Gauchère, un peu gauche, barrée mais surtout zébrée
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Gauchère, un peu gauche, barrée mais surtout zébrée
Bonjour les zèbres,
Après moult tergiversations, je me décide à m’inscrire sur ce forum. Non pas que le monde extérieur soit peu accueillant, mais parfois, ça fait du bien de se poser entre gens comme soi. Etre un zèbre, je l’ai toujours su sans jamais vraiment le savoir. Je « savais » que j’étais différente. Enfin, au début, je pensais que tout le monde pensait comme moi. Je pensais que tout le monde se posait les mêmes questions existentielles, que tout le monde s’intéressait à des sujets passionnants tels que l’architecture romane, les orchestres ou les Oraisons funèbres de Bossuet. Mais force a été de constater qu’à 6 ans, c’est pas vraiment les sujets en vogue dans les cours de récré.
En classe, j’avais compris l’ensemble du problème avait déjà trouvé la solution quand tout le monde en était à lire la consigne. J’étais une « intello », une paria, une « sans-amis ». J’ai été diagnostiquée précoce vers 8 ans. Mais je ne comprenais toujours pas pourquoi je me sentais tellement en décalage avec les autres. Je ne me sentais bien qu’avec les adultes, comme si, dans ma tête, j’étais déjà vieille.
Au collège, je cachais mes compétences, je faisais exprès de baisser mes notes, la pire insulte qu’on aurait pu me dire aurait été que je suis « sérieuse », « coincée ». Ce manque d’insouciance, je l’ai toujours connu et je ne supportais pas qu’on me le fasse remarquer. Ce n’est que bien après, 10 ans plus tard, que j’ai découvert que la précocité pouvait aussi expliquer les problèmes relationnels et les blocages que je connaissais. « Le livre de l’enfant doué », d’Arielle Adda, m’a ouvert les yeux, à 21 ans.
Cette « différence » me plonge dans une atmosphère de « solitude » permanente. J’emploie le mot « atmosphère », car j’ai le don de me sentir seule même entourée d’amis : seule parce que personne ne s’intéresse à ce que j’aime, seule parce que je ne ris pas aux mêmes blagues, seule parce que les relations amoureuses sont un mystère pour moi. Quand on voit le monde qui nous entoure avec la lucidité implacable qui caractérise les hauts potentiels, cette capacité à remarquer le moindre détail, c'est difficile parfois de faire preuve d'insouciance.
Je tiens à préciser que je suis loin d’être dépressive : j’aime passionnément la vie, j’aime mes proches, je suis heureuse de ma situation, de mon travail. Je ressens intensément la compassion, le bonheur, j’arrive à voir la beauté là où elle n’existe pas a priori. Le truc, c’est que ces émotions fortes, je les vis en permanence derrière une vitre en plexiglas, qui m’empêche de trop m’en approcher. J’aime pas trop quand il y a trop de sentiments, ça finit toujours par me bouffer. Et, avec le temps, j’ai fini par avoir besoin de ma solitude. Je ne peux pas rester longtemps en compagnie d’autrui, j’ai besoin de m’évader, de rester seule, de réfléchir, de rêver, comme si c’était une drogue. Je suis incapable de vivre avec quelqu’un en permanence, cela a le don de m’épuiser, mentalement parlant.
Et puis un jour, j’ai découvert qu’il existait des forums, avec des gens « comme moi ». Les gens « comme moi », ce sont ceux que les gens « normaux » comparent à Sheldon, le geek de la série « The big bang theory ». Quand mon ex m’a balancé cette comparaison en pleine figure, je l’ai prise comme une insulte. Mais après notre rupture, des mois passés à devoir m’excuser d’être celle que j’étais, j’ai décidé d’assumer ma différence, et de le faire savoir. Mieux vaut être un zèbre qui vit les choses intensément depuis son enclos en plexiglas, en ressentant toutes les émotions possibles et en même temps, plutôt que ne rien ressentir du tout et chercher à s’accaparer les émotions des autres.
Amis zèbres, je suis heureuse que vous existiez et ce forum aussi.
Sinon, dans la vraie vie, j’ai 24 ans, et je suis à Lille.
A bientôt !
Après moult tergiversations, je me décide à m’inscrire sur ce forum. Non pas que le monde extérieur soit peu accueillant, mais parfois, ça fait du bien de se poser entre gens comme soi. Etre un zèbre, je l’ai toujours su sans jamais vraiment le savoir. Je « savais » que j’étais différente. Enfin, au début, je pensais que tout le monde pensait comme moi. Je pensais que tout le monde se posait les mêmes questions existentielles, que tout le monde s’intéressait à des sujets passionnants tels que l’architecture romane, les orchestres ou les Oraisons funèbres de Bossuet. Mais force a été de constater qu’à 6 ans, c’est pas vraiment les sujets en vogue dans les cours de récré.

En classe, j’avais compris l’ensemble du problème avait déjà trouvé la solution quand tout le monde en était à lire la consigne. J’étais une « intello », une paria, une « sans-amis ». J’ai été diagnostiquée précoce vers 8 ans. Mais je ne comprenais toujours pas pourquoi je me sentais tellement en décalage avec les autres. Je ne me sentais bien qu’avec les adultes, comme si, dans ma tête, j’étais déjà vieille.
Au collège, je cachais mes compétences, je faisais exprès de baisser mes notes, la pire insulte qu’on aurait pu me dire aurait été que je suis « sérieuse », « coincée ». Ce manque d’insouciance, je l’ai toujours connu et je ne supportais pas qu’on me le fasse remarquer. Ce n’est que bien après, 10 ans plus tard, que j’ai découvert que la précocité pouvait aussi expliquer les problèmes relationnels et les blocages que je connaissais. « Le livre de l’enfant doué », d’Arielle Adda, m’a ouvert les yeux, à 21 ans.
Cette « différence » me plonge dans une atmosphère de « solitude » permanente. J’emploie le mot « atmosphère », car j’ai le don de me sentir seule même entourée d’amis : seule parce que personne ne s’intéresse à ce que j’aime, seule parce que je ne ris pas aux mêmes blagues, seule parce que les relations amoureuses sont un mystère pour moi. Quand on voit le monde qui nous entoure avec la lucidité implacable qui caractérise les hauts potentiels, cette capacité à remarquer le moindre détail, c'est difficile parfois de faire preuve d'insouciance.
Je tiens à préciser que je suis loin d’être dépressive : j’aime passionnément la vie, j’aime mes proches, je suis heureuse de ma situation, de mon travail. Je ressens intensément la compassion, le bonheur, j’arrive à voir la beauté là où elle n’existe pas a priori. Le truc, c’est que ces émotions fortes, je les vis en permanence derrière une vitre en plexiglas, qui m’empêche de trop m’en approcher. J’aime pas trop quand il y a trop de sentiments, ça finit toujours par me bouffer. Et, avec le temps, j’ai fini par avoir besoin de ma solitude. Je ne peux pas rester longtemps en compagnie d’autrui, j’ai besoin de m’évader, de rester seule, de réfléchir, de rêver, comme si c’était une drogue. Je suis incapable de vivre avec quelqu’un en permanence, cela a le don de m’épuiser, mentalement parlant.
Et puis un jour, j’ai découvert qu’il existait des forums, avec des gens « comme moi ». Les gens « comme moi », ce sont ceux que les gens « normaux » comparent à Sheldon, le geek de la série « The big bang theory ». Quand mon ex m’a balancé cette comparaison en pleine figure, je l’ai prise comme une insulte. Mais après notre rupture, des mois passés à devoir m’excuser d’être celle que j’étais, j’ai décidé d’assumer ma différence, et de le faire savoir. Mieux vaut être un zèbre qui vit les choses intensément depuis son enclos en plexiglas, en ressentant toutes les émotions possibles et en même temps, plutôt que ne rien ressentir du tout et chercher à s’accaparer les émotions des autres.
Amis zèbres, je suis heureuse que vous existiez et ce forum aussi.
Sinon, dans la vraie vie, j’ai 24 ans, et je suis à Lille.
A bientôt !

Uhaina- Rayures toutes fraîches
- Messages : 1
Date d'inscription : 10/11/2015
'C.Z.- Rayures indélébiles
- Messages : 2720
Date d'inscription : 16/02/2015
Age : 36
Localisation : Côte d'Azur (de la Bretonie)
Re: Gauchère, un peu gauche, barrée mais surtout zébrée
Bienvenue, Uhaina ! 
Nous sommes aussi très heureux que tu existes, et heureux que tu sois heureuse que nous existions. Ça fait beaucoup d'heureux, tout ça ... on s'est compris.
Bravo d'aimer autant la vie, et de l'écrire aussi bien. D'écrire le reste, la différence, tout aussi bien.
A bientôt !

Nous sommes aussi très heureux que tu existes, et heureux que tu sois heureuse que nous existions. Ça fait beaucoup d'heureux, tout ça ... on s'est compris.
Bravo d'aimer autant la vie, et de l'écrire aussi bien. D'écrire le reste, la différence, tout aussi bien.
A bientôt !
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"Qui pense peu, se trompe beaucoup." - Léonard de Vinci
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» koh-lanta pour homme durs viriles mais surtout très courageux
» Petite Tigresse débarque, pour le meilleur mais surtout pour le pire ! X)
» nystelia . des headers, mais surtout pleins de cadeaux pour vous!
» Nos devoirs.......mais surtout nos DROITS !!!!!!!!!!!
» Un début, un épilogue, une suite, mais surtout pas la fin...
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