La confusion entre timidité et introversion

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Message par Invité Mar 31 Mai 2016 - 16:12

Pour te répondre Sekhemi, j'ai eu aussi jusqu'à il y a peu cette impression d'avoir une personnalité instable parce que je suis beaucoup dans les extrêmes tout en étant ambivalente (je suis introvertie mais quand je me lâche avec mes amis, je peux rire/ faire des bêtises/ dire des bêtises comme une gamine de 5 ans; je suis très ouverte, indulgente et je m'entends généralement bien avec les gens mais quand ça ne passe pas, ça ne passe pas). J'ai fini par accepter que c'est moi, ce qui me rend unique. Je l'accepte chez les autres donc il n'y a pas de raison qu'ils ne me rendent pas la pareille et si on ne m'apprécie pas, tant pis, il reste plein de gens pour ça. Je me sens bien mieux, en tous cas.

Et si cette possibilité n'était que l'effet Barnum qui me confortait dans une réponse qui porte un nom ?
Je me suis posé la question et la douance explique les aspects de ma personnalité dont je ne trouvais pas l'origine. Ca me donne un cadre qui boucle la boucle et donne une unicité à ma personnalité. Et puis, je me suis demandé ce que ça changerait si j'apprenais que c'est une erreur de diagnostic. Ca ne changerait rien parce que je serais non plus avec une intelligence différente mais une hypersensibilité et un cheminement de pensées différentes qui n'aurait pas de nom défini, pas d'étiquette, juste "le cerveau tordu" comme je dis. Sauf que ça ne changerait rien à ce que je suis.

J'évite et ne veux pas donner l'image de quelqu'un qui se croit mieux que les autres.
A mon sens, ce n'est pas se croire mieux que les autres, c'est juste prendre conscience qu'on a des capacités et décider de ce qu'on en fait. Je prends souvent l'exemple de Mozart qui avait certainement un don naturel pour la musique. S'il n'avait pas travaillé les instruments, le solfège aurait-il été moins bien que les autres? Il aurait sans doute inventé des chansons pour ses enfants et fait de la musique avec des bouts de bois ou aurait exploré d'autres voies loin de la musique. Il est certes un génie mais pas mieux que les autres, il avait un don naturel et il a travaillé dur pour le faire fructifier, ce n'est pas son don qui le rend "génial" mais son travail acharné. Mais si ça se trouve, son jardinier qui restera un illustre inconnu était doué dans son domaine alors que lui faisait mourir les plantes rien qu'en les arrosant.
C'est pareil pour nous, si on ne fait rien de nos capacités, on n'est pas meilleurs que les autres dans un domaine précis. Mais on n'est pas mieux que les autres, j'ai une facilité en langues mais je suis nulle en maths/ physique car ça ne m'intéresse pas, je n'en vois pas l'utilité donc je ne cherche pas à comprendre. Alors oui, je suis mieux que machin en langues mais comme je suis une quiche en cuisine (le beau jeu de mots) et que lui fait des choses magnifiques, je ne suis pas meilleure que lui (si, en langues mais lui, il se débrouille en cuisine, on est quittes!).

A quelle période de ta vie l'as-tu appris ? Et est-ce que "savoir" t'as permis d'avancer et de t'accepter tel que tu es ?
Je l'ai su en seconde mais comme la psy ne m'a pas expliqué ce que ça changeait (ou la recherche n'était pas aussi pointue que maintenant donc elle ne savait pas vraiment), j'ai haussé les épaules et mis ça de côté. C'est ressorti quand j'en ai fini avec mes parents toxiques, trié ce qui était "moi" et "pas moi". J'ai eu de gros soucis au travail et je ne comprenais pas pourquoi la plupart des gens font leur boulot sans se poser de questions ni en souffrir, pourquoi je n'arrivais pas à m'adapter/ faire semblant. Pourquoi je n'ai presque pas d'amis et je m'entends bien avec les gens plus âgés ou les enfants mais les gens de mon âge ne m'intéressent souvent pas plus que ça, leurs discussions futiles et nos centres d'intérêts différents. Mais je ne pouvais plus faire semblant car je prenais confiance en moi. J'avais identifié un gros malaise au fond de moi, le sentiment d'être à part et en tapant des mots clé sur Googoole, je suis  retombée sur la notion de douance et "ah, oui, c'est vrai, il y a eu ce test que j'avais oublié". Les caractéristiques m'ont rassurée car "je ne suis pas bizarre, en fait, il y a plein de gens comme moi". A la base, je partais sur de la schizophrénie du fait de mon monde imaginaire très développé (et si ça avait été ça, ma foi, j'ai toujours vécu avec donc je m'en fichais royalement) et en fait, non.
Discuter ici m'aide beaucoup: le brassage d'idées, la relative ouverture d'esprit, l'acceptation des "bizarreries" de chacun qui sont souvent partagées, plus la lecture d'ouvrages sur le sujet me permettent de m'accepter de plus en plus comme je suis. "oui et alors? C'est moi, c'est tout, c'est comme ça". J'ai eu un faux-self très puissant qui a fini par craquer, se fissurer de toutes part, je n'ai plus cette carapace donc je n'ai pas d'autre choix que d'avancer sans cette protection.

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Message par Sekhemi Mar 31 Mai 2016 - 20:53

En parlant de "se croire mieux que les autres", je ne voulais pas donner l'impression d'une quelconque supériorité, loin de là, ni même comparer. Mais simplement dire que celui qui se cherche parce qu'il se sent différent, doit parfois sortir des sentiers communs dans l'espoir d'y trouver des éléments de réponse et donc se détacher de la majorité des gens. Il est alors perçu comme quelqu'un qui "se croit mieux que les autres" (je déteste cette expression) alors que sa démarche consistait à l'origine et avant tout à se connaître lui-même afin de peut-être mieux s'intégrer dans ce groupe qu'est la majorité et auquel il veut adhérer tout en restant fidèle à lui-même. Bien sûr qu'on a des choses à apprendre de tout le monde.

C'est pour cette raison que le savoir peut changer quelque chose, tu l'as très bien décrit. Ne plus te sentir seule, être consciente que (beaucoup) d'autres sont comme toi et avoir l'opportunité de discuter avec ouverture d'esprit. Je ne peux être qu'admirative face à quelqu'un qui est parvenu à se libérer de son faux-self et exposer ses fragilités mais aussi ses folies et son côté railleur.

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Message par 'C.Z. Mar 31 Mai 2016 - 22:13

Je vous lis depuis quelques jours et vous remercie en premier lieu de m'offrir des possibles à penser. J'apprécie la délicatesse et la sincérité du questionnement de chacun.


Pour un zèbre, bavarder de tout et de rien est une rude épreuve. C’est assommant, pénible, sans intérêt, même carrément absurde. Les sujets de conversations rebattus comme la météo sont une vraie torture. Les jeux sociaux que sont les commérages, les critiques, les « tu as vu le nouveau mec de machine ? » et les « je déteste la coupe de cheveux de truc » sont perçus comme carrément inutiles, et même malveillants dans le pire des cas.

Il me semble que ce point de vue est biaisée. Dans ce sens où selon cette idée : parce qu'une personne est surdouée, elle doit souffrir du comportement d'autrui, quand celui ci ne répond pas à ses attentes. J'aurais tendance à penser qu'il n'est de surdoué qui ne s'adapte à son environnement pour ne pas en souffrir, parce que c'est bon pour sa santé. Souffrir de la recherche de confort de l'autre quand elle est différente de la nôtre n'est pas pour moi une preuve de sagesse. Je pense qu'il est préférable de s'intéresser à son propre confort.

Je ne sais pas si je suis plus extravertie et qu'introvertie, je me vois mal, mais même si les conversations "légères" des autres ne m'intéressent pas, que j'aimerais plus de réflexion dans le discours, je sais qu'y prendre part avec gaieté provoque un double effet kiss cool : cela cimente la cohésion sociale et contribue à l'installation de comportements positifs, de bonnes habitudes.

(Après, je n'y arrive pas toujours, mais j'essaie)

En même temps, je pars d'une idée de départ subjective : qu'un surdoué apprend à se connaître pour se donner les moyens d'atteindre une certaine paix intérieure avec lui même et les autres... qu'il soit introverti ou extraverti. Que l'important c'est de ne pas souffrir de ses relations et que ça ne peut venir que de soi. (Oui, bon, d'accord, je crois à cela).

En fait, je ne pense pas qu'il soit important de se demander "pourquoi suis je ainsi ?", mais plutôt :

"Est ce que je sens bien ?
- Oui.
- Ben c'est cool alors, continue !"

"Et là ? C'est toujours le cas ?
- Non.
- Ben alors change quelque chose et n'oublie pas de refaire tourner le disque."
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Message par Etoile Cachée Mer 1 Juin 2016 - 8:25

'C.Z. a écrit:Je vous lis depuis quelques jours et vous remercie en premier lieu de m'offrir des possibles à penser. J'apprécie la délicatesse et la sincérité du questionnement de chacun.


Pour un zèbre, bavarder de tout et de rien est une rude épreuve. C’est assommant, pénible, sans intérêt, même carrément absurde. Les sujets de conversations rebattus comme la météo sont une vraie torture. Les jeux sociaux que sont les commérages, les critiques, les « tu as vu le nouveau mec de machine ? » et les « je déteste la coupe de cheveux de truc » sont perçus comme carrément inutiles, et même malveillants dans le pire des cas.

Il me semble que ce point de vue est biaisée. Dans ce sens où selon cette idée : parce qu'une personne est surdouée, elle doit souffrir du comportement d'autrui, quand celui ci ne répond pas à ses attentes. J'aurais tendance à penser qu'il n'est de surdoué qui ne s'adapte à son environnement pour ne pas en souffrir, parce que c'est bon pour sa santé. Souffrir de la recherche de confort de l'autre quand elle est différente de la nôtre n'est pas pour moi une preuve de sagesse. Je pense qu'il est préférable de s'intéresser à son propre confort.

Je ne sais pas si je suis plus extravertie et qu'introvertie, je me vois mal, mais même si les conversations "légères" des autres ne m'intéressent pas, que j'aimerais plus de réflexion dans le discours, je sais qu'y prendre part avec gaieté provoque un double effet kiss cool : cela cimente la cohésion sociale et contribue à l'installation de comportements positifs, de bonnes habitudes.

(Après, je n'y arrive pas toujours, mais j'essaie)

En même temps, je pars d'une idée de départ subjective : qu'un surdoué apprend à se connaître pour se donner les moyens d'atteindre une certaine paix intérieure avec lui même et les autres... qu'il soit introverti ou extraverti. Que l'important c'est de ne pas souffrir de ses relations et que ça ne peut venir que de soi. (Oui, bon, d'accord, je crois à cela).

En fait, je ne pense pas qu'il soit important de se demander "pourquoi suis je ainsi ?", mais plutôt :

"Est ce que je sens bien ?
- Oui.
- Ben c'est cool alors, continue !"

"Et là ? C'est toujours le cas ?
- Non.
- Ben alors change quelque chose et n'oublie pas de refaire tourner le disque."

Tu as raison 'C.Z, j'ai sans doute trop généralisé mon vécu du papotage social et ça en a biaisé mon analyse. En fait, je n'ai absolument aucune attente chez l'autre. Quand je rencontre quelqu'un,  je ne me demande pas si c'est son confort ou le mien qui va l'emporter. J'essaie d'être ouverte à ce qui peut se construire dans la conversation. Mais je remarque aussi qu'avec certaines personnes, je ne suis là que pour renvoyer la balle poliment,  parce qu'il n'y a pas de partage possible. J'ai constaté que, même si je fais de mon mieux pour leur répondre avec entrain, je ne suis pas une bonne interlocutrice pour ces personnes. Elles attendent de moi que je lance des "C'EST PAS VRAI!" Et autres marques de violent intérêt,  mais je n'arrive guère à feindre l'enthousiasme si le sujet est trop plat et me contente de polis "ah oui, tu manques de fer en ce moment?", "oui, c'est dommage que la coiffeuse ait raté ta coupe", etc... (en fonction de la situation,  hein, je suis quand même pas inapte à ce point là Razz ). Ce qui m'amuse, c'est que, lorsque quelqu'un d'autre entre dans la discussion,  mon interlocuteur s' accroche à cette personne comme à une bouée,  et parfois même raconte de nouveau sa petite histoire,  dans l'espoir de produire ENFIN l'effet adéquat.

Dans une situation duelle, c'est déjà un peu compliqué,  du coup, surtout avec les gens qui adorent parler de leur vie ou raconter celle des autres. Lorsque la personne a un métier ou un passe temps dont elle est capable de parler avec passion, ça stimule mon intérêt et je peux assumer cette relation même si elle est à sens unique. Mais lorsque tout est plat, que les banalités s' enchainent, je ne suis plus qu'un mur qui sert à faire rebondir la balle. Et je m'ennuie.

Ça se complique encore si on est en groupe, genre discussion dans un bar avec tous les collègues ou repas de famille. Et là,  pour moi, c'est vraiment la torture. Même si j'apprécie les personnes individuellement,  en groupe, je trouve qu'elles se revêtent systématiquement de leur masque social, et ça annihile presque totalement tout espoir pour moi de passer un bon moment. Les répliques fusent, les sujets sont balayés les uns après les autres sans avoir été approfondis, le brouhaha ambiant, les rituels immanquables du genre "qu'est ce que tu deviens, toi?"sans véritable intérêt pour la réponse, les gens se coupent la parole, etc...voila les ingrédients d'une soirée dont je mets plusieurs jours à me remettre,  en général,  épuisée par l'effort.
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Message par Etoile Cachée Mer 1 Juin 2016 - 11:47

Sekhemi a écrit:Je pense que tu as vu très juste avec ta première hypothèse. De plus, il est vrai qu'être témoin du jugement que certains portent sur d'autres, nous encourage à l'anticiper afin de bénéficier d'un effet protecteur même si dans la pratique, il ne l'est pas réellement. Cette impression de malveillance, je la ressens également. En fait, je ne dirais pas intention malveillante mais plutôt bienveillante à leur propre égard dans le sens où il y a deux solutions pour s'élever au-dessus des autres : les surpasser ou les dénigrer. Malheureusement, c'est la facilité qui est le plus souvent de mise. Maintenant, des efforts sont à fournir dans les deux cas, c'est certain.


Oui, tu as raison de tempérer le mot "malveillance"; je l'ai choisi faute de mieux. En fait je voulais exprimer mon malaise face aux commérages qui souvent, sous couvert de donner innocemment des nouvelles des uns et des autres, tournent au règlement de compte ou, plus simplement, à la critique mesquine. Il y a sans doute un vieux réflexe de protection dans le fait de dénigrer les autres. Il s'agit souvent, probablement, de se rassurer en se disant "je fais mieux que lui" ou "je suis mieux que ça". Ce n'est pas glorieux, mais comme tu le dis, c'est plus facile que de se battre pour dépasser ses propres limites. Je ne pense pas que les gens  soient, dans l'ensemble, mal intentionnés. Plutôt indifférents, avec une ouverture d'esprit variable qui les pousse parfois au rejet et à la critique, parfois à la curiosité bienveillante.


Sekhemi a écrit:Je me renseigne sur le sujet et essaye de rassembler bon nombre d'informations provenant d'études, sources et témoignages. Je dois avouer que je me cherche encore et j'ignore si cela est un trait principalement lié à la transition adolescence/âge adulte, à la timidité, à l'introversion ou à ce que tu viens de mentionner.


Je ne sais pas si ça va te rassurer ou te déprimer, mais moi aussi je me cherche encore^^ (et j'ai quelques années de plus que toi).

Sekhemi a écrit: Comme l'a dit Bleuenn, on ne remet pas en cause une personnalité qui s'assume. Sauf que la mienne est assez instable étant donné qu'elle balance entre diverses pistes et il n'est pas évident d'assumer lorsqu'on ne sait pas.
Et si cette possibilité n'était que l'effet Barnum qui me confortait dans une réponse qui porte un nom ?

Dans ce cas, il faudrait que ton effet barnum m'ait contaminée sans même que tu évoques dans ce topic tes questionnements spécifiques sur la douance^^. Cela me semble un peu tiré par les cheveux. Sérieusement, je peux comprendre tes doutes et ta réserve, ils font partie de la découverte de soi, quelle que soit la "réponse". Je ne veux pas en dire trop, parce que tu te trouves dans une phase où il faut souvent du temps pour examiner ce qu'on ressent par rapport aux diverses informations qu'on reçoit. C'est, à mes yeux, un véritable cheminement que chacun fait à son rythme.

Sekhemi a écrit:J'évite et ne veux pas donner l'image de quelqu'un qui se croit mieux que les autres. D'ailleurs pour l'anecdote, j'ai acheté le live de JSF il y a quelques temps à la Fnac et ai prétexté au vendeur un cadeau pour le faire emballer et me laver du moindre soupçon de mégalomanie. Les mythes et idées reçues ont encore la tête dure à tel point que j'en avais presque honte.

J'avoue, j'ai rigolé à ton anecdote, elle m'a amusée et surtout attendrie. C'est vrai qu'il n'est pas facile d'assumer le fait d'être un zèbre, et c'est encore plus dur d'oser se demander si on en est un (parfois, même s'avouer à soi-même qu'on ose envisager l'idée est compliqué). Il y a en effet beaucoup de préjugés là-dessus, et je préfère, pour ma part, n'en parler qu'a des personnes très proches.

Sekhemi a écrit:A quelle période de ta vie l'as-tu appris ? Et est-ce que "savoir" t'as permis d'avancer et de t'accepter tel que tu es ?
Idem, si ces questions te sont indiscrètes, tu n'es pas obligée d'y répondre.

Je l'ai appris il y a deux ans et quelques mois. Une psy m'a conseillé de passer le test car j'étais vraiment bloquée sur un problème, et elle trouvait que ma façon de réagir à ce problème était assez typique des hpi. J'ai donc passé le test quelque temps après. Je crois que j'ai eu de la chance d'être en quelque sorte "reconnue" hpi par ma psy avant même le test. Je culpabilisais moins d'oser croire que j'étais peut-être plus intelligente que la moyenne, je me protégeais derrière les assomptions de ma psy.  

Le fait de savoir m'a soulagée d'un grand poids. Cela m'a aussi donné plus de liberté: j'ose plus suivre ma voie qu'avant. J'ose davantage envoyer balader des choses qui ne me conviennent pas. Donc oui, je dirais que le fait de savoir m'a permis d'avancer et de m'accepter.
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Message par 'C.Z. Mer 1 Juin 2016 - 12:02

Je comprends ton point de vue (Etoile cachée), je comprends la lassitude que cela provoque chez toi, mais je ne peux pas voir les choses de la même manière, parce que je ressens un tel besoin d’interagir avec l'autre que j'angoisse à l'idée de ne pas y arriver. C'est certainement de la dépendance affective, alors je m'encourage à la dépasser pour mon confort et celui de l'autre... Mais comment ? Cela tourne souvent à la bataille contre moi même, à l'angoisse de ne pas savoir quoi dire ou de dire quelque chose qui agace.

En fait, je suis de l'autre côté de la barrière. Je suis celle qui veut établir une communication, mais qui ne sait pas quoi dire, parce que je sais que les banalités gavent ceux avec qui je veux communiquer, je sais que mon besoin de reconnaissance les saoule d'avance, et pourtant j'ai besoin d'exprimer mes frustrations pour en prendre conscience et lâcher prise, j'ai besoin de dire mes petites victoires et de voir l'autre sourire et m'encourager sur ces voies.

Je me rends bien compte que ce besoin de reconnaissance passe généralement par l'ignorance de ce que l'autre a besoin de communiquer... Et je n'arrive pas à l'ignorer, je n'arrive pas à ignorer que ces besoins sont les miens et pas les siens, je n'arrive pas à me faire passer en premier. Du coup, je me tais, ou alors je sors un truc maladroit et je me dis "et merde, mais putain, pourquoi est ce que je ne ferme pas ma gueule ?"

Je pense que c'est ton indépendance affective qui fait que ces conversations te gavent, plus que leur sujet. Tu ne ressens pas le besoin que l'autre participe à la construction de ton confort psychique. J'aimerais bien en dire autant en fait, mais je ne peux pas et je ne dois pas me blâmer d'être ce que je suis.

Depuis quelques temps, j'ai un pote avec qui j'aimerais être amie et il est comme toi, indépendant, mais je suis comme moi. La richesse de son monde intérieur me donne envie de développer le mien pour le partager avec lui. Il me rend l'appétit perdu. Je passe le voir chez lui, je m'incruste pendant qu'il regarde ses séries après le boulot, je lui taxe une bière, m'installe dans un fauteuil et me tais plutôt que de dire de la merde. Lui ne ressent pas le besoin de parler. Il ne change pas ses plans parce que je suis là.

J'aurais peut être des choses intéressantes à dire, mais ma peur s'élève comme un brouillard dans mon esprit et je ne trouve pas. Pour l'instant, j'essaie de lâcher prise et me détendre dans ce silence en me disant que ma présence ne lui déplaît pas puisqu'il l'accepte et que la sienne me suffit puisque c'est le cas. J'ai encore beaucoup de mal à vivre dans ces instants et mon esprit part continuellement dans des fantasmes de conversations, des fantasmes tout court. Je passe mon temps à perdre le fil de l'instant présent et à le raccrocher. Paradoxalement, j'aime ces instants qui me poussent à me dépasser. J'essaie d'avoir foi en moi, d'être patiente avec moi même, j'aimerais tellement qu'avec cette patience j'arrive à établir une communication qui nous mette dans le confort. J'avoue, j'aimerais que l'idée de parler avec moi lui donne envie.

Cela a-t-il du sens ? Est-ce que je ne me fais pas plus de mal que de bien ? Souhaite-t-il seulement mon amitié ? Je n'en sais rien. Il est indépendant, il n'a pas besoin de moi. Je ne veux pas avoir besoin de lui, j'aimerais juste exister avec lui sans me poser de questions, sans douter du plaisir qu'il aurait à échanger avec moi.

Pour en revenir à ce que tu dis, oui, il y a des trucs qui me gavent aussi dans les conversations en général. Déjà avec les collègues, pas parce que leur conversation ne m'intéresse pas, mais parce que je ne veux pas partager mon monde intérieur avec eux. Je n'ai que des conversations légères avec eux parce que je ne veux pas qu'ils entrent dans ma vie, ça serait de trop. Je compartimente parce que je ne saurais pas gérer. C'est déjà bien assez épuisant pour moi d'appréhender le partage de mon monde intérieur avec deux ou trois personnes dans ma vie. Alors je passe pour une indépendante au travail, je passe peut être même pour quelqu'un qui se la pète, mais c'est un masque pour me protéger.

Pour ce qui est des conversations de groupe, je suis un peu comme toi. En général, j'arrive à décocher quelques plaisanteries en arrivant, mais très vite la platitude de tout cela me fait taire et quand j'aimerais approfondir quelque chose, ce n'est pas le cas des autres et ça me frustre. J'apprends à lâcher cette frustration pour ne pas en souffrir, mais c'est vrai que c'est fatiguant.

Bref, j'essaie de me mettre à la place de l'autre pour trouver une zone de confort commune. Ce n'est pas facile et je vois bien que l'autre ne se pose même pas la question, mais j'apprécie l'ignorance qu'il a de ses propres motivations à s'exprimer, car je l'envie.

Je crois que les moments où je me sens le mieux en groupe, sont quand je suis légèrement en retrait et que je les écoute exister. J'entends leurs échanges, leurs rires, leurs émotions, leurs sentiments, leur passion, je souris du plaisir qu'ils ont à vivre sans se poser de question, je me délecte de ce désir d'exister qu'ils communiquent sans y penser. Je trouve ça beau. J'aime ces moments où je lâche prise, mais je n'y arrive pas tout le temps.


Dernière édition par 'C.Z. le Mer 1 Juin 2016 - 16:03, édité 7 fois (Raison : maniaquerie)
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Message par 'C.Z. Mer 1 Juin 2016 - 12:12

Désolée de dévier du sujet pour parler de ma petite personne Pété de rire
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Message par Etoile Cachée Mer 1 Juin 2016 - 12:44

'C.Z. a écrit:Désolée de dévier du sujet pour parler de ma petite personne Pété de rire

Au contraire, merci pour ton message! Il est tellement hyper super que je veux prendre le temps de te répondre comme il se doit. J'espère que je ne t'ai pas blessée par ce que j'ai écrit. Je voudrais préciser quelque chose d'important avant de te répondre en détail. Une personne qui ouvre son coeur pour parler de ses frustrations et de ses petites victoires n'est jamais, à mes yeux, dans la banalité. Ça me rend triste de penser que tu puisses te retenir de les partager,  alors que tu en as besoin,  de peur d'être rejetée.

A très bientôt pour discuter en profondeur de ce que tu as apporté!
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Message par 'C.Z. Mer 1 Juin 2016 - 12:58

[quote="Etoile Cachée"]
'C.Z. a écrit: J'espère que je ne t'ai pas blessée par ce que j'ai écrit.

Au contraire ! Tu me donnes l'occasion d'explorer ma manière de voir et de constater que même si elle est différente, elle est accueillie avec bienveillance comme ni bonne, ni mauvaise, mais autre Wink
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Message par Etoile Cachée Jeu 2 Juin 2016 - 15:17

Tout d'abord, merci beaucoup 'C.Z. pour ton message qui m'a beaucoup fait cogiter. J'ai essayé d'y répondre de mon mieux en fonction de ce qu'il m'évoquait, mais je tiens à préciser que ce que je dis reste toujours des suppositions et non des affirmations.

'C.Z. a écrit:Je comprends ton point de vue (Etoile cachée), je comprends la lassitude que cela provoque chez toi, mais je ne peux pas voir les choses de la même manière, parce que je ressens un tel besoin d’interagir avec l'autre que j'angoisse à l'idée de ne pas y arriver.

Oui, je comprends que ton point de vue soit différent du mien si l'intensité de ton besoin est si forte et impérieuse. Mon besoin de l'autre existe, mais il ne me fait pas souffrir, car il est comblé par des actes minimes qui ne me demandent pas beaucoup d'efforts.

'C.Z. a écrit:C'est certainement de la dépendance affective, alors je m'encourage à la dépasser pour mon confort et celui de l'autre...Mais comment ? Cela tourne souvent à la bataille contre moi même, à l'angoisse de ne pas savoir quoi dire ou de dire quelque chose qui agace.

Pardonne-moi, mais je voudrais te conseiller d'éviter de te juger toi-même avec des mots aussi durs. Tu l'as peut-être lu dans les messages précédents, j'ai beaucoup utilisé cette attitude très sévère envers moi-même, mais finalement ça sert davantage à m'enfoncer qu'à m'aider. Ceci dit, il est tout de même intéressant d'avoir des concepts à sa disposition pour alimenter sa réflexion sur ce qui ne va pas. Je peux comprendre que tu cherches à définir ce qui se passe en toi, et à ce titre il serait sans doute intéressant que tu puisses lister ce qui, dans le concept de "dépendance affective" correspond à ton vécu. Mais si cela te conduit à construire une image négative de toi-même dans laquelle tu es impuissante et destinée à souffrir, c'est vraiment dommage.

Par ailleurs, il semble que tu considères ton attitude envers les autres comme "incorrecte" ou "mauvaise", et tu cherches à la modifier, au prix de beaucoup de souffrances. Es-tu sûre que ça en vaut la peine? Si tu luttes contre tes propres besoins, comme ce sont des besoins et non de simples désirs, ils vont revenir t'exploser dans la figure. Chercher à les combattre ou à les ignorer, c'est préparer de nouvelles souffrances, et peut-être aussi réduire à néant tes si grands efforts.

C'est intéressant que tu dises que tu recherches le confort en luttant contre ton inclination naturelle. Est-ce que ça veut dire que tu as toujours souffert dans ta relation à l'autre? Te sens-tu dans la "dépendance" avec tout le monde, tout le temps? Est-ce que ton besoin de relation n'a jamais été bénéfique pour toi, par exemple en te permettant de créer des liens sécurisants/porteurs/stimulants? Ton élan vers l'autre est-il toujours marqué par la souffrance?

'C.Z. a écrit:En fait, je suis de l'autre côté de la barrière. Je suis celle qui veut établir une communication, mais qui ne sait pas quoi dire, parce que je sais que les banalités gavent ceux avec qui je veux communiquer, je sais que mon besoin de reconnaissance les saoule d'avance, et pourtant j'ai besoin d'exprimer mes frustrations pour en prendre conscience et lâcher prise, j'ai besoin de dire mes petites victoires et de voir l'autre sourire et m'encourager sur ces voies.

Merci de me montrer la vue, de ton côté de la barrière sunny
A te lire, on dirait que tu ne fréquentes que de lourds introvertis ou que des zèbres trop occupés dans leur propre monde pour te donner une véritable attention. Peut-être que ton besoin d'expression ne s'exprime qu'avec ce type de personnes? Que tu comptes spécifiquement sur ces personnes pour te reconnaître, te réassurer? Comme si tu leur voyais un pouvoir particulier, comme si tu leur faisais confiance en raison d'un élément mystérieux pour former de toi une image plus juste que celle que tu as de toi-même. On dirait que tu mets ces gens sur un piédestal, et que tu te tords le cou pour les regarder d'en bas d'un petit trou dans lequel tu es coincée. Si tu pouvais définir la raison pour laquelle tu t'es mise en-dessous de ces gens, tu pourrais peut-être aller vers eux avec moins de souffrance?

Serait-il possible que tu aies vécu plusieurs fois dans ta vie des relations très asymétriques, dans lesquelles tes besoins d'affection et d'attention étaient sévèrement bafoués ou réprimés? Des relations dans lesquelles tu n'étais pas autorisée à avoir besoin de quoi que ce soit? Où tu as fini par te dire que tu étais un poids pour l'autre, et où tu as appris à t'écraser pour ne pas te faire rejeter? Si c'est le cas, ton parcours ressemble un peu à celui d'un introverti "typique". On y reconnait un phénomène de retrait douloureux, une blessure de rejet après avoir tenté d'offrir à l'autre les fruits de ton cœur ou de ton esprit, et que ces cadeaux aient été jugés inadéquats, sans valeur, bizarres, gênants, ou autre.

A propos de ce qui se joue dans la rencontre avec l'autre, je pense que l'intérêt d'une discussion, à mes yeux, est de partager quelque chose, peu importe quoi. On peut partager de l'affection, des informations, des idées, le bien-être de l'instant présent, de la chaleur, des émotions...

Je décroche des conversations lorsque je sens que rien n'est partagé. C'est-à-dire que mon interlocuteur ne cherche ni à donner ni à recevoir, il se sert de moi comme d'un public devant lequel il fait son show, il parle tout seul pour se prouver à lui-même comme il est intéressant...de même, si mon interlocuteur ne m'écoute pas, ne m'accorde pas d'attention, je sais que l'espace mental commun n'est pas présent et qu'il sera difficile de créer quelque chose. Je crois que c'est ça, en fait, que je cherche: une rencontre mentale et émotionnelle qui permet à un espace virtuel commun d'exister pour quelques instants. Le fait que moi et l'autre personne allons créer un artefact mental unique, puisqu'il sera le fruit de deux individus uniques à un moment unique. Peu importe de quoi sera fait l'artefact, du moment qu'il est créé. Voilà pourquoi je ne peux pas m'intéresser à un bavardage purement social: de par sa nature même, il va suivre les conventions. Il sert à maintenir le statut quo et non à permettre une expérience de pensée. Il faudrait que j'apprenne à mélanger bavardage social et création d'artefacts, peut-être?

Bon, tout ceci pour te dire que si tu vas vers les autres avec le désir de partager quelque chose d'aussi personnel et unique que tes frustrations ou tes victoires, et en recherchant une réponse de la part de l'autre, je ne vois pas en quoi tu risquerais le moins du monde de dire des banalités. Et si en face tu ne reçois qu'indifférence, lassitude ou rejet, je crois que la question n'est pas forcément du côté de l'introversion de ton interlocuteur, mais de la valeur réelle de la relation. Est-ce que ça vaut le coup de créer un lien avec quelqu'un qui n'est pas dans la réciprocité?

'C.Z. a écrit:Je me rends bien compte que ce besoin de reconnaissance passe généralement par l'ignorance de ce que l'autre a besoin de communiquer... Et je n'arrive pas à l'ignorer, je n'arrive pas à ignorer que ces besoins sont les miens et pas les siens, je n'arrive pas à me faire passer en premier. Du coup, je me tais, ou alors je sors un truc maladroit et je me dis "et merde, mais putain, pourquoi est ce que je ne ferme pas ma gueule ?"

Je pense qu'on retrouve cette question de donner et de recevoir, et j'ai une impression d'asymétrie fondamentale dans ce que tu te sens le droit de donner et de recevoir par rapport à ton interlocuteur. Je commence même à être un peu inquiète pour toi, il me semble que des gens peu scrupuleux peuvent facilement profiter de ce manque d'équilibre. Sans compter ta dernière phrase et la croyance très négative sur toi-même qu'elle laisse transparaître.

'C.Z. a écrit:Je pense que c'est ton indépendance affective qui fait que ces conversations te gavent, plus que leur sujet. Tu ne ressens pas le besoin que l'autre participe à la construction de ton confort psychique. J'aimerais bien en dire autant en fait, mais je ne peux pas et je ne dois pas me blâmer d'être ce que je suis.

Oui, tu as tout à fait raison, dans le sens où je vois les discussions comme une cerise sur le gâteau (dans le meilleur des cas: dans le pire, c'est une crotte de nez sur un furoncle^^) mais pas comme un besoin (du moins si mes besoins émotionnels sont remplis par ailleurs). Mon confort psychique ne vient pas, pour la plus grande partie, de ce que les autres me renvoient. Peut-être que c'est ce qui fait de moi une introvertie hardcore? Ou peut-être que j'ai appris à me passer de l'approbation des autres, à force de ne pas l'obtenir? Je ne sais pas. Tu as raison en tous cas de ne pas te blâmer d'être comme tu es.

'C.Z. a écrit:Depuis quelques temps, j'ai un pote avec qui j'aimerais être amie et il est comme toi, indépendant, mais je suis comme moi. La richesse de son monde intérieur me donne envie de développer le mien pour le partager avec lui. Il me rend l'appétit perdu.

Mention spéciale à Sekhemi: tu vois que les qualités des introvertis sont précieuses Smile !

Je trouve ça super de vouloir renouer avec ton monde intérieur, t'y reconnecter de donnera des forces.

'C.Z. a écrit:Je passe le voir chez lui, je m'incruste pendant qu'il regarde ses séries après le boulot, je lui taxe une bière, m'installe dans un fauteuil et me tais plutôt que de dire de la merde. Lui ne ressent pas le besoin de parler. Il ne change pas ses plans parce que je suis là.

J'aurais peut être des choses intéressantes à dire, mais ma peur s'élève comme un brouillard dans mon esprit et je ne trouve pas. Pour l'instant, j'essaie de lâcher prise et me détendre dans ce silence en me disant que ma présence ne lui déplaît pas puisqu'il l'accepte et que la sienne me suffit puisque c'est le cas. J'ai encore beaucoup de mal à vivre dans ces instants et mon esprit part continuellement dans des fantasmes de conversations, des fantasmes tout court. Je passe mon temps à perdre le fil de l'instant présent et à le raccrocher. Paradoxalement, j'aime ces instants qui me poussent à me dépasser. J'essaie d'avoir foi en moi, d'être patiente avec moi même, j'aimerais tellement qu'avec cette patience j'arrive à établir une communication qui nous mette dans le confort. J'avoue, j'aimerais que l'idée de parler avec moi lui donne envie.

Cela a-t-il du sens ? Est-ce que je ne me fais pas plus de mal que de bien ? Souhaite-t-il seulement mon amitié ? Je n'en sais rien. Il est indépendant, il n'a pas besoin de moi. Je ne veux pas avoir besoin de lui, j'aimerais juste exister avec lui sans me poser de questions, sans douter du plaisir qu'il aurait à échanger avec moi.

Parfois il y a des conversations silencieuses qui sont très agréables entre deux personnes proches...si vous êtes tous les deux dans le partage d'un bien-être commun, d'une tranquillité, ça peut être une belle relation.

J'ai cependant quelques réserves, parce qu'on dirait que tu l'as installé dans un statut supérieur au tien d'emblée. C'est comme si tu partais avec l'idée que tu es indigne de lui; tu m'étonnes que tu aies la pression pour parler, dans ce cas! Pour aller encore plus loin, la façon dont tu te décris m'évoque une personne transie d'admiration devant quelque chose d'idéalisé et d'inatteignable. Il y a à mes yeux une grande asymétrie dans votre relation. Pardonne-moi si je suis trop crue, mais pourrait-il y avoir une part de projection dans ton attachement à cette personne? Ne lui attribues-tu pas les qualités que ton Moi "idéal" souhaiterait avoir? Ou bien les qualités de personnes qui ont été très importantes pour toi dans le passé mais qui ne t'ont jamais reconnue à ta juste valeur? Ce ne sont que des hypothèses, évidemment, mais j'ai une perception assez troublante de schéma "appris" au fil d'aventures douloureuses...

Pour être plus dans le concret, je crois qu'à ta place je tenterais une approche un peu frontale pour éviter de me torturer par le doute: "J'aime rester avec toi, mais toi, peut-être que ça t'emmerde? Ne réponds pas "non" juste pour être poli ou me faire plaisir: moi, ce qui me ferait plaisir, ce serait d'avoir un lien avec toi." Si ça se trouve il va complètement tomber des nues. Il est peut-être en train de psychoter tout seul, en se demandant pourquoi une fille aussi géniale que toi reste auprès d'un gros blaireau comme lui incapable d'aligner deux phrases? Peut-être qu'il croit que tu veux juste de la bière^^?

'C.Z. a écrit:Pour en revenir à ce que tu dis, oui, il y a des trucs qui me gavent aussi dans les conversations en général. Déjà avec les collègues, pas parce que leur conversation ne m'intéresse pas, mais parce que je ne veux pas partager mon monde intérieur avec eux. Je n'ai que des conversations légères avec eux parce que je ne veux pas qu'ils entrent dans ma vie, ça serait de trop. Je compartimente parce que je ne saurais pas gérer. C'est déjà bien assez épuisant pour moi d'appréhender le partage de mon monde intérieur avec deux ou trois personnes dans ma vie. Alors je passe pour une indépendante au travail, je passe peut être même pour quelqu'un qui se la pète, mais c'est un masque pour me protéger.

La pudeur m'émeut et je me sens souvent un lien fort avec les personnes discrètes.

'C.Z. a écrit:Pour ce qui est des conversations de groupe, je suis un peu comme toi. En général, j'arrive à décocher quelques plaisanteries en arrivant, mais très vite la platitude de tout cela me fait taire et quand j'aimerais approfondir quelque chose, ce n'est pas le cas des autres et ça me frustre. J'apprends à lâcher cette frustration pour ne pas en souffrir, mais c'est vrai que c'est fatiguant.

Bref, j'essaie de me mettre à la place de l'autre pour trouver une zone de confort commune. Ce n'est pas facile et je vois bien que l'autre ne se pose même pas la question, mais j'apprécie l'ignorance qu'il a de ses propres motivations à s'exprimer, car je l'envie.

Oui, je pense que nous avons des vécus assez similaires sur les situations de groupe.

'C.Z. a écrit:Je crois que les moments où je me sens le mieux en groupe, sont quand je suis légèrement en retrait et que je les écoute exister. J'entends leurs échanges, leurs rires, leurs émotions, leurs sentiments, leur passion, je souris du plaisir qu'ils ont à vivre sans se poser de question, je me délecte de ce désir d'exister qu'ils communiquent sans y penser. Je trouve ça beau. J'aime ces moments où je lâche prise, mais je n'y arrive pas tout le temps.

Tu as réussi à décrire avec acuité quelque chose que je ressens dans mes bons jours et que je trouve aussi très beau: merci!
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Message par 'C.Z. Ven 3 Juin 2016 - 20:46

Je vais me permettre de te répondre en MP Etoile Cachée Very Happy
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Message par Etoile Cachée Ven 3 Juin 2016 - 21:11

'C.Z. a écrit:Je vais me permettre de te répondre en MP Etoile Cachée Very Happy

Bien sûr, avec plaisir! Wink
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