abriter un volcan

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Message par jeachlo Ven 19 Jan 2018 - 19:49

salut,

une question...êtes vous habités par un volcan ? un bouillonnement ?

De temps en temps j'ai la sensation d'entrer en éruption, je boue pendant des jours, mon mari d'ailleurs me dit souvent ça y tu fumes je te donnes 2 jours avant d'exploser. Je contredisais, limite je ne comprenais pas ce qu'il me disait. Depuis que je suis diagnostiquée et que je suis plus à l'écoute de mon fonctionnement, je m'en rend compte. J'abrite un volcan, il est actif, jamais il dort mais son activité est plus ou moins importante, et parfois il pète.

Si vous vivez la même chose avez vous des trucs pour compenser, gérer les moment où l'activité volcanique devient dérangeante (cela peut m'empêcher de trouver le sommeil par exemple...), voire dangereuse pour la paix des ménages

jeachlo

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Message par Slugy Ven 19 Jan 2018 - 20:04

Volcan effusif ou explosif ? C'est pas les mêmes conséquences ^^

Ce qui est bien v'c'est que tu t'écoutes. Il faut que tu apprivoises ton corps, tes émotions et que tu trouves ton mode d'emploi.

Je pense que si tu dis volcan tu parles d'explosif. C'est bidon mais au lieu que ça pète d'un coup exprime tes désagréments avant.

Perso faire du sport, écouter une musique qui résonne avec mes émotions du moment ça me fait du bien. Quand vraiment ça va mal je positive déjà en me disant que c'est un état passager que j'angoisse... Mais que je sais que le moral va remonter. J'appelle des ami(e) s à l'écoute pour exprimer ma frustration et chercher des solutions ou sinon j'écris dans mon journal ou sur le forum en attendant que ça passe. As-tu un exemple ?

Slugy

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abriter un volcan Empty Du volcan à la caldeira

Message par MoojiKadja Ven 19 Jan 2018 - 23:05

Slugy a écrit:Volcan effusif ou explosif ? C'est pas les mêmes conséquences
Voilà qui est bien dit et bien pensé, dans une belle nuance distinctive ! Impec !

jeachlo a écrit:Si vous vivez la même chose avez vous des trucs pour compenser, gérer les moment où l'activité volcanique devient dérangeante (cela peut m'empêcher de trouver le sommeil par exemple...), voire dangereuse pour la paix des ménages
Alors je ne vis pas – encore ? – la même situation (je vais tout juste amorcer une expérience de vie conjugale, là) ; mais j’ai exactement ton âge et je me reconnais dans le tempérament volcanique que tu décris là, en n’en faisant, j’espère pas autant les frais que j’ai pu encore le faire – ma propre impulsivité m’ayant déjà valu tant d’égarements et de sabotages (la sage fonction publique qui m’embauchait jusqu’ici n'admet classiquement pas ce genre de « bouillonnements » intempestifs ! What a Face ).

Tu viens de poster un beau texte autobiographique ici https://www.zebrascrossing.net/t33628-lettre-a-mon-ennui-existenciel#1375419, qui dit notamment ceci :
jeachlo a écrit:tu t'émancipes, de tous ces principes qui te bouffaient la vie pour vivre selon tes valeurs.
C’est intéressant, car j’avais d’abord lu ça : «  pour vivre selon tes vapeurs ». Je venais de découvrir, avant cela, ce fil sur lequel j’interviens là ; et je n’exclus pas que cette lecture précédente aura pu influencer la suivante, pour la connoter, et transformer ces « valeurs » (existentielles) en « vapeurs » (volcaniques). Mais pourquoi pas glisser résolument dans cette opportune superposition de tes textes écrits dans la foulée, et tenter de leur faire dire… ta vérité personnelle ?

Bon, autour d’un bon verre (j’ai lu – toujours sur ce topic voisin – que tu pouvais toi aussi t’alanguir dans les vapeurs d’alcool, à l’occasion, « juste pour un peu arrêter la machine »), j’aurais volontiers développer avec force palabres mon propos, mais je vais m’efforcer de rester synthétique ici, en espérant me faire bien comprendre cette nécessaire réduction :
Je disais donc que nos profils sont à la fois différents (ton expérience conjugale qui s’oppose à ma qualité de novice en la matière) et similaires (âge en rapport, « volcanisme » émotionnel, potentiel artistique assumé), ce qui me confère à la fois légitimité de témoigner – du fait de cette analogie partielle) et potentialité de t’ouvrir à une conscience renouvelée – du fait de cette altérité sexuelle, culturelle et empirique.
A mon « grand âge » et pour rester dans l’analogie géologique, je me conçois comme une caldeira, ce « grand cratère volcanique d'effondrement, résultant de l'émission rapide d'un important volume de laves », après une vie déjà longue passée à gaspiller mes exaspérations éruptives, mes (auto-)corrosives effusions de lave et tout le tralala de cette activité crypto-tellurique que j’accuse là. Et je vais assumer d’autant mieux cette image de caldeira qu’elle m’évoque de superbes paysages luxuriants, de renaissance essentielle après l’explosion dévastatrice, selon ce phénomène caractérisant notoirement le renouvellement naturel : la terre n’est jamais plus fertile qu’après avoir été soi-disant ravagée par le feu.

Le magma intérieur, possiblement régénérateur : Marina Tsvétaïeva s’y connaissait, à tel point que sa biographie s’intitule Vivre dans le feu.
En 1938, la poétesse russe écrit à une amie : « Il y a longtemps que je ne vis plus – parce qu’une vie pareille, ce n’est pas une vie, mais un atermoiement sans fin ». (Vivre dans le feu, p. 614) Malgré son désespoir, une énergie impossible à arrêter anime tous les poèmes. Comme chez Emily Dickinson, l’image du volcan traduit cette agitation convulsive : « On n’immobilisera pas le Vésuve » (Le Poème de la Montagne). La poète ne s’arrêtera pas ; elle peut résister aux tempêtes.  

Telle mère telle fille : Ariane Efron n’avait rien à envier à sa géniale génitrice (Tsvétaïeva), ce qui se perçoit bien avec sa brûlante confession enflammée : « La vie ne m’a pas figée, je suis prête à m’embraser et je brûle généreusement sur tout un vaste horizon ; il me semble n’être qu’une parcelle de l’incendie. »

Puisse l’exemplarité de ces artistes exceptionnelles t’aider à admettre la nécessité de ton brasier intime, de ce cœur magmatique qui est encore le foyer de ta créativité et porte en lui la potentialité d’une merveille ne souffrant pas la neutralisation méthodique.
Je n’ai aucune méthode à te prescrire. Non désolé Sauf celle-ci, que me souffle la mystique flamande Hadewijch d'Anvers, cette ennemie jurée du compromis : « Haïssez la tiédeur. Risquez l'aventure de tout perdre pour tout gagner. Ayez soin de vous renouveler. » Et de conclure, définitive : « Je dois vivre ce que je suis. »

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Message par jeachlo Sam 20 Jan 2018 - 11:08

Alors, première précision, le volcan est effusif sans hésitation Wink.

J'adore le lapsus entre valeur et vapeur entre les deux messages. Les ayant écrits dans la foulée, ce n'est peut être pas un hasard. C'est vrai, finalement, qu'ayant fait leur "connaissance, je ne les subies plus complétement, je vie avec la plus part du temps.

Je crois que cet échange, vient balayer encore un peu plus les restes de ce moi qui cherchait tant "à prouver à la société, à entrer dans les cases". Ma question de méthode pour "gérer" ce volcan est de goût là.
Preuve est faite, que l'artiste que je suis ne s'est pas totalement émancipée des oripeaux du passé, mais nul doute, après t'avoir lu, que je doive savoir abriter le feu qui m'anime, et que ce dernier se chargera de brûler, je l'espère, tout vestige de ce que je ne suis pas.

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