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Message par aquariote Dim 9 Juil 2017 - 18:49

Bonjour à toutes et à tous,

Je déambulais dans l'obscurité, un peu perdu, au hasard de ruelles méconnues, et j'ai cru voir ici, de loin, une fenêtre trouant maigrement la nuit d'une douce lumière chaleureuse...
Alors je me permets, timidement, de toquer à votre porte pour vous saluer...

Je vais prendre le courage (et il m'en faut !) de vous parler un peu de moi.
J'espère ne pas me montrer pesant ou nombriliste, et plus encore vous donner la mauvaise impression de m'apitoyer sur mon sort.
Ce n'est pas mon objectif : je cherche juste à comprendre et à trouver des réponses, bien qu'existentielles, pour changer ou m'adapter, et à démêler l'écheveau qu'est devenue ma vie depuis quelques mois.

En guise de préambule, je préfère de suite prévenir : je ne suis pas HP. Tout au moins, pas officiellement diagnostiqué par des tests psychométriques, qui seuls à mes yeux valideront (ou invalideront) cette... particularité ?
Je vais tenter de renouer convenablement le fil de mes pensées et vous raconter comment je suis arrivé jusqu'ici, sans, je l'espère, trop m'éparpiller et m'appesantir.

Tout a commencé il y a presque 2 ans, au cours de cet été 2015 que j'espère pouvoir un jour oublier, tout comme ceux qui ont depuis suivi.

Ma compagne m'avait, deux mois plus tôt, posé un ultimatum : elle voulait un enfant et fonder une famille. Elle acceptait de m'accorder (encore) du temps, mais... combien ?
Problème : je savais que cette demande allait arriver, mais je n'étais pas prêt.

- parce que je ne m'aimais pas (bel euphémisme)
- parce que j'étais devenu de longue date malthusianiste, songeant chaque jour (littéralement) à notre nombre croissant associé à cette dilapidation inconséquente que nous faisons collectivement des ressources limitées et précieuses de notre planète
- parce que j'avais développé une profonde misanthropie en parallèle de mon dégoût de moi (ado, je répétais à qui voulait l'entendre - ou pas - que je n'attendais que de disparaître totalement sans laisser de traces, et que je ne participerais pas au pool génétique de l'espèce humaine)
- parce que je me serais senti coupable d'engendrer un enfant qui, potentiellement, aurait pu lui aussi ressentir le même mal-être quotidien que moi, la même perpétuelle dépression un peu diffuse, ce même désespoir de trouver un jour quelque sens que ce soit à l'existence, qui plus est dans un monde probablement en déliquescence par notre faute

Mon pire cauchemar à ce sujet ? Qu'un jour l'un de nos enfants, devenu grand, nous reproche à ma compagne et moi de l'avoir mis au monde, comme il m'est arrivé de le dire inconsidérément à mes propres parents il y a quelques années...

Je ne me suis jamais senti à ma place, toujours décalé, jamais dans le bon tempo, souvent idiot, avec cette sensation constante que toute cette vie n'était que vacuité, totalement inutile et vaine. Je voyais alors le monde et la vie comme une véritable vallée des larmes bien sadique...

Je parle de ce mal-être car je le ressens de très longue date.
Je ne saurais dire avec exactitude depuis quand, mais j'ai aujourd'hui bientôt 40 ans (une quinzaine de moins dans ma tête, en revanche, pour introduire ici un peu de positif), et je pense pouvoir affirmer sans trop me tromper qu'il s'est progressivement installé à compter de mon entrée au collège.

Mais je digresse déjà...

Toujours est-il que je suis alors tombé par le plus grand des hasards sur un article dans lequel son auteur, récemment diagnostiqué Asperger, narrait dans les grandes lignes son fonctionnement et sa manière d'appréhender le quotidien et le monde.
Cela m'a interpellé. Je l'ai donné à lire à ma compagne, sans lui préciser préalablement de quoi il retournait, et ses paroles furent aussitôt : "C'est exactement toi".

J'ai ensuite régulièrement songé à cet article, qui plus est à la lumière de certaines précédentes remarques anodines de mes amis, dont certains avaient déjà - sur un mode humoristique - utilisé à mon égard le qualificatif d'autiste et osé à maintes reprises la comparaison avec Sheldon (un personnage clef de la série "The Big Bang Theory")...

J'avais cependant l'esprit trop occupé (à vrai dire, totalement obnubilé) par la demande pressante de ma compagne, et par l'atmosphère de plus en plus délétère qui s'installait à la maison du fait de mon silence et de mon incapacité à prendre une décision : je cheminais très, très, très, lentement (comme pour toutes les décisions importantes, au demeurant).

Est arrivée l'été dernier l'inévitable tempête apocalyptique dans notre couple.
Je ne rentrerai pas dans les détails, sinon pour dire que l'irrationnel et nos différences profondes dans nos manières respectives de communiquer ont fini par submerger tout le reste, chez elle comme chez moi, alors que je venais pourtant tout juste de me décider positivement d'entrer dans cette nouvelle aventure que peut être la paternité, et de le lui dire dès que l'atmosphère me le permettrait : après tout ? J'avais malgré tout envie de transmettre beaucoup de choses, de prodiguer une attention aimante et bienveillante, et je me disais que cet enfant et ses éventuels frères et soeurs pourraient devenir des gens biens et heureux, de belles personnes. Sans compter qu'il(s) serai(en)t le fruit d'un véritable amour.

Mauvais tempo, donc, accompagné d'un puissant sentiment de gâchis...

A l'automne, des choses ont été faites - que je me maudis d'avoir devinées - et qui sont entrées en violente collision avec la (trop) haute considération que j'ai de la loyauté.
Alors que, contre toute attente, cela semblait avoir eu pour effet de libérer des choses de nouveau très positives, comme s'il y avait eu une prise de conscience suite à une grosse erreur, mon besoin impérieux de vérité a tout foutu en l'air.

Encore et toujours cette histoire de décalage et de mauvais tempo, car j'ai probablement ici détruit ce que je recherchais ardemment alors que, fort de ma compréhension actuelle (cf. ci-dessous), je peux dire maintenant que l'éponge est passée...

Bref, tout cela a marqué le début de ma seconde grande remise en question : j'ai déjà vécu une catastrophe identique il y a 7 ans, mais je n'avais manifestement pas trouvé les clefs.
Les similitudes flagrantes dans les deux situations ne pouvaient pas être des coïncidences, d'autant que ma précédente compagne était d'un caractère très différent. Le problème était bel et bien en moi.

J'ai relu cet article qui m'avait tant interpellé, et j'ai creusé la question.
J'ai consulté des sites spécialisés sur le syndrome d'Asperger, par dizaines.
Un très bel ouvrage sur le sujet venait de paraître, et je me suis jeté dessus. J'en ai longuement et intensément pleuré : quelqu'un avait conté, mis des images, et posé des mots parfaitement justes sur l'histoire de ma vie. Sentimentale. Amicale. Professionnelle.

Nous avons fini il y a quelque temps, ma compagne et moi, par entamer une thérapie de couple.
Persuadé d'avoir trouvé la source de tous les maux mais désespéré de trouver des solutions viables, je m'en suis ouvert à la seconde ou troisième séance à notre psychologue, qui a aussitôt répondu que je donnais plutôt tous les signaux, je cite, "d'une personne à haut potentiel, ou surdouée pour utiliser une ancienne dénomination inadaptée".
Elle a souri quand je lui ai répondu, interloqué, que je connaissais de nombreuses personnes qui m'en remettaient dans tous les domaines.

Depuis, perdu au milieu de cette mère des tempêtes qui cause de plus en plus de dégâts dans ma vie, j'absorbe avidement toute la littérature possible sur ce "HP", et je dois avouer que je m'y reconnais également énormément. Cela a été très troublant...
Cela apporterait une quantité proprement hallucinante d'explications cohérentes sur mon passé, mon présent et ma vision des choses, qui me faisaient totalement défaut jusqu'à présent.
J'ai le sentiment soudain que tout s'éclaire et que la quasi-totalité de mes échecs passés et présents trouvent une explication parfaitement rationnelle et cohérente...

Je consulte également un psychiatre depuis peu, que m'a préconisé notre psychologue.
Il a écarté l'Asperger la semaine dernière, et nous devons demain aborder l'hypothèse HP.
Mais ni l'un ni l'autre ne sont sa spécialité, et j'ai des doutes sur sa capacité à identifier le souci, m'orienter et me conseiller convenablement sur ces deux problématiques.

Comment différentier sans trop de risques d'erreur les "centres d'intérêt restreints" de l'aspie et la "soif d'apprendre" du HP lorsqu'elle ne touche pas tous les domaines (comme c'est le cas pour moi) ?
Comment différentier les difficultés sociales et relationnelles de l'aspie de celles du HP qui s'ignore ?
Comment différentier ce besoin régulier de calme et de "ressourcement" apparemment (souvent ?) commun chez l'un et l'autre, notamment après certaines périodes de contacts sociaux intenses (dont la seule idée m'avait jusqu'alors très souvent angoissé) ?
Comment expliquer cette impossibilité chronique (maladive ?) de prendre des décisions importantes ? De résister au changement, par peur, et du fait de ces centaines de questions qui m'assaillaient et auxquelles il est quoi qu'il arrive impossible de répondre puisqu'elles concernent le futur ?

Je veux passer les tests psychométriques au plus vite.
C'est pour moi une urgence absolue, mais cette période estivale n'est certainement pas la plus propice pour cela, et je ne saurai pas vers qui me tourner si je ne suis pas bien conseillé demain...

J'appréhende le verdict, j'ai peur "d'échouer" (un trait de ma personnalité dont j'ai maintenant conscience et que je m'emploie désormais à oblitérer), mais j'en ai absolument besoin.

Bref.

Si le diagnostic se révèle positif, cela expliquerait pourquoi j'ai toujours considéré qu'en cas de rencontre du troisième type je serais tout à fait à ma place dans l'équipe humaine de contact : j'ai déjà passé des décennies dans la peau d'un ethnologue perdu sur cette planète, j'ai pris l'habitude et je commence à maîtriser nombre d'aspects du métier (très difficile mais aussi très intéressant)... ;-)

J'ignore si j'ai cette pensée en arborescence : je ne pourrai hélas jamais me mettre dans la tête d'un autre pour établir une comparaison.

J'ignore si je sais capter avec plus d'intensité que la majorité l'atmosphère de mon environnement, ou les fluctuations de l'état d'esprit de mes interlocuteurs (quand je parviens à communiquer un peu). Je pensais être très mauvais à ce jeu-là, mais je n'en suis plus aussi sûr, maintenant que j'y prête attention.
Est-ce là le résultat de cette toute nouvelle grille de lecture qui est peut-être mienne ?
Du nouveau prisme à travers lequel j'observe le monde ? Ou le résultat d'un biais cognitif engendré par toutes mes récentes lectures sur le sujet ?

Je pensais être quelqu'un de discret, posé, réservé, raisonnablement intelligent (mais sans plus), raisonnablement cultivé (non pas à cause d'une plus grande intelligence, mais à cause de cette curiosité presque constante chez moi, et que je trouvais anormalement défaillante chez la plupart de mes congénères), pessimiste mais émotionnellement stable, bien que véritable éponge à stress (je me maîtrisais en toute situation : pas de colère en public malgré quelques sporadiques fulgurances que je parvenais à masquer ou à dévier, pas de manifestations d'enthousiasme extravagant non plus, ni d'épanchement sur ma vie comme dans les lignes que j'écris en ce moment-même) au point d'être régulièrement parvenu à étouffer, par la parole mesurée et la négociation posée, des bagarres de bar sur le point d'éclater à côté de moi, ou à calmer le jeu en intervenant lorsque je voyais quelqu'un injustement en difficulté (!) (*)

Quelques-uns de mes amis (j'en ai peu, mais j'y tiens beaucoup), me taquinent aussi régulièrement au sujet de cette "poker face" que j'arbore dans certaines situations, et sur cette mesure constante de mes expressions corporelles...

Ces derniers mois, j'ai toutefois découvert que je pouvais faire de dangereux yo-yos émotionnels - pouvant dégénérer en de véritables tsunamis pendant lesquels je perds tout contrôle - et que ma discrétion n'était apparemment qu'une façade, un leurre que je prenais pour mon identité et que je m'évertuais à jouer, par gêne en public et souvent difficile compréhension des mondanités...

Depuis quelques semaines, je travaille sur tous ces points, et d'autres encore.
J'apprends et je pratique, et je crois bien que j'y parviens pas trop mal pour le moment, avec une stupéfiante rapidité !?

L'handicapé social (tel que je me présentais parfois - au moins, ça amusait la galerie), intéressé ou préoccupé par des thématiques qui ennuient apparemment pas mal de monde, indigné par des choses qui n'ont pas l'air d'émouvoir la plupart, et incapable de converser sur des banalités même quand il voulait sincèrement participer, est en train de changer...
Demeure le yo-yo émotionnel que je ne maîtrise pas du tout, et qui, même, à tendance à empirer...

Je vais m'arrêter là.
Merci de m'avoir lu.
Ecrire cela, déballer tout ce fatras, m'a fait du bien.

J'espère ne pas vous avoir donné une mauvaise impression.
Mais pour la première fois depuis très longtemps, j'ai pris ce risque...


(*) Oui, j'ai plongé dans cet alcool qui limitait mes pensées, mais depuis peu, je me soigne ! ^^


Dernière édition par aquariote le Dim 9 Juil 2017 - 20:32, édité 3 fois
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Message par kinder82 Dim 9 Juil 2017 - 19:23

Bonjour et bienvenue Aquariote (tu peux aussi me le dire puisque j'ai intégré le forum tout à l'heure).

Beaucoup d'entre vous décrivent bien leur cheminement pour arriver ici, pour ma part j'ai fait très court par manque de confiance en moi (mais là ça me passe visiblement puisque je te réponds).

En te lisant, hormis la partie vie personnelle forcément (encore que je trouve des similitudes dans les ressentis), je vis aussi, douloureusement, la difficulté à prendre des décisions, à vivre cet instant présent qui nous échappe, toujours concentrés que nous sommes (je me trompe peut-être) sur l'analyse des évènements passés et l'anticipation de l'avenir. Y a-t-il d'ailleurs un parallèle avec l'arborescence?

Je reprends aussi ce sentiment que tu as (on est quelques uns) de «paraître», pour t'inserer et être accepté, c'est ce que j'appelle un faux-self, cette bébête qui m'a empoisonnée jusqu'à... il y a vraiment peu de temps!!!

Sans vouloir trop m'avancer je pense qu'on est sur le bon forum, en tout cas c'est rassurant de ne pas se sentir seul.e à côté des autres...

Donc merci pour ta présentation, je n'aurais et n'ai pas osé en faire autant... mais un jour je serai grande lol!
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Message par aquariote Dim 9 Juil 2017 - 22:04

Bonjour Kinder !

Je te remercie sincèrement, tu n'imagines pas le bien que ta réponse me procure.
Bienvenue à toi également, donc, et enchanté ! Smile

par manque de confiance en moi (mais là ça me passe visiblement puisque je te réponds)

Si cela peut te rassurer, de mon côté, cette confiance me semble revenir assez vite depuis que j'ai compris l'origine de mes inhibitions ("je jouais un rôle, mais je sais pourtant être un piètre acteur" => "tu ne vas pas être bon / tu n'as pas été bon", ce qui ne loupait jamais, sans compter l'angoisse préalable qui en ajoutait une couche).
J'ai manifestement encore quelques progrès à réaliser moi aussi puisqu'en relisant mes propos ci-dessus j'ai envie d'en caviarder la moitié, mais je vais essayer de tenir bon : tant pis, c'est posté.

l'analyse des évènements passés et l'anticipation de l'avenir

Je confirme... Ce qui est clairement une source d'angoisse(s) dont, je crois, il faut apprendre à se débarrasser.
Je me répète inlassablement ces derniers temps que ce n'est pas me lamenter sur le passé qui me permettra d'y revenir, et que je n'ai aucun contrôle sur le futur, quoi qu'il advienne, si ce n'est qu'adopter le bon état d'esprit dans le présent et suivre ses intuitions sans trop chercher à les comprendre amènera sans doute les meilleures décisions (ou les moins regrettables ?).
La notion du temps est celle qui m'a toujours le plus fasciné en science-fiction, et c'est aujourd'hui flagrant quand je regarde ma bibliothèque...

La méthode Coué associée à la promenade fonctionne pas trop mal chez moi pour le moment. Je vais en sorte que ça dure...  Rolling Eyes

Je reprends aussi ce sentiment que tu as (on est quelques uns) de «paraître», pour t'inserer et être accepté, c'est ce que j'appelle un faux-self

Je l'ai réalisé il y a une poignée de jours, à peine, lorsque j'ai réussi à monter sur le bureau pour adopter un autre point de vue, comme dans ce fameux cercle des poètes disparus...

J'ai reçu un peu d'aide pour cela, lorsqu'on m'a suggéré que c'était peut-être précisément cette discrétion et cette "retenue" apparente constante - régulièrement à mon propre désespoir, ne voyant pas quelle pierre utile apporter à une conversation à bâtons rompus - qui laissait cette forte impression d'étrangeté (d'imbécilité ? de désintérêt ? d'ennui ?) chez les autres...
Je me mettais précisément dans la position (de l'observé) que je cherchais à tout prix à éviter...

Une difficulté aggravée par le fait que, lorsque le groupe dépasse 4 ou 5 personnes, toutes les conversations - décousues et superficielles de préférence - semblent se mélanger autour de moi, avec par dessus un fond musical pas toujours modéré. Trop de stimuli sonores, tout se mélange et finit par se confondre, et je n'entends même plus une phrase sur deux...

Si on ajoute à cela que je vois généralement mal ce que je pourrais bien dire (et que, de toute manière, le temps de comprendre ce qui a été dit dans le brouhaha - quand j'y parviens - et d'élaborer une participation pas trop idiote, tout le monde est déjà parti sur un autre sujet), autant dire qu'essayer de participer à un échange devient très vite mission impossible en ce qui me concerne, même en y mettant toute mon énergie (et c'est épuisant).

J'avais fini par m'y faire, et tenir ce rôle sans plus faire trop d'efforts autres que ponctuels afin éviter l'épuisement, rôle qui a fini par me paraître en définitive normal et partie intégrante de ma personnalité sans que je m'en aperçoive...
Ce qui a énormément participé (aussi) au naufrage actuel...

Il fût une période durant laquelle je pensais qu'il était possible que mon problème vienne, partiellement, à la fois d'une légère surdité à certaines fréquences et d'un "Effet Cocktail Party" ne fonctionnant pas dans ma caboche, et que j'aie le "syndrome du banquet".
Jusqu'à ce que je voie le déficit de l'inhibition latente évoqué dans mes récentes lectures.

J'ignore si c'est cela ou pas, mais le fond n'en demeure pas moins : je sais désormais que ce n'est pas ce que je suis, ni l'image que je veux donner, et qu'il me faut tenir l'effort et trouver les bonnes stratégies si je veux sortir du rôle de plante verte. Laughing

c'est rassurant de ne pas se sentir seul.e à côté des autres

Je te rejoins complètement !
Je vais d'ailleurs rapidement prendre le temps de découvrir plus avant ce forum...

Encore merci à toi, et vraiment enchanté !
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Message par kinder82 Lun 10 Juil 2017 - 2:04

Hello Aquariote,

Bon, je ne vais pas dire que je ne suis pas douée en informatique (c'est pas bien de se dévaloriser) car j'ai découvert que j'étais autodidacte; cependant je ne trouve pas encore le moyen d'insérer des morceaux de ta réponse, alors tu auras droit à un classique copié/collé Cool

"tu n'imagines pas le bien que ta réponse me procure."
Et moi donc!! De trouver si vite une première personne qui vit peu ou prou ce même mal-être en cours de rémission, j'en reste coi... Enchantée aussi, du coup.

"être un piètre acteur", "Je me mettais précisément dans la position (de l'observé) que je cherchais à tout prix à éviter..."
C'est le rôle, la partition qu'on m'a appris à jouer, mais j'ai la sensation de tenir une casserole et une cuillère en bois au milieu d'un orchestre philharmonique... ou est-ce l'inverse?? J'ai ma réponse à cette question : "ce n'est pas parce qu'ils sont nombreux à avoir tort qu'ils ont raison". Et toc!  Boxe (ben ouais, à défaut de maîtriser les citations, je manie les smileys...)

"j'ai envie d'en caviarder la moitié" : expression régionale?? J'en comprends le sens mais d'où cela vient-il?
N'en change pas un mot, sinon cette discussion n'aurait pas lieu; tu as fait ma journée ^^

"si ce n'est qu'adopter le bon état d'esprit dans le présent et suivre ses intuitions sans trop chercher à les comprendre amènera sans doute les meilleures décisions (ou les moins regrettables ?)."
Déjà, être dans le présent, se confronter à la réalité, au regard des autres (qu'on perçoit comme jugement négatif forcément...) est une épreuve. Toi tu as Coué et la marche, moi j'ai la Gestalt thérapie, "être dans l'ici et le maintenant"; on cultive nos jardins mais avec des outils différents.
De plus, pas de bon état d'esprit pour moi, plutôt être en accord avec ses émotions dans l'instant, mais peut-être est-ce le sens de tes paroles?
Pour les intuitions, les miennes sont d'excellents guides, bien meilleurs que le petit vélo qui tourne en permanence là-haut en mode Tour Mallet... En les ayant suivies (les intuitions, pas les cyclistes) quelques fois pour des décisions majeures, je n'ai à ce jour toujours aucun regret, presque je peux dire que j'en suis fière!
Donc oui, continue d'écouter attentivement ce qu'elles disent.  Papy

"en science-fiction"
Mon kiff!!! Je te comprends : évasion dans des mondes où tout est possible... même l'impensable!

"lorsque j'ai réussi à monter sur le bureau pour adopter un autre point de vue"
Pété de rire Mais nooooooon!!! Je vais y songer sérieusement. Vrai. Ca me paraît totalement adapté!! Merci pour l'idée...

"Trop de stimuli sonores, tout se mélange et finit par se confondre, et je n'entends même plus une phrase sur deux..."
Comme je te comprends, quelle horreur... d'autant que je l'ai pour de vrai, cette surdité! Je suis appareillée depuis quelques mois (on ne rajeunit pas...). Si je dois aller dans ce genre d'endroit je fais en sorte de danser pour ne pas avoir à parler, c'est plus simple!  lol!  Encore que côté danse, peut mieux faire... bref! on a dit positif!!!

"Ce qui a énormément participé (aussi) au naufrage actuel..."
Bon. Là on touche au noeud de la vie perso. Selon moi tu n'as pas à te culpabiliser d'avoir essayé d'être toi-même, ça serait un comble!! Le problème est d'avoir été incompris, alors que tu disais au début que ta compagne retrouvait beaucoup de similitudes entre toi et l'Asperger; autant dire qu'elle n'a donc pas tout compris... et là, comment lui en vouloir? (ok, encore un noeud au cerveau, sorry)

"Jusqu'à ce que je voie le déficit de l'inhibition latente évoqué dans mes récentes lectures."
Parles-tu de procrastination quand tu dis "inhibition"? En lien avec quelles lectures?

"si je veux sortir du rôle de plante verte."
Bouhhh!! Encore de la dévalorisation, carton jaune!! lol facepalm
Je dirais plutôt qu'on est perçus comme des aliens de par le décalage qui semble nous caractériser... ça me saoûle énormément et je suis en quête de résilience au lieu de chercher à donner une image; ceux à qui je ne plais pas, mon dos les contemple... Arrow next!!

Finalement je commence à prendre confiance, par contre je suis très curieuse et je pose beaucoup de questions. J'ai appris que c'était une qualité alors ça va!
Et oui, ce site risque d'être un lieu fort intéressant!

Bonne... nuit Au dodo !
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Message par ortolan Lun 10 Juil 2017 - 11:59

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Dernière édition par ortolan le Sam 9 Déc 2017 - 8:14, édité 1 fois
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Message par kinder82 Lun 10 Juil 2017 - 13:26

Bonjour Ortolan et merci pour ces astuces pratiques!! Je testerai tout cela...
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Message par aquariote Lun 10 Juil 2017 - 18:50

j'ai la sensation de tenir une casserole et une cuillère en bois au milieu d'un orchestre philharmonique... ou est-ce l'inverse??

Oui, c'est sans doute la plupart du temps l'inverse. La stupéfiante cacophonie de ce monde étaye à mon avis cette hypothèse !

"j'ai envie d'en caviarder la moitié" : expression régionale?? J'en comprends le sens mais d'où cela vient-il?

Disons que j'avais envie de pratiquer l'auto-censure, une nouvelle fois. Je ne me livre habituellement jamais, ou alors par toutes petites touches, juste ce qu'il faut pour délivrer l'information nécessaire à la compréhension, et uniquement lorsque je suis suffisamment en confiance.
Là, je déboule sur un forum public, et je déballe presque tout ce j'ai sur le coeur sans retenue. Un comportement tout ce qu'il y a de plus inhabituel.
Sans doute l'expression concomitante d'un moral pas bien élevé sur le moment et de mon processus de redécouverte.

Donc oui, continue d'écouter attentivement ce qu'elles disent

Je vais essayer, cela m'évitera de toujours tout analyser avec généralement pour résultat de ne pas bouger et de ne rien choisir.
Tu me fais rêver lorsque tu dis n'avoir aucun regret à ce jour !

Mon kiff!!! Je te comprends : évasion dans des mondes où tout est possible... même l'impensable!

Je t'aurais bien posé la question via MP, mais je n'y ai pas accès pour le moment : quelles sont tes préférences en SF ? Tes oeuvres marquantes ?

"lorsque j'ai réussi à monter sur le bureau pour adopter un autre point de vue"
Mais nooooooon!!! Je vais y songer sérieusement. Vrai. Ca me paraît totalement adapté!! Merci pour l'idée...

Ne ris pas : il m'est déjà arrivé de le faire au sens propre du terme (et pas pour changer une ampoule) ! Heu... jamais en public, naturellement.
Je sens que pour la peine, on va trouver ici aussi que j'ai un côté étrange...  jocolor

Si je dois aller dans ce genre d'endroit je fais en sorte de danser pour ne pas avoir à parler, c'est plus simple!

Il est arrivé lors des rares occasions que je n'aie pas d'autre choix que d'aller sur la piste (l'horreur !), entraîné par d'autres.
J'avais l'impression d'être un pantin désarticulé et désynchronisé, atteint de troubles psychomoteurs. Une vraie danse de Saint Guy... Malaise garanti... Non, honnêtement, je sors souvent, mais je reste uniquement scotché au comptoir le plus proche.
J'espère ne pas devoir conclure de tes propos que cela me prive de tout contact avec des personnes intéressantes mais timides !

Parles-tu de procrastination quand tu dis "inhibition"? En lien avec quelles lectures?

Je suis, tss, étais, un procrastinateur notoire (mais tout s'explique, peut-être). Mais j'évoquais ici autre chose, une caractéristique qui semblerait assez fréquente avec le HP d'après ce que j'ai pu lire ici et là pour le moment, l'inhibition latente étant la capacité "non consciente" à faire le tri entre les informations ou stimuli utiles sur le moment et les autres (utile par exemple pour suivre une conversation en particulier, et pas toutes celles qui se déroulent aux alentours en même temps...).


A part ça, j'ai donc eu mon rendez-vous avec le psychiatre que j'évoquais plus haut.
Il tend à penser que le qualificatif de HP peut effectivement m'être attribué. Mais ceci sur la base d'une simple - et courte - liste de critères comme on en trouve à foison sur le net, pour lesquels il m'a juste demandé s'ils paraissaient me correspondre, sans même demander d'exemples étayant mon sentiment. :-\
Un coup d'épée dans l'eau, donc.
J'en suis sorti et j'ai de suite pris rendez-vous avec une psychologue (apparemment) spécialisée là-dedans. Plus de deux semaines à attendre, de nouveau. Ca va être long... Sad
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Message par kinder82 Lun 10 Juil 2017 - 21:33

Code:
Je t'aurais bien posé la question via MP, mais je n'y ai pas accès pour le moment
Il faut garder ton humour et te détendre, puis c'est en postant n'importe quoi que tu atteins les 5 messages...
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Message par kinder82 Lun 10 Juil 2017 - 21:33

Mdrrr il est déjà à 6!!! Laughing
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