Mémoires d'un THQI (dé)rangé. Episode 2.

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Message par Invité Lun 8 Fév 2016 - 7:25

Premier effet positif de la « normalité » retrouvée : j’aimais à nouveau l’école !

Comme quoi – en passant - cela tient vraiment à pas grand chose. Un flot massif de testostérone, deux années de récré, une franche et cordiale réconciliation avec son corps et son image, un environnement d’humanoïdes amènes, le sentiment d’être avenant et les établissements de l’EN remontaient en flèche dans mon estime. Encore un peu et je finirai même par trouver les profs et les cours intéressants.

Non, je galéje…  Faut tout de même pas pousser !  Mais – gentiment euphorique - j’avais le jugement un tantinet troublé par les endorphines.

N’empêche que – désormais – je m’en retournai tous les jours au bahut non sans une certaine impatience. Retrouver la damoiselle de mes émois. Après une bonne quinzaine à feindre l’indifférence, je l’entrepris d’une cour discrète mais néanmoins assidue.

En ce temps là - celui d’avant la pornographie accessible aux gamins de moins de cinq ans – nous étions d’avantage « fleur bleue » à ce que je m’en souviens. Et ma pomme, sans doute bien plus que les autres.

Certes, si nous n’étions pas emmerdés par le SIDA et autres véroles post-modernes – qui exigent que l’on s’en aille passer un "check up" complet avant que d’envisager la moindre galipette (et ce d’autant que l’on ne présente aucune appétence pour la viande sous cellophane) – il fallait néanmoins prendre son temps et assurer la donzelle de la réalité de nos sentiments comme de la pureté des intentions. Ou pour le moins, feindre habilement… N’empêche qu’il fallait se la garder sur l’oreille (ou sous le bras) quelques semaines avant que de s’en trombiner l’objet de sa convoitise. Ce n’était pas si mal… Excellent exercice de maîtrise de soi. Et puis, cela permettait de faire semblant d’être humain avant que de se comporter comme une bête. Lubrique… Cela va sans dire !

Il me fallut donc un petit mois pour parvenir à culbuter faire l’amour à l’icelle. Et perdre ensemble nos virginités. Ce fut – toujours en passant et à mon plus grand étonnement  – la première fois qu’il m’était donné d’observer in vivo la réunion de deux incompétents  attelés à une tâche parvenir à un résultat tout à fait satisfaisant. Car, en cette matière – la réunion de farouches incompétents – mes géniteurs m’avaient laissé un tantinet désabusé quant à la qualité de leurs œuvres. A commencer par ce qui me tenait lieu de frère. Quant à ma pomme – et nonobstant la métamorphose accomplie – je nourrissais encore des inquiétudes. Il faut bien dire que le (navrant) spectacle de leur plus infime tentative de réalisation d’une tâche existentielle – aussi élémentaire fut elle – me faisait immanquablement osciller du rire aux larmes. A chaque fois, il me semblait voir deux chimpanzés s’affairer au calibrage des aimants quadripolaires du LHC.

A l’occasion de ce premier quotient rapport, je découvris incidemment un « truc » encore plus étonnant que la défonce sportive en matière de remède aux effets stupéfiants / dissolutifs  de ma « douance » : les câlins ! Par delà leurs effets immédiats orgasmiques, la pratique assidue de l’activité sus mentionnée me sembla fonctionner à la fois comme un anxiolytique redoutablement efficace – et même si pas reconnu à la nomenclature et remboursé par la SS – et comme « stabilisateur / intégrateur » psychique. Désirant en être certain – fidèle à mon heuristique -  je m’appliquai à réitérer l’expérience aussi souvent que nécessaire à la validation de cette hypothèse.

Grâce à ces investigations scientifiques de bon aloi – mais pas que - ce fut une année merveilleuse génitrice de résurrection dionysiaque. Nous devînmes inséparables – à la crise du logement près que nous infligeaient nos colocataires obligés respectifs. Un fort joli petit couple. Monogame qui plus est.  

En sa compagnie, j’appris que la tendresse, la sollicitude réciproque, la confiance et le don de soi comme la satisfaction des sens rendaient tout à fait indolores - voire forts amusantes - ses confusions entre Périphérique et les maréchaux d’Empire où ses résultats parfois vraiment surprenants dans le calcul des fonctions dérivées.

J’étais tellement aux anges que je fis même semblant d’écouter en classe et m’abstins de toute intervention intempestive destinée au premier chef - et exclusivement - à « faire chier le monde ». Je répondis scrupuleusement à toutes les questions que l’on me posait. Orales ou écrites. Ce qui me valu de finir l’année avec des notes stratosphériques.  Bien qu’obsessionnellement plafonnées à 20 par l’administration de l’EN.  

Bien sur, je n’en avais pas pour autant fini avec certaines des manifestations de la « douance ». La nuit venue, aux heures hypnagogiques, les mêmes questionnements s’en revenaient. Qui donc pouvait bien être Dieu ? Un « deus otiosus » laissant ses faibles créatures aux prises avec le gigantesque bordel qu’il avait crée un soir de libations intempestives ou un « deus absconditus » oeuvrant toujours en ce monde. Aux voies et moyens certes cachés, mais cependant pénétrables par les hautes intelligences et les cœurs aventureux ?  Et puis, qu’attendait-il de moi ? Pourquoi m’avait-il ainsi fait ? Et que faire de ce don que je lui aurai bien volontiers rendu ?

Et quelques autres de moindre importance mais non sans relation : les « catégories à priori de l’entendement » sont elles d’origine divine ou la sédimentation trans générationnelle des  expériences  perceptives et aperceptives de l’espèce ? Ne rendent elles pas la Connaissance en Soi impossible ? Ne sont elles pas alors à dépasser nécessairement au profit d’une approche « intuitive » voire « mystique » ?

Mais comme je m’étais bien « dépensé » dans la journée et que le lendemain demanderait itération, je ne tardai plus à sombrer dans un sommeil revigorant.   Au lieu de m‘en passer la nuit entière à m’agiter le bocal.

Nous étions amoureux. Un peu, pas trop, juste ce qu’il fallait pour que les jours ne soient que doux. Et conserver encore quelque lucidité. Nous étions si jeunes. Avec encore tant d’êtres et de choses à découvrir, tant d’expériences à vivre que nous décidèrent d’un commun accord - le printemps venu - que notre relation cesserait avec la fin des classes. Bien sur, nous aurions du chagrin.  Et puis plus… Et en route vers de nouvelles aventures !

Durant cette année scolaire, pas un jour ne se passa sans que je ne me félicite de la stratégie mise en œuvre. Le bonheur tout simple de cette première relation, ses effets induits dans l’ouverture aux autres et à une partie de moi-même -  ignorée jusqu’alors - valait bien toutes les barres soulevées, les courbatures supportées et les gnons encaissés.

Oh…  Il ne fallait pas non plus être un cador pour en arriver là. Juste accepter de descendre de son petit nuage pour rejoindre la « réalité ».  Telle qu’elle se présentait alors. Juste devenir (aussi) un type banal.  De ceux qui savent d’évidence que « ce n’est pas avec du vinaigre qu’on prend les mouches. » Et ce – tant s’en faut – sans confondre un seul instant mon amoureuse avec une diptère. Et / ou qui conviendront sans difficulté qu’il vaut mieux être THQI, beau gosse et au bras et dans le cœur d’une jolie fille que THQI, moche et seul.

Bref ! Cette année tout se passa pour le mieux dans le meilleur des mondes.

C’est la suivante que cela se gâta. Voire (re)parti complètement en couille !

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Message par Invité Mar 9 Fév 2016 - 13:27

Un deuxième épisode bien sympathique. Ce serait peut-être plus pratique de regrouper les épisodes sur le même sujet pour ceux qui suivent tes aventures.

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Message par Invité Mar 9 Fév 2016 - 17:04

Pertinente suggestion, merci. Je vais regroupir. La suite donc sur le premier post.


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