Mais si tu m'apprivoises...

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Mais si tu m'apprivoises... Empty Mais si tu m'apprivoises...

Message par Invité Mar 4 Sep 2012 - 11:12

"Mais si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre"

Sur le net et dans la vie, pensez-vous que nous devons garder dans nos relations les personnes que nous avons "apprivoisées", en nous disant qu'elles auront besoin de nous ?


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Mais si tu m'apprivoises... Empty Re: Mais si tu m'apprivoises...

Message par Invité Mar 4 Sep 2012 - 11:20

Lorsque je dis "garder dans nos relations" il ne s'agit pas uniquement de garder dans un agenda mais de continuer à entretenir la relation.

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Message par Invité Mar 4 Sep 2012 - 11:56

Coucou Paoline,

C'est ton propre besoin que tu reconnais implicitement, en le projetant chez ces personnes.

Mon intime conviction : nous sommes responsables les uns des autres, dans le cercle familial, cercle qui peut naturellement s'étendre aux amis proches.

Apprivoiser quelqu'un ? Lui permettre de nous faire confiance. Mais l'autre n'est jamais acquis. En dehors d'un cadre précis (ludique et/ou érotique, avec le versant de la sauvagerie) je trouve ce vocable dérangeant parce qu'il donne l'impression fausse d'un pouvoir total sur autrui. Car apprivoiser, c'est aussi amadouer, consentir, flatter, calmer, convenir, dompter, soumettre, manipuler...

Je pense que deux individus bienveillants doivent s'apprivoiser mutuellement.





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Mais si tu m'apprivoises... Empty Re: Mais si tu m'apprivoises...

Message par Invité Mar 4 Sep 2012 - 12:53

Théodicée, je suis rassurée de ne pas être la seule à être dérangée par la lecture de ce qui est devenu un précepte à mon sens.

Si tu m'apprivoises : cela signifie qu'au départ la relation n'est pas souhaitée par "l'apprivoisé" mais qu'au moyen de "ruses" diverses celle-ci lui sera imposée.

Nous aurons besoin l'un de l'autre : l'image qui me vient à l'esprit est celle de 2 êtres menottés l'un à l'autre, condamnés à coexister et ce quoi qu'il arrive.

J'entrevois également là une "dépendance" qui me donne plutôt envie de fuir qu'autre chose.

Je n'ai rien contre Saint-Exupéry, paix à son âme et je trouve ses lectures faciles d'accès et rafraichissantes.

Mais je comprends la crise de l'ado qui découvre la vie après avoir été bercé toutes son enfance avec de telles fausses conceptions des rouages sociaux.

Tu fais bien de rappeler la nécessité, je rajouterai l'obligation juridique à certains niveaux, de l'entraide au sein de la famille. Je bénis ce bémol qui modère mon tempérament de sauvageonne.



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Mais si tu m'apprivoises... Empty Les menottes.

Message par Invité Mar 4 Sep 2012 - 13:06

Tu avais donc les réponses à ta question, petite puce, attendant simplement d'être confortée Smile

Âme soeur, gémellité, alter ego, pacte éternel...

Ces lubies typiquement adolescentes sont des reliques d'un amour maternel originellement symbiotique. La dépendance est recherchée pour soi-même et imposée à autrui, à mesure qu'elle est honnie car jamais à la hauteur des attentes, elle s'avère destructrice.

Une fois adultes, il arrive que nous gardions des scories de cet amour primitif perdu.






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Mais si tu m'apprivoises... Empty Re: Mais si tu m'apprivoises...

Message par Invité Mar 4 Sep 2012 - 13:18

Mes convictions sont bien ancrées mais la difficulté provient principalement de l'attitude de certains "apprivoisés" qui savent jouer sur la corde sensible pour retarder voire empêcher un départ.

Je pense au sentiment de culpabilité qui peut subsister bien des années après ce dernier.

Egalement me vient à l'esprit la peur de partir trop loin, laissant passer ainsi certaines opportunités ou bien l'envie de revenir sachant que ce choix serait destructeur pour moi-même...

Tu me diras que... s'ils sont "apprivoisés" je suis un peu responsable, non ?


Dernière édition par paoline le Mar 4 Sep 2012 - 14:05, édité 1 fois

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Mais si tu m'apprivoises... Empty Re: Mais si tu m'apprivoises...

Message par Invité Mar 4 Sep 2012 - 13:55

Ceux qui se posent la question d'apprivoiser l'autre l'ont fait et subi.
Savoir intimement qui "je" est, connaitre le mieux possible ce que "je" nécessite, aussi bien en refus qu'en volonté de faire est le chemin.
Si l'acceptation de l'intemporalité des relations, induite par l'évolution forcément divergente des êtres, est acceptée comme telle, aucune friction ne devrait se faire jour.

Le problème de base se ramène souvent au "posséder". Posséder un bien, un savoir, un pouvoir, une certitude, un regard de l'autre sur soi. Fatuité. Se poser la question de savoir si l'on s'appartient soi-même avant de chercher à lier l'autre me parait être la seule voie de l'éthique et du respect.


Dernière édition par Mjöllnir le Mar 4 Sep 2012 - 14:20, édité 2 fois (Raison : fautes)

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Mais si tu m'apprivoises... Empty Re: Mais si tu m'apprivoises...

Message par The Broken Vow Mar 4 Sep 2012 - 14:04

Théodicée a écrit:Tu avais donc les réponses à ta question, petite puce, attendant simplement d'être confortée Smile

Tiens, ça me rappelle un autre sujet.

Une fois adultes, il arrive que nous gardions des scories de cet amour primitif perdu.

Il arrive ? Vous euphémisez, très chère.

Paoline a écrit:Je n'ai rien contre Saint-Exupéry, paix à son âme et je trouve ses lectures faciles d'accès et rafraichissantes.

Mais je comprends la crise de l'ado qui découvre la vie après avoir été bercé toutes son enfance avec de telles fausses conceptions des rouages sociaux.

Je ne crois pas que le Petit Prince soit à l'origine des illusions de l'enfance. J'ai d'ailleurs connu une hystérique grande classe, libertaire auto-proclamée et proto-punk à chienne, qui à vingts ans relisait encore le Petit Prince avec un ravissement que seule égalait sa joie d'expérimenter diverses transgressions.

Tu parles de ton tempérament de sauvageonne tout en reconnaissant implicitement que c'est toi qui apprivoises les autres, et te trouves bien embarrassée de les voir s'attacher à toi... Tu as entendu parler des états-limites ?


Dernière édition par The Broken Vow le Mar 4 Sep 2012 - 14:20, édité 1 fois
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Message par Invité Mar 4 Sep 2012 - 14:18

Il est curieux de constater que d'apprivoiser, nous débouchons sur les idées de "besoin", "dépendance", "obligation", etc.

Evidemment, nous sommes emprunts des mots de St. Ex.
Mais oublions les un instant.

Apprivoiser

Je choisis de poursuivre cette réflexion avec l'idée de la relation amoureuse.
Qu'est ce que l'amour ?
Nous pourrions dans un premier temps faire mention de l'éros, forme d'amour captatif à travers lequel je jouis de l'autre. (En gros hein.)
Nous pourrions aussi évoquer une forme d'amour moins captatif justement, qui se réjouit de l'autre plutôt que d'en jouir. Qui maintient l'autre à distance pour lui permettre son autonomie. (Philia ou agapè, selon les uns ou les autres. Bref).

C'est drôle, parce qu'à travers mon ancien métier (murmurer à l'oreille des chevaux), finalement, il y avait en quelque sorte une certaine idée de l'apprivoisement. Mais pour moi, cela n'a jamais consisté à rendre le cheval dépendant de moi. Non. Apprivoiser le cheval, c'était respecter et lui permettre son autonomie, sa liberté. Avant tout. Et d'ailleurs, il n'y avait que comme cela que les chevaux entraient réellement en relation. Pas de cordes, pas de liens inutiles. Juste de l'espace. Il leur était même permis de fuir. D'être, tout simplement.

Alors, pour revenir à la question de "Mais si tu m'apprivoises…", … je ne sais pas. Moi, je ne pourrais envisager aucune relation avec l'idée d'une obligation quelle qu'elle soit.

Enfin, tout cela est bien discutable et relatif. C'était mon retentissement à la lecture de ces posts.


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Message par Invité Mar 4 Sep 2012 - 14:25

Spoiler:

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Mais si tu m'apprivoises... Empty Re: Mais si tu m'apprivoises...

Message par Invité Mar 4 Sep 2012 - 15:10

The Broken Vow a écrit: Tu as entendu parler des états-limites ?


J'ai plutôt entendu parler de gens qui n'ont plus envie d'écrire.


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Mais si tu m'apprivoises... Empty Re: Mais si tu m'apprivoises...

Message par Invité Sam 8 Sep 2012 - 12:27

Protée y forme a écrit:... Moi, je ne pourrais envisager aucune relation avec l'idée d'une obligation quelle qu'elle soit.

Oh combien je plussoie !!!! cheers

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