avant d'être zèbre, je croyais que....

Bonjour à tous,

J'espère déposé ce sujet au bon endroit, dans le cas contraire...ben...faudra me dire quoi faire.

C'est un peu parce que j'avais envie de me délester de tout ce que j'ai pensé tout bas pendant longtemps et que maintenant, ben je sais parfois plus où mettre tout ses croyances...

donc avant de me savoir zèbre, je croyais :

-avoir le gène de la dépression (s'il y en a un) (la cause aux crises existentielles bien sûr)

- être proche bipolaire

- venir d'une autre planète (quand j'étais enfant)

-être "appelée "par dieu (je suis agnostique, baptisée j'ai pris le mien mais au fond peu importe...c'est juste qu'ayant beaucoup de compassion empathie et tout et tout, je me suis dit avec tout l'amour que j'ai en moi et ma capacité à si bien voir et comprendre et ressentir, ça doit venir de quelque part pour faire quelque chose...), cette croyance étant ici juste citée, sans rentrer dans un débat philosophique ni théologique...ce n'est pas le sujet du post présent. bien que je me sois bien pris la tête dessus...

- que je voulais plus exister...vivre si...mais pas exister comme j'étais

- que la perfection était la référence...

-...

Ouaip, et pour ma part j'ajoute que j'étais obsédée par la "normalité" dont je me sentais désespérément éloignée.

Aujourd'hui, je sais que je suis zèbre, et tout ça prend enfin sens :-) Je me sens "unifiée" et non plus éclatée en morceaux disparates.

(et ça fait du bien !)

ah oui, en me relisant, mon message est un peu tristounet (la faute à la météo de ma région, ciel bas et petite pluie ...) mais en effet

enfin tout prend un sens et ça fait du bien !!!

La Cause des causes décelée, le poids du pourquoi qui s'envole.
Nouvelle grille de lecture, enfin tout comprendre. Mise en lumière des zones d'ombre.
Vivre enfin pleinement en pleine conscience de soi-même. Non pas renaître mais comme naître enfin.

Avant de me découvrir, je me sentais:
- proche de la folie.
- à côté de la plaque.
- contraint d'évoluer dans un monde qui n'est pas le mien.  
- en déficit.
- souffrant d'une pathologie sociale.
- parfois invisible.
- isolé.
- en marge malgré moi.
- incapable d'avoir une vie qui me contente.
- incompris.
- non abouti.
- préoccuppé.

et surtout je croyais être le seul à éprouver tout ça. Voilà peut-être la grande différence avec l'"avant".

Bonjour,
Quant à moi, d'être échu dans un monde qui ne me correspondait pas. D'être anormale. D'être folle. D'être borderline. Merci Jeanne Siaud-Facchin. Je te l'ai déjà dit et je te le redit. Merci.

Pour ma part je me croyais pas HPI car je pensais pas comme les autres.

Mais aujourd'hui tout va bien, merci.

Comme je te comprends. Pour ma part, j'ai fini par découvrir que j'étais zèbre (seule) à cause de 4 ans de crises d'angoisses qui m'ont pourri la vie. Je voulais TROUVER MON PROBLEME. Je croyais:
- Que j'avais des tendances dépressives alors que je suis quelqu'un de plutôt enjoué de base.
- Que j'avais un trouble anxieux généralisé (diagnostic erroné de mon médecin qui n'a rien trouvé d'autre que me prescrire des anti-dépresseurs... à 19 ans. Mais je savais que ce n'étais pas ça mon pb)
- Que personne ne me comprenais et me comprendrait jamais.
- Je ne comprenais pas comment les autres faisaient pour "y arriver" (notion
absolument floue mais intensément ressentie, encore aujourd'hui d'ailleurs)
- Que j'étais folle oui aussi.

Avant de savoir que je suis zèbre,
- je croyais que les autres pensaient tous comme moi, et par conséquent que la majorité des gens vivaient normalement avec un cerveau encombré, je ne comprenais pas pourquoi je n'y arrivais pas
- je ne comprenais rien à ma génération
- je croyais que j'étais nulle en maths (alors que d'après mon test, j'ai de très bonnes aptitudes logico mathématiques, comme quoi, on en apprend tous les jours)
- je croyais aussi que j'étais bipolaire

Avant de savoir pour ma part (entre autre) :

- L'impression d'être à côté du monde, d'être comme un étranger, un extraterrestre sans rien n'y comprendre.
- Tout en ayant l'impression aussi de comprendre et voir des choses que les autres ne voyaient pas (bon c'est encore le cas en fait pour les 2 cas)
- L'impression d'être seule au monde, que personne ne me comprenait (or je sais maintenant que je ne suis pas seule dans ce cas ^^)
- L'impression d'être un peu idiote aussi (surtout en société)
- J'ai longtemps voulu faire comme tout le monde, imiter pour me fondre dans la masse (surtout étant enfant, je voulais être "normale", comme les autres, en gros j'essayai de me "réparer") sans jamais y parvenir.
- J'ai aussi longtemps cherché ce qui clochait chez moi (hypersensibilité, bipolaire, ou autre, j'ai longtemps cherché)

Avant d'être zèbre, je pensais qu'on allait m'embêter pendant le reste de mes jours//(javais 10 ans). J'ai été testée pour le départ en sixième car la directrice de l'école voulait savoir si on pouvait m'y envoyer. Au CDI, ils ont dit que si je n'y allais pas, personne n'irait ni ne suivrait. Je ne savais pas que c'était des tests, le lendemain quand je suis revenue à l'école, l'une de mes camarades a dit qu'il ne fallait plus m'embêter car j'étais la personne la plus intelligente du canton.

Parfois je me souviens de cela et je me rebiffe, malheureusement j'ai changé de canton et il y en a qui ne savent pas...

Mes partents ont été affolés quand j'ai voulu aller à l'école 'à 4 ans), il n'y avait pas de maternelle où j'habitais alors je suis allée à l'école car on leur a dit qu'ils pouvaient demander à l'instituteur.

Ma zébritude a été une affaire d'école, et vers 40 ans, j'ai compris pourquoi j'étais "bizarre", j'avais fait abstraction du côté social, comportemental, je me protégeais en me disant que les autres n'étaient pas assez bien pour moi, et quand cela m'embêtait de croire cela, je me faisais "avoir".

mais ma fille étant zèbre, les choses ont changé. je me suis dit, je me suis reproduite donc je ne suis pas "gogol", en dehors de l'école, je suis une personne valable, donc les autres sont devenus valables eux aussi et maintenant j'ai un compagon...

C'est marrant quand je me souviens de quand j'était pi'tit... j'ai toujours su que j'étais différent vers l'âge de 6-7 ans cela devenait une évidence de plus en plus évidente.

Au collège j'ai bien morflé. Le débile c'était moi. alors je n'y allais pas très souvent.

Je suis un zèbre qui n'a absolument pas été géré par qui que se soit ou quoi que se soit.

A l'âge adulte, j'ai émis tout un tas d'hypothèse sur le pourquoi du comment de mon état.

- Bipolaire
- Dépressif chronique
- Ratage de vie
- Borderline
- un sale con
- etc

Quand, j'ai su le pourquoi du comment. J'ai mis quelques temps à accepter au vu de mes études brillante. Un BTS en apprentissage......dans un cfa tout pourri....

D'une bétise déconcertante les pieds dans le plat en permanence de chez en permanence.

Tout les trucs simple, je ne les comprends pas ou alors faut m'expliquer longtemps et de l'autre coté tout les trucs complexes sa passe assez bien.

La hiérarchie, j'ai du mal. Des gens avec un peu de pouvoir. Bonjour les dégâts.

En fait le problème, c'est les gens. Je n'ai jamais eux un truc heureux avec les gens. J'ai beau mis prendre de toute les manières qui soit le résultat reste le même.

Pourtant, je sais que je suis quelqu'un de bien et je m'aime bien aussi.

J'ai au moins réussi ma vie de famille ma vie pro et pour moi partiellement raté.

Avant d'être zèbre, je croyais que j'étais méchante. Je m'en suis aperçue il n'y a pas si longtemps, en m'occupant d'adolescents en difficulté.
Je ne me suis jamais sentie bête ou décalée, mais mauvaise. J'ai été culpabilisée par une institutrice qu'on qualifierait de nos jours de perverse, qui disait que j'écrivais mal, que je n'étais pas ce que je croyais, etc, que mes parents avaient tort de penser que j'étais un petit génie, etc etc
Il y a eu un jour où j'ai eu envie de me tuer parce que je pensais que je n'arriverais jamais à me comporter comme tout le monde et que j'étais condamnée à mettre la honte à mes parents et à ce qu'on me fasse des reproches.

c'est revenu par moments et j'ai combattu cela car je m'aime vive moi et ma zébritude, je profite de la vie ===

Moi je m'écrasais tout le temps parce que je pensais être la seule à ne pas savoir me débrouiller dans la vie.
Un jour mon père m'a posé une question et j'ai pas su répondre. Alors il a dit : ça vaut bien la peine de faire des études si c'est pour ne pas savoir répondre à ça!
Je ne sais plus quelle était la question...
Alors j'ai étudié encore plus et au final, je trouve qu'il m'a bien rendu service.
Je m'écrase encore très souvent mais maintenant j'aime bien ça, d'avoir un ego tout petit associé à une plus grande confiance en moi.
Je vais mieux maintenant

Je croyais que j'étais la petite soeur de Ziggy Stardust, qui jouait à la marelle sur la voie lactée.  

zebra sara a écrit:Je croyais que j'étais la petite soeur de Ziggy Stardust, qui jouait à la marelle sur la voie lactée.  

Argh.
(dans le bon sens ^^)

Another David's Higlight:

Bon, j'aurais posté Five years en spoiler, mais il faut que j'attende sept jours.
Tant pis, ce sera pour une autre fois...

Et pourquoi cette chanson de Gainsbourg, c'est une private joke ?

zebra sara a écrit:Bon, j'aurais posté Five years en spoiler, mais il faut que j'attende sept jours.
Tant pis, ce sera pour une autre fois...

Et pourquoi cette chanson de Gainsbourg, c'est une private joke ?

On se "dévouera" pour poster du Bowie en temps utile ^^
Pour le titre de Gainsbourg, c'est juste que ça colle bien avec mon état, mais exprimé avec sa classe nonchalante ça passe mieux

Hello alors bon ce post a déjà quelques semaines mais ça me parle alors je vais ajouter quelques lignes.
Pour ma part j'ai toujours été moyenne en tout.
Sans bruit.
J'ai toujours eu des bons copains, ma vie s'est plutôt bien déroulée jusque là. Un bon job, un bon mari et deux magnifiques filles, ma plus belle réussite.
Aucune raison de me poser des questions sur une éventuelle zebritude me direz vous.
Car en plus, rien qui ne mette une éventuelle surdouance en avant.
Et pourtant je suis la aujourd'hui à vous parler...
Comment.?
Suite à de nombreuses conversations, une amie me conseille de faire lire "je pense trop" à mon mari, qu'elle pense concerné.
Il ne le lit pas... Finalement, je me dis que je vais y jeter un œil car c'est dingue ce que ça se bouscule dans ma tête... C'est sûr je pense trop, tout le temps, en fait, mais comme je me sens plutôt moyenne, je me dis que tout le monde est pareil, que c'est normal.
Et au fil des chapitres, page après page, je me suis reconnue et je sens que je peux enfin mettre un sens sur ce que je suis : cette émotion à fleur de peau en regardant une émission de chanson ou l'amour d'un père envers son enfant (ça ça doit faire résonner qqc de particulier en moi) ou même un animal qui meurt pour de faux dans un film..., cette hyperesthesie dont je ne savais même pas que c'était un mot, et encore moins une vraie caractéristique, cette faculté d'adaptation hors norme, cet amour que je donne avec une certaine forme de naïveté, et du coup ce besoin d'être aimée ou de reconnaissance au point de m'adapter aux autres au détriment de mon vrai moi... Que du coup je ne connais pas.
Donc, moi c'est la lecture de ce livre qui me met la puce à l'oreille (et aussi ce que je lis sur ce forum, force est de constater que je me retrouve dans certains témoignages) et qui coïncide avec un besoin de mieux me connaître et de répondre à une nécessité de m'affirmer en tant que moi car je veux qu'on m'aime pour ce que je suis mais encore faut il que je sache qui je suis. J'ai commencé ce travail ça y est. J'ai hâte de voir ce que ça va donner.

Je croyais que tout le monde était comme moi.(ou que j'étais comme tout le monde...)
Je ne réalisais pas que je demandais trop, que j'attendais trop. J'étais juste souvent déçue et décontenancée par la réaction ou le manque de réaction des autres.
C'est moi que je remettais en question, en auto analyse et je ne suis pas forcément tendre avec moi.
Par exemple je me surveille pour ne pas couper la parole, ne pas finir les phrases, ne pas essayer d’accélérer le tempo... Avant je pensais que je n'étais pas suffisamment attentive, que je ne me mettais pas vraiment à l'écoute etc... Maintenant je sais que c'est parce que je vais juste beaucoup plus vite, que j'ai déjà compris, que je sais déjà.
De la même façon je pensais avoir un problème avec l'autorité, la hiérarchie. Maintenant je sais que j'ai besoin de comprendre pour faire, et que inconsciemment je ne peux pas respecter quelqu'un si je sens que je suis +... que lui, que je pourrais faire mieux.
Et il n'y a vraiment là aucune forme d'orgueil, c'est juste que maintenant je sais que je fonctionne différemment je n'y peux rien.
Et justement avant d'être zèbre je croyais parfois que j'étais trop orgueilleuse, un peu prétentieuse et j'étouffais vite ce qui avait provoqué ça, pour que personne ne le sente...
Finalement le but est d'arriver à s'accepter pour ce que l'on est VRAIMENT... Pas si simple...

Pour ma part, et ce depuis encore pas si longtemps que ça, je pensais que j'avais un problème génétique lié à ma soeur qui est handicapée mentale. Je pensais aussi que mes crises existentielles de plusieurs mois étaient parce que ma mère est dépressive. Enfin, ma grande créativité pour moi était un fardeau. Encore aujourd'hui j'ai du mal à accepter ce grand côté artistique vu que j'ai échoué en école d'art. Selon certains profs déjà bien perchés je partais trop loin dans mes analyses, j'avais des idées trop tordues. Bref, je pensais que j'étais donc vraiment mais alors vraiment anormale - et donc seule dans ce cas haha.

Holi a écrit:Je croyais que tout le monde était comme moi.(ou que j'étais comme tout le monde...)
Je ne réalisais pas que je demandais trop, que j'attendais trop. J'étais juste souvent déçue et décontenancée par la réaction ou le manque de réaction des autres.
C'est moi que je remettais en question, en auto analyse et je ne suis pas forcément tendre avec moi.
Par exemple je me surveille pour ne pas couper la parole, ne pas finir les phrases, ne pas essayer d’accélérer le tempo... Avant je pensais que je n'étais pas suffisamment attentive, que je ne me mettais pas vraiment à l'écoute etc...

Et puis j'ajouterai EXACTEMENT tout ce qu'à dit Holi haha

Que la terre etait plate

Bah... Moi j'ai un problème encore plus profond : je suis né à pois !

Okapi !!!
J'étais une chèvre et un lion. Je suis une chèvre et un lion. Je serai encore longtemps une chèvre et un lion, à moinssse que je ne change.

Et moi, je suis née zèbre albinos.
Plus discret, terne auprès de ses pairs, intrus au sein des autres troupeaux de quadrupèdes...

Holi a écrit:Je croyais que tout le monde était comme moi.(ou que j'étais comme tout le monde...)
Je ne réalisais pas que je demandais trop, que j'attendais trop. J'étais juste souvent déçue et décontenancée par la réaction ou le manque de réaction des autres.
C'est moi que je remettais en question, en auto analyse et je ne suis pas forcément tendre avec moi.
Par exemple je me surveille pour ne pas couper la parole, ne pas finir les phrases, ne pas essayer d’accélérer le tempo... Avant je pensais que je n'étais pas suffisamment attentive, que je ne me mettais pas vraiment à l'écoute etc... Maintenant je sais que c'est parce que je vais juste beaucoup plus vite, que j'ai déjà compris, que je sais déjà.
De la même façon je pensais avoir un problème avec l'autorité, la hiérarchie. Maintenant je sais que j'ai besoin de comprendre pour faire, et que inconsciemment je ne peux pas respecter quelqu'un si je sens que je suis +... que lui, que je pourrais faire mieux.
Et il n'y a vraiment là aucune forme d'orgueil, c'est juste que maintenant je sais que je fonctionne différemment je n'y peux rien.
Et justement avant d'être zèbre je croyais parfois que j'étais trop orgueilleuse, un peu prétentieuse et j'étouffais vite ce qui avait provoqué ça, pour que personne ne le sente...
Finalement le but est d'arriver à s'accepter pour ce que l'on est VRAIMENT... Pas si simple...

Oooh… mais c'est teeeellement ce que je ressentais !
Un jour, des personnes que je pensais être des amis m'ont mis dans les dents que je ne me remettais pas suffisamment en question… MOI ? Mais je passe mes jours, mes nuits, ma vie, à me remettre en question ! A avoir une petite partie de mon cerveau qui observe la scène que je vis, qui l'analyse en direct, et qui envoie des information directement avec une petite oreillette discrète "Ne finis pas les phrases des autres ils trouvent ça insupportable !", "ne souris pas ainsi ils vont comprendre que tu t'impatientes, fais en sorte que ton sourire soit plus crédible", "nan, ne coupe pas la parole", "es-tu si peu intéressée que ça par ce qu'ils disent ? t'es vraiment pas cool… lève les yeux de ton nombril et écoute enfin !"...
Je passe sur le nombre de fois où j'étais témoin de ce que j'appelle aujourd'hui "un mille feuilles stérile d'anecdotes", où chacun y va de sa petite histoire, pour "prouver" à l'autre que son histoire à lui est plus forte, plus grand, plus magistrale, plus impressionnante que celle de son interlocuteur, et j'observais en pensant "mais euh… pourquoi on discuterait pas plutôt des causes, des conséquences, des moyens identifiés pour moins souffrir, ou mieux comprendre, etc ?", avec cette sensation d'être un ovni…
Quant à ma relation à la hiérarchie… aah c'est tellement ce que tu décris ! Besoin de sentir que ma hiérarchie maitrise SON sujet. Pas forcément qu'elle maitrise mieux le mien, mais qu'elle me fasse comprendre que je suis un pion stratégique, et qu'elle sait précisément pourquoi je suis là à faire ce pour quoi j'ai été embauchée. Dès que je sens un flottement dans un regard, un propos… paf, c'est perdu, elle perd toute crédibilité. Et là, c'est mort.

Merci Holi pour ton témoignage qui me fait beaucoup de bien et me rassure

Un peu comme Aimehline, j'ai longtemps pensé à un problème génétique, lié à mon père, tout en ayant conscience que ses troubles n'étaient pas forcément  "transmissibles" (il avait de profondes failles narcissiques, une forte névrose abandonnique, doublée d'une légère mythomanie, le tout arrosée d'addictions et de comportements à risques, ce qui lui conférait un comportement égocentré assez insupportable)
"Et si j'étais comme papa ??"
Cette question m'a hantée durant des heures…

Ma chère et tendre mère ne manquant pas, suite à leur séparation, de me jeter au visage des "pfff... quand je te vois, je vois ton père…"... ce qui accentuait forcément mon questionnement… "et si elle avait raison ???"

Longtemps, je me suis donc demandée si j'étais mythomane égocentrée…

Merci papa, merci maman .
Bah, cette phrase est méchante en fait . Je sais bien qu'aucun d'eux ne souhaitait me voir dans un tel état d'incompréhensions et d'interrogations. Mais eux-mêmes n'étant pas aptes, je pense, à comprendre leurs propres souffrances… comment auraient-ils pu saisir la mienne ?
Depuis, j'ai pris mon courage à deux mains, et j'ai mis les pieds dans le plat avec ma mère. Le dialogue a été établi, et nous avons une relation très saine. Quant à mon paternel… il mériterait un chapitre complet, je vais m'abstenir .

Excuse moi, mais t'es sérieuse là : (il avait de profondes failles narcissiques, une forte névrose abandonnique, doublée d'une légère mythomanie, le tout arrosée d'addictions et de comportements à risques, ce qui lui conférait un comportement égocentré assez insupportable) ?

siamois93 a écrit:Excuse moi, mais t'es sérieuse là : (il avait de profondes failles narcissiques, une forte névrose abandonnique, doublée d'une légère mythomanie, le tout arrosée d'addictions et de comportements à risques, ce qui lui conférait un comportement égocentré assez insupportable) ?

Euh… oui… pourquoi ??

Si tu fais référence à "ce qui lui conférait un comportement égocentré assez insupportable", et bien oui… oui je l'ai clairement pensé plus d'une fois, de ma vision d'adolescente que j'étais alors.
Quand il baisait toute la nuit en laissant ses conquêtes hurler alors que j'étais dans la pièce d'à côté à pleurer en étouffant mes sanglots (ceci dit, vue les hurlements émanant de sa chambre, qui aurait entendu mes pleurs ??), quand il a laissé l'une de ses pétasses m'humilier devant ses yeux amourachés le soir de mes 18 ans sans lever le petit doigt par peur d'être privé de sexe… Quand il a retourné une chambre d'hosto en criant au scandale parce qu'il avait dû mettre un terme à une partie de jambes en l'air pour venir au chevet de ma mère, et que ce sont les infirmiers qui ont dû le sortir de force, sous mes yeux effrayés d'adolescente… et qu'en gros les infirmiers l'ont récupéré sur le parking parce qu'il s'était barré en me laissant en plan, seule, dans le couloir, parce que lui devait retourner baiser sa poufiasse de maitresse qui sans quoi allait le larguer… alors oui, OUI, j'ai pensé plus d'une fois qu'il était profondément égocentrique.
Pardonne moi l'expression, mais sa queue a été prioritaire devant son adolescente de fille.
Alors en effet, il n'était peut-être pas égocentré, mais moi, je l'ai vécu comme tel. Sa fichue névrose lui aurait donc donné donc tous les droits ? Aaah, mais il ne s'en rendait pas compte ? Bah peut-être. Je n'en sais rien, on n'a jamais pu en parler.
Et le pire, c'est que je me suis demandé pendant des années si j'allais devenir comme lui, puisque moi aussi on m'a diagnostiqué une névrose abandonnique. Et j'ai passé 30 ans a prié que je ne devienne pas comme lui. A me flageller dès que j'avais la sensation que je ne m'occupais pas assez des autres, dès que j'avais un doute sur le fait que mon comportement était trop centré sur moi-même, alors que j'avais tant envie d'hurler, par exemple, "mais putain accélérez !"... et nan, je ne disais rien… car ma seule obsession était de ne surtout pas devenir comme lui.
Donc oui, j'étais sérieuse quand j'ai écrit cela. Ca a été MON ressenti. Et je me trompais peut-être, il n'était peut-être pas égocentré. Mais c'était MON ressenti, et ça, personne ne peut me l'enlever.

..

Tu es guérie désormais ? J'espère, je te le souhaite sincèrement.

siamois93 a écrit:Tu es guérie désormais ?

Guérie… de la névrose abandonnique ?
J'ai écrit un long post à ce sujet sur ce forum, si ça t'intéresse, je te le retrouve. J'ai fait un long travail pendant des années.
L'annonce de mon HP il y a 10j a été un déclencheur, qui est entrain de débloquer beaucoup de choses.

Savoir que papa avait la même névrose me permet de comprendre à quel point il souffrait. Lui n'a pas pu/voulu (je ne sais pas) faire le même travail et s'est éteint sans être en paix avec lui-même (en tout cas sur ce sujet là). Ce qu'il m'a fait subir… je ne peux l'oublier. Comme je l'ai lu qqpart sur ce forum :"les blessures peuvent guérir, mais les cicatrices elles sont là à vie". Je m'étonne même de l'intensité de l'émotion ressentie quand je rédigeais mon précédent post, preuve que les cicatrices sont tjs bien là et peuvent faire mal quand on appuie dessus.

Cette névrose fat partie de moi, je l'aurai à vie. J'ai appris à vivre avec, à la comprendre, à l'accepter (plutôt que la refouler).
Guérie ? Non
En paix avec moi-même ? en voie de l'être, oui.

siamois93 a écrit:J'espère, je te le souhaite sincèrement.

Merci

Ma mère plutôt PN vient de partir en EHPAD à cause de la maladie d'Alzheimer, impossible pour moi d'avoir avec elle une quelconque discussion sur le passé. Il me faut juste oublier, tourner la tête vers l'avenir, et comme l'a si bien écrit Saxifrage* on garde les cicatrices. «On n'oublie rien de rien, on n'oublie rien du tout, on n'oublie rien de rien, on s'habitue c'est tout» chantait Jacques Brel.
Je te souhaite de belles rencontres, ici et ailleurs.
Oublier c'est essentiel.
Là j'ai deux bébés chats qui dorment sur mes genoux et ils m'aident beaucoup

Avant d'être un zèbre je ne connaissais rien au monde des psy, aux PN et sales manipulateurs. Maintenant je sais, j'ai beaucoup lu. Fin de la déconstruction ? Pas sûr. Quasiment chaque nouvel arrivant sur ce forum me force à réagir, avec mes tripes, et c'est toujours compliqué.

Pourquoi vouloir oublier ou tenter d'oublier ?

Oublier tout ce qu'il m'a fait supporter… ce serait quasiment l'oublier lui, car le % de moments difficiles est largement supérieur à celui de moments agréables en sa compagnie. Donc pour ma part, je ne souhaite pas oublier. Je souhaite juste vivre avec ces souvenirs, et faire le travail nécessaire pour que cela fasse le moins mal possible.

Les paroles de Brel sont superbes de vérité…

Je suis heureuse que ces 2 chatons soient présents sur tes genoux. Ces petits moments de bonheur, de tendresse "gratuite", ça réchauffe .

Siamois93, voici le lien dont je te parlais, vers le post que j'ai écrit sur les crises abandonnies :
Forum ZEBRAS CROSSING :: Savane :: Sujets sensibles (politique, religion et spiritualité, sexe,...) :: Psychologie, difficultés, addictions, travail sur soi

Salut à tou.te.s.

Réponse succincte : avant d'être zèbre, je croyais que j'étais :
- autiste (enfin, surtout ma mère)
- asocial
- bizarre
- et chiant de ne pas faire comme tout le monde. Dès la maternelle je ne tenais pas mon stylo comme les autres, et la maîtresse ne l'a pas très bien pris...

Rien de très original donc.

Avant d'être zèbre, je croyais que :

- quand j'ai lu harry potter à 6-8 ans, finalement tout me semblait clair et tout semblait expliquer les choses bizarres en moi, j'aurais moi aussi reçu la lettre pour Poudlard (Hogwarts) je n'étais sûre

- plus tard j'ai cru que j'étais bizarre au vu que j'ai toujours grandi avec ma sœur (elle est aussi HP, mais on ne le savait pas), on se suffisait l'une à l'autre, pas besoin de socialiser avec les autres... je croyais que cela expliquait tout

- puis aussi, avec toutes les crises existentielles etc. , je croyais aussi avoir quelque chose de génétique me prédisposant à anxiété et dépression, hypersensibilité

- quelques mois avant qu'on me suggère la piste du TDAH et HP, moi j'étais en train d'explorer la possibilité d'être autiste (mai un autisme un peu spécial)

Je me pensais complètement con.

Aujourd'hui, j'en suis persuadée, mais je le vis plutôt bien.

Avant,
je pensais que j'étais bête, distraite, maladroite, de corps et d'esprit, désordonnée, mal habillée, bizarre, mystique, avec une préférence pour les choses inhabituelles, inadaptée socialement et toujours en train de me demander quand j'allais trouver qqn qui ne me regarde pas avec un regard vide quand je dis le fond, le long et le large de ma pensée.

Maintenant, je suis distraite, maladroite d'esprit, mal habillée, bizarre et fais des blagues sur ZC.
J'ai aussi plein de cheveux blancs dans la masse des noirs.

Ce doit être le côté zébresque qui apparaît  

Quoique, ce ne doit pas dû tout être la bonne raison.

Avant,
Je pensais n'appartenir à aucune espèce d'individus ou d'âmes. Être une chose déviante et difforme.
C'est toujours assez souvent le cas chez les présents ou les vivants... Mais mieux se connaître peut un peu aider à accepter l'ironie de sa nature ou son destin. Et en faire ce qui nous importe. Se détacher du reste.

... j'étais enfermée dans mon corps ...seule...enfermée dans ma tête ...puis enfermée sur terre , folle et parfois "normale " parmi les fous ...seule..je ne dis pas que j'ai changé mais ZC est un miroir (grossissant) et une loupe aussi ...quoiqu'il se passe maintenant je sais que je ne suis plus seule à être "comme ça".
Etre possiblement "zèbre" je sais maintenant que c'est une petite blague de la nature et heureusement que j'ai un minimum d'humour

C'est bien d'avoir un minimum d'humour, tout comme en avoir un maximum aussi ! Pourquoi se contenter de peu !

Tu as raison ..tiens on a presque le même pseudo ...

Ah oui

Avant d’être un zèbre, je pensais être un âne. Alors quelques rayures de plus...

Avant d'être zèbre je croyais que les surdoués étaient vraiment surdoués.

angoissé
moins con que les autres
seul à l'intérieur
que j'aimais pas les gens

Avant d'être zèbre, je croyais que c'était juste un animal qui servait de nourriture aux carnivores.