un(e) assitant(e) social(e) au sein de cette structure dans laquelle tu es suivie ? Qui pourrait te trouver un foyer ? Tu es majeure, aussi tu peux théoriquement t'affranchir du "cocon" familial. Tu peux te réorienter "sauvagement", trouver des ressources là où tu pensais ne pas en avoir. Parfois, quand on est au bord de la falaise, qu'on a peur de tomber, il faut pouvoir sauter sans réfléchir et se rendre compte qu'on a des ailes. (Je ne dis bien sûr pas ça pour le suicide, hein, mais plutôt pour aller de l'avant dans la vie active.)

Éloigne-toi, même momentanément, de cet environnement hostile. Tes parents doivent penser qu'ils ont "mal fait quelque chose", ils ont sans doute de la culpabilité, et ne veulent pas ou ne peuvent pas comprendre ce que tu traverses. En revanche, toi, tu as les capacités pour t'en sortir, au fond de toi. Il faut juste que tu te donnes l'occasion de les approcher et de les utiliser. Courage.

Je ne sais pas quoi te dire ce soir.
Mais je connais en partie ce dont tu témoigne.
Contrairement à ce que l'on pense quand on a 18 ans, les "vieux" ont aussi eu 18 ans.
J'ai été par 2 fois dans le geste final, espérant la libération absolue, le dénouement. La première fois, mon corps, belle machinerie, a fait ce qu'il fallait pour rejeter ce que j'avais absorbé. La seconde fois, je n'ai pas pu accepter de ne plus voir les yeux de celles que j'aimais (et qui elles n'en savait rien, bien entendu), alors j'ai retenu mon geste.
J'avais à l'époque 13 et 17 ans.
Depuis, la vie m'a apportée son lot de bonheurs et plein de désirs, alors même que je luttais contre ma zébritude sans savoir ce que c'était.
J'ai 53 ans. tu vois, l'eau a coulée sous les ponts.
Je suis marié, 3 filles m'ont été données.
J'ai encore des moments où le nœud est insupportable. Je m'imagine viser un arbre, accélérer et laisser faire. Ce serait facile. Là où j'habite, il y a des tas de virages où le grand saut serait techniquement facile.
La seule chose qui me retient, mais vraiment la seule, c'est que, jusqu'à il y a 15 jours, je croyais qu'il existait plein de gens qui pouvait m'aimer bien que je ne les connaissais pas, une sorte de foi, et qu'il serait dommage de ne pas profiter des baisers de chacun d'eux, parce que, nom de dieu, que c'est bon les bisous.
Maintenant, ici, je sais qu'il y a plein de gens qui ne me connaissent que par ce forum, mais qui m'aiment vraiment parce que ce que je ressent, ils le ressentent aussi.

J'avais bien raison de croire qu'ils existaient.

Alors, du fond de mon clavier et de mon grand âge par rapport à toi, je te fais un gros bisous : et

Salut, je te comprends,
ne reste pas seule, vois du monde...

Cornichon.

Bonjour,

D'abord te dire qu'on est nombreux ici à avoir eu des périodes très noires, et à en être sortis. Alors sans doute peut-on comprendre mieux qu'ailleurs...

Je crois comme Taïti Bob qu'il y a des cycles et des points de passages dans une vie qui sont compliqués, parfois au point de ressembler à des impasses. Je crois aussi au phoenix qui est en nous. C'est plus facile de l'identifier dans le rétroviseur, quand la vie avançant, on commence à se dire qu'on a bien fait de continuer (je me reconnais dans ce que dit ours), parfois pour des pas grand choses et des inattendus. J'étais au bord du gouffre comme toi, et à peu près au même âge, et le chemin c'est ouvert à nouveau. Je n'étais plus en état d'y croire, et il s'est pourtant bel et bien rouvert, et je suis toujours dessus.

Je ne peux pas te dire autre chose, si ce n'est que je pense comme Saphodane qu'il te serait peut-être bénéfique de t'éloigner pour un temps de ton environnement actuel. Ça t'effraie manifestement, mais si tu mets en balance les chances de l'une et l'autre solution? Peut-être seras-tu plus armée que tu ne le penses pour surmonter cette peur d'être déstabilisée par le changement , vu le blocage de la situation que tu vis en ce moment, et que tu ne veux plus vivre manifestement.

Courage, courage, p'tite soeur...

Cornichon.

"Courage, petite sœur,
Fais un vœu chaque fois que tu pleures
Redresse-toi au-lieu d'avoir peur
Quelqu'un t'attend là-bas...

Souris, petite sœur,
Même quand tu as envie d'avoir peur
Le bonheur est tout prêt, il existe,
Quelqu'un t'attend là-bas...

Garde toujours une prière dans ta poche,
Et tu y verras plus clair.
Ne t'en fais pas,
La nuit s'en va !
Ne vois pas le monde à l'envers...

Confiance, petite sœur,
Tes espoirs seront réalité/sés.
Il te faut du courage, petite sœur.
Quelqu'un viendra pour t'aimer."

(Les aventures de Bernard et Bianca, Walt Disney Studios)