Pitié exacerbée et excercée sans discernement, ça vous parle ?

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Message par Rebrousse-poil Jeu 11 Juin 2020 - 11:38

Bonjour,

Je n'ai pas trouvé de sujet similaire, s'il existe je veux bien le lien Wink

Qui a, ou a eu, tendance à ressentir trop de pitié à tout bout de champs ?

Pas la pitié méchante genre "tu fais pitié bouffon", non, la pitié sincère qui n'est ni vraiment de l'empathie, ni de la sympathie. Mais plutôt une tendance a voir le pitoyable de l'existence des gens tout le temps, voir les choses comme nimbées de tragique. Les vrais cas horribles bien sûre : guerres civiles, exploitation, mais aussi les cas plus anodins.

Par exemple avoir pitié d'une personne dont on sent qu'elle est mal dans sa peau, d'un restau qui a moins de gens en terrasse que ses voisins, d'une personne désagréable (qui doit souffrir donc "la pauvre" mdr), de quelqu'un en surpoids (même modéré)...

Il me semble que c'est en train de prendre chez moi des proportions démesurées eheh. Et vous ? ça vous arrive ? en êtes vous sortis ?
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Message par Invité Jeu 11 Juin 2020 - 12:14

Pauvre de toi .

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Message par Invité Jeu 11 Juin 2020 - 12:15

Riche de tout .

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Message par Rebrousse-poil Mar 16 Juin 2020 - 14:11

Bonjour @noil,

quitte à avoir l'air tarte : je ne vois pas trop où tu veux en venir. Peux-tu développer ?


Sinon, par ailleurs j'ai une piste, une amie qui rencontre la même problématique se demandait :
"finalement notre morale c'est de ne pas faire aux autres ce qu'on ne voudrait pas qu'ils nous fassent, mais aussi de faire aux autres ce qu'on voudrait qu'ils nous fassent... Si on a pitié d'autrui, peut-être qu'au fond c'est qu'on en manque nous-même".

Qu'en pensez-vous ?
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Message par Invité Mar 16 Juin 2020 - 14:27

Rebrousse-poil a écrit:Sinon, par ailleurs j'ai une piste, une amie qui rencontre la même problématique se demandait :
"finalement notre morale c'est de ne pas faire aux autres ce qu'on ne voudrait pas qu'ils nous fassent, mais aussi de faire aux autres ce qu'on voudrait qu'ils nous fassent... Si on a pitié d'autrui, peut-être qu'au fond c'est qu'on en manque nous-même".

Qu'en pensez-vous ?
Salut, Smile

Tu veux dire que, quelque part, tu ferais preuve d'attention envers tout un tas de personnes, et même de choses, parce que, d'une certaine façon, inconsciemment, tu souffrirais du peu d'attention qu'on t'accorde de façon générale ?


Dernière édition par estolo le Mar 16 Juin 2020 - 23:40, édité 1 fois

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Message par Invité Mar 16 Juin 2020 - 15:36

Rebrousse-poil a écrit:
"finalement notre morale c'est de ne pas faire aux autres ce qu'on ne voudrait pas qu'ils nous fassent, mais aussi de faire aux autres ce qu'on voudrait qu'ils nous fassent... Si on a pitié d'autrui, peut-être qu'au fond c'est qu'on en manque nous-même".

Qu'en pensez-vous ?

faire aux autres ce que je voudrais qu'ils me fassent suppose que je saurais mieux qu'eux-mêmes ce qui est bon pour eux et ça, ça me gène beaucoup. J'aurais l'impression de les infantiliser autant que de projeter sur eux mes propres besoins et envies.
Sans parler que derrière ces bonnes intentions peut se cacher l'attente d'une réciprocité inexprimée, une façon de rendre l'autre redevable d'une chose qu'il n'a pas demandée.
Ma morale est davantage de faire ce qui est bon pour moi et de ne pas faire aux autres ce que je n'aimerais pas qu'ils me fassent et les laisser faire ce qui est bon pour eux.
Si je fais pitié, je vais avoir envie de faire plaisir à ceux qui ne font pas les choses à ma place mais en me l'exprimant, en me le faisant voir, me font confiance pour les faire.

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Message par I am So Sure Mar 16 Juin 2020 - 15:50

Empathie mal réglée ?

Puisque tu as dit que ça n'a pas toujours été le cas il se passe des choses particulières dans ta vie actuellement ?
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Message par Rebrousse-poil Jeu 18 Juin 2020 - 12:27

I am not sure a écrit:Puisque tu as dit que ça n'a pas toujours été le cas il se passe des choses particulières dans ta vie actuellement ?
Eh bien ça s’amplifie progressivement depuis la fin du lycée soit un peu plus de 10ans. Après je sais que le cerveau n'est pas achevé avant la 20taine (par exemple mes amies d'adolescence sont elles aussi plus "sensibles" qu'à 15ans). Globalement c'était 10 ans de parcours du combattant pro et scolaire avec beaucoup de défis et d'épreuves qui ne m'ont pas laissée indemne niveau confiance en moi et légitimité. Mais par contre pas d'élément déclencheur déterminant en dehors de ce marathon (dont je ne suis pas encore extirpée).

Hirondelle78 a écrit:faire aux autres ce que je voudrais qu'ils me fassent suppose que je saurais mieux qu'eux-mêmes ce qui est bon pour eux et ça, ça me gène beaucoup. J'aurais l'impression de les infantiliser autant que de projeter sur eux mes propres besoins et envies.
Sans parler que derrière ces bonnes intentions peut se cacher l'attente d'une réciprocité inexprimée, une façon de rendre l'autre redevable d'une chose qu'il n'a pas demandée.
Ma morale est davantage de faire ce qui est bon pour moi et de ne pas faire aux autres ce que je n'aimerais pas qu'ils me fassent et les laisser faire ce qui est bon pour eux.
Si je fais pitié, je vais avoir envie de faire plaisir à ceux qui ne font pas les choses à ma place mais en me l'exprimant, en me le faisant voir, me font confiance pour les faire.

Je vois ce que tu veux dire, mais du coup où situerais-tu le curseur sur le continuum entre "agir sans qu'on l'ai demandé" (style belle-mère envahissante) et ne tenir compte que de "ce qui est bon pour moi sans nuire activement à autrui mais sans faire aucun pas pour optimiser son bien être".

Par exemple, dans ces cas de figure :

- une personne (ami, famille, collègue) de caractère plaintif me contacte beaucoup suite à un petit déboire, pour ma part si je viens me plaindre c'est que je suis en grande détresse donc je me figure que c'est identique pour l'autre malgré ses déboires qui me paraissant minimes mais je me dit que les choses ne revêtent pas la même importance pour chacun. Donc une compassion m'incite a me rendre disponible de manière un peu trop inconditionnelle.

- un proche invite régulièrement à des barbecues / ou repas de familles, pour ma part je n'aime pas ça mais lorsque j'invite des personnes (rarement) leur refus me chagrinerait beaucoup, donc je conclue que cette personne a davantage de besoins sociaux type "être entouré" et estime que lorsqu'il en est privé, ça doit autant le faire souffrir que lorsque les miens ne sont pas comblés. (qui sont d'avoir des conversations longues et à 2) Du coup j'essaie de ne pas infliger cette peine au dit proche.

- un commerçant semble bougon, lorsque je suis bougonne "au point que ça se voit" c'est que je suis au plus mal et quelques notes de gentillesse ou d'humour peuvent me sortir un peu de mon marasme. Je suis reconnaissante à ceux qui me le fond Donc même si la personne est désobligeante, je me dis "la pauvre il doit y avoir une raison qui la rend ainsi", et j'essaie d'avoir l'attitude qui habituellement me fait me sentir mieux. (rien d'extravagant évidemment)

Est-ce infantiliser selon le terme que tu as choisis ? et comment préconiserais-tu de réagir ?
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Message par Invité Jeu 18 Juin 2020 - 13:14

Rebrousse-poil a écrit:

Est-ce infantiliser selon le terme que tu as choisis ? et comment préconiserais-tu de réagir ?

Sur les exemples que tu as cité je parlerais davantage de culpabilité.
A ton empathie (je comprends/devines/préjuges que l'autre a besoin de mon aide) répond ta culpabilité (je me dois d'agir pour mettre fin à sa souffrance même si ça me coûte).
J'évite au maximum de mettre de la culpabilité dans mes relations car ça débouche très vite sur des relations toxiques (triangle de Kartman sauveur/victime/bourreau) et je déteste par dessus tout me sentir prisonnière ou redevable dans une relation, quelle qu'elle soit.
ça ne veut pas dire que je ne fais rien pour autrui ou que je m'interdis de venir en aide à quelqu'un qu'il me le demande ou que je sois incapable d'agir par simple empathie, simplement, si je le fais, je ne vais pas considérer ça comme un dû mais comme un don que je fais autant à l'autre qu'à moi-même. Que je le fasse par amour, par amitié, par compassion, par envie tout simplement, je ne mésestime jamais le plaisir narcissique que j'ai à le faire. Au contraire je reconnais la joie que cela me procure. Aider l'autre, recevoir un merci, un sourire ou simplement lire la gratitude dans un simple regard, je ne connais rien de plus excellent pour l'estime de soi quand c'est dénué de culpabilité, quand c'est offert gracieusement.

Je prends grand soin dans mes relations de ne pas être redevable de l'autre ni ne rendre l'autre redevable tant j'ai besoin d'équilibre dans toutes mes relations. Si je sens qu'une invitation ou un service est "intéressé", je préfère décliner. Je choisis des amis qui fonctionnent comme moi. On sait qu'on ne se doit rien et on apprécie d'autant plus cette amitié qu'elle est dénuée de toute culpabilité. Dès que je sens que l'autre cherche à m'instrumentaliser, à me manipuler pour obtenir mes faveurs, j'ai un réflexe de fuite immédiat.

Il faut dire que dans mon fonctionnement, je déteste par dessus tout faire les choses par devoir, je hais les contraintes, l'autorité, je ne sais faire les choses que par envie, par plaisir.

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Message par Rebrousse-poil Ven 19 Juin 2020 - 10:19

Hirondelle78 a écrit:Il faut dire que dans mon fonctionnement, je déteste par dessus tout faire les choses par devoir, je hais les contraintes, l'autorité, je ne sais faire les choses que par envie, par plaisir.

Intéressant comme conception du monde. Effectivement on ne se ressemble pas du tout.

Et du coup au niveau de ta vie amoureuse, professionnelle et amicale, mais aussi de tes autres activités, ça donne quoi ?
Typiquement, un cas de figure tout bête : j'aime bien la rando et je sais que pour que la journée soit une réussite il faut que je me lève tôt et quitte le gîte d'étape à l'aube (surtout l'été). Pourtant je déteste me lever tôt. Du coup le début de la journée est clairement entachée d'une contrainte et dénuée de plaisir ou d'envie. Dans ce cas quel serait tes raisonnements et comportements ?
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Message par Mentounasc Ven 19 Juin 2020 - 11:30

I am So Sure a écrit:Empathie mal réglée ?
Puisque tu as dit que ça n'a pas toujours été le cas il se passe des choses particulières dans ta vie actuellement ?

Le très court commentaire sous forme de question de la part de IASS me semble particulièrement judicieux. Peut-être même révélateur.
Je ne voudrais pas lui prêter des idées qu'elle n'a peut-être pas, mais la formulation de sa remarque donne à penser qu'elle trouve la situation anormale et t'incite à chercher une explication.  
Je suis pour ma part sur un avis de ce genre.

Je pense qu'il n'est pas normal d'éprouver de la pitié, et je dis bien pitié et non pas compassion ou commisération qui sont des sentiments nobles.
La pitié sous-entend un certain sentiment de supériorité, assorti d'une sorte de dédain pour celui envers qui elle est dirigée. Par essence, la pitié me semble extrêmement négative pour celui qui la ressent. Et je me demande dans quelle mesure ce ne serait pas une forme de "haine douce", celle qui permet de passer à côté d'une souffrance sans s'en préoccuper.
A titre personnel, il m'est arrivé d'être géographiquement et professionnellement très très proche de la misère d'autrui. Je n'ai jamais éprouvé la moindre pitié, même pour quelques individus détestables qui écrasaient les autres pour s'en sortir. Juste je souffrais de ne pouvoir faire grand chose.

Pas certain que mon commentaire t'éclaire, sauf si -peut-être - tu veux plutôt parler de compassion ou commisération comme je l'indiquais plus haut. Il me semble cependant que tu n'as pas utilisé le terme à la légère, alors je te laisse  avec les avis des autres, probablement plus éclairés.
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Message par Bimbang Ven 19 Juin 2020 - 11:51

Perso, (si je projette ta façon de faire dans ce que je suis) je dirais que ta façon d'être est en mode "observation".
Quand je suis ainsi, c'est que je me tiens prête à devoir agir, pas en sécurité totalement, du coup, à l'observation de ce qui se passe, attentive à tout pour m'adapter au mieux.

Un mode "stagiaire" un peu ^^
en gros "qui doit montrer qu'il est apte".
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Message par Invité Ven 19 Juin 2020 - 12:42

J'ai du très mal m'exprimer pour que tu me poses cette question car il va de soi que, même si comme toi, je déteste me lever tôt, je me lève de bon coeur quand il s'agit de partir en vacances ou de faire une activité que j'aime Very Happy

Détester les contraintes ne veut pas dire vivre une vie sans aucune souffrance, ça veut simplement dire choisir ses souffrances, ne pas s'en infliger délibérément de vaines ou faussement nobles.

Et parmi ces causes faussement nobles, comme le dit Mentousac, j'y mets le fait de faire les choses par pitié et de se positionner ainsi comme Sauveur.

Dans le triangle de Karpman, le sauveur pense vraiment que son aide est sincère et désintéressée. Le Sauveur est le rôle le plus gratifiant dans la relation et en aidant et en défendant la Victime, le Sauveur nourrit son estime de lui, sauf qu'il ne le reconnait pas, il nie le fait qu'il le fait par narcissisme. Il pense qu'il ne le fait que pour le bien de la victime, pour l'unique avantage de la victime et pas le sien.

Rien n’est moins vrai, car si le Sauveur vient en aide à la Victime c’est parce qu’en réalité il la pense incapable de se défendre ou de s’en sortir seule. Le fait même de venir en aide à la Victime la place de fait en incapacité et lui retire toute sa puissance et son autonomie, et place le Sauveur en position de supériorité absolue. Le fait même que le Sauveur pense qu’il a le pouvoir de défendre et d’aider la Victime prouve qu’il la pense inférieure à lui (pas seulement en action, mais également en valeur et en puissance d’âme). Et en la plaçant en position d’infériorité, il la place sous son contrôle vigilant. Voilà la véritable raison qui pousse une personne à endosser le rôle du Sauveur. L’histoire que le Sauveur se raconte (qu’il aide une personne en détresse par altruisme) cache simplement un besoin de contrôle et son emprise physique, morale ou intellectuelle sur la Victime.

On n'a pas toujours conscience d'être dans le rôle du sauveur, d'être l'acteur d'une relation toxique qu'on entretient soi-même. Pour faire la distinction, il suffit de de se questionner sur les raisons pour lesquelles on se sent le devoir d'aider une personne. Si c'est par empathie, amour, amitié, logiquement ça ne fait pas souffrir, au contraire, cela fait plaisir et ne nourrit pas d'attentes cachées de retour autre que celui-ci : le plaisir que ça nous a donné d'aider. On ne nie pas le fait qu'on a ainsi été déjà "payé en retour" et que l'autre ne nous doit ainsi plus rien.

Si tu es capable de ne rien attendre de la personne que tu as aidée pour laquelle tu t'es investi matériellement ou affectivement, et si tu es capable alors qu'elle t'a ensuite tourné le dos de n'en nourrir aucune colère et de de lui retendre de nouveau la main, alors tu n'es pas dans le rôle du sauveur de ce triangle diabolique.

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Message par Ardel Ven 19 Juin 2020 - 13:52

Rebrousse-poil a écrit:
Par exemple, dans ces cas de figure :

- une personne (ami, famille, collègue) de caractère plaintif me contacte beaucoup suite à un petit déboire, pour ma part si je viens me plaindre c'est que je suis en grande détresse donc je me figure que c'est identique pour l'autre malgré ses déboires qui me paraissant minimes mais je me dit que les choses ne revêtent pas la même importance pour chacun. Donc une compassion m'incite a me rendre disponible de manière un peu trop inconditionnelle.

- un proche invite régulièrement à des barbecues / ou repas de familles, pour ma part je n'aime pas ça mais lorsque j'invite des personnes (rarement) leur refus me chagrinerait beaucoup, donc je conclue que cette personne a davantage de besoins sociaux type "être entouré" et estime que lorsqu'il en est privé, ça doit autant le faire souffrir que lorsque les miens ne sont pas comblés. (qui sont d'avoir des conversations longues et à 2) Du coup j'essaie de ne pas infliger cette peine au  dit proche.

- un commerçant semble bougon, lorsque je suis bougonne "au point que ça se voit" c'est que je suis au plus mal et quelques notes de gentillesse ou d'humour peuvent me sortir un peu de mon marasme. Je suis reconnaissante à ceux qui me le fond Donc même si la personne est désobligeante, je me dis "la pauvre il doit y avoir une raison qui la rend ainsi", et j'essaie d'avoir l'attitude qui habituellement me fait me sentir mieux. (rien d'extravagant évidemment)

Je crois avoir une position intermédiaire entre celle donnée par ces exemples et celle d'Hirondelle, que je vais essayer d'expliciter.

Me mettre "à la place" des autres reste pour moi un premier guide quand j'ai un doute sur la réception d'une de mes actions. Est-ce que ça me plairait, ou pas ? Mais comme le dit Hirondelle, c'est assez réducteur : les autres n'ont pas les mêmes réactions. Je m'appuie donc sur deux outils :

1/ Renverser la situation : si ce sont tes amis, eux aussi sont attentifs à tes humeurs et coups de mous (et même sans être tes amis, d'ailleurs, tu n'as pas l'exclusivité de l'empathie ^^). Pour l'exemple de l'invitation, ils pourront très bien se dire de façon symétrique "moi aussi j'ai des moments que je préfère passer seul.e" et accepteront tout à fait ton absence. En bref, faire confiance aux autres pour t'accorder de l'attention et de la prévenance, comme tu leur en accordes.

2/ Procéder par essais-erreurs : quand on ne connaît pas bien une personne, c'est normal (enfin, ça me parait normal) de lui accorder un surcroit d'attention et de recourir au "ce que je ferais/ressentirais" pour guider les premières interactions. Mais il ne faut pas se priver d'enrichir nos connaissances de ses réactions et de sa manière de fonctionner : accorder beaucoup de temps à la personne qui te contacte beaucoup pour un déboire qui te parait minime, ok au début, mais si ça se reproduit et que ton impression persiste, tu peux te détacher progressivement du "si c'était moi" pour construire ton image de cette personne, qui peut-être a besoin (ou juste apprécie) plus que toi de partager ces petites contrariétés, mais en contrepartie n'attend pas forcément une réponse détaillée ni une écoute hyper-attentive. Et adapter ta réaction : un smiley au lieu d'une longue réponse compatissante, ne pas demander plus de détails ...

Enfin, je suis d'accord avec Hirondelle sur un point crucial : prendre soin des autres, c'est d'abord prendre soin de toi. Si tu t'épuises en t'investissant trop dans l'attention portée aux autres, ça finira par être contre-productif ^^
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Message par Invité Ven 19 Juin 2020 - 19:39

Ardel a écrit:
Je crois avoir une position intermédiaire entre celle donnée par ces exemples et celle d'Hirondelle, que je vais essayer d'expliciter.

Me mettre "à la place" des autres reste pour moi un premier guide quand j'ai un doute sur la réception d'une de mes actions. Est-ce que ça me plairait, ou pas ? Mais comme le dit Hirondelle, c'est assez réducteur : les autres n'ont pas les mêmes réactions.
Je me suis surtout rendue compte que projeter sur l'autre mes propres attentes (ce que j'aurais aimé qu'on fasse pour moi) pouvaient créer des situations de souffrance chez l'autre qui ne fonctionnait pas du tout comme moi. C'est ainsi qu'à vouloir être sauveur, j'en devenais bourreau, avec tous les quiproquos que cela peut entrainer.
ça m'a fait comprendre au bout de plusieurs échecs que ce que je jugeais bon pour moi et que je projetais sur l'autre était souvent assez violent. Je ne suis pas du genre à m'apitoyer sur mon sort, je suis souvent dure avec moi, je me mets souvent des coups de pied au cul comme on dit, mais ça, c'est moi, ça ne veut pas dire que ce qui est bon pour moi et qui fonctionne pour moi va fonctionner avec une autre personne. C'est même quasiment un échec assuré. je ne tenais pas compte du fonctionnement de celui qui appelait à l'aide avec le besoin d'être rassuré, d'être écouté, d'être réconforté et moi, j'arrivais comme un cheveu sur la soupe avec tous mes conseils qui étaient reçus en face comme des injonctions culpabilisantes. Eux mêmes projetaient alors sur moi leur propre fonctionnement et m'accusaient in fine de manquer d'écoute et de bienveillance et c'est ainsi que je devenais leur bourreau. J'ai appris avec le temps à sortir de cercle vicieux en me protégeant de ces personnes, toxiques pour moi.

Je ne sais pas ce que ça veut dire quand j'entends des gens dire qu'ils sont capables de se mettre à la place de l'autre. Perso, je n'ai jamais rencontré quelqu'un capable de penser comme moi et de se mettre à ma place.
Je crois que ça, c'est un fantasme qui a la peau dure, dans la réalité, l'autre est toujours différent.

je trouve qu'il y a une certaine suffisance à se déclarer capable de se mettre dans la peau de l'autre. je crois que personne n'a cette capacité en réalité. C'est pourquoi je préfère me déclarer incapable et me contenter de dire à celui que je vois en détresse "fais ce qui est bon pour toi" ou "aide toi, le ciel t'aidera". je sais que ça peut passer parfois pour un manque d'empathie mais à mes yeux, c'est le meilleur conseil que je puisse donner.

Ardel a écrit:
Enfin, je suis d'accord avec Hirondelle sur un point crucial : prendre soin des autres, c'est d'abord prendre soin de toi. Si tu t'épuises en t'investissant trop dans l'attention portée aux autres, ça finira par être contre-productif ^^

Si on fait aux autres ce qu'on voudrait qu'ils nous fassent, le risque est effectivement non seulement de s'épuiser mais aussi de finir par  rediriger la colère qu'on avait contre soi (la culpabilité de ne pas être capable de faire ce qui est bon pour soi) contre l'autre (qui ne veut pas faire ce qu'on lui dit de faire, cet idiot..), on projette. D'ou le bien fondé de faire de soi la personne la plus importante. C'est bon pour soi autant que pour les autres d'être égoïste, on l'oublie trop souvent.

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Message par Mentounasc Ven 19 Juin 2020 - 20:11

Hirondelle78 a écrit: …/… D'ou le bien fondé de faire de soi la personne la plus importante. C'est bon pour soi autant que pour les autres d'être égoïste, on l'oublie trop souvent.

Ils n'ont pas forcément la science infuse, mais les taoistes proches du Tibet ont un dicton intéressant : "N'oublie jamais de cultiver aussi ton égoisme. Tu ne peux donner des forces aux autres  que si tu en as assez pour toi."
Il me semble que certains courants boudhistes ont aussi une formule dans ce genre, faudrait demander à un spécialiste.
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Message par Invité Ven 19 Juin 2020 - 20:44

ça semble en effet logique de penser qu'on ne peut donner que ce qu'on a. Si on est dépourvu d'amour pour soi-même, de bienveillance pour soi-même, comment pourrions nous aimer et être bienveillant avec autrui ?
Aussi, tout le monde n'a pas le même seuil de tolérance à à la douleur et un même individu n'a pas le même toute sa vie. On peut être plus ou moins "douillet" ou "résistant" au choc, avoir une estime de soi plus ou moins variable, être plus ou moins cyclique, du moins, je crois. Il y a des moments où on est plus égoïste qu'à d'autres. Quand on va mal, il faut d'abord penser à se soigner soi, du moins, je crois. je ne suis pas non plus un spécialiste Laughing

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Message par Invité Ven 19 Juin 2020 - 21:01

Bonsoir,

Étant l'auteure d'un essai intitulé La philosophie quantique, taoïste et asymétrique ainsi que de Mes correspondances, permettez-moi d'intervenir tout à propos et de vous entretenir sur l’égoïsme.
Pour désépaissir le mystère, il nous faut préalablement comprendre que la notion d’égoïsme n'en est pas une.
En effet, car de selon où l'on tient le mot, tout alors peut paraitre égoïste. Cela voudrait dire qu'il y a plusieurs égoïsme, des égoïsmes égoïstes, des égoïsmes altruistes, des égoïsmes menteurs, des égoïsmes pratiques et ainsi de suite.
Vous comprendrez donc à ce stade de la réflexion, qu'il ne s'agit pas d'être égoïste ou pas, mais de débroussailler les chemins pour y voir plus clair.
Pour ce faire, il existe plusieurs outils, dont pour la plupart, je suis fort aise avec.
Ainsi, si vous souhaitez aller encore plus loin et vous offrir de nouvelles vues, vous pouvez me retrouver en cliquant sur le lien attaché à ma signature.

J'espère sur vous une bonne soirée,

Amen.

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Message par Pabanal Ven 19 Juin 2020 - 21:12

Vous êtes restée accrochée dans les ondes vibratoires de la théorie des cordes sympathiques ?
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Message par Invité Ven 19 Juin 2020 - 21:24

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Dernière édition par Hirondelle78 le Dim 21 Juin 2020 - 15:02, édité 1 fois

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Message par Invité Ven 19 Juin 2020 - 21:58

Le manque de bienveillance et de respect pour les résurgences de la tradition post-simiesque élevante sur ce forum me sidère...
Non, ses représentants ne s’abaisseront pas à travailler de leurs mains... leurs vibrations mentalo-gravitationnelles ont bien plus à offrir au monde, ne vous en déplaise!

Vix partem te mentalo ubis!

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Message par Mentounasc Sam 20 Juin 2020 - 2:20

Putain, encore un sujet qui part en couilles...
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Message par Invité Sam 20 Juin 2020 - 3:28

Mentounasc a écrit:Putain, encore un sujet qui part en couilles...

Je trouve aussi.
Et pourtant Mentounasc, croyez-moi, j'ai bien pris soin de formuler ma pensée dans un français moyen et d'éviter ainsi, l'utilisation de la langue Adamique , qui - paradoxe des paradoxes - n'aurait fait que creuser un peu plus la confusion.
Mais je vous vois fin connaisseur et sérieux d'esprit, et si il me reste une chance, c'est bien celle de croiser des gens de votre perspicacité, qui sans aucun doute, sauront alors considérer et apprécier aussi bien le fond que la forme de mes réflexions.

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Message par Babo Mer 19 Jan 2022 - 23:06

Si on traite les autres comme on se traite soi-même.
La seule chose qu'on mérite c'est d’être traité comme on traite les autres.
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