Les petits nawaks for me
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Re: Les petits nawaks for me
ça demande un supplément talon et paillettes légères... et un manchon
unbeldi- Messages : 335
Date d'inscription : 11/02/2014
Re: Les petits nawaks for me
Talon, talon, talon, non je vois pas ou le talon du jambon ce qui rejoint le manchon du rôti, mais ça va pas avec les paillettes. Que ça c'est dans les yeux, pas malin, ça pique aussi, on voit plus rien.
Invité- Invité
Re: Les petits nawaks for me
J'ai trouvé une anthologie de merveilles. Le bonheur à chaque page.
L’aquarium est si bleuâtre, si lunaire ;
Fenêtre d’infini, s’ouvrant sur quel jardin ?
Miroir d’éternité dont le ciel est le tain.
Jusqu’où s’approfondit cette eau visionnaire,
Et jusqu’à quel recul va-t-elle prolongeant
Son azur ventilé par des frissons d’argent ?
C’est comme une atmosphère en fleur de serre chaude…
De temps en temps, dans le silence, l’eau se brode
Du passage d’un lent poisson entr’aperçu
Qui vient, oblique, part, se fond, devient fluide ;
Fusain vite effacé sur l’écran qui se vide,
Ébauche d’un dessin mort-né sur un tissu.
Car le poisson s’estompe, entre dans une brume,
Pâlit de plus en plus, devient presque posthume,
Traînant comme des avirons émaciés
Ses nageoires qui sont déjà tout incolores.
Départs sans nul sillage, avec peine épiés,
Comme celui des étoiles dans les aurores.
Quel charme amer ont les choses qui vont finir !
Et n’est-ce pas, ce lent poisson, une pensée
Dont notre âme s’était un moment nuancée
Et qui fuit et qui n’est déjà qu’un souvenir ?
Georges Rodenbach
L’aquarium est si bleuâtre, si lunaire ;
Fenêtre d’infini, s’ouvrant sur quel jardin ?
Miroir d’éternité dont le ciel est le tain.
Jusqu’où s’approfondit cette eau visionnaire,
Et jusqu’à quel recul va-t-elle prolongeant
Son azur ventilé par des frissons d’argent ?
C’est comme une atmosphère en fleur de serre chaude…
De temps en temps, dans le silence, l’eau se brode
Du passage d’un lent poisson entr’aperçu
Qui vient, oblique, part, se fond, devient fluide ;
Fusain vite effacé sur l’écran qui se vide,
Ébauche d’un dessin mort-né sur un tissu.
Car le poisson s’estompe, entre dans une brume,
Pâlit de plus en plus, devient presque posthume,
Traînant comme des avirons émaciés
Ses nageoires qui sont déjà tout incolores.
Départs sans nul sillage, avec peine épiés,
Comme celui des étoiles dans les aurores.
Quel charme amer ont les choses qui vont finir !
Et n’est-ce pas, ce lent poisson, une pensée
Dont notre âme s’était un moment nuancée
Et qui fuit et qui n’est déjà qu’un souvenir ?
Georges Rodenbach
Invité- Invité
Re: Les petits nawaks for me
Une bise pour toi, dessinette. Et un poème, j'aime bien celui-là, et son universalisme intemporel
Le cri du Prince des Sots
Sots lunatiques, sots étourdis, sots sages,
Sots de villes, de châteaux, de villages,
Sots rassotés, sots niais, sots subtils,
Sots amoureux, sots privés, sots sauvages,
Sots vieux, nouveaux et sots de tous âges,
Sots barbares, étrangers et gentils
Sots raisonnables, sots pervers, sots rétifs ;
Votre Prince, sans nulles intervalles,
Le Mardi gras jouera ses jeux aux Halles.
Sottes dames et sottes demoiselles,
Sottes vieilles, sottes jeunes, nouvelles,
Toutes sottes aimant le masculin,
Sottes hardies, couardes, laides, belles,
Sottes frisques, sottes douces, rebelles,
Sottes qui veulent avoir leur picotin,
Sottes trottantes sur pavé, sur chemin,
Sottes rouges, maigres, grasses et pâles,
Le Mardi gras jouera le Prince aux Halles.
Sots ivrognes aimant les bons lapins,
Sots qui crachent au matin jacopins,
Sots qui aiment jeux, tavernes, ébats,
Touts sots jaloux, sots gardant les patins,
Sots qui chassent nuit et jour aux congnins,
Sots qui aiment à fréquenter le bas.
Sots qui faites aux dames les choux gras,
Advenez-y, sots lavés et sots sales,
Le Mardi gras jouera le Prince aux Halles.
Mère sotte semond toutes ses sottes,
Ne faillez pas à y venir, bigottes,
Car en secret faites de bonnes chères.
Sottes gaies, délicates, mignottes,
Sottes douces qui rebrassez vos cottes,
Sottes qui êtes aux hommes familières,
Sottes nourrices et sottes chambrières,
Montrer vous faut douces et cordiales,
Le Mardi gras jouera votre Prince aux Halles.
Fait et donné, buvant vin à pleins pots,
En recordant la naturelle gamme,
Par le Prince des sots et ses suppôts ;
Ainsi signé d’un pet de prude femme.
Pierre Gringoire.
Le cri du Prince des Sots
Sots lunatiques, sots étourdis, sots sages,
Sots de villes, de châteaux, de villages,
Sots rassotés, sots niais, sots subtils,
Sots amoureux, sots privés, sots sauvages,
Sots vieux, nouveaux et sots de tous âges,
Sots barbares, étrangers et gentils
Sots raisonnables, sots pervers, sots rétifs ;
Votre Prince, sans nulles intervalles,
Le Mardi gras jouera ses jeux aux Halles.
Sottes dames et sottes demoiselles,
Sottes vieilles, sottes jeunes, nouvelles,
Toutes sottes aimant le masculin,
Sottes hardies, couardes, laides, belles,
Sottes frisques, sottes douces, rebelles,
Sottes qui veulent avoir leur picotin,
Sottes trottantes sur pavé, sur chemin,
Sottes rouges, maigres, grasses et pâles,
Le Mardi gras jouera le Prince aux Halles.
Sots ivrognes aimant les bons lapins,
Sots qui crachent au matin jacopins,
Sots qui aiment jeux, tavernes, ébats,
Touts sots jaloux, sots gardant les patins,
Sots qui chassent nuit et jour aux congnins,
Sots qui aiment à fréquenter le bas.
Sots qui faites aux dames les choux gras,
Advenez-y, sots lavés et sots sales,
Le Mardi gras jouera le Prince aux Halles.
Mère sotte semond toutes ses sottes,
Ne faillez pas à y venir, bigottes,
Car en secret faites de bonnes chères.
Sottes gaies, délicates, mignottes,
Sottes douces qui rebrassez vos cottes,
Sottes qui êtes aux hommes familières,
Sottes nourrices et sottes chambrières,
Montrer vous faut douces et cordiales,
Le Mardi gras jouera votre Prince aux Halles.
Fait et donné, buvant vin à pleins pots,
En recordant la naturelle gamme,
Par le Prince des sots et ses suppôts ;
Ainsi signé d’un pet de prude femme.
Pierre Gringoire.
Invité- Invité
Re: Les petits nawaks for me
A quoi sert de vouloir dire qu’on n’a rien à dire, juste pour dire, mais ça ne mène nulle part, à part tourner en rond pour échapper à la nue réalité, celle qui fait un mal de chien dans sa crudité, à hurler, mais ça n’y change rien qu’on hurle ou pas, tordre la réalité pour la faire rentrer dans ce qui pourrait être si seulement elle n’était pas ce qu’elle est, ça sert pas à grand-chose non plus, juste reculer le moment tant redouté celui où on est hébété, haletant face au vide de sens, vide de tout, le coeur qui lâche, pour rien. Rien, prometteur du possible, demain, toujours demain, ce peut-être qui nous tue, alors on peut pas se taire et mourir en silence, ça hurle trop, mais hurler, ça fait tache, une harpie qui siffle, souffle et crache, c’est moche et ça pue. Alors oui, en rire, pincé, policé, poli désespoir, joli présentoir pour ce qui pue.
Invité- Invité
Re: Les petits nawaks for me
Il y a tout de même de la lumière en ce monde Orégon, et tu vas la trouver.
Invité- Invité
Re: Les petits nawaks for me
Merci Cléomênia. J'avais juste besoin de déposer ça là, pour le regarder d'un autre oeil, extrêmes et nuances s'emmêlent.
Un jardin à Trouville, Gustave Caillebotte
Un jardin à Trouville, Gustave Caillebotte
Invité- Invité
Re: Les petits nawaks for me
J'ai retrouvé mes esprits, j'ai retrouvé l'inspiration, la curiosité, ça part dans tous les sens, des bribes ténues que j'essaie de saisir comme autant de fils à tisser, mais ils s'échappent aussi et me mènent à d'autres perspectives. Esprits : je repars à la rencontre des fantômes, non pas pour les chasser mais pour les faire réapparaître, et surtout les nommer. Littéralement.
Malgré les moments d'abattement, ceux où j'ai l'impression de ne pas avoir avancé, je distingue à peu près ma trajectoire, je commence à comprendre la cohérence et ce que je cherche. Je crois toujours qu'il ne m'arrive rien, mais si je regarde un peu attentivement, il s'est passé quelques petits événements qui ont énormément de sens, des évolutions que je ne croyais pas possibles ; je ne le croyais tellement pas que je ne les avais pas identifiées alors qu'elles étaient sous mon nez. Quand la perception est brouillée par la croyance...
Malgré les moments d'abattement, ceux où j'ai l'impression de ne pas avoir avancé, je distingue à peu près ma trajectoire, je commence à comprendre la cohérence et ce que je cherche. Je crois toujours qu'il ne m'arrive rien, mais si je regarde un peu attentivement, il s'est passé quelques petits événements qui ont énormément de sens, des évolutions que je ne croyais pas possibles ; je ne le croyais tellement pas que je ne les avais pas identifiées alors qu'elles étaient sous mon nez. Quand la perception est brouillée par la croyance...
Invité- Invité
Re: Les petits nawaks for me
... quand je vois toutes ces œuvres je me dis que je devrais m'y mettre aussi...
... il y a un an je dessinais des femmes grosses (enceintes)... c'est un art que je connais peu... mais c'est l'acte créatif-teur qui est important... voire même les émotions et le fantasme (imagination) qui s'associent...
... il y a un an je dessinais des femmes grosses (enceintes)... c'est un art que je connais peu... mais c'est l'acte créatif-teur qui est important... voire même les émotions et le fantasme (imagination) qui s'associent...
Invité- Invité
Re: Les petits nawaks for me
On ne perd jamais rien à s'y mettre, ou du moins à essayer ou du moins à avoir envie d'essayer (hum, bon, voilà). Je regarde tout différemment et j'aime découvrir des artistes et à chaque fois un univers particulier. Un petit régal pour farfouiller et découvrir : WikiArt.org
Ce qui me fascine en ce moment c'est la lumière en peinture, comment est créé l'effet de lumière avec les contrastes de tons et de couleurs. Mais aussi le dessin, et les portraits...
Ce qui me fascine en ce moment c'est la lumière en peinture, comment est créé l'effet de lumière avec les contrastes de tons et de couleurs. Mais aussi le dessin, et les portraits...
Invité- Invité
Re: Les petits nawaks for me
Je voulais faire des courses, et finalement je me retrouve au Père Lachaise. Il faisait beau, doux, et puis c'était la cérémonie de la commémoration de l'Armistice, une belle fanfare militaire, deux hélicons, pas un, deux, le langage des signes captivant du chef de la fanfare, et puis il faut rejoindre la Mairie pour la suite des commémorations. Voilà donc la fanfare qui s'engage d'un pas martial sur la place, cuivres au vent, d'un pas tellement martial qu'elle a raté l'entrée de la mairie, non ce n'est pas par là font signe les élus, et hop, un petit contournement l'air de rien, c'était drôle.
Invité- Invité
Autocritique
Gonflé d'orgueil
et d'importance
de suffisance
et d'insolence
se pavanait sur l'agora.
L'air dégonflé
plus d'insolence
regard baissé
plus de confiance
d'mande pardon.
et d'importance
de suffisance
et d'insolence
se pavanait sur l'agora.
L'air dégonflé
plus d'insolence
regard baissé
plus de confiance
d'mande pardon.
gattopardo- Messages : 877
Date d'inscription : 16/11/2014
Localisation : le petit royaume d'à côté
Re: Les petits nawaks for me
Hé ? Bon, reprenons :
Assurance retrouvée,
Le gros chat, fauve nonchalant,
Se promène.
Regard perçant,
Il se délecte, amusé,
Des coutumes et phénomènes,
De cette étrange contrée.
Assurance retrouvée,
Le gros chat, fauve nonchalant,
Se promène.
Regard perçant,
Il se délecte, amusé,
Des coutumes et phénomènes,
De cette étrange contrée.
Invité- Invité
Etrange
Etrange contrée
par d'êtres étranges
habitée.
Le gros chat
se fait tout petit
craignant d'être piétiné
par une charge
de sabots au galop.
par d'êtres étranges
habitée.
Le gros chat
se fait tout petit
craignant d'être piétiné
par une charge
de sabots au galop.
Dernière édition par gattopardo le Lun 17 Nov 2014 - 20:51, édité 1 fois (Raison : Rythme)
gattopardo- Messages : 877
Date d'inscription : 16/11/2014
Localisation : le petit royaume d'à côté
Re: Les petits nawaks for me
Meuh, non, sot.
Le gros chat, malin,
Se sert des bêtes à sabot,
Comme véhicule tout terrain.
Le gros chat, malin,
Se sert des bêtes à sabot,
Comme véhicule tout terrain.
Invité- Invité
Re: Les petits nawaks for me
C’est ainsi
Faire des vers, des vers gamins,
Et rire, et rire, et rire encore,
Et, comme un pierrot qui picore,
Cueillir leurs parfums aux jasmins ;
Forger des vers comme des armes.
Pointus, effilés, sans merci,
Ou, pour expier son souci,
Égrener des ave de larmes,
C’est bon supérieurement
Et tout le reste est journalisme ;
La strophe d’or est comme un prisme
Où s’irise le firmament.
Et crevât-on, phtisique et blême,
Avec des recors à la clé,
Le violon qu’on a râclé
Laisse des notes en nous-même.
La flûte, avec ses quatre trous,
Quatre regards de mélodie,
Quand elle est triste, psalmodie
Comme un martyr sous les verrous ;
Et rien n’y fait, ni les gendarmes,
Ni les huissiers, ni les tailleurs ;
L’air de flûte a toujours des larmes
En attendant des jours meilleurs !
Max Waller
Faire des vers, des vers gamins,
Et rire, et rire, et rire encore,
Et, comme un pierrot qui picore,
Cueillir leurs parfums aux jasmins ;
Forger des vers comme des armes.
Pointus, effilés, sans merci,
Ou, pour expier son souci,
Égrener des ave de larmes,
C’est bon supérieurement
Et tout le reste est journalisme ;
La strophe d’or est comme un prisme
Où s’irise le firmament.
Et crevât-on, phtisique et blême,
Avec des recors à la clé,
Le violon qu’on a râclé
Laisse des notes en nous-même.
La flûte, avec ses quatre trous,
Quatre regards de mélodie,
Quand elle est triste, psalmodie
Comme un martyr sous les verrous ;
Et rien n’y fait, ni les gendarmes,
Ni les huissiers, ni les tailleurs ;
L’air de flûte a toujours des larmes
En attendant des jours meilleurs !
Max Waller
Invité- Invité
Re: Les petits nawaks for me
Chant de moi-même
Walt Whitman, un cosmos, de Manhattan le fils, Turbulent, bien en chair, sensuel, mangeant, buvant et procréant,
Pas sentimental, pas dressé au-dessus des autres ou à l’écart d’eux
Pas plus modeste qu’immodeste.
Arrachez les verrous des portes!
Arrachez les portes mêmes de leurs gonds!
Qui dégrade autrui me dégrade
Et rien ne se dit ou se fait, qui ne retourne enfin à moi.
A travers moi le souffle spirituel s’enfle et s’enfle, à travers moi c’est le courant et c’est l’index.
Je profère le mot des premiers âges, je fais le signe de démocratie,
Par Dieu! Je n’accepterai rien dont tous ne puissent contresigner la copie dans les mêmes termes.
A travers moi des voix longtemps muettes
Voix des interminables générations de prisonniers, d’esclaves,
Voix des mal portants, des désespérés, des voleurs, des avortons,
Voix des cycles de préparation, d’accroissement,
Et des liens qui relient les astres, et des matrices et du suc paternel.
Et des droits de ceux que les autres foulent aux pieds,
Des êtres mal formés, vulgaires, niais, insanes, méprisés,
Brouillards sur l’air, bousiers roulant leur boule de fiente.
A travers moi des voix proscrites,
Voix des sexes et des ruts, voix voilées, et j’écarte le voile,
Voix indécentes par moi clarifiées et transfigurées.
Je ne pose pas le doigt sur ma bouche
Je traite avec autant de délicatesse les entrailles que je fais la tête et le coeur.
L’accouplement n’est pas plus obscène pour moi que n’est la mort.
J’ai foi dans la chair et dans les appétits,
Le voir, l’ouïr, le toucher, sont miracles, et chaque partie, chaque détail de moi est un miracle.
Divin je suis au dedans et au dehors, et je sanctifie tout ce que je touche ou qui me touche.
La senteur de mes aisselles m’est arôme plus exquis que la prière,
Cette tête m’est plus qu’église et bibles et credos.
Si mon culte se tourne de préférence vers quelque chose, ce sera vers la propre expansion de mon corps, ou vers quelque partie de lui que ce soit.
Transparente argile du corps, ce sera vous!
Bords duvetés et fondement, ce sera vous!
Rigide coutre viril, ce sera vous!
D’où que vous veniez, contribution à mon développement, ce sera vous!
Vous, mon sang riche! vous, laiteuse liqueur, pâle extrait de ma vie!
Poitrine qui contre d’autres poitrines se presse, ce sera vous!
Mon cerveau ce sera vos circonvolutions cachées!
Racine lavée de l’iris d’eau! bécassine craintive! abri surveillé de l’oeuf double! ce sera vous!
Foin emmêlé et révolté de la tête, barbe, sourcil, ce sera vous!
Sève qui scintille de l’érable, fibre de froment mondé, ce sera vous!
Soleil si généreux, ce sera vous!
Vapeurs éclairant et ombrant ma face, ce sera vous!
Vous, ruisseaux de sueurs et rosées, ce sera vous!
Vous qui me chatouillez doucement en frottant contre moi vos génitoires, ce sera vous!
Larges surfaces musculaires, branches de vivant chêne, vagabond plein d’amour sur mon chemin sinueux, ce sera vous!
Mains que j’ai prises, visage que j’ai baisé, mortel que j’ai touché peut-être, ce sera vous!
Je raffole de moi-même, mon lot et tout le reste est si délicieux!
Chaque instant et quoi qu’il advienne me pénètre de joie,
Oh! je suis merveilleux!
Je ne sais dire comment plient mes chevilles, ni d’où naît mon plus faible désir.
Ni d’où naît l’amitié qui jaillit de moi, ni d’où naît l’amitié que je reçois en retour.
Lorsque je gravis mon perron, je m’arrête et doute si ce que je vois est réel.
Une belle-de-jour à ma fenêtre me satisfait plus que toute la métaphysique des livres.
Contempler le lever du jour!
La jeune lueur efficace les immenses ombres diaphanes
L’air fleure bon à mon palais.
Poussées du mouvant monde, en ébrouements naïfs, ascension silencieuse, fraîche exsudation,
Activation oblique haut et bas.
Quelque chose que je ne puis voir érige de libidineux dards
Des flots de jus brillant inondent le ciel.
La terre par le ciel envahie, la conclusion quotidienne de leur jonction
Le défi que déjà l’Orient a lancé par-dessus ma tête,
L’ironique brocard: Vois donc qui de nous deux sera maître!
Walt Whitman
Walt Whitman, un cosmos, de Manhattan le fils, Turbulent, bien en chair, sensuel, mangeant, buvant et procréant,
Pas sentimental, pas dressé au-dessus des autres ou à l’écart d’eux
Pas plus modeste qu’immodeste.
Arrachez les verrous des portes!
Arrachez les portes mêmes de leurs gonds!
Qui dégrade autrui me dégrade
Et rien ne se dit ou se fait, qui ne retourne enfin à moi.
A travers moi le souffle spirituel s’enfle et s’enfle, à travers moi c’est le courant et c’est l’index.
Je profère le mot des premiers âges, je fais le signe de démocratie,
Par Dieu! Je n’accepterai rien dont tous ne puissent contresigner la copie dans les mêmes termes.
A travers moi des voix longtemps muettes
Voix des interminables générations de prisonniers, d’esclaves,
Voix des mal portants, des désespérés, des voleurs, des avortons,
Voix des cycles de préparation, d’accroissement,
Et des liens qui relient les astres, et des matrices et du suc paternel.
Et des droits de ceux que les autres foulent aux pieds,
Des êtres mal formés, vulgaires, niais, insanes, méprisés,
Brouillards sur l’air, bousiers roulant leur boule de fiente.
A travers moi des voix proscrites,
Voix des sexes et des ruts, voix voilées, et j’écarte le voile,
Voix indécentes par moi clarifiées et transfigurées.
Je ne pose pas le doigt sur ma bouche
Je traite avec autant de délicatesse les entrailles que je fais la tête et le coeur.
L’accouplement n’est pas plus obscène pour moi que n’est la mort.
J’ai foi dans la chair et dans les appétits,
Le voir, l’ouïr, le toucher, sont miracles, et chaque partie, chaque détail de moi est un miracle.
Divin je suis au dedans et au dehors, et je sanctifie tout ce que je touche ou qui me touche.
La senteur de mes aisselles m’est arôme plus exquis que la prière,
Cette tête m’est plus qu’église et bibles et credos.
Si mon culte se tourne de préférence vers quelque chose, ce sera vers la propre expansion de mon corps, ou vers quelque partie de lui que ce soit.
Transparente argile du corps, ce sera vous!
Bords duvetés et fondement, ce sera vous!
Rigide coutre viril, ce sera vous!
D’où que vous veniez, contribution à mon développement, ce sera vous!
Vous, mon sang riche! vous, laiteuse liqueur, pâle extrait de ma vie!
Poitrine qui contre d’autres poitrines se presse, ce sera vous!
Mon cerveau ce sera vos circonvolutions cachées!
Racine lavée de l’iris d’eau! bécassine craintive! abri surveillé de l’oeuf double! ce sera vous!
Foin emmêlé et révolté de la tête, barbe, sourcil, ce sera vous!
Sève qui scintille de l’érable, fibre de froment mondé, ce sera vous!
Soleil si généreux, ce sera vous!
Vapeurs éclairant et ombrant ma face, ce sera vous!
Vous, ruisseaux de sueurs et rosées, ce sera vous!
Vous qui me chatouillez doucement en frottant contre moi vos génitoires, ce sera vous!
Larges surfaces musculaires, branches de vivant chêne, vagabond plein d’amour sur mon chemin sinueux, ce sera vous!
Mains que j’ai prises, visage que j’ai baisé, mortel que j’ai touché peut-être, ce sera vous!
Je raffole de moi-même, mon lot et tout le reste est si délicieux!
Chaque instant et quoi qu’il advienne me pénètre de joie,
Oh! je suis merveilleux!
Je ne sais dire comment plient mes chevilles, ni d’où naît mon plus faible désir.
Ni d’où naît l’amitié qui jaillit de moi, ni d’où naît l’amitié que je reçois en retour.
Lorsque je gravis mon perron, je m’arrête et doute si ce que je vois est réel.
Une belle-de-jour à ma fenêtre me satisfait plus que toute la métaphysique des livres.
Contempler le lever du jour!
La jeune lueur efficace les immenses ombres diaphanes
L’air fleure bon à mon palais.
Poussées du mouvant monde, en ébrouements naïfs, ascension silencieuse, fraîche exsudation,
Activation oblique haut et bas.
Quelque chose que je ne puis voir érige de libidineux dards
Des flots de jus brillant inondent le ciel.
La terre par le ciel envahie, la conclusion quotidienne de leur jonction
Le défi que déjà l’Orient a lancé par-dessus ma tête,
L’ironique brocard: Vois donc qui de nous deux sera maître!
Walt Whitman
calimero1- Messages : 178
Date d'inscription : 02/11/2014
Invité- Invité
Re: Les petits nawaks for me
Tu couves les oeufs des autres ? C'est plutôt gentil à toi, j'espère que ce n'est pas une forme de sacerdoce
Merci à vous deux pour les poèmes de Walt Whitman ; j'irai les lire en anglais, j'aime bien me rendre compte du rythme et des sonorités de la langue originale (quand je la comprend, bien sûr. Mais pas seulement.).
Merci à vous deux pour les poèmes de Walt Whitman ; j'irai les lire en anglais, j'aime bien me rendre compte du rythme et des sonorités de la langue originale (quand je la comprend, bien sûr. Mais pas seulement.).
Invité- Invité
Invité- Invité
Re: Les petits nawaks for me
Me suis réveillée ce matin avec cette chanson en tête, fallait quand même aller la chercher, ça date de pfffiouuuu, très loin. Bref. Je ne sais pas pourquoi, pas grave, c'est toujours chouette à écouter Joe Jackson.
Invité- Invité
Re: Les petits nawaks for me
oregon a écrit:Deux sites sur l'art, en anglais :
The Art Story : Modern Art Movements, Artists, Ideas and Topics : sur l'art moderne, les artistes et les mouvements, les idées et la critique, analyse et comparaison d'oeuvres. Site qui a l'air très complet.popularité).
C'est de la merde. Il n'y a pas les situationnistes.
Comme je l'ai dit ailleurs, le problème fondamental pour quelqu'un qui est prêt à faire des efforts pour devenir profondément intelligent, c'est d'identifier les plus grands génies de l'histoire de l'humanité, les lire en intégralité, et les digérer. L'erreur la plus commune a toujours consisté à lire des livres généralistes écrits par des professeurs, et de nos jours à se contenter de sites sur internet.
MazelTov- Messages : 184
Date d'inscription : 17/09/2014
Localisation : Vers chez Louis XIV
Re: Les petits nawaks for me
J'aime bien, ce sont de belles certitudes, quelque chose de touchant dans une recherche d'absolu, une tension de l'être vers un idéal inaccessible de vérité et de savoir. Bien sûr, tu auras compris que, malgré ma structure obsessionnelle (quoique, je crois que je suis plus d'une structure mélangée, indeed), je ne cherche pas à faire d'efforts pour être profondément intelligente, ce que je ne confonds pas non plus d'ailleurs avec un savoir encyclopédique digéré que je cracherais à la tête de quiconque me semblerait médiocre, selon des critères qui seraient plus le reflet de mes préoccupations que d'une vérité tangible. Je m'intéresse, je cherche, je picore, je respire et je vis.
Ah, et merci pour les situationnistes, je vais regarder de plus près.
Invité- Invité
Re: Les petits nawaks for me
II
Toute une vie en nous, non visible, circule
Et s’enchevêtre en longs remous intermittents ;
Notre âme en est variable comme le temps ;
Tantôt il y fait jour et tantôt crépuscule,
Selon de brefs et de furtifs dérangements
Tels que ceux du feuillage et des étangs dormants.
Pourquoi ces accès d’ombre et ces accès d’aurore
Dans ces zones de soi que soi-même on ignore ?
Qu’est-ce qui s’accomplit, qu’est-ce qui se détruit ?
Mais, qu’il fasse aube ou soir dans notre âme immobile,
La même vie occulte en elle se poursuit,
Comme la mer menant son œuvre sous une île !
Georges Rodenbach - L'âme sous-marine
Toute une vie en nous, non visible, circule
Et s’enchevêtre en longs remous intermittents ;
Notre âme en est variable comme le temps ;
Tantôt il y fait jour et tantôt crépuscule,
Selon de brefs et de furtifs dérangements
Tels que ceux du feuillage et des étangs dormants.
Pourquoi ces accès d’ombre et ces accès d’aurore
Dans ces zones de soi que soi-même on ignore ?
Qu’est-ce qui s’accomplit, qu’est-ce qui se détruit ?
Mais, qu’il fasse aube ou soir dans notre âme immobile,
La même vie occulte en elle se poursuit,
Comme la mer menant son œuvre sous une île !
Georges Rodenbach - L'âme sous-marine
Invité- Invité
Re: Les petits nawaks for me
Je fais des progrès ; il y a des fils que je reprendrais bien mais si ce n'est pas possible, je ne le ressens plus comme insurmontable. Je crois que j'ai eu et que j'ai encore beaucoup de chance, et je suis curieuse de la suite, encore et toujours.
Je commence à envisager le début de l'embryon d'idée d'aller à la source, aux sources vivantes de mon histoire. Je ne sais pas si j'aurais le courage. L'envie, je ne sais pas non plus, peut-être suis-je prête. Seulement maintenant. C'est probablement ce que je dois faire.
Je commence à envisager le début de l'embryon d'idée d'aller à la source, aux sources vivantes de mon histoire. Je ne sais pas si j'aurais le courage. L'envie, je ne sais pas non plus, peut-être suis-je prête. Seulement maintenant. C'est probablement ce que je dois faire.
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Re: Les petits nawaks for me
Il m'arrive de me demander à quoi je tiens ; de me dire que je n'ai pas encore été au bout de ce que solitude veut dire ; que je devrais peut-être faire des efforts, être moins accrochée à ces trucs idiots qui me coupent des autres au nom de ce qui me semble important. Mais je suis incapable de faire ces efforts, rien que le mot effort contient une bonne part de tout ce que je déteste. Alors non, je crois que je vais rester comme ça et même continuer à m'accrocher à tout ce bazar qui n'a de valeur qu'à mes yeux, souvent. Au moins je sais pourquoi. Et si je ne sais pas pourquoi, ou si je n'arrive pas à m'y faire, tans pis, c'est mieux que de courir après des chimères.
Invité- Invité
Re: Les petits nawaks for me
Salut !
Alors ça schroumphe par ici ?
faut pas m'en vouloir, je sors conneries sur conneries ce soir
bon vais aller me finir à la taverne...
Alors ça schroumphe par ici ?
faut pas m'en vouloir, je sors conneries sur conneries ce soir
bon vais aller me finir à la taverne...
Invité- Invité
Re: Les petits nawaks for me
Merci bien ! ;-)
La bière cervoise, ce sera une Lancelot ! (ouai je suis un peu lourdeau mdr)
Je vais aller militer pour que le valet de trèfle soit supérieur au roi de trèfle aux jeux de cartes !
Y a pas de raison qu'on se fasse avoir par des Grecs !!
La bière cervoise, ce sera une Lancelot ! (ouai je suis un peu lourdeau mdr)
Je vais aller militer pour que le valet de trèfle soit supérieur au roi de trèfle aux jeux de cartes !
Y a pas de raison qu'on se fasse avoir par des Grecs !!
Invité- Invité
Re: Les petits nawaks for me
Désolée, mais je ne m'en lasse pas... Toute ressemblance, etc., etc.
Invité- Invité
Re: Les petits nawaks for me
Tiens Super Chevalier Blanc, pour toi, ça doit encore être un cousin...
Invité- Invité
Re: Les petits nawaks for me
Rha les Monty-Pythons ! J'ai eu un de ses fous-rires pendant leur film "Sacré Graal", ils sont trop précurseurs les gars !
Aucun paysan ne reconnaît le Roi Arthur et lui demande par qui il a été voté, et d'autres lui répondent qu'ils pensaient qu'ils étaient une coopérative agricole autonome mdr
Faut que je le retrouve...
Ils sont tarés, je suis trop fan !!
Aucun paysan ne reconnaît le Roi Arthur et lui demande par qui il a été voté, et d'autres lui répondent qu'ils pensaient qu'ils étaient une coopérative agricole autonome mdr
Faut que je le retrouve...
Ils sont tarés, je suis trop fan !!
Invité- Invité
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