Rixmons en coeur !

Bonsoir à tous,

Je vous propose un autre jeu de mot laid : la rixme.

Pour ceux qui ne connaissent pas, le principe est admirablement décrit dans le tome 5 de la série De Capes et de Crocs :
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En gros, il s'agit de duels (dans ce cas on pourra considérer des duels parallèles) versifiés dans lequel on doit reprendre la fin des vers de l'adversaire :

"je vaincs sans coup férir / Fais rire le parterre" - première reprise Armand -> Adynaton
"toussant la consonne / Qu'on sonne le tocsin" - première reprise Adynaton -> Armand
"ton bagout d'indigent / Dix gens de ta farine" - deuxième reprise Armand -> Adynaton
"ton rictus qui s'efface / Faseyant va le foc" - deuxième reprise Adynaton -> Armand
"au vent je me meus/ Meuh, meuh" - troisième reprise Armand -> Adynaton (I)
"va, tu m'amuses / Ma muse aimant les veaux" - troisième reprise Adynaton -> Armand (II)
"elle se nomme Io / Iotarcique est mon style" - quatrième reprise Armand -> Armand (III)

Trop dur ? Ça dépend de ce qu'on en attend. Attaquons voir ?

Qui de vous le premier, me lancera la pierre ?
Car sachez le tout net, préparez votre bière !
Votre longue agonie, engendrée par mon flot,
Ne sera que douleur, souffrances et vils maux !

Vil moqueur, qui es tu à vouloir ma mort?
Certes, à ton age, on est prompt à prendre le mors,
Desserres donc les dents, lampes plutôt ta bière,
Vaines sont tes menaces et saines tes prières.

Prie hère tant qu'il est temps, et relève l'affront !
N'as tu donc point d'honneur, ô éternel pochtron ?
Sous couvert de bonté, te voici vieux sénile.
Ne veux tu te montrer en vieillard malhabile ?

M'a la billevesée
Si souvent agressée
Que ne puis vous laisser
Ainsi vous écharper.

Errer, lève la fronde et écrase la caillasse, c'est une carcasse,
Et terne aile, poche tronquée, l'ange ramasse ses effilés lambeaux, où,
Vit, yeux, scène illicite admirée, l'éclosion de l'âme vers les cieux las,
Vieil art, ma labile efface tes péchés, qui t'auraient laissé mourir au trou...

(j'ai essayé pour chaque vers, c'est l'bordel, chaud pour y caser du sens)
(en retard mais pour la peine, je le mets quand même)

Art périlleux que celui d'occulter les tensions...
Vous chassez mes effets paisibles histrions !
Meurtrie ne peux tu donc acquérir ta revanche ?
Je t'assure crois moi c'est ainsi qu'on s'épanche.

Ces penchants n'ont jamais
Pu mener à la paix.
Je m'en vais, atterrée,
Dans les bras de Morphée.

Mort félonne que celle qui nous cueille au lit !
Rêvant, je vois alors mes haines ramollies.
Je préfère cent fois pour ma suprême gloire,
distribuer les pains, les pruneaux et les poires !

Ô trouillard Emmanuel au propos si profond !
Qu'as tu à t'esquiver, et faire le bouffon ?
Crains-tu donc ma fureur, espèce de maroufle ?
Veux-tu que je t'écrase de ma belle pantoufle ?

(Le bouffon fanfaron n'a plus les yeux bien ronds, et s'en va chercher le potiron au fin fond de sa maison, dans les chauds houblons, dormir avec son doudou griffon...) Bonne nuit)

16729438 a écrit:Ô trouillard Emmanuel au propos si profond !
Qu'as tu à t'esquiver, et faire le bouffon ?
Crains-tu donc ma fureur, espèce de maroufle ?
Veux-tu que je t'écrase de ma belle pantoufle ?

Pente où fleur des champs, je poursuis cette route...
Mare, ou flemme à bosser, tout cela me les broute !
Bouffons de la verdure, construisons notre hutte !
Fondons une famille avant l'ultime chute.

Ultime chute est ce la que d'éparpiller
sa santé en bastonnant autrui sans raisons,
Rincemaje dit vrai, dans ce monde pillé,
L'essentiel est une apaisante résolution.

Et par "pillé", ceci nous entendrons :
Cent raisons et bien plus de dire qu'il se dérobe.
Pieds et poings liés, nous avançons,
Résolus. Si on échoue, c'est le drame, l'opprobre.

Ô bretteur mahleureux qui est sans adversaires,
Vend son unique épée et retourne à ses frères.
Ô bêtise ultime car alors tout les couards
Entendrons "il est temps de sortir les poignards !".

Si on m'avait prévenu de cette période triste...
Pis époque que jamais emplie de pacifistes.
Résonne mon cher cor...Mais pour chasser des vaches ?
Pis époque ça c'est vrai je ne vois que des lâches !

Chut ! Cachez vos amours et montrez-moi vos haines !
Rut n'est pas un mot vains et libère des peines !
Route prétentieuse que celle de Gandhi...
Outragés, sous mes vers, certains ont ils blêmi ?

Pour ceux qui doutent :

Pente où fleur des champs, je poursuis cette route...
Mare, ou flemme à bosser, tout cela me les broute !
Bouffons de la verdure, construisons notre hutte !
Fondons une famille avant l'ultime chute.

Ultime chute est ce la que d'éparpiller
sa santé en bastonnant autrui sans raisons,
Rincemaje dit vrai, dans ce monde pillé,
L'essentiel est une apaisante résolution.

Et par "pillé", ceci nous entendrons :
Cent raisons et bien plus de dire qu'il se dérobe.
Pieds et poings liés, nous avançons,
Résolus. Si on échoue, c'est le drame, l'opprobre.

(je n'ai toujours pas compris s'il fallait reprendre la dernière rime, toutes les fins de rimes dans le même ordre ou dans l'ordre inverse, ou si on fait ce qu'on veut...)

BdC a écrit:(je n'ai toujours pas compris s'il fallait reprendre la dernière rime,

règle de départ

BdC a écrit:toutes les fins de rimes dans le même ordre ou dans l'ordre inverse,

évolution faite par certains

BdC a écrit:ou si on fait ce qu'on veut...)

Conclusion on ne peut plus juste : joyeux bordel

Puisque c'est un joyeux bordel ! Alors :

Sans elle, commun ange
Gris et désenchanté...
Des ans... chanter grisé
Comme un ange sans ailes.

Joyeux bordel en effet. Pour tenter de relancer le topic, je vous propose de redéfinir certaines règles.

Pour la beauté d'abord, usons d'alexandrins,
Car dans les douze pieds, sied le rythme divin.
Pour la rixme ensuite, les règles sont précises :
La fin du dernier vers, seulement est reprise.
Enfin pour discourir, il faut encore un thème.
Or le sang vous déplaît, autant que les oedèmes.
Pansons alors ces plaies, oignons-les de nectar,
Et pour les compliments, optons s'il n'est trop tard.
Sincères ou doucereux, qu'importe la couleur,
Car moi, par dessus tout, je veux des flagorneurs !
Ceux qui par leur talent, en usant de leur langue,
Extraient innocement les diamants de leurs gangues.
Mais est venu le temps, de m'arrêter piteux,
Car je dois à présent, me préter à ce jeu :

Sans zèle, en artisan, juste et courageux,
Tu bâtis ton ouvrage, vers des sommets glorieux.
Car un tel art ne peut, être ignoré des sages,
Qui s'écrirons un jour : Quel souverain ce mage !

Ma jeune âme se trouve alors toute enivrée,
De l'ambition superbe animant tes années.
Se pourrait-il bien que, pris d'un geste attendri,
Tu accueilles près de toi un modeste apprenti ?

PS : Ah mais il faut être vindicatif en fait ?

Âpre, entière et franche, comment veux-tu alors,
qu' à mon esprit ému, ne s'accorde mon corps ?
Mais ce n'est en disciple, ni même en histrion
que partageant nos vers, unis, nous rimerons !

PS : Vindicatif ? Non...suivons les judicieux conseils de nos chers tontons et partageons nos verres :
- L'époque serait aux tables rondes et à la détente. Hein ? Qu'est-ce que t'en penses ?
- J'dis pas non.

Où riment ronds de cuir, costard, pas bien malins,
Cravate à noeud coulant, pendus comme vauriens ?
Ils versent dans leurs rêves ; C'est tâche dans malette.
Ca ne rime à rien de s'attacher aux serviettes.

Rimes rondes ou carrées
Je t'en mettrai plein le nez
Rejoutons, si jamais le coeur t'en dit
Selon les règles de ce cher Maupertuis